Le Martiniquais Aimé Césaire ne pouvait que suivre les traces de Victor Schoelcher que par commodité je nommerais maintenant VS. Connaître un peu mieux Aimé Césaire, permettra de comprendre pourquoi il a repris lui aussi le flambeau de la Liberté et surtout œuvré pour libérer ses frères et ses sœurs du sentiment de honte dans lequel leurs aïeux les avaient involontairement mis, pas facile d’être un descendant d’esclave !
Aimé Césaire a donc écrit la Préface du livre de VS « Esclavage et Colonisation » dont la première édition est parue en juillet 1948 dans la collection Colonies et empires aux Presses Universitaires de France.
Aimé Césaire Biographie succincte.
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Naissance à la Martinique en 1913.Etudes primaires à Fort de France, puis hypokhâgne à Louis le Grand à Paris, le professeur fera la rencontre à la Sorbonne de Léopold Sedar Senghor. Fondateur du mouvement « la Négritude » en 1934, puis du journal l’étudiant noir. 1939, retour à la Martinique avec son épouse tous les deux enseignants au Lycée VS.
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L’homme politique : Communiste élu Maire de Fort de France et Député de 1945 à 1993. Il quitte le parti communiste en 1956, fonde le Parti progressiste Martiniquais, revendiquant l’autonomie de la Martinique. Il sera non inscrit à l’Assemblée, puis apparenté Socialiste. En 2001 il quitte le poste de Maire de Fort de France.
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En 2005 il dénonce la loi « sur les aspects positifs de la colonisation qu’il faudrait évoquer dans l’enseignement scolaire » il refuse de recevoir Nicolas Sarkozy, puis revient sur sa décision, un des articles de la loi est abrogé. Il dira de Nicolas Sarkozy : « C’est un homme nouveau, on sent en lui une force, une volonté, des idées, c’est sur cette base-là que nous le jugerons. » néanmoins il soutient Ségolène Royal « vous nous apportez la confiance, et permettez moi de vous dire aussi l’espérance. » Il décède le 17 avril 2008.
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Sa pensée politique évolua de l’assimilationisme à l’autonomisme, sans que l’on puisse en définir clairement le contenu.
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Je retiendrais pour ma part son combat au côté de L S Senghor pour la reconnaissance de la « Négritude ».
Aimé Césaire ses propos sur Victor schoelcher.
C’est plus qu’une préface de l’un de ses livres qu’il a écrit, c’est une partie de son histoire, il dit de lui :
« Un de ces grands honnêtes hommes que l’on rencontre de loin en loin dans les allées de l’histoire. »
Ou encore :
« Un homme à principes certainement. Un logicien à coup sûr. Un émotif aussi, à n’en pas douter, qui ne pardonnera jamais à l’esclavage de s’être jeté au travers de sa route, quelque part du côté de la Nouvelle Orléans ou de la Havane. »
C’est bien effet dans le nouveau monde que mandaté par son père fabricant de porcelaine, pour faire commerce, que le jeune VS fut confronté de plein « fouet » à l’esclavage et son cortège d’horreurs planifiées. Il y puisa toute la force et la conviction nécessaire a ce qui devais se révéler être le combat de sa vie.
Aimé Césaire dit encore de lui :
« ….rationaliste égaré parmi des romantiques athée parmi des déistes, cet homme que les caractérologues modernes, qui savent braver le ridicule classeraient parmi les «secondaires à champ de conscience étroit » fut le plus efficace, le seul absolu, le seul conséquent des abolitionnistes. »
Aimé Césaire dit là, la vérité sur VS, il fut en effet le seul inflexible et déterminé abolitionniste. Quand d’autres comme Tocqueville, Broglie, Lamartine défendait l’idée, « la pensée » abolitionniste. VS lui en faisait sa Révolution en militant, ce fut lui, lui seul qui orienta l’histoire au service de la Liberté.
Des autres disait Aimé Césaire :
« Les Théologiens, les journalistes, les reporters, les philosophes, tous des chiens de garde (des maîtres des esclaves), vautrés sur le lot d’arguments péremptoires légués par la sottise séculaire à l’hypocrisie universelle et qui aboient. »
Avec un recul certes facile, mais qui oserait aujourd’hui trouver des arguments qui ne soient pas des arguties à l’exploitation de l’homme par l’homme. Quoique dans quelques endroits ou l’esprit se perd au sommet des tours à la City ou à Wall Street ! Il reste des indifférents à la misère humaine qui placent en avant l’avoir au détriment de l’être.
Sans aucun doute des combats continuent contre les exploitants qui font travailler les enfants, les femmes, les hommes, jusqu’à l’épuisement pour des salaires de misère afin que nous puissions consommer à bas prix et faire fonctionner notre pôle emploi à plein régime étant dans l’incapacité de produire ce dont nous croyons avoir un besoin impératif.
Il ne faut donc pas baisser la garde être vigilant comme dirait un Franc-Maçon, la bête sommeille ou rôde encore dans l’ombre. Le combat pour la Liberté est une utopie à entretenir.
A suivre…. Polémiques- des arguments anti abolitionnistes à la comparaison contestée de Aimé Césaire avec le Nazisme.
JFG
« La liberté individuelle est antérieure à toutes les lois humaines : elle fait corps avec nous, et aucune puissance imaginable ne peut consacrer la violation de ce principe naturel. L’homme a le droit de reprendre par la force ce qui lui a été enlevé par la force, l’adresse ou la trahison ; et pour l’esclave, comme pour le peuple opprimé, l’insurrection est le plus saint des devoirs. »
Victor Schoelcher.