L ‘Art Royal créateur du beau
Les arts en général son créateur du beau, l’Art Royal, art par excellence dont le but est de fuir le vice et de pratiquer la vertu. Sa pratique, exige la pratique de la force créatrice. La recherche du souffle, de la spiritualité, l’humilité de la sagesse et l’harmonie de la beauté.
Dans un monde ou la laideur des villes bétonnées par l’industrialisation massive, ou le panneautage publicitaire est le symbole de la démesure matérialiste, qui remplace le sacré, ou l’on a décrété la mort de « Dieu » pour le profit des hangars d’Amazon. Que reste-t-il de la beauté, dans ce bruit et cette fureur ? Quelques hommes de cristal au travers desquels passe encore la lumière, ils sont peintres, musiciens, philosophes. L’espérance de la mémoire du beau demeure présente en eux, même s’il n’y avait qu’un seul regard lumineux la lumière pourrait poursuivre sa course.
L’art témoignage de la beauté, n’est pas qu’un loisir décoratif, il n’y a pas que des architectes d’intérieur, nous pouvons être tous des architectes de notre soi intérieur. François Cheng écrit :
« L’art authentique est en soi une conquête de l’esprit ; il élève l’homme à la dignité du Créateur, fait jaillir des ténèbres du destin un éclair d’émotion et de jouissance mémorable, une lueur de passion et de compassion que l’on peut partager. Par ses formes toujours renouvelées, il tend vers la vie ouverte en abattant les cloisons de l’habitude et en provoquant une manière neuve de percevoir et de vivre. »
La beauté sublimée dans l’art devient une raison d’être un dépassement de l’avoir. L’homme naturellement tend vers le beau, l’émotion du beau. L’homme passe par le nécessaire dualisme, avant d’atteindre l’unicité de l’universel. Il s’efforce d’échapper à une culture unique mondiale, il revendique son droit à la diversité de l’humain. L’art a pour modèle depuis les temps anciens la nature, qui se manifeste dans toutes les choses. Platon dit dans Phèdre que :
« Que la beauté se manifeste dans les choses à travers leur intégrité leur simplicité, félicité, lesquelles appartiennent à leur tour aux apparitions que l’initiation finit par dévoiler à nos regards au sein d’une pure et éclatante lumière. »
La contemplation de la nature dévoile la symétrie entre ce qui est en haut et ce qui est en bas, le tout est harmonie et beauté. Le regard que l’on porte sur un tableau représentant la nature, dévoile surtout ce qui est caché dans la nature. L’œuvre d’art n’est pas un objet de décoration utile, mais une image vitale, comme la nature n’est pas seulement pour l’artiste un cadre décoratif, elle est une force cosmique primitive avec laquelle il fait corps, elle est issue d’un principe sacré créateur. Il s’établit un dialogue entre le sujet et l’objet, une conciliation entre esprit et nature.
Il y a une forme de partage entre esprit et nature, de ce partage naît la beauté.
L’homme a la capacité de voir et de reproduire la nature, il se gardera en voulant trop la maîtriser, d’assouvir une forme de domination destructrice de l’équilibre à la survie des deux. La beauté ne naît que de la communion de l’homme avec la nature.
J’achève ici mes quelques réflexions inspirées par la lecture des : « Cinq Méditations sur la Beauté. » De François Cheng.
Éditions Albin Michel en livre de Poche.
Jean-François Guerry.