LE GRAND ARCHITECTE EST À L’INTÉRIEUR….
« C’est un grand préjudice pour l’homme de se croire loin de Dieu. Que l’homme chemine loin ou près Dieu n’est jamais loin : il se tient toujours à proximité, et s’il ne peut rester à l’intérieur, il ne va jamais plus loin que le pas de la porte. » Maître Eckhart – Conseils Spirituels.
Maître Eckhart, situe sans doute Dieu à l’intérieur de lui et à l’extérieur de lui, comme la plupart des mystiques, il pense et voit Dieu partout, Dieu est multiple et un, l’Alpha et l’Oméga, Dieu est le fini et l’infini.
L’on construit des Temples pour accueillir Dieu qui est à l’extérieur de nous, un grand créateur, un démiurge a t’il besoin d’une demeure étant partout chez lui ?
Le plus beau des temples n’est-il pas l’homme lui-même ? Un temple vivant en constante évolution, un temple qu’il faut enrichir, orné de belles vertus, un temple spirituel indestructible, qui ne demande que de l’entretien, de la douceur, de la persévérance, de la vigilance.
Et si Dieu n’était un principe surplombant extérieur à nous-mêmes, mais notre être intérieur, notre maître intérieur, certains l’appelle conscience. Il serait caché en nous, en attente d’être découvert. Ce maître intérieur, cet ange peut-être qui veille, cette petite lumière disent certains, qui ne demande qu’à grossir, qu’à grandir, à remplir le cœur et l’âme.
Rechercher Dieu n’est-ce pas rechercher son maître intérieur et travailler à ses métamorphoses successives, en enrichissant notre parcours de vie. C’est croire en notre possibilité d’évolution, de perfectionnement constant. Cette évolution qui remonte à la création de l’humanité, quand la simple cellule s’est soudain reproduite, devenant peu à peu de mille ans en mille ans un cerveau en ébullition, jusqu’à l’illumination du cœur, jusqu’au mystère de l’intelligence du cœur.
La théorie de la géométrie fractale de Benoît Mandelbrot interroge, car elle touche toute la nature vivante. C’est bien le chemin d’un individuel différend, qui se multiplie, grandi, se reproduit, devient multiple et un à la fois. Cette géométrie évolutive, qui a l’apparence d’un chaos est en fait parfaitement ordonnée et ce dès son origine, dont la naissance reste un mystère. Cette géométrie complexe, par rétractations et expansions successives, ne nie pas l’existence d’un principe premier, unitaire.
Les fameux algorithmes garantissent que le tout est statistiquement similaire à chaque détail.
Vous vous demandez sans doute où je veux en venir, ou dans quel délire je suis plongé ! J’en suis arrivé là, comme l’on dit vulgairement suite à ma lecture en cours d’un livre de Marc Halévy publié sous l’égide de l’Académie Maçonnique de Provence aux Éditions Ubik, avec le titre de Kabbale et Franc-Maçonnerie.En préalable il est important de situer l’auteur. Marc Halévy est né à Bruxelles en 1953, c’est avant tout un physicien spécialiste en physique nucléaire, il a mené ses recherches auprès du Prix Nobel Ilya Prigogine. Il élabore depuis plus de trente ans des théories, modèles, et méthodes pour les processus complexes. Il a aussi suivi des études de philosophie et d’histoire des religions. Tirant profit de ses recherches sur la physique des processus il cherché des applications dans l’évolution du monde humain, chercheur du sens et du réel de la vie, de la cohérence. Il écrit :« l’ennemi de la cohérence c’est le chaos. L’univers a horreur bien plus du chaos que du vide. »
Franc-Maçon spécialiste et spécialiste de la Kabbale, il écrit encore « L’initié, quant à lui, a pris conscience, par son initiation, de cette cohérence universelle qui est le Grand Architecte de l’Univers et au service duquel- à la Gloire duquel- il travaille. C’est par ce chemin-là que son Travail de Maçon et sa vie d’Homme prennent sens et valeur. »
Marc Halévy a produit plus de 40 livres sur des sujets divers, il ne manipule pas l’eau tiède, cherchant constamment la vérité, le réel. Pour lui le profane est dans le monde des apparences cherchant avant tout la célébrité il reste dans l’ignorance, alors que l’initié est dans le monde réel.
Avec son livre paru en novembre 2020 « Coronavirus autopsie d’un délire- aux Éditions Laurence Massaro. Il annonce 2021 comme l’année du grand tri ! Je cite :
« En grec ancien, le mot Krisis signifie le tri. L’année 2021 sera, sans doute, l’année d’un grand tri entre les continents (la fuite en avant du sinoland, la fissuration de l’Angloland et la consolidation de l’Euroland), entre les pays d’Europe (stop à l’illibéralisme et au populisme), entre les entreprises (celles qui ont de l’avenir et celles qui n’ont que du passé et vivent au crochet des contribuables), entre les gens ( ceux qui travaillent et ceux qui mendient), le grand tri entre les profiteurs et les constructeurs, le grand tri entre les menteurs et les lucides.
La pandémie (une fumisterie qui a duré un mois et demi et que l’on traine en longueur artificiellement pendant une année entière) a été un incroyable révélateur de tant de choses, et surtout de la phénoménale incurie de l’administration française, de ses énarques et de ses ignorants « comités scientifiques ». Là aussi, il y aura du tri à faire ! Marc Halévy le 1er Janvier 2021.
Mais ceci est une autre histoire quoique !
On peut dire je crois que Marc Halévy, ne croit pas à un Dieu créateur de tout, démiurge omnipotent, pour preuve il parle d’Elohims de multitude de dieux.
Dieu serait un principe interne à l’homme, une première lumière dont nous aurions conservé la trace, un départ, un commencement le travail de construction restant à faire. Cette première lumière que l’on qualifie souvent de petite lumière qui brille en nous et qui ne demande qu’a grandir. Comment ? Par quelle méthode, ou plutôt par quelles méthodes, l’initiation maçonnique est l’une d’entre elles.
La Franc-Maçonnerie méthode d’initiation occidentale, s’impose au chercheur, au profane qui veux être initié, elle correspond à notre lieu de vie, à nos origines. Faut-il courir après les sages de l’orient et négliger ceux qui sont devant nos yeux ? Faut-il pour croire se convertir à une religion qui sent bon l’exotisme ?
Sachant qu’au final, il y a, Reliance entre toutes les méthodes. Elles poursuivent le même but l’éveil et l’élan, la croissance du maître intérieur, le réveil de la lumière qui est en nous.
La méthode maçonnique et son symbolisme traditionnel de la construction, correspond bien à ce but, qui vise au perfectionnement de l’homme par son élévation spirituelle et in fine à l’amélioration de la société.
L’écueil sera d’en déduire que nous sommes des dieux voire des demi-dieux, considérant comme Nietzsche Que Dieu est mort, et succombions à vouloir prendre sa place sous l’effet du siècle des Lumières. Créant un homo Deus. Après avoir mis fin aux dogmes religieux, il faudrait sacraliser, déifier l’humanisme et sa déesse raison. Vanité des vanités, Marc Halévy rejette ce narcissisme et cet anthropocentrisme. Il décrit cet humanisme béat ainsi :
« l’Homme mesure de toutes choses….., quel orgueil, quel pitoyable mascarade. Comme si l’homme ce tout petit homme, minable et médiocre, n’est pas une infime partie prenante de ce grand Tout qui l’englobe, qui l’enveloppe, qui le transcende, qui le dépasse. Point n’est besoin de croire en un Dieu personnel, pour concevoir cette transcendance là. »
L’homme n’est peut-être qu’une erreur, une vapeur, un avatar dans l’univers ?
Dire cela, reconnaître la vanité et l’orgueil que nous voulons combattre, sans cesse c’est bien acter leur existence. Ce n’est pas refuser l’humanisme et sa fraternité, c’est faire la distinction entre le but et le chemin, le but n’est pas de déifier l’homme, mais de lui ouvrir le chemin de son perfectionnement.
D’ailleurs vouloir être Dieu ou demi-dieu en sachant que jamais on n’atteindra ce but, c’est, s’offrir une vie de souffrance et passer à côté de la joie simple d’être seulement un homme, ce qui au demeurant n’est pas si mal.
La joie est associée au bien et à la bonté, elle refuse le mal qui j’ignore comment d’ailleurs pourrais-je vanité décider ce qui est bien et ce qui mal, sans erreur ? Qui serais-je pour cela ?
Alors je me contente de faire de mon mieux pour que la joie soit dans mon cœur et dans le cœur de mes sœurs et de mes frères.
J’ai commencé cette réflexion avec Maître Eckhart je la clôturerais avec lui :
« Il ne faut jamais considérer son œuvre comme parachevée et réussie, au point de se sentir trop libre et trop sûr de ce que l’on fait et laisser son intellect se relâcher et s’endormir. Avec ces deux puissances, l’intellect et la volonté, l’homme doit constamment s’élever, saisir ce qu’il y a de meilleur au plus haut degré, et se prémunir sagement contre tout dommage extérieur ou intérieur. Ainsi, on ne négligera jamais rien et grandira sans cesse. » Maître Eckhart – Conseils Spirituels.
Jean-François Guerry.
À suivre : L’Homo Deus et ses outils : La fin de la Liberté..