COURTE RÉFLEXION SUR L’ESPÉRANCE

COURTE RÉFLEXION SUR L’ESPÉRANCE

Il y a quelques temps après un drame, j’ai reçu beaucoup de soutiens fraternels, j’ai mesuré soudain la difficulté que nous avons pour trouver les mots, consoler, accompagner, délivrer un message fraternel. J’ai retenu de cette expérience redoutable, quelques mots qui me reviennent en boucle. Un frère un ami m’a dit de ne pas perdre espoir et puis m’a-t-il encore quand il n’y a plus d’espoir il reste toujours l’espérance.

Cela m’a rappelé le mythe de Pandore[1], je n’ai pourtant pas ouvert cette boîte, mais j’en ai subi tous les maux. Le mythe enseigne qu’au fond de la boîte seule l’espérance est restée. Il peut y avoir deux interprétations, la première cette espérance une fois la boîte refermée est bien inutile. Ou alors, quand nous avons été par accident (artefact) accablé par tous les maux, il reste toujours l’espérance. Même quand la douleur ne vieillit pas, l’espérance reste notre mur porteur, un horizon qui recule mais qui est toujours là, c’est sans doute notre propension à regarder toujours devant nous et non derrière, parce que les autres nous attendent. Parce que les autres aussi souffrent parfois plus que nous et souvent en silence par pudeur, ils ne veulent pas déranger, « casser l’ambiance » ! J’ai constaté, qu’il y a toujours cette présence de l’espoir, parce-que espérer c’est profondément s’avancer en pensée avec notre sensibilité propre. Comment avancer sinon en posant des actes, et en témoignant par sa vie sans avoir honte d’être debout, par pour soi-même par orgueil mais pour les autres. On avance alors vers une réalité imperceptible, presque invisible, mais présente ici et maintenant une réalité qui nous ouvre des perspectives. C’est un présentiment qu’il faut avancer, espérer, sans chercher même des motivations précises, des explications, ni des motivations, cette espérance nous bouge, nous pousse, nous oblige à nous ouvrir vers autre chose que ce qui est. C’est un nouveau ciel. Alors, chaque bonne nouvelle nous conforte dans cette espérance, chaque jour est porteur d’espérance. Tiens ! Hier presque pour rien, j’ai appelé deux amis auxquels je pensais. Le premier était content de me parler, il m’a annoncé que son épouse s’était remise d’un grave cancer grâce à une équipe médicale exceptionnelle pleine d’humanité, lui qui doutait de la médecine, il m’a dit cela a transformé ma vie. Mon autre ami, m’a annoncé qu’il avait un début de Parkinson et pourtant qu’il était content de m’avoir au téléphone. On ne peut pas refuser l’espérance quand elle se manifeste à nous, il nous faut espérer en confiance et en sérénité.

                                            Jean-François Guerry.

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