Publié le 14 Février 2025 par Thierry Didier

LE GRAND ARCHITECTE DE L'UNIVERS - Thierry Didier Part III.

’est un peu plus compliqué avec le monde dit céleste, d’abord parce que ce dernier apparaît moins accessible, eu égard à sa nature distanciée, et ensuite parce que se greffent autour d’éléments factuels, tels la pierre ou le ciseau, des « singularités », comme disent humblement les astronomes. Ces singularités, que les païens ou les croyants appellent « les armées du ciel », les dieux, les anges ou les géants, naissent de notre héritage judéo-chrétien, de notre inconscient collectif, et des faits du quotidien. Ces singularités seront plus visibles dans le ciel que sur terre, car ledit ciel sera véritablement un filtre neutre capable de mettre d’emblée sur le devant de la scène, avec le moins d’artefacts possibles, des arguments, postures ou pensées aussi purs que puissants. Je pense néanmoins que l’initiatique n’a pas à trancher entre la poule et l’œuf, et que c’est le syncrétisme des 2 mondes céleste et terrestre qui doit être pris en compte, afin d’amenuiser au maximum les obstacles métaphysiques, philosophiques ou confessionnels qui seront les agrégats nés d’une vision partielle et partiale.

Ces obstacles pourraient alors emboliser, ralentir, dévier ou grever une certaine dynamique évolutive. C’est ce en quoi la franc-maçonnerie est dite progressive : elle ne laisse pas sur le chemin des pensées ou des actions qui deviendraient alors superfétatoires, mais elle prend le temps de les intégrer, fut-il nécessaire pour cela de créer un temps long, ou mieux, un temps sacré, conçu pour poser les choses. L’homme est en effet concepteur de choses diverses et variées, qui lui permettent fondamentalement de ne pas sentir seul. C’est pourquoi le dais d’azur qui coiffe nos loges symboliques agit à la façon du templum de l’augure, délimitant un morceau d’infini afin de se l’approprier plus avant. Ainsi existe-t-il aussi une corrélation étroite entre les productions de notre intellect, et la vision que nous avons de l’univers. Un exemple : les hommes primitifs, chasseurs-cueilleurs, avait la peur intestine que le ciel ne leur tombe sur la tête : pourquoi ? Peut-être parce que leur dynamique de pensée et d’action semblait portée par la violence de leurs prérogatives.

Je parle ici de cette violence ordinaire nécessaire à la pratique de la chasse, où l’effraction de la peau des animaux demandait une certaine énergie. Même chose avec la cueillette, qui consistait en l’effraction, certes minime, de l’arrachage du végétal destiné à être ingéré. Ce contexte primal pouvait laisser à penser qu’une transposition des intentions divines de même ordre fut nécessaire : le ciel, précurseur, premier théâtre de l’univers, pouvait alors se fâcher et nous tomber dessus, par analogie avec ce que nous étions capables d’infliger à notre environnement. L’humain définit donc d’abord son approche matérielle, avant de la projeter dans le ciel, sous forme d’un principe qu’il acceptera, ensuite, d’intégrer comme premier. On retrouve là l’esprit de la Genèse, qui définit d’abord tout l’environnement de l’homme, avant de créer celui-ci, et de le replacer au sommet des créations d’un Dieu anthropomorphique. Cet exemple nous amène à considérer ce que nous appelons à la Grande Loge De France et dans d’autres obédiences le Grand Architecte De L’Univers ou GADLU, dont l’idée fut posée par Jean Calvin, dès le 16^ème siècle.

Thierry Didier

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