Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
RÉFLEXION : PROPOS SUR LA MEDITATION
INTRODUCTION.

La méditation est à la mode, que pouvons nous en attendre ? Est t’elle un remède a la souffrance psychique, aux maux de notre siècle ? Doit on se fixer des objectifs pour méditer ? Y a t’il des moments opportuns ? Comment méditer ? Autant de questions auxquelles les deux textes qui suivent tentent de répondre, l’un de Dominique Durand et l’autre de Jacques Castermane.

La Franc-Maçonnerie est t’elle propice à la méditation, sans aucun doute, le respect du silence, la gestuelle, la posture sont des éléments propices à la méditation. Les planches données et reçues sont de matière à susciter la méditation. On peut également considérer que la méditation est un « exercice spirituel » elle est l'Ataraxie des Epicuriens.

Bonne lecture et bonne méditation.

JFG.

Dominique Durand

La méditation est devenue un sujet qui occupe le devant de l'actualité, offrant à chacun la promesse d'un

soulagement du mal dont il souffre, au même titre que le robot-marie pouvait prétendre soulager la

ménagère des années 50.

 

Cela engage certains à faire usage de la méditation comme ils le feraient d'un outil ou de n'importe quel

moyen. Or, la méditation n'est ni un moyen ni un outil. On ne médite pas comme on prend un médicament.

Nous devons aborder cette pratique selon un autre point de vue.

La méditation ne fait pas disparaître le stress, les émotions fortes, la tension artérielle, elle ne prévient les

maladies graves. Elle est une autre manière de considérer le trouble et de l'expérimenter.

 

Lorsque nous sommes possédés par un état émotionnel envahissant, dévastateur, deux options s'offrent à

nous : celle de renoncer à s'assoir (à quoi bon pratiquer dans un tel état) ou celle de s'assoir en imaginant

que la méditation viendra à bout du problème. Si tel n'est pas le cas, cela donnera lieu à un ensemble de

commentaires qui auront pour objet de dévaloriser soit la pratique, soit la personne elle-même.

Dans la pratique du zen, l'importance donnée à la tenue (la tenue n'étant pas assimilable à une posture,

mais à une manière d'être plus en accord avec les lois de la vie, c'est-à-dire un juste rapport tension/détente),

bouleverse la dichotomie habituelle qui s'installe entre cette apparente tranquillité que traduit l'immobilité

et le désordre émotionnel qui peut être vécu intérieurement.

 

S'assoir dans une tourmente extrême (que ce soit de la colère, de la peur, de l'abattement) n'a pas pour but

de voir se dissoudre le vécu émotionnel comme par miracle. Il s'agit de laisser le corps (et quand on parle

du corps, ce n'est pas le corps que l'on a, mais cette présence mystérieuse qui se révèle à travers la tenue

tout à la fois souple et exigeante) s'ériger dans une sorte d'arrière-plan qui se place en témoin de ce qui se

passe, non pour voir disparaître ce qui est éprouvé, mais pour le vivre autrement dans un espace plus vaste,

plus détendu ; il se pourrait que cela ressemble à une forme de compassion. On ne chasse pas, on ne dénie

pas, on s'associe à cette vie tumultueuse sur un autre mode. La tenue est là, elle épouse le tumulte, jusqu'à

ce que ce dernier, las de lancer ses attaques, s'épuise et consente à une autre forme.

La juste tenue permet de faire alliance avec cette part agitée et de réaliser que le tumulte de l'ego ne

s'oppose en rien à cet arrière-plan.

 

C'est peut-être ce que veut dire Dürckheim lorsqu'il tient ce propos : « Le zen n'abandonne pas la

conscience mentale, mais l'entraîne dans son évolution ». L'expérience psychique se fond dans ce que luimême

nomme un « arrière-plan ».

 

Les soucis quotidiens et les préoccupations dérapent sur la juste tenue et à force de déraper, prennent une

autre forme.

 

Il est regrettable que nous prenions la méditation comme un moment pour prendre le contrepied d'une

humeur ou d'une situation. Il ne s'agit pas de rentrer dans l'opposition du silence au bruit, du détachement

au désir, il importe d'être dans cet au-delà des contraires, et c'est la tenue qui y contribue.

La méditation ne rompt pas avec la vie, c'est un retour à la vraie vie, là où tout est présent, là où le calme

et le chaos ne s'opposent pas. Ce n'est pas une fonction en vue d'un devenir, c'est une présence qui inclut

tout. S'assoir chaque jour, c'est ne pas laisser l'empreinte des soucis quotidiens et des préoccupations

s'installer dans la tenue. Le fait de tout simplement élargir l'espace entre le bassin et les dernières côtes, de

rentrer légèrement le menton pour libérer la nuque, ouvre un espace qui immédiatement éclaire le vécu

d'une autre manière. Curieusement, la tenue en vient à s'étonner d'elle-même et à se nourrir d'elle-même, si

bien qu'elle finit par se réaliser naturellement sans effort.

 

Notre principale difficulté avec la méditation, est d'en attendre quelque chose. L'aborder ainsi, c'est la

vivre alors sous le registre de la frustration et donner lieu à des appréciations égocentrées : le zen ne me

convient pas... C'est trop difficile pour moi...

 

Il faut surtout éviter de vouloir en finir avec l'ego. C'est de la tenue que le méditant apprend la souplesse

nécessaire pour accueillir le tumulte, c'est de cet « arrière-plan » que nous vient cette autre manière

d'expérimenter le monde et nous-mêmes. Réaliser chaque jour que cet arrière-plan est la racine de chacune

de nos actions, de chacun de nos états psychiques et qu'il n'y a pas lieu de les opposer.

C'est cela que nous apprend zazen, et cette qualité de « soin » dépasse largement tout ce qui peut être

imaginé sur les qualités curatives de la méditation, puisque le zen s'intéresse à la totalité de l'être humain.

Alors, optons plutôt pour une « pratique désintéressée ».

NE CHERCHEZ PAS DE BONNES RAISONS POUR MÉDITER !

 

Jacques Castermane

Je suis à l’unisson avec les propos de Dominique.

 

Lorsque en 1967, je demande à Graf Dürckheim « Y-a-t-il une bonne raison pour méditer ? » il me

répond : « Oui, parce que c’est l’heure ! ».

Insatisfaisant, n’est-ce pas ? C’est bien entendu ce que j’ai ressenti. Mais aujourd’hui, cinquante ans plus

tard, je suis convaincu qu’il n’est pas de meilleure réponse pour se rappeler que la méditation de pleine

attention ne se justifie pas mentalement. Ne cherchez pas de bonnes raisons pour méditer. Méditez ! La

réponse à la question « Pourquoi méditer ? » va sourdre du plus profond de vous-même parce que vous

pratiquez.

 

Par contre, la question « Comment méditer ? » doit être réitérée chaque jour. Non pas dans le but de faire

autre chose ou autrement que la veille, mais pour apprendre ce que la méditation m’apprend et que je

n’avais jusque-là pas encore perçu.

 

Comment méditer ? Voici la réponse donnée à cette question par Siddhartha Gautama, le Bouddha, il y a

plus de vingt-cinq siècles : « Un méditant va dans la forêt, ou dans un endroit solitaire, s'assied, les jambes

croisées et le corps droit, —attentif— il inspire et expire. »

 

Il y a 2500 ans … ? Cette interrogation apparaît dans des ouvrages récents qui ont pour thème la

méditation. Quelques auteurs évoquent, avec une certaine condescendance, ce qu’ils qualifient comme

étant la méditation ancestrale. Méditation ancestrale à laquelle ils opposent une méditation moderne.

Moderne, parce que validée par des travaux et expérimentations scientifiques récents et parce que garantie

par des mesures quantitatives !

 

Après un moment d’étonnement, cette présomption m’encourage et m’invite à exprimer clairement que la

méditation que j’ai apprise, que j’apprends chaque jour encore et que j’enseigne est la méditation

ancestrale !

 

Il est clair que, aujourd’hui, le principe quantitatif ne cesse de jouer un rôle de plus en plus important dans

le domaine des sciences humaines, de la médecine expérimentale et les sciences cognitives. Cependant

nous pouvons nous demander si des données quantitatives sont à même de révéler ce qui concerne en

propre la personne individuelle, son vécu intime ?

Pour ce qui est du domaine de la vie intérieure de l’être humain, compte - bien plus que les chiffres, les

représentations graphiques et l’exploration cérébrale au moyen d’électrodes - le « ressenti » qui reste la

fonction témoin de la perception.

 

Perception ! Ce qui est en jeu dans la méditation est l’expérience de notre vraie nature, de notre être propre,

voilé par un ego soucieux, inquiet, méfiant, stressé. Cette expérience se révèle dans un vécu intérieur qui a

un effet libérateur. Libération du silence intérieur, du calme intérieur, d’une confiance inconditionnelle ;

ces qualités d’être qui sont les symptômes de l’état de santé fondamental de l’être humain.

Il y a très certainement des causes modernes au stress, au burn-out, à la dépression. Mais y a-t’il une santé

moderne qui pourrait remplacer cet état de santé fondamental et ancestral : la paix intérieure ?

 

L’ataraxie ! « Le plus grand bien auquel l’homme puisse accéder au cours de sa vie », écrit Epictète au

premier siècle de notre ère et il ajoute, - ce qui donne sens à la pratique de la méditation ancestrale -, que

« Afin d’accéder à ce plus grand bien, l’homme doit s’exercer ! ».

 

www. centre-durckheim.com contact@centre-durckheim.com

MÉDITATION
MÉDITATION
MÉDITATION

MÉDITATION

Commenter cet article