Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Thierry Didier
L'Apocalypse

L'Apocalypse

L'eschatologie et la Maçonnerie nous arrivons au terme de ce Petit Traité de Thierry Didier. Selon les mots de l'auteur la Maçonnerie est-elle : "Une Apocalypse permanente "? Encore avec cette lecture des perspectives de réflexions personnelles ! Merci à l'auteur d'avoir choisi pour s'exprimer ce blog en espérant d'autres écrits aussi passionnants.

 

Jean-François Guerry.

 

 

                    Développements maçonniques de l’eschatologie

 

Si l’on force le trait, nous pourrions considérer que le fait maçonnique, celui que nous sommes capables de mettre en branle à tout moment, fait de bienveillance, de recul, d’humilité et d’action raisonnée, ce fait pourrait être dans l’absolu l’effet immédiat d’une sorte, excusez le terme, d’« Apocalypse permanente », dans laquelle l’homme de bien inviterait les oppositions qui germent en lui à se colleter  à s’agréger, avec l’objectif espéré d’instaurer un équilibre constant et régulier.  Dans la réalité, je crois que les deux testaments et l’Apocalypse réalisent subtilement les orientations que nous prenons en permanence afin d’avancer. Dans cet esprit-là, le sacrificiel, dominant l’Ancien Testament, qui tend à cloisonner, séparer et distinguer et la miséricorde, dominant le Nouveau Testament qui tend à réunir, à globaliser et à fondre ne seraient rien sans l’instant où ces deux versants peuvent se colleter s’apprécier, et finalement exister l’un par rapport à l’autre Et finalement, pourquoi le dernier, dans cette lutte ontologique apparaît-il comme quelque chose d’à la fois pugnace, mystérieux et irréversible ? Pour plusieurs raisons : sur le plan moral tout d’abord, où il convient mieux d’une façon générale d’être en tête que d’être en queue. La position de l’Apocalypse de Jean de Patmos, situé à la fin de la Bible, concourt grandement à cette impression de fin, alors que l’on pourrait plutôt y voir l’existence d’un sas entre lesdits deux testaments. Le discours néotestamentaire, même s’il prétend tordre le cou à la dictature du rang, a beau jeu de surfer sur cette préséance sémantique que porte le dernier par rapport au premier. Car retourner les choses n’est pas les modifier : ce à quoi fait allusion le Christ porte plus sur une notion où la relativité serait maîtresse : inverser les termes n’est pas en bousculer le sens et la portée. Retourner le sens premier d’une phrase ne permet aucunement d’en dissiper l’impact : tout au plus une morale quelque peu simpliste permet au cherchant de ne pas s’y perdre. Ce qui est évident, c’est que l’homme ne peut concevoir la réalité supposée de ce qui l’entoure qu’au travers d’une perception binaire de choses : La raison désigne à cet égard étymologiquement ce repère, cette mesure, ce rapport.

Les trompettes de l'Apocalypse

Or il faut avoir à l’esprit que tout ce qui est intelligible dans ce bas monde, l’est sous forme de repères par rapport à un milieu : par exemple, lorsque nous regardons une chose quelconque, celle-ci n’est visible parce que nous la distinguons de son environnement. L’intelligibilité de toutes choses est ainsi annexée à l’impérieuse obligation de considérer lesdites choses deux par deux : or l’eschatologie est un abord qui, à la fois souscrit, dans son mécanisme, à cette logique binaire, car il est le dialogue avec le dernier, mais en même temps il travaille le segment spatiotemporel qui meuble cet intervalle entre le maintenant et le dernier. La puissance de cette liaison symbolique tient dans la disparité du premier et du dernier Ce qui transforme sera la prise en compte progressive des éléments contradictoires et conflictuels qui naissent de cette disparité. Un peu comme le symbole de la R+C, prendre conscience des extrémités affranchit le cœur, et en retour prendre conscience du cœur libère du même coup les extrémités.

 

Il s’agit ici au contraire de mêler en temps réel le temps présent à celui supposé d’une extrémité : toute la nuance réside dans la façon de synthétiser ces deux valeurs : il ressort de ce mécanisme que le Temps du Parfait Maçon n’est pas seulement le temps réel et maintenant, apprécié par la vive conscience de l’immédiat. C’est aussi la perception simultanée de ce que je suis, de ce que je fais, de ce que je sens, de ce que je pense, avec la frontière, la limite de cette appréhension des choses. En effet, la simple prise en compte morale, intellectuelle ou intuitive d’une borne suppose que l’on en a dépassé le stade, ou tout du moins qu’on en a circonscrit l’obstacle. Le C+RC doit donc être capable de 3 choses : considérer le moment présent, intégrer dans ce moment présent ce que l’on pourrait qualifier de fin, et le Temps du Parfait Maçon. Pourtant, l’énoncé qu’en fait Jean de Patmos est plus nuancé, car n’appelant le monde et l’Univers qu’à une destruction partielle : une partie de l’humanité survivra de toute façon.

Il faut voir dans ce reste non pas l’ultime « bonté » d’un mécanisme dévastateur, qui plairait d’emblée à celui qui a cessé de vouloir comprendre, mais plutôt l’impérieuse obligation pour l’esprit de se ménager une sortie, synonyme de survivance. Ce mécanisme qui conduit à la nouvelle occurrence est fatalement douloureux, car remettant en cause une forme d’acquis avec laquelle on devra forcément composer, car tout sacrifice appelle à terme à une forme de miséricorde, qui n’est pas une bonté gratuite, mais la seule façon pour l’humain de continuer à exister. Le qualificatif de dernier le rend dépendant de l’autre, qui est tout sauf dernier, mais qui est relié malgré tout à celui-ci. Le dernier est une valeur graduée, sériée, consubstantielle, inhérente, qui possède donc les mêmes valeurs que celui qui discourt.

Mais en même temps le dernier l’est par rapport à nous, impliquant donc l’application d’un repère, d’un lien et d’une frontière circonscrivant, et donc mettant le doigt sur notre relation à ce dernier. L’eschatologie devrait pourtant apparaître a priori comme quelque chose d’agréable, de positif, en ce sens qu’en s’appuyant en permanence sur une fin supposée, elle mettrait le doigt sur l’instant, sur un temps dont l’existence devrait suffire à générer du contentement. La puissance du mécanisme eschatologique permet néanmoins de créer une tension bénéfique entre soi, et une fin supposée, afin de mettre le doigt sur ici et maintenant, avec une force de conviction sans équivalent. L’homme est en effet une entité dont le besoin de liberté est à l’aune de son besoin de cadre, de limites et de repères : l’eschatologie offre les deux volets nécessaires, et pousse à définir ce que l’on est.

Ainsi, je le répète, Il y a dans l’eschatologie une triple notion, celle d’induction, de propagation, et de fin, ou de limite, fussent-elles transitoires. Dit autrement, moi, ma fin, et ce que j’en fais. C’est une façon d’étudier « en creux » le mécanisme de l’existence.  Cet espace de développement d’une pensée voit la totalité de son occurrence contractée en un seul élan C’est peut-être pour cela que la vision de Jean de Patmos est à ce point allégorique, voire onirique : peut-être parce que la puissance de sa vision impose à son esprit et aux nôtres des « pare-feux » oblitérant sinon le sens, du moins la violence de la manifestation. C’est comme-ci le rapport au dernier, qui peut être une façon maçonnique d’envisager sa propre position dans un cadre quelconque, était une chose si terrible que seule l’insertion d’une image apocalyptique pourrait en arrondir les contours, en alléger la survenue, tout en maintenant une certaine puissance narrative. Il s’agit ici au contraire de mêler en temps réel le temps présent à celui supposé d’une extrémité : toute la nuance réside dans la façon de synthétiser ces 2 valeurs : il ressort de ce mécanisme que le Temps du Parfait Maçon n’est pas seulement le temps réel et maintenant, apprécié par la vive conscience de l’immédiat.

Le dernier, c’est une fin qui nous attire dans ses filets, puisque le dernier l’est fatalement par rapport à soi : c’est une contingence particulière qui met dans la balance la totalité de ce que l’on connaît, puisque son avènement induit la disparition totale, jusqu’à celui-là même qui s’en est approché. C’est ce qui fait de nous des êtres supportant leur existence, car enfin, il est plus facile de se colleter avec une fin supposée, que de vivre éternellement dans un rapport de compréhension limité à notre propre mécanisme voyez comme il est dangereux mentalement de s’approcher de la notion d’infini

La lumière de l'Apocalypse

 

                                                         Conclusion

 

Á l’issue de cette petite étude, il apparaît clairement que si l’homme a décidé de fabriquer la fin des temps, c’est par volonté et par besoin de s’accaparer mentalement et philosophiquement un espace et un temps qui de toute façon nous échappe en permanence. Créer une extrémité permet de lui attribuer une garantie de bonne fin, le terme de « bon » étant plus là pour qualifier la réussite du projet eschatologique, que pour qualifier moralement ladite extrémité. L’homme doit se débrouiller avec les outils qui sont à sa disposition, suivant un contexte qui est toujours le même, et qui est celui du binaire : ainsi la fin des temps ne peut être que le résultat d’un combat ontologique lutte entre les deux appréciations de la Vie en général morale, à savoir le Bien et le Mal.

L’ère messianique qui s’en suivra, mais aussi la Parousie, le millénium, et finalement le salut de l’homme, ne passeront que par l’inébranlable foi en une victoire attendue du Bien sur le Mal, mais surtout sur le bénéfice moral que l’homme retirera d’avoir pu se rassurer.

Thierry Didier.

LE LIVRE DE THIERRY DIDIER POUR ALLER PLUS LOIN....
PETIT TRAITÉ D'ESCHATOLOGIE - PART V - FIN
Connaître le Rite Écossais Ancien et Accepté du 4ème au 30ème. La pratique d'une ascèse, un chemin vers la Lumière et la Vérité. Par Pierre Coïc.
PETIT TRAITÉ D'ESCHATOLOGIE - PART V - FIN
PETIT TRAITÉ D'ESCHATOLOGIE - PART V - FIN
PETIT TRAITÉ D'ESCHATOLOGIE - PART V - FIN

ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)

 

 

Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :

 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Info : le blog respecte la loi RGPD

 

www.lafrancmaconnerieaucoeur.com

 

 

DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Astuce : cliquez sur les images pour les aggrandir.

 

FAITES CONNAÎTRE LE BLOG À VOS AMIS.

Voir les commentaires

Publié le par Thierry Didier
Tapisserie de l'Apocalypse Angers.

Tapisserie de l'Apocalypse Angers.

La réflexion de Thierry Didier se poursuit. La loge, puis le Souverain Chapitre lieux couverts, confinés, vont permettre aux soeurs et aux frères de connaître un temps messianique, un temps d'accomplissement grâce aux vertus en général et théologales en particulier dont la plus élevée celle de l'Amour qui inclut le don jusqu'au sacrifice apogée du don. Un être nouveau naîtra...Bonne lecture.

 

Jean-François Guerry.

 

 

                                             Messie et médiation

 

L’eschatologie, c’est donc « faire avec la fin » : « faire avec la fin » doit ici être considéré dans ses deux acceptions d’extrémité et de dessein, de but : le vase clos que matérialise notre loge offre une formalisation bien concrète à cette idée. Ce terme de confinement, qu’il faut regarder avec un œil neutre, donc ni positivement, ni négativement, me paraît adéquat, au gré des différentes situations auxquelles va se trouver confronté le maçon, lors de son périple initiatique, car je vois dans le terme de confinement la simple rencontre d’un homme, à un moment donné de son évolution, avec ses confins du moment. Le mode de pensée qui découle de cette relation intrinsèque devient par essence médiateur, puisqu’il est disposé entre début et fin : il a une fonction régulatrice, pondératrice, et donc messianique. Le temps messianique a aussi une connotation maçonnique car il invite directement à considérer l’homme qui s’y penche. Le temps messianique est différent pour chacun quant à son contenu, mais identique quant à sa finalité, qui est d’accepter ce dont on vient, et de le mêler à ce qu’on devient. Le Christ a parfaitement utilisé ce mécanisme en transcendant le sacrifice.

L'Apocalypse de Bamberg L'Ange montre à Jean la nouvelle Jérusalem avec l'Agneau de Dieu au centre

sacrifice se conçoit comme le passage de la vie à la mort ; par la résurrection, JC a créé un triptyque vie-mort-vie, ou sacrifice-non existence-miséricorde : en renaissant, il a réalisé la miséricorde parfaite, celle d’embrasser la mort au point de lui ôter son caractère définitif. Le temps messianique est fatalement douloureux car, s’il permet le salut, c'est-à-dire la liberté, cette dernière passera nécessairement par l’abandon d’une certaine forme de toute puissance, comme nous l’illustre bien la Passion, toute puissance à laquelle personne n’échappe.  C’est à ce moment-là que le temps messianique m’apparait comme un temps centré sur soi-même, comme le temps du Véritable Maçon. Le temps messianique est celui qui me pose question, qui me fait réaliser mes doutes sur, par exemple, ma place, avec la dérangeante question de savoir sur quoi ou sur qui je me fonde.

Le temps messianique est différent pour chacun quant à son contenu, mais identique quant à sa finalité, qui est d’accepter ce dont on vient, et de le mêler à ce qu’on devient. Si le passé peut nous guider, et le futur nous aider à nous projeter, seul le temps présent nous transforme vraiment parce qu’il est le réel, celui qui se conforme au rythme où l’on respire : pas d’échappatoire, ni de faux semblants, juste la réalité crue. Ceci ne peut passer que par le biais d’une lutte intestine : la liberté ne s’acquerra pas par la victoire d’une partie sur l’autre, mais par l’émergence d’un germe nouveau, figé dans l’image du Christ ou de l’agneau. L’agneau représente donc pour le Franc-maçon l’avènement de son temps messianique, c’est à dire un temps qui signe l’indépendance de celui qui le vit.

La Rose et le Phénix.

Cette liberté sera l’unité constitutive du CR+C, et la dimension messianique symbolisera la prise de conscience, chez le CR+C, des trois vertus théologales dont l’émergence sera à rechercher dans notre liberté. Cette émergence fait que Foi, Espérance et Charité m’apparaissent moins comme des vertus que comme des occurrences, qui préexisteraient donc à notre nature profonde, sans pour autant aliéner ces occurrences à l’existence d’une instance suprême. Elles se présentent juste devant nous quand nous sommes prêts. Le Messie est donc le produit, l’enfant de l’eschatologie, en ce sens qu’il est l’image synthétique de ces trois occurrences, car sa légitimité davidique est comme un axe fiché dans le passé, autour duquel pourra se construire et se justifier la Foi, telle qu’elle est citée dans le texte rituel, comme une « tension naissant dans le cœur de l’homme… ».Le Messie « est », aussi, en temps réel : cette incarnation, par le canal du Christ ou de la Rose Mystique, matérialise cette réalité, à partir d’une image dont la simple existence suffit à en faire partager la vision.

Á cet égard, le Messie est aussi symbole de Charité, c'est-à-dire de rétrocession dans tout l’environnement de ce dont il est porteur. Enfin, on ne peut dissocier l’advenue potentielle du messie de l’Espérance, qui est inhérente à son existence. Ainsi, je le répète, Il y a dans l’eschatologie une triple notion, celle d’induction, de propagation, et de fin, ou de limite, fussent-elles transitoires.  Cet espace de développement d’une pensée voit la totalité de son occurrence contractée en un seul élan.  En effet le mécanisme eschatologique signifie que sa finalité soit définie dès le départ. Ce mode de raisonnement oblige à tenir compte en permanence de l’émission d’une idée, d’un sentiment mais aussi de son devenir. C’est ce lien permanent qui est peut-être l’amour, c'est-à-dire le sentiment diffus que toute chose est liée : source, propagation et devenir sont liés en un même schéma : au sein de cette triade règne le Temps du Parfait Maçon, qui n’est pas un temps d’écoulement, mais un temps qualitatif : « Il n’y a plus de temps, sous-entendu, il n’y a plus d’écoulement du temps.

Thierry Didier.

Le livre de Thierry Didier.

Un ouvrage qui peut être le substrat, la base nutritive de vos travaux de Loge, sa richesse permettra l'émergence et la concrétisation de vos pensées, plus que des réponses à vos questions sur les symboles, une matière à penser. Un manuel pour apprendre à penser par vous-même.

 

Jean-François Guerry.

 

À LA GLOIRE DU GRAND ARCHITECTE DE L'UNIVERS
Petit Traité d'Eschatologie -Part - IV-
Petit Traité d'Eschatologie -Part - IV-

ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)

 

 

Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :

 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Info : le blog respecte la loi RGPD

 

www.lafrancmaconnerieaucoeur.com

 

 

DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Astuce : cliquez sur les images pour les aggrandir.

 

FAITES CONNAÎTRE LE BLOG À VOS AMIS.

Voir les commentaires

Publié le par Thierry Didier
Tenture de l'Apocalypse de Jean de Patmos Angers

Tenture de l'Apocalypse de Jean de Patmos Angers

Dans la suite de ce Petit traité d'eschatologie Thierry Didier nous propose de comprendre les ressorts qui aident l'esprit humain à positiver. L'homme tel qu'en lui-même, selon sa volonté à lui de faire le choix. La révélation du sens de certains degrés maçonniques...
Jean-François Guerry.

 

                                 Concepts attenants à l’eschatologie

 

L’homme a besoin, pour s’éloigner de ses terreurs, d’illustrer celles-ci afin de les rendre plus lisibles. Quoi de mieux, dans ce cas, que le mécanisme eschatologique, qui inclut à l’infini en son sein la naissance, et la fin d’une idée, d’un être ou d’un monde. Cette fin supposée est à la fois positive et négative : négative, car l’idée de fin est associée à celle de la mort, mais positive aussi, car ce brusque arrêt a l’avantage de nous soustraire à toute responsabilité ultérieure. En psychologie, par exemple, il est reconnu qu’un évènement lambda est bien souvent moins générateur de stress s’il est qualifié négativement que s’il l’est positivement, car la charge d’avenir est dans le premier cas bien moindre que dans le second.

On a néanmoins le sentiment que le concept de l’eschatologie est tellement terrible pour la pensée qu’il est nécessaire de lui adjoindre des principes concomitants, des visions plus formelles, plus imagées, jouant le rôle de tampons, de viatiques, voire de passerelles. C’est peut-être aussi pourquoi un certain nombre de concepts l’accompagnent, étant comme des alibis à son existence .Á l’image des objets placés dans le tombeau des dignitaires de l’Égypte ancienne, destinés à leur faciliter leur seconde vie, l’élection divine, la prédestination, le jugement dernier, la survenue messianique, la damnation et le salut sont des à-côté nécessaires, incontournables, qui redonnent en permanence à cette notion d’eschatologie, dangereuse pour le mental, une image lisible, donc acceptable pour l’esprit humain. Ces concepts sont des sortes de facilitateurs, possédant un pôle divin et un pôle humain, ces pôles permettant de lier l’homme à son destin et à son environnement cosmique. Si je me risquais à une comparaison chimique, je dirais que ces concepts- satellites sont des « émulsionnants philosophiques ». Un émulsionnant, en chimie, est un corps qui possède un pôle hydrophile et un pôle lipophile, ce qui signifie qu’il attire à la fois l’eau et la matière grasse, évitant à une pommade par exemple, de « tourner en eau », en liant l’ensemble des composants.

Ténèbres et Lumière

Il en va de même des concepts déjà cités, qui arrime véritablement l’humain au cœur du mécanisme eschatologique.  Bien plus que de simples valeurs religieuses, ces concepts extrêmes sont susceptibles d’éclairer les recoins insondables du devenir de l’homme, parce qu’ils « jouent dans le même camp, » celui de la marge, celui des frontières de l’entendement et de la vie, telle que nous l’entendons. Les diverses valeurs qui bordent et précisent l’eschatologie dépendent selon moi du libre arbitre de l’individu, reprenant en cela la thèse de Pelage, moine breton du 4ème siècle, où il expose que le salut, tout comme la damnation ne sont en aucune façon préétablies par un plan divin, mais conditionnées par l‘attitude propre de l’individu. Cette approche recoupe bien notre vision maçonnique, qui est de considérer l’homme tel qu’en lui-même. Ce qu’illustre bien l’abord de la Providence, au 13ème degré, où il nous est montré en filigrane que la volonté individuelle invite naturellement la Providence à se manifester.

Comme nous le dit un rituel maçonnique,« Comment êtes-vous parvenu à cet endroit ? Par l’effet de la Providence » : la providence est l’expression matérielle et patente de faits particuliers dont on peut penser qu’ils dépendent et sont articulés autour d’une intention supérieure : seulement, cette providence ne peut se manifester que si on l’y invite par une volonté personnelle, inductive : c’est ce que reflète, lors de l’entrée du récipiendaire dans la Loge Royale, au 13ème degré, le mouvement de la corde centrifuge, née de l’élan du récipiendaire re-compensée par le mouvement centripète du retour .C’est selon moi ce même principe qui autorise l’apparition de la Jérusalem Céleste, qui ne descend vers nous que si l’on s’en approche. Cette conception s’est bien sur opposée à l’appareil ecclésial du moment, puisqu’elle ôtait complètement la préséance divine, y compris dans sa conception du péché originel, provoqué par Adam, puis porté par le reste du monde. Une théorie plus nuancée apparût plus tard, nommée le semi-pélagianisme, dans laquelle la Foi fut définie comme produite initialement par l’homme lui-même, avant de se voir renforcée au cours de la vie par l’influence divine : voilà une manière de ménager la chèvre et le chou qui déplût moins à l’institution apostolique romaine. Cela dit, il est nécessaire selon moi pour approfondir l’étude intellectuelle de l’eschatologie, d’y introduire, comme le fit le semi-pélagianisme, une part sinon de divin, en tout cas d’une portion qui échappe à notre individualité. Comme l’a dit Guérillot, il existe quelque chose « de plus grand que nous », ne serait-ce que par exemple l’humanité dans son ensemble. Hors de toute considération religieuse, le rapprochement d’une vision ethnocentrique et d’une vision déiste va avoir le mérite, par son judicieux mélange, d’ouvrir naturellement l’angle de notre compréhension. Les deux doctrines chrétiennes que je viens d’évoquer mettent, à l’exemple de la Franc-Maçonnerie, l’homme en avant, responsable à cet égard de ses choix et de ses décisions, incubés dans le sérail de nos loges. Ainsi, l’eschatologie pourra-t-elle expliciter certains fondamentaux de notre ordre, par exemple le confinement bénéfique (vase clos de la loge, du Cabinet de Réflexion, des textes rituels, séparation des ateliers supérieurs suivant le degré). La loge maçonnique est ce lieu de confinement, une sorte de réclusion momentanée que nous connaissons tous pendant les tenues, et qui étymologiquement, nous fait comprendre que ce terme « confinement » débute par le préfixe « con » - qui veut dire « avec ».

LUMIÈRE

Confiner c'est donc d’une certaine façon « faire avec la fin », cette fin n’étant pas une extrémité, mais simplement l’objet transitoire d’une réalisation. La nécessité de se référer en permanence à une fin supposée, qu’elle soit spatiale ou temporelle aura la vertu de potentialiser la pensée, la réflexion au moment immédiat, comme s’il s’agissait de la dernière cigarette. L’eschatologie est donc une mise en tension de l’individu par rapport à ce qui l’entoure, qui a l’avantage de mêler le confinement, source de progrès, et la notion de salut. C’est peut-être pour cela que la vision de Jean de Patmos est à ce point allégorique, voire onirique.  Peut-être parce que la puissance de sa vision nécessite des habillages à même d’en faciliter la perception et d’en atténuer la violence.

On a coutume de considérer le mécanisme de l’Apocalypse comme étant de nature eschatologique, soit. Mais le mécanisme eschatologique n’est pas exclusivement porteur d’Apocalypse, dans son sens restreint de catastrophe, de cataclysme, aussi cosmique qu’inéluctable. L’Apocalypse, c’est aussi la révélation, phénomène qu’on entend plutôt de façon positive   C’est sans doute pourquoi, au travers par exemple de la religion, la pensée humaine a été tentée de reprendre la main en qualifiant cette extrémité, et en n’accordant à l’issue fatale que les deux possibilités de salut et de damnation. Le salut n’est pas que l’obtention d’un droit à ressortir sauf d’un contexte, c’est aussi l’existence permanente d’un à-côté, dont l’existence est consubstantielle à la notion d’extinction que porte aussi l’eschatologie. Le salut devient ainsi une victoire permanente sur la fin, une tête émergeant de l’eau diluviale ; c’est aussi une façon d’être intemporel, éternel, ce qui fait de nous des êtres supportant leur existence. Car enfin, il est plus facile de se colleter avec une fin supposée, que de vivre éternellement dans un rapport de compréhension limité à notre propre mécanisme, à notre insuffisance. Voyez comme il est dangereux mentalement de s’approcher de la notion d’infini ou d’éternité. Cette partie de l’humanité qui subsistera à l’impact apocalyptique, et qui est constituée, CQFD, d’êtres choisis, appelle à considérer une forme de tri, d’élection, dont l’intérêt réside plus dans la sauvegarde qu’elle induit que dans l’être sauvegardé : ce dernier sert uniquement de témoin ou d’alibi à la survenue d’un germe, qui est interface entre passé et futur. Le 17ème degré est une sorte de « degré-laboratoire », sans qu’il faille y voir quelque chose de réducteur : on peut utiliser l’image de 2 fils, d’abord libres, indépendants, qui représenteraient le bien et le mal, puis un entrelacs de ceux-ci, qui verrait leur combat front à front, l’Apocalypse, d’où ressortiraient de nouveaux 2 fils, l’un portant le salut et l’autre la damnation

Si, dans le tableau du grade, la divinité ne représente qu’un élément parmi les 7 attributs divins évoqués, peut-être faut-il y voir là plus le germe d’une valeur que la valeur elle-même ; n’oublions pas que lorsque l’on a la « tête sous l’eau », la lumière est bien lointaine : tout au plus pouvons-nous y voir la futur Espérance » Apocalypse signifie dévoilement : ce dernier ne peut en effet apparaître mécaniquement que lorsque se mêle 2 concepts, le dévoilement lui-même et la chose à dévoiler. Ce qui nécessite la confrontation de ces 2 valeurs. Depuis la chute d’Adam, c'est-à-dire de l’Humanité toute entière, il y eut dichotomisation des principes, cristallisée dans le Bien et le Mal. Ces 2 valeurs ont, si je puis dire, évoluer côte à côte, servant d’alibi au pêcher, à la rédemption, mais aussi au sacrifice et à la miséricorde. L’Apocalypse est le seul moment où il est donné à ces 2 principes l’occasion d’exister de façon concomitante, maelstrom d’où ressortira le salut d’une part, et la damnation d’autre part.

Thierry Didier.

50 STATIONS....

50 STATIONS....

Thierry Didier : Petit Traité d'Eschatologie Part III (Textes Inédits)

ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)

 

 

Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :

 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Info : le blog respecte la loi RGPD

 

www.lafrancmaconnerieaucoeur.com

 

 

DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Astuce : cliquez sur les images pour les aggrandir.

 

FAITES CONNAÎTRE LE BLOG À VOS AMIS.

Voir les commentaires

Publié le par Jean-Laurent Turbet

Cet article est reposté depuis Le Blog des Spiritualités.

Voir les commentaires

Publié le par Jean-François Guerry
La Fraternité ou la mort. Sculpture de Louis-Simon Boizot. L'une tient le bonnet Phrygien de la République l'autre le triangle de l'égalité Musée du Nouveau Monde à La Rochelle

La Fraternité ou la mort. Sculpture de Louis-Simon Boizot. L'une tient le bonnet Phrygien de la République l'autre le triangle de l'égalité Musée du Nouveau Monde à La Rochelle

L’IDÉAL DE SAGESSE EN CAUSE ?

 

On ne cesse de répéter que notre société est mondialisée, et que nous sommes devenus individualistes. Y a-t-il un paradoxe ? Entre le tous pareils et le chacun pour soi la primauté de l’individuel sur le collectif, l’égoïsme, l’égocentrisme rejetant le commun, le solidaire, le fraternel. Le chacun pour soi d’abord ! Il semble que la devise de la Pythie de Delphes soit réduite exclusivement à sa première partie : Connais-toi toi-même. L’univers, les dieux, les autres sont jetés aux oubliettes. La tension vers le Dieu nature des stoïciens, le Dieu unique des religions du livre, le principe d’un Dieu unique créateur architecte de l’univers oubliés aussi ? Remplacés par l’homme Dieu authentique unique seul. Cette réflexion, m’a été inspirée par la lecture d’un entretien donné par Claude Romano à la rédaction de Philosophie Magazine. Petite biographie rapide de Claude Romano, il fût élève de l’ENS, Maître de conférence à l’Université de Paris Sorbonne, Professeur à l’Université Catholique Australienne. Il travaille sur la phénoménologie, la métaphysique, l’herméneutique et la littérature. Auteur de nombreux ouvrages dont Être soi-même,Éditions Gallimard 2019, La Liberté intérieure, une esquisse Paris Hermann 2020. L’entretien qu’il donne à Philosophie Magazine se situe dans le cadre de la parution de son ouvrage : La révolution de l’authenticité à l’âge du romantisme de Goethe à Nietzche. Chez Mimésis 2023.

Les nourritures terrestres et spirituelles de notre société tendent à l’uniformité, c’est factuel. Pourtant en contrepoids, la montée de l’influence, voire de la dictature des minorités ne cesse de croître, on sectorise, on classe, voire on jette avec violence. Claude Romano écrit : Il est devenu très commun de ne pas vouloir être commun. C’est devenu si commun que c’est peut-être le plus commun dénominateur de notre époque.

Sommes-nous dans une recherche d’authenticité exacerbée qui est le ferment de la destruction de notre société, c’est ce que démontre Claude Romano, reprenons depuis le début, les philosophes de l’antiquité étaient à la recherche d’un idéal de sagesse, ou au moins être une image du Sage à défaut de pouvoir être Sage. Ils se sont appuyés sur les préceptes, les oracles delphiques : connais-toi toi-même…, Rien de trop. Puis sur le poète Pindare Deviens qui tu es (repris par le frère Goethe, par Nietzsche…). Claude Romano parle d’archéologie, de structure, d’architecture de la sagesse. Les hommes recherchaient le même idéal de sagesse ensemble, en commun. Je dirais que les anciens comme nous étaient différents, mais regardaient dans la même direction. Ils essayaient ensemble de créer et de faire du commun, pour leur bien propre et celui de la cité. Ils se sculptaient, se polissaient, chaque pierre était différente, mais chacune avait sa place dans l’édifice social, qui tenait debout par la contribution de tous. Avaient-t-ils compris que l’individualisme est une forme d’autarcie de l’esprit, un refus de vivre ensemble ? Un plaisir d’avoir et non un désir d’être ? Une mauvaise passion à combattre ? Claude Romano donne une explication : L’idéal de sagesse, s’est peu à peu transformé ou a été substitué par un idéal d’authenticité. Il semblerait que cela ne date pas d’hier il se réfère à l’Épitre aux corinthiens : Je perdrais la sagesse des sages et reprouverais la prudence des prudents.Ou encore avec l’Éloge de la folie d’Érasme : La sagesse est une expression d’orgueil et il faut lui opposer l’humilité comme vertu évangélique.

Deux jeunes noirs Moi égale toi. Sculpture L S Boizot Musée du Nouveau Monde à La Rochelle

Le raisonnement tenu est celui-ci tout être humain étant unique et différent, comment tous les humains pourraient-ils tendre vers une unique Sagesse, sans nier leur autonomie, leur individualité, leur authenticité ? Romano constate que cet idéal de Sagesse perdure jusqu’au siècle des Lumières et disparaît peu à peu avec le Romantisme. Je dirais que l’authenticité se mêle à l’émancipation des minorités, le penser par soi-même est poussé à l’extrême et sers même d’alibi, le commun est relégué, condamner à la portion congrue. Le « je » le « seul » se substitue au « nous » au « ensemble » ainsi qu’au « Il » à l’autre qu’il soit une transcendance intérieure ou extérieure. On constate que l’aspiration à l’authenticité va de pair avec l’embourgeoisement de la société, qui bientôt va se transformer en combat contre celle-ci, le romantique incarnant la figure du rebelle, rejetant tout derrière ses épaules avec sa cape et sa mèche de cheveux longs en arrière. Concentré et préoccupé par lui-même, de lui-même comment pourrait-il s’intéresser aux autres ? À force de refus, on finit par refuser la société dans son ensemble, à quoi servirait-elle puisque l’on devient un surhomme. L’accomplissement individuel solitaire se transforme en bien-être individuel. Avec, je dirais en alibi encore l’idée de vérité à l’égard de soi, une pureté de la vérité, plus on se considère comme authentique, cette vérité mienne devient la Vérité. Ainsi naissent les particularismes qui s’opposent à l’Universalisme. Romano écrit :L’hyperindividualisme, le mythe du génie autocréé, la revendication d’une vérité de l’individu s’accompagne d’une répudiation de la vérité en générale, du relativisme éthique. Le lien social se désagrège peu à peu. Autant dire que la devise républicaine est mise à mal par cet excès d’authenticité et d’individualisme. Chaque individu, chaque minorité se croyant justifiée par cet idéal d’authenticité individuelle, cela provoque des fractures ouvertes dans notre société, les hommes ne se parlent plus, chacun voulant imposer sa sagesse et sa vérité sous couvert de son authenticité, cela provoque replis, puis colère, puis violence. L’égalité disparaît elle devient inutile, la liberté est muselée, la fraternité n’est appelée que pour éteindre les incendies provoqués par d’authentiques pyromanes qui s’assument.

                                                              Jean-François Guerry.    

L'IDÉAL DE SAGESSE EN CAUSE ?

Le romantisme fut le théâtre d’un culte du moi et de l’originalité sans précédent. Une apologie du héros et du grand homme qui conduisit, à la fin du XIXe siècle, au dandysme. On y prôna comme jamais auparavant la hardiesse d’exprimer ce que l’on est, défiant les canons de la morale et les conventions de la société. L’époque romantique fut aussi celle où l’idée de vérité entra en crise, où la science éveilla de plus en plus le scepticisme, où fleurirent de nouvelles variétés de relativisme et d’historicisme : la vérité déclinant, la sincérité tendit à en prendre la place. Cet ouvrage cherche à cerner les grands traits de cette « révolution de l’authenticité » dans la pensée, la littérature, la société, et à en questionner les présupposés. Il poursuit ainsi l’étude entreprise dans Être soi-même afin de cerner la nature d’un des idéaux les plus paradoxaux de notre temps.

Claude Romano enseigne la philosophie à Sorbonne Université et à l’Australian Catholic University. Il a été titulaire de la chaire Gadamer à Boston College en 2020 et de la chaire Perelman à l’Université Libre de Bruxelles en 2022. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de philosophie et d’histoire de la philosophie, dont récemment : Être soi-même. Une autre histoire de la philosophie (2019) et L’identité humaine en dialogue (2022).

L'IDÉAL DE SAGESSE EN CAUSE ?

ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)

 

 

Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :

 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Info : le blog respecte la loi RGPD

 

www.lafrancmaconnerieaucoeur.com

 

 

DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com

Voir les commentaires

Publié le par Jean-François Guerry
CAHIER DE L'ALLIANCE N°16 Éloge de la Joie.  Part II

Cahier de l’Alliance N°16 : Éloge de la Joie – Sentiment, Souffle et Vertu. Part II.

 

Avant que la joie soit dans les cœurs, il faut lui donner du Souffle, c’est le rôle du Maître d’harmonie, sa place est souvent discrète à l’Occident, derrière son pupitre il se fait alchimiste de la musique. Il met en harmonie les travaux de sa loge, de lui dépend souvent l’élévation spirituelle de la loge. Il alterne force et vigueur, recueillement et progression, densité et douceur, il éveille les esprits mais surtout fait vibrer les cœurs, la chamade nous gagne. S’il vient à manquer nos sentiments s’affadissent, le feu de notre énergie vacille. Le Maître d’harmonie est le Maître d’œuvre de la Sagesse, de la Joie et la Beauté des travaux maçonniques. Il est tour à tour notre Bach, notre Beethoven, notre Mozart. J’oserais dire qu’il met en état de grâce la loge, pour le moins il fait que la joie soit dans les cœurs.

Qui pouvait le mieux parler de la joie que procure la musique dans ce seizième Cahier de l’Alliance si ce n’est un frère comme Francis Bardot, Ténor soliste, Professeur, Directeur de Chœurs et d’orchestre. Ce spécialiste des notes de musique et aussi un ciseleur de mots. Quand les mots viennent à manquer nous dit-il il y a le chant, nous ne sommes donc jamais sans voix. Il choisit pour nous parler de la joie, trois musiciens emblématiques de celle-ci Jean Sébastien Bach qui incarne La Joie d’Amour comme Sagesse mystique et conformité au plan divin. Ludwig Van Beethoven ou La Joie comme énergie de la Fraternité universelle. Wolfang Amadeus Mozart La Joie qui unit Beauté et Bonté. C’est à ce banquet d’Amour de la musique que nous invite Francis Bardot, peut-on rêver d’une meilleure harmonie, d’une meilleure nourriture spirituelle pour que la joie soit dans nos cœurs.

Jean-François Guerry.

Les Cahiers de l’Alliance sont disponibles :

Cahiers.alliance@alliance.fm

GL-AMF- Cahiers de l’Alliance- 8, Rue Gesnouin 92110- Clichy.

Ou : www.eosphoros.fr

Vente au numéro, abonnement annuel.

VIENT DE PARAITRE- octobre 2023

Eloge de la Joie

sentiment, souffle et vertu

La joie est le propre de l’homme, elle est d’une autre nature

que la jouissance, ou le plaisir. La joie ne peut se résumer à

une pulsion.

Ne confondons pas la joie et le bonheur.

La joie est un sentiment infini qui s’affranchit du temps, de

la durée. Elle se vit telle que savent l’exprimer le poète et le

sage ou comme ont su la mettre en musique Bach,

Beethoven et Mozart dans un art toujours renouvelé.

Pour cet éloge de la joie, ce numéro des « Cahiers » invite la philosophie, à travers Spinoza et

Bergson, les religions, les sentiments, l’expérience maçonnique.

« Que la joie soit dans les cœurs ! ». Cette formule rituelle déborde la signification à laquelle le

langage moderne pourrait la réduire. Quand le plaisir nécessite la répétition et n’arrive jamais à

satiété, la joie convoque toujours la plénitude dans la simplicité, pas de demi-joie ! Et le contraire

de la joie n’est pas la tristesse, mais plutôt l’acédie quand le goût de vivre disparaît.

Présent de la joie toujours à partager, comme dans le sourire qui en est le don et l’expression, la

fenêtre ouverte sur l’invisible.

Que la joie demeure !

Au sommaire

Fred PICAVET - La Joie unique et multiple…

Francis BARDOT - La Joie du Franc-maçon ou l’hymne à Sagesse, Force et Beauté

Gaston-Paul EFFA - Invitation à la Joie

Mina DJAAD - La joie de Spinoza

Jean-Pierre THOMAS - Joie et Religions

Annick DROGOU - Sens, sensation, sentiment en Franc-maçonnerie

Richard BACIN - Dans le Japon traditionnel : la joie autrement

Jacques di COSTANZO - Joies et peines vécues par un médecin

Jean DUMONTEIL - Méditation sur le mystère de la Joie

« Cahiers de L’Alliance » n°16, Eloge de la Joie, Ed Numérilivre,

Paris, octobre 2023, 120 pages, 20 €. – abonnement un an, 3 numéros, 48 €.

A commander sur www.eosphoros.fr ou www.numerilivre.fr

Au rythme de 3 numéros par an, les « Cahiers de L’Alliance » sont édités par la Loge nationale de

recherche de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française.

Directeur de la rédaction : Jean DUMONTEIL - Rédacteur en chef : Jean-Claude TRIBOUT

CONTACT- Jean-Claude TRIBOUT  – cahiers.alliance@alliance.fm

Quelques numéros des Cahiers de l'Alliance
Quelques numéros des Cahiers de l'Alliance
Quelques numéros des Cahiers de l'Alliance
Quelques numéros des Cahiers de l'Alliance
Quelques numéros des Cahiers de l'Alliance

Quelques numéros des Cahiers de l'Alliance

CAHIER DE L'ALLIANCE N°16 Éloge de la Joie.  Part II

ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)

 

 

Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :

 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Info : le blog respecte la loi RGPD

 

www.lafrancmaconnerieaucoeur.com

 

 

DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com

Voir les commentaires

Publié le par Thierry Didier
Thierry Didier : Petit Traité d'Eschatologie Part II.
La première partie de cet article est toujours disponible en ligne.
Il se poursuit ici par un paragraphe sous le titre Eschatologie et entropie. Une entropie qui peut conduire vers l'espérance.

 

 

 

 

 

                                              Eschatologie et entropie

 

Le dernier n’est pas que la mort, c’est aussi l’expression de toutes les fins, provisoires ou définitives, qui nous affectent, ou qui nous allègent. Ainsi la fin d’une vie, ou d’un exercice quelconque, en lequel nous trouvions du plaisir, peut pour le moins nous frustrer, nous décevoir ou nous catastropher. La fin d’un examen stressant ou compliqué peut au contraire nous alléger, voire nous libérer. L’Apocalypse biblique, par analogie, recèle en elle-même à la fois le plus effroyable des combats, et le plus grand des espoirs. L’eschatologie devrait apparaître a priori comme quelque chose d’agréable, de positif, en ce sens qu’en s’appuyant en permanence sur une fin supposée, elle mettrait le doigt sur l’instant, sur un temps immédiat dont l’existence devrait suffire à générer du contentement. Mais l’homme est ainsi fait qu’il se contente rarement de l’immédiateté ; il aime à se projeter et, ne possédant pas le don d’ubiquité, cette projection génère par essence inconfort, incertitude et angoisse. Au bout du compte, cette approche eschatologique sert essentiellement à nous rassurer et à nous ancrer dans la réalité immédiate, fût-elle difficile, et donc à limiter les impasses mentales qui se dressent devant nous lorsque notre esprit humain tente d’embrasser une totalité. Nous rassurer nous aide à poser les choses, à structurer les concepts et à décomposer les raisonnements. Nous rassurer renforce nos capacités à analyser, et notre latitude à nous orienter dans ce que la vie de tous les jours constituerait pour nous, en termes de maelstrom. L’eschatologie est en fait une déclinaison possible de ce que l’on nomme l’entropie. Le postulat de l’entropie est que tout système naissant et organisé tend nécessairement vers un désordre structurel : on peut par exemple voir dans le vieillissement de l’être humain un exemple banal d’entropie, dans lequel notre corps tend inéluctablement vers un état de sénescence, donc de déstructuration.

L'éspérance

Cela dit, la chose à bien comprendre est que l’entropie, qui est une mesure du désordre, connaît son point culminant non pas à la toute fin des temps, mais bien plus tôt, juste avant que cette notion grandissante de désordre ne devienne à son tour, du fait de sa prédominance, la nouvelle orthodoxie. C’est en cela que l’entropie ne s’oppose pas au concept de l’évolution, parce que justement l’entropie amène progressivement à un ordre nouveau. Et que d’autre part, l’évolution ne se conçoit pas uniquement comme un système indéfiniment en devenir, mais par un phénomène d’équilibre « construction-déconstruction », dans lequel est présent l’essence même de l’entropie. On peut ainsi considérer que le point d’équilibre entre déstructuration progressive d’un ordre, et restructuration progressive d’un ordre nouveau est un goulot d’étranglement, et donc un germe vis-à-vis de ce qui pourra suivre, à l’image de ce que peut représenter pour un Chevalier Rose+Croix, l’Agneau ou le Christ.

L'agneau et les 7 sceaux

Cette hypothèse corrobore aussi l’existence du reste, de cette part de l’humanité qui, dans la Bible, est sauvegardée lors de l’Apocalypse. Ce reste constituera le point axial entre deux mondes que tout oppose. Le dernier est également un repère, un jalon, qui épouse parfaitement le schéma de la pensée humaine, toujours articulé autour du binaire. Le dernier sera ici entendu comme un terme complémentaire de celui qui nous sert à faire vivre complètement une pensée, une expérience ou une action.  Car s’il y a dernier, il y a nécessairement premier ; or, le dernier, tout comme le second, est un mot qui porte en lui-même ses propres bornes. A cet égard, le dernier peut avoir plusieurs acceptions possibles : on peut y voir notre prochain, avec ce lien indéfectible basé en particulier sur notre similarité à l’autre. Il n’est en effet de relations qu’entre entités possédant un minimum de points de rapprochement.

Si la Franc-Maçonnerie permet de lier des êtres qui ne se seraient jamais rencontrés autrement, il n’empêche que le lien établi s’appuiera sur des points d’ancrage communs. Je serais tenté de dire que la fraternité n’est, dans son maillon le plus intime, qu’une somme d’altérités individuelles, sans que cette qualification ne revête le moindre caractère restrictif ou discriminatoire. Le dernier peut enfin être une échéance-butoir, aussi bien temporelle, comme une heure, une date, un événement, que physique comme la paroi d’une enceinte, que spirituelle, construite sur des révélations personnelles, ou encore que psychologique, construite sur un approfondissement introspectif.

La temporalité au dernier est donc une forme d’ouverture au Sacré, en ce sens où, n’étant pas de purs esprits, nous humains avons besoin de séparer, de cloisonner les milieux afin de dégager un endroit privilégié où laisser libre cours à nos méditations intellectuelles, spirituelles et symboliques. Le dernier deviendra dans ce cas être un gradient ou un cloisonnement itératif, tel celui des textes rituels, ou bien un rempart efficient, tel que la porte ou les murs d’une loge.

Thierry Didier.

Thierry Didier : Petit Traité d'Eschatologie Part II.

ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)

 

 

Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :

 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Info : le blog respecte la loi RGPD

 

www.lafrancmaconnerieaucoeur.com

 

 

DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Astuce : cliquez sur les images pour les aggrandir.

 

FAITES CONNAÎTRE LE BLOG À VOS AMIS.

Voir les commentaires

Publié le par Jean-François Guerry
CAHIER DE L’ALLIANCE N°16 – L’ÉLOGE DE LA JOIE.

CAHIER DE L’ALLIANCE N°16 – L’ÉLOGE DE LA JOIE.

Sentiment, Souffle et Vertu.

 

Le rendez-vous régulier qui nous ait donné avec le Cahier de l’Alliance la Revue d’études & recherche maçonniques de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française, est toujours un moment de joie mais aussi de fraternité. Joie de retrouver des thèmes qui enrichissent le chemin initiatique de chacun, des thèmes qui ouvrent l’esprit, c’est-à-dire élèvent la spiritualité permettent un accès aux hautes contrées de la Connaissance, fraternité car les thèmes traités rapprochent les hommes en combattant l’ignorance qui fait le lit aux ismes de toutes sortes, fanatismes, despotismes et dictatures. Le thème de ce numéro est porteur de bienveillance sans faiblesse, douceur de la joie fait face à des vents contraires. Mais le Franc-maçon comme le marin a appris à faire des pas de côtés, non pour se dérober mais toujours revenir au centre à bon port. Il sait qu’après la tempête vient le calme du beau temps, que la lumière surgit toujours après les ténèbres. Que quand tout semble détruit même l’espoir il reste toujours l’espérance. Chaque sœur, chaque frère au terme de ses tenues répète comme un mantra : Que la joie soit dans les cœurs ! Avec force et vigueur. Cette joie des sœurs et des frères prend la forme d’un Sentiment partagé dans la chaîne d’union fraternelle, puis d’un Souffle qui ouvre les portes du Temple et se répand dans le monde profane, enfin d’une Vertu qu’il faut sans cesse pratiquer. C’est à ce prix, seulement à ce prix que l’ouvrier peut accomplir son œuvre et être content et satisfait. Il quitte alors temporairement le Temple sans remord et sans regret, car il sait qu’il reviendra bientôt avec la joie au cœur, pour partager un temps avec ses sœurs et ses frères, un temps où il n’y aura plus de temps.

Dans son Avant-propos de ce 16ème Cahier de l’Alliance Fred Picavet le Grand Maître de l’Alliance Maçonnique Française nous invite à réfléchir sur la joie de Bergson qui est plaisir, une joie unique et multiple, « une joie active qui consiste non pas à ne rien faire mais à accompagner le mouvement de la vie ». « Une joie qui se cultive hic et nunc en étant ouvert aux autres et aux beautés du monde ». Un message optimiste, salutaire dans une période où les nuages se succèdent souvent trop vite et de plus en plus sombres. Il vilipende dans les derniers mots de son avant-propos les rabat-joie, et nous n’en manquons pas. Je ne pense pas à ces râleurs impénitents, mais surtout à ses barbares qui répandent leurs atrocités effaçant même les sourires des enfants. Mais ils ne peuvent rien contre la force de l’amour qui alliée à la justice remettent toujours de l’ordre dans les choses et la joie reparaitra bientôt dans les cœurs.

Un sacré numéro que ce 16ème Cahier, qui allume la lumière de la joie malgré l’improbable.

                                                     Jean-François Guerry.

À SUIVRE….

 

Les Cahiers de l’Alliance sont disponibles :

Cahiers.alliance@alliance.fm

GL-AMF- Cahiers de l’Alliance- 8, Rue Gesnouin 92110- Clichy.

Ou : www.eosphoros.fr

Vente au numéro, abonnement annuel.

VIENT DE PARAITRE- octobre 2023

Eloge de la Joie

sentiment, souffle et vertu

La joie est le propre de l’homme, elle est d’une autre nature

que la jouissance, ou le plaisir. La joie ne peut se résumer à

une pulsion.

Ne confondons pas la joie et le bonheur.

La joie est un sentiment infini qui s’affranchit du temps, de

la durée. Elle se vit telle que savent l’exprimer le poète et le

sage ou comme ont su la mettre en musique Bach,

Beethoven et Mozart dans un art toujours renouvelé.

Pour cet éloge de la joie, ce numéro des « Cahiers » invite la philosophie, à travers Spinoza et

Bergson, les religions, les sentiments, l’expérience maçonnique.

« Que la joie soit dans les cœurs ! ». Cette formule rituelle déborde la signification à laquelle le

langage moderne pourrait la réduire. Quand le plaisir nécessite la répétition et n’arrive jamais à

satiété, la joie convoque toujours la plénitude dans la simplicité, pas de demi-joie ! Et le contraire

de la joie n’est pas la tristesse, mais plutôt l’acédie quand le goût de vivre disparaît.

Présent de la joie toujours à partager, comme dans le sourire qui en est le don et l’expression, la

fenêtre ouverte sur l’invisible.

Que la joie demeure !

Au sommaire

Fred PICAVET - La Joie unique et multiple…

Francis BARDOT - La Joie du Franc-maçon ou l’hymne à Sagesse, Force et Beauté

Gaston-Paul EFFA - Invitation à la Joie

Mina DJAAD - La joie de Spinoza

Jean-Pierre THOMAS - Joie et Religions

Annick DROGOU - Sens, sensation, sentiment en Franc-maçonnerie

Richard BACIN - Dans le Japon traditionnel : la joie autrement

Jacques di COSTANZO - Joies et peines vécues par un médecin

Jean DUMONTEIL - Méditation sur le mystère de la Joie

« Cahiers de L’Alliance » n°16, Eloge de la Joie, Ed Numérilivre,

Paris, octobre 2023, 120 pages, 20 €. – abonnement un an, 3 numéros, 48 €.

A commander sur www.eosphoros.fr ou www.numerilivre.fr

Au rythme de 3 numéros par an, les « Cahiers de L’Alliance » sont édités par la Loge nationale de

recherche de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française.

Directeur de la rédaction : Jean DUMONTEIL - Rédacteur en chef : Jean-Claude TRIBOUT

CONTACT- Jean-Claude TRIBOUT  – cahiers.alliance@alliance.fm

HYMNE / ODE À LA JOIE
CAHIER DE L’ALLIANCE N°16 – L’ÉLOGE DE LA JOIE.

ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)

 

 

Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :

 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Info : le blog respecte la loi RGPD

 

www.lafrancmaconnerieaucoeur.com

 

 

DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com

Voir les commentaires

Publié le par Thierry Didier
Pieter Bruegel l'Ancien Le Triomphe de la Mort 1562. Musée du Prado Madrid Espagne.

Pieter Bruegel l'Ancien Le Triomphe de la Mort 1562. Musée du Prado Madrid Espagne.

Thierry Didier : Franc-maçon du Rite Écossais Ancien et Accepté depuis de nombreuses années il est parvenu au nec plus ultra de son initiation maçonnique. Aujourd'hui tout en continuant sa pratique, il se consacre à l'écriture. Son ambition transmettre ce qu'il a reçu. Il accepte de contribuer à ce modeste blog dans l'intérêt de la Franc-Maçonnerie en général. 
Le monde est complexe et ne peut pas se réduire à la vulgarisation des idées, aux apparences.
Le Rite Écossais Ancien et Accepté n'est pas une école de pensée, comparable à une école philosophique, il n'est pas non plus une religion dans le sens courant que l'on donne à ce mot.
Il peut être considéré comme un véhicule avec pour moteur ses rituels et comme carburant les pensées de l'homme en recherche.
Il est selon les mot entendus dans la bouche d'un Vénérable Maître d'une loge de recherche de la Grande Loge de France il y a seulement quelques jours. "une école a penser".
Véritable maïeutique et propédeutique, que chaque cherchant peut s'approprier individuellement dans un cadre de réflexion collectif. Une large ouverture de l'esprit, qui permet non pas de révéler des vérités toutes prêtes. Le Franc-maçon, du Rite Écossais Accepté ne s'impose aucune limite à ses recherches, pour donner du sens et un sens à sa vie, vivre un peu mieux.
Thierry Didier apporte sa contribution, il nous propose un Petit Traité d'eschatologie, il sera décliné en plusieurs articles.

 

Bonne lecture.

Jean-François Guerry.

 

 

             L’ESCHATOLOGIE EST-ELLE MAÇONNIQUE ?

 

                                               

                                                    Introduction

 

 

Qu’est-ce que l’eschatologie ? La réponse à cette question est à la fois atrocement simple et définitivement irrésolvable : elle est le levier, le moyen, le postulat, la posture par laquelle nous tentons d’échapper à la folie lorsque nous considérons l’espace qui nous englobe, et qui est limité d’une part par notre peau, et d’autre part par l’éternel infini. C’est pourquoi l’homme a inventé l’espace sacré, morceau cantonné de cet éternel infini, reproduction limitée de ce volume effrayant, où chacune des deux extrémités nous permet de ressentir, ou d’imaginer un tant soit peu cet embryon d’éternité. Cette capacité à envelopper l’espace en fait symboliquement un objet impair, c'est-à-dire quelque chose de dynamique, comme semble d’ailleurs le confirmer les observations astronomiques, à travers les théories du Big Bang et du Big Crunch.

Le souci métaphysique pour l’homme étant alors de pouvoir concilier cette dynamique apparente, avec des valeurs d’englobement qui évoque plus le confinement nourricier et la stase nécessaire. L’espace sacré reflète en fait physiquement ce qu’exprime métaphysiquement l’eschatologie, à savoir parler de la fin en se calant sur le début. Enoncer la fin des temps est en effet fabriquer une échéance ultime qui va s’ajouter à l’échéance minime que constitue le moment immédiat où l’on en parle. L’eschatologie deviendra ainsi à la fois la source et le mobile du mécanisme sacré.

Jean de Patmos

Verbe et Logos

 

Littéralement, l’eschatologie, du grec « eschatos », dernier, et « logos », verbe, signifie le rapport au dernier, ou bien le dialogue, le discours avec le dernier. Il faut voir dans le terme de discours, comme dans celui de dialogue, une valeur qui dépasse largement le cadre d’un simple faisceau d’échanges. Á l’image du dauphin et de son sonar qui lui répercute les échos, nous humains tenons et recevons en permanence une multitude de discours, des plus sommaires aux plus élaborés, de par le lien constant que nous établissons avec tout ce qui nous entoure. Ces discours qualifient, nomment, exécutent et définissent la place que nous occupons dans notre famille, notre environnement, notre civilisation et notre Univers.  On pourrait ainsi imaginer que la totalité de l’Univers tel que nous le vivons ne soit constitué, pour chacun d’entre nous, que de soi-même, et de l’ensemble exhaustif des discours que nous soyons capables de tenir avec chaque composante dudit Univers. Cette vision, bien que parfaitement nombriliste, a l’avantage de nous rapprocher de la notion de Logos, que je vois comme l’expression dynamique de l’Univers, adaptée à notre perception spatiotemporelle individuelle.

Le logos deviendra alors, en tant qu’émetteur, le stylet qui grave tout notre vécu, mais il sera aussi, en tant que récepteur, la meilleure grille de lecture qui nous soit disponible, parce que le Logos occupe par principe la totalité de l’Univers, et qu’il est donc tout à la fois source, propagation et fin ultime, c'est-à-dire les trois fondamentaux que l’Homme est apte à reconnaître. Le terme de Verbe est couramment substitué au terme Logos, ajoutant un aspect fécondant, incisif, lumineux, qui colle bien, dans l’esprit, à la vision judéo-chrétienne qui habite l’homme occidental. Je me cantonnerai pour ma part au substantif Logos, expression ronde, pleine d’humanité, qui semble nourrir et se nourrir, rebondir et se réverbérer sur les confins de notre entendement. Ce rebond fait que le logos voyage entre début et fin, mais aussi qu’il puise sa réalité dans l’existence même de ce début et de cette fin. Si l’on voulait utiliser une image, on pourrait imaginer le Logos comme un fil dont on percevrait la tension, mais dont les points de fixation, à l’origine de cette tension, seraient hors de portée de notre vision et de notre entendement.

Le Logos est donc déjà à lui seul un support eschatologique. Ce simple fait suffit à nous faire prendre conscience que la perception de l’Univers passe nécessairement par le prisme de l’eschatologie : sans celui-ci, il est impossible d’avoir une vision intellectuellement viable de son immensité. Si l’Univers, pour paraphraser une sentence, est inaccessible à l’esprit humain, cette inaccessibilité n’en est pas moins un jalon, qu’il convient de ne pas négliger.  Comment, sinon, avoir un minimum de prise sur un système qui nous « échapperait » en permanence, aussi bien dans le temps que dans l’espace ? Pour revenir au discours, quel que soit la complexité de celui-ci, il qualifie toujours une relation bipartite, entre soi et l’autre.

 

On pourrait rétorquer qu’un discours peut s’adresser, ou bien être reçu, par des milliers d’interlocuteurs simultanément : c’est exact sur le plan de la forme. Par contre, sur le fond, cette multi relation se résumera toujours en une myriade de contacts bilatéraux, le plus souvent simultanés. Dans ce contexte, l’autre pourra donc être le dernier, c'est-à-dire celui qui sera à la toute fin de ce qu’on pourra percevoir, imaginer ou sentir dans le cadre particulier de cette relation. L’eschatologie permettra ainsi non pas seulement de toucher aux limites supposées de notre entendement, mais également d’embrasser la totalité des évènements se déroulant entre l’amorce et l’extrémité du discours considéré.

Le dialogue, ou le discours ouvrira ainsi au maximum l’éventail des possibles pour cet être quelque peu inaccompli qu’est l’humain. En incluant d’emblée toutes les modalités imaginables, le discours permettra de ne rien s’interdire, de ne se priver d’aucune des composantes bénéfiques ou maléfiques à retirer d’une confrontation avec nos semblables. Si l’on pousse à fond notre raisonnement, cette approche incitera, par transposition, à nous confronter aux confins de nous-mêmes, ces confins pouvant prendre la forme d’une limite existentielle, intellectuelle, physique ou psychologique. Au-delà de son interprétation allégorique, symbolique ou onirique, l’eschatologie pourrait donc être résumée à un mécanisme mental nous autorisant à nous accommoder et à nous confronter à l’inconnaissable et à l’inaccessible.

La chute des anges Georges Chastellain. Miroir de mort 1470 Bibliothèque Municipale Carpentras

 

                                              Mécanismes généraux

 

 

L’homme n’a pas de plus durs combats que ceux qu’il mène face à un adversaire invisible : l’eschatos, le dernier peut être cet inconnu, générant comme tel de l’angoisse, de la peur puisque sa distanciation ne peut se mesurer qu’à l’aune des limites de notre entendement. Mais en même temps le dernier l’est par rapport à nous, impliquant donc l’application d’un repère, d’un lien et d’une frontière circonscrivant, et donc mettant le doigt sur notre relation à ce dernier. Ce mode de fonctionnement, purement dichotomique, est source de progrès : le meilleur des exemples nous est fourni par le langage informatique, qui est le l’expression mimétique de la vie et qui, bien qu’étant toujours placé sous l’égide immuable du

rapport entre un et zéro, voit ses possibilités s’étendre chaque jour en termes de rapidité de calcul. Philosophiquement l’eschatologie peut être considérée comme le pendant de cette logique binaire, faite de zéros et d’uns : cette logique-là, mécanique bien huilée qui gère tout le manifesté, génère parallèlement, pour qui veut s’y pencher, tout un questionnement sur l’espace-temps qui sépare ce zéro de ce 1. C’est dans cette béance que travaille l’eschatologie, car si l’homme utilise ce langage binaire, il en est aussi l’esclave, étant pour lui la seule façon de se rendre intelligible le monde qui l’entoure. Notre fonctionnement végétatif met en œuvre et régule l’existence telle que nous la connaissons, et son déroulé est normalement lumineux, rationnel et généralement agréable. L’eschatologie apparaîtra donc comme son côté « sombre », et sa nature apparemment violente et mortifère. C’est sans doute pourquoi l’eschatologie est consubstantielle à la notion d’Apocalypse, entendue de prime abord comme un combat létal, une extinction, une déchéance, un effacement.

Il existe deux voies majeures pour formaliser le rapport au dernier, comme il existe deux Testaments.  Le sacrificiel et la miséricorde sont ces deux voies, l’une d’elles, le sacrificiel, plutôt relative à l’Ancien Testament, tend à une distanciation du zéro et du un par la césure, la coupure, la consumation, ou la distanciation du corps à spiritualiser. C’est tout le principe des holocaustes, accomplis sur l’autel, où sera sublimée, au sens chimique de passage de l’état solide à l’état gazeux la matière à honorer. L’autre voie, la miséricorde, plutôt relative au Nouveau Testament, donne lieu à un rapprochement du zéro et de l’un, par l’embrassement moral du pauvre pêcheur, par la compassion. L’eschatologie devient, à ce moment, une troisième voie, celle qui traite de la position relative de ces deux valeurs, c’est pourquoi on ne peut pas réellement l’inclure dans aucun des deux testaments.

L’eschatologie s’engouffre donc dans cet espace situé entre ces deux bornes extrêmes que sont mécaniquement le zéro et le un, mais que sont également moralement le bien et le mal, religieusement le diable et le dieu, initiatiquement le sujet et l’objet, ou maçonniquement les sentences « Les temps sont proches », et « Il n’y a plus de temps ». « Les temps sont proches », « Il n’y a plus de temps », et « je suis très ancien » : ces expressions tentent de formaliser au mieux cet abysse existentiel placé entre le zéro et le un : le temps chronologique est ici nommé, mais il est en même temps flouté. D’ailleurs, s’agit-il réellement d’un temps tel que nous l’entendons habituellement ? Rien n’est moins sûr. Ces bornes sont fuyantes : on s’en approcherait, puis elles disparaîtraient, rendant impossible la conservation des repères rencontrés précédemment. Lors de l’Apocalypse, Il n’y a plus d’orthodoxie, c'est-à-dire un milieu triomphant qui dicterait ses lois, car « il n’y a plus de temps ». L’Apocalypse nous apprend qu’il n’est possible de faire émerger une nouvelle réalité que si les deux versants qui en sont à l’origine, et qui matérialisent le caractère duel du fonctionnement humain, se sont confrontés. Quels sont ces versants ? Je dirais qu’ils diffèrent pour chacun d’entre nous, les vraies oppositions n’appartenant qu’à chacun. La sensation que nous avons de vivre à cet instant un moment où règne la confusion, comme il est dit dans l’instruction du 17ème degré, est incontournable : à ce moment précis, il y a pivotement vers un nouvel état, mais juste avant ce pivotement, c’est la nébuleuse de l’incertitude. La puissance du mécanisme eschatologique permet de s’extraire de cette nébuleuse et de créer une tension bénéfique entre soi, et une fin supposée, afin de mettre le doigt sur ici et maintenant, avec une force de conviction sans équivalent.

 

L’homme est en effet une entité dont le besoin de liberté est à l’aune de son besoin de cadre, de limites et de repères : l’eschatologie offre les deux volets nécessaires, et pousse à définir ce que l’on est. L’eschatologie vient à cet égard prolonger la Tradition. La Tradition est porteuse d’orthodoxie constituée, de transmission, de normes approuvées, de terreau et d’origine. L’eschatologie, en digressant sur une finalité sans cesse répétée, apporte une complétude. Cette fin dernière permet une vision de l’homme beaucoup plus universelle, car référée aux limites mêmes de ce qu’il peut concevoir, alors que, par principe, la Tradition, quelque nécessaire qu’elle puisse être, ne lui échappe pas puisqu’il la fabrique en permanence. 

Thierry Didier.

À suivre....
Le livre de Thierry Didier.

Le livre de Thierry Didier.

Thierry Didier : Petit Traité d'Eschatologie

ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)

 

 

Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :

 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Info : le blog respecte la loi RGPD

 

www.lafrancmaconnerieaucoeur.com

 

 

DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Astuce : cliquez sur les images pour les aggrandir.

 

FAITES CONNAÎTRE LE BLOG À VOS AMIS.

Voir les commentaires

Publié le par Jean-François Guerry
ÉGLISE CATHOLIQUE ET FRANC-MAÇONNERIE : UNE CONCURRENCE DÉPASSÉE ?

ÉGLISE CATHOLIQUE ET FRANC-MAÇONNERIE : UNE CONCURRENCE DÉPASSÉE ?

 

Chaque déclaration de l’église catholique concernant la Franc- maçonnerie suscite émoi et commentaires parmi les sœurs et les frères. En préalable je dirais que le monde est de plus en plus complexe. Y a-t-il aujourd’hui sincèrement une seule église catholique et une seule Franc-maçonnerie ? Les catholiques discutent, se forment en groupes en sous-groupes avec des idées, des opinions parfois bien différentes, ce qui pourrait étonner bien des profanes. Il en est de même de la Franc-maçonnerie qui est fractionnée en plusieurs courants, en plusieurs obédiences. La généralisation est bien difficile à la fois dans l’espace et le temps, et l’on doit s’abstraire de cette généralisation tant pour l’église que pour la Franc-maçonnerie.

Sans refaire l’histoire, il est clair que les Francs-maçons spéculatifs dans l’élan des Lumières ont pris leur essor et sont venus investir la spiritualité en effaçant de celle-ci la notion de dogmes, la spiritualité reprenait en quelque sorte sa pureté, elle n’était plus seulement religieuse. L’église catholique romaine déjà ébranlée dans ses certitudes par ses schismes, par la réforme, la Franc-maçonnerie faisait irruption dans la spiritualité, pire elle comptait dans ses loges des clercs ! Cette concurrence loyale devenait dangereuse. De plus une disposition législative la séparation de l’état et de l’église, la laïcité allait accroitre et exacerber cette concurrence. Pire encore la Franc-maçonnerie s’intéressait à l’ésotérisme, ce qui est mystérieux et caché. L’église pour accentuer sa défense, se servit du secret maçonnique. Il fallait absolument stopper cette hémorragie de la spiritualité, qui semblait vouloir conquérir toute la société. L’opposition pris des formes outrancières de part et d’autre, les déclarations sous formes d’oukases virent le jour. En guise de nourritures les clercs mangeaient du Franc-maçon, avec un fumet d’inquisition et les laïcs mangeaient du curé en criant : « à bas la calotte ! », dans les restaurants de la foi, l’on mangeait de la raison, sans Raison et dans les restaurants de la Raison Suprême on avait souvent foi en rien. Chacun faisait des excès de table, oubliant que le vin de la Connaissance doit être consommé avec modération ! Oubliant surtout que Foi et Raison peuvent se compléter paroles d’évangile ! Le temps a passé heureusement, la preuve : j’ai participé récemment aux obsèques d’un Frère, dans une église Bretonne, au pays ou la foi catholique est vivace. Un Frère aimant ses frères comme il se doit et les autres, mais aussi catholique nous rappelant l’étymologie grecque du mot catholique : Katholicos, qui veut dire général universel. L’homélie prononcée par ce jeune prêtre, fût un hymne à la communauté humaine. Il reconnut en préambule les vertus de la Franc-maçonnerie et le partage de ces vertus avec l’église catholique. Connaissant l’appartenance du défunt à la Franc-maçonnerie et voyant le grand nombre de sœurs et frères présents dans son église et leur ferveur. Il insista pour préciser que les querelles entre son église et la Franc-maçonnerie appartenaient à un passé qu’il était bon d’oublier. Il rajouta que catholiques et Francs-maçons étaient aujourd’hui capables de communier ensemble, que chacun avait un chemin de vers la spiritualité, que la Foi religieuse et la Foi maçonnique étaient différentes mais pas incompatibles. La Bretagne ce jour-là au moins semblait bien loin de Rome. L’élan et l’essor spirituel du catholique et du Franc-maçon sont respectables et porteurs des vertus qui rendent l’homme plus humain. Ce jour-là, il n’y eut aucun tumulte dans cette église, seulement de la ferveur ressentie par tous les présents, le sentiment d’une montée spirituelle avec les volutes de l’encens qui embaumaient le corps du défunt et l’assistance, un esprit de communion et de partage. Tous nous étions dans un esprit de spiritualité pure sans adjectif. Nous ressentions, les traces, les fragments de spiritualité déposés dans notre cœur par notre frère P.B. Je sais que son esprit demeure, demeurera toujours dans les cœurs de ses sœurs de ses frères, qu’ils soient Francs-maçons ou catholiques.

J’ai écrit ces quelques lignes suite à la publication faite par l’église catholique sur les Francs-maçons et reprise par la presse et commentée, voir . (Blog note de JL Turbet, Journal La Croix, commentaire JM G, Documents fournis par D.P)

Bonne lecture.

Jean-François Guerry.

COMMENTAIRE DE JM .


 

C’est un vieux débat!

Par rapport à cet article paru dans La Croix. Une version beaucoup plus longue existe dans La Croix numérique car l’article lui-même est prolongé par un développement de Jean-Laurent Turbet.

Il est rapporté dans l’article une réponse que fait un cardinal (Victor Fernandez), préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi à une question posée par l’évêque de Dumanguette aux Philippines. Cela relativise la portée de la lettre.

Il faut se référer au Nouveau Code canonique de 1983 qui ne mentionne plus explicitement la Franc-Maçonnerie. L’ancien article 2335 a été remplacé par l’art. 1374 qui stipule: « que celui qui donne son adhésion à une association qui agit contre l’Église soit puni d’une juste peine »  C’est un point très important car la Maçonnerie traditionnelle et spirituelle que nous pratiquons n’agit pas contre l’Église. Il y a des contacts réguliers entre la GLDF et des représentants de l’Église catholique. Le R.P. Riquet, jésuite, a été parmi les premiers. Plus récemment, il y avait Mgr Thomas, évêque émérite de Versailles, qui a eu des échanges importants. Notre célèbre frère Hubert Germain était en contact régulier avec cet évêque. Les deux malheureusement sont passés à l’orient éternel. 

Le relativisme qui est évoqué pour être une des causes du rejet de la FM par le Vatican n’a plus vraiment lieu d’être. En effet l’Église elle-même a renoncé depuis Vatican 2 a ce qu’elle proclamait haut et fort, à savoir qu’elle était la seule et unique à détenir LA Vérité. Aujourd’hui, elle admet que d’autres puissent être dans un chemin de vérité. L’argument sur le naturalisme ne tient pas non plus. L’anti-cléricalisme non plus et le secret maçonnique non plus.

L’article dit également, ou plutôt Turbet, qu’on pouvait s’attendre à plus de libéralisme avec le Pape François, mais il ajoute que la pape est jésuite et que l’une des raisons d’être des Jésuites est de lutter contre le FM »!! Là, je trouve que Turbet tombe dans une certaine paranoïa. Si vous voulez voir ce qu’un jésuite dit de la FM (la nôtre), je vous invite à aller sur You Tube et à taper « Dans l’intimité des Francs-Maçons ». C’est une émission d’une chaîne de TV suisse. Les invités (que l’on voit après un reportage) qui débattent sont le responsable de la Grande Loge Alpina et le Père Étienne Perrot, jésuite et fin connaisseur de la FM. Vous verrez que ses propos peuvent rendent nos frères catholiques un peu optimistes!!

Le problème avec les positions du Vatican; c’est qu’elles s’adressent à la terre entière sans nuancer. La FM n’est pas de même nature dans tous les pays et les relations entre elle et l’Église catholique ne sont pas de même nature.

JM

Documents de Franc Tireur  et La Croix proposés par D P

 

ACCUEIL / TOUS LES NUMÉROS / N° 105 ANTI-JUIFS : ON VOUS VOIT /

FACE À L'HISTOIRE

Des fiches et des taloches

 par Jean Garrigues

À l’occasion du 250e anniversaire du Grand Orient de France, Emmanuel Macron s’est rendu, il y a une semaine, au siège de la plus grande obédience maçonnique, rue Cadet, à Paris. Il est seulement le troisième chef d’État en exercice à effectuer cette visite et succède ainsi à Émile Loubet, au début du XXe siècle, et à François Hollande, en février 2017. Cette longue éclipse s’explique à la fois par le goût du secret entretenu depuis toujours par les francs-maçons, mais aussi par les rumeurs qui courent depuis le XIXe siècle sur l’influence occulte des « frères ». Ce vieux fantasme de l’extrême droite prend sa source dans « l’affaire des fiches », à l’automne 1904.

Le 28 octobre, le député nationaliste Jean Guyot de Villeneuve dénonce à la tribune de la Chambre un système de fichage des officiers de l’armée de terre. Il aurait été commandé, selon lui, aux loges maçonniques par le général André, alors ministre de la Guerre. On apprendra plus tard que plus de 18 000 fiches ont été ainsi rédigées, visant à détecter les officiers monarchistes et cléricaux, afin de les écarter des promotions. Aux yeux du général André, républicain pur et dur, il s’agissait de sélectionner des fidèles de la République pour les plus hautes fonctions de commandement. Ayant nié le système des fiches, il en fait détruire la plupart, mais Guyot de Villeneuve en a obtenu quelques-unes, qu’il distille au compte-gouttes dans la presse. Le 4 novembre, son collègue Gabriel Syveton s’approche du ministre, le frappe par deux fois au visage et provoque une bataille rangée dans l’« hémicycle », les députés de gauche se précipitant à la rescousse du général André. La France est alors coupée en deux par ce scandale qui fait resurgir les affrontements de l’affaire Dreyfus. Le général André démissionne, les francs-maçons sont montrés du doigt, conspués, parfois provoqués en duel par des officiers, et l’un d’entre eux, Joseph Talvas, maire de Lorient, va même se suicider. Il faudra attendre la chute du président du Conseil, l’anticlérical Émile Combes, le 18 janvier 1905, pour mettre fin à la crise politique suscitée par l’affaire des fiches.

Elle continuera néanmoins à alimenter la haine de la droite catholique jusqu’au régime de Vichy, qui fermera les loges en 1940 et en pourchassera les membres. Ce temps-là est heureusement révolu, mais, à l’exemple de l’antisémitisme, auquel il fut associé par Hitler comme par l’Action française, le fantasme du complot franc-maçon continue à hanter l’inconscient collectif des Français. 

Journal La Croix
Les catholiques ne peuvent toujours pas
être francs-maçons, rappelle le Vatican
Par Loup Besmond de Senneville (à Rome), le 15/11/2023 à 11h57
Dans une déclaration publiée mercredi 15 novembre, approuvée par le pape François, le Vatican rappelle
l’interdiction pour tout catholique de rejoindre la franc-maçonnerie.
Une nouvelle note émise par le dicastère pour la doctrine de la foi sur une question doctrinale sensible,
quelques jours après celle publiée sur le baptême des personnes transsexuelles. Dans une lettre adressée à un
évêque philippin, rendue publique mercredi 15 novembre, le « gardien du dogme », le cardinal Victor
Fernandez, rappelle qu’il est impossible pour un catholique de devenir franc-maçon.
« Sur un plan doctrinal, il doit être rappelé que l’appartenance active à la franc-maçonnerie par un fidèle est
interdite en raison de l’incompatibilité entre la doctrine catholique et la franc-maçonnerie », peut-on lire dans
ce document d’une page, approuvé par le pape François le 13 novembre.
Franc-maçonnerie : 250 ans d’histoire du Grand Orient de France
Cette position n’est pas nouvelle, puisqu’elle avait été développée en 1983, dans une déclaration du Vatican
sur les associations franc-maçonnes. « Par conséquent, poursuit le cardinal Fernandez, ceux qui sont
formellement et notoirement engagés dans les loges maçonniques et ont adhéré aux principes maçons tombent
sous les dispositions de cette déclaration. Ces mesures s’appliquent également à tous les clercs membres de la
franc-maçonnerie. »«
Les fidèles francs-maçons sont en état de péché grave
»
Cette lettre est adressée à Mgr Julito Cortes, évêque de Dumaguete, qui fait face dans son pays à une
augmentation constante du nombre de catholiques membres d’une organisation maçonne. Dans la
déclaration du Vatican publiée en 1983, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet du dicastère pour la
doctrine de la foi, affirmait l’incompatibilité absolue de la foi catholique et des principes de la franc-
maçonnerie.
Les réflexions des francs-maçons pour la révision des lois de bioéthique
« Les fidèles qui deviennent membres d’associations maçonniques se trouvent en état de péché grave et ne
peuvent pas recevoir la Sainte Communion », peut-on y lire. Le Magistère de l’Église a dénoncé dans la
maçonnerie des « idées philosophiques et des conceptions morales », opposées à la doctrine catholique. La
condamnation de la franc-maçonnerie par l’Église catholique remonte à 1738, date de parution de la bulle
pontificale In eminenti apostolatus specula, signée par Clément XII.
Les motifs essentiels pour lesquels l’Église continue de condamner la franc-maçonnerie sont au nombre de
quatre : le naturalisme (non pas tant nier l’existence de Dieu que refuser d’en tirer les conséquences) ;
l’anticléricalisme et le laïcisme ; le relativisme doctrinal ; et le secret maçonnique (un franc-maçon étant
censé ne jamais dévoiler, ni l’identité de ses frères.
ÉGLISE CATHOLIQUE ET FRANC-MAÇONNERIE : UNE CONCURRENCE DÉPASSÉE ?

ABONNEZ-VOUS EN DÉPOSANT UNE ADRESSE MAIL DANS LA FENÈTRE S’INSCRIRE A LA NEWSLETTER. (Gratuit)

 

 

Pour les Abonnés : Il est possible de recevoir gratuitement les textes des articles au format Word en écrivant à l’adresse suivante :

 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Info : le blog respecte la loi RGPD

 

www.lafrancmaconnerieaucoeur.com

 

 

DÉSABONNEMENT SUR SIMPLE DEMANDE SUR LE SITE OU À L’ADRESSE MAIL : courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

 

Astuce : cliquez sur les images pour les aggrandir.

 

FAITES CONNAÎTRE LE BLOG À VOS AMIS.

Voir les commentaires

1 2 3 > >>