Pour nos enfants.
A la recherche d’un paradis, l’espoir porte t’il en germe du malheur, la sotériologie cette science théologique détourne t’elle du réel et de la raison nos enfants ?prend la forme de spots publicitaires sur la toile, les spiritualités se diversifient, s’atomisent et donc se mercantilisent.
La quête du sens de la vie est laissée aux extrémistes, on sous paye nos enseignants en leur demandant sans cesse plus, alors que les parents renoncent de plus en plus à leurs devoirs.
Les petro dollars construisent les maisons ou se propagent les idées des barbares assoiffés du sang de nos enfants.
Il est temps que renaisse les Lumières, telles définies par Lessing et Kant à leur apogée leur point de perfection. Lessing écrit :
« La révélation avait conduit sa raison, et maintenant la raison illuminait soudainement sa raison. »
Les Lumières sont donc l’éducation de et à la raison. La raison éclairée est la raison éduquée à la raison, la raison majeure, qui n’a plus besoin d’une révélation extérieure et sensible, mais qui peut se mettre d’elle même en rapport avec les vérités spirituelles, c’est la reconquête de la Liberté pour nos enfants indispensable pour nous, car nous avons besoin d’eux, ils sont notre chair et notre avenir. Faire renaître pour eux, pour nous ces Lumières, nos Lumières est notre devoir au sens Maçonnique de ce devoir. Ainsi nous redonnerons du sens à leur vie et au mot transmission.
Ci dessous un texte anonyme qui plaide aussi pour les Lumières.
JFG.
J'ai besoin de toi...
Nous détenons le record mondial du suicide
chez les adolescents.
(Sommes-nous assez distincts comme ça?!)
C’est ce phénomène tragique du suicide chez les jeunes
qui m’a incité à m’intéresser à la troublante question des
kamikazes. Ce mot japonais nous est devenu familier
pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se rapporte à ces
jeunes pilotes qui, à bord de leur avion porteur d’une
bombe, plongeaient sur un navire ennemi – américain
donc – sacrifiant ainsi leur vie pour l’honneur et la patrie.
On emploie parfois, ces années-ci, le mot kamikaze à
propos de ces bombes humaines qui se font sauter en terre
ennemie, entraînant avec eux dans la mort autant de
victimes que possible. Car il faut savoir que, si certains
candidats à la mort volontaire pour une cause sont des
psychotiques, il demeure que la plupart sont en fait des
adolescents normaux.
Je suis d’autant plus sensible à la détresse de certains
adolescents que j’ai moi-même connu de grandes difficultés à cette étape de ma vie. Je dois à quelques adultes éclairés, à leur perspicacité et à leur générosité, de m’en être tiré. Mais il me restera sans doute toujours, tout au fond de moi, quelque chose de cette détresse. Et lorsqu’il m’arrive de la reconnaître chez des adolescents, à travers leur quête effrénée de sens, mon intérêt s’éveille.
Le Nouvel
Observateur,
mars 1996.
J’ai trouvé un jour un article portant sur un de ces candidats au martyre pour la cause islamique, Musa Ziada, un jeune garçon de 15 ans. Sans la vigilance de son père, ce jeune militant du hamas aurait noué autour de sa taille une ceinture de 8 kilos de TNT, pour ensuite se rendre en Israël y semer la mort dans un lieu public, au prix de sa propre vie.
– " À la mosquée, explique-t-il, ils m’ont dit
que le martyre menait droit au Paradis. "
On l’a aussi assuré qu’un martyr pouvait gagner l’entrée au paradis pour soixante-dix de ses proches, amis ou membres de sa famille. Je prends note que l’idée de servir les siens, d’être
utile aux autres, à sa communauté, puisse être auprès de ces jeunes gens un argument en faveur de la mort volontaire.
Durant les mois où on le conditionnait à accepter le destin
de martyr, chaque fois qu’une bombe éclatait, Musa disait :
– " Si seulement c’était moi, le martyr... "
Son père explique :
– " Mais nous n’y avons pas attaché
d’importance. C’est comme ça que parlent tous les jeunes dans la rue... "
À propos de ceux qui l’ont recruté, l’assurant qu’il avait
l’étoffe d’un martyr, Musa dit :
– " Ce sont des gens comme les autres. Leur travail est de convaincre des garçons de notre âge de commettre des attentats-suicides. " Et si on lui demande pourquoi ces recruteurs ne faisaient pas le voyage eux-mêmes, il répond :C’est de cet appel, que les jeunes d’aujourd’hui manquent.
– " Je n’étais pas là pour discuter... Je voulais être convaincu. "
Ce jeune garçon me touche beaucoup. Je reconnais en lui l’adolescent que j’ai été. À la recherche d’un sens à la vie, d’une raison de vivre, peut-être même de mourir, en quête d’une cause.
Je me suis parfois demandé si j’aurais pu, à l’adolescence
et jusqu’à dix-huit ou vingt ans, me consacrer sans réserve
à une cause. Je n’ai aucun doute, dans l’éventualité où on
m’eût demandé de vivre pour une cause. Je suis plus réservé dans celle où on m’aurait demandé de mourir pour
elle. Encore que...
Un jour, je devais avoir quinze ou seize ans, un adulte m’a
dit, avec l’intention de m’engager avec lui et quelques autres dans une forme de service social :
– " J’ai besoin de toi... "
Et comme il était un vrai leader, il a ajouté :
– " Et quand je dis: j’ai besoin de toi..., je ne
veux pas dire que j’ai besoin de quelqu’un en
général, de n’importe qui, mais que j’ai
besoin... de toi! "
J’ai alors, pour la première fois, vu le monde comme un lieu où j’avais ma place et où je pouvais investir dans une cause la capacité d’engagement de l’adolescent que j’étais.
" J’ai besoin de toi... "
J’entends encore parfois cette phrase qui résonne en
moi. C’est de cet appel, que les jeunes d’aujourd’hui manquent.
Je ne soutiens pas pour autant que les jeunes doivent se
mettent au service des intégrismes. Je déplore au contraire
qu’il n’y ait plus que les intégrismes, politiques, sectaires
et autres, pour songer encore à faire appel à la capacité
d’engagement des adolescents. Mais nous sommes dans un
monde de compétition et de performance, à la vision
mécaniste et matérialiste, où l’être humain est constamment ramené au modèle de l’homo economicus, obsédé par la rentabilité, la productivité : dans une société où il n’est plus un citoyen mais d’abord un consommateur de biens et de services, de la naissance à la mort...
Je souhaite simplement que l’on puisse dire sans rire à nos
adolescents, afin de canaliser cette belle énergie de l’engagement qui leur est propre et de leur permettre ainsi
de trouver un sens à la vie :
– " J’ai besoin de toi! "