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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
LE CHEMIN VERS L’ÂME DU MONDE…

LE CHEMIN VERS L’ÂME DU MONDE…

Il n’y a pas au monde de joie plus vraie, plus sensible, que de voir une grande âme qui s’ouvre devant vous.

           J.W. Goethe.

 

Cette réflexion m’a été inspirée par le poème philosophique de Goethe : L’Âme du monde.Il y a-t-il pour l’initié un système, une école philosophique unique ? Ce serait contraire à la négation de tout dogmatisme.

J W Goethe

Pourtant, l’on discerne une volonté, un désir spirituel, une recherche d’harmonie avec le monde, une recherche de la beauté au-delà d’une recherche d’esthétisme. Le processus initiatique, impose de se mettre dans une disposition propice (Le Kairos des grecs) à la réception de la Lumière, puis de l’intégrer en soi et de faire toutes choses pour quelle prenne son expansion dans notre esprit et finisse par toucher notre âme et l’illuminer. Le reflet de notre âme entre alors en contact avec notre corps et nos sens peuvent appréhender l’idée de l’Âme du monde, de l’absolu, de l’infini.

Nous sommes alors dans un état tel que notre âme entre en relation avec la mystérieuse Âme du monde. Nos sens affutés par notre esprit nous dévoilent les perpétuelles beautés de la nature. Notre rapprochement avec la beauté de la nature est une forme de panthéisme universel. Cet émerveillement permanent et renouvelé, nous éloigne des scléroses, de l’enfermement dans le carcan du dogmatisme. La nature, le vivant est un ouvert constant, un étonnement sans fin. Ainsi, nous sommes toujours surpris par la beauté d’un coucher et de lever du soleil et ce depuis le premier jour de l’humanité, chaque coucher et chaque lever de soleil est le même et différent à la fois, il est personnel individuel et unique. Chaque nuage dessine un nouveau ciel, sur les sommets des montagnes éternelles. La nature est fécondations et régénérations successives, l’horizon et l’océan en sont les témoins. L’initié plus il marche vers la nature, plus il pénètre son âme et l’Âme du monde. Elle devient pour lui la lumière, la source qui jaillissent des ténèbres de sa caverne. Le torrent de ses pensées va bientôt se transformer en fleuve dans les vallées, l’eau pure en se mêlant aux limons fait germer les graines sur les rives. Bientôt le souffle primordial, le verbe, s’entendra dans les nombreux épis de blé. C’est la respiration de l’Âme du monde qui passe dans toutes les âmes. Cette force mystérieuse et dépasse toutes les pensées philosophiques, c’est le souffle d’une philosophie universelle. Goethe l’initié écrit : Tout art, toute science qui restent indépendants de la philosophie et ne se développent que les forces naturelles de l’homme, arrivent toujours à de meilleurs résultats.

L’on ne s’enrichit vraiment que dans un rapport direct avec l’univers, l’Âme du monde. L’expérience de nous-mêmes avec notre lumière intérieure, les expériences que nous faisons nous-mêmes sont les plus enrichissantes que tous les dogmatismes. Comment pourrions-nous prétendre penser par nous-mêmes et nous lier sans condition à une école de pensée, un dogmatisme religieux. Nous savons que le propre de l’homme est son éclectisme. On ne peut pas placer définitivement la règle sur le compas. La règle et le compas ne sont forts que de leur association, le suivit de la règle permet l’Ordre et ne doit pas être un dogme. Cela convient à l’homme éclectique : l’éclectique est celui qui choisit dans ce qui l’entoure, dans ce qui se passe autour de lui, tout ce qui est en harmonie avec sa propre nature, pour se l’approprier ; j’entends par là qu’il doit s’assimiler tout ce qui, soit dans la théorie, soit dans la pratique peut servir à son progrès et à son développement. Ainsi, deux hommes éclectiques ouverts sont par nature différents ils ont leur libre arbitre, ils peuvent faire des choix. Le respect de la dignité de l’homme, nous impose de ne pas vouloir convertir l’autre à tout prix. S’il doit y avoir une conversion elle ne peut venir que de soi-même. L’homme universel, n’embrasse pas sans restriction et sans jugement une philosophie particulière, il les embrasse toutes si elles sont justes, respectueuses d’autrui, éthiques et baignées dans l’Amour fraternel.

C’est quand l’homme sent naître et grandir en lui, la force, l’énergie du bien, qui devient peu à peu une douce habitude, ce besoin de pratiquer avec humilité la justice tempérée par l’Amour. Il sent alors qu’il est sur le chemin de son initiation. Aussi, la philosophie qui n’est que theoria celle de l’école ou de l’université, n’atteindra jamais la hauteur spirituelle, l’intensité, la densité de la philosophie qui est à la fois theoria et praxis. Les sommets du savoir, de la culture intellectuelle ne seront toujours rien et inutiles s’ils ne contribuent pas à faire grandir l’Âme de l’individu et l’Âme du monde. La somme des expériences spirituelles individuelles sont bien plus importantes que tous les livres des bibliothèques du monde. C’est l’élévation de notre conscience, de notre spiritualité, l’éveil de notre âme qui est la voie du retour à l’universel, l’unique, l’unité, l’absolu.

Là est la véritable alchimie, la métamorphose de l’être intérieur qui ne se réalise que par étapes successives. Rien de commun avec la pratique souvent raillée par ceux qui ne voient dans l’alchimie que les symboles et les images, ceux qui ne voient que des vieillards hirsutes penchés sur leurs cornues dans des caves obscures, incapables de dévoiler les idées derrière les symboles. La transmutation alchimique, dévoile l’invisible, l’Or fin et pur, la puissance de l’intelligence du Cœur. Ce Cœur palpitant : l’Aurea Catena Homeri ou comment les choses naissent prospèrent se détruisent et reviennent à leur essence primordiale. Faire de son Âme un cristal, une agate, une émeraude, ou une simple pierre taillée, polie et la placer dans l’édifice dans l’Âme du monde. Les changements et les métamorphoses se passent devant nos yeux sans que nous puissions les comprendre (…) qu’on songe à la puissance de la volonté, de l’intention, du désir, (…)

Est-ce que le monde, notre monde à une Âme ? Parfois face à son délabrement l’on se prend à douter, mais ce doute n’a-t-il pas toujours existé ? C’est pourquoi sans aucun depuis que l’homme est devenu un humain, c’est-à-dire capable d’Amour fraternel et d’humanité, il cherche le chemin de la Lumière de son âme et de l’Âme du monde. Les dernières paroles de Goethe avant de prendre le chemin de l’Orient éternel furent : De la lumière ! Plus de lumière. C’est avec la Lumière de l’esprit que l’Âme s’anime.

                                            Jean-François Guerry.

 

Note : les phrases en italiques sont de Goethe.

 

APPENDICE : Extrait de l’Âme du monde de Goethe.

 

Dispersez-vous de ce saint banquet dans toutes les régions.

Élancez-vous avec enthousiasme à travers les zones les plus voisines dans l’Univers et le remplissez !

Déjà vous bercez dans des lointains immenses l’heureux songe des dieux, et vous brillez, astres nouveaux, parmi les astres, vos frères, dans les champs semés de lumière.

(…) Vous vous emparez brusquement des terres informes, et vous déployez votre jeune force créatrice, afin qu’elles s’animent, qu’elles s’animent de plus en plus dans leur vol mesuré.

Et, faisant votre période, vous produisez dans les airs émus les fleurs diverses ; vous imposez à la pierre, dans tous ses abîmes, ses formes permanentes.

Alors, avec une audace divine, chaque chose s’efforce de se surpasser ; l’eau stérile veut verdoyer, et chaque grain de poussière s’anime.

Ainsi, par la lutte amicale, dissipez la nuit des vapeurs humides, puis les vastes plaines du paradis resplendissent, émaillées des plus riches couleurs.

Bientôt s’éveille, pour contempler la douce lumière, une multitude aux milles formes, et vous êtes saisi d’étonnement dans les campagnes heureuses, premier couple d’amants !

                                            Johann Wolfgang Goethe.

LE DÉVOILEMENT IMAGE TRANSMISE PAR Y. V.
LE CHEMIN VERS L’ÂME DU MONDE…
COMMUNIQUÉ : PARUTION
LE CHEMIN VERS L’ÂME DU MONDE…

Après la sortie de la 3ème édition du Rit Français d'origine 1785, dit Rit Primordial de France, j'ai le plaisir de t'annoncer la sortie de la 2ème édition de la Genèse du Rite Écossais Ancien et Accepté, 250 ans d'évolution de 1760 à nos jours, publiée aux Éditions de l'Art Royal  et sortie le 23 avril.
 
 
Cette 2nde édition corrigée et enrichie propose une analyse assez exhaustive, au fil du temps, des différentes versions des rituels symboliques du Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) afin d'en mieux connaître et comprendre son évolution.
L'approche, la méthodologie et la rigueur sont autant de garants sur la qualité et le sérieux de cette étude réalisée exclusivement à partir de manuscrits et de textes officiels de la Grande Loge Générale Écossaise, du Grand Orient de France, du Suprême Conseil de France et de la Grande Loge de France.
Apparu dans une forme prototypale en 1760 dans la divulgation des Trois Coups Distincts (rituel des Antients), le REAA arrive en France en 1804 et n'aura de cesse d'évoluer et d'apporter des changements dans ses rituels.
Après une analyse des documents entre 1760 et 1820, un rituel type des 3 grades nous est présenté et commenté dans le détail.
Vient ensuite la période du Suprême Conseil de France (1821-1894) qui fixe une nouvelle approche du rituel encore actuelle de nos jours.
L'éphémère Grande Loge Symbolique Écossaise (1880) apporte son lot de nouveautés, surfant sur les idées nouvelles de la jeune 3ème République.
Il faudra cependant attendre les années 1960 pour que la Grande Loge de France propose une réécriture en profondeur du rituel qui vienne harmoniser les 3 degrés qui continuent néanmoins d'être retouchés pour un retour aux anciennes pratiques, notamment celles dans l'esprit du Guide du maçon Ecossais (1820)
En annexe tu trouveras la transcription du rituel de la Mère Loge écossaise d’Avignon (1774) enrichie de commentaires.
Un travail d’orfèvre...

 

 
La 3ème édition sur le Rite Français est également toujours disponible : Rit Français d'origine 1785, dit Rit Primordial de France
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