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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry et Anonyme
EN MODE ESTIVAL-X- L'ELENCHOS

EN MODE ESTIVAL – X- L’ELENCHOS

 

 

Pour combattre l’ignorance qui est un mal constant depuis l’aube de l’humanité, il faut pratiquer l’elenchos des Grecs de l’antiquité, c’est-à-dire la réfutation.

C’est ce que Socrate fit dans ses dialogues et bien plus près de nous Martin Luther King ou Nelson Mandela.

 

L’homme souffre essentiellement de son ignorance, c’est pourquoi les francs-maçons se fixent pour objectif de la combattre. Socrate observant ses compatriotes et leurs comportements l’avait compris. Il avait lui-même pris conscience de son ignorance quand il déclarait : je sais que je ne sais rien. Toute sa philosophie devint alors une quête de la connaissance, une quête de sagesse.

Se mettre en quête de la connaissance, c’est se libérer, des savoirs temporaires, c’est passer des ténèbres à la lumière. Cela commence par la connaissance de soi, c’est-à-dire de son ignorance. Savoir et admettre que l’on ne sait rien, réfuter l’affirmation qui nous fait dire à propos de tout comme des enfants agacés : je sais, je sais ; est un premier pas vers la connaissance donc la Vertu et la Sagesse.

 

Pour faire jaillir la connaissance il ne faut donc pas craindre, donc avoir le courage, de réfuter de combattre l’ignorance par le dialogue, sans imposer, sans vouloir convaincre absolument, mais en faisant prendre conscience à l’interlocuteur donc par lui-même, que les choses sont justes et de ses faux jugements sur les choses qu’il croit injustes. C’est un véritable exercice de conversion intérieure. Cette elenchos cette réfutation est donc bien un premier pas vers la connaissance, elle prend une dimension existentielle, donne un sens une cohérence à la vie.

 

Les francs-maçons bandent symboliquement les yeux des profanes avant leur initiation aux mystères, quand leur âme a été purifiée par les éléments et les voyages, ils sont en état de recevoir la lumière de la connaissance, leurs yeux peuvent êtres ouverts, ils peuvent voir, leur regard a changé.

 

                                                     Jean-François Guerry.

 

« Aujourd’hui dans la nuit du monde et dans l’espérance de la bonne Nouvelle, j’affirme avec audace ma foi dans l’avenir de l’humanité.

Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.

Je refuse de croire que l’être humain ne soit qu’un fétu de paille balloté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité d’influencer en quoi que soit le cours des événements.

Je refuse de partager l’avis de ceux qui prétendent que l’homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles du racisme et de la guerre, que l’aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir réalité.

Je crois que la vérité et l’amour sans condition auront le dernier mot.

La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort.

Je crois fermement que, même au milieu des obus qui éclatent et des canons qui tonnent, il reste l’espoir d’un matin radieux.

 

                                                                               Martin Luther King.

Martin Luther King

Martin Luther King

 

 

 

La culture du contentement

 

 


Je ne sais plus d’où je tiens cette formule lapidaire : " Nous avons rencontré l’ennemi... Et c’est nous! " Elle m’est revenue depuis à quelques reprises, à propos des ratés du système : pour finir par s’imposer ces derniers temps comme une vérité incontournable.

 

 

  


Que ce soit par rapport à l’environnement plus menacé que jamais, à la pauvreté dans notre société qui s’étend de plus en plus, aux conditions faites aux pays du Tiers-Monde, à la détresse des jeunes – bref, par rapport à tous les ratés du système – j’ai de plus en plus le sentiment qu’une résistance nous empêche d’intervenir et de résoudre vraiment les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Et comme malgré moi, j’en suis venu à penser que nous sommes, en définitive, la cause de cette résistance. On reporte donc à plus tard, on s’en remet à d’autres... " Après nous, le déluge! "

Et ce, tout simplement parce que nous sommes satisfaits. Oui, satisfaits! Nous, c’est-à-dire la majorité : ceux qui ne sont pas chômeurs ou dont la survie ne dépend pas de l’aide sociale. Nous avons pour la plupart dépassé le niveau de la satisfaction des besoins matériels. Nous en sommes à confondre les besoins et les désirs. Et nous sommes parvenus, par ailleurs, au niveau de la satisfaction des besoins psychologiques et même, pour certains d’entre nous, des besoins supérieurs de développement personnel... Je n’ai rien, quant à moi, contre la satisfaction des besoins psychologiques et de développement personnel. Les solutions aux problèmes que soulèvent la culture du contentement dont parle Galbraith, pourraient même se trouver dans cette voie. Mais j’en suis venu à constater, avec le psychologue James Hillman, que les psychothérapies et les démarches de développement personnel semblent au contraire susciter un désengagement au plan social...

Nous sommes donc satisfaits et, quoiqu’on dise, tout projet de société, toute vision politique susceptible de remettre en cause les conditions qui sont les nôtres, nos intérêts et nos privilèges, rencontre une résistance de notre part. Une résistance passive, bien sûr, car nous ne reconnaissons pas consciemment notre satisfaction.

Elle n’est pas reconnue tout simplement parce que nous ne sommes pas heureux pour autant. Nous vivons à bout de souffle des vies éclatées, entre le travail, les transports, les courses, la garderie... Les hypothèques, les impôts, les fonds de retraite, les assurances... Course folle qui se poursuit dans les temps de loisirs. Mais tout cela conformément à un modèle, celui de la société de production/consommation, en fonction de valeurs qui nous conditionnent. D’où, malgré nos plaintes et nos gémissements, notre satisfaction.

Ce serait donc cette situation qui nous empêche de comprendre que nous sommes l’ennemi. Que la résistance au changement, au progrès – si ce mot a encore un sens – vient de nous. Comment pourrions-nous, en effet, être à nos yeux l’ennemi... alors que nous ne sommes pas heureux.

Jusqu’à tout récemment j’éprouvais le sentiment flou de cette satisfaction et de la résistance au changement qu’elle entraîne – de ce que, pour tout dire, nous sommes l’ennemi. Mais trop flou sans doute pour pouvoir l’exprimer.

Jusqu’à ce que je prenne connaissance du plus récent ouvrage de l’économiste et philosophe, John Kenneth Galbraith, La république des satisfaits – la culture du contentement aux États-Unis. (Éd. du Seuil). Je précise que le phénomène dont parle Galbraith s’étend aussi à nous, comme du reste à l’ensemble des pays occidentaux. Dans son analyse, cet octogénaire lucide et irrévérencieux dénonce avec vigueur et humour les périlleux sous-produits de l’auto-satisfaction.

Mais comment tout cela va-t-il finir? C’est là la question. Peut-être par la prise de conscience de cette réalité? Quant à moi j’aimerais le croire. Mais, selon Galbraith, les chances qu’une telle prise de conscience mette un terme à la culture du contentement ne semblent guère brillantes... Il suggère d’autres avenues qui relèvent plutôt d’une évolution de la conjoncture politique et/ou économique. Telles que, tout d’abord, " une grave récession ou une dépression " qui pourrait, selon lui, " ébranler l’économie politique du contentement et provoquer un changement ". Il évoque ailleurs la perspective d’une inflation désastreuse, rappelant d’ailleurs qu’à l’âge du contentement " prévenir l’inflation est donc devenu [...] une préoccupation spéciale, bien qu’on le remarque peu ". Il évoque aussi la perspective d’une " aventure militaire impopulaire et d’une révolte, sous une forme ou sous une autre, de la classe inférieure ". Autant de situations dans lesquelles nous n’avons guère envie d’être entraînés... Mais Galbraith laisse peu d’espoir d’en arriver à une solution douce. Il conclut en soulignant " le mécontentement, la dissonance de notre temps et la probabilité assez considérable que tout cela se termine par un choc pour le contentement qui en est la cause ".

Ce qui n’est pas sans nous rappeler certaines prévisions de sources intuitives selon lesquelles nous devrons d’abord toucher le fond avant d’inventer un monde meilleur...

ANONYME

  
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G
Avoir le courage de réfuter nos préjuger et , quelques fois , abandonner l'état rigide de nos sentiments investies par l'égo, Jean-Paul Sartre dans son livre'' La Transcendance de l'ego '' avait selon moi raison de dire que cet même égo se tenait au '' horizon des évènements'' , se cachant souvent derrière l'action et le verbe. Je dois reconnaître que depuis la découverte de ce blog lors de mon long passage au Mali dû à la pandémie, m'a ouvert un peu plus les yeux sur mes préjuger que je croyais vérité et ma rigidité que je ressentais comme une attitude de défense normal en société. La différence entre la connaissance et le savoir, la réfutation par la recherche rationnelle dégagé de sentiments non-arbitraire , la théorie des foules de Gustave Lebon en passant par l'éthique de Spinoza , il y a, pour moi , plus de lucidité en moi qu'autrefois <br /> <br /> Merci de votre altruisme
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P
Ce passage m'étonne :<br /> "Pour faire jaillir la connaissance il ne faut donc pas craindre, donc avoir le courage, de réfuter de combattre l’ignorance par le dialogue, sans imposer, sans vouloir convaincre absolument, mais en faisant prendre conscience à l’interlocuteur donc par lui-même, que les choses sont justes et de ses faux jugements sur les choses qu’il croit injustes"<br /> à titre personnel, suis-je capable de dire ce qui est juste ou injuste ?<br /> Je ne pense pas détenir LA vérité, que ce soit pour celles avec un "v" ou celle avec un "V".<br /> <br /> Salomon lui-même en aurait-il été capable ? <br /> Et même s'il le fut, le fut-tel toujours...<br /> <br /> PhS
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Bonjour il est normal que cette théorie de la réfutation (Elenchos) suscite débat, c'est son but créer un débat intérieur pour faire voir les contradictions éventuelles des propos tenus. Le débat ayant une finalité morale une prise de conscience personnelle ce qui ne veut pas dire donc Vérité universelle, mais recherche du bien moral. C'est une incitation à se mettre sur le chemin de la connaissance véritable qui mènera à la vertu donc au bonheur. C'est en fait apprendre à exercer son jugement ce qui ne le rend certain et infaillible. L'Elenchos n'est qu'un outil qui sert à la purification. Le but est avant tout de mettre ses théories existentielles en accord avec ses actes. La réfutation ne reste qu'un instrument pour la connaissance de soi, une mise à l'épreuve de son soi véritable. Elle ne prétend pas donner accès à une Vérité personnelle qui serait universelle, mais à une prise de conscience.<br /> Exercice utilisé par Socrate, qu'il abandonna rapidement devant les hostilités générées. Cette elenchos fut mise à son débit et pas étrangère à sa condamnation à mort. Cet exercice pratiqué par Socrate dans la cité, aurait du être réservé pour une propédeutique scolaire auprès d'une élite intellectuelle, ce qui montre ses limites, ait il pour autant à bannir totalement ? Faut-il renoncer a réfuter les faux jugements ? Ou les actes qui ne sont pas accord avec les paroles, sous le prétexte immuable que personne ne détient la pleine et entière vérité ? C'est peut être renoncer à se mettre en conscience sur le chemin du bien moral, de la vertu et du bonheur, sous prétexte que l'on ne l'atteindra jamais. ?