Publié le 13 Février 2024 par Jean-François Guerry

REGARDER EN SILENCE

Après avoir terminé un autre chantier, je reviens vers vous Chers Lecteurs.

REGARDER SANS RIEN DIRE !

Bien sûr au premier degré, cette passivité est incompréhensible pour la majorité des hommes. Est-ce un renoncement ? Une passivité coupable ? Où est l’engagement, la liberté d’expression le totem des Lumières ? Mais puis-je déjà être éclairé alors que nouveau-né je viens juste de recevoir la Lumière ? La contemplation n’est-elle pas la forme la plus élevée de la promiscuité avec la Lumière, celle qui illumine. Comment l’apprenti maçon pourrait-il dire, alors qu’il ne sait ni lire, ni écrire ? Le frère Goethe disait : Les gens, ne savent pas ce que cela coûte de temps et d’effort pour apprendre à lire. Il m’a fallu quatre-vingt ans pour cela et je ne suis même pas capable dire si j’ai réussi. (1). Alors est-ce vraiment inutile de regarder sans rien dire ? Le profane trop souvent dit des choses qui ne veulent rien dire, simplement par vanité, ne recherchant pas la Vérité. L’on dit aujourd’hui avec certitude tant de choses éphémères, faute de rechercher la contemplation de la Vérité.

Contempler l’œuvre de la nature, c’est peu comme contempler l’œuvre de l’artiste, elle nous parle, elle impressionne notre esprit remue notre âme, nous donne la Force de nous tenir debout à l’ordre les pieds en équerre, la tête dans les étoiles. Cette persévérance dans le silence de la contemplation devient une douce habitude du respect et de l’écoute de l’autre, je contemple la Force et la bienveillance de son visage qui m’interpelle et me répond en silence.

Finalement le Devoir et l’expérience du silence me permet de regarder sans rien dire le visage de l’autre, dans d’autres lieux, dans d’autres circonstances dans la fureur et le bruit je serais passé sans le voir.

Là, maintenant j’ouvre les fenêtres de mes yeux sur son cœur qui devient un peu ma demeure.

Quand le Vénérable Maître demande au Frère 1^er Surveillant si les Frères sont contents et satisfaits ? Il n’a pas besoin de leur parler. Il les regarde et répond : ils le paraissent sur l’une et l’autre colonne. La complicité du regard évite le superflu du dire.

Je n’ai pas dit, j’ai regardé…

Jean-François Guerry.

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Goethe – Entretiens avec Eckermann. Note : Eckermann fut le secrétaire de Goethe ces Entretiens ont été écrits dans neuf dernières années de la vie Goethe.