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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Thierry Didier
Le sacre du roi d'après un ordre de la consécration et du couronnement BNF 1280

Le sacre du roi d'après un ordre de la consécration et du couronnement BNF 1280

Le pouvoir sacerdotal de transmission est un exercice périlleux pour celui qui n'y est pas préparer. Il est en général réserver à ceux qui ont accompli un long chemin initiatique tout en conservant la force et la vigueur de leurs premiers pas. À ceux qui ont appris à concilier l'ordre et l'Amour avec humilité et courage. A ceux qui parfois perdus, savent reprendre leurs rituels dans leur pureté. Alors dûment préparés ils ouvrent à leurs soeurs les portes successives qui mènent de l'Occident à l'Orient, des ténèbres à la Lumière. Car, ils sont capables d'affronter toujours les ténèbres après avoir contemplé la Lumière, ils ont l'espérance comme compagne et ils savent que leurs soeurs et leurs frères les attendent. Ils ont promis d'accomplir leur devoir, rien ne peut les arrêter pas même la mort de leur corps. Ils ont compris l'injonction : faites gravir à notre soeur, à notre frère les marches de l'Orient, puis ensuite du sanctuaire. L'initié dans cette ascension devient un séparé, capable de s'élever bien au-dessus de lui-même. Thierry Didier nous propose un billet qui éclaire les trois pouvoirs. Bonne lecture.

 

Jean-François Guerry.

 

                                          

LES TROIS POUVOIRS

 

Une légende urbaine est une histoire ou une valeur mythique, adaptée à son époque et qui s'inscrit dans une culture particulière. Rapportées à la franc-maçonnerie, je qualifie de « légendes urbaines » différents concepts tels ceux du maçon sans tablier, de la Parole Perdue, dont certains font grand mystère, de la notion de Vérité, et celui des 3 pouvoirs, à savoir les pouvoirs royal, sacerdotal et prophétique. Les 3 pouvoirs n'ont d'intérêt que si on peut leur prêter une utilité directe. D’abord, il faut savoir que ces 3 pouvoirs incarnés par le franc-maçon correspondent à une vision générale et intemporelle de la société en 3 classes : en haut de la pyramide sociale, une classe guerrière au sens large, qui concentre les pouvoirs et la richesse, transposable pour l’initié au pouvoir royal ; une classe religieuse assurant la médiation entre le peuple et les divinités au sens large : ce sera chez l’initié le pouvoir sacerdotal, qui hiérarchise nos valeurs, et enfin la classe dite laborieuse , dont nous verrons qu’elle constitue chez l’initié le pouvoir prophétique, qui travaille notre futur à l’aide du passé. L’Ancien Testament limite ces 3 fonctions à leur position exotérique : le Roi règne, le prêtre bénit et le prophète devine, mais le rituel maçonnique permet de transposer ces 3 pouvoirs aux prérogatives du maçon, en les éclairant d’une portée plus large.

Le Roi, là où il existe encore, est la représentation physique d'une certaine forme de centralité, d'équilibre et de rayonnement. Décliné au sein de chaque individu, le pouvoir royal témoigne donc de notre capacité d'initiative, de réflexion, de maitrise, d’une façon de se contenir et d'agir de façon efficace afin d’assurer notre indépendance et notre souveraineté. Le pouvoir royal nous positionne, nous amarre et nous fixe, afin d'être mieux préparé à l'exercice maçonnique, qui est parfois perturbant. Ce pouvoir est indispensable à l’exercice maçonnique, c’est pourquoi les loges des 3 premiers degrés sont dites souveraines. Que ce soit un homme, un pays ou une civilisation, est souverain celui qui possède un cœur apte à lui donner l'énergie et la singularité nécessaires, informé qu'il est en retour par les évènements qui modulent sa surface. Car tout part de cette centralité, elle est le noyau vivant de ce réacteur.

Le cœur est un commencement, il conviendra simplement de construire autour un maillage et une trame à même de permettre progressivité et amélioration Le pouvoir prophétique découle du pouvoir royal, et ce, par l’entremise du pouvoir sacerdotal dont nous parlerons en dernier. Le mot prophète est un emprunt très ancien (vers l’an 1000) au latin chrétien propheta : « devin qui prédit l’avenir », lui-même emprunté au grec prophêtês désignant l’interprète d’un dieu. Dans le monde ordinaire, le prophète est affublé d’un manteau ésotérique et fumeux. Dans le monde initiatique, où tout est en interdépendance, cet habillagesulfureux n’a pas lieu d’être, puisqu’une continuité existe entre passé, présent et avenir, et seule la fusion de ces 3 temps permet de lire avec plus ou moins de clarté un futur possible. Il n’y a donc pas de façon de prédire l’avenir, tout simplement parce que la flèche du temps avance avec nous, et qu’il n’existe pasd’espace-temps libre entre notre avenir et notre présent, pas plus qu’entre le passé et le présent.

 

Ordination des sept diacres par les apôtres Exeter Collège Oxford Imposition des mains.

 

La marge que semble posséder le prophète par rapport au commun des mortels s’explique par sa capacité à accommoder en temps réel les différents fils rouges du passé, afin d’en restituer un message concret, clair et lisible : nous retrouvons là, mais en des termes plus nobles, le mode d’action du maçon écossais, qui est de prolonger au dehors l’œuvre commencée dans le Temple, non pas par une action volontariste, mais en pesant naturellement sur l’environnement extérieur, par la fusion de choses qui existent déjà, et dont la combinaison va engendrer une entité nouvelle. C’est de là que provient la notion de sérendipité, qui est la faculté à faire des découvertes par « accident », de façon aléatoire, parce qu’on va emprunter de façon éphémère des chemins qui ne nous sont pas a priori destinés, mais qui sont tous liés ensemble et qui nous amènerons à une destination inédite, mais néanmoins concrète. Le pouvoir prophétique représente donc la manière dont nous pouvons projeter sur notre environnement notre individualité, par la posture, le geste ou le verbe. Le pouvoir prophétique est une façon de comprendre que ce qui nous constitue forme aussi l'Univers, et que par l'arrangement naturel des choses, ce qui s'est passé ailleurs ou avant peut fatalement se reproduire d’une façon plus ou moins similaire.

Mais, entre le pouvoir royal et le pouvoir prophétique, une trame est absolument nécessaire pour assurer la continuité de l’action maçonnique. Cette continuité sera le pouvoir sacerdotal, qui est là pour lier l'homme et son appareil, pour accommoder le passé et le futur, pour articuler le sacré et le profane. Le sacerdoce est comme une interface, un juste milieu, une trame qui nous permet d'habiter une fonction, comme les prêtres servent leur dieu. Nous autres humains nous nous considérons comme une entité unique et entière, prisonnière des limites de notre corps : nous sommes donc toujours en délicatesse lorsqu'il s'agit de nous situer entre l'intérieur et l’extérieur, entre le secret et le discret, entre ce qu'on pense et ce qu'on fait. C’est le danger du REAA qui, en forçant à juste titre le trait sur l'intériorité de chacun, prend le risque de l'isolement avec autrui. Pour éviter ce travers, le sacerdoce sera là pour articuler par le rituel l'intime avec l’extime, par la tradition le passé avec le présent, et par la hiérarchie le maître et le disciple.

Comme les prêtres servent leur Dieu par la liturgie pour le rendre intelligible aux fidèles, le sacerdoce de l’initié est là pour rendre audible et visible ce qui ressort de l'usage du Rite et du symbole. Revenons aux sources : le mot sacerdoce fut d'abord employé, jusqu'au 13ème siècle, pour désigner ceux qui, dans l'Ancien Testament, avaient le pouvoir d'offrir à Dieu des victimes pour le peuple. A cet égard, le sacrifice par le feu permettait de passer de la matière solide à la fumée, donc du corps à l'esprit. A partir de la Renaissance, le sacerdoce signifiait plutôt la prêtrise et le ministère des évêques, dont la pratique sacrificielle se limitait au pain et au vin. Par extension, à partir du 17ème siècle, le sacerdoce fut aussi assimilé à une fonction demandant de l'abnégation, une vocation vécue avec constance et courage : on parle par exemple du sacerdoce des infirmières ou des policiers. La franc-maçonnerie est un art initiatique qui met en avant, nous le savons, le religieux au sens large, terme qu'on plait à associer à la racine religare, qui signifie ce qui relie.

Je ramènerai de l'Orient ta race et je te rassemblerai de l'Occident . Isaie 43 1-5

Mais, on le dit peu car c’est moins flatteur, le religieux est aussi rattaché à la racine religere, qui signifie recueillir, collecter, rassembler, actions qui, elles, mettent l'accent sur l'individu et la capacité de l'homme à s'améliorer. Nous voyons alors que le sacerdoce est parfaitement en phase avec la franc-maçonnerie écossaise, dans sa capacité à considérer l'initié comme faisant partie d'un tout, mais aussi comme un incontournable maillon unitaire. Le pouvoir sacerdotal est donc cet état par lequel le maçon entre, par les outils et le rituel, dans un espace-temps particulier qu'on appelle le sacré. Ce sacré n'est pas coupé de l'indispensable environnement profane, mais simplement séparé. Le sacré autorise une osmose et une réciprocité qui se traduit dans l’exemplarité, qui est le témoin du passage d'une information ou d'une posture entre 2 initiés. Comprendre, par le biais de l’initiation sacerdotale, c’est nous amener au bord d’une réflexion fatalement différente de la démarche morale ou intellectuelle. Et c’est là son point fort : l’initiation sacerdotale fortifie l’individu pour lui-même et par lui-même, indépendamment de la nature et de la puissance de ce qui l’environne.

L’action, telle que le conçoit le maçon écossais se rapproche beaucoup plus du pouvoir prophétique que l’action telle que la conçoit le maçon du rite français. Pour ce dernier, l’action est beaucoup plus directe, plus volontariste, il passe plus directement du pouvoir royal à l’action, dans ce qu’elle peut avoir de sociétale, de levier immédiat. Le maçon écossais est lui une construction par le rite, peaufiné par celui-ci : ses aspérités, ses aspirations, ses conditionnements agissent ainsi plus par leur seule présence. Sans vouloir vanter notre rite, le fait est que le découpage en de nombreux degrés est l’expression d’un maillage rituélique et sacerdotal très important : à chaque degré, on retrouve un contenu différent, non pas dans une volonté de surenchère, mais parce que l’humain se construit sur ce pouvoir sacerdotal varié, par rapport à d’autres rites, moins décomposés.

Si le pouvoir royal appartient à tout initié, car ce qu’il implique en termes de solidité, de cohérence et de cohésion est nécessaire au travail, par contre, suivant le rite, le pouvoir sacerdotal et prophétique ne sont pas forcément présents. Par exemple au Rite Écossais Rectifié, rite théiste, où les initiés se qualifient de cherchants et de souffrants, la mise en avant du pouvoir sacerdotal est fondamental, et le pouvoir prophétique, qui comporte une dimension collective, est mineur, le Maçon du Rite Ecossais Rectifié s’attachant plutôt à faire vivre sa foi de façon personnelle. Pareillement, le Rite français ne connait pas de maillon sacerdotal, passant directement à la dimension sociétale qui soutient une action plus directe. Enfin les 3 pouvoirs doivent aussi être entendus aussi dans leur sens juridique, celui d’une délégation de fonction, on « donne pouvoir à… ». Ceci tout simplement parce que l’initié ne fait qu’emprunter une voie dont il n’est que le dépositaire momentané, il utilise des schémas de pensée et d’action qui lui préexistent, ce qui pousse à l’humilité, mais aussi le dédouane, d’une certaine façon, d’une exclusivité qui serait pour le coup plus lourde à porter. L’initié est un avatar de l’homme qu’il était avant, mais baigné dans les circonstances du degré considéré, c’est pourquoi son pouvoir, bien que réel reste délégataire, transitoire et subjectif.

Thierry Didier.

Aller plus loin avec Thierry Didier, lisez son livre La Passion Écossaise en 50 stations et 8 personnages.
LE BILLET de Thierry Didier - " Les Trois Pouvoirs"
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Publié le par FR2

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Publié le par Jean-Laurent Turbet

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Publié le par Jean-François Guerry
Les enfants de Soeur Emmanuelle

Les enfants de Soeur Emmanuelle

DOUCEMENT.

 

Va doucement dit le père, oui doucement dit la mère ! Sommes-nous restés des enfants immatures au point de ne pas être capable de douceur ? Je plaide non coupable dit l’accusé, ce n’est pas moi c’est l’arbitre, ce n’est pas moi dit l’arbitre ce sont les spectateurs, c’est la société elle est comme ça, je n’y puis rien, ce n’est pas ma faute, le monde est violent ! La chanteuse crie à tue-tête, zen ! soyez zen ! rien n'y fait. Personne, non personne n’est responsable et tout le monde est coupable.

Puis un jour j’ai frappé à la porte du Temple. Plongé dans les ténèbres, dans mes ténèbres, seul. Une injonction : Méditez Monsieur, et rédigez votre testament philosophique ! Le temps passe, c’est long, très long, sombre seule une lueur vacille comme moi, j’attends le lever du soleil, le chant du coq. Mon passé défile lentement doucement. Je suis prêt, je crois à affronter le présent, les yeux voilés, j’erre dans le labyrinthe de mon avenir. Puis le choc, la lumière regardez Monsieur et méditez, méditez…c’est un choc et un autre monde qui se révèle. J’apprends a méditer en douceur et en sérénité malgré ma posture. Mon esprit est sollicité, est-ce un test, un exercice ?

Quelques années plus tard je prends conscience que cette méditation devant la mort fût sans doute mon premier exercice spirituel. J’apprenais à vivre à nouveau à renaître, mais aussi à mourir, différemment, avec le même corps pourtant, c’est donc mon esprit qui changeait, se convertissait. Mon regard qui doucement lentement se modifiai. Je ne soupçonnais alors tous les exercices qui m’attendaient. Celui qui remis au jour les exercices spirituels est Ignace de Loyola, il n'est pourtant pas l’inventeur des exercices spirituels, les philosophes de l’antiquité l’on précédé. Il a simplement repris le flambeau et en a fait un cierge au service de sa religion. Il dit : par ce terme exercices spirituels on entend toute manière d’examiner sa conscience de méditer, de contempler, de prier vocalement et mentalement d’autres opérations spirituelles (…) se promener, marcher et courir sont des exercices corporels, de même appelle-ton exercices spirituels toute manière de préparer et de disposer l’âme pour écarte de soi toutes les affections désordonnées et, après les avoir écartées, pour chercher et trouver la volonté divine dans la disposition de sa vie en vue du salut de son âme. On peut, pratiquer des exercices spirituels dans ce monde violent, sans pour autant rechercher le salut de son âme, ce qui n’est pas non plus d’ailleurs incompatible. Mais l’on peut aussi exercer ici et maintenant son esprit, pour vivre mieux, c’est déjà beaucoup et la tâche peu remplir toute une vie. Ceux qui ne croient pas et ceux qui doutent peuvent s’élever spirituellement, rien ne fait obstacle à la douce habitude de la méditation qui élève l’esprit. D’ailleurs la bible contient dans ses textes la violence et la douceur, l’ombre et la lumière. Si l’homme s’exerce spirituellement il deviendra capable d’associer par exemple la justice et l’amour, c’est une douce habitude de l’humilité, c’est voir avec l’œil central organe de l’intelligence du cœur. Alors la violence recule sous l’effet de la douceur. Notre conscience, notre libre arbitre progresse en douceur et en sérénité à force d’exercices spirituels. La flamme de notre cabinet de réflexion intime prend force et vigueur. La loi de la douceur : est le fruit de l’esprit qui s’élève, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. (1) La douceur mène à la charité qui est Amour, qui mène la justice qui avec l’Amour est justesse, la douceur mène aussi à l’écoute et la bienveillance qui est un des fondements de l’humanité et de la Fraternité. Se rapprocher de ses sœurs et de ses frères c’est, s’élever spirituellement, se rapprocher du divin. Sœur Emmanuelle cette érudite diplômée de lettres à la Sorbonne, c’est, rapprocher en douceur des enfants les plus pauvres en douceur avec amour. La douceur est une des portes qui s’ouvre vers l’infinité de l’esprit. Le mal ne peut rien contre l’exercice de la douceur. « la douceur est invincible. » disait Marc Aurèle. La douceur met toujours de la joie dans les cœurs.

                                                     Jean-François Guerry.

QUI AS TUÉ DAVY MORE ???

C'est pas moi... c'est pas moi...

 
DOUCEMENT ! DOUCEMENT !

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Publié le par Jean-François Guerry
Blaise Pascal.

Blaise Pascal.

FOI ET OU RAISON : RIEN N’EST SIMPLE.

 

Dans un monde qui veut à tout prix tout simplifier, mu par l’hubris de tout vouloir connaître et comprendre, les vérités s’affirment sans doute comme la Vérité. Peut-on associer Foi et raison ? Comme je l’ai déjà relaté dans d’autres articles, la lettre encyclique du pape Jean-Paul II Fides et ratio (Foi et raison) du 14/09/1998 dont le préambule commence ainsi : La Foi et la raison sont les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la Vérité. Le pape en homme de religion se réfère à la Bible en général et plus particulièrement à l’Exode dans un passage où Moïse est sur la montagne : Il lui dit : « Fais-moi de grâce voir ta gloire. » et aux psaumes : « C’est ta face, Yahvé, que je cherche ne me cache point ta face » et « oui au sanctuaire je t’ai contemplé, voyant ta puissance et ta gloire » ou encore dans l’Évangile de Jean : « Philippe lui dit : « Seigneur montre-nous le Père et cela nous suffit », « en vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître à nouveau nul ne peut voir, le Royaume de Dieu. »Cela résonne comme une injonction à re naître, à se régénérer en un homme nouveau et pourtant le même, pour espérer contempler la Vérité, sans jamais parvenir à la connaître vraiment. Une injonction encore dans l’introduction de cette encyclique papale, à pratiquer le précepte de la pythie de Delphes : connais-toi toi-même… Serait-ce aussi simple ? Le pape François lui vient de publier en juillet dernier une lettre apostolique à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Blaise Pascal, pour ses 400 ans (1623-1662). Ce qui n’a pas manqué de surprendre, en effet Pascal le Janséniste fût l’un des plus grands pourfendeurs des jésuites, et le pape François est le premier pape jésuite. Paradoxe ou révélation de la complexité, le pape François affirme que Pascal ayant « parlé de la condition humaine de façon admirable » il est capable de « toucher tout le monde. » Il confirme encore à propos du polymathe clermontois : « il est un véritable compagnon de route ». Ces deux papes signent en quelque sorte la fin de l’affrontement entre Grâce divine et raison, qui opposa non pas seulement les jansénistes et les jésuites aux XVIIème et XVIIIème siècle.

Edgar Morin

En complément de cette réflexion, j’ai relevé dans le dernier numéro de Philosophie magazine, un texte inédit de Edgar Morin (Edgar Nahoum) le sociologue et philosophe de la complexité sur Pascal. Je le cite : « Le pari de Pascal comporte une étonnante combinaison de foi, de rationalité et de scepticisme. Scepticisme s’il y a nécessité de parier, c’est qu’il y a doute. Rationalité : « si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdrez, vous ne perdez rien ». Le pari pascalien reconnaît les limites de la raison, il suppose aussi que la Foi, ne saurait être reconnue rationnellement, contrairement à une tradition théologique qui veut lier Foi et raison. Cela va à l’encontre de l’affirmation faite par le pape Jean-Paul II. Pascal ayant constaté le doute de l’agnostique, de l’incroyant propose un pari, démontrant qu’il est plus avantageux de croire que de ne pas croire, il fait appel à la raison. C’est un pari gagnant gagnant, car si l’on perd, on ne perd rien. Pascal va plus loin en proposant l’essai de ce que l’on appelle la Foi du charbonnier, une Foi implicite, qui conduit de l’extérieur des croyances à l’intérieur des esprits. Une initiation progressive en quelque sorte, qui commence par le corps, le visible, les sentiments et qui atteint l’esprit et l’âme. Dans ce texte de Edgar Morin il y a une autre réflexion concernant le divertissement, l’homme n’ayant pas réussi à comprendre le mystère de la mort, a pris le parti de ne pas y songer, de ne pas s’y intéresser et de se divertir pour oublier l’issue fatale prévue. C’est ce que dit Pascal :  Les hommes n’ayant pu guérir de la mort, se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point songer. C’est en partie ce qui rend complexe et difficile aujourd’hui tout le travail de réflexion sur la fin de vie, comment comprendre la mort, comment mourir ? Edgar Morin, toujours mettant en avant la complexité, ne rejette pas comme Pascal totalement le divertissement, qui n’est pas seulement qu’une agitation pour oublier l’inéluctable mort. Mais peut être aussi un bonheur, pour le moins une joie par exemple de l’écoute d’une belle musique, la lecture d’un poème ou d’un roman bref tout ce qui concerne les arts. Edgar Morin conclut son texte en rendant grâce à Pascal pour sa compréhension des complexités humaines. Finalement, je dirais que l’on soit un homme de Foi ou de raison ou les deux, tous les hommes donc peuvent s’accorder à reconnaître le génie de Pascal trop souvent méconnu.

                                            Jean-François Guerry.

Sources :

  1. Lettre encyclique du pape Jean-Paul II Fides et Ratio.
  2. Lettre apostolique du pape François sur Blaise Pascal.
  3. Philosophie magazine N°174 Novembre 2023. Le remède Pascal Inédit de Edgar Morin Pages de 70 à 73.

        

PARUTION : CAHIER DE L'ALLIANCE
FOI ET OU RAISON : RIEN N’EST SIMPLE.

octobre 2023

Eloge de la Joie

sentiment, souffle et vertu

La joie est le propre de l’homme, elle est d’une autre nature

que la jouissance, ou le plaisir. La joie ne peut se résumer à

une pulsion.

Ne confondons pas la joie et le bonheur.

La joie est un sentiment infini qui s’affranchit du temps, de

la durée. Elle se vit telle que savent l’exprimer le poète et le

sage ou comme ont su la mettre en musique Bach,

Beethoven et Mozart dans un art toujours renouvelé.

Pour cet éloge de la joie, ce numéro des « Cahiers » invite la philosophie, à travers Spinoza et

Bergson, les religions, les sentiments, l’expérience maçonnique.

« Que la joie soit dans les cœurs ! ». Cette formule rituelle déborde la signification à laquelle le

langage moderne pourrait la réduire. Quand le plaisir nécessite la répétition et n’arrive jamais à

satiété, la joie convoque toujours la plénitude dans la simplicité, pas de demi-joie ! Et le contraire

de la joie n’est pas la tristesse, mais plutôt l’acédie quand le goût de vivre disparaît.

Présent de la joie toujours à partager, comme dans le sourire qui en est le don et l’expression, la

fenêtre ouverte sur l’invisible.

Que la joie demeure !

Au sommaire

Fred PICAVET - La Joie unique et multiple…

Francis BARDOT - La Joie du Franc-maçon ou l’hymne à Sagesse, Force et Beauté

Gaston-Paul EFFA - Invitation à la Joie

Mina DJAAD - La joie de Spinoza

Jean-Pierre THOMAS - Joie et Religions

Annick DROGOU - Sens, sensation, sentiment en Franc-maçonnerie

Richard BACIN - Dans le Japon traditionnel : la joie autrement

Jacques di COSTANZO - Joies et peines vécues par un médecin

Jean DUMONTEIL - Méditation sur le mystère de la Joie

« Cahiers de L’Alliance » n°16, Eloge de la Joie, Ed Numérilivre,

Paris, octobre 2023, 120 pages, 20 €. – abonnement un an, 3 numéros, 48 €.

A commander sur www.eosphoros.fr ou www.numerilivre.fr

Au rythme de 3 numéros par an, les « Cahiers de L’Alliance » sont édités par la Loge nationale de

recherche de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française.

Directeur de la rédaction : Jean DUMONTEIL - Rédacteur en chef : Jean-Claude TRIBOUT

CONTACT- Jean-Claude TRIBOUT  – cahiers.alliance@alliance.fm

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Publié le par Jean-Laurent Turbet

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Publié le par Jean-François Guerry.
LE NOUVEAU CAHIER DE L'ALLIANCE EST PARU !
"Que la joie soit dans vos coeurs, le nouveau cahier de l 'Alliance est paru, c'est maintenant depuis plusieurs années un incontournable pour les chercheurs de la Lumière. Je ferais une recension complète après lecture, à bientôt.

 

Malgré les événements et l'ombre qui plane en ce moment sur notre Terre espérons en confiance et en sérénité.
Jean-François Guerry. 

octobre 2023

Eloge de la Joie

sentiment, souffle et vertu

La joie est le propre de l’homme, elle est d’une autre nature

que la jouissance, ou le plaisir. La joie ne peut se résumer à

une pulsion.

Ne confondons pas la joie et le bonheur.

La joie est un sentiment infini qui s’affranchit du temps, de

la durée. Elle se vit telle que savent l’exprimer le poète et le

sage ou comme ont su la mettre en musique Bach,

Beethoven et Mozart dans un art toujours renouvelé.

Pour cet éloge de la joie, ce numéro des « Cahiers » invite la philosophie, à travers Spinoza et

Bergson, les religions, les sentiments, l’expérience maçonnique.

« Que la joie soit dans les cœurs ! ». Cette formule rituelle déborde la signification à laquelle le

langage moderne pourrait la réduire. Quand le plaisir nécessite la répétition et n’arrive jamais à

satiété, la joie convoque toujours la plénitude dans la simplicité, pas de demi-joie ! Et le contraire

de la joie n’est pas la tristesse, mais plutôt l’acédie quand le goût de vivre disparaît.

Présent de la joie toujours à partager, comme dans le sourire qui en est le don et l’expression, la

fenêtre ouverte sur l’invisible.

Que la joie demeure !

Au sommaire

Fred PICAVET - La Joie unique et multiple…

Francis BARDOT - La Joie du Franc-maçon ou l’hymne à Sagesse, Force et Beauté

Gaston-Paul EFFA - Invitation à la Joie

Mina DJAAD - La joie de Spinoza

Jean-Pierre THOMAS - Joie et Religions

Annick DROGOU - Sens, sensation, sentiment en Franc-maçonnerie

Richard BACIN - Dans le Japon traditionnel : la joie autrement

Jacques di COSTANZO - Joies et peines vécues par un médecin

Jean DUMONTEIL - Méditation sur le mystère de la Joie

« Cahiers de L’Alliance » n°16, Eloge de la Joie, Ed Numérilivre,

Paris, octobre 2023, 120 pages, 20 €. – abonnement un an, 3 numéros, 48 €.

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Publié le par Jean-François Guerry
HUMEUR HUMOUR LETTRE D'AMOUR

HUMEUR, HUMOUR ? LA LETTRE D’AMOUR.

 

Chère Anestésia,

 

J’écris et pourtant tu m’as dit souvent, n’écris pas je suis là, ne lis pas non plus je suis là ! Écoute-moi, regarde- moi, tous les matins, tous les après-midis, tous les soirs, de midi à minuit et de minuit à midi. C’est vrai, tu es là miraculeuse, radieuse, lumineuse avec tes multiples voix. Tes visions sur tout, tes avis sur tout Anestésia tu me submerge, mieux tu me berces, tu m’endors, tu m’anesthésie, je ne peux plus vivre sans toi. Je ne sais plus où donner de la tête, qu’importe tu es là. Avec toi, tout se confond, tout se mélange, je prends tout avec toi tout se vaut et tu le vaux bien ! (Pas mal !). Tu hantes, tu habites, mes jours et mes nuits, avec toi pas de mélancolie. Tu es formidable, tu as réponse à tout, tu es un bonheur permanent. La preuve, tu mets le monde à tes pieds et tout le monde se presse près de toi, au moindre murmure, au moindre tremblement tu es là, partout à la fois. Tu es là pour le chien qui traverse, le chat qui miaule, la neige qui tombe en hiver par surprise, le soleil impudent qui brille en été, tu nous redis ces miracles toute la sainte journée. Le plus merveilleux avec toi Anestésia, c’est que je n’ai plus à penser, tu penses pour moi que du bonheur en boîte de 500g ou 1kg au choix, à profiter tout de suite ! Avec toi encore quel bonheur, tout le monde est malheureux tout le temps, Tam ti dela da ti, dela da di delé dilam comme le chante le poète Gilles de la Belle province. Pour toi, Anestésia miracle encore, tous les malheurs sont bons pour ton audience. Tu comprends pourquoi je t’aime Anestésia tous les malheurs sont bons pour le moral, après les ténèbres vient la lumière alors chouette vive les ténèbres ! Tu remplis ma vie, avec toi, je m’agite, je tremble en permanence dans tous les sens pour tout et rien quelle joie. 24 sur 24 tu me sollicites, je ne suis plus qu’une toupie entre tes mains, plus rien n’a de sens et tout a un sens. Anestésia tu m’anesthésies, mais je t’en conjure laissez-moi, un instant, juste un instant être seul, beau et c… à la fois, laisse-moi me perdre et penser par moi-même. Anestésia tu deviens trop envahissante, toutes les histoires d’amour ont une fin. C’est pas tout ça, mais le temps passe, j’ai perdu trop de temps à écrire et réfléchir, maintenant jusqu’à ce soir je vais regarder BFM ou CNEWS ou peut-être LCI, mes nouvelles compagnes….

                                                     Jean-François Guerry.   

Les séparés
 

N’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre.

Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau.

J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre,

Et frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau.

                        N’écris pas !

 

N’écris pas. N’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes,

Ne demande qu’à Dieu... qu’à toi, si je t’aimais !

Au fond de ton absence écouter que tu m’aimes,

C’est entendre le ciel sans y monter jamais.

                        N’écris pas !

 

N’écris pas. Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire ;

Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.

Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.

Une chère écriture est un portrait vivant.

                        N’écris pas !

 

N’écris pas ces deux mots que je n’ose plus lire :

Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;

Que je les vois brûler à travers ton sourire ;

Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.

                        N’écris pas !

HUMEUR HUMOUR LETTRE D'AMOUR

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Publié le par Jean-François Guerry
L'ami Georges

L'ami Georges

MOURIR POUR DES IDÉES D’ACCORD MAIS DE MORT LENTE.

 

Le poète anarchiste libertaire Georges Brassens, se défiait des idées affirmées toutes emballées préparées prêtes à consommer. Il riait doucement sous sa moustache, gourmand de la vie simple avec les copains d’abord. L’impertinence et la justesse de ses propos a encore aujourd’hui toute son actualité. L’on croyait les guerres idéologiques, les guerres de religion, de religiosité disparue dans les oubliettes où l’on jette les inhumanités, ou dans les cimetières où l’on enterre toutes nos erreurs et nos errances. Las ! Les mauvais compagnons étaient toujours tapis dans l’ombre prêts à frapper. Au secours Socrate, Platon, Marc Aurèle, Cicéron, Kant, Levinas et Arendt, ils ne savent pas ce qu’ils font ! La camarde de Brassens était toujours là. Mais où, oui où est le problème de ce monde des idées de Platon, ou d’Hegel qui disait qu’elles   dirigeaient le monde. Cette construction des idées, qui touche les actes de notre vie, nos pensées, nos concepts, nos principes, nos valeurs, nos connaissances, mais aussi nos préjugés. Toutes les idées, nos idées ne sont pas bonnes elles ne se valent pas, mais rien de grave si nous conservons la capacité de les remettre en cause, de les rectifier, de nous rectifier. Le problème est peut-être que nous avons du mal, à voir, à percevoir le monde au-delà de l’extrémité de notre index, ou au-dessus de notre tête. Nous restons englués dans notre égoïsme, notre égocentrisme, nos ambitions. Nous avons du mal à admettre la valeur des idées des autres, parce qu’elles ne sont pas les nôtres, comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement nous sommes différents.

Pourtant Hegel l’affirme les idées mènent le monde, c’est culturel, elles sont plantées là dans notre jardin et elles poussent, nous poussent. Nous avons des capacités infinies pour formuler des idées, formuler oui, les appliquer ? Pouvons-nous admettre que nos idées ne sont pas toujours bonnes, que nous ne sommes ni demi-dieu, encore moins des dieux cela se saurait. Attachons-nous trop d’importance à nos idées, aux idées en général ? Qui n’a pas ressenti leur inanité en voulant les appliquer ?

À ce stade il faut regarder l’histoire et l’histoire des idées, toujours en parti pris sous le prisme hégélien. Les idées naissent de notre Raison, Hegel ne croyait pas aux mythes, légendes, poèmes qui étaient pour lui des commémoratifs confus et diffus. Quant à une histoire réfléchie elle était pour lui le résultat d’une réflexion individuelle particulière, visant une compassion normalisante. Le penchant d’Hegel va vers ce qu’il appelle une histoire philosophique, l’esprit demeurant non pas vagabond, mais toujours près de lui-même. L’histoire philosophique pour lui atteint l’universel. Conclusion, l’esprit est le guide du philosophe et ce sont les idées qui mènent le monde. Mais si l’on touche, même du bout de l’esprit, de son extrémité la plus mince à l’universel pourquoi les hommes se déchirent ? Pourquoi, le monde est-il fracturé, fissuré, séparé, plein d’incohérence et en manque d’harmonie ? À cause de la société selon Rousseau, mais qui fait société sinon l’homme, à cause de l’absence de contrat social ou d’un contrat social déficient ? Plus simplement parce que, quoiqu’il fasse l’homme est prisonnier de ses passions, et que l’association des passions et des idées ne fait pas bon ménage et paix dans le foyer social et humain. Cela ne fait pas cohérence fraternité et altérité, cela ne mène pas l’homme vers les béatitudes, mais vers l’intolérance, l’intempérance, la violence, le fanatisme, jusqu’au meurtre pour des idées, l’on retrouve l’inquiétude de Brassens. Faut-il dès lors renoncer à ses idées, renoncer à avoir des idées et des convictions, tomber dans la mélasse et la mièvrerie d’un en même temps permanent, faisant croire en fonction de chaque interlocuteur que l’on est d’accord avec ses idées, au risque soi-même de ne plus en avoir aucune et d’abandonner sa dignité et le respect de soi-même ? Paradoxe pour le Franc-maçon qui devrait suivre cette voie, lui qui prétend travailler à vouloir rassembler tous les contraires en un amour fraternel. Paradoxe apparent seulement car c’est la voie du désir d’unité qu’il faut maintenir, c’est ce qui respecte les hommes dans leurs convictions, sans pourtant y souscrire, mais en les examinant sans les rejeter d’emblée. Cela suppose de maîtriser ses passions, c’est là l’objectif qui permet de maintenir l’harmonie. Les maitriser comment ? En travaillant sans cesse à se perfectionner, c’est un message d’espérance pour l’homme qui conscient de ses premiers progrès encore insuffisants. Réponds, à la question êtes-vous (GEPSM), J’ai à me perfectionner. Après avoir mis ses idées en ordre, de l’ordre chez soi et en soi, il reste à l’homme à tempérer ses passions, à pratiquer la tolérance sans faiblesse, la miséricorde et l’amour fraternel. Cela nécessite de la lenteur et de la douceur. Marc Aurèle disait : « la douceur est invincible. » Ainsi, l’homme doux et juste peut-être l’architecte de son avenir et participer à la construction de la société, avoir des idées et savoir maîtriser ses passions. Est-ce possible dans la galerie de ces hommes ayant atteint un certain degré de sagesse l’on trouve : Jésus, Mandela, Gandhi. Rien par force tout par amour disait Saint-François de Sales. Mourir pour des idées d’accord mais de mort lente….

                                    Jean-François Guerry.  

Paroles
 
Mourir pour des idées L'idée est excellente Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eue Car tous ceux qui l'avaient Multitude accablante En hurlant à la mort me sont tombés dessus
Ils ont su me convaincre Et ma muse insolente Abjurant ses erreurs se rallie à leur foi Avec un soupçon de réserve toutefois Mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente D'accord, mais de mort lente
Jugeant qu'il n'y a pas Péril en la demeure Allons vers l'autre monde en flânant en chemin Car, à forcer l'allure Il arrive qu'on meure Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain
Or, s'il est une chose Amère, désolante En rendant l'âme à Dieu, c'est bien de constater Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée Mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente  D'accord, mais de mort lente
Les Saint Jean bouche d'or Qui prêchent le martyre Le plus souvent d'ailleurs, s'attardent ici-bas Mourir pour des idées C'est le cas de le dire C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas 
Dans presque tous les camps On en voit qui supplantent Bientôt Mathusalem dans la longévité J'en conclus qu'ils doivent se dire En aparté, "mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente D'accord, mais de mort lente"
Des idées réclamant Le fameux sacrifice  Les sectes de tout poil en offrent des séquelles  Et la question se pose Aux victimes novices  Mourir pour des idées, c'est bien beau mais lesquelles? 
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes  Quand il les voit venir Avec leur gros drapeau  Le sage, en hésitant Tourne autour du tombeau, "mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente  D'accord, mais de mort lente"
Encore s'il suffisait De quelques hécatombes  Pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin tout s'arrangeât  Depuis tant de "grands soirs" que tant de têtes tombent  Au paradis sur terre, on y serait déjà 
Mais l'âge d'or sans cesse Est remis aux calendes  Les Dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez  Et c'est la mort, la mort Toujours recommencée, mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente  D'accord, mais de mort lente 
Ô vous, les boutefeux Ô vous les bons apôtres  Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas  Mais de grâce, morbleu Laissez vivre les autres  La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas 
Car, enfin, la Camarde Est assez vigilante  Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux  Plus de danse macabre Autour des échafauds, mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente  D'accord, mais de mort lente
Source : LyricFind
Paroliers : Georges Brassens
MOURIR POUR DES IDÉES D'ACCORD MAIS DE MORT LENTE...

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Publié le par Thierry Didier
INTELLIGENCE ET ESPRIT
Photo de cuadpaul sur Unsplash
Thierry Didier nous propose une réflexion sur l'intelligence. Maçonner rechercher la lumière, la fine Lumière, éveiller son esprit. L'intelligence est la lumière de l'esprit jeté sur les choses de la vie. Osez savoir !
Jean-François Guerry.

INTELLIGENCE  ET   ESPRIT

 

Étymologiquement, le mot « intelligence » nous renvoie à différentes interprétations. Ce mot est un emprunt ancien (vers 1175) au latin classique intelligentia, « entendement », puis en latin chrétien, où il signifie « bonne entente, commun accord », pour finalement, vers 1300, désigner aussi un « être spirituel, un ange ». Trois déclinaisons, trois mondes dérivant de ces trois racines se surajoutent donc. Le 1er, l’« entendement », est celui qui nous vient spontanément à l’idée, il comporte l’idée d’un accueil, d’un réceptacle, il épouse quelque part la « forme » de l’information. Si l’on se réfère à l’arbre de vie kabbalistique, la 3ème Séphiroth Binah illustre parfaitement ce concept. De même que selon l’adage, « l’âme est la forme du corps », Binah est la forme de la Connaissance, c’est-à-dire l’entendement ; elle exprime la notion de forme et d’intelligence, intelligence qui est la reconnaissance de la forme. Binah épouse idéalement la 2ème Séphiroth Hochmah, symbole de « vision en miroir » et donc immanente de Kether, la 1ère Séphiroth, symbolisant, elle, le principe transcendant gouvernant toute chose. Hochmah représente donc la sagesse, entendue dans son sens d’« aménagement du savoir », de parfait équilibre dans la dualité, et donc celle qui, par un «  commun accord », sera la somme des perspectives de cette vision en miroir avec Kether. Hochmah symbolise aussi la « bonne entente », entendue comme le lien éternel entre les entités du monde, qu’il soit matériel ou spirituel. L’appréhension par l’homme de cette triade matérialise la Connaissance, dans ces aspects inductifs (Kether), reproductifs (Hochmah) et formatifs (Binah), et l’intelligence va irriguer ce processus vertueux. Le 3ème sens étymologique d’ « intelligence », évoqué au début, a une finalité teintée de spiritualité, car l’intelligence signe là un être spirituel, distinct de la matière intermédiaire, l’ange, et sa qualité d’intercesseur entre monde tangible et monde divin.

Ce 3ème sens est symbolisé plus spécifiquement par Kether, qui matérialise l’intercession entre l’En Sof, sorte de « Nec Plus Ultra » kabbalistique, et le reste du monde manifesté, celui des 10 autres séphiroth, qui représentent toutes un aspect particulier du divin. Cet arbre à la vertu de nous permettre de décomposer la chute adamique, d’approfondir les étapes subtiles qui jalonnent la chaine de compréhension dont a nécessairement besoin la pensée humaine, assemblages de stations plus ou moins compliquées à aborder, en se projetant progressivement, depuis Kether, jusqu’à atteindre la séphiroth la plus tangible, Malkuth, le « Royaume », celle des « choses de la vie ». On reste toujours sur une définition dynamique de l’intelligence, mais en en multipliant les jalons potentiels, à la façon d’un fractal, dont la forme reste identique quel que soit le degré d’approfondissement. Et si l’intelligence est un flux, celui-ci demeurera constant quelque que soit le substrat et l’environnement considérés. Le rapport fractal à l’intelligence permet de se jamais se contenter de ce qu’on a déjà obtenu, et de suivre une progression sans limites , porteuse néanmoins d’un fil rouge se manifestant par la répétition à une échelle toujours plus petite de cette universelle dynamique : «  Je ne sais ni lire , ni écrire , je ne sais qu’épeler » , cette phrase du rituel a priori banale met de côté les « choses de la vie « constitués, en l’occurrence ici les mots et leur finitude stérile, pour y substituer l’épellation, expression fractale, symboliquement plus prometteuse car jamais arrêtée sur une forme définitive : lire et écrire sont une forme de retrait , là où l’épellation apparait comme une attitude engagée, impliquante et jamais définitive . L’épellation peut, comme l’intelligence, être assimilée à une onde : l’onde, issue du latin unda, désignant l'eau mobile, courante, constitutive de l'humain mais également sujette à un mouvement permanent, qui donc la transforme par l'intérieur, de manière intermittente et sinueuse, car attachée au plus profond à la nature binaire de l'être humain. L'onde contourne les obstacles en les épousant : c'est ce que l’on appelle la reconnaissance de la forme, présupposé indispensable à l’articulation entre diverses formes, c’est-à-dire l’intelligence : garder du mouvement et donc de la liberté, tout en posant une réflexion précise et je l'espère profonde sur cette intrication complexe qui se mène en permanence entre Nature et Individu, car l' « onde-intelligence » est aussi une manifestation qui renvoie à une source, puissante mais bien souvent ineffable. C'est cet ineffable qu'il faut effleurer, au-delà des jalons subtils que nous dispensent rituel et instruction maçonniques, ineffable que nous incite à révéler cette petite phrase : « L’intelligence est la lumière de l’esprit jeté sur les choses de la vie ».Cette phrase tirée d’un rituel maçonnique résume à elle seule toute l’essence de ce concept si abstrait qu’est l’intelligence, qui apparaît ici comme une sorte de flux subtil qui, en se mêlant aux choses, en les éclairant, est capable de faire résonner lesdites choses pour leur faire restituer le meilleur d’elles-mêmes, à savoir leur spiritualité, entendue ici comme la capacité à faire surgir de la matière un élan, un essor qui en transcendera la valeur et le principe. Plus la lumière sera fine et délicate, plus l’éclairage sur les choses de la vie sera discernant, délimitant. Pour prendre une métaphore scientifique, en physique, les photons unifiés d’un laser obligent la matière visée à s’exprimer par le biais d’une émission énergétique, et donc l’oblige par là même à communiquer avec son entourage.

La lumière jetée par l’esprit est du même tonneau, elle a cette puissance qui lui permet d’ordonner la matière suivant un schéma différent, qui devient dès lors progressif. Autre illustration scientifique, celle qui nous explique qu’à partir d’un certain degré de miniaturisation de la matière, la lumière blanche et la rétine ne suffisent plus : il faudra, en amont, un flux de particules plus petites (microscope à électrons ou à photons) pour faire résonner et vibrer dans ses rouages les plus intimes l’objet étudié, et en aval une interprétation numérique pour reconstituer une image synthétique lisible ainsi par l’œil humain. Ce que je veux dire par là est que l’intelligence demande deux occurrences, celui de l’élaboration de la forme la plus précise possible, c’est le détail, par exemple, celui du Pavé Mosaïque -notre vision étant apte à considérer les cases de façon isolée et unitaire -  et celui de la dynamique, de la vitesse de diffusion et d’articulation entre lesdits détails, c’est l’extension, la continuation à l’infini dudit Pavé qui, dans l’idéal, devrait couvrir la totalité du sol de la loge, c’est-à-dire l’infini. On retrouve parfaitement dans la loge et sur le tableau de loge ces symboles dont le contenu intrinsèque réclame une instruction particulière, avant d’être possiblement rattachés à d’autres symboles, réclamant alors un apprentissage de la dynamique, du mouvement et de la relation, Ce mouvement est autant fédérateur que possiblement discernant, un choix nécessaire entre 2 attitudes, valeurs ou postures se révélant parfois indispensable à la bonne continuation, En effet, intelligence est aussi dérivé de « intellegere », proprement « choisir entre », se rapportant au discernement par une lecture critique . Et donc, transposé à la loge, l’intelligence nous aide à percevoir le Pavé Mosaïque comme nous offrant de merveilleuses possibilités combinatoires : à cet égard, ce Pavé est le support archétypal de l’intelligence. La définition même de temple évolue en fonction du caractère plus ou moins avancé du mot intelligence, pour évoquer d’abord un lieu physique de la Shékinah, c’est-à-dire de la présence divine, pour aboutir au temple de l’Esprit, qu’on pourrait définir comme l’ensemble des relations qu’est apte à tisser un initié avec son environnement. Cette définition correspond bien à celle de la Synagogue, nommément « assemblée », qui peut de manière éphémère mais répétée, rassembler ponctuellement des croyants, mais on pourra aussi parler de « synagogues spirituelles » chez un maçon ayant acquis le statut de commandeur, c’est-à-dire ayant la capacité de cueillir, collecter et cumuler toutes informations produites et identifiées par l’intelligence, sorte de réseau de perception et d’acquisition. Sur le plan symbolique, l’intelligence prend en considération les 2 volets de l’existence, à savoir l’essence, c’est-à-dire l’Esprit, et la substance, en l’occurrence ici les « choses de la vie ». « L’intelligence est la lumière de l’esprit jeté sur les choses de la vie » : chaque mot, dans cette phrase, est important, y compris le verbe jeter, de nature centrifuge, qualifiant la préséance supposée de l’esprit sur la matière. En fait, cette préséance n’existe que sur le plan exotérique. Sur le plan ésotérique, il n’y a pas de prédominance d’un terme sur l’autre, l’esprit ayant besoin de la matière, ne serait-ce que pour s’en distinguer.

Intelligence et Esprit forment en fait les 2 tenants circonscrivant les « choses de la vie », l’intelligence, placée en amont, inductrice et génératrice, et l’Esprit placé en aval, exaltateur et émancipateur. L’intelligence « agite » les choses, elle les excite, les met en tension, les remue afin d’en retirer leur substantifique moelle, en l’occurrence ce que l’on nomme spiritualité. On me rétorquera peut-être qu’on ne peut pas mettre sur un même plan l’intelligence, qui semble relever d’une certaine forme de raison, avec l’Esprit, qui semble refléter une forme d’immatérialité, d’incorporalité, d’éther. En fait, ces qualificatifs distinguant esprit et intelligence n’ont pas de raison d’être, car intelligence et esprit, même s’ils sont tous deux « au bord » de la matière, voient cette même matière qu’elles sollicitent servir de sas, de tremplin, de carrefour. Cette dualité qu’on accroche alors à la matière et aux « choses de la vie » définira alors deux occurrences fondamentales de cette dernière : d’abord la quantité et l’étendue, ce qui fait de la matière un mur, une porte, un objet, un patient ; et ensuite la qualité et l’influence qui fait de cette matière un terreau, un socle, un sujet, un agent. L’intelligence est la dynamique de la matière, là où la spiritualité est la dynamique de l’esprit. Á bien y réfléchir, l’intelligence est aussi peu palpable que l’esprit : nous possédons, soit, des neurones comme substrat plastique à cette intelligence, mais nous pourrions en dire tout autant de l’esprit, dont la connotation « immatérielle » référée à l’ « Esprit Saint » de la religion chrétienne, est profondément ancrée dans notre inconscient collectif .  

J’ajouterais que le terme de « choses de la vie » est bien plus étendu que sa simple considération matérielle : on devrait plutôt parler à son égard de « conjonctures », car les « choses de la vie » reflètent en fait toute agrégation transitoire, toute formalisation ponctuelle de ce faisceau de traces et d’évènements que sont les circonstances variées de l’existence. Ces choses sont ce que Lévi-Strauss appelait, à propos d’autres évènements des « effets de structure », dont le tangible trahit la concrétion, indispensable à tout acte initiatique, qui, rappelons-le, a pour substrat le monde sensible. Ce qui veut dire que le mot, cette « chose de la vie » est à la fois le produit de l’intelligence qui l’a conformé, et de la spiritualité qu’il induit par sa seule énonciation : le mot a un pouvoir « magique », entendu dans son sens initiatique de connexion avec son environnement, menant à un pouvoir sur ledit environnement : l’Ancien Testament l’a bien compris, qui crée en nommant avec son cortège de recensements, de lignages et de filiations généalogiques. Imaginons intelligence et spiritualité comme 2 flux, perpétuels, dynamiques, insaisissables, induisant à leur confluence une « concrétion » produit transitoire mais bien réel de l’existence, qu’on appellerait alors « les choses de la vie ». Ces « choses de la vie » vont au-delà du palpable, incluant également les pensées, sentiments, sensations ou intuitions, qui définissent tout un chacun. Ce simple distinguo rend obsolète toute tentative d’appréhension particulière de l’intelligence par rapport à la spiritualité, car ces deux valeurs ne subordonnent en aucun cas l’une à l’autre, elles génèrent un « théâtre d’expression » qui est le milieu incontournable dans lequel nous  évoluons : sans ce préalable, rien n’existe, car nous ne sommes pas faits de vent et d’espérance : l’initiatique viendra justement situer son action à ce moment précis où les choses qui nous entourent sont bien réelles, palpables . C’est tout l’esprit des cérémonies d’initiation, qui nous donnent à voir l’indicible, le spirituel et le symbolique à partir de circonstances bien réelles qui en sont l’expression dans le monde manifesté , tels les épreuves et les voyages.

Je le répète, la « lumière jetée » est une conception qui vise à faire vibrer, que ce soit philosophiquement ou physiquement, les particules de vie, et la spiritualité est le résultat de cet élan. De cet élan ressort alors une méthode, une discipline, une capacité, un potentiel que l’on pourra alors « plaquer » sur n’importe quel support philosophique, valeur ou principe défini, et c’est cela qu’on qualifie dans l’initiatique de progressivité, d’évolutivité et d’exemplarité. Pour certains, l’intelligence recoupe peu ou prou ce que l’on appelle la cognition, processus par lequel un organisme acquiert la conscience des évènements et objets de son environnement. La cognition est l'ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance et mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l'apprentissage, la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception ou l’attention. Cette intelligence doit ici être entendue sous le sens qu’elle a dans l’expression « en bon intelligence », justifiant d’une liaison de l’initié avec le reste de l’Univers, contribuant à sa bonne structuration. On pourrait illustrer l’intelligence comme le reliquat, la reproduction mémorielle à l’échelle de la créature humaine de cette « impulsion-création » que fut le Big Bang, équilibre subtil entre station et expansion, entre création et diffusion.

Mais cette analyse est trop rationnelle pour être complète, en cela, elle n’ouvre pas aisément à un approfondissement supplémentaire : c’est comme-ci l’analyse de ces relations mettait une limite à ce qu’on pouvait en retirer. Le grand challenge de l’intelligence est donc d’être capable de communiquer de la vitesse à un ensemble fatalement plus statique. Les outils du maçon, par exemple, ne sont que des « choses de la vie » auxquelles on imprime un certain mouvement afin qu’ils modifient en retour la structure qui lui est subordonnée. C’est ce qu’on veut dire lorsqu’on affirme que les outils sont des supplétifs de la main de l’homme : inertes par nature, ils peuvent devenir des outils, des armes ou des instruments, suivant le but recherché. Certains soutiennent qu’il n’y a pas une intelligence, mais des intelligences : c’est à la fois vrai et faux, car si l’on considère que l’intelligence se mesure en vitesse de connections, elle devient un facteur universel applicable à tous les domaines. Par contre, il y a beaucoup de domaines dans lesquels ce flux magique peut s’exercer : c’est dans cette mesure là que l’on parle des intelligences.

 

Le rituel des cérémonies d’initiation nous invite, de façon plus ou moins directe, à une compréhension plus globale, à une vision plus générale de ce cheminement initiatique particulier qu'est la franc-maçonnerie. Ce sont ces dynamiques, ces tiroirs à double fond, ces passages secrets, ces bascules subtiles qui font le cœur sémantique, et donc l’intelligence des mots de toute cérémonie d'initiation. Ainsi chaque degré maçonnique s’accroche-t-il avec le précédent : ce lien de continuité s’établit entre 2 éléments considérés comme complémentaires, à la façon des maillons d’une chaîne, d'un tenon et d'une mortaise : ce lien particulier, qui est l’expression unitaire de l’intelligence, définit ce qu’on appelle la symbolique. L’image commune utilisée ici est souvent celle du symbole et du symbolum, 2 morceaux dissemblables accolables en un seul, qui devient pour le coup homogène. L’image de ces 2 fragments permet de mettre l’accent sur la liaison elle-même, sans exclusive pour les spécificités de chaque morceau. La somme de ces liaisons établit l’intelligence comme moyen et fin.

Nous le voyons lors de la cérémonie d’initiation au 1er degré, où les 4 éléments, dissociés en termes de perception et d'épreuves viendront s’épouser avec ce qui fait toute la substance d’un profane, à savoir un mix en proportions variables de ces mêmes éléments, véritables pierres de fondation symbolique et philosophique de l’existence. L’intelligence nous permet là de mettre en relation et continuité les objets et les situations qui nous sont présentés : ce sont à la fois les outils et les objectifs de l'initié au degré considéré. Si la relation d'un frère à son initiation est proprement originale, par contre les éléments qui vont lui permettre de passer d'un grade à l'autre sont universels, car chaque degré a un contenu propre et certains éléments de ce contenu viennent témoigner par le biais de liens transversaux, d'une vision pas seulement sériée et linéaire de la franc-maçonnerie, mais aussi, comme dans la pensée chinoise, d'informations puisées çà et là sans lien apparent de cause à effet.

Pour terminer, l’intelligence est donc finalement une force libératrice, si bien portée par cette sentence d’Horace : « Sapere aude » Ose savoir !!  (Épîtres, I,2,40). Oser est un acte des plus émancipateurs, il propose d’appliquer au savoir une ligne forcément originale, une attitude fatalement décalée. Le savoir des « choses de la vie » s’offrira à l’audace et donc à l’intelligence de l’initié réel, libre de parole et de conscience. D’une façon générale, l’intelligence met en musique les faits de la vie, elle tend à les sublimer. A l’image de la sublimation chimique, qui fait passer un solide directement à l’état de gaz, du sacrifice religieux de l’holocauste biblique, qui fait passer par le feu le corps de l’animal à la fumée sacrée, l’intelligence met en tension le mot ou la chose pour leur communiquer une énergie salvatrice, un mouvement qui l’affranchit de la pesanteur de l’ineptie ordinaire.

 

DIDIER Thierry , le 7 novembre 2023

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INTELLIGENCE ET ESPRIT

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