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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
50 ANS ET PLUS….
50 ANS ET PLUS….

50 ANS ET PLUS….

 

 

Entre 1968 et 2018, le printemps et l’automne, la promesse de la pleine lumière et les prémisses de l’obscurantisme, un cri d’espérance et un cri de désespoir, des barricades urbaines et des ronds-points de campagne.

 

La crise des gilets jaunes a souvent été comparée à la révolte de mai 68, peut-on d’ailleurs parler de crise, d’un phénomène éphémère. Y a-t-il des similitudes entre 1968 et 2018 ? N’étant pas sociologue je ne me lancerais pas dans une analyse qui serait du style Café du Commerce. Com.

 

La lecture du premier numéro du magazine livre Zadig au titre de Réparer la France, vu avec mon prisme maçonnique m’a fait penser à réunir ce qui est épars. Zadig selon les mots de son fondateur et directeur de la publication Éric Fottorino qui a collaboré au quotidien Le Monde pendant 25 ans et en a été le  directeur entre 2007 et 2011. « Il ambitionne de rendre la France plus lisible. » Il pense donc que nous sommes mal informés et plus graves que ceux qui nous dirigent le sont également ou pas ! Il a sans doute raison il suffit de voir le succès du livre de Jérôme Fourquet  l’Archipel Français. 

Leïla Slimani

 

Nous avons donc renoncé au collectif qui fonde la fraternité républicaine et sa conséquence la solidarité, c’est notre fracture sociale. Toujours dans Zadig la chronique Y’a de la joie  de Leïla Slimani et son titre  Tout Changer ! Nous démontre si besoin notre addiction à l’individualisme, on peut y lire :

 

 

« Que les ouvrages de développement personnel ont envahi nos bibliothèques. Que l’individualisme  depuis 20 ans façonne notre société, on a perdu en quelque sorte le sens et l’intérêt du collectif. »

Sous cette plume toujours  en forme d’ironie :

 

« Pourquoi s’épuiser à changer  le monde, quand il suffit de se changer soi ? »

 

 

Le collectif est passé de mode. En contrepoint, je pense qu’il ne faut pas renoncer à se changer, se transformer, s’améliorer, à vouloir devenir ce que l’on est. Il y a là une forme d’ambiguïté  dénoncée par Alain Graesel dans le dernier numéro de Points de Vue Initiatiques, la revue de la Grande Loge de France, se changer n’est pas devenir individualiste ou (et) égoïste.

 

Leïla Slimani met l’accent sur la dématérialisation des rapports humains, favorisée par l’invasion du numérique dans nos habitudes, dans un monde dit de l’information et de la communication on se parle de moins en moins, on ne se rencontre plus, on s’envoie des mails et des texto, elle écrit :

 

« Au-delà de ses objectifs où des idées politiques qu’il charrie, le mouvement des gilets jaunes est une forme de résistance à l’apathie, une profession de foi dans le collectif. »

 

Cela me rappelle la résistance des Bretons de Plogoff quand l’état voulait implanter une centrale nucléaire sur le site de la Pointe du Raz dans le Finistère, subitement les gens se sont mis à se parler. Ils ont retrouvé ce que l’on qualifie de joie d’être, de joie d’être ensemble, loin du vide de l’individualisme. Ce qui explique l’incompréhension, et jusqu’à l’abscense de cohérence dans les revendications. La joie d’être ensemble, de pouvoir se parler, a dépassé les préoccupations immédiates. Y’a de la joie sur les barricades et sur les ronds-points ! 

C’est désarmant et incompréhensible, d’où des questions sans réponses et finalement une incompréhension, mais enfin que veulent-ils !

 

 

 

Et si simplement ils aspiraient à êtres. Cela répond à une ambition maçonnique : deviens ce que tu es !

 

Hélas de l’indignation on est passé à la révolte et de la révolte à la violence, à la casse et à la récupération.

 

En mai 68 la révolte étudiante existentielle a été récupérée par les syndicats et le monde ouvrier, on a soigné la fracture et les blessures de l’esprit, de l’indifférence par une augmentation massive du niveau de vie. Toute similitude  avec le traitement des revendications des gilets jaunes est bien sûr parfaitement erronée. Maintenant on débat de tout et de rien avec tout le monde, comme si il n’y avait plus de représentants élus, ni corps intermédiaires, le dialogue direct veut nous faire croire que nous sommes experts en tout.

 

La perte de confiance dans toutes les institutions organise le chaos et fait le terreau des extrémistes et des nihilistes. Leïla Slimani termine son article ainsi :

 

« Dès que le collectif devient une force d’oppression, dès qu’il désigne des ennemis de classe, de gènes, des collabos, dès qu’il considère la mesure comme une lâcheté, le doute comme du confort bourgeois, il devient à mes yeux source d’inquiétude bien plus que de joie. »

 

 

 

Alors que faire, pourquoi ne pas oser la sapienceoser l’initiatique comme audace pour devenir ce que l’on peut oser espérer être. (Texte de Points de Vue Initiatiques N°193). La franc-maçonnerie n’a pas pour but de gérer la société, elle ne proposera pas une augmentation du SMIG, mais une augmentation de l’humain, de lui donner, sa juste place de faire en sorte que sa dignité  lui soit restituée. Dans nos loges on donne sans ostentation, pas seulement des métaux, mais de l’espérance. On ne prétend pas tout savoir, on respecte les différences, on apprend à vivre avec les autres, dans un cadre collectif. On ne débat pas pour se mettre en valeur, on écoute d’abord.

Mona Ouzouf

 

Mona Ouzouf l’historienne spécialiste de la révolution française, éclaire également ce mouvement de société, en s’inspirant des lumières du passé, elle nous rapporte des propos qui pourraient paraître désuets, par exemple ceux que tenait Michelet  au sujet de la guerre de Vendée considérée parfois comme une jacquerie, Michelet disait à peu près: 

 

« Par son terroir boueux, l’homme du bocage est claquemuré entre des haies, ne voit rien au-delà, engoncé dans la boue. La particularité ne peut être que gluante. Voilà qui en dit long sur l’arrogance républicaine. »

 

Les lumières mêmes parfois, faisaient preuve d’une certaine obscurité, comme quand Condorcet parlait d’arracher la population aux terroirs gluants. L’arrogance n’a pas d’âge ! Nos agriculteurs et nos éleveurs ne sont pas loin encore d’êtres abandonnés à ses terroirs gluants, c’est oublier qu’il font bien plus que de nous nous nourrir, ils font vivre nos territoires, on ne vend pas ou peu de drogue dans nos campagnes, on ne brûle pas les voitures de nos voisins, on ne bouscule pas avec des patinettes les personnes sur les trottoirs, on n’a pas la wifi partout, on se parle encore. Entendez-vous dans nos campagnes...

 

Il faut, comme dans nos loges mettre l’humain en avant, au centre de nos préoccupations, que chacun trouve sa place et sa dignité dans la société, pour que la joie soit dans les cœurs !

 

                                                                                               Jean-François.

Leïla Slimani, est née le 03 octobre 1981 à Rabat Maroc, elle est une journaliste et écrivaine Franco-Marocaine. Elle à natamment reçu le Prix Goncourt 2016 pour son 2ème roman « Chanson douce »

 

 

Mona Ouzouf, est née Mona, Annig Sohier le 24 février 1931 à Lannilis Finistère, elle est une historienne et philosophe française. Elle est directrice de recherche émérite à l’école des Hautes Etudes en Sciences Sociales et spécialiste de l’éducation et de la Révolution française.

 

Source : Wikipédia ou voir leurs biographies complètes.

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C
Bravo pour les commentaires particulièrement bien exprimés, une fois de plus ce ne sont que des constats, des encouragements,des mots, mais revenons aux faits, à la réalité, celle des solutions!!!!! Mais lesquelles??? par qui????A chacun de nous, en dehors du constat, la question est posée: que puis-je faire?Brailler autour d'un rond-point???Chacun y exprime ses angoisses, mais pas les solutions !!!!Les dirigeants de tous les pays, montrent leur incapacité à faire émerger leur pays de l'insécurité sociale, pour certains,ils ne pensent qu'a fourbir des armes de destruction massives, d'autres entretiennent des guerres larvées, nous constatons: la renaissance des haines raciales et religieuses, à l'image des horreurs commises lors du dernier conflit géré et organisé par fou!!!Et, il n'était pas le seul!!!!!!<br /> Alors, tâchons de brailler de façon constructive, mais avec quels arguments????Que la joie soit dans les cœurs, ce n'est qu'un vœu pieux, pour qu'elle le soit, il faut au préalable avoir trouvé les hommes capables d'innovations,afin de maitriser en efficacité tous les besoins humains et préserver notre terre de la consommation abusive et destructrice de ses réserves naturelles.<br /> Claudius
Répondre
J
Mon Cher Claudius merci pour ce commentaire pragmatique. Concernant la joie dans les coeurs il y a bien sûr un rapport avec le titre de la Chronique de Leïla Slimani<br /> Jean-François