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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry Bernard Rio
RECENSION : UN DIEU SAUVAGE

RECENSION : UN DIEU SAUVAGE de Bernard Rio

 

 

Quel étrange roman que ce dernier livre de Bernard Rio. Ce journaliste écrivain alterne ses publications entre des guides sur les chemins de France en général et sur sa Bretagne natale en particulier. Sa culture celtique transparaît dans ses itinéraires initiatiques, dans les « Masques Irlandais », « l’Histoire secrète des Druides » ou encore dans « Marcher » que j’ai particulièrement aimé, une invitation à prendre, et à apprendre son chemin initiatique et spirituel en contact avec la nature, un cheminement intérieur avec des mots ciselés, qui pénètrent l’esprit et imprègnent l’âme jusqu’à son élévation.

 

Avec son dernier roman « Un dieu sauvage » dont je viens de refermer la dernière page, je me demande quelle puce à bien pu le piquer, sans nul doute la puce électronique greffée dans l’auriculaire des personnages de son roman, des gens d’en bas, sous contrôle des gens d’en haut. Une sorte d’application dont nous sommes friands, une surveillance soft de toutes nos activités au bénéfice de notre sécurité en rognant sur nos libertés. Voilà le monde de ce roman, de notre réalité future, bracelets électroniques pour les uns et puces électroniques pour les autres.

 

Bernard Rio déclare avoir écrit ce roman avant le premier confinement, prémonitoire donc ? Il nous invite à un voyage dans notre monde, dans le monde d’après, avec la nostalgie du monde d’avant ? Dans tous les cas l’on sort mal à l’aise de la lecture de ce roman, mais aussi avec une lueur d’espoir, l’apocalypse n’est pas que la fin du monde, mais la révélation d’un monde nouveau. L’on distingue la lumière dans les ténèbres de la forêt, la lueur qui transperce les arbres de la photo en première de couverture du roman en est l’image, l’ombre est nécessaire à la venue de la lumière.

 

Dans la ville imaginaire du roman des scènes d’apocalypses, de révoltes apparaissent les « prêcheurs » de la ville d’en haut semblent perdre leur contrôle sur la ville d’en bas. Il se passe des choses étranges, des morts suspectes par exemple « Elle serait décédée en parfaite santé. »

Un simple orage peut détruire une centrale électrique, et les lumières artificielles s’éteignent, disparaissent.

 

En fin de roman le voyage vers l’île des femmes est peut-être la nostalgie de l’éternel retour de l’auteur sur son île d’Avalon ou pousse l’arbre de la connaissance, rempli des pommes des Druides. Il écrit parlant des femmes qui sont les personnages centraux du roman : « Elles avaient refermé les portes de leurs loges. Tout ce qu’elles n’avaient pas vu dans leurs vies de composition, elles le découvraient ici : une bonté et une beauté premières. »

 

Avant de découvrir l’épilogue du roman, il vous faudra suivre ces femmes d’avenir, révoltées qui sont tisseuses, bibliothécaires, thérapeutes du corps et de l’esprit. Elles se battent contre les prêcheurs d’en haut. Quand ceux-ci « décrétèrent que le plus grand malheur de l’homme était de savoir. Il valait mieux pour son bonheur oublier la civilisation du livre, ce qui avait été enseigné et qui encombrait l’esprit (…) L’homme était poussière. Le peuple insensé ne lisait plus. Il ne voulait plus lire et, c’était mieux ainsi. »

 

Prémonitoire, nous savons depuis quelques jours que les livres ne font pas partie des choses essentielles, la fermeture des bibliothèques et des librairies est donc sans incidence pour notre santé mentale, au contraire !

 

Prémonitions encore dans cette cité d’en haut : « Le système était réputé sans faille (le meilleur système de santé au monde) L’histoire donnait raison aux vainqueurs et condamnait les vaincus. La vérité coïncidait avec le bien. C’était écrit. C’était comme cela et pas autrement. (….) L’oisiveté de l’été avait été balayée par une fébrilité des hommes toussaient et crachaient sans retenues. »

 

Il y a bien des choses à voir derrière les voiles, et les masques mais le docteur du roman : « …ne pouvait, cependant, pas rapporter en haut lieu une nouvelle manifestation qui lui échappait sans compromettre sa carrière. Cela aurait sous-entendu qu’il ne maitrisait pas la situation… »

 

Toutes les similitudes avec ce que nous vivons réellement sont réelles, mais il ne s’agit pas d’un essai, mais d’un roman ouf !

 

Déclaration : « Ton indépendance est un privilège dont nous sommes dépourvus à Albe.

Mon indépendance ?

Oui ta manière de préférer la liberté individuelle à l’institution commune. Je vous laisse votre propre liberté d’interprétation »

 

Je vous laisse aussi, à votre propre réflexion, à votre liberté d’interprétation. Attention de ne pas confondre le collectif avec une institution qui pour être respectée doit résoudre la difficile équation de l’équilibre entre le collectif et l’individuel, face à l’individualisme je dirais bon courage !

 

Un dernier conseil lisez ce livre, mais ne vous précipitez pas chez Amazon, ils ont assez, trop de clients, pensez à votre libraire habituel, un simple mail, un simple appel téléphonique chez lui il vous procurera ce livre et d’autres, ils sont des choses essentielles, nous ne sommes pas faits que de matière, de chair malléable.

 

Jean-François Guerry.

 

Un dieu sauvage de Bernard Rio Prix 18 € - sur 204 Pages.

Éditions Coop Breizh – ZA Kerangwenn 29540 Spézet

www.coop-breizh.fr  

NOTE ÉDITEUR

 

UN DIEU SAUVAGE

Le nouveau roman de Bernard RIO.

Dans une société où tout désordre est interdit, chacun est surveillé dans ses faits et gestes par un réseau de caméras et une puce électronique placée dans l’auriculaire. Mais des événements viennent troubler l’apparente tranquillité de deux cités. Un mystérieux inconnu est soupçonné être l’auteur de plusieurs assassinats.

 

Plus d'informations

Il y a les gens d’En-Bas qui vivent à Létavie, le port des Frontières Maritimes, les gens d’En-Haut à Albe, la ville des Terres Intérieures, et le gouvernement des Prêcheurs dans la capitale Urbi. Dans une société où tout désordre est interdit, chacun est surveillé dans ses faits et gestes par un réseau de caméras et une puce électronique placée dans l’auriculaire. Mais des événements viennent troubler l’apparente tranquillité des deux cités. Un mystérieux inconnu est soupçonné être l’auteur de plusieurs assassinats.

Quatre femmes, Senta la tisseuse, Beara l’aubergiste, Andarta la bibliothécaire et Mata le médecin voient dans ces phénomènes, qui perturbent l’ordre et la morale, des signes de liberté. Elles transgressent alors les interdits et se lancent à la poursuite de l’inconnu tandis que les prêcheurs contrôlent de moins en moins la situation. Trois hommes : le cavalier inconnu, le docteur Rodati et le professeur Namanto interviennent dans le cours des événements, devenant chacun à sa manière un fauteur de troubles, le premier agissant sciemment dans l’ombre, le second inconsciemment à son poste officiel et le troisième par orgueil. 

Du monde planifié des Prêcheurs va naître le chaos. La confusion se généralise à l’image du docteur Rodati qui perd la raison et va prôner la contrition en dénonçant le vice infestant la société. La révolte solitaire d’une femme devient universelle. Au sentiment de l’absurde d’une situation succèdent les temps de la rébellion, de la mort puis de la renaissance.

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• Plongeant le lecteur dans un univers fantastique, le récit revisite les mythes antiques tout en s’inscrivant dans une ré-flexion contemporaine : le devenir de l’homme dans un monde totalitaire et ses capacités de survie, d’évasion et de liberté. 

• Le récit, écrit avant la crise sanitaire du coronavirus, contient des correspondances avec la situation et l’instauration de plusieurs mesures politiques coercitives ou expérimentations, par exemple le choix du nouveau comité de chercheurs et de médecins nommés par le gouvernement français, baptisé Care, dont le but est de «réfléchir à une stratégie numérique d’identification des personnes» le 24 mars 2020. 

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L’ auteur :

Bernard Rio mène double carrière d’écrivain et de journaliste. Il a été couronné par plusieurs prix littéraires pour ses essais historiques et ethnologiques, notamment Voyage dans l’au-delà : les Bretons et la mort en 2013, et Pélerins sur les chemins du Tro Breiz en 2016. Il est l’auteur des romans Le voyage de Mortimer et Les masques irlandais publiés aux éditions Balland en 2017 et 2018. Chez Coop Breizh : Fontaine de Bretagne, 2008, Le cul bénit, 2013, Mystères de Bretagne, 2018... et tout récemment 1200 lieux de légende en Bretagne.

Bernard Rio

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RECENSION : UN DIEU SAUVAGE
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