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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
LE GARDIEN DE LA TOUR - PART- II- : Symbolisme de la Construction

LE GARDIEN DE LA TOUR – PART- II- : Le Symbolisme de la Construction…

 

« C’est la révolte seule, la révolte même qui est créatrice   de lumière. »

                  André Breton. Arcane 17. Fragment.

 

C’est à une révolution, une révélation que nous convie l’observation des images des arcanes du Tarot. Les images symboliques, tracent pour le voyageur les étapes de son chemin initiatique. Le voyageur est « Le Mat », le Jacquet, l’initié baguette de roseau en main, bissac sur l’épaule, il suit l’étoile, retourne vers l’humus originel, vers le compost, il est sur le « Camino » qui le mène à Compostelle, la cité radieuse de lumière.

D’arcane en arcane de « La mort symbolique » jusqu’au « Soleil » degré après degré jusqu’à la « justice » et « l’amour ».

Toute correspondance avec le parcours initiatique du Franc-Maçon n’est bien sûr qu’un pur hasard, ou peut être une coïncidence, c’est-à-dire une rencontre fortuite ou pas.

 

Le chemin qui mène le profane à la porte du temple est aussi la coïncidence de sa rencontre avec son parrain, ou une connivence. Dans pour un tracé de vie, un désir de connaissance, comme le jacquet qui emprunte le Camino pour aller plus loin, plus haut.

 

Avant de développer la symbolique des arcanes et plus particulièrement celle de La Maison Dieu, je dis Maison Dieu et non la Maison de Dieu encore nommée La Tour Foudroyée. Il nous faut commencer par la Mort, la mort symbolique, initiatique.

Comme toujours c’est très tôt le matin que je commence mon travail, l’imagination, l’inspiration vient souvent après la nuit. Après l’observation de la voûte étoilée. Aujourd’hui je me souviens du jour où mon parrain avec un air de complice, me donna à lire « Les étoiles de Compostelle » de Henri Vincenot l’édition de 1982, depuis jaunie, écornée, usée par mes lectures successives, tout au long de mon parcours maçonnique.

En voici quelques extraits, un au début et deux autres à la fin du livre :

« - Quoi que tu vois ? Lui demanda le Trébulot qui piétinait sur ses talons.

Jehan Tonnerre ne répondit pas. Les yeux plissés quand le soleil dardait à pic, étant au zénith, il regardait

  • Alors quoi que tu vois ? Répéta le Trébulot qui s’impatientait.
  • Je vois ce que tu vois, tu n’as qu’à regarder ! »   

Cet extrait se situe au deuxième paragraphe du livre. Quand le livre est ouvert, quand le soleil est au zénith à midi plein. J’avoue

Qu’il y a quelques trente-quatre ans maintenant j’étais comme Trébulot je ne voyais pas grand-chose, sinon les apparences des choses.

 

Et à la fin du livre, avant de le refermer :

« Laisse les moines. Ils y viendront bien sûr sous notre voûte, pour parler du Charpentier d’amour, et de partage. Nous le souhaitons de tout notre cœur. Pourvu seulement qu’ils en parlent bien et qu’ils ne l’accaparent pas en en faisant un piètre usage…Ils feront le banquet communiel, en souvenir du dernier repas du Charpentier. Ils y distribueront, le Pain et le Vin de la Vie. Tant mieux ! C’est indispensable ! Mais nous nous construirons le…. Il s’arrêta et se souvint de son serment :

  • Je ne peux pas t’en dire plus, j’ai promis, je me suis consacré au Grand Œuvre. »

 

Depuis ces trente-quatre dernières années, les étoiles de Compostelle m’ont toujours accompagné.

 

Je finirais par cette citation qui est la dernière phrase du livre :

 

« ET, sur la poussière du chemin, il lui dessina une spirale : celle qu’il avait trouvée, un jour en démultipliant à l’infini, le rectangle d’or. »

 

Avant de suivre cette spirale ascendante qui traverse les images des arcanes du Tarot, je tiens à préciser que je me réfère au Tarot de Marseille en priorité et à celui de José Bonifacio ensuite ce dernier est un Tarot initiatique en quête de la Parole perdue, il diffère quelque peu de celui de Marseille dans la numérotation de ses arcanes, le premier numéro étant le Fou et le numéro deux le Magicien, ainsi La Tour Foudroyée se trouvera prendre la dix-septième place.

Pour moi comme dans toutes les initiations le commencement, fût la fin, La Mort, la descente dans le cabinet noir, la Mort symbolique, initiatique avec l’image de la faux qui coupe la tête du vieil homme, mais annonce aussi la récolte, le profane Le Mat s’est mis en chemin, il commence sa métamorphose. Il meurt pour renaître, car rien ne meurt tout se transforme, se régénère.

Le nouvel homme recevra bientôt les outils de la construction, c’est l’image du Bateleur avec son bâton magique, il va créer le nouveau monde celui de l’intérieur. L’arcane de la mort ne porte pas de nom car elle symbolise le départ d’un nouveau cycle de construction.

L’initié voit le temps qui s’écoule dans le sablier, il sait déjà intuitivement que ce qui est en haut est semblable à ce qui est en bas, il est temps d’agir, il faut que le changement s’opère, qu’il revienne à l’original. Il faut que les deux principes le féminin et le masculin se réunissent dans l’un, l’unique au terme d’une succession de morts et de renaissances. Le profane lui trop attaché aux biens matériels refusent leur perte, la mort. Qu’il croit comme définitive. Il refuse toute destruction, donc toute reconstruction de lui-même. Incapable de regarder au centre de lui-même, il se recouvre avec les pelures des apparences.

L’arcane de La Tempérance me fait penser à l’apprenti, qui bouillonne de vie, impatient de se lancer sur le chemin, il devra d’abord trouver une forme d’harmonie, reposer son esprit assis au nord sous la Lune croissante, dans une faible lumière reçue par communication des Maîtres. Dans le silence et dans l’écoute il s’efforce de maîtriser sa parole, il tourne sept fois sa langue dans sa bouche, et s’aperçoit qu’il ne peut rien dire, sa main bloque sa gorge. Ce qu’il prenait pour un bouillonnement en lui avec la pâle lueur de la Lune, n’est que l’eau tiède d’une nuit d’été. Alors il pose ses mains sur ses genoux, en silence il écoute, il entre en harmonie avec ses frères et reçoit les bienfaits de la connaissance.

 

L’arcane du Diable sorti de la pénombre, l’initié va vers la Lumière en suivant l’étoile, il aspire à devenir maître, le soleil qui l’éclaire, s’il veut brûler les étapes, il se brûle les ailes tel Icare, il ne peut pas encore supporter la Grande Lumière, il est ébloui par son ego, ses passions, ses plaisirs, il n’a pas réaliser son chef d’œuvre, il prétend tout savoir, tout connaître s’impatiente, il confond savoirs et Connaissance, ce n’est qu’un mauvais Compagnon plongé dans l’orgueil et l’ignorance.

Le bon compagnon lui à appris à maitriser les forces du mal. Il ne confond pas la matière et l’esprit, l’avoir et l’être. Il voit l’étoile flamboyante dans le ciel et il regarde en son centre la lettre G.

 

Nous avançons nous voilà bientôt à pied d’œuvre, au pied de la Tour foudroyée ou de la Maison Dieu…Tout cela n’est peut-être qu’élucubrations allez savoir !

 

Jean-François Guerry.

 

 

À SUIVRE … Le Gardien de la Tour- PART-III-:Symbolisme du Terrestre au Céleste.

LE GARDIEN DE LA TOUR - PART- II- : Symbolisme de la Construction
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