SURRÉALISME : RECONNECTER L’HOMME À SON INTÉRIORITÉ. Part -I-.

SURRÉALISME : RECONNECTER L’HOMME À SON INTÉRIORITÉ. Part -I-.

La sortie récente du livre de Patrick Lepetit – Surréalistes et Alchimistes – Chemins Croisés, présenté lors d’une récente conférence le 25 mars 2023 (Tenue blanche ouverte) à la Loge THEBAH membre de la Grande Loge de France. A réactivé la flamme de mon intérêt pour le Surréalisme, flamme allumée par Charles-Bernard Jameux poète, écrivain, historien de la Franc-maçonnerie dont la thèse sur l’histoire de la Franc-maçonnerie spéculative fait référence sur notre continent et même aux États-Unis où ses deux ouvrages écrits après plus de 30 années d’études sont aussi publiés en anglais. Il s’agit de L’art de la mémoire et la formation du symbolisme maçonnique et de Franc-maçonnerie : temps, mémoire, symboles chez Dervy Éditions de 2014 à 2017 ouvrages sans équivalents sérieux à ce jour. Mais aujourd’hui ce qui m’intéresse plus particulièrement, c’est que Charles-Bernard Jameux reste un des derniers Surréalistes du mouvement d’André Breton, après avoir quitté ce mouvement il s’est semble-t-il naturellement fait initier à la Grande Loge de France dont il est encore membre à ce jour et où il a occupé de hautes fonctions et responsabilités. Patrick Lepetit, qui s’intéresse aux analogies entre le Surréalisme et l’ésotérisme, nous permet avec son dernier ouvrage, d’ouvrir une porte dans cette grande maison qu’est la Franc-maçonnerie qui a accueillie tant de pensées et traditions. Avant la recension complète de son livre, je vous propose un retour vers ce qu’est le Surréalisme, ce qui le caractérise en tant que mouvement, une exploration forcément superficielle, que les lecteurs pourront enrichir par leurs lectures personnelles. Ensuite de regarder les éventuelles analogies globales (avec humilité) que je discerne entre ce mouvement et la Franc-maçonnerie.

Caractéristiques du Surréalisme –

L’on peut parler d’un mouvement à la fois intellectuel, littéraire, artistique touchant à plusieurs domaines. La littérature, la poésie, la peinture, l’architecture tous les arts en général. Son but libérer l’esprit de toutes les bornes qui le limite, jusqu’à aller au-delà de la raison. Libérer en quelque sorte l’inconscient (influence freudienne). Par exemple dans le domaine de l’écriture le Surréalisme prône l’écriture automatique, écrire les mots comme ils viennent à l’esprit, sans corrections. Il y a comme une sorte de libération vers une réalité supérieure, un principe supérieur.

Le mouvement d’André Breton

C’est l’écrivain, poète André Breton (1896-1966) qui fût la figure emblématique du Mouvement Surréaliste. C’est après un passage par le Dadaïsme et la présentation que lui fit Philippe Soupault de Isidore Lucien Ducasse alias le Comte de Lautréamont poète auteur des Chants de Maldoror, que fût signé l’acte de naissance de son mouvement. Le premier écrit remarqué fût Les Champs Magnétiques co-signé avec Philippe Soupault en 1919. L’imaginaire était enfin libéré, un écrit sans correction. Le contraire d’une écriture facile, l’obligation d’une tension intense de l’esprit. En 1924, le mouvement atteint une certaine maturité André Breton écrit son premier Manifeste du Surréalisme. Il définit ainsi le Surréalisme : « Un automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de tout autre manière le fonctionnement réel de la pensée. » En quelque sorte se mettre son esprit dans un état de veille permanent, consciemment ou inconsciemment, pour qu’il soit prêt pour un élan, puis un essor de la pensée libérée du rationalisme considéré comme trop subjuguant et étouffant.

Parmi les inspirateurs d’André Breton, l’on peut citer Sade, Rimbaud, Apollinaire, Mallarmé et bien sûr Lautréamont. Le mouvement rallia un nombre considérable d’écrivains comme Éluard, Aragon, Artaud, Desnos, Queneau, Vitrac et bien sûr Soupault.

J’ai retenu dans le mouvement une trinité composée de trois mots : Liberté, Amour, Poésie.

Évolution du mouvement.

La période de 1924-1927 avec Éluard et Aragon, André Breton est adhérent au Parti Communiste, il s’en détachera ensuite en 1929 il publie le second manifeste du Surréalisme en se rapprochant de René Char et Francis Ponge se rapprochant peu à peu de l’anarchisme libertaire. De cette bouilloire spirituelle naît la pensée d’une citoyenneté mondiale auteur des années 1948. Décidemment le Surréalisme inspire on trouve sa trace dans les arts : architecture, sculpture, peinture. J’ai noté par exemple que William Blake peintre du romantisme anglais à l’imagination fécondante et connu des Francs-maçons en particulier pour ses représentations du Grand Architecte ou Géomètre de l’Univers pourrait être vu comme un des précurseurs des peintres surréalistes comme Joan Mirò, Yves Tanguy, René Magritte, Salvador Dali ou le sculpteur Alberto Giacometti.

Les traces du Surréalisme

Toutes ces traces du Surréalisme au-delà du fantastique, du symbolisme, de l’allégorie et des mythes. Un chemin, puis des ponts se dessinent entre le Surréalisme et la Franc-maçonnerie spéculative sans doute d’une manière inconsciente, un peu en rapport avec la psychologie des profondeurs de Jung. Il n’est pas étonnant dès lors de retrouver dans les loges maçonniques des anciens du mouvement Surréaliste c’est par exemple le cas à la Grande Loge de France. L’art de la mémoire si cher par exemple à Charles-Bernard Jameux avant qu’il n’entame ses travaux sur l’histoire de la Franc-maçonnerie fût-il un moteur intérieur ?  Une chose me semble sûre le Surréalisme comme l’initiation maçonnique permet libérer son esprit de toutes contraintes, d’aller au-delà des apparences, de vouer son esprit à l’amour de la liberté, oser rapprocher les contraires déchaîner une folie créatrice dès lors rien de surprenant dans cette affirmation de Paul Éluard : « La Terre est bleue comme une orange ». Ainsi changer sa vie, pour changer la vie, changer le monde par la grâce de l’art. Imaginer sans limites et diviniser l’amour humain. Quelle quête !!!

Jean-François GUERRY

À SUIVRE :   

Patrick Lepetit un constructeur du pont entre ésotérisme et surréalisme.

Il prolonge son œuvre avec son dernier ouvrage : SURRÉALISTES et ALCHIMISTES Édité chez Selena éditions.

Quatrième de couverture

Auteur du livre Le Surréalisme, parcours souterrain, Patrick Lepetit étudie depuis longtemps les rapports profonds qui unissent surréalisme et ésotérisme. Avec Surréalistes et alchimistes, chemins croisés, il se penche, de manière inédite et en s’appuyant sur des documents rares ou jamais publiés auparavant, sur les liens qu’après Rimbaud, certains des amis ou compagnons de route d’André Breton ont établi entre littérature et alchimie dès les origines du mouvement et jusque dans l’après-guerre. Il met aussi en évidence l’influence parfois déterminante sur leurs recherches poétiques et sur leurs œuvres des travaux alchimiques, spéculatifs aussi bien qu’opératifs, auxquels se sont livrés ces hommes et femmes discrets, férus d’hermétisme et proches d’Eugène Canseliet, le disciple du mystérieux auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales, Fulcanelli.

Biographie de l'auteur

PATRICK LEPETIT est, avec ses deux premiers essais, Surréalisme et ésotérisme (Rafael de Surtis, 2008) et Le Surréalisme, Parcours sou- terrain (Dervy, 2012 - Prix 2012 de l’Institut Maçonnique de France, catégorie Symbolisme), l’un des tout premiers à avoir montré l’in- fluence déterminante d’un ésotérisme à champ très large, hérité des symbolistes, des romantiques, voire même, au-delà, des Illuministes de la fin du XVIIIe siècle et des grands « inspirés » de toutes les époques, dans la formation de la pensée des surréalistes, André Bre- ton en tête. Après avoir consacré un petit ouvrage, Farder la nuit : Yves Elléouët, à l’œuvre du gendre de l’auteur des Manifestes, il s’attache en pionnier, dans La Tête d’Ogmius, Surréalisme et mythes celtiques (Edi- tions des Montagnes Noires, 2021- Lauréat 2020 de la Bourse Sarane Alexandrian décernée par la Société des Gens de Lettres), à explorer les multiples liens qui unissent la plupart des surréalistes français et anglo-saxons à la Celtie tout entière et à ses récits fondateurs, souvent transmis par la tradition orale.

Les expositions en résumé :

Maison Rignault

Aspects de l'alchimie Traditionnelle - René Alleau, Rêveur définitif

René Alleau, Salomon Trismosin, Basile Valentin , Duchanteau, Pierre Jahan, Jean-Julien Champagne, Eugène Canseliet, Salvador Dali...

Maison André Breton

Alchimie ou l’art de « prendre sur toutes choses une revanche eclatante »

Victor Brauner, Jacques Hérold, Toyen, Fleury Joseph Crépin, Roberto Matta, Jorge Camacho, Bernard Roger, Elie charles Flamand, René Guy Doumayrou, Mimi Parent, Roland Sig, Ghérasim Luca, Marcel Duchamp, Leonora Carrington, Larry Jordan, Philippe Audoin, Martin Stejskal, Jan Svankmajer, Eva Svankmajerova, Jacques Lacomblez, André Breton...

Maison Lespagnol

Rebis

Aurélie Aura, Cédric De Batz, Michel Cadière, Obéline Flamand, Christian Gabriel/le Guez ricord, Patrick Lepetit,  Susan Mende, Olivier Orus, Benoît Pingeot, Yves Reynier.

maison de la Fourdonne

Tarot

Serge Pey

Cabinet alchimique du château de Cénevières

Memoria rediviva

Yoan Armand Gil

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