Publié le 24 Octobre 2023 par Jean-François Guerry

LE LABYRINTHE DE LA MARELLE- Part I

LE LABYRINTHE DE LA MARELLE- Part I

Il marchait d’un pas hésitant, un pied nu sur le sol, le regard tourné vers l’Orient comme à la recherche du Paradis perdu. Puis il fit un pas de côté, puis un deuxième pas de côté dans l’autre direction il revint finalement au centre main sur droite sur le cœur, l’autre tournée vers le soleil. Puis il plongea dans la nuit à nouveau, il leva un pied comme pour enjamber les ténèbres et puis l’autre, il montait les barreaux de l’échelle mystérieuse, cherchant à pénétrer dans l’au-delà, l’autre monde, ce monde plus loin, plus haut, infini et absolu.

Un monde intérieur accessible passage après passage. Tel le bateleur de l’image il marchait à cloche-pied, en fait il ne savait pas où mettre ses pieds. Suspendu par un pied comme le pendu l’arcane douze. Il retomberait bientôt sur ses deux pieds en route vers son destin. Il était comme Jacob menant son combat intérieur contre lui-même. Il a lutté avec Dieu et avec les hommes et l’a emporté son nom sera Israël. Si Dieu me garde sur le chemin où je marche. Genèse 28-20.

Celui qui progresse sur la Marelle est un combattant boiteux qui se dirige vers le Divin Paradis. Mais la route est longue semée d’embûches et de mauvaises rencontres. Pour avancer sur la Marelle il lui faut un jeton (Merullus en latin jeton d’or). Ce jeton en or, si l’on en fait bon usage il peut mener vers le Paradis, dans le cas contraire nous irons en enfer ! Nous nous rappelons qu’il est dit à l’initier de faire bon usage des métaux qui lui sont confiés.

Les Marelles sont t’elles des guides des cathédrales des Temples intérieurs ? La Marelle dessine un chemin qui va de l’extérieur vers l’intérieur, à la phase ultime du dessin l’on voit soit la Lune soit le Paradis. Le joueur parvenu au Paradis ne marche plus à cloche-pied mais sur ses deux pieds bien collés au sol pour méditer. Il reçoit les forces telluriques et célestes telles les colonnes de l’entrée du Temple. Le joueur a peut-être les pieds en équerre ou même formant l’ouvert d’un compas ? La Marelle est donc un parcours mystique ? Henri Vincenot appelait la Marelle le petit labyrinthe.

« Ils montèrent toute la nef centrale, la redescendirent gravement, prirent le bas-côté nord qu’ils remontèrent, passèrent devant le chœur, où ils firent une prosternation à genoux, redescendirent le bas-côté sud, remontèrent encore une fois la nef centrale à pas très lents et s’arrêtèrent sur la croisée du transept, les yeux levés vers le fond de l’abside pendant de longs instants… »

Jean-François Guerry.

À SUIVRE…