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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
MORALE, ÉTHIQUE, VERTU !

MORALE, ÉTHIQUE, VERTU !

La morale n’est pas une branche de la philosophie, mais la philosophie première.

                                               Emmanuel Levinas- Conclusions de Totalité et infini.

 

Le triangle formé par ses trois mots ressemble à un triangle équilatéral tel que le décrit la géométrie d’Euclide, avec ses trois côtés égaux, où plutôt de même longueur. Chaque côté, n’ayant pas la même densité, comme dans la devise républicaine, on commence par la liberté de la morale, l’éthique de l’égalité, et « la vertu » de la fraternité. Mais le Franc-maçon voit sans doute abusivement des triangles partout. J’aime aussi à imaginer qu’au centre de ce triangle, il y a un point unique où se trouve une harmonie, un milieu. Un endroit invisible entre l’équerre et le compas, un endroit qui lumineux qui attire le regard. Puisque l’on est dans les triangles, il paraît que le plus sublime est le triangle isocèle, nommé aussi triangle d’Or. Dans lequel le rapport de la longueur du côté double à la longueur du côté de la base est le nombre d’Or phi des grecs, nommé ainsi en mémoire du sculpteur Phidias qui décora le temple du Parthénon sur l’Acropole d’Athènes.

J’aime bien ce triangle d’or dans lequel je vois les deux jambes du compas de l’homme, plus ou moins écartées reposant sur la terre prêtes pour un voyage ou un tracé imaginaire. Au centre je vois le cœur de l’homme et au sommet à l’intersection sa tête qui tutoie les étoiles. Puisque l’on est dans le sublime, ce qui élève l’homme, ce qui le fait passer de sa position horizontale à la verticale, de l’humus qui la fait et le nourrit au spirituel qui l’anime et le dirige vers la Connaissance qui le rend plus radieux que jamais. Cette métamorphose humaine, fait appel à ses sentiments les plus élevés, éduqués et maîtrisés, à la partie la plus mystérieuse de son esprit, capable de faire de lui autre chose que de la matière et qui lui permet de marcher sur ses deux jambes sans vaciller.

Après ses deux premiers pas l’homme en fait un troisième, il se stabilise pour regarder autour de lui après avoir découvert le meilleur de lui-même, il part à la conquête du monde par cinq pas, puis peut-être sept pas et plus. Une marche qui s’allonge, demande des étapes, des retours, des repos, mais qui ne s’interrompt qu’avec un ultime pas au-delà de l’horizon terrestre. Cette procession, ses pas multipliés prend l’allure d’une ascension solennelle spirituelle. Nos corps transportés sont de plus en plus légers et nos cœurs grandissent de plus en plus, les chemins qui étaient tortueux, sinueux deviennent de plus en plus droits. Une voie royale sur laquelle nous sommes guidés par l’œil et l’intelligence du cœur. Notre regard convertit ne voit plus les mêmes choses, ou les choses de la même manière pour plus précis, nous passons du visible à l’invisible, ce qui nous semblait loin, trop loin se rapproche de nous, devient plus présent plus réel et nous oblige. C’est à cette lente procession que nous invitent nos Sœurs et nos Frères quand ils nous tendent leurs mains fraternelles. C’est l’initiation maçonnique.

À propos de la philosophie Ludwig Wittgenstein disait : « La philosophie n’est pas une doctrine mais une activité. » Un de mes Frères J. H dit : « La Franc-maçonnerie n’est pas une école de pensée, mais une école à penser. » Nous pouvons rajouter que cette école à penser nécessite une activité, et que cette activité est la pratique d’une morale, qu’à titre personnelle l’on peut qualifier d’éthique, dans une morale universelle commune à tous les hommes de bonne volonté et libres. Cette éthique est peut-être une forme d’aristocratie de la morale commune, ou une morale qui permet de vivre dans une société particulière, l’éthique permettant la construction du lien social. Les deux morale universelle et éthique exigent la pratique des vertus à hauteur d’homme, sans rien de trop, se défiant de l’hubris qui guette toujours. Cette pratique des vertus, exigeante pour nous-mêmes, n’est possible qu’avec l’aide de nos Sœurs et nos Frères, ils nous aident à gravir les marches qu’ils ont montés avant-nous, ils nous aident à acquérir notre liberté de penser par leurs encouragements, leur tolérance sans faiblesse.

LES VERTUS

La Franc-maçonnerie a pour devise, la devise républicaine qui initie la liberté de penser, c’est aussi avec la liberté que commence la morale. Cette volonté du faire le bien, le beau, ce qui au fond de nous, nous semble juste. Cette morale qui parle à notre conscience profonde et nous guide vers le bien, pour peu que nous soyons préparés, réceptifs. Le premier pas, nous guide vers le cabinet de réflexion, pour une visite à l’intérieur de nous-mêmes, un inventaire. Nous sommes venus dans ce cabinet noir de notre propre volonté, poussé par le désir, par notre raison pas par hasard. Nous ne sommes pas venus pour briller vis-à-vis des autres, mais pour nous confronter à notre être, à notre vécu. Là, nous déposons tous les masques de nos apparences devenus dérisoires. Face à nous-même dépouillé, paradoxalement nous pressentons que nous allons découvrir je ne sais quelle richesse inconnue. Les paroles de vérité qui sont notre dignité, dans ce regard de soi à soi, ce face à face. Rien d’extérieur ne guide notre main, pour écrire notre testament, seul notre esprit parle en nous, ce ne sont parfois que quelques mots, quelques balbutiements de notre vérité. À ce moment-là, c’est notre esprit tout court, seul qui parle en nous. Cet esprit comme le dit Spinoza qui nous fait « Bien faire et se tenir en joie », parce qu’il est libre, libéré. Je sais dès lors, à cet instant dans la profondeur de ce cabinet noir, ce que je dois écrire, ce que je me dois d’écrire, ce que je dois faire moi. Je suis séparé des autres, capable de régler mes problèmes en me regardant dans le miroir. Le triangle, morale, éthique, vertu commence à naître grâce à ma raison. C’est ce que E. Kant a démontré : « L’état moral, qui convient à l’homme et où il peut toujours demeurer, c’est la vertu, c’est-à-dire la moralité dans la lutte,… » À cet instant, je change, je sors de l’enfance de l’inconséquence, je mûris, je me construis imperceptiblement encore. Mais déjà, je trouve les réponses à ma question que dois-je faire ? La règle d’or associée au sublime triangle dit à ma conscience : Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent. Immédiatement l’on peut trembler de doute, en suis-je capable ? Suis-je capable de vivre cette morale, suis-je capable d’être ainsi désormais ? Même après de longues années de pratique et d’ascèse maçonnique, les mêmes questions restent posées à l’homme sincère, qui ne peut que répondre, j’essaye, je me répare, si je ne puis totalement me reconstruire, je suis sur le chantier du matin au soir car le temps presse. La pratique de la morale universelle, de l’éthique personnelle et des vertus est un chemin vers un but inatteignable, avoir l’humilité de le reconnaître est déjà un grand pas.

Une manière d’essayer d’atteindre ce but, de vivre moralement bien c’est de vivre comme le dit le philosophe Alain en partie selon l’autre, plutôt que totalement Tout seul. C’est bien la spécificité de l’initiation maçonnique qui a pour fondement, pour pierre angulaire la Fraternité. On devient un peu plus vertueux, si l’on ne fait pas seulement le bien par rapport à soi, mais aussi par rapport aux autres, là est la morale et l’éthique.

Au jeune initié la Franc-maçonnerie demande de pratiquer la vertu et fuir le vice, c’est une manière de lui dire que pour mériter le nom de Frère, ses pensées et ses actions doivent se faire en référence à la morale qu’il ressent dans sa conscience. « La conscience morale effective est une conscience agissante. C’est en cela justement que consiste l’effectivité de sa moralité. »  G W F Hegel- Phénoménologie de l’esprit. Ou encore comme le dit E. Kant « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours aussi bien comme une fin et jamais comme un moyen. » E. Kant- Fondements de la Métaphysique des Mœurs.

Pratiquer la morale, avoir pour maître une éthique et préférer les vertus aux vices. C’est le seul moyen de vivre un peu mieux en harmonie avec les autres et de mettre de la joie dans tous les cœurs.

                                            Jean-François Guerry.   

MORALE, ÉTHIQUE, VERTU !

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