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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François GUERRY
LA FRATERNITÉ UNIVERSELLE

LA FRATERNITÉ UNIVERSELLE

DE LA FRATERNITÉ À LA SOLIDARITÉ – PART-II-

 

« La liberté et l’égalité sont conçues comme un cadre que la fraternité vient remplir. » Bergson.

 

Les religions du livre, et plus particulièrement le judaïsme et le christianisme ont fait de la fraternité ‘leur propriété’. Il suffit de relire la genèse sous le prisme du symbolisme, l’épisode relatant le meurtre d’Abel par son frère Caïn et cette interrogation célèbre de Caïn : « Suis-je le gardien de mon frère ? » Cette interrogation sert encore de nos jours de thème de travail dans les Loges maçonniques et dans le monde profane. Le nouveau testament avec la loi d’amour du plus humble de tous : « Aimez-vous les autres, comme je vous ai aimé ! ». Ainsi que le 5ème commandement : « Tu ne tueras point ! », fondent la fraternité humaine universelle. Cette fraternité a été et demeure un marqueur des religions jusqu’au siècle des lumières. Elle est donc une idée, un principe, ce n’est qu’au moment des révolutions de 1789 et 1848 qu’elle deviendra aussi un concept, puis un concept juridique quand elle fût associée à la liberté et l’égalité.

La fraternité a -t’elle perdue de sa force de sa puissance en passant d’une idée, d’une valeur, d’une vertu à un simple concept juridique ? Personnellement je pense que oui, elle a perdue son caractère universel. C’est un peu comme la spiritualité qui a perdu sa pureté son universalisme quand elle a été caractérisée de religieuse ou laïque, elle a été réduite, fractionnée, elle n’est plus une unique.

La fraternité associée à la loi d’amour, à la vertu de charité a perdue de sa potentialité quand elle est associée à la liberté et à l’égalité et surtout mise en troisième position ! Comment être libre, comment être l’égal de mon Frère si je ne pratique pas la fraternité ? Je ne vous rappelle pas la première lettre de Paul aux Corinthiens 13,1-3 sur la vertu de charité.

Les révolutions de 1789 et 1848 ont essayés de faire de la fraternité une question de droit, ce qui semble logique la fraternité étant inscrite au fronton de nos édifices publics. Mais comment inscrire dans une loi sociale, ce qui par nature est présent dans le cœur des hommes. Dans notre société minée par l’individualisme, il faudrait écrire partout fraternité, et pas seulement sur nos édifices publics, comme Paul Eluard l’a fait avec son poème la liberté.

Laurence Marion conseillère d’état a écrit : « Cette transcription normative a toujours été insatisfaisante, en particulier parce qu’elle conduit presqu’inévitablement à altérer l’universalité de la notion. »

À mon sens la normalisation de la fraternité amenuise sa lumière, coupe son élan son essor. On ne peut pas, on ne doit pas enfermer la fraternité dans des bornes, des normes, des lois. La fraternité qui vient du cœur de chacun, doit se traduire par des gestes, qui soient infinis et universels, parce-que la fraternité est une pratique d’humanité.

Le pape François, ne s’y est pas trompé en voulant faire vivre la fraternité, non pas en qualité de représentant unique des catholiques, mais en prenant le mot catholique dans son étymologie issue du grec ancien Khatholikós qui signifie général universel. Le pape François donc a qualifié de fraternelle l’église catholique avec son encyclique Fratelli Tutti, une profession de foi en faveur de la fraternité universelle. Il a voulu en faire un marqueur de son épiscopat en tant que représentant des fidèles catholiques prônant la paix, le dialogue interreligieux et social, mettant en exergue la vertu de charité. Faire en quelque sorte l’union fraternelle de tous les hommes autour de cette vertu. On est loin de la faiblesse d’un concept et d’un droit, on est bien au-dessus, bien plus loin…La fraternité devenant alors le ciment de l’union entre tous les hommes chère aux Francs-maçons, qui ont dans une main l’épée de justice et dans l’autre la truelle pour construire le temple spirituel où règne l’amour fraternel.

Le législateur comprenant l’importance de la fraternité a voulu la faire entrer dans la loi, même d’en faire une valeur juridique suprême constitutionnelle en 2018. En reliant la fraternité au droit d’aider autrui en toutes circonstances, je vous laisse à votre réflexion sur l’application de ce principe surtout en matière d’accueil des étrangers.

C’est ainsi, que par glissement la fraternité s’est transformée en solidarité et son caractère plus sélectif, plus profane. Dans une société devenant de plus en plus individualiste, matérialiste, comment faire que « que je sois toujours le gardien de mon frère ? ». Comment le reconnaître comme tel ? Comment respecter sa dignité ? Comment faire en sorte de passer du « Je » individuel au « Nous » collectif et universel, la Franc-Maçonnerie, modestement, humblement est peut-être une voie ?

 

                                                     Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE : De la Fraternité à Solidarité – Part- III-

PROMO PERSONNELLE AVEC MES EXCUSES.

LIRE : EXERCICES SPIRITUELS ANTIQUES ET FRANC-MAÇONNERIE. Auteur Jean-François GUERRY.

Une recension sur le livre de La Grande Loge Suisse Alpina.

Exercices Spirituels Antiques et Franc-Maçonnerie

Exercices Spirituels Antiques et Franc-Maçonnerie

Jean-François Guerry – Académie Maçonnique Provence-Éditions Ubik, Coll. l’intégrale, 2021, 154 pages, 15 €

Présentation de l’éditeur :

Les hommes cherchent à découvrir leur être intérieur. Ils recherchent la connaissance par un retour à l’essence de leur soi. Construire leur temple intérieur pour participer à la construction du monde qui les entoure, trouver leur juste place. Comment y parvenir ? La philosophie antique était theoria et praxis, elle était alors de vivre. La Franc-maçonnerie est aussi un art parfois qualifié de royal, un art qui impose de Savoir, Comprendre et Agir. L’observation de la pratique maçonnique démontre que les travaux maçonniques sont de véritables Exercices spirituels. On peut vivre sans la philosophie, comme l’on peut vivre sans la Franc-maçonnerie, mais moins bien.

Biographie de l’auteur :

Sur le plan profane : né en 1947 à Vanves, Jean-François Guerry suivra ses études à Paris puis en Bretagne pour s’orienter vers des études supérieures en Agriculture. Technicien de l’alimentation animale puis commercial dans l’industrie pharmaceutique, il créera ensuite une société immobilière spécialisée dans les transactions pharmaceutiques, société qu’il dirigera jusqu’à sa retraite

Sur le plan maçonnique : initié au Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) en 1987 au sein de la GLNF, il occupera tous les Offices y compris celui de Vénérable Maître participant activement à la fondation de plusieurs Respectables Loges. Grand Officier de la Grande Loge Provinciale de Bretagne pendant plusieurs années, il en a été Assistant Grand Maître Provincial et président de la S.A Immobilière de Bretagne GLNF.

Initié en 1996 au 4e degré du Suprême Conseil pour la France, il a, en 2008, intégré la Grande Loge de France ainsi que le Suprême Conseil de France. 30e degré, il est actuellement Président d’un Souverain Chapitre du 18e degré.

Il crée en 2015 le blog « La Franc-maçonnerie au cœur, Un blog d’information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures » qu’il anime quotidiennement http://www.lafrancmaconnerieaucoeur.com/

[NDLR : nous avions annoncé ici-même https://bit.ly/3mU5Fbk la conférence donnée par Jean-François Guerry sur les « Exercices spirituels antiques et Franc-Maçonnerie » le samedi 25 septembre 2021 au Château Saint Antoine dans le cadre des VIes Rencontres de l’Académie Maçonnique Provence. Un ouvrage préfacé par Charles-Bernard Jameux, ancien Grand Chancelier de la Grande Loge de France dont l’exorde nous propose une façon de philosopher et de maçonner. Car, en philosophie comme en Maçonnerie, nous y trouvons plaisir et joie de penser par soi-même. Et le Maçon a aussi, comme le philosophe, le devoir de s’interroger sur tout, à commencer sur lui-même…

Puis l’auteur nous conduit à travers la philosophie antique et ses exercices spirituels, comme une source de la méthode maçonnique. Il convoque Pythagore, Socrate, Platon, Aristote, architecte de la Sagesse, Cicéron, citoyen romain, Marc Aurèle et Plotin. À noter, l’annexe comprend l’esquisse d’une fresque historique et chronologique ainsi que le descriptif du célèbre tableau de Raphaël L’École d’Athènes]

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Groupe de Recherche Alpina

sous les auspices de la Grande Loge Suisse Alpina fondé en 1985 « Rechercher, partager et publier avec curiosité, ouverture et qualité »

Lu pour vous : Les recensions du GRA

Exercices spirituels antiques et franc-maçonnerie

Jean-François Guerry, préface de Charles-Bernard Jamieux Académie maçonnique -Provence

Ubik-editions.com, 2021, 253 pages, en vente sur Comptoirdu livre.fm ISBN 97-2-91-965645-5, prix 15 €

Nul doute que la franc-maçonnerie, continentale, particulièrement, dispose d’un contenu se référant à la philosophie de l’Antiquité.

Mais en quoi celle-ci, diverse dans ses approches, est-elle présente au sein de celle-là ? Comment le Frère ou la Sœur peuvent-ils, en approfondissant ce riche legs, l’intégrer dans sa démarche initiatique ? Et ceci dans le sens d’une quête sans celle renouvelée d’une Sagesse non pas théorique, mais d'une praxis se répercutant dans la vie de tous les jours ? En évitant de tomber dans une rhétorique oiseuse ou la recherche exclusive d’un discours bien fait, stérile, dérive dans laquelle est tombée la philosophie moderne, et que relève Pierre Hadot, largement cité dans l’ouvrage.

Raison vraisemblable pour laquelle l’auteur a choisi de se
référer au terme « exercices spirituels » dans le titre de son
ouvrage, et l’auteur d’affirmer « Faire des exercices spirituels, c’est donc d’abord s’éveiller, éveiller son être intérieur ». Et de citer Wittgenstein : « La philosophie n’est pas une doctrine, mais une activité » (p. 35). Elle doit cependant, comme l’affirme Montaigne, être d’abord sage avec elle- même, c’est-à-dire exercée avec modération. Y-a-t-il un parallèle avec le dit de Pascal : « Qui veut faire l’ange fait la bête » ? Peut-être...

Examinons le contenu de l’ouvrage de plus près. Chez les Présocratiques, l’auteur s’attache à mettre en parallèle, certains vers dorés attribués à Pythagore avec l’approche maçonnique. Il en fait de même avec les corpus socratiques et platoniciens. Pour ces premiers, l’auteur cite Pierre Hadot : « Socrate n’a pas de système à enseigner ; sa philosophie est tout entière, exercice spirituel, nouveau mode de vie, réflexion active, conscience vivante (p. 92) ». Un parallèle évident avec l’engagement maçonnique. Pour ce qui est d’Aristote, Guerry relève un trait qui est commun, la lutte contre l’ignorance.

 

Mais, sans surprise, une partie importante de l’ouvrage est consacrée à trois philosophes romains, Cicéron, dont il relève la pensée en mouvement, voire l’éclectisme, un rapprochement supplémentaire avec la franc-maçonnerie, Sénèque, un philosophe de la liberté, à laquelle aspire tout membre de l’ordre, ainsi que, bien entendu, Marc-Aurèle et son adhérence au stoïcisme. Pour ce dernier, l’auteur affirme : « Pratiquer les exercices spirituels stoïciens, c’est préparer son âme pour en faire un temple à la vertu (p. 165). ». Mais quels sont-ils ? Le premier est de se concentrer sur ce qui dépend de nous, de ce nous pouvons améliorer, modifier. Un autre a trait à la perfection personnelle, qui ne doit pas aboutir à un gonflement de son ego (on retrouve la modération du philosophe dans l’exercice de la Sagesse) : « Garde avant tout l’exercice de ta famille, de tes parents, vis comme un homme de bonnes mœurs ». Si l’auteur suit la pensée de Pierre Hadot concernant son analyse de la philosophie de l’empereur, il n’hésite cependant pas à la mettre en parallèle avec la critique que lui a adressée Pierre Vesperini dans « Droiture et mélancolie : Sur les écrits de Marc Aurèle » (éditions Verdier, 2016) en voyant dans ces exercices, non des spirituels, mais des existentiels. Le débat est donc loin d’être, pour ce dernier, clos. Et l’auteur de conclure sur un dit de Henry David Thoreau : « Être philosophe, c’est résoudre quelques-uns des problèmes de la vie, non seulement en théorie, mais aussi en pratique ».

L’ouvrage est réservé à mon sens à des membres de l’Ordre qui ont déjà une bonne connaissance du contenu de la franc-maçonnerie. Il se lira, comme l’action du philosophe, avec modération, et en prenant le temps de s’imprégner de son contenu... et d’y revenir plusieurs fois.

MJ

POUR COMMANDER LE LIVRE :

Contact : academie.maconnique.provence@gmail.com

https://www.ubik-editions.com

PRIX : 15 € plus port.

 

 

 

 

DE LA FRATERNITÉ À LA SOLIDARITÉ -PART-II-

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Publié le par Jean-François GUERRY
AGIR POUR LA FRATERNITÉ

AGIR POUR LA FRATERNITÉ

DE LA FRATERNITÉ À LA SOLIDARITÉ Part I- Métaphysique.

 

Tous méritent notre Fraternité.

« Ici-bas, nous ne sommes pas exempts de préoccupations. L’écriture dit en effet : Celui qui croit se tenir debout, qu’il fasse attention à ne pas tomber. Nous naviguons dans l’obscurité. Car le psalmiste appelle notre vie une mer ; or la mer est tantôt semée de récifs, tantôt déchaînée, tantôt paisible. Et nous, nous semblons naviguer sur une mer paisible, et les séculiers sur une mer secouée par les vagues. Nous, nous naviguons toujours conduits par le soleil de justice ; et pourtant, il se trouve souvent que le séculier, dans la tempête et l’obscurité, sauve à force de veiller sa propre embarcation, tandis que nous, par négligence, nous coulons au fond, bien que nous soyons sur une mer paisible, parce que nous avons lâché le gouvernail de la justice. »

Amma Synclétique mère du désert Paroles des anciens Apophtegmes des pères du désert- Jean-Claude Guy Éditions du Seuil Collection Points Sagesse – Paris 1976 – Page 167 paragraphe 17.

 

Comment sommes-nous venus peu à peu à remplacer la Fraternité troisième valeur morale de notre devise républicaine, exercice de la vertu de Charité, par la simple Solidarité ? Pour tenter de répondre à cette question, je vous propose ma réflexion personnelle non exhaustive que vous pourrez enrichir de vos commentaires. Le chemin de ma réflexion commence par un retour dans le passé, sur les traces de la Métaphysique qui selon le Grec méta est, ce qui est au-dessus, au-delà de la physique. La métaphysique est souvent définie comme une recherche rationnelle ayant pour objet la connaissance de l’être dans toutes ses composantes : Esprit, matière, nature, Dieu, des causes de l’univers et des principes de la connaissance… Une recherche globale, fondamentale, de ce qui est, vaste sujet ! Le mot métaphysique est semble-t-il apparu postérieurement à Aristote qui qualifiait la métaphysique de philosophie première, Descartes nous a rapporté ses Méditations Métaphysiques. D’une manière générale tous les philosophes, se sont intéressés à cette fameuse métaphysique comme tous les hommes qui depuis de la nuit des temps ont tourné leur regard vers le ciel, les étoiles, l’horizon et se sont posés les questions qui commencent par comment, pourquoi, par qui etc…

D’autres ont dissertés sur l’existence et l’essence des choses, et rapidement on arrive à la question de l’existence de Dieu. La recherche de l’inconnaissable, de l’innommable, de l’ineffable, tentative de la connaissance de l’abstrait, sans la possibilité de l’expérience la science ne révèlent que des hypothèses certes de plus en plus fiables, mais pas certaines. Chacun en est « réduit » à croire ou ne pas croire, puisque personne n’a pu à ce jour démontrer l’existence de Dieu, cela se saurait ! Et c’est sans doute bien ainsi.

On associe souvent par esprit de simplification la métaphysique et la religion, elle est définie ainsi comme une partie religieuse de la philosophie, la théologie qui est l’étude des questions religieuses, des dogmes, de la tradition. Certains philosophes pensent que la métaphysique ne serait pas une étude sur Dieu, sur l’invisible. Mais plutôt une méthode d’étude, qui génère non pas des questions métaphysiques sur l’existence de Dieu. Mais des questions sur notre rapport personnel à Dieu : « Il n’y a pas de questions métaphysiques, mais il y a une façon métaphysique de les poser, de les penser et surtout d’y répondre. » (Vincent Citot -La tentation métaphysique et l’exigence philosophique. Dans Philosophoire 1999 N°9 Pages de 65 à 72.)

 

Constatant sans doute leur incapacité à concevoir rationnellement Dieu, jusqu’à parfois l’idée même de Dieu, à démontrer son existence, à le nommer. Les philosophes ont tourné leur regard non plus vers le ciel, vers la terre, vers l’homme, jusqu’à l’anthropomorphisme. Ils craignaient de tomber dans une sorte de paresse intellectuelle, menant à renoncement de savoir, de comprendre bref de ne plus être en mouvement et de progressivement en revenir à admettre les dogmes religieux, à penser comme ceux qui les ont précédés. Ils ont orienté leur travail de réflexion sur le connaissable, ils ont positivé, ils se sont intéressés au possible, à ce qui est abordable par l’esprit humain. Ils ont déconnecté la Raison et la Foi dans leur recherche de la vérité.

La métaphysique, la recherche métaphysique se rattachant de fait à la croyance est devenue extra philosophique, externe à la philosophie. Cette séparation à été incarnée par les lumières et leurs philosophes comme Kant et plus tard Nietzsche qui proclama : « Dieu est mort ». Nous étions sauvés, préservés des dogmes, nous pouvions croire et philosopher, ou ne pas croire et philosopher. Il s’est opérer une sorte de retour au Miracle Grec, ce retour avant été amorcé par Giordano Bruno, Marsille Ficin, Pic de la Mirandole etc… d’une manière plus générale par l’école florentine des néoplatoniciens. Nous devons l’expression de Miracle Grec à Ernest Renan dans ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse, je retiens personnellement ce qui l’a impressionné, c’est que ce Miracle incarnait le regroupement toutes les dimensions infinies de la pensée, parlant de Dieu, de la nature, des sciences, des hommes et tentant de répondre à toutes les questions touchant à l’universel. Il a donc écrit : c’est « une chose, qui n’a existé qu’une fois, qui ne s’était jamais vue, qui ne se reverra plus, mais dont l’effet, durera éternellement, je veux dire une beauté éternelle, sans nulle tache locale ou nationale. »  C’est donc un hymne à la Grèce Antique, mais c’est surtout un hymne à l’universalité, un marqueur indélébile de la tolérance fraternelle. Cela nous rappelle que la Grèce a été aussi le berceau du mouvement olympique, réactivé par la France et Pierre de Coubertin avec sa devise : Plus vite, plus haut, plus fort. Que nous pouvons associer à la devise républicaine de Liberté, Égalité, Fraternité.

Le Miracle Grec, imagé par E. Renan prendra fin quand la religion chrétienne soucieuse d’augmenter le nombre de ses fidèles, captera, absorbera la philosophie Grec pour en tirer profit. Raison et Foi allait temporairement se séparer, non pas à mon sens s’éloigner, mais simplement s’écarter en deux voies parallèles allant dans la même direction du moins ici sur terre. Les hommes n’avaient pas pour autant trouver les réponses aux questions métaphysiques, ils en étaient toujours restés à la physique, la partie observable par leurs yeux de ce qui est dans l’espace et le temps, seul l’œil du cœur pourra toujours répondre à ces questions. Dieu, l’idée de Dieu, le principe d’une unité d’une valeur suprême restait dans le domaine de l’intuition, les hommes continueraient à se diviser sur cette question. Les querelles religieuses participèrent à la création de la Franc-maçonnerie spéculative, des hommes inspirés par la Fraternité, l’amour de l’autre, du prochain, du lointain, du différent, cherchèrent à créer un centre d’union fraternel où tous les hommes au-delà de leurs différences se reconnaitraient comme Frères. La Franc-maçonnerie prenait forme, elle allait puiser dans les traditions les meilleures valeurs morales universelles, reconnaissant au-delà des dogmes religieux, le symbolisme de la Bible ses textes vétéro et néotestamentaires. Dans le livre de la Genèse les légendes de Caïn et Abel, d’Esaü et Jacob allaient servir de support, à l’idée de la Fraternité, de l’altérité, de l’amour de l’autre, les hommes prenant conscience qu’ils devaient être les gardiens de leurs Frères. Une exhortation qui serait réitérée dans le nouveau testament par le commandement « tu ne tueras point ». Pour se concrétiser avec la loi d’amour du prophète Jésus, la loi universelle d’amour sans limites, infinie.

Les Francs-maçons spéculatifs ne pouvaient pas prétendre créer une institution qui serait un centre d’union fraternel, sans y associer la vertu d’amour. Dans un élan génial se référant à la Foi et la Raison, ils s’accordèrent sur la reconnaissance d’un principe qu’ils nommèrent le Grand Architecte de l’Univers, laissant à chacun le choix d’en définir les contours, l’idée, principe extérieur à l’homme qui peut en détenir une parcelle, intuition de quelque choses qui le dépasse etc…Ils étaient dès lors en accord avec la pensée Kantienne des lumières, la liberté de l’homme de penser par lui-même, en accord avec la rationalité parfaite du philosophe, le problème de la théologie dogmatique était écartée. Les Francs-maçons conservaient leur liberté de penser, ils n’étaient ni des religieux soumis aux dogmes, ni des athées stupides, tous des Frères pouvant se reconnaitre entre eux comme tels. La porte des mystères restait ouverte, grâce au symbolisme l’on pouvait disposer sur l’autel des serments le volume de la loi sacrée et l’ouvrir au prologue de l’évangile ésotérique de Jean. Les lumières du passé, la Fraternité symbolique des origines, cette valeur morale, étroitement liée à la vérité théologale de Charité, allait devenir le marqueur de la Franc-maçonnerie, de la Foi maçonnique. La Fraternité allait devenir une exigence, une ascèse c’est-à-dire une pratique, un exercice spirituel facteur d’enrichissement, d’amélioration personnel, rendant l’homme meilleur, plus humain.

                                            Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE : De la Fraternité à la Solidarité -Part II- de la Métaphysique aux Sciences humaines, du fractionnement des savoirs à la perte de la Connaissance.

DE LA FRATERNITÉ À LA SOLIDARITÉ Part I- Métaphysique.

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Pour que la Fraternité règne.

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Publié le par Jean-François GUERRY
RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Du travail à l’œuvre – Jean-Dumonteil Part- VI- Fin.

RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Du travail à l’œuvre – Jean-Dumonteil Part- VI- Fin.

 

Jean Dumonteil clôt les travaux de ce Cahier en sa qualité de Directeur de la Rédaction des Cahiers de l’Alliance et de Vénérable Maître de la Loge Nationale de Recherche de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française. Je vous rappelle qu’il publie régulièrement dans son blog « Sentiment Océanique » : https://sentimentoceanique.blog des chroniques pour que l’esprit travaille régulièrement c’est-à-dire pour qu’il vive.

 

Dans ce Cahier il nous propose en guise de conclusion un post-scriptum intitulé :« Méditation sur le travail et l’œuvre. »

Il précise d’emblée pour ceux qui l’aurait oublié qu’en Franc-maçonnerie en général et dans le Rite Écossais Ancien et Accepté en particulier le travail est au centre de la vie du maçon et qu’il est continu tout au long de son initiation. Je rajouterais qu’au R E A A, il est même un degré où les travaux ne sont jamais clôturés, mais suspendus, pour que les ouvriers puissent reprendre des forces. Mais, dès le premier degré du rite on parle d’un cycle, qui va du travail à la re création, et de la re création au travail, ainsi les Frères sont toujours à la réalisation de l’œuvre, c’est pourquoi aussi les plateaux et les postes d’officiers doivent toujours êtres pourvus. Preuve s’il en fallait une, comme l’indique le titre de ce 12ème Cahier de l’Alliance que le travail va vers l’œuvre et qu’il a un sens ; celui de la création qui elle-même donne du sens à notre vie. Comme le rappelle Jean Dumonteil les rituels maçonniques sont explicites : « Nous travaillons sans relâche à notre amélioration (…) à ne concevoir que des idées solides (…) Ce n’est qu’en réglant ainsi ses inclinations et ses mœurs que l’on parvient à donner à son âme ce juste équilibre qui constitue la Sagesse, c’est-à-dire la science de la vie. »

Le travail maçonnique, n’est donc pas qu’un simple exercice intellectuel. Il est la réalisation d’un mode de vie (Bios), au sens où l’entendait déjà les philosophes de l’antiquité cinq siècles avant notre ère à Millet. Les outils symboliques des maçons représentent les valeurs morales qu’ils doivent cultiver. Les Francs-maçons sont à la recherche du meilleur mode de vie, en rapport avec ces valeurs morales, ils sont donc en quête des savoirs pour accéder à la Connaissance. « Le meilleur mode de vie possible dès lors qu’il trouve son fondement dans l’exigence du savoir, ou du moins dans l’exigence d’une recherche du savoir. » (Jean-François Balaudé- Président d’Université Spécialiste de la philosophie antique.)

Jean Dumonteil, évoque ensuite la fraternité en précisant : « Que la fraternité est un travail », trop souvent j’ai remarqué que l’on fait une confusion au sujet de la fraternité en pensant qu’elle est la simple expression d’un vivre ensemble, d’une tolérance molle passive de l’autre et de ses différences, à la limite du mépris et de la condescendance. Eh bien non ! La fraternité ce n’est pas cela, c’est la prise de conscience que l’on est définitivement et toujours « le gardien de son frère ». Ce qui nous impose le Devoir de Fraternité vis-à-vis de lui, qu’il soit proche ou lointain de nous. La Fraternité ne se résume pas non plus à de joyeuses agapes fraternelles, la Franc-maçonnerie n’est pas un banquet de chasseurs ! C’est un centre d’union fraternel de tous les hommes libres et de bonnes mœurs. Dans ce centre d’union l’on partage des nourritures spirituelles, ce qui n’exclu pas le soin du corps support de l’âme.

 

Jean Dumonteil poursuit sur la fraternité : « Une œuvre de fraternité active transcende l’artisan. » Il nous dit que c’est un travail de bâtisseur, de constructeur qui nous attend. La Sagesse et les lumières de nos anciens Frères ont relié le symbolisme de la Franc-maçonnerie à celui de la construction en général et de la construction du temple de Salomon en particulier et du mythe de son architecte Hiram. À propos du but du travail de fraternité, Jean Dumonteil convoque Albert Camus et cite, un extrait de son discours lors la réception de son Nobel de littérature, un discours plein d’espérance et d’humilité, de cette humilité qui caractérise les sages : « (…) la mienne (Ma génération) sait pourtant qu’elle ne le refera pas (Le monde). Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »

À défaut en effet d’avoir la vanité de refaire le monde, ce qui est souvent reproché aux Francs-maçons, le travail maçonnique, le travail sur soi ; permet de re naître, de régénérer, ce qu’il y a en nous de mieux, de plus pur. En rénovant notre être, en le reconstruisant, en le sculptant plus conforme à l’original, bref en l’améliorant un peu, sans oublier : que nous avons toujours à nous perfectionner. Nous pouvons contribuer à rendre le monde un peu plus beau, meilleur. Alors au travail ! Le temps presse, Jean Dumonteil nous incite avec son paragraphe suivant : « Le Maçon, le Grand Architecte de l’Univers et le Plan. »

Quand nous les mots justes, quand nous connaissons les signes et les gestes, la règle du métier, quand tout est en ordre, quand nous sommes à l’ordre, nous pouvons nous mettre au travail. Jean Dumonteil nous rappelle l’indispensable référence à un principe qui guide notre travail et la Gloire duquel nous travaillons, le Grand Architecte de l’Univers. Plus loin il se souvient comment nous avons été fait Maçon : « Je vous crée et constitue…, à la Gloire du…, au nom de la Franc…, sous les auspices de…, en vertu…, je vous crée, constitue et reçoit…»

L’artisan, l’ouvrier devient créateur de l’œuvre.

Jean Dumonteil poursuit en évoquant : « Le risque de l’acédie ». Il nous faut travailler spirituellement, faire œuvre sinon nous risquons de tomber dans ce manque de soin pour nous-même, pour notre être intérieur. Ce manque de spiritualité peut nous mener à l’ennui du matérialisme. La Franc-maçonnerie aide l’homme à sortir de sa torpeur spirituelle elle l’éveille, à nous ensuite de prendre notre essor par le travail. Jean Dumonteil cite Romain Rolland : « On œuvre parce qu’on vit, parce qu’on vit fortement. Rêver ne suffit pas. Œuvrer c’est maitriser son rêve et régner sur sa vie. » Facile non ! Vanité peut-être ? Romain Rolland complète « Et mieux vaut être la plus petite pousse de l’arbre que la plus grande branche morte. » Merci à Jean Dumonteil pour nous avoir donné cette citation qui remplit notre cœur d’espérance et le met à l’œuvre.

Son essai se conclut sur un constat : « Depuis la porte basse, nous sommes entrés en travail pour naître. »

Nous avons donc entrepris un dialogue avec nous-mêmes avec notre être intérieur, notre Maître Secret pour re naître. Le rite est une véritable maïeutique pour le Franc-maçon. Cela me fait penser à Socrate, dont dit-on la mère était sage-femme, pas étonnant donc que la Franc-maçonnerie ait adopté dans ses instructions la forme dialogique, pas étonnant non plus qu’elle nous invite à nous connaître nous-mêmes pour connaître Dieu, el monde et les hommes (Gnôthi seauton) et ce en toute humilité en suivant une autre devise celle de Solon « Rien de trop » (Mèden agon). En référence à ces préceptes de la philosophie antique qui était theoria, mais aussi praxis pour essayer de parvenir à acquérir ne serait-ce qu’une once de Sagesse, pour nous-mêmes, mais surtout pour comprendre les autres mes Frères en humanité. Eh bien ! Il nous faut travailler, travailler encore, persévérer pour espérer être admis dans le temple de la vérité, en se rappelant que sur son fronton est inscrit la formule : « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre ». Notre combat à un but faire notre possible pour que l’Ordre succède au chaos, que la justice et l’amour règnent sur la terre, que la joie soit dans les cœurs, et comme le conclut Jean Dumonteil que les ouvriers soient contents et satisfaits, cela n’est réalisable que par le travail.

À tous ceux qui doutent de l’utilité, de la beauté du travail, qui doutent que le travail donne sa dignité à l’homme et à tous ceux qui ne savent pas répondre à leurs questions, c’est-à-dire un peu à nous tous. Je recommande la lecture de ce Cahier de l’Alliance, c’est une contribution éclairante sur le chemin de la Connaissance.

 

                                                  FIN

                                                     Jean-François Guerry.      

À LIRE : Le douzième CAHIER DE L’ALLIANCE – Du travail à l’œuvre. Éditions Numérilivre. www.numerilivre.

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Publié le par Jean-François GUERRY
COMPTE-RENDU DU CONCERT CONTÉ BARBARA

J'y étais, nous y étions un peu plus de 60 à ce Concert Conté en mémoire de Barbara.

Une belle soirée pleine d'émotion d'abord, grâce au talent de la chanteuse Isabelle Beaune qui a su rendre vivante Barbara durant toute cette soirée, "une belle dame brune". Qui nous as entrainés dans les pas de l'artiste avec une alternance de douceur et de force. Il pleuvait non pas sur Nantes, mais à Loguivy de la Mer ce soir là. Nous avons fait un tour par Göttingen, et vu planer non pas les goélands sur le port de Loguivy, mais ce fameux Aigle Noir. L'épilogue ne pouvait être qu'une" Belle histoire d'amour."

Hervé Deroeux à su avec son talent et sa culture, en musicologue conférencier professionnel nous éclairer sur la vie de l'artiste en général et surtout les circonstances de l'écriture de chacune des oeuvres interprétées. La vie de Barbara, n'a pas été un long fleuve tranquille, bien qu'entrecoupée de périodes difficiles, elle fût aussi une longue histoire d'amour avec son public et de fidélité à ses idées humanistes. Une personne singulière, parfois solitaire, qui donnait sa voix, son coeur, qui donnait sans ostentation, une belle dame qui à illuminé le noir.

Le troisième orfèvre, de cette précieuse soirée Philippe Glatigny au clavier a su rendre l'émotion palpable pendant ses deux heures magiques où le passé n'existait plus. Philippe Glatigny a démontrer si besoin était comme le disait à peu près St Exupéry que l'on ne voit bien qu'avec le coeur.

Merci aussi et aux organisateurs.

Jean-François GUERRY.

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Publié le par Jean-François GUERRY
RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE – Du travail à l’œuvre Part V- Irène Mainguy.

RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE – Du travail à l’œuvre Part V- Irène Mainguy.

 

Pour cet épilogue, avant dernier article de ces recensions qui seront clôturées par le Post-Scriptum de Jean Dumonteil Directeur de la rédaction des Cahiers de l’Alliance, il sera question de l’Essai de Irène Mainguy convoquée pour participer à l’œuvre de ce 12èmeCahier de l’Alliance. On ne présente pas Irène Mainguy, on rappelle simplement qu’elle est Présidente de la société d’Études et de Recherche sur l’Écossisme (S F E R E), et auteure de nombreux livres sur le symbolisme et la spiritualité. Sa plume alerte, vivante, ces mots précis et précieux, ses définitions concises touchent avec justesse les thèmes quelle soumet à nos réflexions. Ses écrits, sont à lire et relire, ils peuvent constituer pour le Franc-maçon éternel chercheur de la Vérité, des outils pour son travail quotidien et éclairer son chemin pour l’acquisition des savoirs dans le labyrinthe parfois obscur de son initiation c’est à chaque fois, un peu plus de lumière pour éclairer les idées cachées derrière les mots des rituels maçonniques. Ainsi l’ouvrier s’approprie progressivement ses rituels, ses règles, ses outils pour construire l’œuvre de sa vie. Irène Mainguy, forme et éveille plus qu’elle informe ou affirme.

Elle a intitulé son essai dans ce Cahier de l’Alliance : « La glorification du métier une utopie de notre temps ? »

La forme interrogative introduit d’emblée le doute sur la valeur du métier dans notre société en perpétuel mutation, et ou l’on entend comme une obligation il faudra changer plusieurs fois de métier dans notre vie. Que deviennent dès lors les savoirs acquis dans ces métiers abandonnés en cours de vie, et si l’important, était non pas les savoirs mais la Connaissance et les valeurs morales qui demeurent, qui sont transversales à tous les métiers.  La forme interrogative, est toujours celle préférée des Francs-maçons qui n’hésitent pas à poser des questions, même en sachant qu’ils n’auront pas de réponses définitives, mais que le questionnement, le doute constructif est le chemin vers la lumière et la vérité.

Peut-on parler de glorification du métier, dans une société plus préoccupée du dire que du faire ? I. Mainguy parle d’utopie, pense t’elle que les utopies d’aujourd’hui sont réalités de demain ? Ce qui justifierait sa persévérance à glorifier le travail en général et le travail maçonnique en particulier dans sa forme actuelle c’est-à-dire spéculative, le travail de l’esprit.

Le début de son essai parle du « Craft » mot anglais désignant le métier, l’initiation par le métier. La prise en main des outils est primordiale, on met le maillet et le ciseau dans les mains de l’apprenti maçon pour son premier travail, le travail est donc fondateur de l’initiation. La construction des temples de pierre annonce la construction des temples de l’esprit. I.Mainguy cite Schwaler de Lubicz (Her bak -Pois Chiche Éditions Flammarion- 1955- Page 136) : « L’ouvrage qu’on a créé avec son âme, qu’on a conçu avec son cœur, qu’on a gesté avec son corps, depuis la peau jusqu’aux entrailles (…) qu’on a vécu, qu’on a porté jusqu’au temps où, comme un fruit mûr, il est mis au jour, par les doigts. »

Le rapport est déjà fait entre le travail du métier et l’œuvre. Avec une interrogation « faut-il être manuel pour être Franc-maçon ? » Personnellement, j’ai pu constater, que cela n’était pas indispensable, mais que les manuels, en particulier les compagnons de métier ceux du Devoir ou de l’Union Compagnonnique avaient une meilleure intuition du travail bien fait, c’est-à-dire de l’œuvre.

L’art de bâtir, mène-t-il à l’art de se bâtir ? I. Mainguy écrit à propos de la Franc-maçonnerie spéculative : « La Franc-maçonnerie est fondée sur une spiritualité qui provient du métier… il n’est pas nécessaire d’être « un manuel » il est fait appel ici, par analogie, à l’homme du métier… »

Le paragraphe suivant est consacré à « l’outil prolongation de la main ». On comprendra l’importance de la gestuelle en Franc-maçonnerie, de l’exécution précise des gestes, de la main qui trace…

Règle et gestuelle maçonnique sont expliqués dans les deux paragraphes suivants, tant sur le plan physique que moral. Ainsi se glorifie le travail par l’homme du métier.

I.Mainguy souligne ce que nous avons déjà vu précédemment, la désarticulation du travail. Qui devient : « Une mission professionnelle », terme employé dans les sociétés d’Intérim. Même si les intérimaires sont parfois qualifiés, ils effectuent des missions de remplacement, ce sont je dirais souvent des bouches trous. I. Mainguy écrit : « Les salariés sont de plus en plus considérés comme interchangeables alors que des savoir-faire, et des qualifications précises, basées sur un apprentissage, et une expérience vécue, sont valorisées et inscrits dans la durée par l’expérience acquise. Le fait de le dénier génère la précarité, la dépersonnalisation et l’exclusion. » La preuve quelqu’un qui se présente pour un emploi avec un CV relatant de multiples et courtes missions, ne se valorise pas.

Pour apporter de l’eau au moulin de cette réflexion, j’ouvre une parenthèse avec trois exemples. (Le premier qui m’a été rapporté par un ami proche ingénieur dans le nucléaire, concepteur et constructeur de centrales, anecdote qui pourrait être transposée à tout autre métier. Il m’indiquait qu’au gré de politiques différentes sans aucune vision d’avenir, on a détruit les savoirs, la formation, la compétence et donc l’expérience des ingénieurs, des techniciens, des ouvriers spécialisés dans la filière du nucléaire, allant jusqu’à fermer les écoles de formation dont les élèves travaillaient en étroite relation avec les constructeurs à l’œuvre. Si bien qu’aujourd’hui nous avons perdu notre compétence autrefois reconnue dans ce domaine dans le monde entier. On voit où un tel gâchis nous as conduit. Nous sommes dans l’incapacité d’entretenir normalement nos centrales et d’en construire d’autres dans les délais habituels. (Je signale que je ne suis pas un inconditionnel du nucléaire.) Autre exemple plus personnel subissant depuis plus de 7 ans une infiltration d’eau dans un logement, après les échecs successifs de recherche de la cause effectués par des « sociétés à mission », par des personnes différentes à chaque fois, pseudo techniciens spécialisés, chargés d’intervenir le plus rapidement possible et pour une mission facturée au forfait donc rapide. Au bout de 7 et plus enfin un homme du métier expert en bâtiment, ingénieur est intervenu, grâce à sa formation son savoir faire la solution a été trouvée. Las l’affaire n’est pas encore close, il ne faudra pas moins de trois entreprises différentes non coordonnées entre elles pour effectuer les réparations. Le seul peut être le dernier intervenant verra la réalisation définitive du travail, les autres ne seront pas mis au courant du résultat, d’où une perte des savoirs et des expériences, c’est comparable à une tour de Babel.

Autre et dernier exemple : subissant les pannes récurrentes d’un ascenseur, après de multiples interventions de techniciens jamais les mêmes, dont les « missions » devaient être de courtes durées, la panne non résolue à même suscité l’interrogation sur l’opportunité de remplacer l’ascenseur. Puis un homme du métier, d’un âge respectable avec de l’expérience est intervenu pendant un temps plus long et a résolu définitivement le problème, nous n’avons plus de pannes depuis 6 ans ! Ce technicien compétent s’est vu reprocher par sa société d’avoir passé trop de temps sur cette intervention Cqfd.) Avec mes excuses pour cette parenthèse un peu longue.

I.Mainguy, s’interroge sur le fait que la « pratique » du métier, de son métier facilite ou non la connaissance de soi et la réalisation de sa vie. C’est-à-dire se connaître, acquérir des savoirs, comprendre et agir, se transformer, s’améliorer et porter enfin un autre regard sur le monde et les hommes. Si cela est le cas, il est juste alors que nous glorifions le travail, car il ennoblit l’homme, le rend plus digne, plus humain. Ce qui fait dire à I Mainguy : « Tout métier exercé, bien compris, permet de devenir un être accompli dont les paroles et les actes sont en adéquation. » Une réflexion que beaucoup de nos hommes politiques qui se prétendent au service du peuple, de la cité devraient méditer chaque jour, comme le faisait Marc Aurèle (cf Les Pensées pour moi-même.) Ainsi, nous éviterions, les mensonges, les trahisons, les spéculations mercantiles, et tous les maux qui nous accablent et font souffrir notre société, empêchent que « la joie soit dans les cœurs ». Faire son travail, son métier dans un bon esprit. I Mainguy faire en sorte de spiritualiser de sanctifier son métier c’est passer : « Du travail à l’œuvre. » Cela requiert : « Un état d’esprit constructif ». C’est le titre du paragraphe suivant, où elle fait une analogie avec la progression initiatique, scalaire du Franc-maçon qui doit peu à peu apprendre à manier les outils tant sur le plan physique que moral. Elle enchaine avec : « L’utilisation spirituelle des outils », par une série de correspondances mettant en lien les outils et les vertus qu’ils représentent : Niveau= justice, Perpendiculaire= justesse et droiture, Ciseau=discernement, Équerre= équité et droiture etc…

La joie du Franc-maçon, croît de plus en plus quand il avance sur le chemin du travail, quand il comprend la valeur morale de celui-ci, cette joie se transforme en une succession de petits bonheurs quotidiens. Dans le monde profane, la pratique professionnelle individuelle réalisée dans le but de servir la collectivité élève l’homme et c’est ainsi que le travail devient une œuvre, à chacun sa cathédrale. Les grandes œuvres n'ont pu voir le jour que grâce à la solidarité, c’est souvent ce que l’on entend. C’est Léon Bourgeois qui a voulu sacraliser la solidarité, s’apercevant sans doute déjà du déclin de la Fraternité, qui se confirme aujourd’hui dans la société. La solidarité, se pratique le plus souvent entre communautés d’intérêt, elle est en quelque monétarisée, elle prépare la naissance des communautarismes, elle est pour moi, un signal faible, un courant faible de l’humanisme. Alors que la Fraternité est universelle au-delà, au-dessus des communautés et bien sûr des communautarismes.

I Mainguy clôture son essai par un paragraphe en forme d’affirmation : « La glorification du métier est une recherche de perfection ». Elle décrit dans ces derniers propos la correspondance entre le travail opératif et le travail spéculatif. Règles de métier et règles de vie, cette allégeance au travail qui permet de faire grandir notre esprit.

À ceux qui ignorent l’initiation, à ceux qui n’y voient qu’une pratique surannée tombée en désuétude, ceux qui ricanent en se vautrant dans la paresse, dans l’errance spirituelle, ceux qui sont gagnés par l’acédie. La lecture de cet essai, plein d’espérance peu leur donner Force et Courage dans leur vie ici et maintenant.

À ceux  qui ne respectent pas toujours les règles, leur rite initiatique, la gestuelle maçonnique elle dit : « Une pratique opérative de réalisation qui correspond à une volonté de se mettre en accord avec les rythmes cosmiques, à l’aide des signes, des tracés géométriques dans l’espace qui s’effectuent selon l’Équerre, le Niveau et la Perpendiculaire, ainsi que les marches, selon la Règle l’Équerre et le Compas. »

Dès qu’il a le genou à terre, le Ciseau et le Maillet entre ses mains, l’apprenti maçon, au premier coup porté sur sa pierre brute prends conscience de l’importance de son travail, de ce travail qui va être le point d’Archimède pour son élévation spirituelle tout au long de son chemin initiatique. Sans en avoir encore pleinement conscience il est déjà frappé les trois premiers coups à la porte de son cœur. Il entrain de passé du travail à l’œuvre.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE : En fin ! le Post-Scriptum de Jean Dumonteil le Directeur de la Rédaction des Cahiers de l’Alliance.

À LIRE : Le douzième CAHIER DE L’ALLIANCE – Du travail à l’œuvre. Éditions Numérilivre. www.numerilivre.

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COMMUNIQUÉ ACADÉMIE MAÇONNIQUE DE PROVENCE
RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE – Du travail à l’œuvre Part V- Irène Mainguy.

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Publié le par Jean-François GUERRY
COMMUNIQUÉ : LA REVUE L'INITIATION TRADITIONNELLE EST PARUE

Elle est accessible sur le net gratuitement, j'ai remarqué un article intéressant sur "le langage des oiseaux"

bonne lecture.

 

 

https://www.linitiation.eu

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Publié le par Jean-François GUERRY
RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12 – Du travail à l’œuvre Part – IV-

RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12 – Du travail à l’œuvre Part – IV-

 

De la théorie à la pratique Gaston-Paul Effa enseignant éveilleur des consciences, cède la plume à Jacques di Costanzo docteur en médecine, écrivain, initié à la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique et membre du Suprême Conseil Pour la France, vit son « travail comme un dévouement. » L’altruisme est je dirais consubstantiel aux professionnels du soin en général et aux médecins en particulier, ils aident au soin de l’architecture de notre corps autant qu’à celle de notre esprit. Leur altruisme met en œuvre la Fraternité qui est pour eux une pratique habituelle, ordinaire, comme elle doit l’être pour les Francs-maçons.

Notre société avec la récente pandémie a mis en exergue si besoin était, (apparemment oui) le dévouement plus que l’utilité des professions médicales et paramédicales. Leurs regards penchés sur nos corps ont éveillé nos esprits endormis, nous avons pris conscience que la santé n’était pas que l’économie de la santé. Je pense, personnellement que le temps n’est plus aux applaudissements, aux congratulations, aux sempiternelles félicitations, aux passages fréquents de la brosse à reluire. Mais que le temps est à l’action, c’est à notre tour, de donner notre aide, le temps n’est plus aux colloques, aux grands débats, aux comités Théodule, aux Grenelles, aux multiples diagnostics et expertises dont nous connaissons tous les résultats par avance. Le temps est au courage de faire et non de dire, il ne manque que ce courage individuel et collectif, c’est à nous de faire œuvre maintenant et tout de suite.

J d Costanzo dans ce Cahier de l’Alliance nous fait part de son expérience à la fois de médecin et d’initié. « L’initiation ouvre de nouveaux horizons… le parcours initiatique est scalaire ascensionnel ». Il donne un sens spirituel au travail du praticien du corps qui l’incline à l’Amour Agapae, le travail devient œuvre. Déjà le médecin œuvre dans sa vie profane pour autrui, cette œuvre se sacralise par l’initiation il devient véritablement le gardien de son frère c’est la concrétisation du serment d’Hippocrate, il soigne sans distinction, le proche comme l’éloigné qui est toujours son Frère, c’est du moins mon interprétation personnelle. Ce J D Costanzo appelle « La prise en charge de l’autre », expression courante habituelle, des urgentistes. Il renforce sa pensée sur cette prise en charge : « La vie d’un médecin est essentiellement dédiée à la prise en charge de l’humain sur toutes ses facettes… »

Réflexion personnelle : il ne faudrait pas que perdure cette idée que pour palier à notre incapacité à réduire les déserts médicaux, nous mettions en place d’une manière pérenne une médecine ou les machines, les robots se substituent aux hommes, un monde où la télémédecine devienne le mode principal de consultation. Il n’y aurait plus alors l’essentiel c’est-à-dire ce contact d’homme à homme et d’âme à âme. Cette déshumanisation de la médecine amplifie déjà les inégalités de traitement entre les individus, ce sont les plus fragiles, les plus pauvres, les plus isolés qui sont déjà soumis à cette pratique, que je qualifierais de soins palliatifs.

J d Costanzo conclu son article en précisant que le médecin soigne le corps et l’esprit qui sont indissociables, l’harmonie ne peut pas être réalisée si l’un ou l’autre souffrent.

Aucune machine aucun robot ne peut remplir cette « mission », les machines ne sont et doivent rester que des aides pour le praticien (c’est mon avis). L’auteur conclu : « Pour le médecin, comme pour le Franc-maçon, le moteur de la démarche est essentiellement l’Amour de l’autre, au sens Agapae… »

L’article suivant du Cahier est intitulé : « Paroles de maçons »- En dehors du temps de travail au XXIème siècle. »

Il laisse la Parole à de jeunes maçons, ceux qui assureront la transmission des valeurs morales de l’institution. Il donc important de recueillir leurs avis et leurs sentiments sur les valeurs du travail dans notre société actuelle, quel est pour eux « le sens du travail ». C’est sans complaisance, ni naïveté qu’ils se sont pliés à cet exercice de vérité. Ils ont constaté « l’éclatement du travail » qui empêche de voir l’œuvre accomplie. Chacun faisant des gestes répétitifs identiques et participant partiellement à la réalisation de l’œuvre, on parle beaucoup de collectif pour motiver le travail et l’on dissimule l’œuvre finale aux plus humbles ouvriers, qui ne peuvent de ce fait en apprécier la Beauté.

Les jeunes maçons s’interrogent comment propager à l’extérieur de leur loge, dans leur travail les valeurs reçues en loge, ce qui est pourtant essentiel, on ne peut pas travailler pour son seul profit ce ne serait qu’une ruse pour flatter son ego.

J’ai particulièrement apprécié les paroles d’un jeune chef d’entreprise qui s’efforce de valoriser son travail et celui de ses collaborateurs en partageant avec eux, en les accompagnant et en les conseillant dans leurs tâches.

Dans cet article il est également souligné que le travail permet « de rencontrer l’autre ». C’est donc un paradoxe de vouloir développer le télétravail qui isole et augmente l’individualisme déjà trop présent dans notre société. Que restera t-il d’humain ? Quand nous n’aurons que pour vision, pour horizon, notre écran d’ordinateur qui deviendra notre collègue de travail, notre Frère dans le travail. Quand nos commerçants seront remplacés par des plateformes, des entrepôts entièrement mécanisés sans présence humaine, entrepôts livrés par des camions sans chauffeurs, remplis par des machines manipulées par des algorithmes. Quand nos restaurateurs nous feront livrer par des drônes des plats préparés par des robots en usine etc…

Comment dès lors construire les cathédrales des siècles futurs ?

                                    Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE : Un article d’Irène Mainguy et le post-scriptum : Méditation sur le travail et l’œuvre de Jean-Dumonteil qui clôture ces travaux du 12ème Cahier de l’Alliance.    

À LIRE : Le douzième CAHIER DE L’ALLIANCE – Du travail à l’œuvre. Éditions Numérilivre. www.numerilivre.

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LE CONCERT CONTÉ SUR BARBARA À LOGUIVY DE LA MER 22 C'EST DEMAIN!
RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12 – Du travail à l’œuvre Part – IV-
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Publié le par Jean-François GUERRY
RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Du travail à l’œuvre Part – III.

RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Du travail à l’œuvre Part – III.

 

 

Au milieu de ce Cahier de l’Alliance, un article de Gaston-Paul Effa, Professeur de philosophie, membre de la loge nationale de recherche de l’Alliance, auteur de nombreux livres et contributeur habituel des Cahiers de l’Alliance. Personnellement j’aurais préféré que l’on présente G.P Effa comme philosophe et non professeur de philosophie, nous faisons dans notre société moderne la confusion entre professeur de philosophie et philosophe, comme nous avons des experts théoriciens dans tous les domaines et peu de pratiquants, ce qui n’est visiblement pas le cas de G.P Effa puisqu’il est à la fois professeur de philosophie et initié pratiquant. Il associe comme les philosophes de l’antiquité theoria et praxis. La plupart des professeurs de philosophie dans nos universités actuelles sont des « informateurs » sur l’histoire et le contenu des valeurs des écoles de philosophie, et non des « formateurs ». Il serait injuste de penser qu’ils en sont responsables, nous le sommes collectivement. Nous avons abandonné ce que nous appelions autrefois faire nos humanités, nous privilégions l’accumulation des savoirs à la connaissance véritable qui permet de faire des hommes vrais. Nous sommes plus à l’écoute de notre mental, notre intellect que de notre cœur.

Heureusement nous avons parfois le bonheur de rencontrer, de lire ou d’écouter des philosophes qui sont aussi des initiés, c’est le cas de G.P Effa. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle il a intitulé sa contribution : « La récolte de la rosée ou le travail comme éveil. » Le caractère poétique de son texte atteste son adogmatisme il se veut éveilleur, plus que professeur. Dès les premiers mots le sens est donné : « À l’instar du cueilleur de rosée ou du Franc-maçon l’enseignant est attentif à chacun de ses élèves… », sens de sa mission mêlant le collectif et l’individuel dans son travail de formateur qui prend Force et Vigueur grâce à sa qualité d’initié, comme le Vénérable Maître d’une loge est attentif à chacun de ses Frères en particulier et à sa Loge en général creuset de la formation, pour l’amélioration individuelle, il est chef d’orchestre et alchimiste.

Le philosophe, s’engage et engage ses élèves considérant : « Que le travail est un engagement. » Attentif au visage, au regard de l’autre : « L’enseignant est un éveilleur. » G.P Effa exalte avec ses mots le travail qui permet l’accès à l’œuvre grâce à la persévérance et la fidélité deux vertus qui font partie du corpus pédagogique maçonnique, dont le rite est la maïeutique et permet l’éclosion vers la lumière de la connaissance.

Dans la conclusion de son article G.P Effa nous demande : « D’imaginer Sisyphe heureux. » Car, il a compris comme tous ceux qui se sont engagés sur la voie de la recherche de la Lumière et de la Vérité que le chemin sera long, la progression lente. Bien au-dessus des soucis de la vie matérielle et profane, de ses exigences, de ses turbulences, de sa dictature de l’immédiateté réductrice, est bien loin de l’harmonie de la plénitude où le travail ne mène pas souvent jusqu’à l’œuvre.

G.P Effa cite Paul Verlaine : « C’est la nuit, l’âpre nuit du travail, d’où se lève. Lentement, lentement l’œuvre, ainsi qu’un soleil. »

À titre personnel, cela me rappelle quand j’étais assis en silence sur la colonne du nord et que je regardais la lune croître en volume et lumière lentement, comme la promesse un jour d’un rendez-vous avec le feu régénérateur du soleil à son zénith.

 

                                    Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE …   

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RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Du travail à l’œuvre Part – III.RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Du travail à l’œuvre Part – III.RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Du travail à l’œuvre Part – III.
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Publié le par Jean-François GUERRY
RECENSION : CAHIER DE L'ALLIANCE N°12 PART II.

RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Du travail à l’œuvre – Part -II- « quand la création donne sens. »

 

Ce que nous avons perdu partiellement, c’est le sens du travail. L’industrialisation a désincarné le travail profane physique, la numérisation s’est attaquée au travail intellectuel, il n’est pas question de dire pour autant c’était mieux avant, surtout pas ! Qui regrette de laver son linge à la main etc…Il reste cependant des travailleurs de l’ombre des métiers de service, dont le travail n’est pas apprécié à sa juste valeur. L’individualisme a jeté nos anciens dans les EPHAD, on les confie à des travailleurs que l’on refuse de rémunérer à leur juste valeur. Au commencement de la chaîne de la vie, nos enseignants sont aussi déconsidérés à tel point que l’on peine à les recruter et qu’on leur substitue des personnes non qualifiées, ainsi est négligé la transmission des savoirs. Quel maître d’œuvre oserait se lancer dans la construction d’une cathédrale sans oeuvriers qualifiés, bien formés et sans les savoirs indispensables, quel maître d’œuvre négligerait les conseils des anciens qui l’ont précédé ? Le 12ème CAHIER DE L’ALLIANCE a pour thème du travail à l’œuvre. L’on peut s’interroger sur ce que sera l’avenir, si demain la valeur du travail continue de se dégrader.

Dans ce CAHIER, Francis Bardot signe un essai sur L’artiste et l’initié- Une fantaisie écossaise. Le talent d’écrire et la profondeur des réflexions de l’auteur mérite qu’un article complet lui soit consacré. C’est donc sous la forme d’une œuvre musicale d’une Sinfonia,cette union de voix et de sons que F. Bardot nous invite à suivre ses pensées avec toute la sagesse acquise au fil de ses 50 années de travail en Franc-Maçonnerie.

Dans l’Ouverture de cette symphonie il aborde la transcendance et son mystère et ses voies, cette transcendance qui mène à l’unité. Le Franc-Maçon a parfois bien du mal, à faire la différence entre foi religieuse dogmatique et foi maçonnique. La lecture de cet essai, lui donnera la réponse de l’auteur, à travers les mots clés qui sont : sens, quête, principe créateur. Il reprend la formule d’André Malraux concernant la transcendance : « La transcendance exprime la volonté de l’homme de se subordonner à ce qui, en lui, le dépasse. »

Dans la définition par F. Bardot de la foi maçonnique, je retiendrai cette image d’une marche commune, de partage : « La foi maçonnique est enfin l’enthousiasme commun d’une fraternité de pèlerinage. »

Après l’Ouverture de cette symphonie vous vous laisserez prendre par les pulsations de son 1er mouvement Andante, faisant le parallèle entre artiste et initié « (…) cette création est une alchimie qui opère l’intelligence contemplative dans le creuset de l’imagination active spirituelle. »

Cette réflexion pourrait être le point d’orgue, le temps suspendu de l’apprenti Franc-Maçon qui médite en silence sur le travail qui est devant lui qui l’attend, et qu’il devra réaliser avec Force, Sagesse et Beauté, réalisant ainsi son désir de sacré.

F. Bardot nous as indiqué la différence entre foi religieuse et foi maçonnique dans ce premier mouvement, il fait aussi la différence entre musique à fonction religieuse ou liturgique et musique « sacrée », cette dernière faisant naître : « la nette sensation que l’œuvre ouvre une porte sur un au-delà indescriptible, mais presque tangible. »

Passons au 2ème mouvement que l’auteur qualifie d’Adagio Misterioso. Un mouvement lent comme doit l’être l’initiation, après le choc brutal ressenti lors de la première cérémonie d’initiation maçonnique, c’est lentement par degré que l’on accède à la connaissance des mystères. Comme l’indique F. Bardot : « langage ineffable, représentation du mystère, l’Art comme l’initiation est dialogue avec l’un et création du trois. » La réalisation de cette création, de cette œuvre nécessite que « l’artiste comme l’initié ayant reçu la lumière, puisse faire naître en lui par son cheminement l’universel et connaître la vérité ultime… » qui est l’amour.

F. Bardot fait dans son deuxième mouvement référence à François Cheng et Marie-Madeleine Davy qui parlent si bien de la quête intérieure, de l’homme intérieur et de ses métamorphoses.

Le 3ème mouvement Allegro Giocoso, c’est le cœur rempli de joie, avec vigueur, vivacité que l’initié commence sa véritable conversion, transformation intérieure, conscient de la présence de son être intérieur et de l’infinité de sa puissance, c’est le mouvement qui met « la joie dans les cœurs ».

Puis vient le Rondo : « le véritable artiste est initié par définition et l’initié ne saurait être indifférent à l’art. » Expérience de la vie, accueil de la vraie vie tel est le sens (du moins pour moi) de ce Rondo. F. Bardot dit : « Révélation de l’esprit au sein de la matière, quand l’initié en pénètre et dévoile le sens. »

L’essai se termine à propos par Finale, Maestoso. Dernière partie de cette symphonie initiatique qui rend hommage à la recherche du Vrai, du Bien, du Bon et du Beau. L’auteur soulignant que le Beau et le Bon sont indissociables. Il est question du désir intérieur de l’être, de cette recherche éternelle de l’universel, véritable travail qui mène à la concrétisation de la Beauté de l’œuvre. Rythme du cœur, battements de cœur, Beauté et Bonté associées. L’auteur souligne la Beauté du visage, l’irruption du visage aurait dit Emmanuel Levinas le philosophe de l’altérité et de Totalité et infini. F. Bardot lui conclu sur un texte de Romain Gary que je vous laisse le soin de découvrir…

Ce seul essai du 12éme Cahier de l’Alliance sur l’artiste et l’initié, justifie que vous ayez ce Cahier à portée de main dans votre bibliothèque personnelle pour pouvoir le lire et le relire dans les moments où le doute vous assaille sur votre travail maçonnique ou profane ou sur le sens de votre vie en général.

 

                                                     Jean-François Guerry.

À SUIVRE :…  

À LIRE : Le douzième CAHIER DE L’ALLIANCE – Du travail à l’œuvre. Éditions Numérilivre. www.numerilivre.

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RECENSION : CAHIER DE L'ALLIANCE N°12 PART II.
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N'oubliez pas le Concert conté de Barbara à Loguivy de la Mer le 25 juillet. 20h 30 Salle des Fêtes.
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Publié le par Jean-François GUERRY
RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Thème du travail à l’œuvre Part -I-
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VIENT DE PARAITRE-

Du travail à l’œuvre

quand la création donne sens

Le travail est au centre de l’expérience maçonnique.
Le parcours initiatique ne peut s’approfondir sans cette 
référence et cette obligation qui trouve son expression première dans l’exercice d’une fraternité active.

Tout commence par la main dont l’outil est le prolongement comme la gestuelle qui l’accompagne. Le langage des outils est l’expression du métier dans l’élaboration du chef-d’œuvre. Leur symbolique revêt

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une dimension spirituelle dans laquelle la glorification du métier s’associe à la recherche de la perfection, comme l’illustre parfaitement Irène Mainguy dans sa contribution.

En regard de son approche sociale, le travail maçonnique s’est imaginé comme un idéal collectif d’harmonie, à partir du métier et de la construction. Il est aussi à la base d’un projet moral de dépassement de soi et de libération.
Dans ce cadre où l’initié est appelé à devenir créateur et artiste, le travail du Maçon s’accomplit dans le retour au sens de la création.

Au sommaire

Fred PICAVET, Se mettre à l’œuvre
François-Xavier TASSEL, « Maçons de tous les pays, unissez-vous ! » Francis BARDOT, L’artiste et l’initié, une « Fantaisie écossaise » Gaston-Paul EFFA, Enseignant et initié La récolte de la rosée
ou le travail comme éveil

Jacques di COSTANZO, Médecin et initié - Le travail comme dévouement Paroles de Maçons, Cadres et initiés En dehors du Temple, le travail au XXI siècle Irène MAINGUY, La glorification du métier, une utopie de notre temps ?
Jean DUMONTEIL, Méditation sur le travail et l’œuvre

« Cahiers de L’Alliance » n°12, Du travail à l’œuvreEd Numérilivre, Paris, juin 2022, 120 pages, 18 €. – abonnement un an, 3 numéros, 48 €.

Acommandersur www.eosphoros.fr ou www.numerilivre.fr
Au rythme de 3 numéros par an, les « Cahiers de L’Alliance » sont édités par la Loge nationale de

recherche de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française.
Directeur de la rédaction : Jean DUMONTEIL - Rédacteur en chef : Jean-Claude TRIBOUT

Cela fait quelques jours que le 12ème « Cahier de l’Alliance – La Revue d’Études & Recherche Maçonniques de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française est parue et disponible. Il est temps de se mettre au travail de lecture, un exercice spirituel pour tous ceux qui ne savent ni lire et écrire et pour tous ceux qui sont à la recherche de réponses à leurs questions existentielles. Se mettre au travail pour se construire, se sculpter pour trouver sa place dans le cosmos, le travail permet la réalisation de ce projet. Dans de nombreux rituels maçonniques l’on peut lire cette formule « Gloire au Travail ».

La récente pandémie mondiale a modifié notre rapport au travail profane ; des métiers, des professions ont été qualifiés d’utiles sans pour autant être revalorisées, d’autres de pas essentielles en particulier dans le domaine de la culture. On s’est aperçu que certains pouvaient exercer leur profession en dehors de leur lieu de travail habituel, sans se préoccuper du lien social renforçant l’individualisme et la croyance que l’autre n’était qu’un objet. Enfin, pour éviter l’implosion de leurs sociétés certains états ont subventionnés l’inactivité. Des hommes et des femmes, se sont alors justement interrogés sur la valeur de leur travail, était-il valorisant porteur de dignité. Leur travail avait-il un sens, du sens, quel sens dans leur vie. Les tenants de la cancel culture, de l’effacement des traditions jusqu’à l’ostracisation de ceux qui croient encore aux valeurs morales intemporelles et universelles, héritées et transmises par leurs aïeuls. Le travail dévalorisé, et par extension les valeurs qu’il porte de courage, de fidélité, de fraternité et de solidarité disparaissant progressivement. Les adeptes du Wookisme, ces pseudo éveillés ont trouvé un nouvel exutoire, dans le mépris des œuvres construites par leurs ancêtres à une autre époque en occultant volontairement le contexte historique. C’est dans ce contexte d’une société désacralisée que le travail a perdu ses capacités de créer du lien social et renforcer l’individualisme jusqu’à parfois la haine de l’autre.

Ce Cahier de l’Alliance sur le thème du travail, vient parfaitement à point pour redonner du sens au travail, à ses valeurs, en montrant en quoi consiste le travail maçonnique : Savoir, Connaître, Comprendre, et Agir sur soi et dans la société. Se former et non s’informer pour se réaliser.

Dans l’Avant-propos du Cahier, le Grand Maître de l’Alliance Fred Picavet, met l’accent sur le fait qu’au-delà d’une apparente souffrance liée au travail il peut y avoir un accomplissement je le cite : « (…) le travail est source de joie car il participe de la création et du plaisir du devoir accompli. »

Le mot création touche à l’universel, au partage et à la transmission des savoirs, dont le savoir-faire. Le Grand Maître décèle la capacité du travail de réaliser une harmonie, un dialogue d’âme à âme. Il prononce aussi le moi foi en l’associant au travail. C’est sans doute cette foi dans le travail profane, mais aussi spirituel qu’il faut redonner aux jeunes générations, cette foi en valeur du travail. C’est un Devoir à mon sens qui incombe aux anciens. Il ne s’agit bien sûr pas de Foi religieuse ou dogmatique, mais de Foi dans les valeurs morales universelles, avec l’indispensable pratique et fidélité dans le bon. Afin que chacun puisse dire j’ai un bon travail, je fais du bon travail.

François-Xavier Tassel, urbaniste, membre de l’Alliance où il occupe l’office de Grand Orateur du Grand Chapitre du Rite Français, dresse une chronologie dans le temps du travail profane à travers les siècles puis ensuite du travail maçonnique. Le travail profane incarne à son origine une malédiction pour l’homme, « une malédiction divine » sanctionnant la faute originelle.

Le travail fût aussi considéré comme dégradant pour l’homme, avec un idéal de ne pas travailler, et de faire travailler les autres. Cela s’appelle de « l’esclavage ». À titre personnel, je considère que « l’ubérisation » du travail est une forme moderne de l’esclavage, l’objectif étant de faire travailler des hommes et des femmes en les rémunérant le moins possible, « de les mettre à la tâche » en leur donnant l’illusion d’une forme de liberté au travail. F-X Tasselévoque l’évolution du travail avec les progrès techniques et scientifiques qui vont rendre le travail moins physique. Il termine sur ce chapitre du travail profane avec « la rémunération du travail » le salaire, et l’encadrement du travail par le droit.

Dans le chapitre sur le travail maçonnique, qui se dessine rapidement comme le vecteur de la réalisation d’une œuvre à la fois personnelle et collective. Je retiens un paragraphe sur « l’harmonie comme principe fondateur », il est question d’Art Royal et de la sacralisation du travail. La reprise de l’idée qui à mon sens est fondamentale « le travail libère l’homme », et bien sûr évidemment la femme.

F-X Tassel constate fort justement, que les loges qui ne travaillent pas ou peu dépérissent du fait d’un manque d’intérêt pour les Sœurs et les Frères. Il observe que la Franc-Maçonnerie anglo-saxonne est en perte de vitalité je le cite : « travaillant peu en loge, se contentant d’une sociabilité désuète. » De même : « La Franc-Maçonnerie libérale se contentant de réflexions sociétales » s’éloigne peu à peu de la Tradition et de la Spiritualité Universelle, elle est dépassée par les multiples associations et clubs philosophiques ou politiques beaucoup plus actifs. Même si je trouve ce jugement un peu sévère, on constate cette tendance, sauf dans certaines loges pratiquant certains rites, faisant des travaux sur le symbolisme.

F-X Tassel conclu son article sur l’importance du travail collectif, et sur la vertu d’espérance liée au travail qui permet l’accomplissement de l’œuvre.

                                    Jean-François Guerry.

À SUIVRE…

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RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Thème du travail à l’œuvre Part -I-
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COMMUNIQUÉ : COLLÈGE MAÇONNIQUE DEMAIN JEUDI 21 Juillet 2022

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