SOUDAIN UNE LUEUR
La franc-maçonnerie cette vénérable dame de plus de 300 ans, brille encore comme une lueur dans la nuit. C’est par la grâce qui a touché ses passeurs de lumière, héritière des oeuvriers qui ont ciselés les rosaces pour que la lumière pénètre dans les cathédrales, les illuminent, pour que cette lumière transperce les corps jusqu’à atteindre les âmes des femmes et des hommes.
Dans les loges de Saint-Jean le volume de la loi sacrée est ouvert au prologue, hymne à la Lumière. Ce prologue qui fait parfois controverse, qui met mal à l’aise les sœurs et les frères qui y voient un dogme religieux, c’est faire peu de cas de son ésotérisme. C’est le Grand Architecte de l’Univers appelé Dieu qui pose problème, le Grand Architecte qui est un principe, un concept par nature indéfinissable, innommable.
Un frère très proche Jean-Michel m’a fait passer le texte du prologue de Jean réécrit, revisité par les lumières d’un frère Hubert G, paru dans une revue du R E A A (1), en quelque sorte une exégèse maçonnique de ce prologue où le nom de Dieu est remplacé par le mot Lumière.
Nous sommes des enfants de la veuve, mais aussi des enfants de la Lumière, que nous avons reçue lors de notre cérémonie d’initiation, cette lumière qui nous éclaire en permanence et finira bien par nous illuminer. Notre père est l’Architecte de cette lumière, il est lui-même la Lumière.
Nous tournons donc en permanence notre regard vers la Lumière, en loge vers l’orient, en dehors de la loge, en contemplant les œuvres de l’architecte, ces œuvres réalisées par la Lumière qui guide les hommes. Les artistes sont plus sensibles à la Lumière, nous contemplons les peintures de Dali ou de Soulages, ces initiateurs de Lumière, l’on voit dans l’Outrenoir de Soulages briller la Lumière intérieure, cette flamme éternelle de l’espérance, qui brille sans jamais s’éteindre.
En contemplant suffisamment longtemps cette Lumière, elle nous réchauffe, nous régénère, bous fait vivre tout simplement.
« …, la vie est la Lumière des hommes. »
Les peintres, les poètes, les musiciens, sont des tisseurs de Lumières, ils recouvrent avec elle notre être intérieur, avec la Lumière nous ne craignons plus rien, même si la société, les colonnes de la civilisation tremblent sur leurs bases, la Lumière continue de briller en nous, et si elle brille en nous, elle brillera dans le monde. La spiritualité qui irrigue notre être avec sa Lumière est une force infinie et indestructible.
Christiane Rancé dans un article sur Albert Camus, nous rappelle cette injonction de notre prix Nobel : « II nous demande de ne pas céder aux techniques devenues folles, aux idéologies à bout de souffle. De renoncer personnellement et collectivement à la violence, à l’injustice. »
Il nous faut plus de collectif, de fraternité, de solidarité. J’ai déjà entendu ces injonctions dans ma loge, et dans toute les loges brille à l’Orient la Lumière éternelle, la lueur indestructible.
Jean-François Guerry.
(1) Le prologue de Jean revisité par la Lumière.