Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
VACANCES : L’EXPERIENCE DU VIDE
Le départ, le commencement se fait souvent dans le silence de la nuit, sous la lune, assis au nord, nous sommes arrivés chargés des bagages de nos certitudes accumulées dans notre vie profane, seuls quelques métaux ont été laissés à la porte du temple, mais notre esprit est encore bien encombré.
Ce n’est pas par hasard que nous avons frappé à la porte, nous avions faim et soif, sans doute à la recherche de l’ultime, ou plus modestement d’un supplément de vie, d’âme, soif d’une rencontre avec nous-mêmes. Il nous a fallu faire silence : « le silence est une tranquillité jamais un vide, il est une clarté, mais jamais une absence de couleurs, il est un rythme, il est fondement de toute pensée. »(Yehudin Menuhin- Artiste, chef d’orchestre, violoniste).
Quand le violon du musicien pleure, un vaste silence rempli notre esprit, il n’ y a plus de perceptible que notre âme.
Sur la colonne du nord nous avons mis notre esprit en vacances, pour ouvrir notre cœur, notre âme, notre intuition a remplacé nos sens, il s’est passé une transmigration alchimique en nous-mêmes.
Nous avons entrepris bien des voyages, l’ultime voyage de compagnon, c’est les mains libres, vides, pures que nous l’avons accompli. Dans le Deutéronome XV-13 où il s’agit de l’année Sabbatique à propos de l’esclave il est dit : « la septième année tu le renverras libre, et, le renvoyant libre, tu ne le renverras pas les mains vides. »
C’est ainsi qu’au-delà des apparences, le compagnon si ces mains sont vides des outils qui ont servi à sa construction, son cœur est rempli, et son bissac chargé de nourritures par ses frères, il peut partir affronter le monde, s’ouvrir à l’univers en suivant l’étoile flamboyante, il se libérera de son orgueil. Il profitera « de son temps libre »
Il a acquis les connaissances, le savoir il peut maintenant tout oublier, vider son esprit, il n’a plus « peur du vide. »
Il a nettoyé son esprit, il est prêt à recevoir, à accueillir l’essence des choses, le sacré, dans le secret de son cœur, il est prêt à ouvrir la porte aux autres. L’expérience du vide lui a permis de renoncer à toutes ses vanités inutiles, il ne mettra plus en avant que les messages de son cœur comme le plus humble de tous.
Compagnon il sait que son salut, à l’image de son signe la main sur le cœur, n’est pas dans l’accumulation des sciences, mais passe par l’expérience du vide, pour que son cœur puisse grossir plus que son esprit. Il a encore à se perfectionner non pas dans les sciences, mais dans l’amour fraternel qui n’a pas de limites.
Les vacances sont des moments propices, quand assis une nuit d’été sous la lune, ou au lever du soleil on peut contempler l’esprit libre en vacances les merveilles de la nature, l’on passe alors de l’horizontale à la verticale les yeux tournés vers ciel, l’on rejoint le centre du cercle où brille la lumière éternelle.
Est-ce à ce moment, la fin l’âge de raison et le début de l’âge du cœur, au moment de nos sept ans ou bien plus tard, quand la rose apparaîtra ?
JF.
Il y a déjà une biographie du gendarme Arnaud Beltrame, assassiné par un terroriste dans une supérette de Trèbes (Aude) le 23 mars. Christophe Carichon, historien-chercheur à l’Université de Brest, signe un livre qui retrace essentiellement sa carrière militaire mais il apporte aussi des révélations sur son parcours maçonnique et sur la polémique lancée par des catholiques.
C’est bien son beau-père, Maurice Fromager, frère GLDF, qui le premier lui parle de franc-maçonnerie: «Il la lui présente comme comme une société de réflexions et de recherches philosophiques.» Son parrain est un officier de gendarmerie et son initiation a lieu le 22 décembre 2008 au sein de la Loge Jérôme Bonapartede Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Il s’y investit réellement, avec assiduité: il obtient le grade de Maître Maçon le 31 avril 2012.
Membre de la Fraternelle de la Gendarmerie
Beltrame participe même aux réunions de la Fraternelle de la Gendarmerie Les Amis de Moncey présidée par le Général 4* Philippe Mazy, frère GLDF lui aussi. Il lui a rendu un vibrant hommage lors des Travaux Funèbres du 19 avril dans le Grand Temple Pierre Brossolette (ancienne chapelle d’un couvent).
Le frère Beltrame s’intéresse au symbolisme et aux origines de la franc-maçonnerie: Temple de Salomon, compagnons du Moyen Âge, chevalerie des croisades. Le 19 avril, un frère de sa loge avait lu sa dernière planche écrite en 2014, consacrée aux Templiers, un ordre de moines-soldats du XIIe au XIVe Siècle. Beltrame y analyse la filiation indirecte, symbolique et spirituelle, avec la franc-maçonnerie qui naît au XVIIIe Siècle.
La compatibilité franc-maçonnerie & engagement catholique
«Il ne voit aucune incompatibilité entre son appartenance à la maçonnerie et sa conversion au catholicisme qu’il ne cache d’ailleurs pas à ses frères maçons, écrit Carichon. En revanche, tenu par le secret, il n’évoque pas cette double affiliation aux hommes d’Eglise et à ses frères dans la foi catholique.»
Tout est dit. Ce sont bien les catholiques qui n’acceptent pas les francs-maçons parmi eux et pas le contraire. Quant à la polémique lancée par La Croix selon qui Beltrame aurait pris ses distances avec la Franc-Maçonnerie, il se confirme bien que c’est totalement bidon. Ses frères témoignent qu’il été assidu, dans les limites du possible en raison de son éloignement géographique, et qu’il a payé jusqu’au bout ses capiptations (cotisations). Quant au communiqué du Grand Maître Philippe Charuel, au lendemain de sa mort, le haut dignitaire m’avait dit qu’il l’avait fait en accord avec sa mère. Carrichon va plus loin: il affirme étonnamment que c’est sa mère et son frère Damien Beltrame qui ont demandé un communiqué à la GLDF.
«Arnaud BELTRAME, gendarme de France», Christophe Carichon, Editions du Rocher, 224 pages, 16,90€. Parution le 3 octobre 2018.
Source et étiquette Blog la lumière de l’Express
A PASCAL FILOE
Hier soir nos mains se sont serrées, nos cœurs ont saigné, dans notre loge, nous étions loin de Rodez mais près de la famille de Pascal, qui a rejoint l’orient éternel, il laisse derrière son épouse et trois de leurs enfants, il avait 40 ans environ, il était au midi de sa vie, au moment où l’on donne pour les autres, mais Pascal lui donnait déjà depuis longtemps, c’était son habitude, son devoir.
Il donnait pour nous, pour nous tous, il servait la république ce lien qui nous unit, il était une partie de notre liberté, de notre fraternité, il était debout pour nous. Il a rejoint Arnaud dans la triste liste des victimes, sacrifiés pour que la paix et la justice règnent.
Pascal comme Arnaud et comme des milliers d’autres avait sans doute connu parfois la peur, mais aussi le courage de la surmonter, qui peut revendiquer de n’avoir pas connu ce sentiment dans notre société. Pascal se dévouait pour nous tous, pour que nous puissions marcher sur les trottoirs de nos villes, dans tous les espaces publics sans crainte, avec nos enfants et nos petits-enfants. J’ai bien dit tous, tous y compris vous Monsieur Yann Moix pour que vous puissiez en toute liberté venir déverser vos insultes, vos outrances, vos haines dérisoires, confortablement installer un micro à la main sur votre fauteuil, devant quelques admirateurs béats, inertes en recherche du sensationnel.
Pascal et Arnaud et ne triait pas, ils servaient aussi les pauvres, les illettrés, ceux qui ne sont rien, ils servaient une cause qui vous dépasse sans doute.
Aussi humblement avec les frères de ma loge, nous voulons témoigner notre respect à Pascal notre frère, ainsi que notre compassion à son épouse et ses trois enfants, nous gémissons, mais nous espérons, car nous sommes fiers d’avoir pu compter Pascal parmi les nôtres et nous savons que les ouvriers se relèvent et que le travail continue en suivant l’exemple de Pascal.
JF.
Recueillement
L'hommage des anciens collègues neversois à Pascal Filoé, mort poignardé à Rodez
Publié le 28/09/2018 à 18h36
Une minute de silence a été respectée en mémoire du Nivernais d'origine, mort jeudi à Rodez.
Un collègue estimé : les visages attristés lors de la cérémonie d'hommage organisée vendredu 28 septembre témoignent du choc ressenti après la mort de Pascal Filoé, poignardé en pleine rue à Rodez. Le Nivernais d'origine avait notamment été membre de la police municipale de Nevers.
Une petite centaine de personnes, dont nombre d’anciens collègues, se sont rassemblées devant le petit théâtre, à proximité immédiate du siège de la police municipale de Nevers, vendredi 28 septembre en début d'après-midi. Pour rendre un hommage simple et sincère au Nivernais Pascal Filoé, décédé jeudi matin à Rodez (Aveyron), après avoir été victime de trois coups de couteau.
n présence du préfet de la Nièvre, Joël Mathurin, le maire de Nevers, Denis Thuriot, a prononcé un court discours après « un assassinat particulièrement lâche en réaction à une décision administrative parfaitement justifiée. Je souhaite diriger nos pensées vers la famille de Pascal Filoé, notamment à son épouse et à ses trois enfants, en partageant ce que nous pouvons de douleur et de tristesse dans cette terrible épreuve. […] Enfant de Nevers né le 29 janvier 1973, il s’est engagé pour l’intérêt général et le service public avec passion. »
Titularisé à la ville de Nevers à l'été 2005 comme gardien de la police municipale, il avait ensuite été de l’équipe des premiers médiateurs de la cité ducale, avant de revenir à la police municipale puis de continuer son parcours jusqu’au poste de directeur général adjoint d’une collectivité, « démontrant ainsi un parcours exemplaire. Ce drame nous rappelle que le service public mérite respect, attention mais également protection », a conclu le maire de Nevers, avant la minute de silence.
C'était quelqu'un de très aimé par tout le monde. Il ne revenait pas souvent, mais avait gardé contact avec les gens d'ici, et se tenait au courant de ce qui se passait à Nevers.
Il avait travaillé à la police municipale de Nevers, avant de rejoindre l'association Nevers médiation. Par la suite, il était revenu à la police municipale comme responsable, à Nevers.
Passionné par la pêche, Pascal Filoé a choisi d'aller dans l'Aveyron pour suivre son envie du Sud. "C'était quelqu'un de très aimé par tout le monde. Il était gentil et drôle, un super papa, un super mari et un super collègue. Il ne revenait pas souvent, mais avait gardé contact avec les gens d'ici, et se tenait au courant de ce qui se passait à Nevers", affirme un ami et ancien collègue.
Le journal du centre.
TOUT SUR HIRAM CONFERENCE
(voir http://rite-ecossais-rectifie.com/hiram-biblique-hiram-maconnique/).
Cette conférence aura lieu dans le cadre d’un colloque organisé par Irène Mainguy, présidente de SFERE (Société Française de Recherche sur l’Ecossisme), et son équipe. Vous pouvez consulter le programme de cette manifestation, qui se déroulera de 14h à 18h, et éventuellement vous y inscrire (nombre de places limité) en cliquant sur http://sfereco.free.fr/
S.F.E.R.E.
Colloque du 17 novembre 2018
à l' Hôtel Millenium Paris Opéra
12 Boulevard Haussmann - 75009 PARIS
Métro : Richelieu-Drouot
L'association SFERE organise le samedi 17 novembre 2018 de 14h à 18h
un colloque sur le thème :
« Le personnage d'Hiram, dans les différents rites,
inaugure-t-il la saga des hauts grades ? »
« Hiram, le Mystère de la maîtrise et les origines de la franc-maçonnerie. »
par Monsieur David Taillades Auteur et conférencier maçonnique
« Le degré de maître au REAA est-il le premier des hauts grades ? »
par Madame Francine Béghin Premier Lieutenant du SCFF
« Hiram biblique, Hiram maçonnique L'hypothèse christique du Rite Ecossais Rectifié (RER) »
par Monsieur Jean-Claude Sitbon Auteur et conférencier maçonnique
Le séminaire est ouvert à tous . Celles et ceux, maçons et non-maçons, qui sont intéressés par le thème de l'Écossisme (l'ensemble des grades maçonniques pratiqués au 18e siècle avant la constitution des rites) et le fait maçonnique, qu'ils soient ou non membres de l'association. Nous suggérons aux intéressés de s'inscrire au plus vite car les expériences antérieures nous ont montré que les demandes excèdent assez vite la capacité des locaux. Notre nouvelle salle ne peut accueillir que 80 personnes
Pour s'inscrire, se reporter au bulletin d'inscription ci-joint, à adresser à :
SFERE
BP 10105 – 92704 Colombes cedex
Site Internet : http://sfereco.free.fr
COLLOQUE Actualité des Combats de Daniel Béresniak
2èmeEdition
réservation site internet :
http://www.colloque-daniel-beresniak.fr
LA LEGENDE D’HIRAM de Daniel Béresniak
Le récit du meurtre de l'architecte perpétré par trois compagnons est joué par les Francs-maçons lorsqu'ils deviennent des " Maîtres ". La Loge est un théâtre, et les Frères jouent des rôles pour expérimenter, échanger, s'éprouver. Chacun réactive le sens du récit grâce à l'action rituelle. Ce drame est celui des contradictions qui mettent en marche l'histoire, celle de chacun et celle de la société. Nul ne progresse dans la maîtrise de soi s'il ne se reconnaît pas comme victime et comme bourreau, et aussi comme auteur d'un projet contrarié par l'impatience. La légende d'Hiram renvoie à celle d'Horus, le fils d'Isis et d'Osiris assassiné par son frère désigné comme " l'enfant de la veuve ". Depuis les fraternités dionysiaques aux ghildes des bâtisseurs de cathédrales, le thème est intégré dans la formation et intervient pour réunir un savoir-faire à un savoir-être. Il convient d'examiner des sources, de comparer des versions, de suivre les développements de la légende pour éclairer le sens d'une demande, la nature d'une attente.
ARCHIPEL, REUNIR CE QUI EST EPARS
Archipel , la dernière fois que j’ai été confronté à ce mot, ce fût lors de la lecture de l’Archipel du Chiende Philippe Claudel. Cette fiction qui n’a bien sûr rien à voir avec la réalité ! Retrace la vie tranquille d’une communauté d’iliens, sans doute dans une île de méditerranée où viennent s’échouer malencontreusement deux migrants africains, cela bouleverse la vie de cette île et révèle les tréfonds de l’âme de ses habitants.
Un archipel aujourd’hui, fait penser à un ensemble d’îles paradisiaques, mer, sable et cocotiers, ce mot nous transporte en Polynésie ou aux Maldives. A l’origine ce mot vient du Grec Aigaion(Egée) et Pélagos- Pélagien (mer) et archi donne l’idée de mer principale, d’étendue de mer parsemée d’îles. Par une sorte de glissement sémantique, nous sommes donc passés d’une mer principale, au particulier, aux îles individuelles.
Nous avons construit des îles, des bouts de territoires isolés où nous nous sommes regroupés par affinités « raciales », sociales, nous nous sommes peu à peu atomisés, retranchés sur nos îles respectives en évitant de se laisser aborder par les autres. Nous sommes passés d’une communauté d’humains au communautarisme.
Il suffit de sortir de son « quartier » de franchir le périphérique pour les Parisiens, pour découvrir des mondes différents.
Nous sommes dans un mouvement totalement contraire à l’idéal maçonnique qui vise à réunir ce qui est épars, qui vise à la rencontre d’hommes totalement différents, c’est l’enfermement contre l’éveil, le compas complètement fermé, le renoncement à la fraternité humaine, le refus du chemin vers l’autre.
Nous sommes dans un raisonnement totalement binaire, le pavé mosaïque, est devenu tout blanc ou tout noir. Nous vivons un entre nous, un entre soi. Il est des endroits à deux rues de chez nous, où l’on ne va pas, où l’on ne va plus, nous avons construit nous-mêmes des zones de non droits parce que nous avons renoncé à notre fraternité.
Sur notre mer commune, nous avons construit des archipels d’indifférence.Pourtant nous savions construire des cathédrales ouvertes pour tous, assez grandes pour accueillir la population de villes entières. Nous ne construisons plus que des tours sécurisées ou des résidences pour séniors, à l’intérieur même de nos groupes, nous construisons des sous-groupes, nous fracturons sans cesse.
Sous les coups de boutoir de notre conscience, nous glosons quelquefois laissant échapper des mots, ce sont le vivre ensemble, la nécessaire intégration, la mixité sociale.Nous francs-maçons nous déclarons que notre institution rassemble sans distinction les femmes et les hommes, quelle que soit leur couleur de peau, leur classe sociale, leur opinion politique, pourvu qu’ils soient libres et de bonnes mœurs. Mais est-on libre, isolé sur une île, fut-elle dans un archipel ?
JF.
Note Editeur l’Archipel du Chien
« Le dimanche qui suivit, différents signes annoncèrent que quelque chose allait se produire. Ce fut déjà et cela dès l'aube une chaleur oppressante, sans brise aucune.
L'air semblait s'être solidifié autour de l'île, dans une transparence compacte et gélatineuse qui déformait ça et là l'horizon quand il ne l'effaçait pas : l'île flottait au milieu de nulle part. Le Brau luisait de reflets de meringue. Les laves noires à nu en haut des vignes et des vergers frémissaient comme si soudain elles redevenaient liquides.
Les maisons très vite se trouvèrent gorgées d'une haleine éreintante qui épuisa les corps comme les esprits. On ne pouvait y jouir d'aucune fraîcheur. Puis il y eut une odeur, presque imperceptible au début, à propos de laquelle on aurait pu se dire qu'on l'avait rêvée, ou qu'elle émanait des êtres, de leur peau, de leur bouche, de leurs vêtements ou de leurs intérieurs. Mais d'heure en heure l'odeur s'affirma. Elle s'installa d'une façon discrète, pour tout dire clandestine. »
Critique du livre : Bookycooky
Philippe Claudel dans son dernier livre nous revient avec un conte noir pour nous rappeler, remettre à la lumière du jour, une triste vérité, un sujet douloureux toujours actuel, depuis presque deux décennies. Un beau jour sur une île paisible de pêcheurs de l'Archipel du Chien, trois cadavres de jeunes noirs échouent sur la plage. « C'est une erreur », dira le Maire de l'île, qui les découvre, voilà pour l'attitude, qui vous donne aussi une idée de ce qui va suivre.
Claudel, confronte divers morales de divers personnages très typés, le Maire, l'Instituteur, le Curé ( avec lequel, il est sans pitié), le Docteur, la Vieille....et le C.....,face à la tragédie et y insère une énigme, reprenant l'argument, "The big Brother is watching you", un caractère d'Orwell, qui malheureusement entre-temps est devenu réalité. Partant d'une tragédie humaine, il développe une farce tout aussi humaine, mais dommage, truffée de clichés et peu convaincante.
Philippe Claudel est un auteur que j'aime énormément. Ce dernier livre est toujours bien dans la forme, mais le fond, en plus des clichés, m'a parue rafistolé et moralisateur; quand à sa morale de justice divine, elle est peut cohérente avec sa non « croyance ». Ce n'est que mon avis bien sûr. Je le préfère dans la vraie fiction ou dans ses passions et ses vécus. Après une dizaine de livres, c'est ma première petite déception. Mais je recommande quand même sa lecture car "in fine fine" c'est du Claudel et vous pourriez en avoir un tout autre ressenti.
"La plupart des hommes ne soupçonnent pas chez eux la part sombre que pourtant tous possèdent. Ce sont souvent les circonstances qui la révèlent, guerres, famines, catastrophes, révolutions, génocides. Alors quand ils la contemplent pour la première fois, dans le secret de leur conscience, ils en sont horrifiés et ils frissonnent."
L’ARCHIPEL DU GOULAG
Résumé :
Immense fresque du système concentrationnaire en U.R.S.S. de 1918 à 1956, " L'archipel du goulag " (ce dernier mot est le sigle de l'Administration générale des camps d'internement) fut terminé par Soljénitsyne en 1968. " le c¿ur serré, je me suis abstenu, des années durant, de publier ce livre alors qu'il était déjà prêt : le devoir envers les vivants pesait plus lourd que le devoir envers les morts. Mais à présent que, de toute façon, la sécurité d'Etat s'est emparée de ce livre, il ne me reste plus rien d'autre à faire que de le publier sans délai. " 227 anciens détenus ont aidé Soljénitsyne à édifier ce monument au déporté inconnu qu'est " L'archipel du goulag ". Les deux premières parties, qui composent ce premier volume, décrivent ce que l'auteur appelle " l'industrie pénitentiaire ", toutes les étapes par lesquelles passe le futur déporté : l'arrestation, l'instruction, la torture, la première cellule, les procès, les prisons, etc. - ainsi que le " mouvement perpétuel ", les effroyables conditions de transfert. (Les deux parties suivantes consacrées à la description du système et de la vie concentrationnaires feront l'objet du second volume à paraître prochainement.) " L'archipel du goulag " n'est pas un roman mais, comme l'intitule Soljénitsyne, un essai d'investigation littéraire. La cruauté parfois insoutenable des descriptions, l'extrême exigence de l'auteur vis-à-vis de lui-même et l'implacable rigueur du réquisitoire sont sans cesse tempérées par la compassion, l'humour, le souvenir tantôt attendri, tantôt indigné ; les chapitres autobiographiques alternent avec de vastes aperçus historiques ; des dizaines de destins tragiques revivent aux yeux du lecteur, depuis les plus humbles jusqu'à ceux des hauts dignitaires du pays. La généralisation et la personnalisation, poussée chacune à leur limite extrême, font de " L'archipel du goulag " un des plus grands livres jamais écrits vivant au monde, " notre contemporain capital ".
Critique Akhesa
Livre hautement intéressant d'un point de vue historique car l'auteur reprend la création et l'organisation des premiers goulags en Russie, puis il nous décrit les différents types de goulags ainsi que les types de population qui y sont enfermés.
L'auteur nous y décrit les terribles conditions de vie et de travail.
Tout comme d'autres ouvrages qui traitent des systèmes d'emprisonnement, de détention; surtout sous les régimes totalitaires, cet ouvrage est très dur à lire mais je crois sincèrement qu'il faut aller jusqu'au bout de l'innommable et de l'abaissement à cette cruauté qui n'est finalement qu'humaine
A LIRE CETTE SEMAINE DANS l’EXPRESS :
« Nous vivons dans une société d’Archipel » de Jérôme Fourquet directeur du département Opinion de l’Ifop.
« …pour les français la question des équilibres démographiques est désormais centrale et les taraude de manière plus ou moins aiguë : qui est majoritaire dans un endroit donné ? Qui est la majorité dans ma ville ? Mon quartier ? Mon immeuble ? Nous ne sommes plus chez nous. »
PAROLES
♪ L'île Saint-Louis ♪
Après le succès en 2017 du colloque : "CONSCIENCE, la Nouvelle Frontière", VERTICAL PROJECT MÉDIA présente : LA CONSCIENCE SANS LIMITES : "UNE VOIE POUR EXPLORER L'UNIVERS"
SAMEDI 24 NOVEMBRE 2018 - CINÉMA GAUMONT-PATHE BELLECOUR - LYON (09h00 - 18h00).
ACHATS DES PLACES UNIQUEMENT EN LIGNE (PAS DE BILLETTERIE SUR PLACE LE JOUR J)
En savoir plus : colloquelyon2018.fr/
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DE LA MÉMOIRE, DE LA CONSCIENCE DE LA MÉMOIRE.
La mémoire est magique, comme cette ardoise où l’on efface temporairement les mots du présent. Mais ils demeurent accrochés en nous comme une chaîne attachée à notre conscience. On les retient ces mots, ces images, on les accumule et l’on sait que l’on pourra y revenir. Qui a dit, que le passé c’était le passé, c’était fini, c’est peut-être vrai, dans un temps linéaire, mais la roue du temps tourne. Le passé, la mémoire est le socle sur lequel s’érige notre avenir, surtout quand il devient incertain, cela fait le succès de Radio Nostalgie, on garde en soi tant de choses, qu’il faut bien un jour, les ressortir, sous peine d’être trop encombré.
L’arbre qui pousse vers le ciel, à besoin de son tronc fait des cercles de ses années, pour se maintenir debout. Activer, réactiver notre mémoire, ce n’est pas refuser le présent ou fuir l’avenir, on est la somme des trois, pour être un.
Le passé coule comme l’eau d’un torrent, il paraît que l’eau même a une mémoire, que l’on peut retenir grâce à notre conscience.
Quand des souvenirs tristesse remontent à notre mémoire, en conscience pouvons-nous les oublier ? C’est oublier ce dont nous sommes faits, comment nous nous sommes construit. On perd cette mémoire quand nous sommes malades, ou quand l’on refuse notre passé trop douloureux, alors on boit pour oublier.
Notre univers personnel, grossit, croît, bouge, vit par notre mémoire, celle des autres, la mémoire cosmique que l’on reçoit par nos sens et notre intuition.
Prendre son temps, le sien, le garder un peu en soi, dans sa conscience, puis en faire don aux autres, comme un témoignage d’amour, faire un effort de mémoire pour consolider son présent, pour envisager et construire son avenir.
Philippe nous donne aujourd’hui dans son temps présent, un peu de sa mémoire, nous fait découvrir la maison de son âme, la maison de sa vie.
JF.
La Vieille Maison
Au détour du chemin, comme plantée au sommet d’une dune,
Au milieu d’un bosquet, ivoire jaillissant d’un socle émeraude,
Elle apparaît soudain au promeneur ravi ;
C’est une très vieille bâtisse ; tout en bois, défraîchie, vermoulue,
Et cependant resplendissante ; mémoire du temps jadis,
Et gardienne des lieux.
Tout semble à l’abandon alentour ; jardin envahit d’herbes
Et de plantes sauvages, véranda effondrée, toit crevé, vitres brisées, …
Le temps a fait son œuvre ; il a signé son forfait avec outrance
Tout n’est plus que désolation, mémoire déchiquetée, absence…
Pourtant la vie a du couler, paisible, en ces lieux.
On devine, sur la gauche, à quelques mètres d’une volée de quatre marches en pierre, une vieille balançoire dont il ne reste que trois montants métalliques, rongés par la rouille.
Comme il serait doux de remonter le temps, comme il serait tendre
De surprendre des rires d’enfants, ici, en ces lieux, presque au bout du monde, au milieu de nulle part ;
Comme il serait apaisant d’apprivoiser le temps, et de ranimer, même un instant, éphémère, un court instant de bonheur, la vie en ces lieux ;
J’aurais alors 7 ans ; courant après mon frère et ma sœur, riant, hurlant,
Sourd aux appels au calme lancés par ma mère par la fenêtre de ma chambre
A l’étage, juste au-dessus de la véranda ;
Que reste-t-il de tout cela ?
Quand la mémoire est infidèle et que l’on ose le grand voyage
Le largage des amarres de l’âge mûr, de la vie établie,
De la conscience tranquille,
Il y a des surprises,
Et il y a regrets ;
Surpris par des lambeaux de souvenirs, fugaces, fragiles,
Eclairs du temps jadis,
Etonnement devant l’apparente déchéance des lieux,
Devant les débris d’une jeunesse enfouie, perdue, chassée de la mémoire
Comme un obscène cauchemar ;
Regret de n’avoir pas suffisamment appris ; de n’avoir pu retenir l’essentiel
L’initiation à la vie,
Regret d’avoir bâclé le commencement, l’éveil ;
Une brise s’est levée doucement ; les tiges des herbes et des fleurs ploient sous les assauts du souffle de ma mémoire ;
Mes pieds crissent sur le verre répandu de quelque vitre brisée, et je frissonne soudain, privé de mon jardin, abandonné sur la rive d’un passé presque ignoré, douloureux…
Alors, brusquement je me retourne, et je cours.
Dévalant mon absente colline, presque résigné devant l’infirmité de ma mémoire ;
Le souffle court.
Je fuis ce lieux qui m’assène mon passé, qui ampute mon cœur et ma raison ;
Je cours sans me retourner, haletant, les yeux brillants, où les larmes à peine contenues, attendent pour jaillir que ma course éperdue cesse ;
J’atteins le sous-bois et m’effondre sur le sol boueux. Alors les larmes coulent, elles roulent au rythme de la bruyante plainte qui jailli de mes lèvres ; je me retourne, hissé sur les coudes, jambes écartées, secoué des spasmes de ma déchirure, et contemple l’antique demeure qui rougeoie au soleil couchant ; Elle est rubis ;
Ah je voudrais forger la grande chaîne du temps, et l’arrimer à ma mémoire,
Insignifiant maillon,
Je voudrais y accrocher aussi mes rêves exhaussés,
Mes filles,
Et puis,
Depuis plus de trente ans,
Mon épouse,
Ma complice,
Avec laquelle je façonne la belle, l’unique, la merveilleuse histoire de ma vie.
Philippe Jouvert.
Avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Le temps n'existe pas
PONT-AVEN, UN PONT VERS LE SUBLIME
Le franc-maçon part à la conquête de la Lumière, de la Vérité, ses sens et au-delà son intuition, le mène vers son âme. Il va atteindre à force de travail sur lui-même des moments extatiques au contact des merveilles de la nature. Des moments où s’assemble son homme extérieur et intérieur pour ne faire qu’un. Il des lieux propices à cette alchimie, des cités mystérieuses, qui sont des ponts pour le relier au sacré, de ces cités montent, des sons qui résonnent en nous, des parfums odorants, des couleurs fortes. Notre cœur s’ouvre alors à ces extases esthétiques et cosmiques, Pont-Aven fait partie de ces lieux de sublimation de l’esprit. La nature nous prête sa beauté, pour ces instants magiques, en écrasant sous nos pas les premières feuilles ocrées par l’automne, en écoutant le chant de l’Aven qui dévale des montagnes noires et passe sous le pont de pierre ou en contemplant le bois d’amour.
Les peintres de tous les pays ont posé leur chevalet dans ce pays de la Cornouaille Bretonne, ils lui ont donné son caractère universel, un lieu où l’esprit construit, à la recherche de l’harmonie. Paul Sérusier a écrit :
« Les signes qui traduisent l’amour et la beauté sont les éléments constitutifs de l’œuvre d’art.
La beauté est l’amour que nous vouons à un objet, abstraction faite de toute idée d’utilisation à notre profit, amour inspiré par un aspect qui satisfait en même temps nos organes visuels et notre intelligence, parce qu’il réalise l’arrangement que nous souhaitons pour notre plus grand bonheur : l’harmonie. »
« Sans quelque trace de ce langage universel, il n’existe pas d’œuvre d’art. »
L’art devient une quête du beau, du sublime, c’est dans le silence que l’apprenti reçoit les premiers rayons de l’art sublime, de l’art royal. Il redécouvre sa capacité à s’émerveiller, développe son énergie intérieure en voyant le soleil feu qui s’élève, alors tout devient pour lui miracle, mystère, vraie vie. Cette vie qui s’élargit vers la spiritualité, il devient enfant de la Lumière.
« Nombreux sont ceux qui étudient la façon de prolonger la vie quand il faudrait plutôt l’élargir. » (Luciano de Crescenzo)
JF.
À la fin du XIXème siècle, un courant de mysticisme traverse le monde donnant naissance à une créativité spirituelle dans l’art. La Bretagne devient une terre d’inspiration inépuisable. Fasciné par la spiritualité Paul Gaugin mène cette quête. Maurice Denis renouvelle quant à lui la vision du sacré en l’ancrant dans le quotidien. Enfin Paul Sérusier aborde cette quête spirituelle par une recherche constante du nombre d’or dans ses œuvres. (Musée de Pont-Aven)
Paul Sérusier découvre un art hiératique fondé sur une étude approfondie des mathématiques sacrées, « les Saintes mesures » qui entrent en résonance avec ses recherches symbolistes et son intérêt pour la cosmogonie se matérialise par des formes géométriques se détachant sur des fonds abstraits. (Musée de Pont-Aven)
Musée de Pont-Aven du 30/06/18 au 06/01/19 Expo temporaire : Le Talisman de Paul Sérusier une prophétie de la couleur. (en collaboration avec le Musée du Quai d’Orsay)
CONTACT : museepontaven@cca.bzh
SITE : www.museepontaven.fr
RÉPARER, CONSOLIDER LES FRACTURES
La franc-maçonnerie thérapeute de l’homme dans sa totalité ? Elle n’est une analyse au sens psychiatrique, psychologique, elle s’intéresse à l’homme dans sa totalité, son entièreté, matière, vie, esprit, à l’homme extérieur et l’homme intérieur à sa place dans le cosmos et sa vie, c’est-à-dire son évolution.
Il faut bien une méthode pour aborder les interconnections, les interrelations entre le corps, l’esprit et la nature qui nous entoure, pour développer son âme, pour un supplément d’âme, il faut des efforts, une pratique, une ascèse quotidienne, nous avons à nous perfectionner.
Réparer l’homme, le tirer de sa seule matérialité apparente, le révéler, à lui-même, à son esprit, consolider le lien corps-esprit, réduire la fracture, comme le disent les thérapeutes du squelette. Mettre ou remettre l’homme debout sur ses deux pieds, en capacité de marcher vers les étoiles dans le cosmos.
La franc-maçonnerie propose d’étudier les fabuleux symboles qui nous entourent, de les décortiquer, de débusquer toutes les idées qu’ils contiennent, qui forment un tout, pour construire reconstruire une cathédrale du sens, de la sagesse, pour un nouvel art de vivre.
Tous les écrits, tous les livres ne sont que des portes ouvertes, pour la pratique en loge. Les milliers de réflexions, de planches, de travaux donnés chaque jour dans les loges, sont anonymes, mais ils constituent le terreau ou germe sur lequel poussent les germes de milliers de nouvelles vies, ce sont les pierres d’une cathédrale commune, assemblées entre elles, elles sont une citadelle de l’esprit. Peu importe les noms des auteurs, seul compte les traces, les marques, laissées comme des bornes sur le chemin à parcourir seul ou en compagnie de ses frères.
Toutes les gloses sont des lumières le long des passages obscurs difficiles, elles ne constituent qu’un simple empilement de savoirs, mais de modestes phares vers la Connaissance, la gnose.
Ainsi de degré en degré de repas en repas : « l’on devient ce que l’on mange. »
Parmi tous ceux à qui l’on a donné ces nourritures de l’esprit, ceux qui ont développés en eux l’intelligence de leur cœur. Ils deviennent à leur tour des constructeurs, des constructeurs de ponts, ils ont reçus à eux de donner à tous les hommes, pour les relier entre eux. À eux de réduire les fractures entre les hommes et la nature, entre les hommes, de réunir leur homme extérieur et leur homme intérieur.
JF.
« La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles.
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers. »
Charles Baudelaire, fils de Franc-Maçon.
Cet article est reposté depuis Bloc notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités.
« L’art de la mémoire et la formation du symbolisme maçonnique » de Charles Bernard JAMEUX.
« L’art de la mémoire et la formation du symbolisme maçonnique » de Charles Bernard JAMEUX est un livre merveilleux. Il est le fruit de près de 20 ans de travail de l'auteur, Charles B. Jameux, l'un de nos derniers surréalistes vivant! Et Charles est bien vivant! Tout a commencé avec un article de 1995 de Points de Vue Initiatiques , la revue de la Grande Loge de France, obédience maçon
SE DONNER LE MOT..
Chacun sait qu’il vaut mieux se parler pour éviter les querelles inutiles, que les lumières du passé permettent d’affronter l’avenir. La franc-maçonnerie française est diverse, pourquoi pas, même si la quantité des obédiences n’est pas forcément un signe de qualité, tous les frères ont leur place dans l’initiation maçonnique, du moment qu’ils sont libres de bonnes mœurs, qu’ils ont de l’appétit pour le bien, et l’amour fraternel, qui pourrait leur refuser le gîte et le couvert.
Il est constant d’observer que dans les professions de foi des jeunes obédiences, elles justifient souvent leur création par une recherche d’authenticité en référence avec la tradition, ce qui pourrait faire croire que les vieilles dames de la franc-maçonnerie ne sont pas fidèles ou pour le moins prennent des libertés, c’est faire preuve de généralisation, même si certains investis de responsabilité voulant marquer leur passage subissent à la tentation de la manipulation des rituels sous couvert de mises à jour, sauf parfois qu’a force de mises à jour répétées, le cœur du logiciel de base est mis à mal. C’est un combat récurrent entre partisans de la tradition dans sa pureté et les modernes.
L’histoire démontre que la voie du milieu est sans doute celle de la raison et de l’harmonie, on ne parle plus de nos jours en « françois ».
L’essentiel est ailleurs, dans la recherche de la construction d’un homme qui ne serait pas qu’un animal savant, rationnel. Mais un homme préoccupé des choses de l’esprit et de son véritable être au-delà de son avoir immédiat. La méthode maçonnique, travaillant sur le symbolisme propose une voie à cet homme en recherche, elle a ses rites initiatiques, ses mots, qui se transmettent de génération en génération.
Plusieurs chercheurs, écrivains francs-maçons ou non se sont intéressé, à la transmission et à l’origine des mots de nos rituels maçonniques, mots qui sont encore révélés dans les loges. Je citerais : David Stevenson, Patrick Négrier, Charles-Bernard Jameux.
Leurs recherches ont porté sur les manuscrits des anciens devoirs, mais on pris, si j’ose un nouvel élan dans l’étude des textes de 1599 ayant trait à l’art de mémoire, en relation avec le second manuscrit de William Schaw, qualifié de second Statuts Schaw, les loges écossaises Kilwinning N°0 et Mary’s Chapel N°1 pour cette dernière créée par William Schaw ont mis au point le Rite du Mot de Maçon.
Dès l’origine en complément d’une gestuelle particulière, le rite avait deux mots de référents Bo’az et Jakin les noms des deux colonnes situées à l’entrée du temple de Salomon.
La lumière a donc commencé à grandir à la colonne Bo’az, pour se répartir dans le monde en parcourant le cercle des quatre points cardinaux, propageant les forces de l’esprit sur terre, jusqu’au zénith de la colonne Jakin, l’esprit ainsi répandu s’est établi et est demeuré à travers les siècles jusqu’à nous. Au faite des colonnes les grenades continuent d’éclater et de diffuser leurs graines rouges du sang de l’amour.
Ainsi dans nos loges l’on se donne toujours les mots de passage, les mots sacrés, l’art de la mémoire est bien vivant. J’oserais dire que ces mots présents dans tous les rites rendent la franc-maçonnerie universelle, chaque franc-maçon qui rend visite à ses frères où qu’ils soient est chez lui.
Les querelles de rite et d’obédience nous apparaissent dès lors comme dérisoires, désuètes, pas les mots qui conservent force et vigueur.
JF.
Patrick Négrier
Qu’est-ce qu’un homme au sens anthropologique ? C’est, comme le disait Aristote, un « animal rationnel ». Mais l’homme ne peut se résumer à cette définition : il est aussi un être sollicité par l’Esprit de vie et par l’Être qui le mettent en demeure d’utiliser sa raison, d’abord afin que ces concepts soient pleinement compris, puis de manière à définir en conséquence l’éthique qu’’ils proposent à son libre arbitre. Ainsi peut-on dire qu’un être humain ne devient pleinement homme que lorsqu’il appréhende les aspects métaphysiques et les implications éthiques de l’Esprit et de l’Être. La culture maçonnique contient en elle-même une symbolique, une méthode herméneutique et une épistémologie susceptibles d’aider l’être humain dans la compréhension de cette métaphysique et de cette éthique traditionnelles. Patrick Négrier s’intéresse dans cet ouvrage aux textes fondateurs de la Franc-maçonnerie écrits entre 1356 et 1751, qu’il analyse de façon érudite. Par ce biais, il aborde les rites qui ont déterminé cette période (Anciens Devoirs, Mot de maçon) et les Constitutions d’Anderson et de Désaguliers. Dune interprétation philosophique de la Bible à la quête dune religion naturelle pratique, sont ainsi explorés les différents aspects dune culture maçonnique porteuse d’un humanisme au sens plein.
Charles-Bernard Jameux
Dans cet ouvrage, Charles fameux part à la recherche des sources intellectuelles de la franc-maçonnerie spéculative en proposant une hypothèse que l'on peut résumer ainsi : ' l'art de la mémoire " comme origine de la méthode maçonnique. ., L'art de la mémoire est une méthode mnémotechnique, enseignée depuis l'Antiquité, qui consiste à mémoriser des lieux et des images pour permettre à un orateur prononçant un discours de se promener dans son imagination, le long des endroits ainsi mémorisés, et de cueillir au passage les images lui rappelant les articulations de son propos. A la Renaissance, cet outil fut utilisé par les hermétistes comme méthode (l'acquisition de la connaissance par l'utilisation d'images magiques ou talismaniques comme repères mnémoniques. L'art de la mémoire a contribué à la transformation de la maçonnerie opérative en maçonnerie spéculative et donc à l'apparition des symboles maçonniques utiles à la construction du temple spirituel. Disparaissant donc progressivement en tant que tel, il se survécut sous une autre forme clans le contexte philosophique et historique de la dissociation en Occident entre pensée conceptuelle et pensée analogique ( Discours de la .Méthode, 1637) Cette recherche des sources intellectuelles de la maçonnerie spéculative met en lumière ce moment charnière qu'est le XIIe siècle pour l'histoire des représentations et pour l'histoire de la philosophie en Occident.
° L’auteur :
Charles Bernard Jameux est né en 1943. Il a été l’élève de Jean Mitry et Léopold Schlosberg à l’Institut des Hautes Etudes Cinématographique. Il a accompli la totalité de son parcours professionnel au sein des organismes publics de la télévision (ORTF, SFP).
Il a participé aux activités du mouvement surréaliste de 1964 à 1969. Il est l’auteur notamment du premier livre en français sur F. W. Murnau.
Charles B. Jameux a été initié à la Grande Loge de France en 1977. Il a dirigé la revue de la GLDF, Points de Vue Initiatiques de 1989 à 2001.
Il est actuellement le directeur de la collection d’ouvrages maçonniques Pierres Vivantes aux éditions Dervy.
LIRE : Le bloc notes de Jean-Laurent Turbet
DAVID STEVENSON –Historien.
L’auteur étudie les véritables origines de la F.M., la contribution du Moyen-Âge, les maîtres des travaux du roi, les statuts du métier de maçon, l’influence de la renaissance, le rôle de l’architecture , les rituels d’identification et d’initiation, les premières loges écossaises, etc.
Travail de la Loge Rudyard Kipling (extrait)
L’apport de David Stevenson
Il faut dire que depuis la parution, en 1983, des travaux du Professeur David Stevenson, travaux qui ont connu une large diffusion, on ne regarde plus l’Ecosse de la même manière. Car il se pourrait bien que la Franc-maçonnerie que nous connaissons aujourd’hui ait son berceau en Ecosse...
David Stevenson, professeur émérite à l’université de St Andew, chercheur reconnu, écossais et non-maçon s’est interessé à la maçonnerie comme il s’est intéressé en 1973 à l’histoire des «covenanters» (les presbytèriens écossais) ou en 2001 aux Beggar’s Benison (ces «sex clubs» écossais, ritualisés, véritables institutions du début XVIIIème siècle), c’est à dire en historien et non en maçon, ce qui donne un intérêt particulier ses recherches.
Il a surtout eu l’intérêt d’avoir exhumé une masse considérable de documents écossais de première importance s’étalant sur tout le XVIIème siècle et notamment les comptes-rendus de très nombreuses loges écossaises dont les premiers remontent à 1598 (Aitchison’s Haven).
Il a aussi mis en exergue le rôle capital joué par William Schaw et ses statuts de 1598 et 1599 dans la formation d’une Maçonnerie qui commence à ressembler à celle que nous connaissons.
Interrogations…
La première question que l’on peut déjà d’ailleurs se poser ici étant:
Comment est-il possible que ces documents essentiels, facilement accessibles puisque en possession des Loges ou de la Grande Loge d’Ecosse pour la plupart, n’aient jamais été réellement mis en lumière avant cela ?
David Murray Lyon s’y était bien essayé en publiant en 1873 son «History of the Lodge of Edinburgh», somme documentaire impressionnante regroupant déjà une large part des éléments revisités par Stevenson. Mais comment expliquer le peu d’écho donné à ces textes ? (Aujourd’hui encore, j'ai eu bien du mal à m'en procurer un exemplaire). Bien sûr, les chercheurs maçonniques, des AQC notamment, citaient Murray Lyon et allaient même jusqu’à donner à l’Ecosse une «certaine» place dans l’histoire de la Maçonnerie. Des historiens de haut niveau comme Harry Carr, Robert Gould ou le Brigadier Jackson se sont aussi beaucoup intéressé à l‘Ecosse. Mais on a toujours la fâcheuse impression que pour ces historiens Anglais, valoriser le phénomène Ecossais revenait à minorer la prépondérance nécessairement indiscutable de l’Angleterre. Les maçons écossais, pour leur part, étant sans doute aussi responsables de ne pas avoir valorisé un patrimoine maçonnique aussi riche. Pour ne pas «froisser» la toute-puissante GLUA ?
Nos travaux
Alors bien sûr, nous allons, dans les prochains travaux , nous intéresser longuement à ce fameux «Siècle Ecossais» qui ne cessera de nous réserver des surprises.
Mais avant, afin de mieux comprendre ce qui a pu générer, au XVIIème siècle, ce mouvement écossais capital pour la Maçonnerie, nous avons voulu pousser la recherche encore plus loin, et remonter encore dans le temps, aux origines mêmes de la Maçonnerie écossaise.
Nous voici donc face à un sujet d’étude encore très peu traité par les historiens de la Maçonnerie. Il faut dire que nous entrons ici dans des périodes historiques ou les documents se raréfient et où il est sans doute plus difficile de s’aventurer. Pourtant, les sources sont plus nombreuses que ce que l’on pourrait croire. Nous sommes allés à leur recherche. Elles n’iront pas sans vous étonner...
En préalable, peut-être, je voudrais dire que nous n’avons ici l’intention de rien démontrer. Notre seul travail consistera, simplement, à soulever toutes les pierres que nous trouverons, à utiliser tous les éclairages possibles, sans tabou ni exclusive. Après cela, à chacun de se faire une opinion.
Notre force est de n’être ni Anglais, ni Ecossais et de n’adhérer à aucune idéologie pré-établie.
Enfin, rappelons le, il y a déjà près de 25 ans, le 13 Janvier 1981, deux ans avant la parution même des recherches de Stevenson, était présentée une communication dont le titre était «Nos prédécesseurs, les Maçons Ecossais des années 1660», le conférencier s’appelait Gérard Géfen.
Les second Statuts Schaw
28 Décembre 1599. William Schaw, Maistir of Wark, Wairden of ye Maisons. (Maître des Travaux, Surveillant des Maçons), signe de nouveaux statuts à l’usage des maçons écossais. Pourtant, il y a tout juste un an, jour pour jour, des « Statuts et ordonnances devant être observés par tous les Maîtres Maçons du royaume» avait déjà été édictés. Par lui-même, de plus.
Que s’est-il donc passé pour qu’il ait fallu refaire de nouveaux statuts un an après ?
Il semble bien que ces nouveaux statuts aient été conçus pour répondre aux revendications d’une loge. Et il semble bien que cette loge voulait faire valoir sa préséance sur les autres et ses droits particuliers. Ceci en raison de sa très ancienne tradition et de l’antériorité qu’elle revendiquait. Cette loge s’appelait Kilwinning, elle existe toujours et porte le n° 0 sur le tableau des loges de la Grande Loge d’Ecosse.
- Nous laisserons le soin à notre Frère Gilbert Cédot de développer par la suite, le contenu de ces statuts Schaw et de leur influence pour le moins importante sur la Maçonnerie écossaise de l’époque. En effet, ces statuts Schaw étant incontournables pour la compréhension de ce «siècle écossais» que nous traiterons bientôt, nous avons demandé à notre Frère Gilbert de nous présenter ces statuts par parties, tout au long de cette année, de façon à ce qu’ils soient acquis pour tous lorsque nous entamerons cette période du XVIème siècle. -
Kilwinning et Edimbourg
En fin de compte la loge Kilwinning n’arrivera pas à se faire reconnaître comme 1ère loge d’Ecosse et c’est Mary’s Chapel, la loge d’Edimbourg qui obtiendra cette première place. Mais, pour «imposer» à William Schaw de compléter ses Statuts de 1598, Kilwinning devait pourtant avoir une importance considérable et ancienneté certaine.
Ces nouveaux statuts font d’ailleurs état à de très nombreuses reprises de la très grande ancienneté de Kilwinning et souligne même ses usages « de temps immémoriaux ». (Alors on sait qu’il faut se méfier, pour les avoir déjà rencontrés dans d’autres textes des « immemorial times », mais pourtant…)
Nous sommes en 1599. Et la question se pose : à quelle date pourraient donc bien remonter la création de Loges comme Kilwinning ou Edimbourg ?
La loge Kilwinning elle-même n’hésite pas aujourd’hui à faire remonter son existence à 1140, date de la construction de l’abbaye du même nom. Mais, bien sûr, aucun document n’a été conservé qui pourrait venir valider cette thèse.
En tous les cas, Kilwinning comme Edimbourg, reconnue 1ère loge d’Ecosse, devraient forcément avoir une antériorité conséquente sur une loge «ordinaire». Une loge «ordinaire» pour laquelle aucun statut n’a été modifié, comme par exemple Aitchison’s Haven….
Aitchison’s Haven
En fait, Aitchison’s Haven n’est pas une loge aussi «ordinaire» que cela, puisque c’est à elle que l’on doit les premiers comptes-rendus de loge jamais connus à ce jour. Ils sont datés du 9 janvier 1599, soit 12 jours seulement après la promulgation des premiers statuts Schaw. (Statuts Schaw qui justement demandaient aux loges de désormais tenir des comptes-rendus de toutes leurs tenues.)
Nous ne connaissons pas non plus avec certitude la date de la création de la loge Aitchison’s Haven.
Mais l’on sait comment la création d’un port à Prestongrange, baptisé Newhaven puis Acheson Haven (et aujourd’hui Morrison Haven) nécessitera la présence puis l’établissement de constructeurs pour faire face à cet important chantier.
Il y a fort à penser que la loge s’y établit entre 1526 (date donnée par le Frère Wallace-James, P. M. de la loge Lodge St John Kilwinning, No. 57 lors d’une communication faite par la Grande Loge d’Ecosse), date de la première charte de Jacques V autorisant les moines de l’abbaye de Newbattle à construire un nouveau port, et 1541, date d’une 2ème charte de Jacques V donnant droit sur le nouveau port à un certain Alexander Atkinson (Acheson) (1)
Pour réclamer, et obtenir de telles préséances Edimbourg et Kilwinning devaient donc forcément pouvoir légitiment prétendre à une création encore bien antérieure à celle d’ Aitchison’s Haven. Donc bien avant 1526 /1541.
Mais quand alors ?
1491 ? Date de statuts de la ville d’Edimbourg, justement, où l’on peut lire que : les maçons de la ville «gett a recreatioun in the commoun luge»
1483 ? Date de minutes de la ville d’Aberdeen rapportant les dissensions entre six «masownys of the luge»
1475 ? Date de l’ «incorporation of masons and wrights» à Edimbourg
1425 ? Date d’un décret du Parlement demandant au métier de choisir parmi eux un «Dekyn or maister man» pour les représenter auprès du City Council.
Avant encore ?
Nous reviendrons, bien sûr sur, tous ces documents et bien d’autres lors de nos prochains travaux. Mais nous voulions d’ores et déjà mettre en avant ces textes qui nous révèlent que la maçonnerie écossaise a effectivement commencé à se dessiner bien avant 1598/1599, bien avant les premiers témoignages écrits de la vie des loges et les statuts Schaw.