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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
PHILOSOPHER, MAÇONNER EST-CE APPRENDRE À MOURIR

PHILOSOPHER, MAÇONNER EST-CE APPRENDRE À MOURIR ?

 

 

« C’est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir de son être ».

                                                           Michel de Montaigne. Le Gai Savoir.

 

 

Michel de Montaigne est plutôt un philosophe de la vie, pour lui penser la mort c’est se libérer il a dit : « La préméditation de la mort est préméditation de la liberté celui qui a appris à mourir a désappris à servir ». Le profane qui cherche la Lumière, la Vérité et qui dans l’espérance de parvenir à les trouver dans l’initiation maçonnique est plongé immédiatement dans la caverne du cabinet de réflexion face à la mort, quelle mort ?

Philosopher suivant les deux formules c’est apprendre à mourir ou apprendre à vivre. Les formules semblent s’opposer et pourtant elle se rejoignent pour vivre, il faut mourir. Apprendre à mourir au sensible pour accéder à l’intelligible. Séparer le plus qu’il est possible le corps de l’âme, ou plutôt donner plus d’importance à l’esprit, à la vie spirituelle. Le Franc-maçon travaille au passage de l’avoir à l’être, de l’avoir périssable à l’être éternel.

 

Passer sa vie à apprendre à mourir ne semble pas un projet raisonnable et pourtant le sage s’habitue à la mort pour ne pas être dans l’angoisse de ce qui n’est qu’un instant, ce qui illustre parfaitement aussi le carpe diem. Avec le danger de succomber à un fatalisme paralysant toute action et toute vie.

 

Pour Platon qui aurait initié la formule philosopher c’est apprendre à mourir. Pour lui il s’agit plutôt d’une conversion à la vie de l’esprit. L’on maçonne aussi pour s’élever de plus en plus à la spiritualité, c’est la symbolique du compas de l’esprit qui passe du dessous de l’équerre au-dessus de celle-ci. La pratique maçonnique est un entrainement, un exercice spirituel. Le Franc-maçon est un marathonien, un coureur de fond qui se dirige vers la Lumière. Socrate lui-même avait appris à ne pas craindre la mort, un simple instant avant de passer vers autre chose.

 

Apprendre à mourir pour le Franc-maçon est un exercice de purification symboliquement illustré par les épreuves des éléments. Il est purifié par l’épreuve de l’eau, puis de l’air et du feu, il obtient le droit de passer. Refuser la mort c’est refuser la vie, l’homme sait depuis sa naissance qu’il mourra. C’est dans le Phédon que Platon exprime le mieux cet apprentissage de la mort :

« Ainsi, d’une façon générale, cet homme (le philosophe, je rajoute le maçon), loin de s’occuper de son corps, se détache de lui autant qu’il peut et tourne son attention vers son âme ». Platon Phédon64.

Le détachement corps âme qui se repris plus tard par Plotin.

 

« C’est donc tout d’abord dans les cas de cet ordre que se révèle le philosophe (le maçon) : quand il détache son âme le plus possible, et mieux que nul autre du commerce qui l’unit au corps ». Platon Phédon 65.

 

Dit autrement, c’est la volonté de recherche de la vérité de l’intelligible. Aller vers la contemplation de l’Un Bien. Le détachement du corps, de la matière favorise l’élévation de l’Esprit et de l’Âme.

 

« Et l’âme pense mieux que jamais sans doute, quand elle n’est pas troublée, ni par l’ouie, ni par la vue, ni par la peine, ni par le plaisir et qu’elle s’est isolée en elle-même ; dégagée du corps…elle aspire à ce qui est. » Platon Phédon 65.

 

Prendre soin de son soi, de ce qui dépend de soi, c’est aussi le message de Marc Aurèle.

 

« (l’âme) Elle met au calme ses passions (maçonnerie maîtriser ses passions) elle suit les pas du raisonnement, elle ne cesse d’être attentive, elle contemple, le vrai, le divin ce qui n’est pas l’objet de l’opinion (c’est-à-dire les vérités humaines)… elle sera délivrée de l’humaine misère. » Platon Phédon 84.

 

Le Franc-maçon met à distance le plaisir, le remplace par le désir du vrai. La mort de la matière n’est rien quand elle est remplacée par la vie de l’esprit. Plus la vie de l’esprit prend de l’importance moins l’on est dans la crainte de la mort du corps.

Ainsi le voyage dont l’itinéraire va de la matière à l’esprit est l’espérance de la réalisation d’un homme meilleur, partie d’un monde meilleur où la raison, la réflexion guide l’action vers le bien.

Comme un paradoxe prendre soin de soi, c’est mourir à la matière du moins en diminuer en l’importance, pour faire vivre l’esprit c’est ce qui apporte la joie dans les cœurs.

 

« C’est ayant le souci de vous-mêmes que tout ce que vous pourrez faire vous procurera de la joie. » Platon Phédon 115

 

À son déclin le Miracle Grec, bizarrement avec le néoplatonisme atteint une apogée pour l’esprit, l’âme s’élève jusqu’à sortir du corps comme le disait Plotin, il y a une rencontre avec la théologie chrétienne. La sagesse des grecs leur volonté de bien vivre, la vie bonne grâce à la vie de l’intelligence divine, la lumière originelle qui éclaire l’homme de ses rayons. S’apparente au prologue de l’évangile de Jean : « Ce qui fût produit était en lui vie, et la vie est la lumière des hommes. » Les païens et les chrétiens se retrouvent dans un idéal partagé en commun vivre selon l’esprit. Philosopher, maçonner c’est apprendre à mourir pour pouvoir vivre dans l’esprit qui provoque l’amour et la joie.

 

                                            Jean-François Guerry.

PHILOSOPHER, MAÇONNER EST-CE APPRENDRE À MOURIR

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Publié le


Samedi 5 mars

Académie Maçonnique de Lyon





Franc-Maçonnerie :

Apport des philosophies

et religions


 
 
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,


Nous avons le plaisir de te transmettre les informations de l'Académie Maçonnique de Lyon qui organise le samedi 5 mars au Temple de la Croix Rousse, 19 rue Dumont d'Urville 69004 Lyon, une journée dont tu trouveras ci-dessous l'ensemble des détails.

Je me permets de rappeler que l'accès est gratuit pour les adhérents 2022 de l'Académie de Provence.


Tu trouveras en cliquant ici le bulletin d'inscription à renvoyer à l'Académie de Lyon.





 

Je profite de l'occasion pour te rappeler que les inscriptions pour les VIIes Rencontres de l'Académie de Provence se dérouleront le samedi 30 avril au Château Saint-Antoine à Marseille sur le thème
 
«Alchimie et Hermétisme»
 
Les conférenciers seront:
 

Françoise BONARDEL
Agrégée de Philosophie, Docteur d'État ès Lettres et Sciences
Professeur de philosophie des religions à la Sorbonne
de 1990 à 2010


«Un trépied fondateur :
Hermétisme, Gnose et Alchimie» 


André UGHETTO
Ancien professeur agrégé de lettres modernes, poète,
réalisateur

Projection de son court métrage (55') réalisé en 1984 et échanges


Mutus Liber, Tableaux pour Nicolas Flamel

 
 Jean-François BLONDEL 
Historien, spécialiste du Compagnonnage, auteur


«Alchimie des Cathédrales»

 
 Alain MUCCHIELLI
Médecin spécialiste Santé publique, Docteur d'État ès Sciences (Chimie-Biologie), auteur


«Parcours maçonnique, parcours alchimique»
 

 
L'adhésion annuelle de 35 € permet l'accès gratuit à l'ensemble de nos manifestations ainsi que les vidéos enregistrées des conférences.

 Les  frais de participation sont de 20 € (hors restauration) pour les non-adhérents de l'Académie Maçonnique.

Le repas (entrée, plat, fromage, dessert, café et boissons) sera servi en salle humide et le montant du triangle est de 18 €
.


Merci de t'inscrire en cliquant ICI...

 
N'hésite pas à diffuser cette invitation à tous
les Frères et Sœurs Maîtres de ton entourage.

 
Salutations très fraternelles,
Alain Boccard
Président



PS: Les ouvrages coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence 
sont toujours disponibles en cliquant ICI:


Maintenant disponible
Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?

Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?

Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram


À paraître fin février :
Marc Halévy, Construire Dieu et le monde. 
 
 
 
 
 

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Publié le par Jean-François Guerry
L'INVERSION MAÇONNIQUE MORT INITIATIQUE

L’INVERSION MAÇONNIQUE, MORT INITIATIQUE.

 

           

                                                                                             « Meurs et deviens. »

                                                                                                                  Goethe.

 

Un des secrets et des mystères de la Franc-maçonnerie est la découverte du passage de la mort à la vie, alors que les hommes ne sont conscients que du passage de la vie à la mort.

Ceux qui frappent à la porte du temple au midi de leur vie, regardant derrière eux sont parfois saisis d’effroi n’ayant pas les réponses à leurs questions existentielles. Ils sont comme le disait Héraclite : « des hommes des brumes », qui cherchent leur chemin aspirent à trouver la Lumière du sacré.

L’initiation maçonnique est d’abord une mort avant la vie, avant la re-naissance, c’est un combat de l’homme pour vivre la vie de l’esprit. Pour changer le plomb en Or pur spirituel disent les alchimistes dans la caverne ou naît l’homme intérieur. Le passage de l’ombre à la Lumière pour l’homme qui recherche son harmonie, sa libération. Pris au piège par ses préjugés, le culte des apparences, l’erreur de l’égoïsme et l’orgueil, il est errant, en exil, perdu, pleurant au bord du fleuve, il ne voit que le tourbillon de sa vie, un torrent de boue.

À la recherche de la nostalgie bienheureuse il veut remonter le fleuve jusqu’à sa source d’eau pure pour boire l’eau nectar qui ruisselle de l’esprit jusqu’au cœur.

 

Il accepte de se dépouiller, il ne veut plus accumuler. Il va tamiser l’eau dans sa batée d’orpailleur, tourner sans cesse ses sens son regard vers le centre, là où la Lumière illumine ceux qui y parviennent. Cette ruée vers l’Or spirituel est son nouveau chemin de vie, il voit l’itinéraire avec l’œil de son cœur. Il ira seul sur le chemin comme un mystique anachorète dans le désert ou accompagné par ses Sœurs et ses Frères puisqu’il est un homme dans le monde et partie du monde. Il trouvera toujours sa route pourvu qu’il regarde à l’intérieur de lui-même. Il sera fidèle et persévérant à l’inverse de celui qui pris dans le tourbillon de la vie courre d’un médecin à l’autre pensant pouvoir trouver un remède miracle, alors que le remède est en lui.

 

Une fois l’être intérieur éveillé, il prend son essor et exige sa nourriture. Le viatique symbolique du Franc-maçon mis dans son bissac est constitué des outils de la construction et des textes sacrés qui perpétuent les messages intemporels, les mots des anciens celés dans les rituels qui sont autant de véhicules qui transportent l’esprit vers les cimes de la spiritualité, là où l’Âme peut contempler l’Un Bien.

Quand le Franc-maçon a découvert le trésor caché de son être intérieur, quand la lumière à éclairer ce trésor, le feu régénérateur fait palpiter son cœur d’amour, il est passé de la mort matérielle à la vie spirituelle. Une légende raconte qu’un homme qui se tenait au sommet d’une colline, chantait sans cesse chaque matin au lever du soleil. Il chantait : « J’étais mort. Je suis devenu vivant. Je dormais et je m’éveille. » Il souriait à ceux qui passaient, certains le prenait pour un fou, d’autres voyant la lumière dont il était illuminé et qui brillait dans ses yeux pleins de joie. Ceux-là comprenaient soudain qu’ils voyaient un nouveau-né souriant à la Lumière, un enfant de la lumière.  

 

                                            Jean-François Guerry.

L'INVERSION MAÇONNIQUE MORT INITIATIQUE

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Publié le par Jean-François Guerry
CONVERSIO, CONVERSION MAÇONNIQUE

CONVERSIO MAÇONNIQUE

 

« Mes Sœurs, mes Frères que vos regards se tournent vers tournent vers le centre de la Loge… »

« Mes Sœurs, mes Frères que vos regards se tournent vers la Lumière… »

                                                                                                  Extraits de Rituels Maçonniques.

 

 

Au moment de la construction symbolique du Temple les ouvriers en silence contemplent l’élévation progressive de l’œuvre, les marches, puis les colonnes, la porte, les fenêtres, puis les outils symboliques sont mis à leur place, les colonnettes, les trois grandes lumières, les luminaires et le Delta lumineux au centre duquel règne l’œil du cœur.

Remontons aux racines dans la Grèce antique, le mot conversio conversion est utilisé pour définir un mouvement parfait, c’est-à-dire circulaire, l’on peut déjà voir le rapport entre le mouvement qui est aussi commencement et initiation. Le mouvement circulaire parfait est propre aux dieux, au ciel, au monde. Pourquoi ? Parce qu’il est propre à l’intellect, on distingue dès lors l’aspect cosmologique et noologique c’est-à-dire ayant un rapport avec l’esprit du mot.

Le cercle évoque dès l’origine un retour à soi, conversio est une des occurrences grecques du symbolisme du mythe platonicien de la Caverne, avec la rotation de l’œil de l’âme, le passage de l’obscurité à la Lumière. Cette rotation, conversio est donc le regard vers l’intérieur.

Pour les stoïciens, le mouvement circulaire devient constitutif de toute substance donnant une forme de cohésion et d’unité. C’est aussi une interprétation maçonnique : mouvement qui va du centre vers la périphérie engendrant la substance et qui revenant de la périphérie vers le centre donnant substance et réalité à son être. Ce mouvement perpétuel et périodique ramène toujours à son état primitif. C’est ainsi que les sages maintiennent leur cohésion intérieure, l’on revient toujours au centre.

Le génie qui parle en nous a été sublimé par les néoplatoniciens. Pour Plotin en effet l’Un lui-même est tourné vers soi ce qui signifie qu’il demeure en lui-même. La génération de l’Intelligence et celle de l’Âme s’effectuent par la conversion de l’hypostase inférieure vers l’hypostase supérieure qui l’illumine et la limite. Plus proche encore de l’initiation maçonnique est Porphyre, pour lui la conversion devient le troisième moment de l’autoconstitution de la réalité intelligible : celle-ci préexistant à elle-même dans elle-même dans un état de repos (endormie), se distingue d’elle-même dans le mouvement de procession pour revenir à soi dans la conversion. Système mis en évidence par Pierre Hadot : « Fragments d’un commentaire de Porphyre sur le Parménide ».

 

On distingue dans ce raisonnement la mise au jour d’un processus initiatique d’élévation spirituelle à partir de son soi décelable dès le cabinet de réflexion maçonnique qui se prolonge jusqu’au centre de la chambre du milieu où le Maître est illuminé.

Après Porphyre la conversion deviendra un processus théologique. Dans l’ordre religieux elle prendra la forme d’un changement de disposition intérieure qui modifiera les relations homme Dieu. Retour du peuple élu vers Dieu, retour à la fidélité de l’Alliance avec Dieu dans l’espoir d’un retour en Terre Sainte. Ce retournement intérieur s’accompagnant du repentir.

On peut suivre ce retournement, qui est illustré dans les légendes maçonniques salomoniques dans les degrés des loges de perfectionnement au R E A A qui vont du 13ème au 14ème degré écroulement du temple matériel par la faute du Roi Salomon, perte de la parole, du sens spirituel, puis exil à Babylone. Les degrés suivants illustreront le retournement vers la Terre Sainte, la reconstruction du temple et l’attente de la descente de la Jérusalem céleste, du Temple intérieur, du Temple spirituel.

Le nouveau testament généralisera cette notion de retour à Dieu avec une application universelle de la loi d’amour, nouvelle loi, nouvelle naissance.

Clément d’Alexandrie fera une synthèse transition, sur la conversion naissance en rapprochant les concepts platoniciens et stoïciens de la rotation de l’âme, âme regardant vers le Bien. Le schème ternaire du néoplatonisme viendra fusionner avec la trinité théologique. Le Dieu trinité est alors l’Esprit Absolu qui se réfléchit en lui-même.

C’est chez Augustin que l’on trouvera l’apogée du mot conversion. Augustin pèlerin de l’esprit aura accumulé toute la richesse et le sens de ce mot en mêlant tradition hellénique et chrétienne. Il donnera d’abord au mot conversion un sens noologique, moral, éthique à l’instar de la tradition néoplatonicienne, retour vers le Dieu présent à l’intérieur de l’âme, Dieu qui est Vérité, Lumière et Raison. Augustin également dans ses commentaires sur la genèse le mot conversion prend une dimension cosmologique également néoplatonicienne.

La créature est d’abord dans un état informe qui l’éloigne de l’Unité divine, elle prendra peu à peu forme, à condition de retourner vers sa source, elle est alors illuminée et achevée. On peut faire une analogie qui va de l’apprenti maçon pierre brute qui après reçu la lumière, elle l’éclaire de plus en plus, il devient une pierre taillée polie capable de s’intégrer dans l’harmonie du cosmos, sculptée elle est illuminée quand elle retrouve sa source, sa Vérité perdue.

 

C’est la conversion illumination de l’âme chez Augustin traduite dans ses Confessions Livre XIII.C’est l’expérience de Milan, Augustin veut éblouir il boit les paroles d’Ambroise qu’il considère « comme un ange de Dieu…une source jaillissante en flots d’éternelles vie ». Il dira : « sans être encore parvenu à la vérité, j’étais déjà sorti du mensonge. » Je dirais du monde des apparences. Augustin lève symboliquement peu à peu les voiles du mensonge, il se convertit à la Vérité et la Lumière. C’est à cet instant qu’il trouvera sa voie et ouvrira le cahier de l’Apôtre celui qui propage la Lumière, la Vérité, et la Vie. Augustin lira : « …non en banquet et beuveries, non en luxures et impudicités, non en cotention et jalousie mais endossez le christ le seigneur Jésus, et n’allez pour pourvoir la chair dans les convoitises. »

Le Franc-maçon dirait choisir de fuir le vice et pratiquer la vertu, conversion de l’obscurité vers la Lumière.

Il ne nous faut pas oublier que la conversion religieuse demeure un cas particulier d’une loi universelle, que la spiritualité n’est pas que religieuse, comme elle n’est pas que laïque, elle est la spiritualité sans adjectif. (Pour moi, j’ai du mal à la concevoir autre qu’universelle, unique, non sécable, non différenciée). Cette conversion touche tous les êtres qui recherchent la vérité et la liberté, en ayant un autre regard sur eux-mêmes et le monde, en rentrant à l’intérieur d’eux-mêmes par la porte qui est en dedans, pour y trouver leur Maître Secret, leur Maître intérieur.

La conversion conversio est un processus dynamique actif de la connaissance de nous-mêmes, connaissance de l’être intérieur introspection (V.I.T.R.I.O.L), connaissance du monde, par l’éveil spirituel, son essor. Pour réaliser les métamorphoses de son être intérieur en vue d’un retour à sa source, son unité. Retournement du regard, conversion du regard qui est un bonheur.

 

À faire et à suivre…

 

                                        Jean-François Guerry.

 

CONVERSIO, CONVERSION MAÇONNIQUE

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Publié le par Jean-françois Guerry
CAUSA SUI ET LE GRAND ARCHITECTE

CAUSA SUI, ET LE GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS.

 

« L’essentiel de ce qui fût pensé autrefois dans la causa sui n’est autre que l’absolue liberté ».

             Stanislas Breton.- Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques- J. Vrin.

 

La question du Grand Architecte de l’Univers divise les maçons surtout en France dans leurs travaux qui se font à sa gloire ou pas. Mon propos n’est pas ici de prendre parti pour l’un ou l’autre camp, ce serait nier la qualité universelle de la Franc-maçonnerie, ce serait nier aussi quelle est un centre de l’union des hommes, qui partagent au-delà de la reconnaissance ou non de ce principe des valeurs humaines, des vertus communes. L’ouverture du compas impose la tolérance et le respect des idées surtout quand elles différent des nôtres. On ne peut pas affirmer rejeter tout dogmatisme et s’enfermer dans l’intolérance.

 

Mon propos est ici donc de m’efforcer de comprendre la nature du Grand Architecte, du principe créateur tâche insurmontable, tant et si bien que la Franc-maçonnerie qui se réfère à ce principe créateur admet que chacun de ses membres puisse avoir une lecture différente de celui-ci, une conception différente. Dieu, dieux, concept d’unité, Un bien, croyance, architecte suprême, horloger, Grand Géomètre etc… L’ensemble activé par la foi maçonnique, différente de la foi religieuse, c’est une vision déiste. Il existe une Franc-maçonnerie théiste qui affirme que le Grand Architecte est Dieu restreignant le champ des possibles.

La question est le Grand Architecte, cause première est-il la cause de soi-même, quelque chose généré à partir de lui-même. Il nous faut remonter l’horloge jusqu’à la philosophie antique et au début de l’ère chrétienne. Plotin dont les adversaires prétendaient que l’Un est arrivé de manière contingente par hasard, répliquait que l’Un ne peut résulter d’une causalité antérieure à lui-même, parce qu’il est le premier et parce qu’il est simple. En conséquence il est donc cause de soi et libre parce qu’il se veut comme il est et qu’il est comme il se veut. Il y a donc, dans l’Un de Plotin, une coïncidence de l’absolue liberté et de l’absolue nécessité. Pour lui la notion de Cause de Soi, a une valeur métaphorique elle permet de comprendre la primauté absolue de l’Un.

Cette notion de causa sui comme production de l’existence par l’essence restera présente jusqu’au XIXème siècle.

 

Plotin, Marius Victorinus, Saint-Augustin maintinrent que Dieu s’est créé lui-même. La scolastique avec Saint Thomas d’Aquin préférera à la causa sui, la notion d’aséité voulant affirmer la primauté divine, en affirmant ainsi que la créature ne peut être la cause d’elle-même et c’est pourquoi elle a besoin d’une cause première.

Stanislas Breton parle d’un dernier hommage à une transcendance ineffable avant l’avènement d’une plus haute raison. Marsile Ficin l’un des premiers traducteurs des Ennéades de Plotin pense comme René Descartes : « La liberté humaine implique ainsi une libération de la tutelle du principe donnant lieu à un véritable recommencement dans l’exercice de la puissance. »

Définir le principe en recherchant l’essence divine, avec le souci de sa liberté propre et des vérités éternelles, que sont les puissances infinies. Reconnaître la fusion qu’il y a entre l’essence et la puissance du principe à la manière de Baruch Spinoza : « La puissance de Dieu est son essence même. » B. Spinoza Éthique I Prop 34.

 

Le triangle composé de Plotin, Descartes, Spinoza peut nous aider à comprendre la causa sui, et en creux nous faire une idée du principe créateur Grand Architecte de l’Univers. La formule de E. W.Tschirnhaus dans ses échanges avec Leibniz est édifiante : « La scolastique commence par les créatures, Descartes a commencé par l’esprit Un, Spinoza par Dieu. »

 

Spinoza dans son Éthique I De Dieu. : « j’entends par cause de soi ce dont l’essence enveloppe l’existence, ou ce dont la nature ne peut être conçue que comme existante. »

 

II- « J’entends par substance ce qui est en soi et conçu par soi, c’est-à-dire ce dont le concept peut être formé sans avoir besoin du concept d’une autre chose. »

 

IV- « J’entends par attribut ce que la raison conçoit dans la substance comme constituant son essence. 

 

VI- « J’entends par Dieu un être absolument infini, c’est -à-dire une substance constituée par une infinité d’attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.

 

AXIOMES

 

I – « Tout ce qui est, est en soi ou en autre chose. »

 

II- « Une chose qui ne peut se concevoir par une autre doit être conçue par soi. »

Pour Plotin l’âme est aussi douée d’un mouvement automoteur. Il est intéressant de relire un passage de la troisième Méditation de Descartes et d’en faire le rapprochement avec les concepts plotiniens d’émanations et de processions :

« Puis l’on peut derechef rechercher si cette cause (la cause de ma nature d’être pensant qui dispose en soi de l’idée de Dieu) tient son origine et son existence de soi-même, ou de quelque chose. Car si elle tient de soi-même, il s’ensuit, par les raisons que j’ai ci-avant alléguées, qu’elle-même doit être Dieu ; puisque ayant la vertu d’être et d’exister par soi, elle doit aussi avoir sans doute la puissance de posséder actuellement toutes les perfections dont elle conçoit les idées, c’est-à dire toutes celles que je conçois être en Dieu. Que si elle tient son existence de quelque autre cause que soi, on demandera derechef, par la même raison, de cette seconde cause, si elle est par soi, ou par autrui, jusques à ce que de degrés en degrés on parvienne enfin à une dernière cause qui se trouvera être Dieu. Et il est très manifeste qu’en cela il ne peut y avoir de progrès à l’infini… »

 

L’on peut légitiment penser que Descartes avait lu les Ennéades de Plotin traduites par Marsile Ficin (1433-1499), l’on voit une chaîne de pensées se dessiner avec Giordano Bruno (1548-1600), Descartes (1596-1650) et enfin Spinoza (1632-1677).

Descartes était extrêmement prudent dans ses écrits, il avait sans doute en tête le sort réservé à Giordano Bruno, Spinoza lui fût plus téméraire on connaît la suite.

Descartes en a rabattu si j’ose dire par crainte d’hérésie, ainsi dans ses réponses aux objections il modère : « Là où ces paroles la cause de soi-même ne peuvent en façon quelconque être entendues de la cause efficiente, mais seulement que la puissance inépuisable de Dieu, est la cause ou la raison pour laquelle, il n’a pas besoin de cause. » Réponses aux quatrièmes objections. Il reconnaît qu’il ne faut pas prendre au sens strict la notion existence essence.

 

Spinoza ne renie pas la thèse de Descartes mais il procède à son polissage intérieur. Pour Descartes Dieu est l’être parfait puisque ses perfections sont infinies. Il en arrive ainsi à l’idée de Dieu cause de soi. Spinoza a poussé la réflexion sur l’idée de dieu à son maximum de force pour développer sa thèse ce causalité immanente, jusqu’à définir Dieu par sa puissance, et identifier en Dieu essence et existence.

Pour Spinoza tout est en Dieu et tout se meut en Dieu, la causa sui n’est plus un type de causalité réservé à Dieu, elle devient un principe universel de toute causalité.  « Dieu n’est pas seulement cause efficiente de l’existence des choses, mais aussi leur essence. »

Pierre Lachièze-Rey philosophe aux inspirations catholiques et Kantiennes voit dans l’autocausation de cartésienne de Dieu, l’acte de naissance de la causalité immanente dont le principe va être étendu par Spinoza à l’univers en entier, il écrit dans Les origines cartésiennes du Dieu de Spinoza chez Vrin en 1950.

 

« Il faut bien considérer que Dieu agit comme une cause à l’égard de lui-même et qu’il réunit en lui, pour ainsi dire, le causant et le causé ; au sein de la divinité, par conséquent la causalité devient immanente, et, si le terme n’est pas employé par Descartes, il n’en correspond  pas moins à sa pensée. »

 

En fait dans le système cartésien il y a deux plans de réalisation : Dieu se réalise puis il réalise l’univers. Pas d’homogénéité il y a immanence et transcendance.

 

Chez Spinoza : « Il n’y a pas une autoposition indépendante de Dieu qui différerait de la position de l’Univers et Dieu n’est plus en somme que l’Univers se posant lui-même. »

 

On en arrive à une fusion Dieu et Univers, par élévation de la causa sui. Identification en une substance unique par Spinoza de Dieu et de la nature.

 

Spinoza étend la liberté de penser, de philosopher au-delà des limites religieuses, cette liberté favorise toute interprétation du concept de Grand Architecte. Il abolit les frontières entre la philosophie et la théologie. En perfectionnant le raisonnement, il ouvre peut-être une porte à la raison pour la compréhension du l’Un. Il apparaît comme rationaliste, comme l’était Plotin. Les deux démontrant qu’il est vain d’opposer la raison et le divin bien, l’Un bien. Ouvrant à chacun une possibilité de concevoir son Grand Architecte avec sa raison et son cœur.

 

Jean-François Guerry.

CAUSA SUI ET LE GRAND ARCHITECTE

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Samedi 5 mars

Académie Maçonnique de Lyon





Franc-Maçonnerie :

Apport des philosophies

et religions


 
 
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,


Nous avons le plaisir de te transmettre les informations de l'Académie Maçonnique de Lyon qui organise le samedi 5 mars au Temple de la Croix Rousse, 19 rue Dumont d'Urville 69004 Lyon, une journée dont tu trouveras ci-dessous l'ensemble des détails.

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«Alchimie et Hermétisme»
 
Les conférenciers seront:
 

Françoise BONARDEL
Agrégée de Philosophie, Docteur d'État ès Lettres et Sciences
Professeur de philosophie des religions à la Sorbonne
de 1990 à 2010


«Un trépied fondateur :
Hermétisme, Gnose et Alchimie» 


André UGHETTO
Ancien professeur agrégé de lettres modernes, poète,
réalisateur

Projection de son court métrage (55') réalisé en 1984 et échanges

Mutus Liber, Tableaux pour Nicolas Flamel

 
 Jean-François BLONDEL 
Historien, spécialiste du Compagnonnage, auteur

«Alchimie des Cathédrales»

 
 Alain MUCCHIELLI
Médecin spécialiste Santé publique, Docteur d'État ès Sciences (Chimie-Biologie), auteur

«Parcours maçonnique, parcours alchimique»
 

 
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 Les  frais de participation sont de 20 € (hors restauration) pour les non-adhérents de l'Académie Maçonnique.

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Salutations très fraternelles,
Alain Boccard
Président



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Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?

Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?

Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram


À paraître fin février :
Marc Halévy, Construire Dieu et le monde. 
 
 
 
 
 

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Publié le par Jean-François Guerry
L'ACMÉ

L’ACMÉ

 

 

Le point culminant de la vie du Franc-maçon ne se trouve peut-être pas au Nec plus ultra en haut de l’échelle, mais au centre de la Croix. À l’intersection entre la terre et le ciel, il est là, où est la Rose, qui a puisé ses forces dans la terre pour s’ouvrir et recevoir la rosée céleste, dont les larmes infinies de l’amour ruissellent dans le cœur des femmes et des hommes.

 

                                                     Jean-François Guerry.

 

                                VII. CASIDA DE LA ROSE

 

La rose

ne cherchait pas l’aurore :

presque éternelle sur sa branche,

elle cherchait autre chose.

 

La rose

ne cherchait ni science ni ombre :

confins de chair et de songe,

elle cherchait autre chose.

 

La rose

ne cherchait pas la rose.

Immobile dans le ciel

Elle cherchait autre chose.

 

Federico Garcia Lorca – Poésies III- Poète à New à York- Préface d’André Belamich Nrf  Gallimard. Extrait.

 

 

«  La Rose est sans pourquoi… » Angelus Silesius.   

L'ACMÉ

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Publié le par Jean-François Guerry
MIRAGES DE L'HISTOIRE ? MÉMOIRES, MOTS

MIRAGES DE L’HISTOIRE ? MÉMOIRES, MOTS…

 

 

Personne n’échappe à la vision des mirages, dans le désert de ses solitudes, quand il cherche l’oasis où la fontaine de jouvence.

Les exégèses que nous faisons trop facilement des textes antiques conforte la formule de Nietzche reprise par tous les chercheurs de la vérité et de la lumière qui ont pris conscience que le travail scientifique sur les textes anciens reste fondamental.

Ainsi donc Nietzsche disait : « Un même texte tolère d’innombrables exégèses. » Est-il donc de fait impossible d’échapper à sa subjectivité à sa propre historicité, et comment atteindre un certain niveau d’objectivité seul capable de pérenniser l’essence d’un texte.

Vu sous le prisme de la Franc-maçonnerie cela oblige l’initié à la lecture intégrale des rituels qui lui sont transmis, de leur source, des mots qui les composent ; pour pouvoir les transmettre dans leur pureté. Une recherche scientifique faisant appel à la raison est un préalable, puis pour les plus exigeants devenir de véritables philologues. Le lecteur gardera aussi à l’esprit l’intention des auteurs d’être des pédagogues, de donner au lecteur des clés pour construire leur temple intérieur, c’est-à-dire se construire. Montrer une voie sans imposer de dogme exercice difficile exercé par les seconds surveillants des loges maçonniques.

Les seconds surveillants seront aidés dans cette tâche par la formule d’un philosophe ami de la sagesse et souvent à tort considéré seulement comme un remarquable orateur, rhéteur, maître en rhétorique comme on disait à son époque. Formule trouvée dans son Oratore (de l’Orateur) datant de 55 av JC : Historia Magistra Vitae l’histoire comme maître de vie, suivant l’idée que le passé peut contribuer à construire l’avenir.

L’homme chercheur de vérité, gagnera sa liberté en force et l’établira en lui avec les colonnes du passé il pourra s’élever. Parce que ces colonnes sont immenses elles se voient de loin, la légende du Temple de Salomon rapporte que les pèlerins venant de loin dès qu’ils arrivaient dans la vallée de Josaphat cette portion de la vallée du Cédron qui se trouve entre le mont du Temple et le mont des Oliviers, les pèlerins attentifs voyaient les deux grandes colonnes de l’entrée du Temple les colonnes B et J.

 

Je reviens à Cicéron celui qui n’avait pas d’école de philosophie, mais qui a su puiser dans toutes les philosophies de ceux qui l’ont précédé pour en retirer le meilleur, il devint le porte-parole, le gardien de ces lois comme l’est aujourd’hui l’Orateur de la Loge Maçonnique. L’histoire selon lui est donc le flambeau de la Vérité, plus encore que l’âme du souvenir, l’oracle de la vie, le maître de la vie. Savoir, Connaître les lumières du passé, pour atteindre La Connaissance, pour Agir au présent.

Encore faut-il beaucoup de rigueur dans l’apprentissage des savoirs pour agir en connaissance de cause. À cet instant je pense à Charles Bernard Jameux Poète surréaliste écrivain et historien de la Franc-maçonnerie, qui a eu la formidable intuition de l’importance de l’Art de la Mémoire dans la Franc-maçonnerie et après des années de recherches a construit sa thèse originale sur le rapport entre l’Art de la Mémoire et la fondation de la Franc-maçonnerie spéculative. (Voir ses ouvrages après cette réflexion). On peut lire en quatrième de couverture de son ouvrage L’Art de la mémoire et la formation du symbolisme maçonnique : « L’art de la mémoire est une méthode mnémotechnique, enseignée depuis l’antiquité, qui consiste à mémoriser des lieux, et des images pour permettre à un orateur prononçant un discours de se promener dans son imagination, le long des endroits ainsi mémorisés, et de cueillir au passage les images lui rappelant les articulations de son propos… cette recherche des sources intellectuelles de la maçonnerie spéculative met en lumière ce moment charnière qu’est le XVIIème siècle pour l’histoire des représentations et pour l’histoire de la philosophie en Occident. »

Ce flambeau de la vérité qui brille grâce à la mémoire de l’histoire conforte à mon sens le sentiment de l’universel. La connaissance du « ils et eux » nous instruits sur ce que « nous sommes » et d’où nous venons. Les mots qui subsistent malgré le temps sont les colonnes de la construction de nos temples intérieurs à ce titre le Masson Word mis en exergue par Charles Bernard Jameux est essentiel. Cette force en nous est à la fois individuelle et capable de faire du collectif, de l’identité commune, non pas communautariste, mais de faire une communauté humaine universelle. Le mot est le lien alors qui nous enchainent dans la fraternité.

 

Les mots sacrés et les mots de passe jalonnent la vie de l’initié de degré en degré, ils sont autant de lumières éclairantes des sources profondes qui bouillonnent en nous.

L’étude des mémoires nous incitent à la narration des légendes et des mythes qu’elles véhiculent. Les instructions qui composent les rituels maçonniques sont essentielles comme lieux de ralliement de l’esprit. Si l’on doit se garder de prendre les mots pour des idées, l’on doit aussi les percevoir comme l’évocation des symboles derrière lesquelles sont les idées. Les mots sont alors des passeurs de lumière et de sacralité.

 

« L’étude de l’histoire représente en effet une des voies pour la recherche de la Vérité qui depuis toujours emplit l’âme de l’homme. » Pape François- 2014.

 

Néanmoins même si les lumières du passé éclairent l’avenir, ce n’est pas raison de dire n’importe quoi à propos de tous les mots, en agissant en exégète insouciant du contexte et du temps dans lesquels furent rédigés les textes anciens. Pousser la méthode allégorique à l’excès, faire abstraction de la rigueur scientifique comme méthode d’étude est une forme d’égoïsme et d’égocentrisme qui dégrade l’essence et la signification des textes. Le plus difficile reste la pratique du détachement de soi par rapport à ces textes. Ne pas prendre en considération les mirages des mots, mais s’efforcer de trouver à travers ces mots le réel pour soi certes mais aussi pour les autres.

Ne pas tomber dans l’écueil du syncrétisme qui mélange des doctrines incompatibles, au risque d’aboutir à une bouillie intellectuelle agglomérat de plusieurs théories. D’où à mon sens l’indispensable pratique par des Exercices Spirituels de toute pensée théorique. Socrate nous encourageait déjà à passer à la pratique.

Le vrai maçon, « le parfait maçon », est celui qui ne sachant ni lire, ni écrire passe à la lecture (de son rituel), et à l’écriture (de ses planches) sous la forme qu’il choisit en fonction de son rite, mais qui passe à l’action. Pour pouvoir porter un autre regard sur lui et sur le monde. La Franc-maçonnerie associe la rigueur de l’équerre, l’ouverture du compas de l’esprit, par la pratique d’Exercices Spirituels qualifiés de travaux maçonniques. Ils ont introspection, méditation, préméditation, examens permanents de conscience destinés à provoquer une transformation, une métamorphose radicale (c’est-à-dire qui tient à l’essence) de l’être.

 

Je succombe à l’analogie avec cette phrase de Bergson : « La philosophie n’est pas une construction de système, mais la résolution une fois prise de regarder naïvement en soi et autour de soi. »

 

Que je tente de traduire par :  La Franc-maçonnerie n’est pas une doctrine, mais la résolution une fois prise, de l’homme libre de regarder naïvement humblement en lui et autour de lui ; c’est-à-dire les autres et le monde qui l’entoure. De convertir son regard au réel et non de succomber aux apparences, c’est à cette conversion du regard que travaille le Franc-maçon seul avec lui-même et avec l’aide de ses Frères dans sa loge mère.

Ce principe de conversion évoqué par Pierre Hadot : « Enfin le principe de conversion : toute réalité, pour se réaliser, sort de l’unité où elle était contenue, et va vers la multiplicité ; mais elle ne peut se réaliser pleinement que par un retour à l’unité dont elle émane. » Pierre Hadot- Le Néoplatonisme Actes du Colloque de Royaumont – Éditions du CNRS, Paris 1971 pages 1 et 3.

 

 

À travers les mirages de l’histoire, nous cherchons dans nos mémoires, les mots, pour réaliser notre unité, du moins c’est ce que je pense et parfois leur proximité nous impressionne.

  

                                            Jean-François Guerry.  

Charles Bernard Jameux

Charles Bernard Jameux

MIRAGES DE L'HISTOIRE ? MÉMOIRES, MOTS
MIRAGES DE L'HISTOIRE ? MÉMOIRES, MOTS
MIRAGES DE L'HISTOIRE ? MÉMOIRES, MOTS

Les livres de Charles Bernard Jameux sont édités aux Éditions Dervy disponibles dans toutes les librairies à la FNAC et sur AMAZON.

 

MIRAGES DE L'HISTOIRE ? MÉMOIRES, MOTS

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Publié le par Jean-François Guerry
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN-PART-VI- : ÉPILOGUE COMMENCEMENT

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN -PART- VI- : Épilogue ou commencement

 

« (…) la fin et le but étaient, pour Plotin, d’être uni au Dieu suprême et de s’approcher de lui. »

                                                           Vie de Plotin par Porphyre 9, 18 et 8, 19

La philosophie de Plotin est peut-être l’épilogue du Miracle Grec, c’est peut-être aussi le commencement d’une philosophie associant la terre et le ciel, Plotin est au sommet du triangle pythagoricien il influencera bien plus tard Baruch Spinoza. Son concept trinitaire Un, Intellect, Âme propose une philosophie pratique tendant à l’amélioration de l’homme tendant vers l’Un Bien en faisant son unité, en s’harmonisant, en se mettant en état de contempler l’Un. Une construction après avoir fait le vide en soi. Processus de descentes et de montées, par émanations et processions.

Une pensée pour une manière de vivre, une conversion, un nouveau regard, sur soi-même et sur le monde, un ascétisme vertueux.

Morceau choisi dans l’Abstinence de Porphyre I, 27,1 pour celui qui a réfléchi aux questions : « Qui suis-je ? D’où suis-je venu ? Où faut-il aller ? Et qui s’est fixé dans sa nourriture et dans les autres domaines, des principes différents de ceux qui régissent les autres genres de vie. » Pour ceux qui ont choisis le monde de l’esprit par préférence à celui de la matière.

 

L’enseignement est qu’il faut vivre dans l’esprit en fonction de notre plus haute partie c’est-à-dire notre intellect. Une activité qui fait appel à notre raison et au-delà pour approcher l’Un Bien sublime.

 

La philosophie de Plotin est donc bien une activité, une pratique et pas seulement une théorie. S’il n’y avait que la théorie la philosophie ne serait pas une manière de vivre, de bien vivre mais simplement une accumulation de savoirs appris, une quantité excluant la qualité, une illusion de progression.

 

L’essentiel est la transformation, la métamorphose de soi : « Changer notre vie actuelle en nous purifiant à la fois par des discours et des actions. »

Avec Plotin et Porphyre on est sur la voie qui conduit d’un moi inférieur, à la prise de conscience d’un moi véritable qui transcende. C’est vivre la philosophie, je pourrais dire c’est vivre sa Maçonnerie, il faudrait inscrire à l’entrée des temples maçonniques nul n’entre ici s’il n’est géomètre les Sœurs et les Frères sont aussi des enfants de Pytthagore. Se détacher des illusions des apparences, des passions qui dominent, des trop fortes sensations. Passer de l’équerre au compas. Prendre conscience de ses faiblesses et regarder la partie haute de son âme, aller jusqu’à la pointe, orienter son esprit vers le meilleur, le bien, le juste, le bon.

 

Cette concentration sur son soi, n’empêche pas de tourner son regard vers l’autre, les autres, vers la face de l’autre comme le dit Emmanuel Levinas le philosophe de l’altérité de l’éthique de l’altérité, qui nous signifie notre responsabilité vis à vis de la face de l’autre, nous sommes les gardiens de nos frères, tout en respectant leur visage c’est-à-dire leurs différences.

On retrouve ainsi dans les pensées de Plotin et de Levinas (selon moi) l’initiation individuelle c’est-à-dire la transformation de son soi, s’efforcer de sculpter sa meilleure image, pour l’insérer dans le monde. Élévation spirituelle individuelle indissociable de la fraternité ouverte universelle. Le singulier et sa multiplicité mènent au rapprochement avec l’Un universel, à la contemplation de l’Un image de l’harmonie.

 

Les deux alliances l’une avec les hommes et l’autre avec l’Un figurent dans le corpus des rituels initiatiques maçonniques.

 

« Et lorsque l’âme à la chance de le rencontrer (l’Un, l’unité, l’harmonie, le divin) lorsqu’il vient à elle mieux encore lorsqu’il apparaît présent lorsqu’elle se détourne de toute autre présence s’étant préparée elle-même pour être la plus belle possible et qu’elle est parvenue ainsi à la ressemblance avec lui (car cette préparation cette mise à l’ordre sont bien connues de ceux qui la pratiquent.) »

 

Le désir d’union avec l’Un, la réalisation de cette unité demande un travail sur nous-mêmes, une mise à l’ordre, une mise en ordre de ce que nous sommes. Mettez-vous à l’ordre mes sœurs et mes frères, et que vos regards se tournent vers la Lumière (l’Un).

On se met à l’ordre avec son corps et son esprit en travaillant en Force, Sagesse et Beauté et seulement alors la joie de contempler l’Un peut apparaître dans nos cœurs. Nous pouvons revenir alors contempler à nouveau humblement notre face dans le miroir et voir un visage modifié transformé, apaisé.

 

Ce que nous propose Plotin en fait est une rencontre amoureuse avec nous et l’Un. Notre âme élevée dans l’amour de nous-mêmes et des autres devient ce quelle contemple.

Cette atmosphère particulière se ressent quelquefois dans l’harmonie, l’indéfinissable égrégore qui règne dans une loge maçonnique qui règne souvent l’espace fragile d’un instant ou les Sœurs et les Frères ne forment plus qu’un corps, qu’une seule âme tournée vers la Lumière, ce point de fusion avec l’Un n’est possible à mon sens que grâce à la force du Grand Architecte, un architecte qui n’écrase pas, qui ne surplombe pas mais qui est en nous bienveillant, veillant à ce que nous pratiquions le bien en toutes circonstances, c’est à-dire l’amour de soi et de l’humanité.

 

Pierre Hadot écrit à propos de Plotin : « Ici le discours philosophique ne sert plus qu’à montrer sans l’exprimer ce qui le dépasse c’est-à-dire une expérience dans laquelle tout discours s’anéantit, dans laquelle aussi il n’y a plus de conscience du soi individuel, mais seulement le sentiment de joie et de présence. »

 

Une expérience qui remonte au banquet de Platon, à la cène du mont des oliviers peut-être, au partage du pain de compagnon, à une autre cérémonie de la cène connue de ceux qui ont le bonheur de la pratiquer. On retrouve cette expérience dans les mystères d’Éleusis et chez Philon d’Alexandrie. Plus simplement dans tous les travaux maçonniques quand au-delà de l’érudition intellectuelle des conférenciers, l’émotion et l’amour règne dans leurs cœurs et déborde de leurs mots. La philosophie de Plotin, n’est pas une doctrine, un système froid, mais une pratique qui produit du feu vivant. La tension de l’âme nous porte vers l’Un, le cœur de l’homme atteint symboliquement le sommet d’un obélisque dont la pointe se rapproche du ciel que ce soit à Karnak ou Jérusalem. Toute similitude avec le cœur du Maître parfait est possible.

La voie ascensionnelle plotinienne n’est pas une voie mystique, mais bien rationnelle, encore un point commun avec la Franc-Maçonnerie qui n’est pas une religion, elle ne fait pas des Sœurs et des Frères des anachorètes nul besoin du désert pour se rapprocher des autres. C’est le soin, le souci de son soi, la culture de son soi, pour le rendre meilleur ici et maintenant sans l’espoir d’un salut dans un autre monde, c’est sans attendre de récompense que l’on donne le meilleur de soi.

Chez Plotin comme chez les Sœurs et les Frères le but est le perfectionnement moral pour atteindre le centre, l’union avec l’Un. Travailler c’est retrancher, tailler, sculpter, polir sans fin.

 

« On est devenu soi-même Intellect quand retranchant de soi les autres choses, on regarde l’Intellect par cet Intellect on se regarde soi-même par soi-même. »

                                    Ennéades VI, 5, 23,12,20.

 

Il y a comme une forme d’intensité qui monte peu à peu avec la pratique. C’est pourquoi la Franc-Maçonnerie détonne dans le monde moderne avec son éloge de la lenteur, ses temps de silence et de méditations et ses temps de fraternité. Le temps long dans une société submergée par l’immédiateté et le règne des apparences est incongru dans notre individualisme matériel. Comment le profane peut-il imaginé nous tenues fermées, couvertes régulières ? Elles le font parfois sourire, ce commencement de l’expression de la joie est peut-être un premier pas ? Il faudra du temps long pour espérer être un petit peu plus vertueux. Quand une augmentation de salaire est proposée en Maçonnerie on s’inquiète de savoir, si l’initié a été assidu, s’il a fait son temps ?

 

On ne sculpte pas le monument de sa vie en quelques heures, ou quelques jours il faut des années de pratique avec le ciseau et le maillet en main on parle d’éternels apprentis ! La vertu ne peut pas être qu’un vain mot, le savoir est insuffisant. Il faut Savoir, Connaître et Agir.

 

La Connaissance est expérience de l’Amour, Yves Morant décrit magnifiquement cet amour.

« L’Amour est l’émotion la plus profonde, la plus durable et la plus transformable qui soit chez l’homme, c’est notre aspiration intuitive vers le beau, vers le bien. C’est-à-dire finalement l’Un. »

 

Plotin finalement nous incite à descendre en nous pour recueillir la faible lumière éternelle qui brille en nous, puis à remonter avec ce flambeau en toute humilité, jusqu’à plus haut, plus beau de son soi au-delà même porter son regard vers l’Un puis fusionner avec l’Un ne serait-ce que quelques instants, des instants d’éternité. Cela commence par un dialogue avec soi-même dans la caverne puis à l’aube quand le coq chante en tournant son regard vers la lumière de l’Orient.

 

« Après une nuit de dialogue avec soi-même l’oppression infinie de ton cœur s’envolera. »

                                            Yu Dafu Fleurs d’Osmanthe tardives.

 

Plotin c’est donc la recherche de la Lumière, une pensée active, une activité de l’esprit pour ce qui est en bas soit semblable à ce qui est en haut. Faire de son âme ordinaire, une belle Âme. Avec Plotin on sculpte son Âme, avant de conclure je voudrais faire un clin d’œil avec l’œil du cœur à Inès Ferreira cette rayonnante sculptrice portugaise, passeuse de richesses spirituelles qui exerce son art dans la Vallée des Saints à Carnoët en Centre Bretagne, elle a dit ce que pourrait dire un apprenti maçon en reposant son maillet et son ciseau : « quand la poussière retombe, l’œuvre est là, le monolithe inutile, dans une personnalité qui nous renvoient au plus profond de nos interrogations. »

 

                                            Jean-François Guerry.    

COMMUNIQUÉ


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Publié le par Jean-François Guerry
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN -PART- V- 7 ans et plus...

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN – PART – V – 7 ans et plus…

 

 

Vous avez eu trois ans, puis cinq ans et sept ans l’âge de raison en passant de l’horizontale à la verticale. Vous avez subitement quatre-vingts ans ? Quel bond en avant, vous aborder maintenant les hautes sphères de la spiritualité, comme un monde nouveau où l’esprit règne sur la matière. Aurions-nous pu entendre ces mots sur les bords du Nil dans l’Égypte ancienne, au point du jour quand la grande lumière du soleil commence à paraître ? Est-ce le moment de l’éveil spirituel ou plutôt celui de son essor ?

On imagine Pharaon confiant les clés du temple à ses fidèles prêtres, à quelques scribes ou quelques initiés aux grands mystères. Ces clés d’ivoire, prémices des clés d’Or, décidemment la chair avait quitté les os, il ne restait que la substantifique moelle.

Bien avant Carl G Jung, les hommes étaient prêts pour le voyage dans les profondeurs de leur conscience, voie vers la sagesse humaine. Il leur restait encore onze marches supplémentaires pour espérer voir, prendre vue aurait dit Aristote sur l’Un, que de perfectionnements encore à accomplir.

Plotin l’initié alexandrin va-t-il lui aussi rompre les os à la recherche de la moelle mystérieuse. Prêt à faire le chemin du moi au soi, du soi au nous, puis contempler l’Un Bien universel. Augmenter sa conscience de degré en degré pour la rendre plus lumineuse afin qu’elle puisse voir le réel, faire grandir son être intérieur, lever le voile pour contempler l’Un.

Jusqu’à présent tout était assez simple, apprendre à lire et à écrire, quitter la pâleur de la Lune pour suivre l’étoile flamboyante et se diriger vers la Lumière du soleil atteindre l’âge de raison.

 

Pourquoi dès lors neuf maîtres partent à la recherche de l’architecte, pourquoi pas trois ou cinq voir sept ?

 

Fiction ou pas : Pourquoi Plotin (ou Porphyre) a t’il appelé son traité les Ennéades ? Hypothèse : Plotin a été initié aux mystères d’Isis, il a aussi eu connaissance de la mythologie égyptienne, dans laquelle il y a un groupe de neuf forces de la nature qui sont à l’origine de l’univers : le démiurge Atoum, l’humidité, l’eau Tefmout, l’air Shou, la terre Geb, le ciel Nout, Osiris, Isis, Seth et Nephtys complètent cette Ennéade de neuf émanations divines égyptiennes.

 

Je laisse à votre réflexion, les analogies entre les épreuves initiatiques maçonniques, la comparaison entre les mystères d’Isis et la légende de l’architecte Hiram, Osiris la recherche de son corps, la chair qui quitte les os. Plotin quand il dit que son âme quitte son corps un instant pour contempler l’Un.

Dès sa première cérémonie initiatique le jeune Franc-maçon est confronté à la symbolique des nombres. Ces nombres sont associés graduellement aux forces spirituelles, à partir du quatrième degré la porte s’ouvre vers les hautes sphères de la spiritualité rien ne peut s’opposer à l’ouverture du compas de l’esprit qui a été posé sur l’équerre. Il y a donc des réponses dans les nombres que Pythagore considérait comme divins, Plotin poursuit cette quête. Pour ceux qui veulent aller plus loin, modestement je vous conseille le paragraphe de mon livre « Exercices Spirituels de la philosophie Antique, et Franc-Maçonnerie. » pages de 207 à 210, vous y trouverez plusieurs occurrences entre le nombre neuf des Ennéades et le R E A A, Plotin n’a pas démenti ses références à Pythagore qui serait décédé à 81 ans, (8+1) la durée de vie de l’homme parfait a dit Dante.

Le M.S. au R E A A a 3 fois 27 ans soit 81 ans. Pourquoi Plotin a t’il choisit le titre d’Ennéade pour son traité ? Bien sûr comparaison n’est pas raison, mais quand même ? Nous remarquons aussi que 99 l’ultime degré d’un rite égyptien (9+9= 18) (8+1=9) qui porte la titulature de Grand Hiérophante. Ce prêtre qui présidait aux mystères d’Éleusis, certains pensent que Plotin était aussi initié à ces mystères.

 

La philosophie de Plotin est parfois complexe, mais surtout très originale, elle n’est pas une mystique religieuse, elle traite du monde invisible mais accessible à la raison humaine. L’intellect permet l’élévation de l’âme, la recherche de l’Un et sa contemplation est pour lui active elle se déroule ici et maintenant. Il recherche l’harmonie avec la lumière de l’Un, jusqu’à une alliance avec cette lumière, retrouver son unité.

 

Notes : Ennéade : rassemblement de 9 personnes ou 9 choses.

           Ennéagramme : Étoile à 9 branches dans le soufisme symbole d’une voie de perfectionnement de soi. Itinéraire du perfectionnement de soi, de la libération de la vie intérieure.

         C’est Atoum chez les Égyptiens qui surplombe les 9 Ennéades.

         Rituel Égyptien : Dresse-toi sur cette terre qui émergea comme Atoum, le jet qui fût projeté au dehors comme Khapper : prend sa forme sur cette terre, surgis bien haut, au-dessus d’eux afin que ton père puisse le voir, afin que Râ puisse te voir et reconnaître.

                                                     Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE : Plotin comment conclure ?

Rendez-vous Jeudi prochain entre temps j’ai à me perfectionner !

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN -PART- V- 7 ans et plus...

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Samedi 30 avril 2022


VIIes Rencontres

Académie Maçonnique Provence





Alchimie et Hermétisme


 
 
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,


Initialement programmées pour le samedi 5 février les VIIes rencontres de l'Académie Maçonnique ont été reportées au samedi 30 avril...

Nous poursuivons notre chemin à la recherche des racines profondes de la Franc-maçonnerie et les Rencontres du mois davril  seront consacrées à l'Alchimie et à l'Hermétisme avec un plateau d'invités de très haut niveau.


 
VIIes Rencontres
de l'Académie Maçonnique Provence


Château Saint-Antoine
9 heures 30 - 17 heures


Les conférenciers seront:
 

Françoise BONARDEL
Agrégée de Philosophie, Docteur d'État ès Lettres et Sciences
Professeur de philosophie des religions à la Sorbonne
de 1990 à 2010


"Un trépied fondateur :
Hermétisme, Gnose et Alchimie" 




André UGHETTO
Ancien professeur agrégé de lettres modernes, poète,
réalisateur

Projection de son court métrage (55') réalisé en 1984 et échanges


Mutus Liber, Tableaux pour Nicolas Flamel


 
 Jean-François BLONDEL 
Historien, spécialiste du Compagnonnage, auteur


"Alchimie des Cathédrales"


 
 Alain MUCCHIELLI
Médecin spécialiste Santé publique, Docteur d'État ès Sciences (Chimie-Biologie)
auteur


"Parcours maçonnique, parcours alchimique"
 

Les conférenciers sont tous auteurs de nombreux ouvrages qu'ils dédicaceront avant la reprise des travaux l'après-midi. Nous vous les présenterons au cours des prochaines semaines.

Ce début d'année est aussi pour nous l'occasion de vous proposer d'adhérer ou de renouveler votre adhésion à l'Académie Maçonnique Provence.
Pour un montant annuel de 35 €, vous bénéficierez de la gratuité de toutes nos manifestations (hors frais de restauration), incluant l'envoi des travaux des conférenciers ainsi que l'enregistrement intégral des conférences dans les semaines qui suivent les rencontres.
Votre adhésion à l'Académie Maçonnique Provence vous permet de bénéficier également de la gratuité des manifestations organisées par les Académies de Paris, Lille, Lyon et Toulouse, en attendant de prochaines ouvertures.
Au-delà de ces avantages bien réels, votre adhésion est pour nous la plus grande marque de confiance nous permettant de poursuivre notre action.

 

Ces rencontres sont ouvertes aux Frères et Sœurs Maîtres de toutes les obédiences  et les frais de participation sont de 20 € (hors restauration) pour les non-adhérents de l'Académie Maçonnique.

Pourquoi des frais de participation ? 
Pour nous aider à couvrir les frais de location du Temple, les frais d'hébergement et de restauration des conférenciers, les frais du technicien vidéo, les assurances, les frais administratifs, etc.
Merci de votre compréhension
.

Le repas (entrée, plat, fromage, dessert, café et boissons) sera servi en salle humide et le montant du triangle est de 18 €.



Merci de t'inscrire en cliquant ICI...

 
N'hésite pas à diffuser cette invitation à tous
les Frères et Sœurs Maîtres de ton entourage.

 
Salutations très fraternelles,
Alain Boccard
Président



PS: Les ouvrages coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence 
sont toujours disponibles en cliquant ICI:


Maintenant disponible
Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?

Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?

Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram
 
 
 
 
 

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La mort sur la route

La mort sur la route

VERTIGES.

 

 

Quand on est au bord du trou sans fond.

Quand la plongée est promesse d’une remontée.

Quand on fait l’expérience des ténèbres.

 

Quand les larmes viennent sans besoin d’appels.

Quand on renonce à toutes ses certitudes.

Quand on est prêt à rendre les armes invincibles.

 

Quand on renonce à ses prétentions pour rien, pour n’importe quoi, pour tout.

Quand l’amer est permanent, la vie sans saveur sans sauveur, les sourires aux abonnés absents.

Quand les jeux de mots, ne sont que des jeux de rôles.

 

Quand le corps s’affaisse se pétrifie.

Quand l’hiver est sans fin.

Quand la vie est une grenade dégoupillée qui roule.

 

Quand une main, des mains s’ouvrent.

Quand une voix, trouve son écho.

Quand un inconnu sourit et remet une pièce dans la machine.

 

Quand la justice n’est plus humiliée par l’injustice.

Quand l’amour de la vie revient plus fort que la certitude de la mort.

Quand le soleil finit par éclairer la pâleur de la lune.

 

Quand la mer meure comme une dernière vague sur la plage.

Quand l’écume même s’enfuit dans le sable.

Quand soudain venue de l’horizon une vague revient.

 

Quand l’écume lumineuse courre à nouveau sur la crête de la vie.

Quand dans les tunnels obscurs repoussent les herbes folles.

Quand bien même au milieu de la nuit la bête a surgi.

 

Rien ne peut tuer l’espérance.

 

                                            Jean-François Guerry.

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