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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
COMMUNICATION CONFÉRENCES SCPLF - Le 8 juin 2024 à Paris
COMMUNICATION CONFÉRENCES SCPLF - Le 8 juin 2024 à Paris

 

 

 

 

 

 

4ème JOURNEE DES AUTEURS 

Samedi 8 juin 2024 de 9h30 à 16h

SCPLF – 65 Bd Bineau -92200 Neuilly

 

 

« LA RICHESSE DU LANGAGE SYMBOLIQUE

DANS LE R.E.A.A »

 

La journée est organisée par le Suprême Conseil pour la France du Rite Ecossais Ancien et Accepté (S.C.P.L.F.). Elle est ouverte aux membres de la Juridiction mais aussi aux frères de L’Alliance et  aux frères et sœurs d’autres obédiences.

Chacun peut inviter famille ou amis profanes intéressés.

 

 PROGRAMME-

9h 30- 10 h Accueil

 

10h -12h30 : Conférences (durée de 20mn chacune)

 

n Jacques Simon

Lieutenant Grand Commandeur Honoraire du S.C.P.L.F - Ancien ingénieur - Physicien

Auteur de : Histoire du R.E.A.A en France et R.E.A.A, Rituel des 3 premiers degrés selon les anciens cahiers 5829

Thème « Histoire du R.E.A.A en France ».

 

n Gael de Kerret

Artiste lyrique, Professeur d’art lyrique pendant 20 ans au Conservatoire national de Versailles - Directeur artistique du festival de Valloire - Passé maitre de la Loge nationale de recherche de L’Alliance.

Auteur d’articles dans les publications de l’Alliance et du S.C.P.L.F et intervenant aux Rencontres Ecossaises.

Ouvrages : L’Esprit musique et le R.E.A.A (Ed Agapae)

Ouvrage collectif : Que devient … la musique ? 

Thème « L’Esprit Musique et le R.E.A.A »

                 

n    Jacques Branchut

Membre de la Juridiction du S.C.P.L. F

Auteur de plusieurs articles dans les cahiers Villard De Honnecourt et dans les Cahiers de L’Alliance

Ouvrages :  L’Aventure maçonnique préfacé par Henri Lustman (Ed Dervy) - L’ascension spirituelle du Maitre Secretavec Alain Breullin (Ed Numérilivre)

A paraître : Les degrés intermédiaires du R.E.A.A avec Alain Breullin

Thème : « Le langage symbolique du tableau de Loge au R.E.A.A »

 

 

n Jean Dumonteil

Après des études de théologie et d’exégèse biblique s’est orienté vers le journalisme et a publié des enquêtes pour Le Monde et Le Monde des Religions.

Editeur de presse spécialisée sur la démocratie locale et le développement social.

Secrétaire général du Global Local Forum.

Membre de L’Alliance dont il est le premier Grand Surveillant et Passé Maître immédiat de la Loge Nationale de Recherche.

Ouvrages : Sentiment océanique, lettres à un frère et Que la Force le soutienne et l’achève aux éditions Numérilivre  - A paraître : Faut-il garder le secret maçonnique ? (Ed Dervy)

Thème : « Le langage symbolique du corps au R.E.A.A »

 

n  Irène Mainguy

Membre de la Grande Loge Féminine de France.

Membre du Conseil Suprême de la juridiction du Suprême Conseil Féminin de France.

Sociétaire de la Société des Gens de Lettre.

Présidente de la Société Française d’études et de recherches sur l’Ecossisme (SFERE).

Organisatrice régulière de colloques et séminaires de recherche sur la Franc-Maçonnerie.

Autrice d’articles pour « Le Maillon », « Le Tracé » et « Franc-Maçonnerie Magazine ».

Autrice d’une dizaine de livres qui synthétisent ses recherches du 1er au 33e degré du R.E.A.A.

Thème : « La Richesse du langage symbolique dans le R.E.A.A »

 

 

 

12h30 -14h :  Déjeuner en présence des auteurs

 

 

14h-16h : manifestations en continu

 

n Dédicace de leurs ouvrages par les auteurs

 

n    Présentation des trésors de la bibliothèque du S.C.P.L.F

          dont livres  et manuscrits anciens (18e -19e siècle).

 

n Présentation et démonstration de la bibliothèque numérique du  

         S.C.P.L.F

 

 

 

 2 formules pour la journée :

 

n Conférences et Repas avec les auteurs :  42 Euros

Inscriptions : https://agapaeshop.org/

ou

https://agapaeshop.org/produit/4eme-journee-des-auteurs/

et suivre instructions du site ; règlement sécurisé par carte bancaire

 

n Conférences sans repas : participation gratuite

Inscription à adresser à : webmaster@libmac.fr

S’inscrire en mentionnant son identité et son éventuelle appartenance maçonnique.

Etty Hillesum

Etty Hillesum

28 - Mai. La faiblesse de l'autre en soi.

 

Lorsque que je souffre pour les faibles, n'est-ce pas souffrir en fait pour la faiblesse que he sens en moi?

 

Etty Hillesum.

COMMUNICATION CONFÉRENCES SCPLF - Le 8 juin 2024 à Paris

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Publié le par Jean-François Guerry
Jamblique

Jamblique

JAMBLIQUE ET LES MYSTÈRES – Le Timée de Platon. Part III.

 

 

En ce qui concerne l’espèce d’âme qui en nous domine, il faut se faire l’idée que voici. En fait, un dieu a donné à chacun de nous, comme démon, cette espèce-là d’âme dont nous disons, ce qui est parfaitement exact, quelle habite dans la partie supérieure de notre corps, et quelle nous élève au-dessus de la terre vers ce qui, dans le ciel, lui est apparenté car nous sommes une plante non point terrestre, mais céleste. C’est à cette région en effet, à partir de laquelle poussa la première naissance de l’âme, que l’espèce divine accroche notre tête, c’est-à-dire nous enracine, et maintient notre corps droit.

Cela étant, à l’homme qui s’est abandonné aux appétits et aux ambitions et qui se donne beaucoup de peine pour assurer leur satisfaction, il arrive nécessairement que toutes ses pensées sont devenues mortelles et qu’exactement dans toute la mesure où il lui est possible de devenir mortel, il n’y manque pas, si peu que ce soit, puisque c’est la partie mortelle qu’il a développée. Au contraire l’homme qui a mis tout son zèle à acquérir la connaissance et à obtenir des pensées vraies, celui qui a exercé surtout cette partie de lui-même, il est absolument nécessaire, je suppose, qu’il ait des pensées immortelles et divines, si précisément il atteint la vérité….

 Platon – Le Timée 90a. GF Flammarion.6ème Édition 2017 Traduction de Luc Brisson – Page 216 -217.

Platon - Tableau de Raphaël

Pourquoi cette longue citation, parce qu’elle explique les actions du démiurge artisan, fabricant de l’univers, fabricant de l’âme du monde, fabricant du corps humain, fabricant de l’âme humaine et décrivant les fonctions du corps et de l’âme. L’âme du monde devant jouer un rôle entre l’intelligible et le sensible. Par conséquence chacun de ses éléments constitutifs se situera en elle à un niveau intermédiaire entre l’indivisible qui est la caractéristique essentielle de l’intelligible et le divisible caractéristique essentielle du sensible. Si l’on se livre à une réflexion sur les analogies entre cette vision Platon et la ‘foi’ maçonnique sa vision et sa pratique. L’on peut voir dans le démiurge fabricant de Platon le Grand Architecte de l’Univers, créateur de l’âme du monde et de l’âme humaine, l’on peut constater aussi que ce qui est en bas est semblable à ce qui est en haut cela nous rapproche de l’hermétisme alexandrin, du néoplatonisme de Plotin en particulier de sa vision de l’âme sortant de son corps ; ou encore de la vision de Jean de Patmos, de la descente de la Jérusalem céleste. Le regard de l’homme se portant vers plus haut que lui, son élévation de conscience et sa position intermédiaire entre Terre et Ciel. Platon voit la naissance de l’âme, on peut y voir la naissance et le développement de l’esprit. Le divin s’accrochant à notre tête nous enracine. On peut voir aussi un rapport avec la gestuelle maçonnique, la position du corps bien droit, les pieds bien ancrés solidement en équerre dans la Terre mère qui s’y accrochent et notre tête dirigée vers les étoiles. Platon, nous incline à ne pas succomber à l’ambition, l’orgueil (hubris) au risque de perdre son âme. Ce qui entrainerait la mort de l’esprit sa décapitation, notre gorge serait tranchée. Il démontre ainsi que l’homme possède une partie mortelle et une partie immortelle indicible, incompréhensible, mais réelle. Il conclut au contraire que l’homme qui se tourne vers la spiritualité ne craint pas la mort et est capable d’atteindre la Vérité. 

Cependant la génération de l’âme du monde est une aporie, Socrate dans Phèdre tient ce raisonnement : Toute âme est immortelle puisque tout ce qui se meut est immortel. Ors la cessation de la vie, est cessation du mouvement. Seul l’être qui se meut lui-même, qui est source de mouvement à une âme, donc son âme est autoengendrée. Il faut cependant un principe pour tout mouvement dans l’univers. Ce qui fait dire à Luc Brisson : En définitive, l’âme est le principe de tout mouvement dans l’univers, mais elle n’est pas le principe de l’être de son mouvement.

L’âme dans le corps humain pour Platon est installée à titre provisoire, même fabriquée par le démiurge comme toutes les autres à partir de l’âme du monde elle s’est dégradée du moins dans sa partie immortelle, elle est donc une sorte de mélange entre une âme immortelle et une âme mortelle. Je l’avoue ce n’est pas très clair ! Platon imagine que le démiurge aurait des assistants moins performants que lui, qui seraient moins habiles et bons. Il demande à l’homme de faire preuve de responsabilité et d’œuvrer à travailler sur la partie la meilleure de son âme, celle qui est immortelle, c’est elle qui doit commander. Il fait appel à la légende du cocher et des deux chevaux, le cocher devant diriger et agir en choisissant le bon cheval. Au cours de leur chemin vers l’intelligible, l’on distingue trois sortes d’âmes humaines. Celles qui suivent les dieux, elles arrivent à contempler l’intelligible, d’autres n’en n'ont qu’une vision partielle, d’autres doivent se contenter de l’opinion. Pour lui certaines âmes demeurent dans le ciel ce sont les premières, les deux autres s’incarnent dans le cœur des hommes ou des bêtes sur terre.

Ainsi corps et âme forment l’homme, le corps prend peu à peu conscience de la présence de l’âme.

                                                     Jean-François Guerry.

À SUIVRE …

JAMBLIQUE ET LES MYSTÈRES – Le Timée de Platon. Part III.

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Publié le par Etty Hillesum
Etty Hillesum

Etty Hillesum

FAIRE LA PAIX AVEC SOI.

 

 

24- Mai. Ne rien vouloir être d'autre que soi.

 

Où que je sois, j'essaierai d'irradier un peu d'amour, de ce véritable amour du prochain qui est en moi. (Mais ne va pas se targuer ce cet 'amour du prochain, tu ignores si tu le possède vraiment.) Je ne veux rien de spécial. Je veux seulement tenter de devenir celle qui est déjà en moi, mais cherche encore son plein épanouissement.

 

25- Mai. L'éternité en soi.

 

Il faut savoir se rendre passif, se mettre à l'écoute. Retrouver le contact avec ce petit morceau d'éternité (au-dedans de soi). Être plus simple.

 

26-Mai. Être simple.

 

Soyez simple et vivez pleinement. Ne faites pas de vagues, n'essayez pas d'être intéressant, gardez vos distances, soyez honnête, combattez l'envie d'être bien vu des autres.

 

27-Mai. Reconnaissance.

 

Parfois je prends feu et flammes, de toutes parts, lorsque je sens se lever en moi en vraie grandeur et me submerger de reconnaissance cette amitié et tous ces êtres que j'ai connus depuis un an.

Etty Hillesum- Faire la paix en soi 365 méditations quotidiennes. 

Éditions Points Vivre.

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Publié le par Yann Vidrequin - JF Guerry
PSCHANALYSE : ANAMNÈSE

Psychanalyse : anamnèse 

 Il y a je crois un peu plus de cinquante ans (ou un peu moins) que je me suis demandé, sur un divan, ce que diable j'y faisais. Le vieux monsieur, plein de bonté et de finesse, qui se trouvait derrière moi trouva sans doute la question pertinente et, sans qu'il y eût besoin d'autre commentaire, je me levai et nous prîmes congé. J'avais et j'ai toujours pour l'excellent homme, mort depuis bien longtemps, de la reconnaissance et une sorte d'affection. Le souvenir de cette " fin de cure " me revient à l'occasion de lectures que je fais sur l'esprit de 1968, parce que les interprétations psychanalytiques de l'événement furent nombreuses et contradictoires. Si je puis permettre une "association libre " qui me vient en me remémorant la scène, c'est une anecdote qu'on racontait alors. Une annonce dans Le Chasseur français : " Ex-ami des bêtes, radicalement guéri par la psychanalyse, échangerait petite chèvre blanche contre femme, même ayant passé. Écrire à M. Seguin..." Ce qui me mène à une autre association ... Mais non. Je ne vais pas recommencer ma psychanalyse. D'ailleurs à mon âge je n'ai pour ainsi dire plus d'inconscient. 

Un des principaux handicaps de la psychanalyse a été de s'être déclarée trop longtemps scientifique. Au temps de Freud, quand on voulait donner quelque crédit à ce qu'on pensait avoir découvert, il fallait assurer que c'était de la science. Du vivant même de Freud, cette prétention a été anéantie. Les thèses de la psychanalyse, a-t-on fait remarquer, ne se prêtent pas à vérification. On ne peut pas prouver non plus qu'elles soient fausses, ce qui fait qu'aux yeux poppériens elles n'appartiennent pas au domaine scientifique. On n'a jamais vérifié expérimentalement les résultats d'une cure psychanalytique. Statistiquement, affirme-t-on, les patients s'en tirent ni mieux ni plus mal que s'ils ne s'étaient pas allongés sur un divan quelques centaines de fois. Une évolution normale, une maturation, quelques années de plus, et ils se seraient probablement retrouvés au même point. Peut-être même s'en seraient-ils mieux portés. Il est, en tout cas, difficile de prouver le contraire. 

À ces arguments, les psychanalystes et les psychanalysés répondent en avançant une expérience intime, ineffable autrement qu'en termes psychanalytiques, et aux yeux des scientifiques ce ne peut pas être tenu pour une réponse sérieuse. Mais les savants exagèrent et en se mettant à leur point de vue, on peut tout de même formuler les observations suivantes. 

D'abord, il semble qu'en matière de psychologie la science expérimentale, la vraie science hypothético-déductive, n'ait obtenu jusqu'ici que des résultats assez minces. De l'extérieur, la psychanalyse semble plus intéressante. En effet, Freud et ses continuateurs ont observé certains phénomènes, d'ordre positif. Ils se regroupent, comme ils l'ont dit eux-mêmes, autour de l'enfance de l'être humain, période immensément longue en temps subjectif, où ils ont vu le siège de grands événements et de grands drames. Cela n'avait pas été vu avant eux, seulement soupçonné, et cela n'avait jamais fait l'objet d'une enquête systématique. C'est une période intéressante parce que "l'enfant est le père de l'homme" (Freud) et que l'homme n'oublie jamais ce qui lui est arrivé enfant, alors qu'il oublie progressivement tout le reste. Le champ est donc passionnant. La psychanalyse a donné une explication de la douleur de l'enfant, de son retentissement sur le reste de sa vie. Bien sûr cette explication est soumise au doute. On peut arguer qu'elle est fausse de bout en bout, surtout si on la prend dans son étendue de théorie générale de l'âme humaine (" âme" étant, en l'occurrence, remplacée par " psychisme" ou "appareil psychique"). 

Restent les faits observés qu'il n'est pas facile d'assigner à la rêverie ou à la chimère. Comme les gnoses, la psychanalyse promet une sorte de salut. Par elle on entre dans la catégorie des initiés. Il y a plusieurs degrés dans l'initiation, mais chaque fois on espère sortir de la catégorie des hommes ordinaires pour entrer dans le groupe restreint qui est en possession du secret. Le secret donne accès à la compréhension du monde et de soi. L'homme est ainsi fait qu'il aime comprendre et la compréhension qui lui est donnée est extraordinairement vaste et tout à la fois extraordinairement aisée. Il a mille occasions de s'enchanter des effets de sens, des effets de profondeur que lui procure l'intelligence psychanalytique, comme s'il promenait un projecteur magique qui lui éclaire ce qui est dérobé au vulgaire. Peu importe que ce soit une illusion : la fausse compréhension donne du plaisir autant que la vraie. On ne va pas en psychanalyse pour faire une expérience intellectuelle. On y va la plupart du temps parce qu'on souffre et l'on se présente à tel homme ou à telle femme non pour acquérir le savoir absolu, mais pour lui demander un soulagement, un mieux-être, une guérison. Une psychanalyse peut donc "réussir". Elle est particulièrement indiquée sur les patients riches et sains d'esprit : ils ont toute chance d'en sortir dans le même état, et, en plus, contents et résignés à leur sort. 

Dans les notations subjectives, impressionnistes qui précèdent, on ne cherchera pas un jugement global sur un courant spirituel qui a dominé dans ce siècle. On m'assure qu'elle est aujourd'hui toute différente. Elle a perdu une partie de son emprise. Dans la pratique thérapeutique, le mouvement s'est émietté en cent écoles, en cent techniques. Qu'en reste-t-il dans les mœurs ? Vaste sujet, qui dépasse ma compétence. Sur ce terrain, je ne reprocherai à la psychanalyse que d'avoir apporté dans nos mœurs sexuelles une contrainte qui n'existait pas quand elle naissait pour les libérer. Un exemple : la jeune et jolie Lou Andreas Salomé, âgée de seize ou dix-sept ans, s'asseyait sur les genoux d'un jeune pasteur hollandais, et ils s'entretenaient ainsi de choses très élevées pendant des heures, sans penser à mal. Plus tard elle n'aurait pas pu. À l'époque victorienne, qu'on nous présente souvent comme sournoisement débauchée, de nombreux gentlemen se mariaient, mais ne pensaient pas à consommer leur mariage, tant ils respectaient leurs épouses, et elles leur en savaient gré. Le pourraient-ils aujourd'hui ? Il est devenu presque impossible d'être vierge, chaste, continent, célibataire même, sans être soupçonné des pires horreurs. Quelle horreur ! 

 

                        Yann Vidrequin.

PSCHANALYSE : ANAMNÈSE

SANS SAVOIRS, JUSTE QUELQUES ÉMOTIONS.

L’initiation est une sorte de maturation, un exercice à la fois physique et spirituel. Une réalisation de l’être, de son être intérieur et du reflet de celui-ci à l’extérieur avec le désir de réaliser une harmonie une plénitude, ou au moins tendre vers cette plénitude irréalisable, mais cette tension est la vraie vie pour soi, mais surtout pour un partage, une communion avec les autres. Être soi-même, faire un retour vers son unité primordiale, réaliser à la fois une régression et une expansion nouvelle de son être. Une démarche parfois presque vaniteuse, sauvée par les épreuves, par le combat intérieur libérateur du meilleur. Conquérir, ou au moins aspirer à l’esprit saint dans un corps sain.

Merci de bien vouloir accepter mes excuses pour ces pensées confuses, les mots sont parfois difficiles à mettre en musique.

                                    Jean-François Guerry.

PSCHANALYSE : ANAMNÈSE

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Publié le par Jean-François Guerry
OÙ EST LE SOUFFLE DE LA FRATERNITÉ ?

OÙ EST LE SOUFFLE DE LA FRATERNITÉ ?

 

Je dédis ces quelques lignes maladroites à nos anciens.

J’avais l’intention de poursuivre ma réflexion sur Jamblique, mais voyant le jour de la pentecôte s’éloigner du moins pour la plupart des chrétiens, j’ai décidé de vous parler de fraternité. En effet la pentecôte s’éloigne pour ceux qui se réfèrent au calendrier grégorien, pour les orthodoxes qui eux se réfèrent au calendrier julien elle aura le lieu le 23 juin. Ces deux célébrations ont été initiées par la religion juive qui a précédée les autres religions du livre. Pour les juifs la pentecôte c’est Chavouot c’est la remise de la Torah qui fait suite à la libération d’Égypte.

Cette descente du feu spirituel qui se répand en langues de feu, est un message qui dépasse les religions, c’est un message universel pour tous les peuples de la terre, en quelque sorte une fête de la fraternité. Un fête à l’esprit qui pénètre la matière, symboliquement pour les Francs-maçons le Compas se place sur l’Équerre, le feu spirituel les pénètrent ils deviennent plus radieux, plus illuminés du moins plus humblement ils sont sur la voie, vers un au-delà plus lumineux, ils sont au point du jour la grande lumière celle de la Connaissance des hautes sphères spirituelles commence à paraître.

L’esprit de la vie de l’esprit, est un défi, un moteur pour l’homme qui veut dépasser sa simple matérialité, se réunir en corps, âme, esprit. La Franc-maçonnerie s’est bâtie sur l’esprit de fraternité, depuis plus de trois siècles cet esprit souffle dans ses Colonnes, ses Vallées et ses Camps, il souffle de manière permanente. Le combat pour la justice, la liberté, l’égalité n’est rien s’il manque la fraternité l’amour fraternel. Chaque tenue maçonnique est un hymne à la fraternité, les travaux maçonniques sans la puissance de l’esprit fraternel, ne sont que des travaux intellectuels. L’on peut oser dire que la fraternité est la première règle de la Torah maçonnique.

Les politiques sont parfois inspirés et regardent le fronton de nos édifices publics où il voit notre devise républicaine. En 2004 il y a donc 20 ans une vague de chaleur a produit une hécatombe de nos anciens dans nos EPHAD. Il fût décidé que le jour de la pentecôte ne serait plus férié mais travaillé et que le produit de ce travail servirait à l’amélioration de la qualité de vie de nos anciens. Un beau geste de fraternité et de solidarité nationale. Le premier ministre déclara solennellement : Je tiens à dire combien je compte sur ce surcroit de fraternité dans la société française, par cette journée de la solidarité et de la fraternité pour faire face au vieillissement. Ce bel élan, ce Moment fraternité comme le dit Régis Debray, ne dura pas toutes et tous nous devions être à ce rendez-vous. Force est de constater que cela n’a pas fonctionné, manque d’exemplarité sans doute ? On constate que la plupart des administrations publiques, pourtant gérées par l’état ne respectent pas ce geste de solidarité, il en est de même des grandes entreprises privées qui se sont empressées d’aménager les horaires de travail de leurs salariés. Transformant cette belle idée de mise en action en action de la solidarité et de la fraternité en une simple taxe fiscale. Seuls les petits patrons et les petites entreprises les plus fragiles ont été sensibilisées, ce beau geste fraternel au lieu de rassembler toute la société la fracture, il y a ceux qui travaillent et les autres qui les regardent. L’esprit de fraternité, le feu de la fraternité n’a pas franchi la porte de nos administrations. L’esprit de fraternité, aurait pu être la mise en musique de cette fête de la spiritualité où auraient dû se rejoindre les athées, les agnostiques et les croyants, a été enfermé dans les griffes du matérialisme et dévoré par celui-ci. Les hommes sous l’empire du plaisir ont oublié le feu spirituel de la pentecôte et sa loi d’amour qui seule pourtant permet l’approche du réel, cette vraie personne composée de la trinité corps, âme, esprit qui fait de l’homme un humain et qui fait de la société des hommes une société humaniste ; renoncer à la fraternité et la solidarité, c’est oublier de tourner son regard vers les autres.

                                            Jean-François Guerry.  

LIRE : Pierre Vajda. Méditations sur la spiritualité de l'Art Royal.
Dans la Tradition du Rite Écossais Ancien et Accepté.  Préface de Pascal Joudiou.
Éditions de la Tarente.
OÙ EST LE SOUFFLE DE LA FRATERNITÉ ?
J'ai lu de Pierre Vajda son ouvrage remarquable : Savoir et Connaissance Approche herméneutique du Rite Écossais Ancien et Accepté. Un essai qui répond aux interrogations du maçon qui se demande ce qu'il vient faire en loge et sur ce qu'est l'initiation maçonnique au R E A A, un éclairage sur la différence entre les savoirs ou le savoir et la Connaissance. Pierre Vajda répond aux questions de ceux qui confondent l'intellectualisme désincarné et l'initiation maçonnique qui n'est pas non plus un mysticisme inabordable, mais une expérience humaine.

 

​​​​​​​Nul doute que celui qui cherche une élévation de sa spiritualité sera un lecteur de ce nouvel ouvrage, les méditations de l'auteur qui a atteint le sommet de l'initiation maçonnique dans son rite, pourront lui servir de substrat pour ses méditations personnelles et l'accompagner sur la voie de la Connaissance spirituelle qui enrichit et élève l'homme. Comme à mon habitude c'est après une lecture intégrale de ce livre que je reviendrais vers vous.
Je remercie Charles- Bernard Jameux (1) de m'avoir transmis l'information concernant la parution de ce nouveau livre.
Jean-François Guerry.

(1) Charles Bernard Jameux : Poète et auteur de plusieurs livres livres dont le dernier : Paroles de franc-maçon mémoires maçonniques et libertaires est paru aux Éditions le Compas dans l'oeil. C'est en qualité de Directeur de la Collection Pierre Vivante aux Éditions Dervy qu'il fit paraître le premier livre de Pierre Vajda Savoir et Connaissance.

OÙ EST LE SOUFFLE DE LA FRATERNITÉ ?
Note éditeur:

La franc-maçonnerie se définit comme un ordre initiatique traditionnel et universel, fondé sur la fraternité, qui plonge ses racines dans un passé de sagesse humaine transmis par une longue chaîne d'initiés. Dans ce contexte, l'initiation apparaît comme un processus qui engage la totalité de l'être humain, et il n'est jamais question pour un franc-maçon de récuser sa raison ou d'ignorer les avancées de la pensée et de la science. Mais ces avancées, avec les remises en question fondamentales qui en résultent pour notre compréhension du monde et de nous-mêmes, invalident-elles ou non les approches initiatiques ? Où en est la démarche maçonnique par rapport aux nouveaux paradigmes scientifiques qui renouvellent notre vision de l'univers, de la vie et de l'homme et aux questions que se pose (ou ne se pose pas) la philosophie morale contemporaine en rapport avec l'angoisse existentielle de l'homme moderne ? La spiritualité maçonnique telle qu'elle s'exprime dans les rituels, révèle une conception du monde et de l'homme qu'il importe de mettre en lumière afin de montrer comment elle se situe et s'articule avec d'autres représentations comme celles de la science, de la philosophie ou de la religion. Dans cet essai, Pierre Vajda examine quels sont les présupposés philosophiques explicites ou sous-jacents à l'expérience initiatique, à quelles doctrines et à quelles visions du monde l'idéal maçonnique s'apparente ou s'oppose. Il analyse les notions de devoir, de loi morale, de sens de la vie, de transcendance afin de montrer ce qui différencie la démarche initiatique de l'approche philosophique comme ce qui la distingue, à l'opposé de la religion. Pour l'auteur, il est clair que la franc-maçonnerie traditionnelle n'entre en contradiction ni avec la science, ni avec la philosophie, ni avec la religion mais qu'elle est, plus que jamais, une réponse à la demande de spiritualité dans une société sécularisée et laïque car elle offre à celui qui veut bien consentir à l'effort nécessaire, non seulement une voie vers la sagesse mais aussi vers une possible réconciliation non dogmatique de l'homme avec la transcendance et le divin.

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Publié le par Thierry Didier
L'idole ?

L'idole ?

Le symbolisme peut être défini comme la façon d’identifier en soi des schémas particuliers, en prenant appui sur ce que l’on appelle des symboles, c’est à dire des sentences, objets ou attitudes qui vont être les déclencheurs d’une signification originale, que l’on pourra attribuer d’emblée auxdits symboles. Cette voie a d’originale qu’elle ne peut pas s’ouvrir spontanément, et quelle offre la béance de notre intimité, avec tous les blocages culturels, philosophiques ou psychologiques, dirimants s’il en est : cet amalgame contre-nature peut venir s’insérer dans la mécanique symbolique, Ce constat éclairé conduira à une vision éclairée, plus aboutie, plus complexe aussi, conduisant à une pensée pour le coup mieux circonscrite, plus détaillée, calquée sur le mécanisme subtil du symbolisme dans ce qu’il a de didactique et d’émancipateur. Cette dynamique générale est celle qui nous est représentée au 24ème degré, sous la forme d’une triple déambulation identique dans le numéral, 6+1 pas vers l’avant, centrifuge (approche symbolique), 6+1 pas vers l’arrière, centripète (le ressac, le retour de flamme) et 6+1 pas vers l’avant de nouveau, centrifuge (l’amalgame) faisant office de structuration nouvelle par l’assemblage collecté d’éléments environnementaux et de vécu personnel. La dynamique qui vient d’être décrite n’est autre que celle qui permet de comprendre en quoi le symbolisme façonne le franc-maçon. En effet, le symbolisme peut être défini comme la façon d’identifier en soi des schémas particuliers, en prenant appui sur ce que l’on appelle des symboles, c’est à dire des sentences, objets ou attitudes, qui vont être les déclencheurs d’une signification originale, que l’on pourra attribuer d’emblée auxdits symboles. Il s’agit là d’un lien centrifuge : on définit par exemple à partir de l’image d’une pierre brute sa propre pierre brute.

Le premier mouvement est celui donc de la projection symbolique, où nous jetons notre dévolu sur un support chargé de sens : c’est ce que le rituel appelle au 24ème degré la première perspective, éclairée et structurée, portant l’attrait de la nouveauté, mais qui est aussi un rappel aux fondements de notre ordre, colonnes et pavé mosaïque ; c’est aussi la phase solaire dans laquelle nous trouvons le Lucifer d’avant la Chute. Mais le travail ne s’arrête pas là, car, à la façon du ressac de la vague contre une falaise, l’exposition de l’initié à aller de l’avant le conduit à s’ouvrir : dit autrement, ce lien centrifuge ouvre concomitamment une voie centripète, qui est celle de la recherche en soi. Cette voie est celle de tous les dangers, car en même temps que ce transfert a lieu, il ouvre simultanément un canal à l’intérieur de nous-mêmes, à la façon d’un ressac où se mêlent notre orthodoxie de pensée, et la nouveauté née de l’interprétation des choses. Cette voie a d’originale qu’elle ne peut pas s’ouvrir spontanément, et quelle offre la béance de notre intimité, avec tous les blocages culturels, philosophiques ou psychologiques, dirimants s’il en est : cette voie est celle de la Chute, adamique et luciférienne. Ce reflux, symbolisé par la déambulation arrière de 6+1 pas, est nécessairement désagréable, parce qu’il est une façon d’actualiser ce qui transforme profondément, et qui est, par principe, difficile à admettre , illustré dans le rituel par « les enfants incestueux de la chimère et du délire , les autels renversés, la licence de Salomon », c'est-à-dire par les tréfonds de notre personnalité, et par les erreurs idolâtres de cette  2ème perspective, qui seront les produits visibles de cet amalgame compliqué. Cette déambulation rétrograde va préparer le Prince du Tabernacle à déceler, circonscrire et donc annihiler les faux prophètes, car on ne combat pas un ennemi sans le connaître vraiment et l’avoir pratiqué. Ces faux prophètes proviennent, c’est important, du même terreau que les éléments éclairés de la 1ère perspective : ils sont simplement, à l’image de Lucifer, transformé par sa chute : dans cette 2ème perspective, des idoles se sont glissées entre les colonnes, le pavé mosaïque est recouvert et non détruit, le chandelier est toujours là, simplement éteint. L’idole est d’autant plus dangereuse qu’elle se lie à l’ordinaire, au commun et à l’habituel pour y instiller le poison de son chaos. Elle se mêle à l’intellectualité, à l’instinctif pour produire des chimères. Ne nous y trompons pas, la production d’idole n’est pas l’apanage d’un mode de pensée déterminé, elle est le résultat du déplacement de sens de n’importe quelle valeur. Les idoles sont donc des entités ou des principes intemporels, car consubstantiels à la nature humaine : elles ne sont pas plus d’aujourd’hui que d’hier, car il s’agit de cheminements frelatés, remis en permanence au goût du jour, réactivées par nos travers. Les idoles sont donc la transformation dévoyée de valeurs universelles : c’est cette déchéance qui signe leur toxicité. Cette 2ème perspective préserve malgré tous les fondamentaux : elle en maintient les bases, se contentant de spolier leur expression. C’est dans ce moment-là que se forge l’esprit et le caractère de l’initié. Ce recul, même dans la violence et le malheur, ne ferme pas la porte à un réveil ultérieur, nous signifiant également que seule la vision de l’initié est responsable de ses affects, et que donc tout est toujours possible. Le 3ème lien, symbolisé par la 3ème déambulation, 6+1 pas de nouveau vers l’avant, relèvera de l’intégration réussie d’éléments a priori contradictoires : il procède de l’Unité retrouvée (Éden), qui, comme le souligne l’instruction, constituera le Paradis Terrestre, amalgame réussi entre l’unité principielle et la multiplicité de la vie quotidienne.

Ici par contre on ne masque pas, on n’intercale pas, on substitue aux idoles un jardin d’Eden, signe d’un renouvellement en profondeur. La foi seule sera donc insuffisante, car même si elle renforce, elle a besoin de la raison pour se structurer. Or les Moloch sont justement le support d’une foi déréglée, qui n’a pas pu prendre appui sur une raison structurante. On parle donc, je le répète, au sujet de la cérémonie d’initiation au 24ème degré, de 3 perspectives, entendues comme 3 volets dont la représentation particulière ne dépend donc que de la capacité du moment du récipiendaire (il est indiqué au candidat que ce qu’il cherche a toujours été visible : Q- « Comment êtes-vous devenu éclairé ? R- « En étudiant le Livre de la Loi, perpétuellement ouverts aux yeux de l’Univers »). Le terme de perspective procède à la fois de la vision qu’a l’individu, que de la chose vue, en conservant la relativité dudit regard. Un perspectif était à la Renaissance, un miroir, cette signification permettant d’appuyer une vision relative de l’observateur, par rapport à ce qu’il est censé voir. D’ailleurs, dès la Renaissance, la perspective est définie comme une différenciation entre la vision de la Nature, et sa représentation graphique moderne dans l’espace. Le Prince du Tabernacle, maçon du 24ème degré, est ainsi suffisamment « gouverné » pour ne pas se laisser aller sur des faux-semblants ou par des « trompe-l’œil » : c’est uniquement sur le plan didactique que l’on distingue ces 3 volets, car, dans la réalité, l’homme accompli est un savant mélange de ces 3 mouvements, un compromis, un système complexe qui interagit en permanence avec sa propre constitution et son environnement. D’ailleurs, dès la Renaissance, la perspective est définie comme une différenciation entre la vision de la Nature, et sa représentation graphique moderne dans l’espace. En conclusion, les chrétiens ont donné successivement trois sens au mot Lucifer : le premier comme adjectif, issu du sens latin « qui porte la lumière », et par certains chrétiens avec le sens figuré de « qui porte la vérité » ; le second comme nom commun, issu du sens « étoile du matin », a été utilisé dans la Vulgate pour traduire l'expression « astre brillant » .

Le troisième comme nom propre, sous la forme définitive de Lucifer, est devenu le nom d'un ange déchu pour s'être rebellé contre Dieu. Cette figure, définitive, sera développée jusqu'à nos jours dans les religions chrétiennes et les arts. Cette triple approche n’est pas numéralement anodine : elle fonde une dynamique alignée sur les 3 volets de la chute adamique : sa source, l’Eden, sa conclusion, le monde manifesté, et la liaison, la Chute proprement dite, nous rappelant au bon souvenir de la pensée ternaire, et plus précisément des 3 perspective du 24ème degré du REAA, Prince du Tabernacle.

Thierry Didier.

La totalité du Billet de Thierry Didier.

LUCIFER

 

Initiation signifie étymologiquement commencement, et la recherche initiatique comprend symboliquement un nombre indéfini de ces commencements : c’est ce qui rend cette recherche difficile, car il est toujours compliqué de débuter une tache, quelle qu’elle soit. Compliqué aussi car l’initié doit s’adapter à chaque fois à un nouveau contexte, à jamais réitéré. Certes, dans l’absolu, le déroulé d’un contexte particulier survient et évolue lentement, car, comme le dit Leibniz, « La Nature ne fait pas de sauts » et le brassage des évènements qui feront le futur ne sont que la fusion douce du passé et du présent. Il n’en demeure pas moins qu’il y aura chez l’initié autant de commencements que de directions potentielles et de chemins choisis, que ces décisions s’entendent sur un plan philosophique ou sur un plan purement pragmatique. A chacun de ces commencements s’ouvriront pour le franc-maçon 2 voies possibles, dont l’appréhension qualifie les 2 grands domaines de la pensée, celui de l’ésotérique et celui de l’exotérique. L’exotérisme regroupera tout ce qui est directement visible à notre entendement ; l’ésotérisme tout ce qui apparaît caché, au moins un temps : l’ésotérisme crée une marge, un sous-texte, où sera déposé tout ce qui semble occulté à notre compréhension. Il stockera cet impensé, en le relarguant dans la conscience ouverte au rythme permis par notre intellect et par les évènements. En fait, si une part de la réalité des choses nous est masquée, c’est parce que nous ne possédons pas la latitude à toutes les percevoir d’emblée : leur division artificielle en 2 versants, mimétique de notre fonctionnement binaire, s’avèrera alors utile et nécessaire.  

L’instauration de cette double voie, exotérique et ésotérique, correspondra à cette partition sur laquelle s’appuyer pour créer, par des allers-retours incessants, des biais qu’on nommera du terme générique de « pensée ternaire ». Cette adaptation permanente permettra de recréer à partir d’une vision ou d’un raisonnement discursif une unité « tiers » ; c’est le classique : « 1+1=3 ». On parlera alors de tri-unité, voire de trinité, même si ce dernier terme est connoté. Cependant, cette pensée, même si elle améliore notre éventail spirituel et intellectuel, n’est pas la panacée, elle a les limites du biais, qui choisit et isole en permanence, mais à une vitesse qui n’autorise pas la prise en compte holistique des éléments. La pensée ternaire est un biais cognitif qui prélève, trie, et oriente, et qui a donc les travers liés à cette sélectivité. Car la pensée ternaire est un échafaudage de la pensée et de l’idée, elle est donc viatique et vecteur de cette pensée, mais son soutien reste fragile, l’échafaudage étant par principe une construction éphémère, annexe, parallèle, toujours plus fragile que la réalité déclarée sur laquelle il s’appuie. Conséquemment, la pensée ternaire peut être mise en porte-à-faux lorsqu’elle s’attachera à traiter des thèmes ou des personnages ambigus, qui vont aller puiser dans ces 2 mondes que nous avons définis, pouvant en brouiller le message : ce sera, nous le verrons, le cas pour Lucifer et pour ce qu’il nous dira du mécanisme de l’idolâtrie. Car, je le répète, l’humain ne perçoit les choses qu’à partir de son mode dual, profondément, et ontologiquement contenu en lui : notre cœur bat ou se repose, notre respiration est faite d’une succession d’inspirations et d’expirations, et nous nous situons toujours, dans un environnement physique comme intellectuel, par le biais de l’analogie, de la comparaison à autrui, de l’analyse par des ratios, des rapports, et par des perspectives, qu’elles soient mentales ou graphiques. Un adage alchimique ne nous dit-il pas : « l’analogie est l’unique clé de la Nature » ? Même la Bible, qui est le reflet culturel et légendaire de notre civilisation se plie à cette contrainte, en illustrant cette forme de ternaire théologique constitué du  Paradis, sorte de potentialité indifférenciée, du monde sensible, et de ce qui lie ces 2 occurrences, à savoir la Chute adamique, qui est donc ici le tiers inclus :Gen.3,16 : « Il dit à la femme: J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur,[…] Il dit à l'homme: C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie ».Qu’on soit croyant ou pas, ce glissement ontologique va conditionner tout notre positionnement futur, il faudra faire avec. Ça ne posera pas de problèmes majeurs au croyant, qui entérinera ce glissement comme une variable incontournable de sa foi. Ça inquiétera encore moins l’athée, qui estimera vivre dans un monde tangible et unique, seule référence possible à l’existence. Seul quelque part le franc-maçon, et sans doute l’initié en général devront s’y adapter, car leur pondération naturelle les verra se colleter à des écueils d’autant plus importants que leur recherche sera plus exigeante. Ce cheminement de pensée est relativement simple à appliquer, s’il s’adresse à des concepts programmés comme tels, inclus dans ce programme didactique que constituent rite et rituel des 3 degrés symboliques. Cette dualité pourra alors être ou fonctionnelle, ou structurelle, ou bien les 2. Fonctionnelle avec l’outil, par exemple, qui est le supplétif de la main ou de l’intellect de l’homme, et qui ne connait que 2 états, actif ou passif. Structurelle également, lorsqu’elle s’attachera à des couples de signifiants bien identifiés : les 2 couleurs du Pavé Mosaïque, les 2 luminaires, les 2 grenades, les 2 colonnes, etc…

La combinaison de ces 2 fonctions, structurelle et fonctionnelle constituera ce que l’on appelle en loge symbolique la construction, opérative quand il s’agira de la main, et spéculative lorsqu’il s’agira de l’intellect.Nous serons là en terrain connu, pour apprendre et nous rendre aptes ensuite à nous confronter à des cas de figures où la frontière sera plus floue, nous le verrons avec le phénomène sectaire. Ce qu’il y a d’intéressant avec la pensée ternaire, c’est qu’elle est plastique : on peut l’appliquer à différents niveaux, le produit d’une pensée pouvant devenir le substrat du niveau suivant : ainsi, opération et spéculation, qui sont déjà la conséquence d’un travail premier, pourront à leur tour servir de base, et être intégrées dans une pensée ternaire plus élevée, qui nous conduise à nous « regarder nous-même » , comme une sorte de mise en abyme: « Je regarde la pierre brute, je suis la pierre brute » Il s’agira simplement d’accepter que nous puissions, en tant que tels, devenir un substrat : c’est tout le principe du mécanisme alchimique, difficile à appréhender , tant la religion chrétienne fait de nous le centre du monde connu. A partir du moment où nous nous constituons en tant qu’« objet », ne pourra plus agir sur nous que des éléments « dynamiques », relationnels, et cognitifs, car : « Si ton œil était plus aigu tu verrais tout en mouvement » nous dit Nietzsche. Comme le maître maçon a appris des 3 premiers degrés, il est maintenant capable d’établir des relations entre lui et son environnement, c’est ce qu’on appelle le « Temple intérieur », et les éventuels écueils qu’il trouvera sur sa route seront à l’aune de sa capacité à en prendre la mesure. Il conviendra alors de juger les choses pour ce qu’elles sont, et non pour ce qu’elles apparaissent éventuellement, car « on n’est atteint que par ce qui nous ressemble ». Je doublerai cette sentence par la Sourate 42, verset 30. « Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis ». A partir du moment où nous aurons compris et intégré ce turnover universel, nous pourrons l’appliquer à toutes sortes d’idées, de concepts et de modèles : ce sera l’objet des degrés dits « hauts-grades », et plus particulièrement du 4ème degré, qui sera tout naturellement amené à déterminer et à débusquer les dysfonctionnements, les dérives potentielles, une forme de « pathologie » de la relation tierce, qui ne manqueront pas de se manifester. En effet, l’homme est imparfait, voire pervers, et ses productions intellectuelles et symboliques pourront receler des « malfaçons », des défauts, des biais insidieux : c’est ce qu’on appelle au sens large des idoles, qui pourront « gripper » notre raisonnement symbolique, le mettre à l’épreuve. Il faut relativiser l’idée simpliste d’une idole matérialisée par un simple totem, une simple figure : bien souvent, cette matérialisation-là est déjà la conséquence d’un mécanisme pernicieux : ce ne seront plus alors de simples figures dont nous devrons nous méfier, mais des raisonnements fallacieux, des dynamiques faussées, altérées ou tendancieuses dont le pouvoir de nuisance s’exercera au sein même de la mécanique symbolique, comme un grain de sable dans un engrenage. Le mécanisme de l’idolâtrie est fondé sur cette dissension entre 2 mondes, il donne à voir une image déformée de la réalité au travers d’un prisme a priori honorable. Ce sera toute l’essence du mécanisme sectaire.

2 exemples : la Scientologie, qui met en avant la science pour mieux la détourner de son usage émancipateur, avec force appareils baroques et ouvrages nébuleux visant à rassurer le captif, trop fragile pour qu’il puisse y voir une manipulation de son mental. Le régime Nazi utilisa, lui, la trame du mysticisme allemand et de la mythologie nordique, ses runes et son aryanisme, afin de légitimer ses idées et de poser son combat. Car le propre de ces structures est de transformer l’idée en idole, alors que produire de l’idée, la guider, c’est normalement l’objet de la science, libératrice, ou du mysticisme, spiritualiste. L’idée est par essence liberté, car sa genèse ne provient pas d’un long processus formalisateur qui en détruirait une grande partie de la portée, mais d’une induction violente : l’idée est comme le photon, cette particule de lumière qui n’est censée exister que lorsqu’elle est en mouvement, le mouvement étant la vie, et la vie étant la liberté.  L’idée est une étincelle, elle porte en elle toute la puissance de sa brièveté, de la violence de son émergence, et ne peut survivre au temps qui passe, si elle n’est pas déclinée immédiatement : l’idée est trop pure pour rester en l’état, et réclame une formalisation immédiate, afin de pouvoir être conservée et exploitée au mieux. La force du récit de Lucifer est qu’il passe du statut de l’idée est un concept fort, car elle porte en elle cette lumière initiale, primale, dont la puissance est consubstantielle à sa capacité d’induction, de création, et qu’on peut fort logiquement associer à Lucifer. Lucifer est le symbole même de l’idée devenu, par sa chute et au regard de certains, une idole. Car Lucifer n’apparaît pas nocif par lui-même, c’est sa chute qui conditionnera sa nuisibilité. La chute de Lucifer sera d’autant plus violente qu’il occupa jadis une place élevée au sein de la hiérarchie céleste, puisqu’il fut considéré comme le « premier né de Dieu », s'appelant alors Lucifer-Satanael. Cette préséance de Lucifer s’apparente au statut de l’idée, fondatrice et que rien ne précède. La chute morale de Lucifer, pour cause de rébellion supposée, va conditionner sa déchéance, et ouvrir selon la dimension chrétienne à son côté maléfique, diabolique, par mimétisme avec le monde tangible tel qu’il est décrit dans la religion chrétienne d’après le 7èmesiècle. Lucifer est une sorte de veau d’Or, « constitué en fondant les pendants d’oreille, les bracelets et les colliers en or qu’ils avaient emportés avec eux » (Ex. 32 :1-14)   en ce sens que furent détournés les ornements portés par les hébreux. Tout comme Lucifer ne fut discrédité que par sa chute, ce ne sont pas en substance les bijoux des hébreux qui portent leur déchéance, mais leur fonte en une nouvelle forme idolâtre, le Veau d’Or : Une sentence du rituel du 4ème degré nous dit : « Ne prenez pas les mots pour des idées ». Tout comme Lucifer, le « porteur de lumière », l’or est le « matériau » de départ il est assimilable en tant que tel, au mot de la sentence. L’or, comme le mot, sont des objets « fusibles », « ductiles » , dont la substance originelle n’est pas remise en question, seule leur conformation finale portera les appendices de l’idolâtrie, et donc du malheur individuel et collectif des hébreux. Comme tout phare symbolique, Lucifer est un révélateur et un avatar, c’est-à-dire une figure qui porte une signification différente, selon la mentalité, la période ou la civilisation considérée. Lucifer est de ce tonneau, et nous dit quelque chose de la civilisation qui le porte. Même dans certains groupes gnostiques, malgré l'identification de Satan avec Lucifer par les docteurs de l'Église, Lucifer était considéré par ceux-ci comme une force divine et vénérée, comme un messager du Dieu réel et inimaginable.

Pour les Cathares, Lucifer était, avec Jésus, la première émanation du Dieu suprême. Un glissement, entre 4ème et 7ème siècle, accorde à Lucifer, en plus du sens de « porteur de lumière », celui de « qui produit la vérité ». Il est intéressant de constater que dans les religions polythéistes grecque et romaine, chez lesquelles la diversité ne se fonde pas sur une « inculpation originelle » de l’être humain mais sur un collège de déités, Lucifer sera perçu comme cet ange « porteur de lumière ». Si Bien et Mal existent dans ces civilisations antiques, ils apparaissent néanmoins « dilués », relativisés car partagés entre nombre de divinités, amenuisant par conséquent la puissance ontologique de chacune des facettes dudit divin, et évitant le phénomène massif de la « Chute » et de la confrontation violente entre un Dieu alors unique et les hommes. L’Eden n'est pas un monde parfait où tout serait merveilleux, c'est simplement le monde de la potentialité totale, il est à cet égard indéfini, injugeable et inexploitable en l'état : seule la Chute, provoquée par le péché originel permettra de le discerner. L’’Eden fut loué à l’excès par l’Eglise apostolique, ce qui, par une évidente transitivité, condamna à l’excès le monde manifesté, entrainant à suite cortège de malheurs, de péchés et de rédemption potentielle. Lorsque Adam croque la pomme, il chute donc depuis le monde des idées dans celui de la vie matérielle. Cette chute n'en est une que sur le plan religieux. On peut ainsi très bien imaginer qu'initiatiquement il s'agisse d’un progrès, car cette Connaissance nouvelle est en fait le moyen d'acquérir l'initiation, c'est à dire de reproduire ici-bas des principes qui n'existaient jusque-là que dans l’Éden, monde où tout est contenu, mais rien n'est exprimé. Cette chute est d'une violence incroyable, violence nécessaire qui représente l'énergie que dégage le passage d'un monde indifférencié, l’Eden, au monde tangible, structuré que nous connaissons, où s’exercent les forces unificatrices de l'Existence. Cette sorte d'explosion de la vie serait fatale si elle ne devait s'exercer que sur un seul individu : c’est peut-être pourquoi Lucifer n’a, d’une certaine façon, pas le choix : il sera le fusible, le paradigme, l’étendard voué à la disjonction, à assumer l’énergie déployée par un feu qualifié de satanique, eu égard à la violence de son unilatéralité. Contrairement à Seth, enfant d’Adam et Eve, à la suite duquel une chaîne de 9 patriarches, jusqu’à Noé, qui va être poursuivie durant des centaines d'années permettront de « refroidir », à la façon du Big Bang, l'énergie dégagée par la Chute originelle. Le polythéisme permit, lui, de se rapprocher de façon plus pondérée de la Nature et de ses multiples aspects, chaque déité gouvernant une partie de ladite Nature. Par effet miroir, ces peuples-là, non soumis à la « vindicte pénitentielle », ne verront en Lucifer qu’un élément cosmogonique, la planète Vénus, à savoir l’« astre » du matin. Ainsi, ce qui découle de cette idée de Nature, dans les civilisations grecque et romaine, ne conduira à voir de Lucifer que ce qu’il est, ontologiquement, c’est-à-dire un phare, une idée, un puissant rayon parmi d’autres divinités. Selon un hadith du Coran, Dieu aurait créé l'ange à partir de la lumière, appelée Éosphoros ou Phosphoros chez les grecs, et donc départi de son aspect nébuleux et maléfique.

Dans les civilisations polythéistes, l’étoile du matin Lucifer trouvera sa parèdre en Hespéros, l’Étoile du soir, tout aussi noble que son pendant : cette bilatéralité engendrera un équilibre, cosmologique cette fois, qui, par transitivité, bénéficiera à ses contemporains. Tout se passe comme-ci ce polythéisme initial protégeait, par sa multiplicité bienveillante, l’adepte des errements d’une pensée binaire bien trop clivante, et donc consécutivement de cette dérive de la déchéance. Le mécanisme spécieux de la chrétienté va irrésistiblement transformer en un fardeau pénitentiel les conséquences de cette chute, entrainant dans sa déchéance ce qui appartenait précédemment au Bien, j’ai nommé Lucifer. Nous percevons là les limites du monothéisme, perçu comme une forme sophistiquée de religion par rapport aux polythéismes grec et romain. Mais fondamentalement, Dieu est partout, et le monothéisme peut apparaitre en décalage par rapport au ressenti métaphysique de l’être. Alors autant le polythéisme permettra à l’humain, de par sa multiplicité, de « diluer » le caractère subordonné que porte comme un fardeau l’humain, autant le monothéisme introduira insidieusement un rapport de force direct, dur, froid et violent, finalement acceptable qu’à l’aune d’une certaine morale, qui fait ici fonction d’amortisseur. Cet abord rigoriste, dénué de chair et de bienveillance, contribuera à fragiliser aussi bien le dévot que l’être vulnérable. Pour supporter cette tension binaire, on fondera alors une pensée ternaire, dont le versant dynamique sera conscientisé en religion chrétienne par la chute adamique, et dont le versant statutaire empruntera à l’image de l’ange, intermédiaire, médiateur et régulateur entre Dieu et les hommes Il s’agira là de « personnaliser » le lien, de lui attribuer un anthropomorphisme facilitant son intelligibilité et son acceptation. A partir de là (5ème siècle), l’homme sera tout naturellement amené à hiérarchiser les officiants de ce lien entre Dieu et l’homme, afin de justifier la création d’une hiérarchie ecclésiale en miroir, au sein de l’Eglise.  En regard de cette hiérarchie quelque peu séculière s’ouvrira pour l’initié une véritable initiation sacerdotale. L’initiation sacerdotale est la conséquence d’un subtil mélange entre l’ésotérisme décrit au 21e degré, source de création et voie possible du sacré, et la réalisation constructrice, source de structuration et d’aménagement, envisagé au 22e degré. L'initiation sacerdotale que nous offre le REAA commence en fait de façon embryonnaire dès le 4ème degré, créant un tissu de nature variable, suivant que l’on s’adresse à un monothéiste, un polythéiste ou même un athée. Ce tissu religieux, dans son étymologie religere, c’est à dire « relire attentivement », « revoir avec soin » aura pour but et fonction de structurer l'individu, pour qu'y circulent au mieux les sentiments, les idées, les positions : c’est cette bonne circulation que l'on appelle la Foi dans les monothéismes, et le syncrétisme dans les polythéismes. Ca n’est pas un hasard si l’initié est à ce degré un lévite, c’est-à-dire un servant liturgique, véritable intercesseur entre fidèles et prêtes, entre Saint et Saint des Saints, entre l’idée et le mot. Le mécanisme idolâtre peut apparaître dès qu’une discordance se glisse entre l’idée et le mot, et l’apparition de l’idole, correspondra, dans sa dynamique à l’image de Lucifer, triomphant en Eden et déchu dans le monde sensible. Le lévite va se glisser entre les 2 mondes, et éviter finalement qu’une chute ne s’y produise : c’est un cautère moral et symbolique, apte à absorber les soubresauts de ladite chute.

 Le lévite se glissera entre l’idée et le mot, béance dans laquelle s’engagerait sinon l’idole, par défaut. Ces interrelations créent un maillage interne puissant, qui va progressivement se constituer un tissu de soutien, composant une véritable barrière aux anges déchus, tels que le pointe la phrase d’ordre du REAA au 23ème degré : « Je connais le nom qui fait trembler les anges déchus ». Qu’est -ce qu’un ange déchu, au-delà de son narratif religieux ? C’est une pensée dissonante, une attitude fallacieuse, un silence coupable, tout en fait ce qui contribue à dissocier, à démanteler. Ça n’est pas un hasard si la déchéance porte sur l’ange, dont on connaît le rôle d’articulation et d’intercesseur entre le principe créateur : c’est au mot que sera dévolu cette formalisation : aucun humain n’est un pur esprit, et ne peut à ce titre se permettre de côtoyer l’idée, sans la coiffer immédiatement d’un réceptacle qui en rendra le rayonnement pérenne et utile pour le collectif. Le concept même d’idée est suffisamment puissant, par ce qu’il colporte en principe de création, de violence dans l’apparition, d’antériorité à tout autre sentiment, pour qu’il puisse être assimilable à Lucifer, le « porteur de lumière ». L’ange déchu est l’antithèse du fidèle, au sens de possesseur de la Foi. Les faux prophètes et les anges déchus sont des entités intemporelles car consubstantielles à la nature humaine : elles ne sont pas plus d’aujourd’hui que d’hier, car il s’agit de cheminements dévoyés, remis en permanence au goût du jour, réactivés par les travers de l’humain. Ainsi les faux prophètes et les faux dieux ne sont-ils pas le mal incarné, auquel cas serait-il facile de les combattre. Ils sont au contraire la transformation maligne de valeurs universelles. C’est cette déchéance qui signe leur toxicité. Les faux prophètes et les faux dieux sont d’autant plus violents qu’ils se lient à l’ordinaire, au commun et à l’habituel pour y instiller le poison de leur chaos : à cet égard, l’exemple de Lucifer est un cas d’école. Il se mêle à l’intellectualité, à l’instinctif pour produire des chimères, sources de distension, de dissension et de destruction de la pensée et de l’action. C'est proprement le mécanisme sectaire.  Psychologiquement, le pécher adamique et la Chute sont l’expression d’une névrose existentielle, qui est celle de l’homme par rapport à ce dont il provient. Ainsi sommes-nous tous névrosés, car nous ne sommes pas de purs esprits, et qu’à cet égard, un décalage existe toujours entre esprit et matière, entre dessein et réalisation, entre pensée et action : c’est dans cette béance que peuvent s’engouffrer les anges déchus et les faux prophètes. Si les faux prophètes et les faux dieux sont des trajectoires altérées, ils le sont toujours à partir d’une réalité dont le franc-maçon ne pourra pas faire l’économie. Cette attitude conduira, comme il est dit dans un rituel, au « renouveau de la vie religieuse », qui signera le renouvellement perpétuel du lien et du sens dudit lien : c’est pourquoi les sectes isolent l’adepte de ses proches extérieurs, elles veulent casser ce lien pour mieux embrigader les esprits fragiles. La fonction du mot n’est pas subalterne, car le mot est l’expression de la mise en forme d’une certaine réalité, réalité dont on part pour créer une relation symbolique, mais aussi où l’on retourne pour rematérialiser l’idée qui point sous le symbole. Le symbole est l’interprétation faite sienne de l’idée. Le symbole a cette vertu de ne pouvoir être, par principe, corrompu ou contaminé par une signification figée qui est celle du mot, lorsqu’il provient d’une tierce personne.

La mécanisme symbolique, de par son fonctionnement, nivèle les différences, régule les décalages : c’est cette voie du jugement, filaire et unique pour chacun, qui sera le meilleure antidote contre la voie idolâtre, suivie par définition, et par le fait même qu’elle n’est pas originale, par un plus grand nombre. L’image que véhicule Lucifer dans la religion catholique est par elle-même une dissension du sens, depuis la lumière indifférenciée vers les ténèbres matérialisées : cette approche duale oblige l’esprit et l’intellect à se distendre, et à ouvrir une béance où peut s’engouffrer l’Idole. Le mécanisme symbolique est à cet égard le meilleur rempart, le meilleur vaccin contre l’idolâtrie : pourquoi ? Nous avons coutume d’expliciter la relation symbolique à travers différentes interprétations qui se recoupent toujours ; on parle de signifiant et de signifié, de symbole et de symbolum, de tenon et mortaise… Bref de 2 parties nécessaires à l’établissement d’une relation symbolique. Le principe même de ce mécanisme ne laisse pas de place entre ces 2 parties : rien ne pourra s’y engouffrer, et donc pas l’idole. Le réceptacle qu’offre la relation symbolique à l’idée est celui d’une déclinaison immédiate de cette idée au travers de concepts, de principes, de schémas mentaux qui n’appartiennent qu’à soi : ainsi l’idée originale devient protégée par des systèmes mimétiques qui en reflètent toute la substance, qui en conservent la puissance et l’originalité, mais qui ne sont à la botte d’aucun mode de formalisation extérieure propre à dévoyer peu ou prou cette idée, qu’on appellerait l’idole.

Le symbolisme peut être défini comme la façon d’identifier en soi des schémas particuliers, en prenant appui sur ce que l’on appelle des symboles, c’est à dire des sentences, objets ou attitudes qui vont être les déclencheurs d’une signification originale, que l’on pourra attribuer d’emblée auxdits symboles. Cette voie a d’originale qu’elle ne peut pas s’ouvrir spontanément, et quelle offre la béance de notre intimité, avec tous les blocages culturels, philosophiques ou psychologiques, dirimants s’il en est : cet amalgame contre-nature peut venir s’insérer dans la mécanique symbolique, Ce constat éclairé conduira à une vision éclairée, plus aboutie, plus complexe aussi, conduisant à une pensée pour le coup mieux circonscrite, plus détaillée, calquée sur le mécanisme subtil du symbolisme dans ce qu’il a de didactique et d’émancipateur. Cette dynamique générale est celle qui nous est représentée au 24ème degré, sous la forme d’une triple déambulation identique dans le numéral, 6+1 pas vers l’avant, centrifuge (approche symbolique), 6+1 pas vers l’arrière, centripète (le ressac, le retour de flamme) et 6+1 pas vers l’avant de nouveau, centrifuge (l’amalgame) faisant office de structuration nouvelle par l’assemblage collecté d’éléments environnementaux et de vécu personnel. La dynamique qui vient d’être décrite n’est autre que celle qui permet de comprendre en quoi le symbolisme façonne le franc-maçon. En effet, le symbolisme peut être défini comme la façon d’identifier en soi des schémas particuliers, en prenant appui sur ce que l’on appelle des symboles, c’est à dire des sentences, objets ou attitudes, qui vont être les déclencheurs d’une signification originale, que l’on pourra attribuer d’emblée auxdits symboles. Il s’agit là d’un lien centrifuge : on définit par exemple à partir de l’image d’une pierre brute sa propre pierre brute.

Le premier mouvement est celui donc de la projection symbolique, où nous jetons notre dévolu sur un support chargé de sens : c’est ce que le rituel appelle au 24ème degré la première perspective, éclairée et structurée, portant l’attrait de la nouveauté, mais qui est aussi un rappel aux fondements de notre ordre, colonnes et pavé mosaïque ; c’est aussi la phase solaire dans laquelle nous trouvons le Lucifer d’avant la Chute. Mais le travail ne s’arrête pas là, car, à la façon du ressac de la vague contre une falaise, l’exposition de l’initié à aller de l’avant le conduit à s’ouvrir : dit autrement, ce lien centrifuge ouvre concomitamment une voie centripète, qui est celle de la recherche en soi. Cette voie est celle de tous les dangers, car en même temps que ce transfert a lieu, il ouvre simultanément un canal à l’intérieur de nous-mêmes, à la façon d’un ressac où se mêlent notre orthodoxie de pensée, et la nouveauté née de l’interprétation des choses. Cette voie a d’originale qu’elle ne peut pas s’ouvrir spontanément, et quelle offre la béance de notre intimité, avec tous les blocages culturels, philosophiques ou psychologiques, dirimants s’il en est : cette voie est celle de la Chute, adamique et luciférienne. Ce reflux, symbolisé par la déambulation arrière de 6+1 pas, est nécessairement désagréable, parce qu’il est une façon d’actualiser ce qui transforme profondément, et qui est, par principe, difficile à admettre , illustré dans le rituel par « les enfants incestueux de la chimère et du délire , les autels renversés, la licence de Salomon », c'est-à-dire par les tréfonds de notre personnalité, et par les erreurs idolâtres de cette  2ème perspective, qui seront les produits visibles de cet amalgame compliqué. Cette déambulation rétrograde va préparer le Prince du Tabernacle à déceler, circonscrire et donc annihiler les faux prophètes, car on ne combat pas un ennemi sans le connaître vraiment et l’avoir pratiqué. Ces faux prophètes proviennent, c’est important, du même terreau que les éléments éclairés de la 1ère perspective : ils sont simplement, à l’image de Lucifer, transformé par sa chute : dans cette 2ème perspective, des idoles se sont glissées entre les colonnes, le pavé mosaïque est recouvert et non détruit, le chandelier est toujours là, simplement éteint. L’idole est d’autant plus dangereuse qu’elle se lie à l’ordinaire, au commun et à l’habituel pour y instiller le poison de son chaos. Elle se mêle à l’intellectualité, à l’instinctif pour produire des chimères. Ne nous y trompons pas, la production d’idole n’est pas l’apanage d’un mode de pensée déterminé, elle est le résultat du déplacement de sens de n’importe quelle valeur. Les idoles sont donc des entités ou des principes intemporels, car consubstantiels à la nature humaine : elles ne sont pas plus d’aujourd’hui que d’hier, car il s’agit de cheminements frelatés, remis en permanence au goût du jour, réactivées par nos travers. Les idoles sont donc la transformation dévoyée de valeurs universelles : c’est cette déchéance qui signe leur toxicité. Cette 2ème perspective préserve malgré tous les fondamentaux : elle en maintient les bases, se contentant de spolier leur expression. C’est dans ce moment-là que se forge l’esprit et le caractère de l’initié. Ce recul, même dans la violence et le malheur, ne ferme pas la porte à un réveil ultérieur, nous signifiant également que seule la vision de l’initié est responsable de ses affects, et que donc tout est toujours possible. Le 3ème lien, symbolisé par la 3ème déambulation, 6+1 pas de nouveau vers l’avant, relèvera de l’intégration réussie d’éléments a priori contradictoires : il procède de l’Unité retrouvée (Éden), qui, comme le souligne l’instruction, constituera le Paradis Terrestre, amalgame réussi entre l’unité principielle et la multiplicité de la vie quotidienne.

Ici par contre on ne masque pas, on n’intercale pas, on substitue aux idoles un jardin d’Eden, signe d’un renouvellement en profondeur. La foi seule sera donc insuffisante, car même si elle renforce, elle a besoin de la raison pour se structurer. Or les Moloch sont justement le support d’une foi déréglée, qui n’a pas pu prendre appui sur une raison structurante. On parle donc, je le répète, au sujet de la cérémonie d’initiation au 24ème degré, de 3 perspectives, entendues comme 3 volets dont la représentation particulière ne dépend donc que de la capacité du moment du récipiendaire (il est indiqué au candidat que ce qu’il cherche a toujours été visible : Q- « Comment êtes-vous devenu éclairé ? R- « En étudiant le Livre de la Loi, perpétuellement ouverts aux yeux de l’Univers »). Le terme de perspective procède à la fois de la vision qu’a l’individu, que de la chose vue, en conservant la relativité dudit regard. Un perspectif était à la Renaissance, un miroir, cette signification permettant d’appuyer une vision relative de l’observateur, par rapport à ce qu’il est censé voir. D’ailleurs, dès la Renaissance, la perspective est définie comme une différenciation entre la vision de la Nature, et sa représentation graphique moderne dans l’espace. Le Prince du Tabernacle, maçon du 24ème degré, est ainsi suffisamment « gouverné » pour ne pas se laisser aller sur des faux-semblants ou par des « trompe-l’œil » : c’est uniquement sur le plan didactique que l’on distingue ces 3 volets, car, dans la réalité, l’homme accompli est un savant mélange de ces 3 mouvements, un compromis, un système complexe qui interagit en permanence avec sa propre constitution et son environnement. D’ailleurs, dès la Renaissance, la perspective est définie comme une différenciation entre la vision de la Nature, et sa représentation graphique moderne dans l’espace. En conclusion, les chrétiens ont donné successivement trois sens au mot Lucifer : le premier comme adjectif, issu du sens latin « qui porte la lumière », et par certains chrétiens avec le sens figuré de « qui porte la vérité » ; le second comme nom commun, issu du sens « étoile du matin », a été utilisé dans la Vulgate pour traduire l'expression « astre brillant » .

Le troisième comme nom propre, sous la forme définitive de Lucifer, est devenu le nom d'un ange déchu pour s'être rebellé contre Dieu. Cette figure, définitive, sera développée jusqu'à nos jours dans les religions chrétiennes et les arts. Cette triple approche n’est pas numéralement anodine : elle fonde une dynamique alignée sur les 3 volets de la chute adamique : sa source, l’Eden, sa conclusion, le monde manifesté, et la liaison, la Chute proprement dite, nous rappelant au bon souvenir de la pensée ternaire, et plus précisément des 3 perspective du 24ème degré du REAA, Prince du Tabernacle.

Thierry Didier.

À LIRE pour aller plus loin avec Thierry Didier
LUCIFER -Billet de Thierry Didier -Part IV
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Publié le par Thierry Didier
LUCIFER - Le billet de Thierry Didier Part III

Le polythéisme permit, lui, de se rapprocher de façon plus pondérée de la Nature et de ses multiples aspects, chaque déité gouvernant une partie de ladite Nature. Par effet miroir, ces peuples-là, non soumis à la « vindicte pénitentielle », ne verront en Lucifer qu’un élément cosmogonique, la planète Vénus, à savoir l’« astre » du matin. Ainsi, ce qui découle de cette idée de Nature, dans les civilisations grecque et romaine, ne conduira à voir de Lucifer que ce qu’il est, ontologiquement, c’est-à-dire un phare, une idée, un puissant rayon parmi d’autres divinités. Selon un hadith du Coran, Dieu aurait créé l'ange à partir de la lumière, appelée Éosphoros ou Phosphoros chez les grecs, et donc départi de son aspect nébuleux et maléfique.

Dans les civilisations polythéistes, l’étoile du matin Lucifer trouvera sa parèdre en Hespéros, l’Étoile du soir, tout aussi noble que son pendant : cette bilatéralité engendrera un équilibre, cosmologique cette fois, qui, par transitivité, bénéficiera à ses contemporains. Tout se passe comme-ci ce polythéisme initial protégeait, par sa multiplicité bienveillante, l’adepte des errements d’une pensée binaire bien trop clivante, et donc consécutivement de cette dérive de la déchéance. Le mécanisme spécieux de la chrétienté va irrésistiblement transformer en un fardeau pénitentiel les conséquences de cette chute, entrainant dans sa déchéance ce qui appartenait précédemment au Bien, j’ai nommé Lucifer. Nous percevons là les limites du monothéisme, perçu comme une forme sophistiquée de religion par rapport aux polythéismes grec et romain. Mais fondamentalement, Dieu est partout, et le monothéisme peut apparaitre en décalage par rapport au ressenti métaphysique de l’être. Alors autant le polythéisme permettra à l’humain, de par sa multiplicité, de « diluer » le caractère subordonné que porte comme un fardeau l’humain, autant le monothéisme introduira insidieusement un rapport de force direct, dur, froid et violent, finalement acceptable qu’à l’aune d’une certaine morale, qui fait ici fonction d’amortisseur. Cet abord rigoriste, dénué de chair et de bienveillance, contribuera à fragiliser aussi bien le dévot que l’être vulnérable. Pour supporter cette tension binaire, on fondera alors une pensée ternaire, dont le versant dynamique sera conscientisé en religion chrétienne par la chute adamique, et dont le versant statutaire empruntera à l’image de l’ange, intermédiaire, médiateur et régulateur entre Dieu et les hommes Il s’agira là de « personnaliser » le lien, de lui attribuer un anthropomorphisme facilitant son intelligibilité et son acceptation. A partir de là (5ème siècle), l’homme sera tout naturellement amené à hiérarchiser les officiants de ce lien entre Dieu et l’homme, afin de justifier la création d’une hiérarchie ecclésiale en miroir, au sein de l’Eglise.  En regard de cette hiérarchie quelque peu séculière s’ouvrira pour l’initié une véritable initiation sacerdotale. L’initiation sacerdotale est la conséquence d’un subtil mélange entre l’ésotérisme décrit au 21e degré, source de création et voie possible du sacré, et la réalisation constructrice, source de structuration et d’aménagement, envisagé au 22e degré. L'initiation sacerdotale que nous offre le REAA commence en fait de façon embryonnaire dès le 4ème degré, créant un tissu de nature variable, suivant que l’on s’adresse à un monothéiste, un polythéiste ou même un athée. Ce tissu religieux, dans son étymologie religere, c’est à dire « relire attentivement », « revoir avec soin » aura pour but et fonction de structurer l'individu, pour qu'y circulent au mieux les sentiments, les idées, les positions : c’est cette bonne circulation que l'on appelle la Foi dans les monothéismes, et le syncrétisme dans les polythéismes. Ca n’est pas un hasard si l’initié est à ce degré un lévite, c’est-à-dire un servant liturgique, véritable intercesseur entre fidèles et prêtes, entre Saint et Saint des Saints, entre l’idée et le mot. Le mécanisme idolâtre peut apparaître dès qu’une discordance se glisse entre l’idée et le mot, et l’apparition de l’idole, correspondra, dans sa dynamique à l’image de Lucifer, triomphant en Eden et déchu dans le monde sensible. Le lévite va se glisser entre les 2 mondes, et éviter finalement qu’une chute ne s’y produise : c’est un cautère moral et symbolique, apte à absorber les soubresauts de ladite chute.

 Le lévite se glissera entre l’idée et le mot, béance dans laquelle s’engagerait sinon l’idole, par défaut. Ces interrelations créent un maillage interne puissant, qui va progressivement se constituer un tissu de soutien, composant une véritable barrière aux anges déchus, tels que le pointe la phrase d’ordre du REAA au 23ème degré : « Je connais le nom qui fait trembler les anges déchus ». Qu’est -ce qu’un ange déchu, au-delà de son narratif religieux ? C’est une pensée dissonante, une attitude fallacieuse, un silence coupable, tout en fait ce qui contribue à dissocier, à démanteler. Ça n’est pas un hasard si la déchéance porte sur l’ange, dont on connaît le rôle d’articulation et d’intercesseur entre le principe créateur : c’est au mot que sera dévolu cette formalisation : aucun humain n’est un pur esprit, et ne peut à ce titre se permettre de côtoyer l’idée, sans la coiffer immédiatement d’un réceptacle qui en rendra le rayonnement pérenne et utile pour le collectif. Le concept même d’idée est suffisamment puissant, par ce qu’il colporte en principe de création, de violence dans l’apparition, d’antériorité à tout autre sentiment, pour qu’il puisse être assimilable à Lucifer, le « porteur de lumière ». L’ange déchu est l’antithèse du fidèle, au sens de possesseur de la Foi. Les faux prophètes et les anges déchus sont des entités intemporelles car consubstantielles à la nature humaine : elles ne sont pas plus d’aujourd’hui que d’hier, car il s’agit de cheminements dévoyés, remis en permanence au goût du jour, réactivés par les travers de l’humain. Ainsi les faux prophètes et les faux dieux ne sont-ils pas le mal incarné, auquel cas serait-il facile de les combattre. Ils sont au contraire la transformation maligne de valeurs universelles. C’est cette déchéance qui signe leur toxicité. Les faux prophètes et les faux dieux sont d’autant plus violents qu’ils se lient à l’ordinaire, au commun et à l’habituel pour y instiller le poison de leur chaos : à cet égard, l’exemple de Lucifer est un cas d’école. Il se mêle à l’intellectualité, à l’instinctif pour produire des chimères, sources de distension, de dissension et de destruction de la pensée et de l’action. C'est proprement le mécanisme sectaire.  Psychologiquement, le pécher adamique et la Chute sont l’expression d’une névrose existentielle, qui est celle de l’homme par rapport à ce dont il provient. Ainsi sommes-nous tous névrosés, car nous ne sommes pas de purs esprits, et qu’à cet égard, un décalage existe toujours entre esprit et matière, entre dessein et réalisation, entre pensée et action : c’est dans cette béance que peuvent s’engouffrer les anges déchus et les faux prophètes. Si les faux prophètes et les faux dieux sont des trajectoires altérées, ils le sont toujours à partir d’une réalité dont le franc-maçon ne pourra pas faire l’économie. Cette attitude conduira, comme il est dit dans un rituel, au « renouveau de la vie religieuse », qui signera le renouvellement perpétuel du lien et du sens dudit lien : c’est pourquoi les sectes isolent l’adepte de ses proches extérieurs, elles veulent casser ce lien pour mieux embrigader les esprits fragiles. La fonction du mot n’est pas subalterne, car le mot est l’expression de la mise en forme d’une certaine réalité, réalité dont on part pour créer une relation symbolique, mais aussi où l’on retourne pour rematérialiser l’idée qui point sous le symbole. Le symbole est l’interprétation faite sienne de l’idée. Le symbole a cette vertu de ne pouvoir être, par principe, corrompu ou contaminé par une signification figée qui est celle du mot, lorsqu’il provient d’une tierce personne.

L'idole

La mécanisme symbolique, de par son fonctionnement, nivèle les différences, régule les décalages : c’est cette voie du jugement, filaire et unique pour chacun, qui sera le meilleure antidote contre la voie idolâtre, suivie par définition, et par le fait même qu’elle n’est pas originale, par un plus grand nombre. L’image que véhicule Lucifer dans la religion catholique est par elle-même une dissension du sens, depuis la lumière indifférenciée vers les ténèbres matérialisées : cette approche duale oblige l’esprit et l’intellect à se distendre, et à ouvrir une béance où peut s’engouffrer l’Idole. Le mécanisme symbolique est à cet égard le meilleur rempart, le meilleur vaccin contre l’idolâtrie : pourquoi ? Nous avons coutume d’expliciter la relation symbolique à travers différentes interprétations qui se recoupent toujours ; on parle de signifiant et de signifié, de symbole et de symbolum, de tenon et mortaise… Bref de 2 parties nécessaires à l’établissement d’une relation symbolique. Le principe même de ce mécanisme ne laisse pas de place entre ces 2 parties : rien ne pourra s’y engouffrer, et donc pas l’idole. Le réceptacle qu’offre la relation symbolique à l’idée est celui d’une déclinaison immédiate de cette idée au travers de concepts, de principes, de schémas mentaux qui n’appartiennent qu’à soi : ainsi l’idée originale devient protégée par des systèmes mimétiques qui en reflètent toute la substance, qui en conservent la puissance et l’originalité, mais qui ne sont à la botte d’aucun mode de formalisation extérieure propre à dévoyer peu ou prou cette idée, qu’on appellerait l’idole. À suivre....

 

Thierry Didier.

LUCIFER - Le billet de Thierry Didier Part III
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Publié le par Thierry Didier
LUCIFER : LE BILLET DE Thierry Didier - Part II

Lucifer est le symbole même de l’idée devenu, par sa chute et au regard de certains, une idole. Car Lucifer n’apparaît pas nocif par lui-même, c’est sa chute qui conditionnera sa nuisibilité. La chute de Lucifer sera d’autant plus violente qu’il occupa jadis une place élevée au sein de la hiérarchie céleste, puisqu’il fut considéré comme le « premier né de Dieu », s'appelant alors Lucifer-Satanael. Cette préséance de Lucifer s’apparente au statut de l’idée, fondatrice et que rien ne précède. La chute morale de Lucifer, pour cause de rébellion supposée, va conditionner sa déchéance, et ouvrir selon la dimension chrétienne à son côté maléfique, diabolique, par mimétisme avec le monde tangible tel qu’il est décrit dans la religion chrétienne d’après le 7ème siècle. Lucifer est une sorte de veau d’Or, « constitué en fondant les pendants d’oreille, les bracelets et les colliers en or qu’ils avaient emportés avec eux » (Ex. 32 :1-14)   en ce sens que furent détournés les ornements portés par les hébreux. Tout comme Lucifer ne fut discrédité que par sa chute, ce ne sont pas en substance les bijoux des hébreux qui portent leur déchéance, mais leur fonte en une nouvelle forme idolâtre, le Veau d’Or : Une sentence du rituel du 4ème degré nous dit : « Ne prenez pas les mots pour des idées ». Tout comme Lucifer, le « porteur de lumière », l’or est le « matériau » de départ il est assimilable en tant que tel, au mot de la sentence. L’or, comme le mot, sont des objets « fusibles », « ductiles » , dont la substance originelle n’est pas remise en question, seule leur conformation finale portera les appendices de l’idolâtrie, et donc du malheur individuel et collectif des hébreux. Comme tout phare symbolique, Lucifer est un révélateur et un avatar, c’est-à-dire une figure qui porte une signification différente, selon la mentalité, la période ou la civilisation considérée. Lucifer est de ce tonneau, et nous dit quelque chose de la civilisation qui le porte. Même dans certains groupes gnostiques, malgré l'identification de Satan avec Lucifer par les docteurs de l'Église, Lucifer était considéré par ceux-ci comme une force divine et vénérée, comme un messager du Dieu réel et inimaginable.

Pour les Cathares, Lucifer était, avec Jésus, la première émanation du Dieu suprême. Un glissement, entre 4ème et 7ème siècle, accorde à Lucifer, en plus du sens de « porteur de lumière », celui de « qui produit la vérité ». Il est intéressant de constater que dans les religions polythéistes grecque et romaine, chez lesquelles la diversité ne se fonde pas sur une « inculpation originelle » de l’être humain mais sur un collège de déités, Lucifer sera perçu comme cet ange « porteur de lumière ». Si Bien et Mal existent dans ces civilisations antiques, ils apparaissent néanmoins « dilués », relativisés car partagés entre nombre de divinités, amenuisant par conséquent la puissance ontologique de chacune des facettes dudit divin, et évitant le phénomène massif de la « Chute » et de la confrontation violente entre un Dieu alors unique et les hommes. L’Eden n'est pas un monde parfait où tout serait merveilleux, c'est simplement le monde de la potentialité totale, il est à cet égard indéfini, injugeable et inexploitable en l'état : seule la Chute, provoquée par le péché originel permettra de le discerner. L’’Eden fut loué à l’excès par l’Eglise apostolique, ce qui, par une évidente transitivité, condamna à l’excès le monde manifesté, entrainant à suite cortège de malheurs, de péchés et de rédemption potentielle. Lorsque Adam croque la pomme, il chute donc depuis le monde des idées dans celui de la vie matérielle. Cette chute n'en est une que sur le plan religieux. On peut ainsi très bien imaginer qu'initiatiquement il s'agisse d’un progrès, car cette Connaissance nouvelle est en fait le moyen d'acquérir l'initiation, c'est à dire de reproduire ici-bas des principes qui n'existaient jusque-là que dans l’Éden, monde où tout est contenu, mais rien n'est exprimé. Cette chute est d'une violence incroyable, violence nécessaire qui représente l'énergie que dégage le passage d'un monde indifférencié, l’Eden, au monde tangible, structuré que nous connaissons, où s’exercent les forces unificatrices de l'Existence. Cette sorte d'explosion de la vie serait fatale si elle ne devait s'exercer que sur un seul individu : c’est peut-être pourquoi Lucifer n’a, d’une certaine façon, pas le choix : il sera le fusible, le paradigme, l’étendard voué à la disjonction, à assumer l’énergie déployée par un feu qualifié de satanique, eu égard à la violence de son unilatéralité. Contrairement à Seth, enfant d’Adam et Eve, à la suite duquel une chaîne de 9 patriarches, jusqu’à Noé, qui va être poursuivie durant des centaines d'années permettront de « refroidir », à la façon du Big Bang, l'énergie dégagée par la Chute originelle... À SUIVRE

Thierry Didier.

Note : pour une compréhension meilleure l'article vous sera proposé en intégralité 

LUCIFER : LE BILLET DE Thierry Didier - Part II

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Publié le par Thierry Didier
LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.
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LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.

 

Lucifer symbolise le plus souvent la chute de la Lumière. Mais aussi la première planète lumineuse, Vénus l’étoile du matin, la lueur de l’aube. Le point du jour, le moment où la grande lumière commence à paraître. Ce cours et modeste texte, précède le billet de Thierry Didier sur Lucifer dont la densité est telle qu’il fera l’objet de deux ou trois articles.

 

Dans Isaïe 14, 12 Fin de l’exil, La mort du Roi de Babylone, nous pouvons lire : « comment es-tu tombé du ciel, étoile du matin, fils de l’aurore ? (…) 15 Mais tu as été précipité au Shéol, dans les profondeurs de l’abîme.

Aurélius Prendentius Clemens appelé Prudence, le poète romain né en Espagne du temps où Rome éclairait le monde, à écrit dans son Cathemerionon liber au service de la religion chrétienne, chante l’étoile miraculeuse qui guida les mages, ainsi : …les autres astres lui cédèrent, et Lucifer malgré sa beauté, n’osa pas à elle comparer son éclat.

Le poème suggère une lutte de deux lumières ou la lutte future entre les ténèbres et la Lumière. La lutte de Lucifer étoile très lumineuse, la première lueur de l’aube et l’autre l’étoile de la nativité qui annonce Jésus. Est-ce Lumière sur lumière, ou Lumière contre lumières ? Lumière éternelle qui brille dans le cabinet de réflexion ou annonce du renouveau de la Lumière par le coq tourné vers l’est qui s’apprête à chanter. Si Lucifer personnifie la Beauté, Jésus est-il la Force qui construit avec Sagesse et Amour ?

Les grecs chantaient déjà l’étoile du berger, l’étoile du matin : par le coq réveillé, Lucifer délivre t’il le ciel des ténèbres ?

Lucifer est-il cette lumière qui brille trop d’un éclat trompeur, l’hubris de la lumière, cette lumière artificielle aveuglante, insupportable ? L’on pense aux chercheurs de lumière débordés par leur ambition, comme Icare le fils de Dédale l’architecte qui voulant sortir du labyrinthe de Knossos, enivré par la vanité et l’ambition s’approche trop près de la Grande Lumière et se brûle les ailes. Il chute, comme chuta Nabuchodonosor, Attar, Phaëton, Hêlel… Ce thème de la montée rapide, est récurrent dans les destinées humaines. L’on peut lire dans Ézéchiel contre le Roi de Tyr : Fils d’homme, dis au Prince de Tyr : Ainsi parle le seigneur Yahvé. Parce que ton cœur s’est enorgueilli, tu as dit : Je suis un dieu, j’habite une demeure divine, au cœur de la mer. Alors que tu es un homme et non un dieu.

L’arrogance orgueilleuse, l’ambition, et le fanatisme ces trois mauvais compagnons sont toujours à combattre.

L’on peut faire une analogie entre la Vision d’Ézéchiel et l’Apocalypse de Jean.

Le prophète le plus humble montant au Mont Calvaire selon Luc aurait dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair. (…) rien ne pourra vous nuire.

Alors que l’ancien testament, (voir Isaïe et Ézéchiel) considérait Lucifer avant sa chute comme un parangon de la lumière. Le nouveau testament avec Jésus, comme le rapporte la première épitre de Jean condamne Lucifer, un sujet qui fait débat Lucifer est-il antérieur ou postérieur à la venue de Jésus ?  Des ténèbres à la Lumière, ou de la Lumière aux ténèbres, ou les deux ?

Thierry Didier dans son billet va nous donner un éclairage sur Lucifer.

Bonne lecture.

                                    Jean-François Guerry.  

LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.

LUCIFER

 

Initiation signifie étymologiquement commencement, et la recherche initiatique comprend symboliquement un nombre indéfini de ces commencements : c’est ce qui rend cette recherche difficile, car il est toujours compliqué de débuter une tache, quelle qu’elle soit. Compliqué aussi car l’initié doit s’adapter à chaque fois à un nouveau contexte, à jamais réitéré. Certes, dans l’absolu, le déroulé d’un contexte particulier survient et évolue lentement, car, comme le dit Leibniz, « La Nature ne fait pas de sauts » et le brassage des évènements qui feront le futur ne sont que la fusion douce du passé et du présent. Il n’en demeure pas moins qu’il y aura chez l’initié autant de commencements que de directions potentielles et de chemins choisis, que ces décisions s’entendent sur un plan philosophique ou sur un plan purement pragmatique. A chacun de ces commencements s’ouvriront pour le franc-maçon 2 voies possibles, dont l’appréhension qualifie les 2 grands domaines de la pensée, celui de l’ésotérique et celui de l’exotérique. L’exotérisme regroupera tout ce qui est directement visible à notre entendement ; l’ésotérisme tout ce qui apparaît caché, au moins un temps : l’ésotérisme crée une marge, un sous-texte, où sera déposé tout ce qui semble occulté à notre compréhension. Il stockera cet impensé, en le relarguant dans la conscience ouverte au rythme permis par notre intellect et par les évènements. En fait, si une part de la réalité des choses nous est masquée, c’est parce que nous ne possédons pas la latitude à toutes les percevoir d’emblée : leur division artificielle en 2 versants, mimétique de notre fonctionnement binaire, s’avèrera alors utile et nécessaire.  

L’instauration de cette double voie, exotérique et ésotérique, correspondra à cette partition sur laquelle s’appuyer pour créer, par des allers-retours incessants, des biais qu’on nommera du terme générique de « pensée ternaire ». Cette adaptation permanente permettra de recréer à partir d’une vision ou d’un raisonnement discursif une unité « tiers » ; c’est le classique : « 1+1=3 ». On parlera alors de tri-unité, voire de trinité, même si ce dernier terme est connoté. Cependant, cette pensée, même si elle améliore notre éventail spirituel et intellectuel, n’est pas la panacée, elle a les limites du biais, qui choisit et isole en permanence, mais à une vitesse qui n’autorise pas la prise en compte holistique des éléments. La pensée ternaire est un biais cognitif qui prélève, trie, et oriente, et qui a donc les travers liés à cette sélectivité. Car la pensée ternaire est un échafaudage de la pensée et de l’idée, elle est donc viatique et vecteur de cette pensée, mais son soutien reste fragile, l’échafaudage étant par principe une construction éphémère, annexe, parallèle, toujours plus fragile que la réalité déclarée sur laquelle il s’appuie. Conséquemment, la pensée ternaire peut être mise en porte-à-faux lorsqu’elle s’attachera à traiter des thèmes ou des personnages ambigus, qui vont aller puiser dans ces 2 mondes que nous avons définis, pouvant en brouiller le message : ce sera, nous le verrons, le cas pour Lucifer et pour ce qu’il nous dira du mécanisme de l’idolâtrie. Car, je le répète, l’humain ne perçoit les choses qu’à partir de son mode dual, profondément, et ontologiquement contenu en lui : notre cœur bat ou se repose, notre respiration est faite d’une succession d’inspirations et d’expirations, et nous nous situons toujours, dans un environnement physique comme intellectuel, par le biais de l’analogie, de la comparaison à autrui, de l’analyse par des ratios, des rapports, et par des perspectives, qu’elles soient mentales ou graphiques. Un adage alchimique ne nous dit-il pas : « l’analogie est l’unique clé de la Nature » ? Même la Bible, qui est le reflet culturel et légendaire de notre civilisation se plie à cette contrainte, en illustrant cette forme de ternaire théologique constitué du  Paradis, sorte de potentialité indifférenciée, du monde sensible, et de ce qui lie ces 2 occurrences, à savoir la Chute adamique, qui est donc ici le tiers inclus :Gen.3,16 : « Il dit à la femme: J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur,[…] Il dit à l'homme: C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie ».Qu’on soit croyant ou pas, ce glissement ontologique va conditionner tout notre positionnement futur, il faudra faire avec. Ça ne posera pas de problèmes majeurs au croyant, qui entérinera ce glissement comme une variable incontournable de sa foi. Ça inquiétera encore moins l’athée, qui estimera vivre dans un monde tangible et unique, seule référence possible à l’existence. Seul quelque part le franc-maçon, et sans doute l’initié en général devront s’y adapter, car leur pondération naturelle les verra se colleter à des écueils d’autant plus importants que leur recherche sera plus exigeante. Ce cheminement de pensée est relativement simple à appliquer, s’il s’adresse à des concepts programmés comme tels, inclus dans ce programme didactique que constituent rite et rituel des 3 degrés symboliques. Cette dualité pourra alors être ou fonctionnelle, ou structurelle, ou bien les 2. Fonctionnelle avec l’outil, par exemple, qui est le supplétif de la main ou de l’intellect de l’homme, et qui ne connait que 2 états, actif ou passif. Structurelle également, lorsqu’elle s’attachera à des couples de signifiants bien identifiés : les 2 couleurs du Pavé Mosaïque, les 2 luminaires, les 2 grenades, les 2 colonnes, etc…

La combinaison de ces 2 fonctions, structurelle et fonctionnelle constituera ce que l’on appelle en loge symbolique la construction, opérative quand il s’agira de la main, et spéculative lorsqu’il s’agira de l’intellect.Nous serons là en terrain connu, pour apprendre et nous rendre aptes ensuite à nous confronter à des cas de figures où la frontière sera plus floue, nous le verrons avec le phénomène sectaire. Ce qu’il y a d’intéressant avec la pensée ternaire, c’est qu’elle est plastique : on peut l’appliquer à différents niveaux, le produit d’une pensée pouvant devenir le substrat du niveau suivant : ainsi, opération et spéculation, qui sont déjà la conséquence d’un travail premier, pourront à leur tour servir de base, et être intégrées dans une pensée ternaire plus élevée, qui nous conduise à nous « regarder nous-même » , comme une sorte de mise en abyme: « Je regarde la pierre brute, je suis la pierre brute » Il s’agira simplement d’accepter que nous puissions, en tant que tels, devenir un substrat : c’est tout le principe du mécanisme alchimique, difficile à appréhender , tant la religion chrétienne fait de nous le centre du monde connu. A partir du moment où nous nous constituons en tant qu’« objet », ne pourra plus agir sur nous que des éléments « dynamiques », relationnels, et cognitifs, car : « Si ton œil était plus aigu tu verrais tout en mouvement » nous dit Nietzsche. Comme le maître maçon a appris des 3 premiers degrés, il est maintenant capable d’établir des relations entre lui et son environnement, c’est ce qu’on appelle le « Temple intérieur », et les éventuels écueils qu’il trouvera sur sa route seront à l’aune de sa capacité à en prendre la mesure. Il conviendra alors de juger les choses pour ce qu’elles sont, et non pour ce qu’elles apparaissent éventuellement, car « on n’est atteint que par ce qui nous ressemble ». Je doublerai cette sentence par la Sourate 42, verset 30. « Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis ». A partir du moment où nous aurons compris et intégré ce turnover universel, nous pourrons l’appliquer à toutes sortes d’idées, de concepts et de modèles : ce sera l’objet des degrés dits « hauts-grades », et plus particulièrement du 4ème degré, qui sera tout naturellement amené à déterminer et à débusquer les dysfonctionnements, les dérives potentielles, une forme de « pathologie » de la relation tierce, qui ne manqueront pas de se manifester. En effet, l’homme est imparfait, voire pervers, et ses productions intellectuelles et symboliques pourront receler des « malfaçons », des défauts, des biais insidieux : c’est ce qu’on appelle au sens large des idoles, qui pourront « gripper » notre raisonnement symbolique, le mettre à l’épreuve. Il faut relativiser l’idée simpliste d’une idole matérialisée par un simple totem, une simple figure : bien souvent, cette matérialisation-là est déjà la conséquence d’un mécanisme pernicieux : ce ne seront plus alors de simples figures dont nous devrons nous méfier, mais des raisonnements fallacieux, des dynamiques faussées, altérées ou tendancieuses dont le pouvoir de nuisance s’exercera au sein même de la mécanique symbolique, comme un grain de sable dans un engrenage. Le mécanisme de l’idolâtrie est fondé sur cette dissension entre 2 mondes, il donne à voir une image déformée de la réalité au travers d’un prisme a priori honorable. Ce sera toute l’essence du mécanisme sectaire.

2 exemples : la Scientologie, qui met en avant la science pour mieux la détourner de son usage émancipateur, avec force appareils baroques et ouvrages nébuleux visant à rassurer le captif, trop fragile pour qu’il puisse y voir une manipulation de son mental. Le régime Nazi utilisa, lui, la trame du mysticisme allemand et de la mythologie nordique, ses runes et son aryanisme, afin de légitimer ses idées et de poser son combat. Car le propre de ces structures est de transformer l’idée en idole, alors que produire de l’idée, la guider, c’est normalement l’objet de la science, libératrice, ou du mysticisme, spiritualiste. L’idée est par essence liberté, car sa genèse ne provient pas d’un long processus formalisateur qui en détruirait une grande partie de la portée, mais d’une induction violente : l’idée est comme le photon, cette particule de lumière qui n’est censée exister que lorsqu’elle est en mouvement, le mouvement étant la vie, et la vie étant la liberté.  L’idée est une étincelle, elle porte en elle toute la puissance de sa brièveté, de la violence de son émergence, et ne peut survivre au temps qui passe, si elle n’est pas déclinée immédiatement : l’idée est trop pure pour rester en l’état, et réclame une formalisation immédiate, afin de pouvoir être conservée et exploitée au mieux. La force du récit de Lucifer est qu’il passe du statut de l’idée est un concept fort, car elle porte en elle cette lumière initiale, primale, dont la puissance est consubstantielle à sa capacité d’induction, de création, et qu’on peut fort logiquement associer à Lucifer... À SUIVRE

Thierry Didier 

LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.
LE PREMIER LIVRE DE Thierry Didier... à paraître cet été son second livre : De l'homme profane au Chevalier Kadosch
LUCIFER DE LA LUMIÈRE AUX TÉNÉBRES OU DES TÉNÈBRES À LA LUMIÈRE.
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Publié le par Jean-François Guerry
La peau

La peau

RECENSION ET PLUS : Patrick Moureaux, Corinne Déchelette, PEAULITHIQUE- la politique comme métaphore de la peau.

 

À fleur de peau, c’est la main qui se tend sans raison vers cette table où est posé le livre dans un salon où les auteurs dédicacent leurs œuvres pour que ces objets ces instruments du savoir deviennent un peu les nôtres. L’achat de ce livre n’est pas réfléchi, c’est un achat spontané, pas très sérieux comme son titre quoique ? Ce n’est pas un recueil de bons mots, de jeux de mots, de mots d’humour, pas que. Bien que la promesse d’aventures comme chaque livre début par un mot susceptible peut-être de soulager un peu nos maux de tête à propos de la politique. Vous trouverez dans ce livre au-delà des bons et justes employés à dessein, la volonté de dessiner, plutôt de redessiner en creux la beauté de la peau et surtout de la politique. Noble tâche puisque politique étymologiquement vient du grec politikos qui signifie citoyen et est à la fois masculin et féminin et par extension signifie Cité. D’où la justification de cette recension dans un blog maçonnique, les Francs-maçons étant comme les autres des citoyens et de surcroit ils sont animés d’une volonté améliorer la cité, quelle audace !

Patrick Moureaux

Ce livre présente un autre avantage nous faire réfléchir de manière non partisane non dogmatique, remettant au goût du jour la devise des Lumières penser par nous-mêmes, c’est-à-dire sortir de notre minorité intellectuelle soumise à une doxa quelconque, retrouver cette partie de vérité pour rénover le monde qui nous a été confié et dont nous ne sommes que les locataires de passage. Locataires qui s’obligent avant leur départ de faire un état des lieux sérieux et de remettre les clés à nos enfants successeurs dans cette location.

Corinne Déchelette

Qu’est-ce qu’il y a dans ce livre au-delà du sourire qui se dessine sur notre visage en prononçant son titre ? Les auteurs ont utilisé la peau, le prisme de la peau comme matériau pour produire cet essai sur la politique. Aucun des deux n’a fait Sciences PO, ce sont des scientifiques praticiens un médecin dermatologue Patrick Moureaux qui exerce à Vannes en Bretagne et un pharmacien (Docteur en Pharmacie, et non une pharmacienne considérée usuellement comme l’épouse ou la compagne du pharmacien) Corinne Déchelette. Le livre met déjà en relief l’individuel et le collectif, nous possédons tous une peau, cette enveloppe que nous partageons ensemble et qui suivant sa couleur pose déjà des différences d’être et de perception.

Cet essai en 127 pages illustrées, utilise la méthode analogique, il comporte douze chapitres en plus de la préface et des conclusions. Le premier des chapitres : La dermatologie à l’assaut de la démagogie donne le ton, le dernier, fin du débat peaulithique, est plutôt un encouragement à poursuivre notre réflexion personnelle qu’une fin.

Olivier Lepick

La préface a été écrite par un autre Docteur Olivier Lepick, également Maire de Carnac, Olivier Lepick est Docteur en Histoire et Politique internationale. Dans sa préface à propos du livre, l’on trouve les mots : captivant, jubilatoire, érudit, dérangeant, scientifique, sociologique. C’est dire que ce livre n’est pas un catalogue, ni un recueil d’histoires drôles, mais plutôt une monographie, un captivant voyage parcouru avec deux jambes celle de la science et celle de la politique. Science Po quoi ! Un essai abordable par tous, une écriture fluide, sous forme de dialogue entre les deux auteurs.

Dès le début de cet essai les auteurs convoquent Albert Camus avec Prométhée aux Enfers.

Francs-maçons nous avons tendance, souvent avec trop d’emphase à faire appel à l’intériorité, à l’être intérieur, imagé en temple. La lecture de ce livre nous porte plutôt d’abord vers l’extériorité, à cet instant je pense à Emmanuel Levinas le philosophe de l’altérité, et son essai sur l’extériorité Totalité et infini. Mais aussi à l’initiation maçonnique qui commence par le corps. Monsieur que sentez-vous sur votre poitrine ? La peau, le sensible joue un rôle primordial dans une cérémonie initiatique.

Dans cet essai les auteurs vont réaliser, une intrication, presque une greffe entre la peau et le politique. Je cite P Moureaux : Soigner, donner des soins, c’est aussi une politique écrivait Paul Valéry. C Déchelette : Peau et politique reflètent notre intériorité et notre quotidienneté.

J’ai retenu aussi une réflexion qui a toute son actualité à propos de ce qui est encore, pour l’instant une école prestigieuse, je parle de Sciences PO : Ces lieux (l’école) distillent savoir, expertise, ouverture, tolérance. Mais pas que- Ils éditent, diffusent, proposent, imposent des mouvements de réflexion parfois radicaux, délétères et toxiques. Une autre citation des auteurs : la politique serait une affaire de surface au contenu superficiel… paradoxalement la richesse intérieure cutanée est profonde lisible et la politique demeure en surface mais toujours illisible. Le ton peaulémique ! Les auteurs poursuivent, page 43 l’Assemblée nationale est stratifiée comme la peau…

Pour finir sur une note optimiste, l’été s’approche malgré a météo. Pour tous ceux qui vont vouloir changer de couleur de peau sur les plages, loin des tensions politiques, cet essai peut à la fois vous aider à sourire et vous faire réfléchir à la fois. Il peut aussi nous faire durcir la peau face aux incohérences de la politique et nos incohérences peaulithiques personnelles, ainsi ceux qui ont la peau trop blanche veulent la noircir un peu et inversement, c’est vraiment un manque de peau (trop facile je sais).

                                            Jean-François Guerry.

 

À LIRE : Patrick Moureaux et Corinne Déchelette. Peaulithique -La politique comme métaphore de la peau.

Éditions Donjon – Collection la peau analogique. 127 Pages 20 €.

RECENSION ET PLUS : Patrick Moureaux, Corinne Déchelette, PEAULITHIQUE- la politique comme métaphore de la peau.

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