VALEUR ET VERTU
Cela vaut bien quelques lignes, notre société fait la part belle aux valeurs avec souvent beaucoup d’emphase et peu de respect. Elle oublie de se poser la question de la grandeur de ces valeurs misent en avant dans trop de discours et de débats sans suites.
Quant aux vertus, pire à la Vertu, le mot semble tombé dans l’oubli, il semble faire peur, est-ce son association au courage qui fait vraiment peur, la « clientèle » pour la pratique de la Vertu semble réduite !
Voilà deux mots polysémiques, surtout le mot valeur dont l’étymologie est à rechercher dans le verbe latin Valere étant être fort, démontre une action, non pas une action du CAC 40. Mais la mesure de ces actions petites et grandes qui créent le mouvement de la vie vers le bien, une action qui malheureusement n’est pas appréciée à sa juste valeur. Les stoïciens avaient une haute idée du bien moral, qu’il considérait comme la valeur suprême capable d’assurer l’ataraxie la paix de l’âme.
Ainsi une femme ou un homme qui travaille à ancrer en lui de hautes valeurs morales et les pratiquer peut-il être qualifié de vertueux. On peut jouer sur les mots ou avec les mots, en l’occurrence le mots valeur s’y prête bien, on peut lui adjoindre une quantité d’adjectifs, ce n’est pas le but. Simplement l’on observe que les valeurs sont relatives dans le temps et l’espace ainsi que suivant les circonstances de la vie, l’état de guerre le démontre bien aujourd’hui, les valeurs morales humaines sont mises à mal. Le meilleur et le pire peut se dissimuler derrière le mot valeur. Tel homme mettra en valeur ses apparences pour tromper les autres, tel autre cherchera toujours en conscience le meilleur de ses valeurs pour les mettre au service des hommes ses frères.
Les valeurs réelles et vraies se discernent dans l’action qui confirme celles-ci. Les valeurs fictives sont comme des papiers qui s’envolent au premier vent contraire, elles ne sont qu’apparences.
Que penser de la valeur sentimentale des choses, elles sont comme des bijoux que l’on aime pour le souvenir qu’ils nous rappellent, plus en rapport avec l’esprit qu’avec la matière. J’en arrive aux valeurs morales, les plus belles des valeurs. Elles ne restent pourtant que des normes théoriques en l’absence de pratique, elles doivent être complétés par l’éthique de l’action.
Les Francs-maçons sont attachés aux valeurs morales universelles, ces valeurs portées par toutes les traditions respectueuses de l’homme et de la nature. C’est un premier pas de le dire, de l’affirmer, de le défendre, c’est mieux de faire autour de ces valeurs morales un centre d’union fraternel. L’on est loin des valeurs du CAC 40 !
Autour de ces valeurs morales se rassemblent les hommes qu’ils soient riches ou pauvres du moment qu’ils sont vertueux c’est -à-dire qu’ils aspirent à leurs pratiques. Nous l’avons dit valeur vient du latin valere être fort, vertu vient du latin virtus force morale, courage. Dans vertu, je vois la femme ou l’homme vrai et courageux en toute circonstance Emerek. Cet homme va humblement jusqu’à l’excellence du don c’est-à-dire le sacrifice de la mort pour défendre la morale, dans la dignité. La Franc-maçonnerie exprime la vertu à l’action dans ses grades chevaleresques. J’irais jusqu’à dire que la Franc-maçonnerie a cette force, ce pouvoir de perfectionnement de l’homme ordinaire pour en faire un homme presque vertueux s’il est de bonne volonté assidu et persévérant au travail. Une conversion s’opère en l’homme qui le conduit à la prise de conscience des valeurs morales fondamentales qu’il doit pratiquer. « Faire tout le bien… »
Les valeurs morales sont en l’homme, qui a le devoir de les découvrir, des pratiquer de s’élever dans un processus scalaire qui le mène de la pratique des petites vertus aux plus grandes, des vertus cardinales aux vertus théologales.
Les rituels maçonniques contiennent des messages simples, qui sont des guides pour un art de vivre, une vie bonne, ils précisent par exemple simplement que la vertu : « Est une ferme disposition de l’âme à fuir le mal et à faire le bien. » Quoi de plus simple en apparence pour l’homme courageux qui a reçu le premier mot de maçon entre les colonnes du temple, tout dépens de lui. Il peut essayer d’être vertueux, de pratiquer cet art de vivre royal !
Cicéron l’humaniste voyait dans la vertu : « Une constante disposition à bien faire et à suivre la raison. » J’aime bien la pensée modeste de Cicéron, chez lui pas de grandes théories, mais une pratique réaliste, qui néanmoins oblige constamment au jugement, à la réflexion (c’est ce que l’on demande aussi au Maître Maçon), il pratique l’exercice de l’assentiment, humblement la pratique de ce qui est possible pour l’homme, du meilleur possible, du convenable, avec la volonté de bien faire. « Le convenable est ce qui est accompli de telle sorte que l’on puisse en donner une justification probable. » (Cicéron De finibus III, 58)
Une démarche humaniste qui permet la pratique des vertus sans mysticisme, à hauteur de l’homme simple, normal désireux de faire le bien. C’est peut-être pour cela que Stefan Zweig qualifia Cicéron de « premier avocat de l’humanité. », il devient sous sa plume un symbole de l’universalisme et de la lutte contre toutes les dictatures. (Stefan Zweig Cicéron entre nouvelle et biographie Éditions Payot). La pratique de la vertu chez Cicéron comme une normalité, n’en n’est pas pour autant amoindrie dans sa force. La preuve il insistera sur l’exemplarité de cette pratique qui permet à l’homme de se construire en pratiquant les vertus. Ainsi, Cicéron, comme l’initiation maçonnique prône une pédagogie de la vertu. Une pratique pour l’amélioration, le perfectionnement de soi, mais aussi la pratique de l’amour des hommes qui est chez Cicéron à la fois philia et agapae. Pour Cicéron pratiquer la vertu est une gloire pour l’homme. Aujourd’hui dans notre société du paraître la gloire est trop souvent assimilée à la célébrité, on recherche la gloire pour la gloire. Alors qu’il faudrait lui adjoindre comme Cicéron la vertu, cela éviterait les déviances de l’ego, ce pourrait être une recommandation pour les hommes en général et les hommes politiques en particulier.
« Car bien que la gloire ne renferme rien de très désirable, elle accompagne cependant la vertu comme son ombre. »
(Cicéron Tusculanes I, 109)
Pas de grandes théories pour Cicéron, mais une conscience des valeurs humanistes universelles et une pratique simple de la vertu à hauteur d’homme au service de la cité.
Jean-François Guerry.
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