Se poser cette question contient déjà presque la réponse. En effet l’interrogation mène à la réflexion sur le qui suis je ? et suis-je compatible avec les exigences Maçonniques ?
Si la Franc-Maçonnerie est une quête initiatique de la sagesse est t’il raisonnable de vouloir être sage ? Sachant par avance que la sagesse est une forme de bonheur inatteignable. Mais la raison n’ayant rien à voir dans ces questions qui peuvent paraître décalées dans notre siècle ou la matérialité semble être une exigence, une priorité.
Mon parrain en Maçonnerie a du se poser la question à ma place il y a plusieurs années, sans doute pousser par sa confiance indéfectible en l’homme en général.
Il y a plusieurs sortes d’homme, et l’homme évolue avec le temps. Plotin distinguait les hommes en trois classes : les charnels, les psychiques, les spirituels, les choses semblent donc simples sauf que nous sommes sans doute tous ces types d’hommes peut être pas ensemble, au même moment de notre vie, mais par une évolution ascension. La Franc-Maçonnerie et le Rite Ecossais Ancien et Accepté est une des voies de transformation de l’homme charnel en psychique et enfin spirituel, plutôt plus modestement son but est de faire grossir notre partie spirituelle.
Au midi de sa vie l’homme charnel ne se préoccupe que des choses matérielles et d’ailleurs quoi de plus normal que de s’inquiéter du bien être de sa famille, la Franc-Maçonnerie en fait d’ailleurs une priorité. Se sont les excès de ses vices qui sont condamnables, la bonne chère, le vin, les femmes, l’amitié. Le charnel apparaît comme non initiable, mais sa fraternité humaine, sa sociabilité lui ouvrira les portes de la Loge Bleue suivant le principe que l’homme est perfectible, il a sa place en Loge.
Le psychique toujours selon Plotin va plus loin que le charnel, il aime la beauté, la philosophie, il rêve de temps à autre à un monde meilleur, il est une sorte d’intellectuel plus attiré par la Theoria que par la Praxis. Il a une forme de modernité, il est a religieux. C’est souvent un athée par principe, il est un homme de raison refusant toute transcendance. Il est bien sûr initiable, mais sa progression initiatique sera limitée, sauf a considérer que la raison ne résout pas tout.
Le spirituel c’est celui qui vit par l’esprit, pour lui tout ne se résume pas à un univers manifesté, son imagination, son intuition, lui font croire en l’existence d’un principe supérieur, créateur qu’il appelle le plus souvent Dieu, peu importe pour lui son incognoscibilité et ses multiples avatars.
L’homme spirituel ressent au plus profond de lui l’appel de la transcendance. Il est initiable et pour lui l’initiation débouche sur le divin.
La force du R E A A est multiple il est une échelle qui permet à l’homme Charnel d’atteindre l’homme psychique et enfin à l’heure où le voile se déchire d’être un homme spirituel cela ne se réalise qu’a force de persévérance, de sacrifices et grâce à l’amour fraternel. La Franc-Maçonnerie impose à ses membres l’entraide fraternelle « pour autant que l’on puisse se mettre à la place d’un autre », et surtout elle ne juge pas, pour éviter d’être jugée. Ainsi tous les hommes de bonne et ferme volonté, pourvu qu’ils soient de bonnes mœurs y trouveront leur place.
JF.
N°:52
Décembre/Janvier 2016
Sommaire
- Solidarité et fraternité contre l'exclusion des jeunes : Un axe fort de la fondation du Grand Orient de France
- Les Rose-Croix
- Des cathares au Saint Graal
- Les 230 ans de la réunion du Grand Chapitre Général au Grand Orient de France
- Le maçon mystère
- Les plus beaux Temples
- Si Dieu n’existe pas, tout est-il permis ?
- Jean-Pierre Servel, grand maître de la Grande Loge Nationale Française
- Au théâtre ce soir
- Quand le mystérieux Oscar Wilde se dévoile…
- L’élitisme républicain
- La tribune de Franc-maçonnerie et Société
- Le gala de bienfaisance de la GLTSO
- Le seau et le balai, premiers symboles du Tuileur ?