Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
Vue de l'Orient Temple Bleu 79 rue Laeken Bruxelles 1957
OSONS LA FRATERNITÉ !
Notre vie intérieure nous offre de nombreuses occasions d’accéder au sentiment de fraternité, de nous interroger sur le prêt-à-penser du ‘moi-je’, pour aller au-delà, vers le ‘nous’.
Christophe André.
Au moment où l’obscurité atteint son apogée, au moment où les ténèbres semblent recouvrir à nouveau la terre, au moment où les sciences et les techniques ne semblent pas avoir de limites, au moment où l’homme même pourrait être transformé non pas par lui-même, mais par des algorithmes qui étendent leur pouvoir sur l’humanité, au moment où l’homme prend conscience que ses constructions de pierre et de sable s’écroulent, alors défilent dans nos rues les cortèges de la haine d’hommes qui s’opposent les uns aux autres dans une mer de violence. Il y a ceux qui tournent leurs yeux vers les veaux d’or, ceux qui ferment les yeux, détournent leurs regards de la terre qui craque de toutes parts, s’enfonce dans la nuit. Puis un homme, vit un enfant en pleurs au milieu des ruines il lui tendit la main, l’enfant le conduit vers un jardin où il restait une rose sans pourquoi, une rose fragile mais pourvu d’épines comme autant de flammes qui résistent dans les ténèbres. L’homme et l’enfant à la rose, main dans la main franchissent ensemble le torrent des ténèbres, l’espérance rivée au cœur. Il a suffit d’une rose pour que la Lumière chasse les ténèbres du cœur de l’homme. Le temps bientôt sera revenu de la Lumière, de la Grande Lumière au point du jour, cette Lumière qui rassemble ce qui est épars en nous, cette Lumière de la fraternité qui rassemble tous les hommes. Nous sommes arrivés au moment de fêter ‘Celui qui’ bientôt allait faire le don le plus ultime, celui de son corps. Il porterait un message d’amour d’universel, qui réduit à néant l’ambition, l’arrogance et la violence des plus forts sur les plus faibles, il donna aux hommes la douceur de l’amour fraternel, il leva le voile des ténèbres, un autre monde pouvait naître, un monde de cœurs purs, un monde de frères. Ne riez pas ! Ne ricanez ! Ne doutez pas ! Le monde n’a pas d’autre issu que la joie de la fraternité, cette fraternité qui fait des hommes des humains.
En cette fin d’année où les ténèbres de la guerre, nous n’avons pas d’autre choix, que celui de la fraternité pour rester des humains. Osons ensemble, humblement allumer la Lumière de la fraternité. Osons pratiquer l’ascèse de la fraternité initiatique universelle. Osons non pas seulement ‘Un moment de fraternité’, mais une fraternité quotidienne. Osons faire de la fraternité une Rose éternelle sans pourquoi.(2)
N'aimons pas en paroles mais par actes. (3) Chers tous, lectrices, lecteurs, Sœurs et Frères je vous souhaite à vous à tous ceux qui vous sont proches avec ce renouveau de la Lumière, l’espérance de vivre des moments éternels de fraternité.
Le meilleur moyen de combattre l’ignorance c’est l’instruction, l’éducation qui permet l’acquisition des savoirs, la transmission des traditions, la voie qui permet de passer des savoirs à la Connaissance. Cette voie qui préfère construire des ponts entre les hommes plutôt que des murs. L’Europe qui s’est construite pour mettre fin aux querelles et aux guerres, s’est dégradée en un vaste marché, formant des « épiciers » et a oublié sa mission primordiale faire que les humains soient des hommes, se parlent, partagent ensemble des valeurs et des vertus avant des biens, car tout, non tout ne se vend pas et ne s’achète pas. Ce grand rêve humaniste doit revenir au centre des préoccupations des hommes de bonne volonté.
L’Europe s’est inspiré d’un grand humaniste qualifié du titre de Prince de l’humanisme cet homme est Érasme, un religieux mais surtout un humaniste, un humaniste chrétien certes mais surtout un humaniste ayant une conscience de la fraternité universelle. Cet homme contemporain de Christophe Colomb, souhaitait un monde plus fraternel, plus solidaire, contemporain aussi de Pic de la Mirandole l’encyclopédiste génial qualifié lui de Phénix de son siècle, deux symboles réunis pour que les hommes puissent prendre conscience que seule l’éducation permet de libérer l’homme, de le sortir des ténèbres de l’obscur pour aller vers la Lumière de la Connaissance qui sculpte l’homme pour en faire une figure de la Sagesse. Érasme, ce bâtard de Rotterdam fût un infatigable voyageur, il partit à la rencontre des penseurs de son temps comme Thomas More, il fût à l’écoute de Luther, le conseiller de Charles Quint et François Ier, fervent défenseur de la paix dans un monde qui pliai sous le joug de l’inquisition religieuse, il résista avec son style ironique et son humour comme en témoigne son Éloge de la folie dont on connaît souvent seulement le nom et non le contenu. Ce défenseur de la paix à sans aucun doute inspiré le philosophe des Lumières Emmanuel Kant et sa Paix perpétuelle. Pour combattre la guerre, le fanatisme, les erreurs et les excès des rois, des princes, qui en font des dictateurs et des despotes, Érasme à mis l’accent sur l’éducation des plus jeunes pour mettre fin à l’ignorance ferment des fanatismes qui engendrent la souffrance des hommes. Il est donc le père d’une philosophie de l’éducation, qui préconise le devoir de faire ses humanités. L’Europe a repris cette ambition avec le Programme Erasmus, il suffit d’interroger les jeunes pour voir que c’est une belle réussite, c’est un programme qui revendique : l’enrichissement des vies et l’ouverture des esprits. Un regret toutefois dans la profession de foi de ce programme l’on parle de renforcement des compétences ce qui est bien, mais aussi d’accroître l’employabilité des jeunes. Ce qui induit que la formation des jeunes doit-être au seul service de la marchandisation des savoirs, qui serait supérieure à la fraternité. Mais on ne peut pas faire la fine bouche ! L’essentiel est que les jeunes se rencontrent, se parlent, partagent ensemble des programmes communs, renonçant ainsi aux affrontements.
Érasme dans un cours traité sur l’éducation nommé Le Plan des étudesDe Rationne studii, le latin à l’époque était la langue de transmission des savoirs, Érasme voulait en faire la langue universelle ou pour le moins européenne pour les jeunes étudiants, un rêve d’esperanto ? Il a écrit à la fois une méthode et un programme, pour comprendre son but il convient d’énoncer le titre développé de son plan : Ratio studii ac legendi interpretandi que auct ores. Ce que Jean-Claude Margolin traducteur et spécialiste d’Érasme nous restitue ainsi : Méthode d’enseignement du maître et d’apprentissage de l’élève, de l’apprenti ; une méthode pédagogique par excellence qui consiste précisément à lire et interpréter les auteurs. Un véritable jeu dialectique entre le maître et l’élève, de l’enseignant à l’enseigné. Bachelard parlerait de rationalisme enseignant et enseigné.
Cette méthode bien sûr rappelle ce que les sœurs et les frères appellent l’instruction maçonnique, celle pratiquée par les maçonnes et maçons qui ont la charge des apprentis, des compagnons Francs-maçons. Qui engagent leurs « élèves » à lire leur rituels non pas mécaniquement mais pour en extraire l’inspiration pour la pratique des valeurs et des vertus qu’ils contiennent, et qui sont propices à donner du sens et un sens à leur vie et permettent de vivre un peu mieux. On lit dans le Plan des études en dehors de la gradation des difficultés, Érasme soulignait l’impérieuse nécessité du respect de la liberté et de l’individualité des élèves, en quelque sorte une initiation aux savoirs de manière individuelle et collective c’est la méthode maçonnique ! Le Maître donne des clés à l’élève, et l’élève ouvre les portes observe, apprend, juge et agi. Cette méthode à l’époque au temps d’Érasme était radicalement opposée à celle pratiquée à son époque par les religieux en charge de l’enseignement et de l’éducation, exécuté de manière dogmatique, fait de répétitions interminables, de recettes toutes faites de préjugés. Érasme voulait que l’on fasse appel à l’entendement en même temps qu’à la mémoire, l’élève devait rédiger des notes personnelles en marge de ses écrits et faire appel à sa mémoire à se référer au meilleur des traditions. Un éclairage du passé qui permet de vivre au présent et d’envisager l’avenir. Il recommandait l’apprentissage de la grammaire, un des arts libéraux qui à son époque précédait la rhétorique et la dialectique.
Il est intéressant de constater que dans les années 1500 Érasme avait déjà compris la méthode pour sortir de l’ignorance bien avant tous les politiques qui se sont succédés depuis.
À ceux qui disaient à l’époque d’Érasme « Je ne sais ni lire ni écrire » on ne proposait alors que de longues tirades abstraites, des exercices mettant en valeur l’habileté de la plume ou de la parole. Érasme lui avec son humanisme chrétien, sa foi et sa charité chrétienne à préférer le faire plutôt que le dire, il a mis en œuvre les préceptes de Jean plutôt en actes qu’en paroles.
Il proposait à l’élève « la variété des savoirs » plutôt que le dogme, l’enrichissement des différences, un autre combat contre l’ignorance. L’importance de se forger son opinion et son style personnel. Il en est de même des travaux maçonniques en loge, lorsque le frère conférencier propose un travail, il aura pris le soin de s’instruire sur le sujet qu’il a choisi ou que l’on lui a proposé. Un travail qui n’est pas celui d’un documentaliste, ni un travail d’information, mais un exercice de formation. Au final il aura à cœur de rendre un travail personnel chargé de l’émotion de son ressenti c’est dans cette émotion que réside à mon sens l’essentiel du travail maçonnique.
On observe aussi qu’Érasme attachait de l’importance à la formation des maîtres conjointement aux élèves, afin d’éviter l’erreur de l’égalité transformée en égalitarisme.
Il conclut son Plan des études ainsi il écrit : J’estime qu’une méthode d’enseignement appropriée est d’une telle importance, pourvu qu’on ait un maître attentif et érudit (…) Cela pourrait aujourd’hui inspirer aujourd’hui nos ministres de l’éducation sur le sujet du recrutement des maîtres. Il rajoute enfin : Ainsi, pénétré des rudiments à l’école élémentaire, l’enfant devra par la suite, sous des auspices favorables, (C’est-à-dire en état de guerre), se consacrer à des disciplines plus élevées, et, dans quelques directions qu’il se tourne, il fera voir clairement combien il est important de commencer par ce qu’il y a de meilleur. L’éducation, l’instruction, n’a jamais été aussi importante en ces temps du retour des fanatismes, des dictatures politiques et religieuses propagées par des extrémistes incultes.
Sommes-nous coupables de nous soumettre à la culture de l’émotion, de n’écouter que nos sens et de ne réagir qu’à nos émotions et non à notre Raison ? L’actualité médiatisée avec l’outrance de l’immédiateté nous contraint souvent à réagir instantanément, sous l’impulsion de nos sens qui exacerbent nos passions. Nos sens sont souvent confondus avec ces passions mauvaises ou bonnes. Pourtant ils ne sont que des organes, des outils dont nous devons apprendre l’usage, afin de pouvoir maîtriser nos passions sans renoncer à celles-ci. Pouvons-nous et devons-nous rester stoïques face à tous les événements ce serait à coup sûr un manque de compassion d’humanité. L’on nous qualifie tour à tour de trop cartésien, puis de trop passionné de n’être pas raisonnable, d’être aveuglé par nos passions. Il y a une forme d’écartèlement en nous, plus simplement une dualité permanente, une tension entre notre corps et notre esprit, c’est une des caractéristiques de notre condition humaine, nous sommes des animaux pensants. Il nous faut apprendre de notre corps et de nos sens ainsi que notre esprit.
Si l’on appuie nos raisonnements sur le monde des idées de l’incontournable Platon, nous affirmons : « les sens nous trompent ». Doit-on pour autant se passer de nos sens, de notre corps, pour penser et être ? Le cogito ergo sum de Descartes semble nous guider dans cette voie, l’expérience intérieure spirituelle serait la seule garantie de l’expérience extérieure ? Si nos sens nous trompent et nous soumettent à nos émotions, ils nous mènent toujours à l’erreur. Pourtant nous avons des yeux pour voir et aussi pour regarder avec l’aide de notre esprit et notre cœur. L’insoutenable mis devant nos yeux nous obligent à réagir, nous ne sommes pas des animaux au sang-froid. Nos sens, nos émotions, notre intuition nous trompent- ils donc toujours ? Notre intuition du mal par exemple ne serait qu’une philautie de notre esprit, nos sens nous faisant toujours confondre le mal et le bien ? Notre Raison doit-elle omnipotente, dictatoriale, doit-elle nous guider en toutes choses ? Et les hommes qui sont « émus » sont-ils à classer dans la catégorie des malades et des irraisonnables ? Doit-on réduire nos sens, notre intuition, notre imagination au silence, et laisser place dans notre vie à l’incontournable, l’impériale déesse Raison comme le firent les révolutionnaires les plus virulents comme Maximilien Robespierre, justifiant tout même la terreur sur l’autel de la Raison pure. Mal lui en a pris, il fût emporté par une autre terreur la Terreur Blanche, l’exclusive Raison peut s’avérer inhumaine.
L’initiation maçonnique passe d’abord par le corps, l’on voit notre ombre sur les murs du cabinet de réflexion, puis notre corps se courbe pour le passage étroit de la porte basse, quand il se relève c’est une épée qui se pointe sur notre poitrine, les yeux bandés nos sens sont mis à l’épreuve des éléments, certains rites prévoit même une saignée symbolique. C’est en faisant le don, le sacrifice de ce corps que l’on élève parfois son esprit.
Même les plus cartésiens d’entre-nous doutent parfois, non pas de ce doute systématique qui fait le lit des complotistes, mais de ce doute méthodique et constructif, ainsi la conjonction du corps et de l’esprit, des sens et de la Raison permet de mettre fin aux préjugés et d’avancer vers la Lumière de la Connaissance. Même René Descartes dans la 6ème et dernière partie de son Discours de la Méthode évoque « La force et les actions du feu, de l’eau, de l’air… et de tous les autres corps qui nous environnent… » Le dualisme corps esprit devient dualité qui mène à l’Unité, notre Unité originelle.
Descartes fût un précurseur de Kant et de sa Critique de la raison pure où il fixe les limites de la puissance de la raison en ouvrant une nouvelle et troisième voie de pensée inédite et innovante entre le rationalisme qui prétend tout connaître, et l’empirisme qui défie la raison de pouvoir connaître toutes les choses en dehors de l’expérience. Cette troisième voie est le criticisme ou encore la voie de la philosophie transcendantale qui affaiblit la puissance de la raison pour pouvoir la rendre à nouveau légitime. Un processus, une méthode de l’apprentissage à penser par soi-même grande leçon du siècle des Lumières. Ce processus qui s’incarne dans l’initiation par un passage des savoirs acquis avec la participation des sens et de l’intellect, de l’expérience et qui se finalise grâce à l’intuition de l’œil du cœur. Le cœur dont on dit qu’il a ses raisons que la Raison ne connaît pas, puisqu’il est le siège de l’Amour infini.
Cette dualité corps et esprit nous est consubstantielle, quand nous en avons prit conscience nous avons réalisé un grand pas vers notre Unité, mais un pas n’est pas la totalité du chemin, et c’est tant mieux. Il faut donc à mon sens écouter raisonnablement nos sens qui sont les outils mis à notre disposition pour ressentir ce qui nous touche et savoir autant que possible ne pas se laisser emporter par nos passions, les maîtriser à hauteur de nos possibilités, sachant que nous avons toujours à nous perfectionner.
Points de Vue Initiatiques (PVI)est la revue trimestrielle de la Grande Loge de France. Chaque numéro (de 120 pages environ, format 18 x 24 cm) est rédigé par des auteurs francs-maçons, à l’exception de quelques invités. Notre magazine a pour but de vous accompagner dans votre démarche d’initiation à la franc-maçonnerie de tradition, vous aider dans votre réflexion et vous éclairer dans vos travaux.
Le premier numéro de la revuePoints de Vue Initiatiquesa été publié en 1965. C’était alors la première édition par la GLDF qui s’adressait aussi bien aux francs-maçons qu’aux profanes. Mais l’histoire des revues publiées par notre obédienceest encore plus ancienne, avec lesCahiers de la Grande Loge de Franceou encore les bulletins intérieurs d’avant-guerre.
Les sujets d’études et de discussions
Aujourd’hui, la revue trimestrielle de la GLDF rassemble les meilleurs textes contemporains sur l’initiation, le symbolisme, la philosophie et l’histoire de la franc-maçonnerie.
Nos auteurs et frères maçons emploient un langage clair et à la portée de tous pour faire dePVIun véritable outil de travail, au centre des débats et des recherches des francs-maçons et des non-initiés souhaitant s’élever spirituellement, moralement et intellectuellement.
Les auteurs n’abordent pas uniquement les enjeux de la pratique maçonnique française et ne se concentrent pas sur l’initiation en Grande Loge de France.
Au contraire,Points de Vue Initiatiquespermet de s’intéresser à la spiritualité, au développement et à la philosophie en abordant des sujets variés, comme l’histoire de la franc-maçonnerie à travers le monde, les civilisations anciennes, parfois même les philosophies orientales.
Les réflexions de la franc-maçonnerie en revue
Chaque exemplaire de notre revue s’organise autour d’un grand sujet, cela peut être :
Des thématiques chères à la pratique de la franc-maçonnerie : l’initiation, le perfectionnement, les rapports entre franc-maçonnerie et les religions.
D’importants sujets de sociétés : les nouvelles formes de spiritualités, la transmission aux générations suivantes…
Tous les numéros dePoints de Vue Initiatiquesdébutent par un message du Grand Maître de la Grande Loge de France. Vous aurez ensuite l’occasion de découvrir de nombreux articles inédits autour de la thématique principale, abordée chaque trimestre.
Enfin, vous pourrez retrouver des rubriques récurrentes comme les Entretiens : des propos d’experts issus de secteurs variés, recueillis par nos frères des différentes loges maçonniques. Mais aussi des Portraits d’Initiés ou encore des rubriques comme l’Arrêt sur Image, l’Air du Temps, le Champ du Poète…
Avec 200 numéros, notre revue est riche de toutes ses publications. En cette période difficile où certains ont dû rester confinés, nous vous proposons la lecture d’articles extraits d’anciens numéros ou hors-série, sur lapage Facebook dédiée aux Points de Vue Initiatiques.
Dès l’évocation du mot ministère l’on pense d’abord au mot mission, incarné par un corps d’état au service des citoyens, un ensemble administratif chargé d’exécuté d’accomplir les lois votées démocratiquement. Un instrument puissant au service de l’état et des administrés. Le plus puissant des ministères est celui de l’éducation nationale, chargé de la formation et en quelque sorte de l’avenir du pays. Les autres ministères ne sont que des organes de gestion exception sans doute pour celui de la justice qui permet la médiation et la vie dans une société la plus apaisée possible.
Le ministère de l’éducation doit faire du sens commun sa priorité, tout en permettant l’ouverture d’esprit, et le respect des différences. Nous presque déjà dans la quadrature du cercle ! Dans des temps récents il fût créé un ministère de l’identité nationale dont on mesure le grand écart avec le sens commun, les réactions furent telles que ses portes furent fermées avant d’avoir été ouvertes, l’on voyait s’y précipiter tous les nationalistes, les extrémistes, les séparatistes, regroupés derrière un seul et unique drapeau le transformant en un ministère du tri et de l’exclusion. Ouf ! las le moment ne fût que passager, outre atlantique la pensée Woke et la Cancel culture étaient en gestation. Son développement finit par inquiéter les universalistes. Les Woke (pseudo éveillés) se présentaient comme les défenseurs des minorités opprimées, laissant se répandre l’idée que les états les plus démocratiques ne seraient en réalité que des dictatures ; sans avoir le plus souvent la moindre idée de ce que sont les vraies dictatures qui n’oppriment pas les minorités mais les font simplement disparaître. Il fallait combattre les états, imposer la loi des minorités aux majorités, pour finalement instaurer une lutte, un combat entre minorités, le tous contre tous. Mais le remède existe il faut remettre dans la société du sens commun, le sens du commun l’idée est séduisante ! Si séduisante (Ce n’est pas une fiction) que l’Angleterre un grand pays démocratique défenseur des libertés, vient de créer un Ministère du sens commun. Décidemment nos frères anglais ont de bonnes idées, après avoir voulu expédier comme des colis leurs immigrés illégaux dans un pays d’Afrique moyennant finance, une forme de traite des esclaves à l’envers. Ils proposent à leurs concitoyens l’administration d’un médicament universel le sens commun. À ne pas confondre avec son générique le sens du commun. Le sens du commun, ressemble à s’y tromper, à un sens unique. Exit la liberté de penser par soi-même ? Assistons à un remake de Fahrenheit 451 le roman éponyme de Ray Bradbury. En voulant soigner la société on lui propose un nivellement par le bas. Est-ce la bonne solution pour lutter contre le Wokisme ? Cette idée du sens commun n’est pas née par hasard en Outre-Manche, comme le rappelle un article de Philosophie Magazine, elle a pris naissance dans la tête de Thomas Reid (1710-1796) ce penseur de l’école écossaise du sens commun. Ces Lumières écossaises de ce penseur contemporain de David Hume. Le Sens commun propose une philosophie de la raison universelle, l’on pourrait dire d’une fraternité universelle, elle n’a pas pu être mise en place à l’époque est-il possible aujourd’hui ? Est-elle raisonnable ?
Thomas Reid propose une reconnaissance en fait de la Tradition, qui pourrait s’imposer à tous comme un héritage, un droit d’aînesse, refusant le doute systématique qui est la méthode du Wokisme. N’y a-t-il pas un recours intermédiaire le doute constructif ? Thomas Reid en fait oppose la philosophie au sens commun, ou plus exactement il pense que la philosophie est issue du sens commun : (…) la philosophie n’a d’autre racine que les principes du sens commun ; elle en sort et s’en nourrit (…). Vous voyez l’écueil, si l’on s’en rapporte uniquement au sens commun, cela empêche toute réflexion, toute évolution ou révolution intellectuelle, le film de fiction Fahrenheit 451 devient une réalité. Ce qui nous conduit a penser que l’institution d’un Ministère du sens commun est une fausse bonne idée. Le pragmatisme qui s’impose pour les choses de la vie quotidienne ne peut pas et ne doit pas constituer la totalité de notre pensée et réduire nos possibilités de penser autrement, ce serait refuser tous les jugements différents, toutes les pensées différentes au profit du dogme d’un jugement unique qui deviendrais de fait inique. Le sens commun érigé en ministère c’est l’installation des préjugés et de l’exclusion, le cycle est bouclé l’on revient au Wokisme que l’on voulait combattre, c’est une forme de Wokisme. Les choses sont plus complexes on ne peut pas faire table rase des Traditions et du passé, comme l’on ne peut pas faire l’économie, le déni de leur critique dans leurs parties les plus sombres, mais l’on doit s’obliger à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Ainsi par exemple Voltaire était sans aucun doute pour l’abolition de l’esclavage et pourtant il a eut des écrits qui feraient rougir nos contemporains les plus racistes, faut-il pour autant déboulonner Voltaire ? L’article de Philosophie Magazine voit avec justesse le glissement du sens commun dans le camp des conservateurs, il se fait alors dogme, et donne aux Wokistes ces philosophes de la déconstruction du grain à moudre.
Le seul sens commun qui vaille la peine d’être conservé à mon avis, c’est le respect de la dignité de l’autre dans ses différences, le respect de ses opinions même si elles sont différentes des miennes, je me dois de les écouter avant de me faire librement mon jugement « en connaissance de cause ». Ce n’est pas renoncer à ses convictions, mais s’efforcer de les construire avec honnêteté et sincérité. Le sens commun c’est chausser un instant les chaussures de l’autre, pour s’efforcer de la comprendre, sans l’exclure d’emblée. Là est le geste de fraternité qui apaise. Le sens commun, est donc une construction à faire en permanence ensemble, en s’écoutant, en se parlant, sans exclusive, sans exclusion, en se défiant toujours de l’administration des idées.
Nos frères britanniques devraient peut-être s’inspirer de la méthode maçonnique.
Jean-François Guerry.
Sources : Société – Qu’est-ce que le sens commun ? Octave Larmagnac-Matheron publié le 13 décembre 2023. Philosophie Magazine.
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La dualité du blanc et du noir, ne doit pas se transformer en un combat, un duel qui mène au dualisme, qui n’engendre que confusion donc souffrance incomplétude permanente. La dualité nous accompagne notre vie durant, nous fait prendre conscience de la complexité des choses, et nous oblige à réfléchir à user de notre libre arbitre même s’il est minime. Cette dualité est le constat que nous sommes faits d’ombre et de lumière, de ténèbres et d’ignorance.
La bande grise entre les carreaux noirs et blancs du Pavé Mosaïque est souvent bien plus large que nous la voyons, le risque de marcher vers les ténèbres ne peut et doit pas être sous-évalué ou ignoré. L’injonction est faîte au Franc-maçon dès son initiation il doit fuir le vice et pratiquer la vertu.
Son combat est un combat contre son ignorance et l’ignorance en général. Il impose, volonté, persévérance, fidélité dans le bien. Il oblige à la recherche des savoirs pour espérer sinon atteindre la Connaissance au moins la percevoir. L’initiation maçonnique est une initiation au « bien faire ». Socrate constatait déjà, que les hommes ignorants étaient des malfaisants, dans le sens qu’ils faisaient mal ce qu’ils entreprenaient, à cause de leur ignorance. Que ces hommes malfaisants n'étaient pas des malveillants. Ils étaient dans les ténèbres de la confusion et de l’erreur. Seul l’éveil aux savoirs pouvait leur ouvrir le chemin de la connaissance du bien. Pourtant rien n’est sûr, il y a des hommes qui pratiquent le mal en connaissance de cause, ils feignent parfois l’ignorance : je pensais bien faire !
Cela s’apparente à une ruse, une hypocrisie, pour fuir ses responsabilités sous prétexte d’ignorance. C’est en réalité un manque de volonté et de courage, qui peut aller jusqu’à la négation totale de son libre arbitre, ce n’est pas moi ! ce n’est pas ma faute. Ce déterminisme est en réalité le refus de sa responsabilité, l’excuse de responsabilité. Ce qui conduit à la « banalité du mal » telle que définie par Hannah Arendt à propos du nazi Adolf Eichmann.
Sommes-nous prédestinés au mal comme le pensait Thomas Hoobes homo homini lupus est (L’homme est un loup pour l’homme), c’est sa théorie de « La guerre de tous contre tous ». Hélas ! Il semble que notre société lui donne parfois raison, il semble que nous soyons plongés dans une barbarie de bandes contre bandes. Est-ce la faute à notre société, à notre civilisation ou à l’homme ?
Jean-Jacques Rousseau pensait l’homme bon par nature et la société, la civilisation pervertie. Cette société du toujours plus pour moi, l’accès aux informations met en exergue les différences, nourri le désir permanent du toujours plus, on se compare, on s’estime, on se compte. On cherche de plus en plus l’avoir que l’être, la spiritualité se désagrège avec le religieux, qui en avait fait son domaine réservé et l’entraine dans sa chute.
La Franc-maçonnerie propose le contraire, mais peine à le faire savoir, elle aussi se découpe en archipels et ses buts deviennent parfois illisibles aux profanes. Pourtant elle perpétue une Tradition, une spiritualité, elle est « une ascèse spirituelle ». Ce sont les mots de Pierre Coïc dans son livre paru récemment aux Éditions Maïa sous le titre : Parcourir le Rite Écossais Ancien et Accepté du 4ème au 30ème degré. Cette ascèse impose la pratique du Bien, qui seul permet la montée des degrés dans l’échelle spirituelle du Rite maçonnique. Plus notre éloignement du sacré et de la spiritualité est grand, plus nous nous éloignons les uns des autres.
Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous parvenons à prendre conscience du mal, à l’expliquer, donc aussi à voir le Bien. Cela ne constitue cependant pas une excuse à la pratique du mal. Le Franc-maçon le sait, car son initiation le mène vers le Bien par la pensée et l’action. Cette action serait une sorte d’existentialisme comme le pensait Jean-Paul Sartre : l’existence précédant notre action tout au long de notre vie précède l’essence. Mais comment à partir de quelle référence serait née la pensée du Bien, de la nature, des dieux, de Dieu, de quel principe ? Sartre pose le problème autrement le mal tire son origine du Bien, n’existe qu’en comparaison du Bien, le Bien serait à l’origine du mal : Le méchant existe, nous le rencontrons en tout lieu, à toute heure ; il existe parce que l’homme de bien l’à inventé. (J.P Sartre Saint-Genet Comédien et martyr.)
En conclusion : Peut-on en permanence marcher sur le Pavé Mosaïque entre le noir et le blanc, le mal et le Bien, les ténèbres et la Lumière ? En réalité avons-nous le choix ? Nous sommes sollicités en permanence, il faut choisir entre le vice et la vertu, choisir au moins quel chemin prendre.
C’est pourquoi sans doute l’on se place entre la colonne de la Force de la Loi et celle de l’Amour, le seul moyen pour tenir debout en société est de se référer à la Force de la Justice qui doit être aussi justesse donc indissociable de l’Amour de l’autre. L’on peut trianguler cette pensée en Force, Sagesse et Beauté, ou encore se référer aux Trois Grandes Lumières de la Franc-maçonnerie, pour enfin se placer à l’Ordre et en Ordre avec soi-même entre les deux colonnes qui pourraient être la représentation de Moïse et sa Loi et de Jésus et son Amour pour les hommes, encore une dualité, mais surtout un chemin d’unité.
Jean-François Guerry.
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Nous passons beaucoup de temps à la recherche de la Vérité, vraiment ? Mais quelle vérité, celle avec un grand V ou nos vérités avec des petits v ? L’adage nous enseigne que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, j’en conclu qu’il y a vérités relatives et une Vérité Vraie indicible et inatteignable. Faut-il dès lors continuer sa recherche ? Faut-il la dire, alors que nous sommes incapables de la connaître parfaitement. Pourtant, renoncer à sa recherche cela serait s’enfermer dans l’erreur de nos préjugés. Rien n’est simple et la confusion naît le plus souvent que nos vérités, ne sont pas la Vérité. On ne peut par ailleurs contester que quand nous refusons d’écouter les vérités des autres nous nous enfermons dans nos certitudes et nos préjugés qui sont sources de souffrances.
En vérité alors nous continuons à simplifier, à réduire la Vérité à la hauteur de nos vérités petites et grandes qui sont souvent des mensonges par crainte de voir la Vérité en face, de face, ce sont nos petits arrangements avec la Vérité. L’on peut dire que nous biaisons, mais est-ce si mal de biaiser ? Ne faut-il pas faire de temps à autre un pas de côté, prendre un peu de hauteur pour regarder la Vérité en face, sans doute mais surtout pour connaître le monde et les autres.
À propos de pas, hier soir, j’ai regardé l’émission C. Politique sur France 5, le thème était : La nuance est-elle morte ? Plusieurs intervenants étaient solidement campés dans leur vérité, prêts à l’affrontement sans nuance à la fois moralement et presque physiquement, l’ironie, les sourires convenus en furent des témoignages. Comment auraient-ils réagi si le thème de l’émission avait été La fraternité est-elle en danger ? Une Philosophe et Psychanalyste Hélène L’Heuillet à fais une suggestion intéressante : essayons de mettre nos pieds dans les chaussures des autres pour faire quelques. Pas très pratique, et cela peut provoquer quelques inconvénients ! Mais aussi peut-être quelques compréhensions. Il ne s’agit pas d’abandonner ses propres chaussures, ses propres idées et convictions, mais d’être à l’écoute de l’autre, de mettre un instant de côtés ses préjugés et ses certitudes, d’arrêter de canceliser tout sans approfondir sa réflexion. Être à l’écoute de l’autre permet de se faire un jugement en connaissance de cause et d’admettre que le monde est complexe. Renoncer à l’écoute de l’autre, c’est renoncer à une part de l’humanité, donc à la fraternité, accepter de voir ce qui ne nous plaît c’est mûrir dans le chemin de la connaissance et ne pas renoncer à l’humanisme. Sinon c’est se mettre « dans le pseudo confort » des extrémismes qui ne génèrent que de la souffrance. C’est aussi ne pas nier la barbarie des violences, c’est ne pas renoncer à voir les images de cette barbarie de masse, c’est renoncer à justifier les violences en fonction de sa vérité, c’est lutter contre toutes violences y compris celles des dictatures et des despotismes, c’est renoncer à renvoyer les uns et les autres dos à dos et se laver les mains comme Ponce Pilate. Les dénis sont porteurs aussi de souffrances. Mais que faire dans cette complexité du monde ? Manier la rigueur de l’équerre sans l’ouverture du compas n’a pas de sens, la vie n’est pas faite que d’angles droits, il faut du point central apprendre à tracer le cercle qui réunit et rassemble. S’il faut être des soldats, soyons des soldats de l’universel et de la fraternité, de cette fraternité qui dérangera toujours les propagateurs de haine et de vérités toutes faites, ceux qui avec le tous contre un, tombent dans le tous contre tous. Les obscurantistes et les extrémistes ne cherchent pas la Vérité, La Lumière, et La Parole perdue, ils ne cherchent pas la justice mais la vengeance. Alors je vais m’efforcer de mettre mes pieds de temps en temps dans les chaussures des autres, pour faire un bout de chemin en pensant à eux et pour essayer de construire un monde un peumeilleur tout en nuances et plus fraternel.
De nos étonnements devant le soleil qui se lève et qui se couche, du souffle bruyant du vent dans les roseaux, de l’encens qui monte et parfume vos vies, des sentiers de l’aventure, des mers bleues, de vos aurores boréales, des chevaliers de vos rêves. Ce sont des émeraudes qui illuminent vos jours. Laissons battre notre cœur, comme le jour de notre première rencontre avec l’amour. Ne nous lassons pas de toutes les mains tendues, de toutes les accolades fraternelles, elles nous emmènent vers nos cimes lumineuses. Ne nous lassons pas de rire de tout et de rien et surtout de rien avec nos enfants et nos petits-enfants, ils le méritent. Ne nous lassons pas de caresser la main de notre mère, de prêter notre épaule à notre père, nous sommes les plus beaux présents de leur vie. Ne nous lassons pas des silences au milieu des tumultes, ils sont les oasis de nos âmes. Approchons-nous de nos sœurs et de nos frères allons à leur rencontre, ils nous attendent. Ils sont les murs porteurs qui soutiennent nos vies. Et même s’il est certain que la mort viendra, ne nous lassons pas. « Car à moins qu’il ne meure le grain ne porte pas fruit. »
Jean-François Guerry.
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