LA FRANC-MAÇONNERIE UN JARDIN SECRET.
La franc-maçonnerie n’est pas une secte, un poncif me direz-vous répété, par un adepte convaincu ! Alors pourquoi le secret, ou la discrétion sur les mystères maçonniques, c’est flou c’est donc qu’il y a un loup, la théorie du complot s’installe doucement.
Et si la franc-maçonnerie était un jardin secret, chacun admet que l’on puisse avoir un jardin secret, c’est une forme de liberté de penser, à l’abri des regards donc à l’opposé de notre société de transparence, où l’on doit tout savoir sur tout le monde, donnez-moi vos données, vos Data je saurais qui vous êtes, et je pourrais vous mettre en dans une case, une petite boîte, comme l’on range un outil qui pourra un jour servir.
Épicure dans son jardin ouvert aux hommes, aux femmes et même aux esclaves (de l’époque), à tous ceux qui sont pleins du désir de connaissance, aux chercheurs de bonheur et de joie, à ceux qui veulent parvenir à l’ataraxie cette paix de l’âme. Il propose la quête des désirs naturels, nécessaires, et non pas une jouissance débridée, l’épicurien est un homme sage :
« Le sage est celui dont la raison règle ses jugements et qui se suffit à lui-même. »
Il y a un autre jardin secret celui de l’alchimiste, il est bien décrit par Michael Maier dans son ouvrage Atalanta Fugiens (Atalante fugitive). On peut oser une analogie avec les Maîtres Secrets dans son XXVII épigramme, qui parle de ce jardin d’Eden recherché par l’adepte du grand œuvre :
« La roseraie des sages s’orne de mille fleurs.
Mais de puissants verrous ferment toujours sa porte.
Sa clé unique est, pour le monde chose vile : Si tu ne l’as, tu veux courrier privé de jambes.
Tu affrontes en vain les pentes du Parnasse.
Quand sur le sol uni tu tiens à grande peine. »
L’alchimiste trouve sa joie dans deux sujets l’un est la clé, l’autre la courroie du verrou, par eux la roseraie philosophique, est fermée. Qui s’introduit sans clé dans le jardin secret, ne discerne rien de ce qui y pousse et ne peut jouir des biens qu’il voulait dérober. La clé est en effet une chose très vile qu’on appelle pierre. On recherche cette clé dans les ossements, dans un atelier de forgeron. Le chercheur s’il sait bien distinguer les signes, il lui sera facile d’ouvrir la porte d’entrée de la forteresse.
Michael Maier dit : Par trois fois le portail à été verrouillé, trois fois comme trois étapes de l’œuvre (noir, blanc, rouge, App, comp, maître). Les trois dents qui couronnent le fronton indiquent qu’il faut trois feux différents. Ils sont personnifiés par les muses inférieures qu’on voit en haute à droite trôner sur le Parnasse : « C’est en vain que tu essaies de gravir cette montagne, toi qui peux à peine, sur ce terrain plat, aller sur une jambe. » Pour posséder les élixirs des roses blanches et des roses rouges, il faut avant toutes choses, la juste matière première. Cette rose porte un habit vert (avec des épines). Le sage la cueille sans se piquer, mais le voleur n’en n’a que douleur.
Celui qui sait, les mots, les signes, a les paroles, ouvrira la porte. La fumée du soufre blanchit les roses rouges, à l’inverse l’esprit du V I T R I O L, qui leur confère une couleur rouge intense et durable. Seuls les hommes très prudents verront la couleur rouge, la couleur de l’amour.
Cultiver son jardin secret, en secret est une sorte de maïeutique, qui par des exercices d’anamnèse, de remémoration, pour se souvenir de l’essence des choses, de leur substance première, de cette moelle qui reste quand la chair a quitté les os, permet d’atteindre l’intérieur de soi, son jardin secret, sacré.
Jean-François.