Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
C'est une bien triste nouvelle apprise tôt ce matin. Antoine SFEIR , le journaliste, le militant, celui qui avait connu l'enfer et qui était le défenseur infatigable de la Liberté nous a quitté cette nuit. Antoine Sfeir est né le 25 novembre 1948 à Beyrouth. Chrétien maronite Il était un journaliste de talent, reconnu et présent sur nombre de plateaux de télévision pendant des années
Quand il ne reste plus rien, il reste l’espoir, Philippe a mis en vers cet espoir, quelques lignes parfois suffisent, quelques mots peut-être pour faire vivre cette humanité, qui fait vivre debout. Seul je ne puis rien, cette expression tant de fois reprise dans les loges maçonniques, ciselée dans la pierre des édifices, si l’on construit seul sa cathédrale intérieure, il faut quand même quelqu’un pour nous ouvrir la porte de l’atelier, nous faire franchir les trois premières marches, faire tomber le bandeau, puis lever le voile. Il n’y a pas beaucoup de lieu dans ce monde individualiste, où l’on peut former une chaîne humaine, une chaîne de l’espoir, une chaîne d’union, loin des poncifs comme citoyen du monde, il y a la simplicité des rencontres avec nos frères en humanité. L’espoir ce sentiment qui mène à la vertu d’espérance, cette vertu qui élève l’homme, certains diront qu’à force d’espérer l’on vit toujours dans l’avenir et l’on souffre en permanence. Mais sans espérance ne serions nous pas stérile sur cette terre. « Dans une terre, dont le maître s’est éloigné, on voit un arbre de riche espérance devenir stérile », disait François René de Chateaubriand dans son épopée les Martyrs, il voyait une liberté pour l’homme dans l’espérance. André Comte-Sponville n’inscrit pas l’espérance dans son Petit Traité des Grandes Vertus, il définit pourtant la vertu ainsi « Qu’est-ce qu’une vertu ? C’est une force qui agit, ou qui peut agir. »
Qu’est-ce que la franc-maçonnerie si ce n’est pas fuir le vice et pratiquer la vertu ? L’espérance étant une des trois vertus théologales, je dirait spirituelles, elle est une force qui l’oblige au bien, ici et maintenant, car elle lui permet de mettre en oeuvre son désir de perfectionnement, son évolution, c’est-à-dire sa vie.
La parole est à Philippe.
JF.
De l’espoir…
L’averse avait emporté toutes mes illusions. Je voyais poindre déjà par-delà ma prison, Le spectre de l’ultime voyage ; fin dérisoire, Mon âme dévêtue observait mes déboires, Obscène cauchemar que cette dichotomie, Ecorchure d’un passé dont toujours je frémis.
J’ai cherché des réponses entières, universelles, J’ai puisé à la source de cette vérité Que je croyais tellement avoir méritée, Mais je n’ai ramené que du souffre et du sel, La source s’est tarie, et les gouttes d’espérance, De sagesse, de bonheur, se sont mues en souffrance.
Ô combien de détours et de renoncements Ai-je dû affronter pour accepter ce sort ? Et Combien de chagrins, et combien de serments, Ai-je dû endurer pour feindre vivre encore ?
Une aube crépusculaire me trouvera sans doute Sur la rive défaite de mes rêves les plus chers Mais je serai debout, juché sur la galère, Etonné et vivant, pour reprendre la route .
Témoigner et instruire, et puis chercher encore, Et puis chercher toujours la lumière et le fou, Et puis s’écarteler, et l’esprit, et le corps, Jusqu’à prétendre enfin, aux confins encore flous, D’une si noble quête, que nous méritons bien, Au milieu de nos ruines, nos ratages, nos défaites, Comme un immense hommage, comme un solide lien, Le nom d’« HUMANITE » même encore imparfaite …
Quand j’étais adolescent, il y avait dans le jardin de mes grands-parents au bout la terre, dans le Finistère un magnifique cèdre bleu du Liban, c’était mon arbre préféré, ses larges branches m’abritaient souvent, je rêvais à l’ombre de ce géant à des pays lointains extraordinaires. Il poussait avec moi d’année en année invincible au centre, c’était ma chambre du milieu, il brillait dans la pelouse verte, mes yeux suivaient son tronc, je pensais qu’il allait vers le ciel. Les enfants ont trop d’imagination et nous peut-être pas assez. Les banquiers qui construisent des tours d’acier et de béton, disent que les arbres ne montent pas au ciel, alors pourquoi construire des tours ?
Souvent l’après-midi au mois d’août nous recevions jeanne une cousine de ma grand-mère, elle venait prendre le café avec « les crêpes et le gâteau Breton aussi elle avait.» Jeanne vivait au Liban, quand elle était là il y avait comme des parfums d’orient qui couraient le long des meubles, remplissaient la cuisine.
Elle nous parlait du soleil, de l’insouciance du Liban, de la vie du port de Beyrouth, des couleurs, des mélanges des communautés, des montagnes enneigées, une véritable Suisse d’orient aux confins du désert, j’ouvrais grands mes yeux et mes oreilles résonnaient des rythmes mystérieux, elle avait ramené une bouteille d’Arack Touma, de temps en temps mes grands-parents en prenaient un petit verre, j’avais droit à un sucre imbibé, un contact avec l’anis. Alors le cèdre bleu touchait le ciel !
En 1987 j’avais 40 ans, il était midi quand je reçu la lumière dans ma loge écossaise au nom de Kalédonia, un nom alors mystérieux pour moi, c’est là que j’ai bu mon premier lait de maçonnerie, j’ai retrouvé le cèdre du Liban de mon adolescence. J’ai découvert l’époque légendaire, l’épopée d’Hiram de Tyr venu de Phénicie à quelques encablures d’Acre et de Jérusalem, avec ses bateaux chargés du bois des cèdres, qui servirent à la construction du temple de Salomon.
Je redécouvrais mon adolescence passée, je revenais au bout de la terre, dans mon Finistère de légende. J’allais peut-être enfin voir l’espace au-dessus du cèdre.
Mais depuis le Liban ce pays du lait blanc, n’a cessé de se déchirer, l’insouciance a disparu, les cèdres n’ont pas atteint le ciel, les banquiers, les marchands d’armes, les trafics, le terrorisme, le luttes fratricides ont eu raison, le temple a été détruit, les cèdres brisés.
J’ai la nostalgie de mon Liban perdu, celui du Finistère de mon adolescence, des merveilleux récits de Jeanne.
Aujourd’hui le Liban est celui décrit par Diane Mazloum dans son livre l’âge d’or. Il y a toujours bien sûr les parfums, l’Arack, le houmous, mais aussi le penthrite aux pieds des cèdres, la pelouse est brûlée.
Mon Liban imaginaire est maintenant celui de l’architecte, celui que je reconstruis avec mes frères, c’est un temple de l’esprit, un temple où les cèdres montent au ciel.
JF.
Si vous voulez aller plus loin, plus haut.
Lire : L’âge d’or par Diane Mazloum aux Éditions Lattés.
Quelques-uns d'entre-vous ont été désabonnés " à l'insu de leur plein gré" ou les messages d'envois sont considérés comme des spams. Ne pas hésiter à vous réabonner dans la fenêtre Newsletter, en cas de problème me mettre un message dans les commentaires, je prendrais contact par mail, pour résoudre le problème
Le départ, le commencement se fait souvent dans le silence de la nuit, sous la lune, assis au nord, nous sommes arrivés chargés des bagages de nos certitudes accumulées dans notre vie profane, seuls quelques métaux ont été laissés à la porte du temple, mais notre esprit est encore bien encombré.
Ce n’est pas par hasard que nous avons frappé à la porte, nous avions faim et soif, sans doute à la recherche de l’ultime, ou plus modestement d’un supplément de vie, d’âme, soif d’une rencontre avec nous-mêmes. Il nous a fallu faire silence : « le silence est une tranquillité jamais un vide, il est une clarté, mais jamais une absence de couleurs, il est un rythme, il est fondement de toute pensée. »(Yehudin Menuhin- Artiste, chef d’orchestre, violoniste).
Quand le violon du musicien pleure, un vaste silence rempli notre esprit, il n’ y a plus de perceptible que notre âme.
Sur la colonne du nord nous avons mis notre esprit en vacances, pour ouvrir notre cœur, notre âme, notre intuition a remplacé nos sens, il s’est passé une transmigration alchimique en nous-mêmes.
Nous avons entrepris bien des voyages, l’ultime voyage de compagnon, c’est les mains libres, vides, pures que nous l’avons accompli. Dans le Deutéronome XV-13 où il s’agit de l’année Sabbatique à propos de l’esclave il est dit : « la septième année tu le renverras libre, et, le renvoyant libre, tu ne le renverras pas les mains vides. »
C’est ainsi qu’au-delà des apparences, le compagnon si ces mains sont vides des outils qui ont servi à sa construction, son cœur est rempli, et son bissac chargé de nourritures par ses frères, il peut partir affronter le monde, s’ouvrir à l’univers en suivant l’étoile flamboyante, il se libérera de son orgueil. Il profitera « de son temps libre »
Il a acquis les connaissances, le savoir il peut maintenant tout oublier, vider son esprit, il n’a plus « peur du vide. »
Il a nettoyé son esprit, il est prêt à recevoir, à accueillir l’essence des choses, le sacré, dans le secret de son cœur, il est prêt à ouvrir la porte aux autres. L’expérience du vide lui a permis de renoncer à toutes ses vanités inutiles, il ne mettra plus en avant que les messages de son cœur comme le plus humble de tous.
Compagnon il sait que son salut, à l’image de son signe la main sur le cœur, n’est pas dans l’accumulation des sciences, mais passe par l’expérience du vide, pour que son cœur puisse grossir plus que son esprit. Il a encore à se perfectionner non pas dans les sciences, mais dans l’amour fraternel qui n’a pas de limites.
Les vacances sont des moments propices, quand assis une nuit d’été sous la lune, ou au lever du soleil on peut contempler l’esprit libre en vacances les merveilles de la nature, l’on passe alors de l’horizontale à la verticale les yeux tournés vers ciel, l’on rejoint le centre du cercle où brille la lumière éternelle.
Est-ce à ce moment, la fin l’âge de raison et le début de l’âge du cœur, au moment de nos sept ans ou bien plus tard, quand la rose apparaîtra ?
JF.
Il y a déjà une biographie du gendarme Arnaud Beltrame, assassiné par un terroriste dans une supérette de Trèbes (Aude) le 23 mars. Christophe Carichon, historien-chercheur à l’Université de Brest, signe un livre qui retrace essentiellement sa carrière militaire mais il apporte aussi des révélations sur son parcours maçonnique et sur la polémique lancée par des catholiques.
C’est bien son beau-père, Maurice Fromager, frère GLDF, qui le premier lui parle de franc-maçonnerie: «Il la lui présente comme comme une société de réflexions et de recherches philosophiques.» Son parrain est un officier de gendarmerie et son initiation a lieu le 22 décembre 2008 au sein de la Loge Jérôme Bonapartede Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Il s’y investit réellement, avec assiduité: il obtient le grade de Maître Maçon le 31 avril 2012.
Membre de la Fraternelle de la Gendarmerie
Beltrame participe même aux réunions de la Fraternelle de la Gendarmerie Les Amis de Moncey présidée par leGénéral 4* Philippe Mazy, frère GLDF lui aussi. Il lui a rendu un vibrant hommage lors des Travaux Funèbres du 19 avril dans le Grand Temple Pierre Brossolette (ancienne chapelle d’un couvent).
Le frère Beltrame s’intéresse au symbolisme et aux origines de la franc-maçonnerie: Temple de Salomon, compagnons du Moyen Âge, chevalerie des croisades. Le 19 avril, un frère de sa loge avait lu sa dernière planche écrite en 2014, consacrée aux Templiers, un ordre de moines-soldats du XIIe au XIVe Siècle. Beltrame y analyse la filiation indirecte, symbolique et spirituelle, avec la franc-maçonnerie qui naît au XVIIIe Siècle.
La compatibilité franc-maçonnerie & engagement catholique
«Il ne voit aucune incompatibilité entre son appartenance à la maçonnerie et sa conversion au catholicisme qu’il ne cache d’ailleurs pas à ses frères maçons, écrit Carichon. En revanche, tenu par le secret, il n’évoque pas cette double affiliation aux hommes d’Eglise et à ses frères dans la foi catholique.»
Tout est dit. Ce sont bien les catholiques qui n’acceptent pas les francs-maçons parmi eux et pas le contraire. Quant à la polémique lancée par La Croix selon qui Beltrame aurait pris ses distances avec la Franc-Maçonnerie, il se confirme bien que c’est totalement bidon. Ses frères témoignent qu’il été assidu, dans les limites du possible en raison de son éloignement géographique, et qu’il a payé jusqu’au bout ses capiptations (cotisations). Quant au communiqué du Grand Maître Philippe Charuel, au lendemain de sa mort, le haut dignitaire m’avait dit qu’il l’avait fait en accord avec sa mère. Carrichon va plus loin: il affirme étonnamment que c’est sa mère et son frère Damien Beltrame qui ont demandé un communiqué à la GLDF.
«Arnaud BELTRAME, gendarme de France», Christophe Carichon, Editions du Rocher, 224 pages, 16,90€. Parution le 3 octobre 2018.
Hier soir nos mains se sont serrées, nos cœurs ont saigné, dans notre loge, nous étions loin de Rodez mais près de la famille de Pascal, qui a rejoint l’orient éternel, il laisse derrière son épouse et trois de leurs enfants, il avait 40 ans environ, il était au midi de sa vie, au moment où l’on donne pour les autres, mais Pascal lui donnait déjà depuis longtemps, c’était son habitude, son devoir.
Il donnait pour nous, pour nous tous, il servait la république ce lien qui nous unit, il était une partie de notre liberté, de notre fraternité, il était debout pour nous. Il a rejoint Arnaud dans la triste liste des victimes, sacrifiés pour que la paix et la justice règnent.
Pascal comme Arnaud et comme des milliers d’autres avait sans doute connu parfois la peur, mais aussi le courage de la surmonter, qui peut revendiquer de n’avoir pas connu ce sentiment dans notre société. Pascal se dévouait pour nous tous, pour que nous puissions marcher sur les trottoirs de nos villes, dans tous les espaces publics sans crainte, avec nos enfants et nos petits-enfants. J’ai bien dit tous, tous y compris vous Monsieur Yann Moix pour que vous puissiez en toute liberté venir déverser vos insultes, vos outrances, vos haines dérisoires, confortablement installer un micro à la main sur votre fauteuil, devant quelques admirateurs béats, inertes en recherche du sensationnel.
Pascal et Arnaud et ne triait pas, ils servaient aussi les pauvres, les illettrés, ceux qui ne sont rien, ils servaient une cause qui vous dépasse sans doute.
Aussi humblement avec les frères de ma loge, nous voulons témoigner notre respect à Pascal notre frère, ainsi que notre compassion à son épouse et ses trois enfants, nous gémissons, mais nous espérons, car nous sommes fiers d’avoir pu compter Pascal parmi les nôtres et nous savons que les ouvriers se relèvent et que le travail continue en suivant l’exemple de Pascal.
JF.
Recueillement
L'hommage des anciens collègues neversois à Pascal Filoé, mort poignardé à Rodez
Publié le 28/09/2018 à 18h36
Une minute de silence a été respectée en mémoire du Nivernais d'origine, mort jeudi à Rodez.
Un collègue estimé : les visages attristés lors de la cérémonie d'hommage organisée vendredu 28 septembre témoignent du choc ressenti après la mort de Pascal Filoé, poignardé en pleine rue à Rodez. Le Nivernais d'origine avait notamment été membre de la police municipale de Nevers.
Une petite centaine de personnes, dont nombre d’anciens collègues, se sont rassemblées devant le petit théâtre, à proximité immédiate du siège de la police municipale de Nevers, vendredi 28 septembre en début d'après-midi. Pour rendre un hommage simple et sincère au Nivernais Pascal Filoé, décédé jeudi matin à Rodez (Aveyron), après avoir été victime de trois coups de couteau.
n présence du préfet de la Nièvre, Joël Mathurin, le maire de Nevers, Denis Thuriot, a prononcé un court discours après « un assassinat particulièrement lâche en réaction à une décision administrative parfaitement justifiée. Je souhaite diriger nos pensées vers la famille de Pascal Filoé, notamment à son épouse et à ses trois enfants, en partageant ce que nous pouvons de douleur et de tristesse dans cette terrible épreuve. […] Enfant de Nevers né le 29 janvier 1973, il s’est engagé pour l’intérêt général et le service public avec passion. »
Titularisé à la ville de Nevers à l'été 2005 comme gardien de la police municipale, il avait ensuite été de l’équipe des premiers médiateurs de la cité ducale, avant de revenir à la police municipale puis de continuer son parcours jusqu’au poste de directeur général adjoint d’une collectivité, « démontrant ainsi un parcours exemplaire. Ce drame nous rappelle que le service public mérite respect, attention mais également protection », a conclu le maire de Nevers, avant la minute de silence.
C'était quelqu'un de très aimé par tout le monde. Il ne revenait pas souvent, mais avait gardé contact avec les gens d'ici, et se tenait au courant de ce qui se passait à Nevers.
Il avait travaillé à la police municipale de Nevers, avant de rejoindre l'association Nevers médiation. Par la suite, il était revenu à la police municipale comme responsable, à Nevers.
Passionné par la pêche, Pascal Filoé a choisi d'aller dans l'Aveyron pour suivre son envie du Sud. "C'était quelqu'un de très aimé par tout le monde. Il était gentil et drôle, un super papa, un super mari et un super collègue. Il ne revenait pas souvent, mais avait gardé contact avec les gens d'ici, et se tenait au courant de ce qui se passait à Nevers", affirme un ami et ancien collègue.
Cette conférence aura lieu dans le cadre d’un colloque organisé par Irène Mainguy, présidente de SFERE (Société Française de Recherche sur l’Ecossisme), et son équipe. Vous pouvez consulter le programme de cette manifestation, qui se déroulera de 14h à 18h, et éventuellement vous y inscrire (nombre de places limité) en cliquant sur http://sfereco.free.fr/
par Monsieur Jean-Claude Sitbon Auteur et conférencier maçonnique
Le séminaire est ouvert à tous . Celles et ceux, maçons et non-maçons, qui sont intéressés par le thème de l'Écossisme (l'ensemble des grades maçonniques pratiqués au 18e siècle avant la constitution des rites) et le fait maçonnique, qu'ils soient ou non membres de l'association. Nous suggérons aux intéressés de s'inscrire au plus vite car les expériences antérieures nous ont montré que les demandes excèdent assez vite la capacité des locaux. Notre nouvelle salle ne peut accueillir que 80 personnes
Pour s'inscrire, se reporter au bulletin d'inscription ci-joint, à adresser à :
COLLOQUE Actualité des Combats de Daniel Béresniak
2èmeEdition
8h30 - Accueil des participants – Animation : Jacques Carletto
9h - Présentation du colloque - par Didier Ozil
9h30 – La tradition a de l’avenir – par Michel Maffesoli
10h30 – Pause lectures
11h – Lutter contre l’ignorance, l’hypocrisie, les fanatismes – par Philippe Liénard
12h – Pause déjeuner
13h30 - La pensée libertaire - par Marie-Dominique Massoni
14h30 - Pensée rationnelle/irrationnelle – par Frédéric Vincent
15h30 – Pause lectures
16h - Ces hommes de la Franc-maçonnerie d’après-guerre – par Roger Dachez
17h – Débat de clôture
18h – Verre de l’amitié
réservation site internet :
http://www.colloque-daniel-beresniak.fr
LA LEGENDE D’HIRAM de Daniel Béresniak
Le récit du meurtre de l'architecte perpétré par trois compagnons est joué par les Francs-maçons lorsqu'ils deviennent des " Maîtres ". La Loge est un théâtre, et les Frères jouent des rôles pour expérimenter, échanger, s'éprouver. Chacun réactive le sens du récit grâce à l'action rituelle. Ce drame est celui des contradictions qui mettent en marche l'histoire, celle de chacun et celle de la société. Nul ne progresse dans la maîtrise de soi s'il ne se reconnaît pas comme victime et comme bourreau, et aussi comme auteur d'un projet contrarié par l'impatience. La légende d'Hiram renvoie à celle d'Horus, le fils d'Isis et d'Osiris assassiné par son frère désigné comme " l'enfant de la veuve ". Depuis les fraternités dionysiaques aux ghildes des bâtisseurs de cathédrales, le thème est intégré dans la formation et intervient pour réunir un savoir-faire à un savoir-être. Il convient d'examiner des sources, de comparer des versions, de suivre les développements de la légende pour éclairer le sens d'une demande, la nature d'une attente.
Archipel , la dernière fois que j’ai été confronté à ce mot, ce fût lors de la lecture de l’Archipel du Chiende Philippe Claudel. Cette fiction qui n’a bien sûr rien à voir avec la réalité ! Retrace la vie tranquille d’une communauté d’iliens, sans doute dans une île de méditerranée où viennent s’échouer malencontreusement deux migrants africains, cela bouleverse la vie de cette île et révèle les tréfonds de l’âme de ses habitants.
Un archipel aujourd’hui, fait penser à un ensemble d’îles paradisiaques, mer, sable et cocotiers, ce mot nous transporte en Polynésie ou aux Maldives. A l’origine ce mot vient du Grec Aigaion(Egée) et Pélagos- Pélagien (mer) et archi donne l’idée de mer principale, d’étendue de mer parsemée d’îles. Par une sorte de glissement sémantique, nous sommes donc passés d’une mer principale, au particulier, aux îles individuelles.
Nous avons construit des îles, des bouts de territoires isolés où nous nous sommes regroupés par affinités « raciales », sociales, nous nous sommes peu à peu atomisés, retranchés sur nos îles respectives en évitant de se laisser aborder par les autres. Nous sommes passés d’une communauté d’humains au communautarisme.
Il suffit de sortir de son « quartier » de franchir le périphérique pour les Parisiens, pour découvrir des mondes différents.
Nous sommes dans un mouvement totalement contraire à l’idéal maçonnique qui vise à réunir ce qui est épars, qui vise à la rencontre d’hommes totalement différents, c’est l’enfermement contre l’éveil, le compas complètement fermé, le renoncement à la fraternité humaine, le refus du chemin vers l’autre.
Nous sommes dans un raisonnement totalement binaire, le pavé mosaïque, est devenu tout blanc ou tout noir. Nous vivons un entre nous, un entre soi. Il est des endroits à deux rues de chez nous, où l’on ne va pas, où l’on ne va plus, nous avons construit nous-mêmes des zones de non droits parce que nous avons renoncé à notre fraternité.
Sur notre mer commune, nous avons construit des archipels d’indifférence.Pourtant nous savions construire des cathédrales ouvertes pour tous, assez grandes pour accueillir la population de villes entières. Nous ne construisons plus que des tours sécurisées ou des résidences pour séniors, à l’intérieur même de nos groupes, nous construisons des sous-groupes, nous fracturons sans cesse.
Sous les coups de boutoir de notre conscience, nous glosons quelquefois laissant échapper des mots, ce sont le vivre ensemble, la nécessaire intégration, la mixité sociale.Nous francs-maçons nous déclarons que notre institution rassemble sans distinction les femmes et les hommes, quelle que soit leur couleur de peau, leur classe sociale, leur opinion politique, pourvu qu’ils soient libres et de bonnes mœurs. Mais est-on libre, isolé sur une île, fut-elle dans un archipel ?
JF.
Note Editeur l’Archipel du Chien
« Le dimanche qui suivit, différents signes annoncèrent que quelque chose allait se produire. Ce fut déjà et cela dès l'aube une chaleur oppressante, sans brise aucune. L'air semblait s'être solidifié autour de l'île, dans une transparence compacte et gélatineuse qui déformait ça et là l'horizon quand il ne l'effaçait pas : l'île flottait au milieu de nulle part. Le Brau luisait de reflets de meringue. Les laves noires à nu en haut des vignes et des vergers frémissaient comme si soudain elles redevenaient liquides. Les maisons très vite se trouvèrent gorgées d'une haleine éreintante qui épuisa les corps comme les esprits. On ne pouvait y jouir d'aucune fraîcheur. Puis il y eut une odeur, presque imperceptible au début, à propos de laquelle on aurait pu se dire qu'on l'avait rêvée, ou qu'elle émanait des êtres, de leur peau, de leur bouche, de leurs vêtements ou de leurs intérieurs. Mais d'heure en heure l'odeur s'affirma. Elle s'installa d'une façon discrète, pour tout dire clandestine. »
Critique du livre : Bookycooky
Philippe Claudel dans son dernier livre nous revient avec un conte noir pour nous rappeler, remettre à la lumière du jour, une triste vérité, un sujet douloureux toujours actuel, depuis presque deux décennies. Un beau jour sur une île paisible de pêcheurs de l'Archipel du Chien, trois cadavres de jeunes noirs échouent sur la plage. « C'est une erreur », dira le Maire de l'île, qui les découvre, voilà pour l'attitude, qui vous donne aussi une idée de ce qui va suivre. Claudel, confronte divers morales de divers personnages très typés, le Maire, l'Instituteur, le Curé ( avec lequel, il est sans pitié), le Docteur, la Vieille....et le C.....,face à la tragédie et y insère une énigme, reprenant l'argument, "The big Brother is watching you", un caractère d'Orwell, qui malheureusement entre-temps est devenu réalité. Partant d'une tragédie humaine, il développe une farce tout aussi humaine, mais dommage, truffée de clichés et peu convaincante. Philippe Claudel est un auteur que j'aime énormément. Ce dernier livre est toujours bien dans la forme, mais le fond, en plus des clichés, m'a parue rafistolé et moralisateur; quand à sa morale de justice divine, elle est peut cohérente avec sa non « croyance ». Ce n'est que mon avis bien sûr. Je le préfère dans la vraie fiction ou dans ses passions et ses vécus. Après une dizaine de livres, c'est ma première petite déception. Mais je recommande quand même sa lecture car "in fine fine" c'est du Claudel et vous pourriez en avoir un tout autre ressenti.
"La plupart des hommes ne soupçonnent pas chez eux la part sombre que pourtant tous possèdent. Ce sont souvent les circonstances qui la révèlent, guerres, famines, catastrophes, révolutions, génocides. Alors quand ils la contemplent pour la première fois, dans le secret de leur conscience, ils en sont horrifiés et ils frissonnent."
L’ARCHIPEL DU GOULAG
Résumé :
Immense fresque du système concentrationnaire en U.R.S.S. de 1918 à 1956, " L'archipel du goulag " (ce dernier mot est le sigle de l'Administration générale des camps d'internement) fut terminé par Soljénitsyne en 1968. " le c¿ur serré, je me suis abstenu, des années durant, de publier ce livre alors qu'il était déjà prêt : le devoir envers les vivants pesait plus lourd que le devoir envers les morts. Mais à présent que, de toute façon, la sécurité d'Etat s'est emparée de ce livre, il ne me reste plus rien d'autre à faire que de le publier sans délai. " 227 anciens détenus ont aidé Soljénitsyne à édifier ce monument au déporté inconnu qu'est " L'archipel du goulag ". Les deux premières parties, qui composent ce premier volume, décrivent ce que l'auteur appelle " l'industrie pénitentiaire ", toutes les étapes par lesquelles passe le futur déporté : l'arrestation, l'instruction, la torture, la première cellule, les procès, les prisons, etc. - ainsi que le " mouvement perpétuel ", les effroyables conditions de transfert. (Les deux parties suivantes consacrées à la description du système et de la vie concentrationnaires feront l'objet du second volume à paraître prochainement.) " L'archipel du goulag " n'est pas un roman mais, comme l'intitule Soljénitsyne, un essai d'investigation littéraire. La cruauté parfois insoutenable des descriptions, l'extrême exigence de l'auteur vis-à-vis de lui-même et l'implacable rigueur du réquisitoire sont sans cesse tempérées par la compassion, l'humour, le souvenir tantôt attendri, tantôt indigné ; les chapitres autobiographiques alternent avec de vastes aperçus historiques ; des dizaines de destins tragiques revivent aux yeux du lecteur, depuis les plus humbles jusqu'à ceux des hauts dignitaires du pays. La généralisation et la personnalisation, poussée chacune à leur limite extrême, font de " L'archipel du goulag " un des plus grands livres jamais écrits vivant au monde, " notre contemporain capital ".
Critique Akhesa
Livre hautement intéressant d'un point de vue historique car l'auteur reprend la création et l'organisation des premiers goulags en Russie, puis il nous décrit les différents types de goulags ainsi que les types de population qui y sont enfermés. L'auteur nous y décrit les terribles conditions de vie et de travail. Tout comme d'autres ouvrages qui traitent des systèmes d'emprisonnement, de détention; surtout sous les régimes totalitaires, cet ouvrage est très dur à lire mais je crois sincèrement qu'il faut aller jusqu'au bout de l'innommable et de l'abaissement à cette cruauté qui n'est finalement qu'humaine
A LIRE CETTE SEMAINE DANS l’EXPRESS :
« Nous vivons dans une société d’Archipel » de Jérôme Fourquet directeur du département Opinion de l’Ifop.
« …pour les français la question des équilibres démographiques est désormais centrale et les taraude de manière plus ou moins aiguë : qui est majoritaire dans un endroit donné ? Qui est la majorité dans ma ville ? Mon quartier ? Mon immeuble ? Nous ne sommes plus chez nous. »
L'île Saint-Louis en ayant marre D'être à côté de la Cité Un jour a rompu ses amarres Elle avait soif de liberté Avec ses joies, avec ses peines Qui s'en allaient au fil de l'eau On la vit descendre la Seine Ell' se prenait pour un bateau. Quand on est une île On reste tranquille Au cur de la ville C'est ce que l'on dit, Mais un jour arrive On quitte la rive En douce on s'esquive Pour voir du pays.
De la Mer Noire à la Mer Rouge Des îles blanches, aux îles d'or Vers l'horizon où rien ne bouge Point n'a trouvé l'île au trésor, Mais tout au bout de son voyage Dans un endroit peu fréquenté On lui raconta le naufrage L'île au trésor s'était noyée. Quand on est une île On vogue tranquille
Trop loin de la ville Malgré c'que l'on dit, Mais un jour arrive Où l'âme en dérive, On songe à la rive Du bon vieux Paris
L'Ile Saint-Louis a de la peine Du pôle Sud au pôle Nord L'océan ne vaut pas la Seine Le large ne vaut pas le port Si l'on a trop de vague à l'âme Mourir un peu n'est pas partir Quand on est île à Notre-Dame
On prend le temps de réfléchir.
Quand on est une île On reste tranquille Au cur de la ville Moi je vous le dit, Pour les îles sages Point de grands voyages Les livres d'images Se font à Paris
Dans le prolongement de l'article de ce jour, un colloque sur la "CONSCIENCE"
VOIR LE LIEN CI-DESSOUS INFO DE Georges Laurent.
Après le succès en 2017 du colloque : "CONSCIENCE, la Nouvelle Frontière", VERTICAL PROJECT MÉDIA présente : LA CONSCIENCE SANS LIMITES : "UNE VOIE POUR EXPLORER L'UNIVERS"
La mémoire est magique, comme cette ardoise où l’on efface temporairement les mots du présent. Mais ils demeurent accrochés en nous comme une chaîne attachée à notre conscience. On les retient ces mots, ces images, on les accumule et l’on sait que l’on pourra y revenir. Qui a dit, que le passé c’était le passé, c’était fini, c’est peut-être vrai, dans un temps linéaire, mais la roue du temps tourne. Le passé, la mémoire est le socle sur lequel s’érige notre avenir, surtout quand il devient incertain, cela fait le succès de Radio Nostalgie, on garde en soi tant de choses, qu’il faut bien un jour, les ressortir, sous peine d’être trop encombré.
L’arbre qui pousse vers le ciel, à besoin de son tronc fait des cercles de ses années, pour se maintenir debout. Activer, réactiver notre mémoire, ce n’est pas refuser le présent ou fuir l’avenir, on est la somme des trois, pour être un.
Le passé coule comme l’eau d’un torrent, il paraît que l’eau même a une mémoire, que l’on peut retenir grâce à notre conscience.
Quand des souvenirs tristesse remontent à notre mémoire, en conscience pouvons-nous les oublier ? C’est oublier ce dont nous sommes faits, comment nous nous sommes construit. On perd cette mémoire quand nous sommes malades, ou quand l’on refuse notre passé trop douloureux, alors on boit pour oublier.
Notre univers personnel, grossit, croît, bouge, vit par notre mémoire, celle des autres, la mémoire cosmique que l’on reçoit par nos sens et notre intuition.
Prendre son temps, le sien, le garder un peu en soi, dans sa conscience, puis en faire don aux autres, comme un témoignage d’amour, faire un effort de mémoire pour consolider son présent, pour envisager et construire son avenir.
Philippe nous donne aujourd’hui dans son temps présent, un peu de sa mémoire, nous fait découvrir la maison de son âme, la maison de sa vie.
JF.
La Vieille Maison
Au détour du chemin, comme plantée au sommet d’une dune,
Au milieu d’un bosquet, ivoire jaillissant d’un socle émeraude,
Elle apparaît soudain au promeneur ravi ;
C’est une très vieille bâtisse ; tout en bois, défraîchie, vermoulue,
Et cependant resplendissante ; mémoire du temps jadis,
Et gardienne des lieux.
Tout semble à l’abandon alentour ; jardin envahit d’herbes
Et de plantes sauvages, véranda effondrée, toit crevé, vitres brisées, …
Le temps a fait son œuvre ; il a signé son forfait avec outrance
Tout n’est plus que désolation, mémoire déchiquetée, absence…
Pourtant la vie a du couler, paisible, en ces lieux.
On devine, sur la gauche, à quelques mètres d’une volée de quatre marches en pierre, une vieille balançoire dont il ne reste que trois montants métalliques, rongés par la rouille.
Comme il serait doux de remonter le temps, comme il serait tendre
De surprendre des rires d’enfants, ici, en ces lieux, presque au bout du monde, au milieu de nulle part ;
Comme il serait apaisant d’apprivoiser le temps, et de ranimer, même un instant, éphémère, un court instant de bonheur, la vie en ces lieux ;
J’aurais alors 7 ans ; courant après mon frère et ma sœur, riant, hurlant,
Sourd aux appels au calme lancés par ma mère par la fenêtre de ma chambre
A l’étage, juste au-dessus de la véranda ;
Que reste-t-il de tout cela ?
Quand la mémoire est infidèle et que l’on ose le grand voyage
Le largage des amarres de l’âge mûr, de la vie établie,
De la conscience tranquille,
Il y a des surprises,
Et il y a regrets ;
Surpris par des lambeaux de souvenirs, fugaces, fragiles,
Eclairs du temps jadis,
Etonnement devant l’apparente déchéance des lieux,
Devant les débris d’une jeunesse enfouie, perdue, chassée de la mémoire
Comme un obscène cauchemar ;
Regret de n’avoir pas suffisamment appris ; de n’avoir pu retenir l’essentiel
L’initiation à la vie,
Regret d’avoir bâclé le commencement, l’éveil ;
Une brise s’est levée doucement ; les tiges des herbes et des fleurs ploient sous les assauts du souffle de ma mémoire ;
Mes pieds crissent sur le verre répandu de quelque vitre brisée, et je frissonne soudain, privé de mon jardin, abandonné sur la rive d’un passé presque ignoré, douloureux…
Alors, brusquement je me retourne, et je cours.
Dévalant mon absente colline, presque résigné devant l’infirmité de ma mémoire ;
Le souffle court.
Je fuis ce lieux qui m’assène mon passé, qui ampute mon cœur et ma raison ;
Je cours sans me retourner, haletant, les yeux brillants, où les larmes à peine contenues, attendent pour jaillir que ma course éperdue cesse ;
J’atteins le sous-bois et m’effondre sur le sol boueux. Alors les larmes coulent, elles roulent au rythme de la bruyante plainte qui jailli de mes lèvres ; je me retourne, hissé sur les coudes, jambes écartées, secoué des spasmes de ma déchirure, et contemple l’antique demeure qui rougeoie au soleil couchant ; Elle est rubis ;
Ah je voudrais forger la grande chaîne du temps, et l’arrimer à ma mémoire,
Insignifiant maillon,
Je voudrais y accrocher aussi mes rêves exhaussés,
Mes filles,
Et puis,
Depuis plus de trente ans,
Mon épouse,
Ma complice,
Avec laquelle je façonne la belle, l’unique, la merveilleuse histoire de ma vie.
Le franc-maçon part à la conquête de la Lumière, de la Vérité, ses sens et au-delà son intuition, le mène vers son âme. Il va atteindre à force de travail sur lui-même des moments extatiques au contact des merveilles de la nature. Des moments où s’assemble son homme extérieur et intérieur pour ne faire qu’un. Il des lieux propices à cette alchimie, des cités mystérieuses, qui sont des ponts pour le relier au sacré, de ces cités montent, des sons qui résonnent en nous, des parfums odorants, des couleurs fortes. Notre cœur s’ouvre alors à ces extases esthétiques et cosmiques, Pont-Aven fait partie de ces lieux de sublimation de l’esprit. La nature nous prête sa beauté, pour ces instants magiques, en écrasant sous nos pas les premières feuilles ocrées par l’automne, en écoutant le chant de l’Aven qui dévale des montagnes noires et passe sous le pont de pierre ou en contemplant le bois d’amour.
Les peintres de tous les pays ont posé leur chevalet dans ce pays de la Cornouaille Bretonne, ils lui ont donné son caractère universel, un lieu où l’esprit construit, à la recherche de l’harmonie. Paul Sérusier a écrit :
« Les signes qui traduisent l’amour et la beauté sont les éléments constitutifs de l’œuvre d’art.
La beauté est l’amour que nous vouons à un objet, abstraction faite de toute idée d’utilisation à notre profit, amour inspiré par un aspect qui satisfait en même temps nos organes visuels et notre intelligence, parce qu’il réalise l’arrangement que nous souhaitons pour notre plus grand bonheur : l’harmonie. »
« Sans quelque trace de ce langage universel, il n’existe pas d’œuvre d’art. »
L’art devient une quête du beau, du sublime, c’est dans le silence que l’apprenti reçoit les premiers rayons de l’art sublime, de l’art royal. Il redécouvre sa capacité à s’émerveiller, développe son énergie intérieure en voyant le soleil feu qui s’élève, alors tout devient pour lui miracle, mystère, vraie vie. Cette vie qui s’élargit vers la spiritualité, il devient enfant de la Lumière.
« Nombreux sont ceux qui étudient la façon de prolonger la vie quand il faudrait plutôt l’élargir. » (Luciano de Crescenzo)
JF.
Le Talisman de Paul Sérusier
À la fin du XIXème siècle, un courant de mysticisme traverse le monde donnant naissance à une créativité spirituelle dans l’art. La Bretagne devient une terre d’inspiration inépuisable. Fasciné par la spiritualité Paul Gaugin mène cette quête. Maurice Denis renouvelle quant à lui la vision du sacré en l’ancrant dans le quotidien. Enfin Paul Sérusier aborde cette quête spirituelle par une recherche constante du nombre d’or dans ses œuvres. (Musée de Pont-Aven)
Tétraèdre de Paul Sérusier
Paul Sérusier découvre un art hiératique fondé sur une étude approfondie des mathématiques sacrées, « les Saintes mesures » qui entrent en résonance avec ses recherches symbolistes et son intérêt pour la cosmogonie se matérialise par des formes géométriques se détachant sur des fonds abstraits. (Musée de Pont-Aven)
Musée de Pont-Aven du 30/06/18 au 06/01/19 Expo temporaire : Le Talisman de Paul Sérusier une prophétie de la couleur. (en collaboration avec le Musée du Quai d’Orsay)