De quoi sont faites vos pensées ?
Ôter le voile des mots croisés sur les chemins de l'esprit permet de découvrir le véritable motif sous-jacent de nos pensées. Le mot est-il le moteur de la conscience ? Ne pense- t-on qu'au travers des mots ?
Et vous de quoi sont faites vos pensées ?
Il faut se rendre à l'évidence, la plupart de nos pensées s'appuient sur des mots, elles en sont mêmes structurées au point d'imaginer que les mots peuvent être le carcan de nos pensées. Beaucoup de personnes si vous leur demandez comment elles pensent, vous répondrons spontanément : avec des mots. Sans ces signifiants, sans ces concepts, nos pensées ne semblent pas pouvoir exister.
Parfois, plus rarement, nos pensées prennent une forme différente de celle des mots : elles sont des images, évoquant un paysage ou un sourire ; pour les plus artistes d'entre-nous elles se transforment en notes de musique ou en couleurs de peinture...
Mais convenons que les formes de pensée intérieure qui n'empruntent pas la voie des mots, restent rares, hormis dans les rêves... Mais qui peut déclarer maîtriser pleinement ses rêves ?
Pourtant c'est une forme de pensée différente que la spiritualité nous invite à faire naitre en nous. Et cela par le simple fait que les mots ordinaires échouent à exprimer l'inexprimable, l'invisible, le mystérieux que nous ressentons.
Un vaste domaine de la pensée et de l'action s'ouvre pour ceux qui pensent sans mot !
Leurs pensées deviennent alors musique, couleurs, lumière, symboles, idées pures, qu'aucun mot ne saurait contenir. Ces penseurs qui pensent sans mot, ceux qui apprennent à penser sans lire ni écrire, utilisent un langage qui se rapproche de celui des oiseaux (des voient haut).
Penser sans mot est difficile. Au début on balbutie, on ne peut qu'épeler ses pensées dans cette nouvelle langue. Mais à force de travailler, de faire silence pour faire taire son ego et révéler le Verbe intérieur, l'esprit s'ouvre, brise sa cage de mots, et tel un phœnix renaissant de ses cendres, l'esprit se relève dans un espace nouveau.
Penser au-delà des mots, des images, des sons permet d'expérimenter bien au-dessus de nos soucis matériels une forme de pensée plus haute, plus intense, moins brouillée par le voile de nos concepts mentaux. Cette forme de pensées pures est d'essence spirituelle.
Ces hautes formes pensées ont toujours été recherchées par les grands initiés. Les bouddhistes prônent le détachement des formes mentales, d'autres les atteignent dans l'extase de la prière, dans les danses des derviches ou les balancements rituels. Les chamanes, les médiums, les mystiques s’élèvent, chacun à leur manière, vers ces pensées subtiles qui dépassent les sens et les mots.
Toutes ces pratiques ont en commun de nous libérer du langage ordinaire en éloignant nos pensées des mots réducteurs et les libérer de toute entrave.
On le constate, la pratique des hautes formes de pensées requière un état modifié de conscience, dans cette état les pensées ne sont plus enchaînés aux formes rigides des mots.
Les grands initiés pensent directement en essence de pensée, sans avoir besoin du support signifiant du mot. Ils accèdent directement à des pensées plus hautes, qui permettent de rendre conscientes des formes de pensées de plus en plus globales. Ils captent. Ils saisissent des vérités globales, qui englobent et éclairent, sans jamais réduire. Ainsi un vaste domaine de pensées s'ouvre pour celles et ceux qui arrivent à s'exercer et à s'élever de plus en plus haut.
Mais sans mot, sans signifiant, il est difficile d'en partager et de transmettre ! Tout devient mystérieux pour le profane qui n'est pas exercé à cette forme de pensée, pour celui qui n’a pas encore franchi le seuil.
Heureusement pour nous qui ne sommes pas de grands initiés, il existe des méthodes dont l'une d'entre-elles consiste à remplacer les mots par des symboles. Cette substitution constitue une clé, lançant un pont entre l'exprimable et l'inexprimable, véritable sésame pour ouvrir la porte et accéder à des formes élevées de pensées.
Alors lisons entre les lignes, écoutons entre les mots et de pensons avec des symboles pour franchir le seuil du Temple de la pensée spirituelle qui s'ouvre à celles et ceux qui viennent frapper à la porte basse. Dans ce lieu, le profane parle, le disciple écoute, l’initié contemple l'architecture de l'Esprit.
Philippe DUBACH
Philippe
Philippe, vosgien d'origine, est rescapé du système scolaire par une orthophoniste qui va le conduire de l'ébénisterie à un diplôme d'ingénieur en robotique malgré une dyslexie qui l'éloignera des plaisirs de la lecture.
Curieux de tout, plus que technologue, il se réalise dans plusieurs métiers : professeur d'informatique, pilote de sous-marins télé-opérés, ingénieur bureau d'étude, chef de projet pour l'aménagement des autoroutes, commercial de bureau d'étude, expert auprès des assurances, aujourd'hui business développeur dans la première SSII française et 2nd au niveau mondial où il se consacre notamment à l'IA.
Co-créateur d'une association d'aide humanitaire, Philippe réalise dès ses 18 ans plusieurs voyages en Afrique noire, en parallèles de ses études, pour construire des écoles et des dispensaires au cœur de la brousse du Burkina Faso, reprenant la formule du Docteur Albert Schweitzer : « Aider les peuples à s'aider eux-même ».
Initié au REAA voici un peu plus de 11 ans dans la Respectable Loge symbolique L'Amitié Latine de la Grande Loge de France à l'Orient de Marseille, il est élevé à la maîtrise en 2017. Aujourd’hui, à bientôt 59 ans, il progresse dans les autres grades du Rite.
Animé d'une recherche spirituelle dont l’origine est antérieure à sa naissance maçonnique, Philippe découvre dans le Rite Écossais Ancien Et Accepté une formidable méthode autant fraternelle que symbolique pour structurer sa quête qu'il avait débuté seul. C'est donc entouré, stimulé, et accompagné qu'il s'autorise à partager ses réflexions, invitant Soeurs et Frères à en faire de même pour témoigner et transmettre leurs pensées que d'autres sauront peut-être mieux comprendre et poursuivre.
Ses sources d'inspirations du moment sont des femmes et des hommes qui bravent les dogmes pour élargir le champ des possibles :
Philippe Guillemant, ingénieur physicien qui propose une théorie sur la conscience qui relie science physique et spiritualité. Un cherchant dont l'inspiration scientifique l'oblige à considérer comme possible tout ce qui n'a pas été démontré comme impossible.
Nathalie Cabrol, astrobiologiste qui se questionne sur l'origine de la vie dans l'univers, élargissant la vision terrestre de l'être humain en osant interroger la vie comme un phénomène universel.
Jean-Pierre Petit, ingénieur physicien, aussi passionnant que passionné par la science sous toutes ses formes. Une bombe d'énergie et de sourire, auteur d'une théorie nommée Janus qui permettrait d'expliquer 80% de masse manquante de notre univers.
Corinne Sombrun, écrivaine spécialiste de la transe chamanique, qui ose aborder sous l'angle méthodologique de la science les expériences de la conscience qu'elle expérimente elle-même, aidée des instruments scientifiques actuels.
Etienne Klein, philosophe des sciences qui possède le talent de rendre lumineux les concepts les plus récents de la physique.