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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN-PART-VI- : ÉPILOGUE COMMENCEMENT

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN -PART- VI- : Épilogue ou commencement

 

« (…) la fin et le but étaient, pour Plotin, d’être uni au Dieu suprême et de s’approcher de lui. »

                                                           Vie de Plotin par Porphyre 9, 18 et 8, 19

La philosophie de Plotin est peut-être l’épilogue du Miracle Grec, c’est peut-être aussi le commencement d’une philosophie associant la terre et le ciel, Plotin est au sommet du triangle pythagoricien il influencera bien plus tard Baruch Spinoza. Son concept trinitaire Un, Intellect, Âme propose une philosophie pratique tendant à l’amélioration de l’homme tendant vers l’Un Bien en faisant son unité, en s’harmonisant, en se mettant en état de contempler l’Un. Une construction après avoir fait le vide en soi. Processus de descentes et de montées, par émanations et processions.

Une pensée pour une manière de vivre, une conversion, un nouveau regard, sur soi-même et sur le monde, un ascétisme vertueux.

Morceau choisi dans l’Abstinence de Porphyre I, 27,1 pour celui qui a réfléchi aux questions : « Qui suis-je ? D’où suis-je venu ? Où faut-il aller ? Et qui s’est fixé dans sa nourriture et dans les autres domaines, des principes différents de ceux qui régissent les autres genres de vie. » Pour ceux qui ont choisis le monde de l’esprit par préférence à celui de la matière.

 

L’enseignement est qu’il faut vivre dans l’esprit en fonction de notre plus haute partie c’est-à-dire notre intellect. Une activité qui fait appel à notre raison et au-delà pour approcher l’Un Bien sublime.

 

La philosophie de Plotin est donc bien une activité, une pratique et pas seulement une théorie. S’il n’y avait que la théorie la philosophie ne serait pas une manière de vivre, de bien vivre mais simplement une accumulation de savoirs appris, une quantité excluant la qualité, une illusion de progression.

 

L’essentiel est la transformation, la métamorphose de soi : « Changer notre vie actuelle en nous purifiant à la fois par des discours et des actions. »

Avec Plotin et Porphyre on est sur la voie qui conduit d’un moi inférieur, à la prise de conscience d’un moi véritable qui transcende. C’est vivre la philosophie, je pourrais dire c’est vivre sa Maçonnerie, il faudrait inscrire à l’entrée des temples maçonniques nul n’entre ici s’il n’est géomètre les Sœurs et les Frères sont aussi des enfants de Pytthagore. Se détacher des illusions des apparences, des passions qui dominent, des trop fortes sensations. Passer de l’équerre au compas. Prendre conscience de ses faiblesses et regarder la partie haute de son âme, aller jusqu’à la pointe, orienter son esprit vers le meilleur, le bien, le juste, le bon.

 

Cette concentration sur son soi, n’empêche pas de tourner son regard vers l’autre, les autres, vers la face de l’autre comme le dit Emmanuel Levinas le philosophe de l’altérité de l’éthique de l’altérité, qui nous signifie notre responsabilité vis à vis de la face de l’autre, nous sommes les gardiens de nos frères, tout en respectant leur visage c’est-à-dire leurs différences.

On retrouve ainsi dans les pensées de Plotin et de Levinas (selon moi) l’initiation individuelle c’est-à-dire la transformation de son soi, s’efforcer de sculpter sa meilleure image, pour l’insérer dans le monde. Élévation spirituelle individuelle indissociable de la fraternité ouverte universelle. Le singulier et sa multiplicité mènent au rapprochement avec l’Un universel, à la contemplation de l’Un image de l’harmonie.

 

Les deux alliances l’une avec les hommes et l’autre avec l’Un figurent dans le corpus des rituels initiatiques maçonniques.

 

« Et lorsque l’âme à la chance de le rencontrer (l’Un, l’unité, l’harmonie, le divin) lorsqu’il vient à elle mieux encore lorsqu’il apparaît présent lorsqu’elle se détourne de toute autre présence s’étant préparée elle-même pour être la plus belle possible et qu’elle est parvenue ainsi à la ressemblance avec lui (car cette préparation cette mise à l’ordre sont bien connues de ceux qui la pratiquent.) »

 

Le désir d’union avec l’Un, la réalisation de cette unité demande un travail sur nous-mêmes, une mise à l’ordre, une mise en ordre de ce que nous sommes. Mettez-vous à l’ordre mes sœurs et mes frères, et que vos regards se tournent vers la Lumière (l’Un).

On se met à l’ordre avec son corps et son esprit en travaillant en Force, Sagesse et Beauté et seulement alors la joie de contempler l’Un peut apparaître dans nos cœurs. Nous pouvons revenir alors contempler à nouveau humblement notre face dans le miroir et voir un visage modifié transformé, apaisé.

 

Ce que nous propose Plotin en fait est une rencontre amoureuse avec nous et l’Un. Notre âme élevée dans l’amour de nous-mêmes et des autres devient ce quelle contemple.

Cette atmosphère particulière se ressent quelquefois dans l’harmonie, l’indéfinissable égrégore qui règne dans une loge maçonnique qui règne souvent l’espace fragile d’un instant ou les Sœurs et les Frères ne forment plus qu’un corps, qu’une seule âme tournée vers la Lumière, ce point de fusion avec l’Un n’est possible à mon sens que grâce à la force du Grand Architecte, un architecte qui n’écrase pas, qui ne surplombe pas mais qui est en nous bienveillant, veillant à ce que nous pratiquions le bien en toutes circonstances, c’est à-dire l’amour de soi et de l’humanité.

 

Pierre Hadot écrit à propos de Plotin : « Ici le discours philosophique ne sert plus qu’à montrer sans l’exprimer ce qui le dépasse c’est-à-dire une expérience dans laquelle tout discours s’anéantit, dans laquelle aussi il n’y a plus de conscience du soi individuel, mais seulement le sentiment de joie et de présence. »

 

Une expérience qui remonte au banquet de Platon, à la cène du mont des oliviers peut-être, au partage du pain de compagnon, à une autre cérémonie de la cène connue de ceux qui ont le bonheur de la pratiquer. On retrouve cette expérience dans les mystères d’Éleusis et chez Philon d’Alexandrie. Plus simplement dans tous les travaux maçonniques quand au-delà de l’érudition intellectuelle des conférenciers, l’émotion et l’amour règne dans leurs cœurs et déborde de leurs mots. La philosophie de Plotin, n’est pas une doctrine, un système froid, mais une pratique qui produit du feu vivant. La tension de l’âme nous porte vers l’Un, le cœur de l’homme atteint symboliquement le sommet d’un obélisque dont la pointe se rapproche du ciel que ce soit à Karnak ou Jérusalem. Toute similitude avec le cœur du Maître parfait est possible.

La voie ascensionnelle plotinienne n’est pas une voie mystique, mais bien rationnelle, encore un point commun avec la Franc-Maçonnerie qui n’est pas une religion, elle ne fait pas des Sœurs et des Frères des anachorètes nul besoin du désert pour se rapprocher des autres. C’est le soin, le souci de son soi, la culture de son soi, pour le rendre meilleur ici et maintenant sans l’espoir d’un salut dans un autre monde, c’est sans attendre de récompense que l’on donne le meilleur de soi.

Chez Plotin comme chez les Sœurs et les Frères le but est le perfectionnement moral pour atteindre le centre, l’union avec l’Un. Travailler c’est retrancher, tailler, sculpter, polir sans fin.

 

« On est devenu soi-même Intellect quand retranchant de soi les autres choses, on regarde l’Intellect par cet Intellect on se regarde soi-même par soi-même. »

                                    Ennéades VI, 5, 23,12,20.

 

Il y a comme une forme d’intensité qui monte peu à peu avec la pratique. C’est pourquoi la Franc-Maçonnerie détonne dans le monde moderne avec son éloge de la lenteur, ses temps de silence et de méditations et ses temps de fraternité. Le temps long dans une société submergée par l’immédiateté et le règne des apparences est incongru dans notre individualisme matériel. Comment le profane peut-il imaginé nous tenues fermées, couvertes régulières ? Elles le font parfois sourire, ce commencement de l’expression de la joie est peut-être un premier pas ? Il faudra du temps long pour espérer être un petit peu plus vertueux. Quand une augmentation de salaire est proposée en Maçonnerie on s’inquiète de savoir, si l’initié a été assidu, s’il a fait son temps ?

 

On ne sculpte pas le monument de sa vie en quelques heures, ou quelques jours il faut des années de pratique avec le ciseau et le maillet en main on parle d’éternels apprentis ! La vertu ne peut pas être qu’un vain mot, le savoir est insuffisant. Il faut Savoir, Connaître et Agir.

 

La Connaissance est expérience de l’Amour, Yves Morant décrit magnifiquement cet amour.

« L’Amour est l’émotion la plus profonde, la plus durable et la plus transformable qui soit chez l’homme, c’est notre aspiration intuitive vers le beau, vers le bien. C’est-à-dire finalement l’Un. »

 

Plotin finalement nous incite à descendre en nous pour recueillir la faible lumière éternelle qui brille en nous, puis à remonter avec ce flambeau en toute humilité, jusqu’à plus haut, plus beau de son soi au-delà même porter son regard vers l’Un puis fusionner avec l’Un ne serait-ce que quelques instants, des instants d’éternité. Cela commence par un dialogue avec soi-même dans la caverne puis à l’aube quand le coq chante en tournant son regard vers la lumière de l’Orient.

 

« Après une nuit de dialogue avec soi-même l’oppression infinie de ton cœur s’envolera. »

                                            Yu Dafu Fleurs d’Osmanthe tardives.

 

Plotin c’est donc la recherche de la Lumière, une pensée active, une activité de l’esprit pour ce qui est en bas soit semblable à ce qui est en haut. Faire de son âme ordinaire, une belle Âme. Avec Plotin on sculpte son Âme, avant de conclure je voudrais faire un clin d’œil avec l’œil du cœur à Inès Ferreira cette rayonnante sculptrice portugaise, passeuse de richesses spirituelles qui exerce son art dans la Vallée des Saints à Carnoët en Centre Bretagne, elle a dit ce que pourrait dire un apprenti maçon en reposant son maillet et son ciseau : « quand la poussière retombe, l’œuvre est là, le monolithe inutile, dans une personnalité qui nous renvoient au plus profond de nos interrogations. »

 

                                            Jean-François Guerry.    

COMMUNIQUÉ


Samedi 5 mars

Académie Maçonnique de Lyon





Franc-Maçonnerie :

Apport des philosophies

et religions


 
 
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,


Nous avons le plaisir de te transmettre les informations de l'Académie Maçonnique de Lyon qui organise le samedi 5 mars au Temple de la Croix Rousse, 19 rue Dumont d'Urville 69004 Lyon, une journée dont tu trouveras ci-dessous l'ensemble des détails.

Je me permets de rappeler que l'accès est gratuit pour les adhérents 2022 de l'Académie de Provence.


Tu trouveras en cliquant ici le bulletin d'inscription à renvoyer à l'Académie de Lyon.





 

Je profite de l'occasion pour te rappeler que les inscriptions pour les VIIes Rencontres de l'Académie de Provence se dérouleront le samedi 30 avril au Château Saint-Antoine à Marseille sur le thème
 
«Alchimie et Hermétisme»
 
Les conférenciers seront:
 

Françoise BONARDEL
Agrégée de Philosophie, Docteur d'État ès Lettres et Sciences
Professeur de philosophie des religions à la Sorbonne
de 1990 à 2010


«Un trépied fondateur :
Hermétisme, Gnose et Alchimie» 


André UGHETTO
Ancien professeur agrégé de lettres modernes, poète,
réalisateur

Projection de son court métrage (55') réalisé en 1984 et échanges


Mutus Liber, Tableaux pour Nicolas Flamel

 
 Jean-François BLONDEL 
Historien, spécialiste du Compagnonnage, auteur

«Alchimie des Cathédrales»

 
 Alain MUCCHIELLI
Médecin spécialiste Santé publique, Docteur d'État ès Sciences (Chimie-Biologie), auteur


«Parcours maçonnique, parcours alchimique»
 

 
L'adhésion annuelle de 35 € permet l'accès gratuit à l'ensemble de nos manifestations ainsi que les vidéos enregistrées des conférences.

 Les  frais de participation sont de 20 € (hors restauration) pour les non-adhérents de l'Académie Maçonnique.

Le repas (entrée, plat, fromage, dessert, café et boissons) sera servi en salle humide et le montant du triangle est de 18 €.



Merci de t'inscrire en cliquant ICI...

 
N'hésite pas à diffuser cette invitation à tous
les Frères et Sœurs Maîtres de ton entourage.

 
Salutations très fraternelles,
Alain Boccard
Président



PS: Les ouvrages coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence 
sont toujours disponibles en cliquant ICI:


Maintenant disponible
Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?

Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?

Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram


À paraître fin février :
Marc Halévy, Construire Dieu et le monde. 
 
 
 
 
 
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN-PART-VI- : ÉPILOGUE COMMENCEMENT

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Publié le par Jean-François Guerry
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN -PART- V- 7 ans et plus...

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN – PART – V – 7 ans et plus…

 

 

Vous avez eu trois ans, puis cinq ans et sept ans l’âge de raison en passant de l’horizontale à la verticale. Vous avez subitement quatre-vingts ans ? Quel bond en avant, vous aborder maintenant les hautes sphères de la spiritualité, comme un monde nouveau où l’esprit règne sur la matière. Aurions-nous pu entendre ces mots sur les bords du Nil dans l’Égypte ancienne, au point du jour quand la grande lumière du soleil commence à paraître ? Est-ce le moment de l’éveil spirituel ou plutôt celui de son essor ?

On imagine Pharaon confiant les clés du temple à ses fidèles prêtres, à quelques scribes ou quelques initiés aux grands mystères. Ces clés d’ivoire, prémices des clés d’Or, décidemment la chair avait quitté les os, il ne restait que la substantifique moelle.

Bien avant Carl G Jung, les hommes étaient prêts pour le voyage dans les profondeurs de leur conscience, voie vers la sagesse humaine. Il leur restait encore onze marches supplémentaires pour espérer voir, prendre vue aurait dit Aristote sur l’Un, que de perfectionnements encore à accomplir.

Plotin l’initié alexandrin va-t-il lui aussi rompre les os à la recherche de la moelle mystérieuse. Prêt à faire le chemin du moi au soi, du soi au nous, puis contempler l’Un Bien universel. Augmenter sa conscience de degré en degré pour la rendre plus lumineuse afin qu’elle puisse voir le réel, faire grandir son être intérieur, lever le voile pour contempler l’Un.

Jusqu’à présent tout était assez simple, apprendre à lire et à écrire, quitter la pâleur de la Lune pour suivre l’étoile flamboyante et se diriger vers la Lumière du soleil atteindre l’âge de raison.

 

Pourquoi dès lors neuf maîtres partent à la recherche de l’architecte, pourquoi pas trois ou cinq voir sept ?

 

Fiction ou pas : Pourquoi Plotin (ou Porphyre) a t’il appelé son traité les Ennéades ? Hypothèse : Plotin a été initié aux mystères d’Isis, il a aussi eu connaissance de la mythologie égyptienne, dans laquelle il y a un groupe de neuf forces de la nature qui sont à l’origine de l’univers : le démiurge Atoum, l’humidité, l’eau Tefmout, l’air Shou, la terre Geb, le ciel Nout, Osiris, Isis, Seth et Nephtys complètent cette Ennéade de neuf émanations divines égyptiennes.

 

Je laisse à votre réflexion, les analogies entre les épreuves initiatiques maçonniques, la comparaison entre les mystères d’Isis et la légende de l’architecte Hiram, Osiris la recherche de son corps, la chair qui quitte les os. Plotin quand il dit que son âme quitte son corps un instant pour contempler l’Un.

Dès sa première cérémonie initiatique le jeune Franc-maçon est confronté à la symbolique des nombres. Ces nombres sont associés graduellement aux forces spirituelles, à partir du quatrième degré la porte s’ouvre vers les hautes sphères de la spiritualité rien ne peut s’opposer à l’ouverture du compas de l’esprit qui a été posé sur l’équerre. Il y a donc des réponses dans les nombres que Pythagore considérait comme divins, Plotin poursuit cette quête. Pour ceux qui veulent aller plus loin, modestement je vous conseille le paragraphe de mon livre « Exercices Spirituels de la philosophie Antique, et Franc-Maçonnerie. » pages de 207 à 210, vous y trouverez plusieurs occurrences entre le nombre neuf des Ennéades et le R E A A, Plotin n’a pas démenti ses références à Pythagore qui serait décédé à 81 ans, (8+1) la durée de vie de l’homme parfait a dit Dante.

Le M.S. au R E A A a 3 fois 27 ans soit 81 ans. Pourquoi Plotin a t’il choisit le titre d’Ennéade pour son traité ? Bien sûr comparaison n’est pas raison, mais quand même ? Nous remarquons aussi que 99 l’ultime degré d’un rite égyptien (9+9= 18) (8+1=9) qui porte la titulature de Grand Hiérophante. Ce prêtre qui présidait aux mystères d’Éleusis, certains pensent que Plotin était aussi initié à ces mystères.

 

La philosophie de Plotin est parfois complexe, mais surtout très originale, elle n’est pas une mystique religieuse, elle traite du monde invisible mais accessible à la raison humaine. L’intellect permet l’élévation de l’âme, la recherche de l’Un et sa contemplation est pour lui active elle se déroule ici et maintenant. Il recherche l’harmonie avec la lumière de l’Un, jusqu’à une alliance avec cette lumière, retrouver son unité.

 

Notes : Ennéade : rassemblement de 9 personnes ou 9 choses.

           Ennéagramme : Étoile à 9 branches dans le soufisme symbole d’une voie de perfectionnement de soi. Itinéraire du perfectionnement de soi, de la libération de la vie intérieure.

         C’est Atoum chez les Égyptiens qui surplombe les 9 Ennéades.

         Rituel Égyptien : Dresse-toi sur cette terre qui émergea comme Atoum, le jet qui fût projeté au dehors comme Khapper : prend sa forme sur cette terre, surgis bien haut, au-dessus d’eux afin que ton père puisse le voir, afin que Râ puisse te voir et reconnaître.

                                                     Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE : Plotin comment conclure ?

Rendez-vous Jeudi prochain entre temps j’ai à me perfectionner !

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN -PART- V- 7 ans et plus...

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Samedi 30 avril 2022


VIIes Rencontres

Académie Maçonnique Provence





Alchimie et Hermétisme


 
 
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,


Initialement programmées pour le samedi 5 février les VIIes rencontres de l'Académie Maçonnique ont été reportées au samedi 30 avril...

Nous poursuivons notre chemin à la recherche des racines profondes de la Franc-maçonnerie et les Rencontres du mois davril  seront consacrées à l'Alchimie et à l'Hermétisme avec un plateau d'invités de très haut niveau.


 
VIIes Rencontres
de l'Académie Maçonnique Provence


Château Saint-Antoine
9 heures 30 - 17 heures


Les conférenciers seront:
 

Françoise BONARDEL
Agrégée de Philosophie, Docteur d'État ès Lettres et Sciences
Professeur de philosophie des religions à la Sorbonne
de 1990 à 2010


"Un trépied fondateur :
Hermétisme, Gnose et Alchimie" 




André UGHETTO
Ancien professeur agrégé de lettres modernes, poète,
réalisateur

Projection de son court métrage (55') réalisé en 1984 et échanges


Mutus Liber, Tableaux pour Nicolas Flamel


 
 Jean-François BLONDEL 
Historien, spécialiste du Compagnonnage, auteur


"Alchimie des Cathédrales"


 
 Alain MUCCHIELLI
Médecin spécialiste Santé publique, Docteur d'État ès Sciences (Chimie-Biologie)
auteur


"Parcours maçonnique, parcours alchimique"
 

Les conférenciers sont tous auteurs de nombreux ouvrages qu'ils dédicaceront avant la reprise des travaux l'après-midi. Nous vous les présenterons au cours des prochaines semaines.

Ce début d'année est aussi pour nous l'occasion de vous proposer d'adhérer ou de renouveler votre adhésion à l'Académie Maçonnique Provence.
Pour un montant annuel de 35 €, vous bénéficierez de la gratuité de toutes nos manifestations (hors frais de restauration), incluant l'envoi des travaux des conférenciers ainsi que l'enregistrement intégral des conférences dans les semaines qui suivent les rencontres.
Votre adhésion à l'Académie Maçonnique Provence vous permet de bénéficier également de la gratuité des manifestations organisées par les Académies de Paris, Lille, Lyon et Toulouse, en attendant de prochaines ouvertures.
Au-delà de ces avantages bien réels, votre adhésion est pour nous la plus grande marque de confiance nous permettant de poursuivre notre action.

 

Ces rencontres sont ouvertes aux Frères et Sœurs Maîtres de toutes les obédiences  et les frais de participation sont de 20 € (hors restauration) pour les non-adhérents de l'Académie Maçonnique.

Pourquoi des frais de participation ? 
Pour nous aider à couvrir les frais de location du Temple, les frais d'hébergement et de restauration des conférenciers, les frais du technicien vidéo, les assurances, les frais administratifs, etc.
Merci de votre compréhension
.

Le repas (entrée, plat, fromage, dessert, café et boissons) sera servi en salle humide et le montant du triangle est de 18 €.



Merci de t'inscrire en cliquant ICI...

 
N'hésite pas à diffuser cette invitation à tous
les Frères et Sœurs Maîtres de ton entourage.

 
Salutations très fraternelles,
Alain Boccard
Président



PS: Les ouvrages coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence 
sont toujours disponibles en cliquant ICI:


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Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?

Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?

Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram
 
 
 
 
 

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La mort sur la route

La mort sur la route

VERTIGES.

 

 

Quand on est au bord du trou sans fond.

Quand la plongée est promesse d’une remontée.

Quand on fait l’expérience des ténèbres.

 

Quand les larmes viennent sans besoin d’appels.

Quand on renonce à toutes ses certitudes.

Quand on est prêt à rendre les armes invincibles.

 

Quand on renonce à ses prétentions pour rien, pour n’importe quoi, pour tout.

Quand l’amer est permanent, la vie sans saveur sans sauveur, les sourires aux abonnés absents.

Quand les jeux de mots, ne sont que des jeux de rôles.

 

Quand le corps s’affaisse se pétrifie.

Quand l’hiver est sans fin.

Quand la vie est une grenade dégoupillée qui roule.

 

Quand une main, des mains s’ouvrent.

Quand une voix, trouve son écho.

Quand un inconnu sourit et remet une pièce dans la machine.

 

Quand la justice n’est plus humiliée par l’injustice.

Quand l’amour de la vie revient plus fort que la certitude de la mort.

Quand le soleil finit par éclairer la pâleur de la lune.

 

Quand la mer meure comme une dernière vague sur la plage.

Quand l’écume même s’enfuit dans le sable.

Quand soudain venue de l’horizon une vague revient.

 

Quand l’écume lumineuse courre à nouveau sur la crête de la vie.

Quand dans les tunnels obscurs repoussent les herbes folles.

Quand bien même au milieu de la nuit la bête a surgi.

 

Rien ne peut tuer l’espérance.

 

                                            Jean-François Guerry.

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Publié le par Jean-François Guerry
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN PART-V- La recherche de la perfection, la recherche de la Lumière.

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN – PART – V –

 

La recherche de la perfection, la recherche la Lumière.

 

                                    « Reviens en toi-même et regarde. »

                                                                                           Plotin.

 

La philosophie antique est une succession d’écoles de pensée, chaque école à son corpus pédagogique et parfois son manuel. Dans l’école de Pythagore à Crotone les apprentis lisent en silence Les Vers d’Or, Socrate dans les rues d’Athènes dialogue et Platon dans son Académie écrit, Épicure dans son jardin  écrit ses lettres dont celle à Ménécée , Épictète parle, Arien de Nicomédie rédige son Manuel, Marc Aurèle sur ses champs de bataille le lit et rédige ses Pensées pour lui-même, Sénèque mettra les meilleures de ses pensées dans ses lettres à son ami Lucilius, Aristote dans son Lycée enseignera La philosophie première, sa Métaphysique, il rédigera ses Éthiques à Eudème et Nicomaque, Plotin vivra sa philosophie sans l’écrire, c’est Porphyre qui rédigera ses Ennéades.

Les Francs-maçons ont leurs textes fondateurs, leurs Old charges et leurs manuscrits, leurs Rites initiatiques et leurs Rituels.

 

Les Ennéades de Plotin sont en quelque sorte un manuel de perfectionnement de l’Âme. De « Cette âme qui contemple l’être » disait Platon. Le Franc-maçon recherche la Vérité et la Parole Perdue, la vérité existe toujours dans notre âme, elle est immortelle. Quand on ne sait pas, c’est qu’en réalité on ne se rappelle pas. Il faut faire appelle à notre mémoire, cette force qui est en nous. (C’est pourquoi le premier mot sacré est la Colonne B, c’est le Masson Word lire les ouvrages de Charles- Bernard Jameux sur les origines de la Franc-Maçonnerie spéculative).

L’apprenti va se mettre en recherche, s’efforcer, de se souvenir « car la force est en lui ».

Il nous faut apprendre à chercher, la pierre cachée, l’Or fin spirituel, le subtil, l’éternel. « L’âme humaine ne peut être entièrement détruite avec le corps, il reste quelque chose d’elle qui est éternel. » (B. Spinoza- Éthique de la puissance de l’entendement ou de la liberté de l’homme.)

Descartes voyait aussi une distinction entre âme et corps mais il pensait à une unité âme et corps. Aristote y décelait une forme ou une raison : « L’âme c’est ce qui fait que nous sentons, réfléchissons au sens premier elle est une sorte de raison ou de forme, et non une matière ou un sujet…elle la forme et la matière et le composé des deux. » (Aristote De anima Traducteur R. Bodéus Flammarion ré-éd 2018)

Et si le but de l’initiation était de se mettre en accord profond et durable avec soi, d’atteindre cette harmonie, cette paix de l’âme, de faire que l’âme et le corps ne s’opposent pas. Platon veut nous convaincre de faire cet accord : « Mieux vaudrait me trouver en désaccord ou en opposition avec tout le monde que de l’être avec moi-même étant un et me contredire. » N’est-ce pas là, la vraie liberté.

« Il faut en effet que l’homme arrive à saisir ce qu’on appelle forme intelligible en allant d’une pluralité de sensation vers l’Unité. » (Platon- Phèdre-Trad L. Brisson Flammarion -2006).

 

Plotin s’il avait écrit, aurait pu écrire (fiction) il faut se fondre dans l’Un, y dissoudre son individualisme comme un élan sacrificiel. Peu d’homme atteignent ce but, cet état de perfection, cet effacement de soi qui permet la contemplation de l’Un.

L’Un est comparable au Bien équivalent pour Platon comme Plotin et pour le Franc-maçon sincère, fraterniser avec le Bien c’est rendre gloire au principe de toutes choses, qui est antérieur à tous les êtres, tous les êtres dérivent de l’Un Bien. Ce principe peut être nommé Grand Architecte. Puisque les êtres émanent et procèdent de l’Un.

Le réel offert à nos yeux se décline en des niveaux successifs décroissant s’éloignant de l’unité. Jusqu’au niveau le plus bas qui est celui de la matière, le niveau le plus lointain du souverain Un, de l’Intellect et de l’Âme. Le travail de perfectionnement consiste à une remontée vers l’Un Lumière. L’Âme est dans l’intelligible et contemple le sensible qu’elle organise progressivement et oriente la remontée dans l’Un. C’est à exercice perpétuel de perfectionnement auquel elle se livre. Il n’y a pas de désespérance parce que l’Un à fait sa demeure en nous, il faut le chercher, au cœur de la pierre brute, puis le polir sans cesse, le sculpter, rejoindre sa beauté, puisque nous sommes des parties de l’Un.

Plotin propose avec ses Ennéades un manuel pour faire croître l’Un qui est en nous et l’élever de manière qu’il puisse peut-être un jour, un moment contempler la totalité de la Beauté de l’Un. Aristote et Platon voient avec l’œil de l’Âme, le Franc-maçon avec l’œil du cœur.

 

Ce sont des exhortations au retour dans notre vraie patrie là règne la Grande Lumière. Pourquoi selon dès sa première cérémonie initiatique (au R E A A), le postulant à la Lumière et aux Mystères, devient acteur de son initiation en voyant son visage, sa face dans le miroir ?

 

« Comme si quelqu’un, voyant son propre reflet, mais ignorant d’où il provient veut le poursuivre Narcisse ignore que ce reflet est son reflet, il ignore l’origine de ce reflet. » (Plotin Ennéades V, 8,2,34)

 

C’est donc au combat cette ignorance de ce qu’il est vraiment que le jeune apprenti Franc-maçon est invité, ce combat jalonnera sa vie initiatique de degré en degré par une suite de mort et de régénération : « meurs et deviens ».

Plotin constate à force d’exercices spirituels : « La beauté ne nous émeut que quand elle est devenue intérieure à nous en passant par les yeux ; or, à travers nos yeux seul passe la forme. » (Ennéades V8,2, 25-26)

 

Cette initiation, ce mouvement, cette construction de l’homme intérieur pierre après pierre est aussi l’initiation maçonnique. Nos yeux ne voient que la forme, les apparences, ils doivent aller au-delà vers la Lumière, celle de l’homme intérieur réalisable par l’initiation à force de construire, je me construis moi-même.

« …si tu es devenu tout entier une lumière sans limite (…) si tu te vois devenu cela alors regarde en tendant ton regard. Car seul un tel œil peut contempler l’immense beauté. » (Ennéades I 6, 9)

 

Cette démarche, cette marche vers l’homme intérieur est transversale à toutes les traditions dans leur partie invisible ésotérique. Un célèbre hadîth de l’Islam le confirme « J’étais un trésor caché qui aimait à être connu. »

L’alchimie présente dans le Rite Écossais Ancien et Accepté ne nous dis pas autre chose : « Cherche en toi la pierre cachée. » Comment ? Mes Sœurs, mes Frères que vos regards se tournent vers la Lumière !

 

Comment encore, enfin ! Pour recevoir la Lumière il faut se placer sous la Lune mère, ouvrir en silence son cœur, et tourner son regard vers le Soleil feu lumière qui régénère.

« Jamais un œil ne verrait le soleil sans être devenu semblable au soleil, ni une âme ne verrait le beau sans être belle. Que tout être devienne donc d’abord divin et beau s’il veut contempler Dieu et le Beau. » (Ennéades)

On discerne ici l’influence de la terre alchimique du Nil, des Mystères Isiaques sur la pensée de Plotin. On ne peut s’empêcher de penser à la découverte de l’homme intérieur, et ce qui était dit à Isis lors de la découverte des membres d’Osiris : « Nous l’avons trouvé, réjouissons-nous ! » L’homme intérieur, vertical, « plus radieux que jamais… » tourne son regard vers le Delta lumineux où réside l’œil central, le troisième œil spirituel celui du Maître.

Cet œil ne tardera pas à descendre vers le Maître Secret, le Maître intérieur, est-ce par hasard que cet œil est au centre du tablier du M\S, celui qui se glorifie, le Lévite fidèle s’approche pour contempler le Beau derrière le voile des apparences. Celui qui parvient à contempler le Beau quitte l’Orient pour monter au sanctuaire et un jour pourra dire : « j’ai ce bonheur », de pouvoir contempler l’absolue Beauté. Plotin dit : « J’aime la contemplation et ce qui en moi contemple, engendre en même temps l’objet de sa contemplation. » Alors la joie est dans mon cœur, pas seulement dans mon cœur, mais dans tous les cœurs.

                                                     Jean-François Guerry.

     Notes :    

 

« Les néoplatoniciens veulent encore plus, ils ne se contentent plus de chercher à unifier leur multiplicité intérieure, ils veulent coïncider avec l’Un absolu et originel. En introduisant cette unification mystique avec l’un, la conscience individuelle doit disparaitre. Ils donnent par là même aussi une autre dimension aux « Exercices Spirituels » pratiqués pour obtenir un retour à l’unité et une fusion dans l’Un. 

 

Dans cette longue chaîne d’or l’on trouvera des maillons comme le toscan Marsile Ficin traducteur des Ennéades, Pic de la Mirandole et Giordano Bruno, qui lui-même influença la pensée de Spinoza.

Giordano Bruno a une place particulière dans cette chaîne. Le poète, écrivain historien de la Franc-Maçonnerie Charles-Bernard Jameux a formulé une thèse sur les origines de la Franc-Maçonnerie spéculative, thèse dans laquelle apparaît Giordano Bruno, comme le possible initiateur du Masson Word. (JF GUERRY Exercices spirituels de la Philosophie antique et Franc-maçonnerie. Éditions Ubik Académie de Provence – septembre 2021)

 

À SUIVRE… Ennéades le nombre neuf.

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN PART-V- La recherche de la perfection, la recherche de la Lumière.

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Publié le par Jean-François Guerry
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN - IV- L'initié alexandrin aux yeux de Lyncée

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN – PART- IV-

 

L’initié alexandrin aux yeux de Lyncée.

 

         « Le sage s’habitue à voir les choses dans la perspective de l’éternité. »

                                                                       Plotin.

 

 

Comme nous l’avons vu Plotin n’a rien écrit, nous savons également qu’il balbutiait avait du mal à s’exprimer. Par quel mystère avec tels handicaps a t’il néanmoins légué plus que des fragments et des traces de sa pensée ? De cette pensée qui résonne encore dans de nombreux ouvrages, dans les cours de philosophie et qui passe comme une ombre parfois entre les colonnes des loges maçonniques.

Un homme qui ne fût pas un grand rhéteur a pourtant été admiré par ses contemporains, sans doute parce qu’il fût exemplaire dans sa vie, à cause de son humilité, de la simplicité de son regard, de la vérité et de la lumière de cette pensée originale.

 

À propos de la « simplicité de son regard » Jean Trouillard dans la Revue des Études Grecques -1964- Page 638-639, sur la simplicité de Plotin et les traductions de ses textes (rédigés par Porphyre) deux versions sur le divin :

« Je ramène ce qu’il y a de divin en moi, à ce qu’il y a de divin dans le tout. » ou « Efforcez-vous de ramener de ramener le divin qui est en vous au divin qui est dans le tout. »

En liant cette injonction à celle de l’oracle de Delphes : « Connais-toi, toi-même… ». Ces deux injonctions cumulées constituent une ouverture pour la construction de l’homme intérieur, en recherche d’universel et d’absolu.

Ce n’est pas non plus par hasard que Pierre Hadot déjà cité comme philosophe et historien spécialiste de l’antiquité a publié : « Plotin ou la simplicité du regard » aux Éditions Plon dans la Collection la Recherche de l’Absolu.

Comme l’on ne connaît la pensée de Plotin qu’à travers la publication des Ennéades par son élève Porphyre. On peut en déduire que le plus intéressant le concernant est sa manière de vivre. Pour lui la philosophie à été plus Praxis que Theoria. J’ose dire que les Ennéades ayant théorisées sa pensée elles peuvent être comparés à un Rituel initiatique, du type Rituel maçonnique, incitant à vivre la philosophie et à vivre la maçonnerie, un guide pour la pratique et le développement de l’être intérieur.

Jean Trouillard reconnaît à Pierre Hadot le mérite d’avoir eu l’originalité de ne pas voir à travers l’œuvre de Plotin, un itinéraire classique de bien des philosophies qui partant de l’axiome de l’absence de Dieu vont à sa recherche en construisant des voies pour comprendre. Il ne s’agit pas d’aller, à la recherche de l’Un. Mais partant du constat que l’Un est présent en nous sous la forme d’une faible flamme vacillante, chercher à comprendre comment nous avons pu nous éloigner de lui et de sa plénitude. La présence de l’Un en nous, n’est donc pas le problème il est. Le problème est comment renforcer cette présence, comment lui donner Force et Vigueur, comment régénérer cette Unité perdue.

 

La philosophie de Plotin, c’est le mouvement vers l’Un, c’est une initiation vers l’Un, une élévation spirituelle. On peut faire un rapprochement avec l’initiation aux Mystères de la Franc-maçonnerie. Pierre Hadot écrit : « Il reste que le premier mouvement vers la vertu est déjà un don divin, une illumination, une expérience de l’Union. » Plotin ou la simplicité du regard Pierre Hadot- Page 95.

 

Ainsi le profane frappe à la porte de la Loge à la recherche de la Lumière, il a déjà en lui la sensation d’être habité par un mystère dont il cherche la source.

Quand l’apprenti maçon travaille sa pierre brute qui n’est rien d’autre que lui-même, que cherche-t-il ? Il cherche ce qu’il possède déjà en lui, mais dont même s’il en pressent la présence il n’en connaît pas l’importance, c’est son Or spirituel imagé par l’acronyme V I T R I O L.

 

C’est pourquoi la première demande faite à l’initié c’est de fuir le vice et pratiquer la vertu, cette demande après tout, au-delà de tout, sera la demande faite tout au long de sa vie maçonnique. La vertu ayant un effet cathartique, c’est-à-dire purificateur pour libérer l’Un enfoui dans le cœur de l’initié, libérer la Lumière de l’Un. En pratiquant la vertu, en fréquentant les hommes libres, vertueux et de bonnes mœurs, il se libérera peu à peu des écorces et bientôt il verra son âme et son cœur battre d’amour.

La pratique de la vertu prend appui sur la possession de l’âme, sur sa présence en nous. Baruch Spinoza dans son Éthique suit le même raisonnement : « Ce n’est pas parce-que nous sommes vertueux que nous méritons la béatitude, mais parce-que nous possédons déjà la béatitude que nous pouvons pratiquer la vertu. »

Spinoza encore qui fût influencé par Plotin : « Cela signifie alors en ce qui concerne Dieu que, si je ne parviens pas à le comprendre, c’est à partir de moi que je vais chercher à comprendre comment il agit. »

 

« La dernière raison à l’origine de ce préjugé vient du fait que les hommes imaginent qu’une source extérieure (Dieu) leur aurait donné ces moyens. » Les outils sont présents en nous, la vertu est l’outil primordial.

 

Cela me fait penser au parrainage maçonnique, chez certains profanes sont décelés des potentialités pour une pratique de la vertu, ils ont le cœur qui bat, le supplément d’âme.

Le Bien et le mal sont présents en nous, certains font pencher le fléau vers le Bien. Mais il reste que le Bien est un don originel, qu’il se renforcera ou non par degrés successifs à force de pratique : à l’image du forgeron Tubalcaïn dans sa forge. Le Bien embryonnaire demande à être nourrit. Sur le chemin initiatique au cours de rencontres, nous recevrons un viatique comme le compagnon lors de sa cérémonie du départ dans le monde hors de sa Loge mère.

Plotin comme les maîtres maçons font leur devoir en donnant à boire à ceux qui ont soif, et à manger à ceux qui ont faim, Connaissance et Spiritualité sont menus des travaux maçonniques.

La contemplation de l’Un chez Plotin n’est pas une passivité, elle au contraire action remontée vers l’Un des ténèbres vers la Lumière. Comme le maçon qui ne cesse de travailler, rectifiant, polissant sans cesse sa pierre, son cœur, son âme. Il tourne son regard, se convertit, pratique l’Exercice Spirituel du regarder au-delà du voir. C’est une ascèse purificatrice, comme le dit Plotin : « Reviens à toi-même, regarde… enlève tout ce qui est superflu, redresse tout ce qui est tortueux, nettoyant tout ce qui est sombre, rends-le brillant, et ne cesse de sculpter ta propre statue (…) jusqu’à ce que tu voies la Sagesse debout sur son socle sacré. »

 

                                            Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE …. Ennéades.

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN - IV- L'initié alexandrin aux yeux de Lyncée
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN - IV- L'initié alexandrin aux yeux de Lyncée
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Publié le par Jean-François Guerry
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN PART- III-    Émanation, Procession, Extase.

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN PART- III-

 

Émanation, Procession, Extase.

 

                          

« Chaque âme est et devient ce qu’elle contemple. »

                                               (Ennéades IV, 3, 8)

L’on peut se demander si Plotin n’est pas le mystique d’une religion platonicienne, cela vient sans doute de l’influence qu’il a eu sur les théologies chrétienne et musulmane, qui viendront puiser dans sa théorie pourtant rationnelle de l’être et son rapport avec l’Un.

Après avoir énoncé les trois catégories de l’Un, l’on découvre la hiérarchie du monde, le régime entier de l’Être, du pur en deçà jusqu’à l’absolu de l’au-delà. Ces trois niveaux d’unité sont les trois hypostases de Plotin (du grec hypostasis, ce qui est en-dessous, réalité aussi selon Aristote ce qui conforte la rationalité de la pensée de Plotin)

 

  1. L’Un absolu ineffable.
  2. L’Intellect qui émane de l’Un.
  3. L’Âme du monde et l’Âme humaine dont la « vocation » est de descendre dans les corps.

« L’on peut comparer l’Un à la Lumière, l’être qui suit l’Un, l’Intellect au Soleil et le troisième l’Âme à l’astre de la Lune qui reçoit sa lumière du Soleil. » Plotin- Ennéades Traité 24-V, 6.

 

Que voyez-vous dans votre Loge ? La Lune, le Soleil et le Delta Lumineux au-dessus du Maître de la Loge.

La structure ternaire de Plotin, passe du deux, à l’un revient à l’unité grâce à la Force, la puissance de l’Un fait penser à la Franc-maçonnerie, la Force étant le Masson Word le premier mot de Maçon. Je cite encore Plotin :

 

« Il faut que l’Âme se détachant des objets extérieurs rentre en elle-même et examine sa propre nature, par là elle voit qu’ayant une étroite affinité avec les choses divines, elle peut, et elle doit chercher à les connaître. »

 

Selon Plotin l’Âme doit s’affranchir de ses liens avec le corps. Elle peut alors réfléchir à l’Âme universelle, la grande Âme qui communique, la forme, le mouvement, la vie de toutes choses. Cette Âme est Une et indivisible.

 

« L’Âme elle-même…procède d’un principe supérieur dont elle tient sa puissance intellectuelle, ce principe est l’intelligence divine, parfaite, immuable, éternelle qui renferme toutes les idées, et est ainsi l’archétype du monde sensible : car la nature de l’intelligence est de penser, et en pensant elle-même, elle pense toutes les essences intelligibles parce qu’elles ne font avec elle qu’une seule et même chose. »

 

Plotin voit dans l’intelligence que le sujet pensant et l’objet pensé sont identiques. Mais il reste là encore une dualité. L’Âme doit donc remonter de cause en cause et ne s’arrêtera que quand elle rencontrera un principe simple. Elle atteindra ce principe en regardant son être intérieur. Elle s’élèvera ainsi de l’intelligence à l’Un absolu. On peut oser une comparaison avec l’intelligence du cœur dont parlent souvent entre eux les Francs-maçons, qui dépasse l’intellect et est une émanation des Âmes pures, des belles Âmes.

 

Plotin atteint l’Un absolu principe suprême, père de l’intelligence. Cette intelligence devient puissante grâce à la Force de l’Un. Il en conclut :

« Il y a donc trois hypostases divines qui sont dans leur ordre de perfection l’Un, l’Intelligence, l’Âme ; de toute éternité l’Un engendre l’Intelligence et l’Intelligence engendre l’Âme parce que aucune puissante parfaite ne saurait rester stérile. »

 

De plus, selon Plotin les trois principes n’existent pas seulement dans l’univers mais ils constituent en nous l’homme intérieur. Nous jouissons en quelque sorte de ce système, nous jouissons de la présence de l’Un en nous d’où nait notre intelligence et les qualités de notre Âme. Aussi, il nous faut pour en jouir nous renfermer aux influences extérieures, nous concentrer sur notre homme intérieur, je dirais notre Maitre intérieur qui est notre Maitre Secret que nous pouvons faire vivre en tournant notre regard vers le haut, en nous élevant spirituellement ; en passant de l’horizontale à la verticale mouvement ascendant, maitrise du Maître Maçon qui a trois et plus. Capable aussi de faire exploser son être intérieur à l’extérieur de la Loge sinon à quoi lui servirait la construction de son être intérieur pour affronter le monde et donner dans un élan d’amour la lumière qu’il a reçue.

 

Je vois dans cette pensée de Plotin un dynamisme incessant une volonté de perfectionnement sans fin. On constate que l’Un engendre l’intellect, qui engendre à son tour l’Âme, qui engendre le cosmos, c’est une animation constante du monde en partant d’un point culminant où l’Un ruisselle, dans l’Intellect comblé qui ruisselle à son tour dans l’Âme qui débordant d’amour dans le monde génère son harmonie. L’amour de l’Un Bien in fine, se transforme en amour du monde en amour de l’autre. Cette construction intérieure apporte la joie dans tous les cœurs.

 

Plotin voyait en nous une immensité d’auto créateurs de bien, sa pensée est éternelle « procession ». Initiation, mouvement scalaire ascendant diraient les Francs-maçons, le mot procession étant employé par les philosophes.

 

Lucien Jerphagnon écrit à ce propos : « …cette éternelle procession, correspond inversement à un universel retour. Le cosmos en entier est travaillé de l’intérieur par un irrépressible désir d’unité, par un besoin incoercible de coïncider avec sa source et de proche en proche avec l’Un au-delà de tout. »

 

Ce constat interroge sur notre propension en Loge symbolique à tourner notre regard vers le centre de la Loge, vers le fil à plomb. Notre regard fait mouvement entre la terre et la voûte étoilée et inversement, c’est notre désir de faire coïncider ce qui est en bas avec ce qui est en haut.

 

Plotin l’Alexandrin initié aux mystères isiaques a forcément contemplé les pyramides. Cette procession plotinienne se concrétise aussi dans la symbolique des échelles mystérieuses de Jacob et Jean Climaque, dans les escaliers tournants des tableaux de Loge ou les ascensions spiralées, autant de processus d’ascensions spirituelles.

 

Jerphagnon poursuit : « Les êtres matériels aspirent à faire coïncider l’âme du monde pour s’unifier d’avantage l’âme du monde désire ne plus faire qu’un avec l’intellect dont elle se voit procéder, et l’intellect lui-même n’est qu’amour de l’Un absolu qui le pose et à partir duquel il se pose. Tels sont donc les deux mouvements dont palpite le monde : émanation et conversion, éternel aller et retour. »

 

Je rajouterais vu sous le prisme de la pratique maçonnique ainsi palpite  le cœur des Sœurs et des Frères dans leur recherche d’Unité et d’Harmonie en eux et dans le monde, ils expriment leur volonté de recherche de l’Un Bien.

L’on comprend dès lors la fascination, je dirais naturelle de certaines Sœurs et de certains Frères pour la pensée plotinienne, leur conscience de la réalité de l’Un au-delà de l’intellect. On ne dira jamais assez l’émotion en Loge, mise à nue par les plus grands intellectuels lors de leurs travaux en Loge, on entend et voit les balbutiements d’apprentis maçons, qui sont des professeurs d’université, des chefs d’entreprises, des politiques, des grands médecins, des intellectuels en général qui déclarent : ne savoir ni lire ni écrire qu’a peine épeler en toute sincérité, sans rire !

Plotin lui-même paraît-il était un piètre orateur il balbutiait coïncidence !

 

Bien sûr l’homme n’est pas qu’une âme, il est aussi un corps, que cette âme anime, un corps sensible dans lequel cette âme se répand et est assaillie sans cesse au risque de disparaître, de se dégrader. Elle doit se mettre de temps à autre « à couvert » pour se recueillir en silence, se purifier des attaques extérieures, elle doit fermer les fenêtres pour se protéger des lumières extérieures artificielles. On remarque que les fenêtres de la Loge sont occultées, que les Sœurs et les Frères travaillent à couvert. Que les tenues, sont les leviers de leurs resourcements périodiques, la sève spirituelle qui se déverse dans leurs cœurs.

 

L’homme intérieur se délivre peu à peu des scories, des lourdeurs de la chair. L’âme purifiée, se rapproche de l’âme du monde dont elle participe. Cet effort cet élan vers l’âme du monde influence notre l’intellect. Elle est dans l’abstraction qui est la porte de la pure connaissance. Elle est, je dirais débarrassée vidée, des encombrants de ses certitudes, de ses préjugés. Dans un état de vacuité nécessaire pour recevoir le vrai le réel et contempler la beauté de l’Un. Cette Beauté qui est la colonnette ultime de la Loge, l’âme est ciselée en Force, Sagesse et Beauté.

 

Selon Plotin on ne peut pas parvenir à cet état, à cette capacité de contempler la Beauté de l’Un Bien, sans effort, sans la Force (qui je le rappelle encore est le premier mot de maçon). Est-ce l’ultime étape, l’ultime ascension où il y a fusion entre l’âme et l’intellect, cet au-delà de tout, cette joie de l’émanation, qui atteint l’Unité pure, la simplification ultime. L’âme ne peut cependant s’installer dans cet état en permanence, elle peut au mieux y faire de courts séjours. Ce sont les moments extatiques. Peut-on parler d’éclairs de lumière, de moments d’extases où le Maître est plus radieux que jamais, moments où le Maître Secret, le Maître intérieur se glorifie, où le Chevalier de l’esprit déclare j’ai ce bonheur ?

 

Cet état est-il celui où l’homme atteint les hautes sphères de la spiritualité, le moment où les Sœurs et les Frères ouvrent sans pudeur leur cœur, le moment ou vibre la chaîne d’union fraternelle quand elle accueille en son sein les Sœurs et les Frères passés à l’Orient éternel.

 

Porphyre relate que Plotin connu seulement cinq fois en cinq ans ce moment d’extase, et que lui n’en fût atteint qu’une seule fois.

 

Émanations, processions, extases ces mystères nous ont été rapportées dans les Ennéades par Porphyre. Les Ennéades peuvent t’elles constituer un corpus pédagogique pour le travail maçonnique, complétant les dialogues de Socrate et Platon, les éthiques à Eudème et Nicomaque d’Aristote, les lettres à Lucilius de Sénèque, ou la citadelle intérieure construite par Marc Aurèle… ? On t’elles inspirées les rédacteurs des premiers rituels maçonniques ?

 

« La beauté ne nous émeut que quand elle est devenue intérieure à nous, en passant par les yeux ; or, à travers nos yeux, seul passe la forme. » (Ennéades V,8,2, 25-26).

 

 

                                   Valence Espagne le 6 février 2022.

 

                                            Jean-François Guerry.

À SUIVRE…

 


Samedi 30 avril 2022


VIIes Rencontres

Académie Maçonnique Provence





Alchimie et Hermétisme


 
 
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,


Initialement programmées pour le samedi 5 février les VIIes rencontres de l'Académie Maçonnique ont été reportées au samedi 30 avril...

Nous poursuivons notre chemin à la recherche des racines profondes de la Franc-maçonnerie et les Rencontres du mois davril  seront consacrées à l'Alchimie et à l'Hermétisme avec un plateau d'invités de très haut niveau.


 
VIIes Rencontres
de l'Académie Maçonnique Provence


Château Saint-Antoine
9 heures 30 - 17 heures


Les conférenciers seront:
 

Françoise BONARDEL
Agrégée de Philosophie, Docteur d'État ès Lettres et Sciences
Professeur de philosophie des religions à la Sorbonne
de 1990 à 2010


"Un trépied fondateur :
Hermétisme, Gnose et Alchimie" 




André UGHETTO
Ancien professeur agrégé de lettres modernes, poète,
réalisateur

Projection de son court métrage (55') réalisé en 1984 et échanges


Mutus Liber, Tableaux pour Nicolas Flamel


 
 Jean-François BLONDEL 
Historien, spécialiste du Compagnonnage, auteur


"Alchimie des Cathédrales"


 
 Alain MUCCHIELLI
Médecin spécialiste Santé publique, Docteur d'État ès Sciences (Chimie-Biologie)
auteur


"Parcours maçonnique, parcours alchimique"
 

Les conférenciers sont tous auteurs de nombreux ouvrages qu'ils dédicaceront avant la reprise des travaux l'après-midi. Nous vous les présenterons au cours des prochaines semaines.

Ce début d'année est aussi pour nous l'occasion de vous proposer d'adhérer ou de renouveler votre adhésion à l'Académie Maçonnique Provence.
Pour un montant annuel de 35 €, vous bénéficierez de la gratuité de toutes nos manifestations (hors frais de restauration), incluant l'envoi des travaux des conférenciers ainsi que l'enregistrement intégral des conférences dans les semaines qui suivent les rencontres.
Votre adhésion à l'Académie Maçonnique Provence vous permet de bénéficier également de la gratuité des manifestations organisées par les Académies de Paris, Lille, Lyon et Toulouse, en attendant de prochaines ouvertures.
Au-delà de ces avantages bien réels, votre adhésion est pour nous la plus grande marque de confiance nous permettant de poursuivre notre action.

 

Ces rencontres sont ouvertes aux Frères et Sœurs Maîtres de toutes les obédiences  et les frais de participation sont de 20 € (hors restauration) pour les non-adhérents de l'Académie Maçonnique.

Pourquoi des frais de participation ? 
Pour nous aider à couvrir les frais de location du Temple, les frais d'hébergement et de restauration des conférenciers, les frais du technicien vidéo, les assurances, les frais administratifs, etc.
Merci de votre compréhension
.

Le repas (entrée, plat, fromage, dessert, café et boissons) sera servi en salle humide et le montant du triangle est de 18 €.



Merci de t'inscrire en cliquant ICI...

 
N'hésite pas à diffuser cette invitation à tous
les Frères et Sœurs Maîtres de ton entourage.

 
Salutations très fraternelles,
Alain Boccard
Président



PS: Les ouvrages coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence 
sont toujours disponibles en cliquant ICI:


Maintenant disponible
Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?

Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?

Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram
 
 
 
 
 
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN PART- III-    Émanation, Procession, Extase.

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LE MYSTÉRIEUX PLOTIN PART- III-    Émanation, Procession, Extase.
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Publié le par Jean-François Guerry
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN – PART- II.  Mieux comprendre…

 

« Ne cesse pas de sculpter ta propre statue jusqu’à ce que l’éclat divin de la vertu se manifeste. » (Plotin- Ennéades I. 6,9)

 

J’ai terminé la première partie de cette réflexion sur Plotin par l’évocation de son rêve d’une cité des philosophes. Après tout ce n’aurait été que la réalisation de la République de Platon son premier inspirateur et maître. Le rêve de cette cité idéale est un mythe, les Francs-maçons aussi s’efforcent depuis plus de 300 ans de construire une cité spirituelle en eux et dans le monde en prenant comme levier le symbolisme de la construction et le mythe de l’architecte Hiram. Dire que c’est une réussite totale serait prétentieux, pourtant les ouvriers se relaient chaque jour sur ce chantier en apportant leur pierre, c’est leur maison commune qu’ils construisent elle a plusieurs pièces mais chacun participe à son entretien du mieux qu’il peut.

Toutes les Sœurs et les Frères ont la chance de bénéficier d’une méthode : le symbolisme de la construction, d’un corpus pédagogique : leurs rituels, d’une Tradition ayant des racines profondes et diverses qui apportent le meilleur de leurs valeurs qui sont autant de lumières qui permettent de se diriger dans l’avenir. Ils font l’alliance de la raison et de la foi maçonnique dans leurs travaux. Ils croient que le perfectionnement de l’humanité passe par le perfectionnement de l’homme qui est infini. Enfin ils ont des lieux pour se réunir et travailler ce qui est exceptionnel dans ce monde trop matérialiste.

Les Sœurs et les Frères apprennent à se défier du monde des apparences, du sensible pour s’ouvrir au monde intelligible. Ils lèvent peu à peu les voiles qui dissimulent la vérité, pour entrer dans le monde réel celui ou l’esprit domine la matière en toute humilité avec leurs facultés humaines. Ces humbles chercheurs tentent de répondre à leurs questions existentielles éternelles en s’efforçant de pratiquer la vertu par préférence au vice.

 

Je suis pour ma part favorable à la construction d’une cité idéale, même si je sais que sa réalisation ne sera sans doute jamais possible dans ce monde. Il faut quand même l’espérer !

Je suis favorable à toutes les célébrations rendues au bien à travers ceux qui en furent les porteurs d’images.

Les Épicuriens font chaque année un banquet en l’honneur d’Épicure, de même les Platoniciens célèbre Platon dans un banquet où de nombreux orateurs font valoir leurs idées, le but étant non de convaincre l’auditoire mais de le mettre sur le chemin du monde des idées. Le faire penser par lui-même suivant la formule Kantienne du siècle des Lumières :Sapere aude.

Les Francs-maçons font leur banquet d’ordre dans certaines obédiences, d’autres fêtent la Lumière aux solstices. Je serais assez partisan d’une grande fête ou d’un grand banquet annuel regroupant toutes les Sœurs et les Frères de part le monde, une agape fraternelle universelle à la Gloire de la Franc-maçonnerie en général.

 

Revenons à nos philosophes en général et Plotin en particulier, Platon dans Timée parlait de l’âme du monde, ce que les stoïciens appelaient son unité, pour eux uniquement immanente, se suffisant à elle-même, sans le recours à une quelconque transcendance.

 

Plotin lui reconnaît l’unité du cosmos, il estime néanmoins que la vie tire son origine de quelque chose de plus haut qu’elle, elle « émane » d’une transcendance. Il y aurait un architecte suprême vers lequel seraient attirés, aimantés tous les êtres ayant une existence. C’est de là que provient l’âme du monde, un suprême niveau de l’être, qui sera bien plus tard au siècle des lumières qualifié d’Être Suprême ou encore de Grand Architecte, de Grand Horloger selon Voltaire, de Grand Géomètre.

Pour Plotin cette suprême unité se pense elle-même, elle est donc dualité, nous revenons ainsi à la distinction sujet objet ainsi est dégradée l’unité.

Comment Plotin va-t-il construire sa pensée ? Avec si j’ose dire la plus grande simplicité, en s’inspirant des lumières du passé. D’abord par la lecture de son maître Platon, en particulier le livre VI de La République, qui souligne que la source du monde des idées, c’est l’Un Bien, cet Un Bien est au-delà de l’essence. C’est Vérité et Mesure selon Platon. « La vérité est-elle amie de la mesure ou du contraire ? Elle est amie de la mesure. Ainsi cherchons dans le philosophe un esprit plein de mesure et de grâce que sa pente naturelle porte à la contemplation de l’essence des choses ». Pierre Hadot historien, philologue et philosophe de l’antiquité a mené une recherche sur Plotin qui nous est proposée entre autres dans son livre : « Plotin ou la simplicité du regard » (Éditions Folio Essais je vous le conseille vivement).

 

La contemplation de l’Un est à la portée de tous ceux qui ont le désir de s’élever spirituellement. Il suffit d’apprendre à regarder, de convertir son regard sur soi-même, sur les autres, sur le monde. N’est-ce pas un des buts de la Franc-maçonnerie ? Dit autrement la réponse est aussi dans le Livre VI de la République : « Revenir (sans cesse travailler à se perfectionner) sur certains traits (de l’homme) jusqu’à ce qu’ils aient rapprochés le plus qu’il est possible l’âme humaine de ce degré de perfection qui la rend plus agréable aux dieux. »

Question : Que vous reste-t-il encore à faire ma Sœur mon Frère ? Réponse : « J’ai à me perfectionner ! » (Extrait de rituel maçonnique).

 

L’on pourrait rajouter une demande ou une autre question : comment se perfectionner ? La réponse est donnée encore dans les rituels maçonniques quand il est dit : « Mes Sœurs, mes Frères que vos regards se tournent vers la Lumière. »

Les sens en effet, même celui de la vue ne permettent que de voir, pas de regarder, ils ne permettent que d’approcher les apparences. Il faut faire intervenir la Lumière pour approcher la Connaissance au-delà du savoir, cette Lumière qui après avoir été reçue, éclaire et illumine l’âme. Platon encore et toujours Livre VI La République :

« Comprends que la même chose se passe à l’égard de l’âme. Quand elle fixe ses regards sur ce qui est éclaire par la vérité et par l’être, elle comprend et connaît, elle montre qu’elle est douée d’intelligence. Mais lorsqu’elle tourne son regard sur ce qui est mêlé d’obscurité, sur ce qui naît et périt sa vue s’obscurcit elle n’a plus que des opinions et passe sans cesse de l’une à l’autre : on dirait qu’elle est sans intelligence. »

 

Il convient donc de faire correspondre son âme avec la Vérité et la Lumière du Bien, les analogies nous sont précieuses pour la compréhension, les Sœurs et les Frères le savent, ce n’est pas par hasard que dans la Loge tout est symbole !

Qu’avez-vous demandé quand vous êtes entré dans la loge ? La Lumière V M. Pourquoi ? Parce que j’étais dans les ténèbres.

 

Platon voit dans le soleil non pas seulement la Lumière mais aussi la vie car le soleil est chaleur et feu. Nous dirions en Franc-maçon : le feu Lumière qui régénère toutes choses.

 

Les êtres intelligibles ne le sont donc que par la grâce du seul bien, c’est leur être et leur essence qui les rends intelligibles. Quoique le bien, l’idée du bien provient sans doute de quelque chose de bien plus haut, de bien plus fort, de bien plus puissant, une force qui est en nous et nous permet de passer du visible à l’invisible. Le Franc-maçon passe, en Force, parce qu’il a purifié son âme grâce aux éléments. Il repassera sans cesse entre les colonnes pour augmenter et établir cette force.

Nous pouvons en conclure que l’Un Bien est « au-delà de l’essence ». Pour Plotin la source de l’Un Bien, la source de l’Être et même celle de l’Être suprême est au-delà. La recherche véritable est bien au-delà des apparences.

 

Plotin, ne fût pas inspiré que par la lecture de Platon, mais aussi par le Parménide ce texte compliqué presque abscond, qui essaye de démontrer les combinaisons multiples de l’Un et de l’Être.

 

Nous arrivons peu à peu au « système » à la philosophie de Plotin aux trois niveaux de royauté ou de divinité :

 

  • Le Premier Un est une suprématie au-delà de l’Être.
  • Le Second Un est première et plus haute forme de l’Être.
  • Le Troisième Un est l’âme du monde.

En dessous du Troisième Un, il n’y aurait que multiplicité et dégradation de moins en moins d’unité, jusqu’à une matière irrécupérable, incapable de se réunifier qui serait hors de l’être.

 

L’on peut voir peu à peu une sorte de hiérarchie spirituelle du monde se dessiner. S’arrêter là, ne serait qu’un constat, Plotin va proposer une dynamique spirituelle, un autre regard sur nous-mêmes et le monde. La note sous le texte démontre que rien n’arrive par hasard, la philosophie de Plotin voit le jour à un moment de décomposition de la société Romaine, peut -elle avoir une actualité ?

 

                  Valence Espagne le 04 février 2022.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

 

Note complémentaire :

 

          Plotin la recherche de la lumière.

 

 Le IIIème siècle de notre ère.

 

Il est peu de périodes plus dramatiques que la fin du paganisme : l’Empire romain, menacé à l’extérieur par les Barbares au nord et par les Perses à l’est, est intérieurement déchiré par des crises intérieures de toute espèce : un ébranlement moral, social, intellectuel, met sens dessus dessous les valeurs sur lesquelles avait vécu le vieux monde (…) la pensée se laisse aisément séduire par la bigarrure des doctrines, et par les mélanges les plus bizarres et les plus inattendus des idées venues d’Orient et d’Asie Mineure avec la vieille philosophie grecque.

Dans cette période du IIIème siècle où vécut Plotin est certainement l’un des plus agités, et l’édification de sa philosophie, qui prétend maintenir dans toute son ampleur la pensée des vieux âges, coïncide précisément avec l’époque où, selon l’étude récente de M. Ferrero, s’est produite la ruine de la civilisation antique. « La révolte de Maximin », dit-il, marque le début d’une interminable série de guerres civiles, de guerres au-dehors, de fléaux, pestes, et famines qui durèrent sans interruption un demi-siècle et qui dépeuplèrent et appauvrirent l’Empire, détruisant les élites par lesquelles il avait été gouverné, pacifié et civilisé pendant le premier et le deuxième siècle, et, avec les élites, les arts de la paix et la meilleure partie de la culture grecque et latine…. Le niveau de culture s’abaisse partout ; en philosophie, en droit, en littérature, parce que les nouveaux dominateurs la méprisent et l’ignorent. La décadence s’étend à toutes les industries. Enfin, la religion, qui avait été la base de la vie politique, sociale et intellectuelle, le polythéisme païen, est en train de mourir. Les cultes d’Orient font irruption partout…Le cosmopolitisme de l’Empire, le mélange des races, des religions, des mœurs, des cultures, l’unification du gouvernement, les nouvelles doctrines religieuses et philosophiques avaient frappé à mort en même-temps, le polythéisme et l’esprit de tradition locale… La civilisation gréco-latine était aristocratique à un degré que nous avons peine à soupçonner ; sa force était dans des élites très restreintes.

 

De fait, cette époque a vu la ruine définitive et sans rémission des philosophies dogmatiques qui, depuis cinq siècles, étaient les guides moraux des gens cultivés : le stoïcisme et l’épicurisme. A la fin du IIème siècle, le scepticisme d’un Sextus Empiricus réunit contre elles tous les arguments possibles, et l’idéal sévère des stoïciens ne survit plus que chez des cyniques déguenillés pour qui la pensée philosophique ne compte plus.

C’est en revanche l’âge des commentateurs : on étudie Platon, Alexandre d’Aphrodite, peu avant Plotin, écrit des commentaires détaillés sur les ouvrages d’Aristote. Les philosophes ont le souci constant de se rattacher à une tradition et de ne pas présenter leurs pensées que comme l’exégèse des œuvres des vieux maîtres. Plotin lui-même ne fait pas exception : « nous devons croire que d’anciens et bienheureux philosophes, écrit-il d’un style dévot, ont découvert la vérité ; et il convient seulement de rechercher qui sont ceux qui l’ont trouvée, et comment nous en pouvons avoir l’intelligence ». « Nos théories proclame-t-il encore, n’ont rien de nouveau, et ne sont pas d’aujourd’hui ; elles ont été énoncées, il y a longtemps, mais sans être développées, et nous ne sommes que les exégètes de ces vieilles doctrines, dont l’antiquité nous est témoignée par les écrits de Platon.

(Émile Bréhier La Philosophie de Plotin, partie d’un cours donné en 1921-1922 à la Sorbonne. Le texte de ce livre caractérise un idéalisme élevé, une utopie.)

 

Ce morceau choisi du premier chapitre de la traduction et des commentaires des Ennéades de Plotin par Émile Bréhier donne une vision de l’époque où Plotin et le néoplatonisme font leur apparition. Cette époque présente quelques ressemblances avec les prémisses du siècle des Lumières. Toute la philosophie grecque et latine avait-elle atteint sa pleine lumière, son solstice et allait-elle amorcer sa descente dans la nuit ?

 

Alfred North Whitehead le philosophe des process, a écrit cette citation célèbre: « Toute la philosophie occidentale n’est rien d’autre qu’une série de notes au bas du texte Platon. »

 

(Jean-François Guerry – Extrait du livre Exercices Spirituels Antiques et Franc-Maçonnerie Éditions UBIK Académie Maçonnique de Provence septembre 2021)

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN – PART- II.  Mieux comprendre…

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Publié le par Jean-François Guerry
LE MYSTÉRIEUX PLOTIN - PART I.

LE MYSTÉRIEUX PLOTIN - PART I.

 

Alexandrie toujours…

 

La philosophie de Plotin plane toujours au-dessus des colonnes des Loges maçonniques. Les plus sociétaux et humanistes des Francs-maçons verront en lui un esprit ayant élevé le rationalisme. Les Francs-maçons en recherche avant tout de spiritualité le qualifieront de mystagogue, voire de mystique. Il ne fait aucun doute qu’il fût initié aux mystères de l’Égypte ancienne. Ceux qui voient la religion chrétienne comme l’aboutissement de la philosophie grecque, feront de lui un précurseur de celle-ci. Un chemin, une inspiration pour les catéchumènes ceux dont la liturgie permettra au néophyte (le nouveau-né) de lire les mystères de la foi.

PLOTIN

Dans un temps où les mystères de l’Égypte, les mystères d’Éleusis commençaient à perdre de leur saveur, un temps où l’empire Romain ayant atteint son apogée amorçait son déclin. Les nouveaux mystères incarnés par les pères évangéliques de la nouvelle religion chrétienne prenaient leur essor, en même temps que de nombreuses formes de gnosticisme. L’empire Romain après avoir combattu durement « la secte » des chrétiens et après avoir hésité à faire du culte de Mithra sa religion officielle, (sans doute un peu trop élitiste) , allait opter pour la religion chrétienne plus adaptée au plus grand nombre dans sa forme exotérique.

La tentation fût grande, pour les exégètes de faire des rapprochements entre le néoplatonisme et la religion chrétienne. Plotin lui réfuta toute collusion avec celle-ci, comme d’ailleurs avec les gnostiques qu’il n’appréciait pas.

 

Le néoplatonisme allait voir le jour, il fût la troisième phase de la philosophie de Platon, dont les produits dérivés dirions-nous aujourd’hui sont encore d’actualité. On considère Plotin comme le plus célèbre des néoplatoniciens, sans en être le précurseur, qui fût son maître Ammonios Sakkas. Néanmoins Plotin forme l’architecture de ce courant philosophique qui s’il est un triangle Ammonios Sakkas en est la base, Plotin et Porphyre son élève forment ensemble les deux côtés et certains ont placé Jamblique au sommet.

PORPHYRE DE TYR

Le goût particulier de certains Francs-maçons pour la philosophie de Plotin vient peut-être du fait quelle fait une synthèse entre les mystères de l’Orient et de l’Occident. En effet Plotin, comme tous ceux de son époque était fasciné par  l’Orient à sa demande il participa à une opération militaire contre les Perses, menée par Gordien III elle, fût une catastrophe. Plotin fit rapidement retraite, l’influence que l’Orient aurait pu avoir sur sa philosophie est donc restreinte. Pourtant certains auteurs décèlent des points de convergence avec les upanishad, le corpus philosophique de la religion de l’Inde j’y reviendrait plus loin.

 

Le néoplatonisme, c’est avéré à été influencé par les oracles chaldaïques, par Pythagore et sa Tétraktys dont Plotin se situait au sommet spirituel, Aristote et ce qu’il qualifiait de la philosophie première que nous avons appelé par la suite métaphysique pris sa part aussi chez Plotin, preuve de sa rationalité.

Plotin et Socrate n’ont rien écrit, Plotin était comme Socrate plus intéressé par la pratique de la philosophie que par la théorie. Il voulait vivre sa philosophie. C’est par son disciple Porphyre de Tyr que nous connaissons son œuvre dont l’essentiel est contenu dans les Ennéades.

Porphyre a regroupé les pensées de son maître, les a classées, il a été un archiviste actif, parfois trop zélé jusqu’à la maladresse ses classements sont souvent remis en cause, néanmoins il a permis de rendre plus compréhensible la philosophie de Plotin, sans toutefois la vulgariser.

Avant d’évoquer plus avant Porphyre, il faut revenir à son maître Ammonios Sakkas (175-242 apr. J-C.), les parents de Sakkas étaient chrétiens a t’il renié sa foi ? Il y a débat, certains le pense d’autres disent qu’il eut Origène le chrétien comme élève alors ? Une chose est certaine il était alexandrin et fût présenté à Plotin par un ami. On disait de lui qu’il était « l’inspiré de Dieu », mais ne perdons pas de vue que Dieu à l’époque avait plusieurs noms, comme la nature par exemple et que le monothéisme n’était pas répandu partout. Sakkas avait une haute idée de la philosophie, il pensait que c’est par sa pratique que l’on pouvait atteindre les hautes sphères de la spiritualité. Il situait la philosophie bien au-dessus de la vulgaire matière, en platonicien il s’intéressait à l’union de l’âme et du corps, de cette âme qui donne vie au corps, le bonifie sans l’altérer. Une pensée qui ne pouvait que séduire Plotin. On attribue à Sakkas la fondation de l’école néoplatonicienne de Rome en 232.

Plotin (205-270 apr. J-C.) est lui aussi né en Égypte à Lycopolis l'actuelle Assiout, décidemment la marmite d’Alexandrie bouillonnait toujours, la terre noire du Nil était fertile, on ne peut s’empêcher de penser au « Noir parfait » ce jeu de mot de l’Égyptien au Grec et à l’al chemia, ce n’est pas par hasard que l’on a trouvé des traces de la langue égyptienne dans le corpus hermeticum d’Hermès. Mais c’est une autre histoire !

À propos de la rencontre entre Sakkas et Plotin, Lucien Jerphagnon écrit (dans son Histoire de la pensée Philosophies et philosophes.-1- Antiquité et Moyen-Âge Éditions Tallandier 1989- Livre de poche collection références.) : « Il semblait (Plotin) qu’il eût honte d’être dans un corps (…) Dans la Vie de Plotin, de Porphyre apparaît-telle dans sa sobriété hiératique, comme un écrit quasi évangélique, annonçant le passage en ce monde d’un sage venu y manifester l’Esprit…l’épiphanie du Noûs divin. »

 

Plotin chercha sa voie jusqu’à ses 28 ans, sa rencontre avec Ammonios Sakkas fût déterminante dans l’élaboration de sa pensée, ce fût pour lui une révélation, il aurait dit au terme de cette rencontre : « Voilà dit-il en sortant, celui que je cherchais. »

PLATONOPOLIS

À cette époque Alexandrie et Rome étaient éblouies par la découverte des lumières de l’Orient, considérées comme plus subtiles, plus pures, plus grandes. Plotin n’y échappa sans doute pas comme nous l’avons vu ci-avant ce fût sans doute la raison de son expédition en Perse avec Gordien III (225-244 apr. J C.) César de l’époque qualifiée d’Anarchie militaire. Les lumières de l’orient étaient mises en valeur par la méthode des allégories (déjà employée bien avant par Philon d’Alexandrie 20 av. J C – 45 apr. J C.) Cette méthode donnait une dimension jusqu’alors inégalée aux concepts par associations d’incarnations par exemple entre le soleil et l’esprit, entre la lumière physique et le feu vivant, ces rapprochements par images symboles donnaient une cohérence au monde de l’esprit. Ce n’est pas sans rappeler la méthode symbolique de la Franc-maçonnerie et ses références aux symboles de la construction. L’on pouvait ainsi construire une pensée, en partant d’éléments simples physiques en passant du monde visible au monde invisible, un déchiffrement, une révélation des idées cachées derrière des symboles ainsi tout se tenait dans une forme d’harmonie, la porte du visible s'ouvrait sur l'invisible.

Ceci nous ramène au rapport présumé de la philosophie de Plotin avec les upanishad de l’Inde, qui sont des chemins d’accès à la connaissance, l’initié Plotin aurait donc ouvert la porte de cette tradition orientale ?

 

Tous les ferments pour la naissance d’une pensée exceptionnelle étaient réunis. Tant et si bien que Plotin alla jusqu’à imaginer la construction d’une cité habitée par les philosophes et consacrée à la philosophie de Platon. Cette cité il la nomma Platonopolis, on pense bien sûr à la République de Platon. Une cité susceptible de sauver l’empire ayant amorcé sa décadence, une république idéale où régnerait le meilleur de la noblesse et de la dignité de la politique. Un projet bizarre, voir incongru, pas plus que celui des Francs-maçons qui travaillent à la construction d’un temple spirituel ! Une utopie de plus, les plus optimistes considèrent que les utopies d’aujourd’hui sont les cités de demain alors pourquoi pas,  des cités où l’esprit règnerait sur la matière, où la justice serait l’habitude et la violence et l’injustice des exceptions. Une cité où tous les hommes seraient frères.

Cela me fait penser aux communautés esséniennes, ou encore aux Thérapeutes de Philon d’Alexandrie, aux communautés de sages en général je pense aux rencontres du cercle d’Eranos à Ascona en Suisse, dont le projet fût la rencontre de l’ouest et de l’est, des lumières de l’Orient et de l’Occident sur les rives du Lac Majeur (tous les mots sont symboliques), Eranos en Grec signifie banquet ! Un banquet universel des idées, une immense agape spirituelle et fraternelle dont les convives furent : Carl Gustav Jung, Gilbert Durand, Henry Corbin, Mircea Eliade, Pierre Hadot, Henri Charles Puech etc…Certains d’entre eux allèrent jusqu’à imaginer la création à Jérusalem d’une université de l’esprit, quelle magnifique folie !

 

                                            Valence Espagne le 03 février 2022.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

À suivre…

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Publié le par Jean-François Guerry
Philon d'Alexandrie

Philon d'Alexandrie

LE CHEMIN DE LA CITÉ TERRESTRE À LA CITÉ CÉLESTE PART- IV-

 

Philon : L’alliance du Dieu des philosophes et du Dieu des écritures.

 

                                    « Le sage n’a ni maison, ni parenté, ni patrie. »

                                                                       Philon d’Alexandrie.

Le Dieu des philosophes qui régnait sur la Grèce était celui de la raison, les stoïciens l’appelait « la nature ». Philon va faire une alliance entre ce Dieu de la raison et celui des écritures, le Dieu de Moïse. Une alliance de la raison et de la foi avec sa méthode des allégories. Une alliance entre le monde des idées et le monde de la foi, de l’âme. Si ce Dieu ou sa représentation peuvent êtres concevables pour l’homme peut être qu’ils ne forment qu’un même Dieu ?

C’est toujours l’interrogation sur la nature de Dieu, du Dieu. La sempiternelle question développée dans les loges : Quelle est pour vous la nature du Grand Architecte ?

 

Philon, ne semble pas non plus avoir trouvé la réponse et tranché ! Quand il affirme : « Dieu n’est pas un homme et en même temps « Dieu est comme un homme ». La question de l’immanence et de la transcendance reste aussi présente en creux. Une constante demeure, l’incompréhensible, l’ineffable sont consubstantiels à l’idée de Dieu. Notre sensibilité nous permet-elle de concevoir l’invisible sans le recours ou le secours de la foi ?

 

Il faut se pencher sur la nature de l’âme telle que la concevait Platon, une âme en trois parties : le logos la raison, la volonté et le désir. Pour Philon la vision aristotélicienne semble avoir sa préférence : l’âme d’Aristote est nutritive, sensitive et rationnelle. Elle permet le développement des bonnes passions, ces passions stoïciennes qui sont aussi agréées par Philon. Savoir la joie, la prudence et la volonté, rejetant la peur, la tristesse et le plaisir qui n’est pas désir, Philon adjoindra à cette liste le courage et la justice.

La pratique des bonnes passions fait immédiatement penser à l’initiation maçonnique et la maîtrise des passions, la pratique des vertus par préférence aux vices. Les Francs-maçons rajouteront l’amour fraternel, suivant le précepte du prophète le plus humble de tous. Quoique les textes vétérotestamentaires en faisaient déjà état avec Caïn et Abel ou encore Ésau et Jacob, nous demandant d’êtres les gardiens de nos frères.

 

À propos de l’âme, la différence entre Philon et les stoïciens est que ces derniers croyaient que l’homme en vivant en harmonie avec lui-même pouvait « gérer et dominer son âme », la rendre plus belle, la polir, travailler à son perfectionnement. Philon lui pensait que Dieu était en quelque sorte « propriétaire » de l’âme de l’homme sage !

 

Pour Aristote, comme pour Philon l’âme est la matrice qui enfante les vertus. Ces vertus qui sont des fleuves qui prennent leurs sources dans le paradis terrestre, un lieu où règne l’harmonie, douceur et perfection extrême. Aristote lui voit dans la vertu une passion modérée entre deux extrêmes, Philon a une vision plus élevée, mystique la belle âme est le fruit d’une ascèse, elle atteint un sommet. La tempérance des passions semble être plus du côté d’Aristote que de Philon.

Le Franc-maçon peut adhérer aux deux visions, Aristote croit au potentiel de perfectionnement de l’homme, Philon voit des limites à ce perfectionnement, une mise en garde vis à vis de l’hubris si crainte par les Grecs !

 

Autre point intéressant Philon voyait dans la metanoia une vertu essentielle, cette capacité à convertir notre regard sur nous-mêmes et le monde, un des points d’orgue de l’initiation maçonnique. Se mettre en ordre pour accueillir avec humilité l’autre avec ses différences de regarder le monde avec un œil neuf, celui du cœur, l’œil du centre, comme une ouverture à la transcendance, une finalité de l’initiation à la porte de l’Orient éternel. La metanoia est mouvement, métamorphose, vers le bien, le bon, le juste, prise de conscience et développement du meilleur de l’homme de sa noblesse et sa dignité. L’homme ne peut certes pas atteindre le point culminant de la vertu, adepte du perfectionnement il doit se garder de la purification. Il aspire seulement humblement à gravir quelques marches vers la pointe du triangle maçonnique, de la pyramide, de la tétraktys de pythagoricienne. C’est ce lieu que la pensée originale de Plotin visera plus tard, reconnaissant que le sommet de l’élévation spirituelle ne peut s’atteindre que lors de moments extatiques par nature rares et exceptionnels, apanage des belles et grandes âmes.

 

Si Philon, reste avant tout le fils de Moïse qu’il considère comme le père de la sophia, la sagesse philosophique, il est aussi le fils de Pythagore, de Platon et d’Aristote. Il sera à son tour le père des évangélistes dont Jean. Il influencera les kabbalistes, les gnostiques, les hermétistes. Un bon Philon si j’ose dire ! Une source profonde de réflexion pour nos travaux maçonniques, cette source a pris naissance sur les bords du Nil dans la marmite d’Alexandrie près de son phare et sa célèbre bibliothèque, à deux pas de Nag Hammadi, à trois pas de Qumrãn, un point à ne pas oublier Philon le juif a travaillé à partir de la Septante cette traduction de la Bible en Grec, écrite par 72 sages. Il a œuvré au rapprochement de la Cité terrestre d’Athènes, la cité de la raison et la Cité céleste de Jérusalem, un chemin initiatique.

 

                                            Valence Espagne le 01 février 2022.

 

                                                     Jean-François Guerry.

 

 

Note : On peut regretter le peu d’études consacrées à Philon l’alexandrin pourtant source des apologistes chrétiens, des philosophes médio-platoniciens et autres gnostiques, hermétistes. Le récit mosaïque et grec de Philon mêlant raison et foi, résonne encore dans les loges sous d’autres formes. Les rares exégèses des textes de Philon révèlent une richesse permettant de comprendre les visions croisées entre le monde des idées et les monothéismes qui ont influencés la tradition maçonnique. A travers les divers fragments se dessinent des tentatives de définition du logos, de la Connaissance. S’intéresser aux textes de Philon c’est essayer de comprendre comment s’est élaborer l’architecture spirituelle du temple maçonnique. Il fût paraît-il l’un des premiers à formuler le nom de Grand Architecte de l’Univers.    

LE CHEMIN DE LA CITÉ TERRESTRE À LA CITÉ CÉLESTE PART- IV-    Philon : L’alliance du Dieu des philosophes et du Dieu des écritures.

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Publié le par Jean-François Guerry
Qumrãn

Qumrãn

LE CHEMIN DE LA CITÉ TERRESTRE À LA CITÉ CÉLESTE PART III-

 

Philon constructeur d’allégories.

 

 

                         « Croire par orgueil excessif qu’on est l’auteur de ses réussites. »

                                                                                                         Jean Daniélou.

 

 

Hénoch c’est la construction du premier temple de l’esprit, par la conversion, le perfectionnement de l’homme, Énosh c’est l’espérance humaine ancêtre de Noé, l’espérance infinie la preuve il vécut selon la légende 905 ans.

 

Construire un temple à la sagesse est-ce philosopher ? Faire de l’homme un temple prêt à accueillir le mystère de la création et de l’amour. Construire sa vie en pratiquant la vertu par préférence au vice est-ce maçonner. Construire sa vie à l’image du divin, être prêt à accueillir la Jérusalem céleste, pour ce qui est en bas soit semblable à ce qui est en haut.

 

La cité intelligible est-elle la création du Grand Architecte ou la réalisation de cette cité par l’homme, inspiré par le souffle mystérieux du Grand Architecte ? Le plan de la cité spirituelle est-il archivé dans la mémoire de l’homme et révélé au fur et à mesure de son perfectionnement spirituel. L’homme travaille dans la forge, il allie les métaux, il construit les outils symboliques qui lui serviront à la taille des pierres pour les rendre conformes à leur destination. Les métamorphoses des métaux, sont semblables aux métamorphoses de l’homme. L’homme métamorphosé va-t-il retrouver sa nature première, son origine ?

 

Philon, distingue deux sortes d’homme l’homme transformé, modifié, perfectionné celui d’ici et maintenant et l’homme des origines.

L’homme d’ici et maintenant est celui est l’homme sensible, composé de corps et d’âme. Il est raisonnable, celui du monde des idées. Il est homme ou femme, par nature il est mortel.

L’homme des origines est un, il est idée, genre, intelligible, incorporel, il est androgyne, incorruptible. Est-il vraiment humain ?

 

L’homme d’ici et maintenant est humble, conscient du principe d’unité, mais aussi il sait qu’il s’efforcera de l’atteindre sans jamais y parvenir, il quand même gardien de cette espérance. Il construit des temples de pierre, puis son temple spirituel.

 

On ne connaît l’action divine que par les puissances et les réalisations qui l’accompagnent. C’est par ce « biais » que l’on pressent l’existence du divin à partir de ses œuvres et non de son essence. C’est la théorie de Philon.

Peut-on voir une analogie entre la pensée de Philon et l’initiation maçonnique et la connaissance des puissances de Philon ? Avec son perfectionnement scalaire l’homme prend la conscience de ses potentiels, il prend conscience de la puissance qui interdit : « tu ne tueras point » il devient dès lors naturellement le gardien de son frère. Il prend conscience de la puissance qui commande de faire le bien, de la puissance de la compassion de la force du pardon qui succède à la pratique de la justice bien suprême. C’est le chemin qui va des « petites aux grands vertus », des petits mystères artisanaux des deux premiers maçonniques, aux grands mystères du troisième degré. Ultime degré des loges symboliques où l’homme est confronté avec le centre de l’idée, il est dans la chambre du milieu, entre l’équerre et le compas. Comme Aristote il prend conscience que la Vertu est au centre, elle est « Médiété ».

 

Le processus ascensionnel de l’homme vers la connaissance est favorisé par ses bons anges, lesquels reçoivent le souffle divin. C’est la théorie platonicienne, l’homme est capable de faire le bien et pas seulement le mal. Philon lui réserve le bien à Dieu, il en est l’unique possesseur.

Pour faire le bien, l’homme est obligé de coopérer, de communier avec Dieu, c’est aussi la thèse stoïcienne où le mot Dieu est remplacé par le mot nature qui est Dieu pour eux. Cette communion aboutit à la perfection de l’univers.

Pour Philon, Dieu est tout et seul, il surplombe l’univers, il n’est pas une partie de celui-ci de toutes les choses. Il est seul, il conduit le char céleste, cela nous rappelle les visions d’Ézéchiel et de Jean de Patmos, on retrouve ses allusions dans certains degrés de la Franc-maçonnerie, où les travaux sont faits à la Gloire du Grand Architecte qui est Dieu ou pas d’ailleurs !

Manuscrits de la mer morte

Il est aussi intéressant de noter les rapports entre la pensée de Philon et la secte des Esséniens, rapports transmis par Eusèbe de Césarée. Philon remarque que les Esséniens ne connaissait pas le droit de propriété, pour Philon le sage n’a pas de patrie. Pour les Esséniens leur patrie est le monde, ils sont aussi pour l’égalité entre les hommes, et surtout ils privilégient l’éthique et la pratique des vertus. C’est sans doute pourquoi, lors de mon passage en 2000 à Qumrãn sur les rives de la mer morte, au pied de la citadelle de Massada dans les ruines des Esséniens, en écoutant la planche historique de Dan un frère apprenti de la Loge La Lumière N°1 à l’Orient de Tel Aviv, j’ai ressenti une émotion particulière.

On remarque aussi que Philon fût proche des Thérapeutes retirés dans le désert d’Alexandrie ou vers le lac de Mariolis, ces contemplatifs de la nature adeptes de la loi mosaïque, qui rythmaient leur vie par le nombre sept, qui séquençait leurs travaux spirituels.

 

Cette Lumière de l’Orient visiblement influençait la pensée de Philon, c’est vers elle que son regard était tourné.

 

« Prendre soin de l’Être, n’est-ce pas s’occuper d’abord de ce qui va bien en nous, regarder vers ce point de Lumière qui dissipera nos ténèbres. » (Philon d’Alexandrie).

 

                                                           Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE …. De l’âme et d’autres choses.

LE CHEMIN DE LA CITÉ TERRESTRE À LA CITÉ CÉLESTE PART III-    Philon constructeur d’allégories.

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