Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
D’où êtes-vous ? D’où viens-tu ? Pourquoi me poses-tu la question ? Tu veux connaître mon histoire ou plutôt mon parcours. Parcours, ce mot plus précis que mon histoire car j’ai parcouru un long chemin, j’ai voyagé jusqu’ici et toujours je pérégrine. D’ailleurs, je suis de passage, comme toi qui te crois installé. Tous nos voyages sont au long cours, voyages intérieurs, randonnées ou courses folles. Asseyons-nous et goûtons l’étape. Simplement.
Tu ne m’as pas reconnu et je reste étranger. Pour dire ce mot “étranger“, la langue anglaise est plus précise : foreigner ou stranger, au-delà de la frontière ou inconnu. Où est la frontière ? Tu es du coin ? De quel coin et pourquoi dans un coin, dans quel corner veux-tu me ranger ? De l’autre côté de quoi ? Sur quelle rive ?
Accepte les questions sans réponse. Prononce seulement les mots de l’accueil et de la rencontre qui nous font humains. Pourras-tu reconnaître mon mystère ? D’où suis-je ? Je viens du ventre de ma mère, je viens du mystère de la vie. Dans la simplicité de ce mystère. Le même mystère que le tien, que tu croyais connaître et ne connais pas. Alors, entrons ensemble en pays de connaissance. Sans questions ni réponses.
Aimé Césaire (1913-2003) écrivain, poète, homme politique dont le prénom évoque l'amour de l'humain et de l'humanité et le nom une respiration dans le tumulte des souffrances endurées par ses aïeuls.
Compagnon de Léopold Sedar Senghor, pape de l'identité noire, de la négritude. Césaire, c'est à la fois le repos intérieur comme dans ses vers éternels qui crient leur souffrance et débordent de joie.
Marcher dans ses pas sur le sentier qui longe l'Anse Cafard et la plage du Diamant est un privilège, mais surtout un acte de fraternité et de reconnaissance; c'est écouter ses paroles : " Ma bouchesera la bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir." Il regardait sans doute comme je le fais aujourd'hui au lointain l'île de Sainte-Lucie, je le comprends à cet instant :"la chemise s'ouvre d'un coup et la poitrine je la regarde en îlots britanniques, en rochers déchiquetés se fondre peu à peu dans la mer lucide de l'air où baignent prophétiques ma gueule, ma révolte, mon nom."
La trace, l'empreinte de ses pas est comme celles des dinosaures des legs pour comprendre que la beauté de l'humanité n'a pas qu'une couleur elle est un arc dans le ciel, ou peut-être une seule couleur partagée, le rouge de la rose d'amour, qui fleurit le coeur de tous les hommes.
Jean-François Guerry.
Mémorial de l'Anse Cafard.
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Le 8 avril 1830 un navire fait des manoeuvres douteuses vers midi, à 23h on entend les sinistres craquement de sa coque sur les rochers. Le 9 avril 1830, 46 cadavres d'hommes et de femmes furent repêchés sur les rochers de l'Anse Cafard à deux pas du Village du Diamant en Martinique, victimes du naufrage d'un navire se livrant au"commerce triangulaire". 86 rescapés captifs 26 hommes et 60 femmes furent expédiés comme des ballots à Fort de France.
Les cadavres des hommes d'équipage reposent dans le cimetière du Diamant. Les cadavres des esclaves sont enterrés sur place. Le monument est orienté au Cap 110° le Cap du Golfe de Guinée d'où provenait ce mystérieux navire.
Jean-François Guerry
Le Rocher du Diamant vu de l'Anse Cafard
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On parle beaucoup de bonheur, du bonheur de son bonheur, le Franc-maçon parle lui de joie qui est dans les coeurs pas seulement dans son coeur.
Que la joie soit avec vous.
"Tous le bonheurs du monde viennent de la recherche du bonheur d'autrui; toutes les souffrances du monde viennent de la recherche de son propre bonheur.
À quoi bon en dire d'avantage ? Comparez seulement l'être puéril qui agit dans son propre intérêt. Et le sage qui oeuvre au bien des autres.
La joie comme le feu. Quand la tristesse abat, la joie irradie. Quand la tristesse isole et enferme, la joie se partage. Oui, il n’est de joie que partagée. La joie est toujours reçue, un don si on veut bien la reconnaître pour tel. Quelle réception ferons-nous à cette joie ? À la joie débordante, ardente comme un feu qui embrase tout ? À la joie sereine, ronronnant comme l’âtre familière ? Cette joie vécue comme un don, il ne tient qu’à nous de l’entretenir, de la développer. Feu de joie à tenir vivant. Viens ami, soufflons sur la joie toujours à ranimer. Joie dans les cœurs, si bien cachée au cœur de l’intime. Centrale d’énergie, cœur d’un réacteur qui a pour nom amour.
La joie comme l’eau. Peut-on être joyeux tout seul ? Oui, mais c’est toujours en se reliant aux autres, dans une joie qu’on voudrait répandre comme une eau bienfaisante. Comme l’eau, la joie ne se retient pas, elle coule. À nous de la répandre comme une libation à la plénitude de vie. Débordons de joie ! Abreuvons-nous à l’étape des oasis de joie et faisons reculer l’aridité de tous les déserts sans joie.
La joie comme l’air. Quel est le contraire de la joie, la tristesse ou la peine ? Non, connaître la joie n’est pas méconnaître la tristesse. Joie et tristesse constituent une unique respiration, le même air de vie. Dans texte magnifique, le sage Hermann Hesse parle de la « tristesse sans désespoir », il évoque aussi une longue amitié au cours de laquelle « nous ne recherchions pas le bonheur ». Oui, l’amour nous fait accueillir la joie, cette joie qui est au plaisir ce que la poésie est à la prose, et le sacré au profane.
Car là est le secret de la joie : elle est sacrée parce qu’elle est simple. La joie ne connaît pas la complexité et encore moins la duplicité. Joie éphémère, forte et fragile dans sa simplicité, nostalgie de la beauté entrevue. Joie, ce mot qui se chante et se répète, si léger et si nécessaire, avant-goût de la plénitude oubliée. Souviens-toi des jours de joie et aime.
Tableau de Jean Beauchard Blog EKTABLOG Symbolisme de la Famille
Mes meilleurs voeux à tous les membres de la famille humaine, que 2023 soit l'année du retour de la paix sur la terre, de l'amour entre les hommes, pour que la joie soit dans les coeurs tout simplement .
Je prends quelques congés je vous donne rendez-vous fin janvier 2023. Je vous enverrais quelques cartes postales.
Merci pour votre fidélité.
Jean-François Guerry.
Photo personnelle le Phare de la Teignouse Baie de Quiberon
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À cette question la plupart des initiés répondent d’une loge de St…Et si l’on regardait, plus avant, plus haut, plus loin, nous pourrions peut-être répondre d’Alexandrie.
Nous sommes sans doute tombés un peu dans cette Marmite des cultures et des traditions. Dans cet athanor cylindrique, là où l’on fait au sens noble les amalgames, c’est-à-dire les alliages des métaux avec le mercure, les amalgames sont les alliances des différences qui se retrouvent dans un regard commun vers une unité, la consommation d’un mariage.
Les amalgames se font donc dans l’athanor, ce lieu des distillations, des condensations, des sublimations des matières, de leurs digestions, de leurs maturations, de leurs transformations, de leurs mutations, de leurs vies. La loge est l’athanor maçonnique dans lequel l’esprit pénètre la matière, puis grandit en elle jusqu’à la surpasser.
Cette réalisation subliminale ne peut se réaliser quand dans un espace protégé, couvert. La maturation, peut alors s’effectuer loin des regards extérieurs avec toute la sérénité nécessaire. Quand nous-sommes à couvert selon l’expression du Frère couvreur. Alors le temps devient autre, il n’y a plus de temps.
Phare d'Alexandrie
Feu après feu l’athanor permet de réaliser la pierre, de faire naître le lapis c’est-à-dire la pierre philosophale. Le Grand Œuvre, l’œuvre de la vie réelle, c’est quand l’esprit a envahi la matière. Pour y parvenir l’adepte doit travailler toutes les substances avec les méthodes transmises par les anciens Maîtres. C’est pourquoi, les transformations se font lentement dans l’athanor, le feu monte degré après degré. C’est peut-être pourquoi cet athanor fût appelé au XVIème siècle : Henri le paresseux je suppose en langue des oiseaux audible seulement par les alchimistes initiés.
Ainsi, celui qui est capable de faire le vide en lui, de lâcher prise comprend la sagesse de la paresse, il pourra accueillir en lui l’esprit dans un corps sain purifié.
La loge maçonnique est qualifiée de centre d’union de tous les hommes pourvu qu’ils soient des cherchant, volontaires et de bonnes mœurs, un peu à ‘l’image’ des sages ; comme le furent les pèlerins qui vinrent à Alexandrie à la fin de l’antiquité et en firent un centre de toutes les cultures, les traditions et les religions, d’une manière générale un centre d’épanouissement de l’esprit, comme le fût avant la Grèce. On était passé du ‘Miracle Grec’ à la marmite d’Alexandrie. La langue grecque était celle principalement pratiquée entre les romains, les hébreux, les nouveaux chrétiens et bien sûr les grecs. Les racines profondes de la Franc-maçonnerie viennent sans aucun doute aussi, un peu, de l’hermétisme alexandrin.
Quand les Sœurs et les Frères font leurs premiers pas sur le pavé mosaïque, ils sont déjà des enfants de la gnose, à la recherche de la Connaissance, conscients de la dualité qui est en eux, conscients de l’existence des deux mondes, l’un extérieur et l’autre intérieur. Ils marchent avec leurs pas mal assurés, leurs paroles balbutiantes, leurs premiers mots, sur la ligne de crète entre le noir et le blanc à la recherche du feu perpétuel qui brûle en eux.
Ils prennent conscience de l’opposition entre le plérôme cette plénitude spirituelle du monde divin de lumière et du Kénôme ce vide matériel des apparences. Ils sont à la recherche de l’unité, de la réalisation de l’harmonie par le perfectionnement de leur être, pour participer à la création d’un cosmos ordonné c’est-à-dire mettre fin au chaos. C’est pourquoi, ils travaillent au développement, à l’expansion dans leur athanor personnel et dans l’athanor de leur loge, de leur minuscule lumière intérieure et de la Grande Lumière de l’Un, de l’univers.
Conscients, ni nus, ni vêtus ils se sont débarrassés de leurs métaux lourds, de leurs pesanteurs avant de pénétrer dans l’enceinte sacralisée de leur loge, ils savent qu’ils trouveront là, maintenant et tout de suite l’Or fin spirituel.
Les voies de recherche sont multiples, mais toutes convergent vers la recherche de l’Un qui apaise, provoque la paix de l’âme dès sa contemplation et cela nous encouragent, nous guident et nous soutient. Ainsi, l’homme franchit les portes, monte vers les sommets, vers les faîtes des pyramides, parce qu’il connaît les pas, les gestes, les mots, les nombres mystérieux qui rapprochent de l’harmonie des hautes sphères de la spiritualité.
L’homme se doit de développer son imagination, car elle est activité spirituelle, exercice spirituel, elle est créatrice d’univers. Paracelse parlait « d’astre intérieur ». Cette imagination se concentre sur les idées qui sont dissimulées derrière les symboles et non sur les apparences trompeuses. L’activité constante de l’imagination, est comme le feu de la forge toujours vivant, pour peu que sur lui souffle toujours l’esprit, mis en mouvement par l’âme.
La méthode maçonnique, les exercices spirituels que sont les travaux de loge, permettent de libérer le feu spirituel qui est en nous, c’est le même feu qui faisait bouillir la marmite d’Alexandrie, alors nous sommes aussi sans doute un peu de lointains pèlerins venus d’Alexandrie.
Jean-François Guerry.
COMMUNIQUÉ
Samedi 4 mars 2023
IXes Rencontres
Académie Maçonnique Provence
Les racines médiévales
de la Franc-maçonnerie
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,
En ces quelques jours de fin d'année, et comme le veut la tradition provençale, toute l'équipe de l'Académie Maçonnique de Provence te souhaite un bon bout d'An.
Nous sommes heureux également de t'inviter aux IXes Rencontres de l'Académie Maçonnique Provence qui se dérouleront le samedi 4 mars au Château Saint-Antoine à Marseille.
Nous poursuivrons la quête de nos racines en allant cette fois, à la recherche des racines médiévales, réelles, supposées ou fantasmées.
Les racines médiévales
de la Franc-maçonnerie
Samedi 4 mars 2023
Château Saint-Antoine
Marseille
10 heures - 17 heures
Michèle MINNE-TURI GLFF
Présidente de la commission nationale Histoire
Le Moyen-âge : mille années passionnantes
David TAILLADES GLNF
Les origines de la Franc-maçonnerie britannique
François ICHER
Le Moyen-Âge, source historique
ou source d'inspiration ?
Dominique JARDIN GODF
Les racines médiévales de la
Franc-Maçonnerie comme exemple
de construction d’une tradition
Les conférenciers sont tous auteurs de nombreux ouvrages qu'ils dédicaceront avant la reprise des travaux l'après-midi. Nous vous présenterons les conférenciers plus complètement au cours des prochaines semaines.
La participation aux frais est de 25 €.
Nous avons aussi le plaisir de te proposer de t'abonner ou de renouveler ton abonnement annuel à nos activités :
L'abonnement annuel est inchangé (35€) et te donnera accès gratuitement (hors repas) aux deux rencontres de l'année 2023 ainsi qu'aux manifestations organisées par les Académies de Lyon, Lille, Toulous et Paris.
Nous proposons également cette année un abonnement de soutien (60 €) qui, en plus des encouragements que tu nous transmets, te permet de recevoir en cadeau le livre de ton choix parmi ceux déjà coédités par l'Académie Maçonnique Provence et les Éditions Ubik.
Nous comptons sur to soutien qui nous aide grandement à organiser en toute sécurité ces Rencontres réservées aux Frères et Sœurs Maîtres de toutes les obédiences.
Le repas (entrée, plat, fromage, dessert, café et boissons) sera servi en salle humide et le montant du triangle est de 20 €.
Marc Halévy, Construire Dieu, construire le monde Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?
Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram
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CE QUE L’ON VOIT ET CE QUE L’ON DISCERNE PEU À PEU
« Pourra-t-on jamais juger des qualités réelles des choses ? »
Il y a une conscience personnelle, il y a une conscience collective. Les deux sont rapport avec un monde d’images mis sous nos yeux. Puis il y a un inconscient personnel et l’inconscient collectif, à mettre en rapport avec notre imagination, avec un monde d’images ancré dans notre mémoire personnelle et collective.
L’on cherche la signification de ces images au-delà de ce que l’on voit, à moins d’être initié et de pratiquer l’Art Royal, on ne discerne rien d’autre que les apparences. Le profane ne discerne pas le reflet de ces images. Il ne voit dans l’œuf qu’un œuf, les initiés voient le monde, le cosmos dans l’œuf.
Ce que nous montrent ces images, les mystérieux contes et légendes, c’est le monde invisible, réel le monde de l’esprit. Il y a ceux qui ont les yeux voilés, ceux qui ne veulent pas voir le monde réel.
Puis il y a ceux dont le bandeau est tombé, qui voient que le monde d’en bas est semblable à celui d’en haut, ceci est sûr et certain, car ce qui est en haut est semblable à ce qui est bas. Il ne faut pas avoir des semelles de plomb pour voir cela, il faut des semelles ailées comme celles d’Hermès. Les ailes permettent d’aller plus loin, plus haut, sur la voie de la Vérité, la Lumière à la recherche de la Parole perdue.
Celui qui tourne son regard progressivement vers la pâle lumière de la Lune, verra ses pas le mener vers le feu lumière du Soleil, ces deux astres sont la mère et le père de l’homme à nouveau-né ayant reçu le souffle du vent de l’esprit qui illumine la vie.
Tout cela est possible dit le Stagirite grâce au grand moteur de l’Univers que nous appelons l’Architecte du Monde.
Nous sommes entre ciel et terre le réceptacle des forces telluriques et de la rosée céleste. Comme des Roses d’amour, des roses mystiques au cœur ouvert sans pourquoi. Fils de la veuve et d’Hermès, nous savons que le secret est de ne pas tout dire à ceux qui n’accueille pas en eux la Lumière. Nous savons que la joie vient dans les cœurs pour ceux qui frappent, qui demandent, qui cherchent. Ceux-ci verront les choses invisibles, ils seront illuminés.
Leurs cœurs purs s’ouvrent et déversent leur sève jusqu’au sommet de l’esprit. Dans ce monde infini de l’esprit vivent les poètes et les architectes qui cultivent dans leurs jardins et sculptent dans leurs temples les roses de l’amour.
Les peintres tracent les lignes de la vie, doucement avec leurs pinceaux de soie guidés par la main de l’esprit.
Les sens défient l’intellect chez ces hommes qui voient avec le cœur les merveilles et les mystères. L’Art royal, va au-delà de la raison comme le disait Paracelse : « Celui qui fait confiance à la raison se dresse contre l’esprit. »
L’esprit saint est celui qui ouvre le livre de la nature, retourne à l’origine, parle et comprend la langue des oiseaux, il suit la huppe du Roi Salomon dans les sept vallées, elle termine son vol dans la vallée de l’Amour. Celui qui pratique la langue des oiseaux, pratique la langue universelle de l’Amour, il ne construit pas des Tours de Babel. Il sait, que le vide et le silence sont les secrets qui permettent de voir la Lumière dans les plus profondes et obscures ténèbres. Celui-là, a compris que les plus hautes sphères de la spiritualité étaient accessibles à ceux dont le regard monte le long des volutes d’encens dans le temple de l’esprit.
‘ Rien de trop’. C’est au centre géographique du monde Grec que résonna cet oracle, à Delphes, sur le côté aride du Mont Parnasse à quelques 600 mètres d’altitude, là se trouve le sanctuaire d’Apollon lieu de résidence des Pythies.
Selon la légende le dieu Apollon terrassa d’une flèche le serpent qui voulait le tuer et il le laissa pourrir sur place. De la purification de ce serpent naquit un nouveau monde. Des hauteurs du Mont Parnasse Apollon vit arriver un bateau venant de Crète rempli de soldats, il prit alors l’apparence d’un dauphin, Delphes était née et pris son expansion. Un temple fut construit et par six fois détruit et reconstruit, selon les habitants il était emprunt d’une haute valeur mystique et religieuse, je rajouterais sans doute aussi de haute valeur spirituelle. Ce qui ne tarda pas à faire venir sept sages, nombre symbolique s’il en est. L’un d’eux portait le nom de Thalès il venait de Milet berceau de la philosophie antique. (Il est probable vu la proximité entre Milet et l’île de Samos que Pythagore rencontra Thalès plus âgé que lui.) Ces sages furent vénérés et l’on écoutait leurs maximes, ces maximes qui inspirèrent les oracles des Pythies. Ces oracles nous ont été transmis par les philosophes de l’antiquité et inspirent toujours nos pensées et nos actions. Comme le Connais-toi toi-même… adopté par Socrate, ou encore le Rien de trop, symbolisant la recherche de l’harmonie qui mène à la Sagesse. On trouvait aussi gravé sur le Temple de Delphes une grande lettre « E »(epsilon) dont la signification est complexe, cinquième lettre de l’alphabet grec précédé par delta. Si le delta représente la lumière du sacré le macrocosme l’univers, epsilon pourrait être compris comme le microcosme le nombre de l’homme dans l’étoile flamboyante. L’on trouvait aussi à Delphes l’inscription « tu es », comme le symbole d’un homme neuf, vrai, spirituel.
LE TEMPLE DE DELPHES SUR LE MONT PARNASSE
Bien sûr toutes ces similitudes avec l’enseignement et le symbolisme maçonnique sont le pur fait du hasard ! Ne voyez pas dans le Temple de Delphes, celui du Roi Salomon et son sanctuaire. Ne voyez pas dans le serpent tuer par Apollon, une quelconque ressemblance avec le serpent de l’Eden ou l’hydre à trois têtes du 19ème degré du R E A A symbolisant les erreurs et les superstitions, ou encore le serpent d’airain du 25ème degré symbolisant la joie de la guérison. Ne voyez pas non plus dans le connais-toi toi-même une quelconque ressemblance avec l’acronyme alchimique V I T R I O L, ni encore avec le tu es, la renaissance d’un homme nouveau, d’un compagnon flamboyant au nombre symbolique de cinq. Tout cela n’est que syncrétisme, mirage de votre imagination, tout cela n’a aucun rapport avec ce Miracle Grec qui sera évoqué bien plus tard pour la première fois par Ernest Renan dans sa jeunesse, peut être était il sensible aux contes. Ou alors il y a un soupçon, juste un soupçon de correspondances. Dans la galerie des personnages liés au Temple de Delphes l’on trouve aussi un certain Pindare de Cynoscéphales qui aurais dit, allez savoir pourquoi, « meurs et deviens ce que tu es », que le Frère Goethe un autre poète s’est empressé de reprendre quelques siècles plus tard dans son Divan Occidental (Stirb und werde), sans aucun doute en tournant son regard vers les collines éternelles ou le feu lumière du soleil réapparait chaque jour à l’est. Autre bizarrerie dans le vestibule du Temple de Delphes brûlait en permanence un feu sacré, feu éternel dédié à Hestia la déesse du foyer, une lumière éternelle en quelque sorte qui brillait dans le cœur des hommes, sans aucune analogie non plus avec celle qui brille sur le plateau du Vénérable Maître dans les loges maçonniques.
TEMPLE DE DELPHES
Les postulants à la Lumière se rendait au Temple de Delphes pour écouter les conseils des Pythies, qui parait-il étaient sous terre du moins les pieds posés sur la terre, et la tête levée vers le ciel, comme dans une voûte. Une sorte de cabinet de réflexion, qui dit-on était placé sous la chaire du Vénérable maître dans certaines loges maçonniques, au-dessous du sanctuaire ; sans doute une erreur dans les plans de l’architecte du temple ? Les Pythies qui délivraient leurs oracles étaient inspirées parait-il grâce aux effluves des forces telluriques, le Temple de Delphes d’après les géologues serait situé sur une faille géologique, ça sent le soufre comme celui présent dans le cabinet de réflexion ! L’on rapporte aussi, que les postulants qui voulaient écouter et recevoir les oracles des Pythies devaient au préalable êtres purifiés par l’eau de la fontaine de Castalie, sur les pentes du Mont Parnasse. Quant à la Pythie bien que vénérée elle n’était pas couverte avec le laurier et l’olivier comme certains maçons récompensés pour leur zèle et leur persévérance, mais elle mâchait des feuilles de laurier l’arbre d’Apollon, cette mastication lui servait sans doute à maitriser ses paroles, à rester mesurée dans ses propos, cela lui faisait sans doute le même effet qu’une main portée sur la gorge.
Autre particularité le Temple de Delphes fût détruit six fois quand même ! Plus que celui du Roi Salomon, ce qui ne l’empêcha pas d’être reconnu comme un lieu sacré, un lieu de Sagesse, centre du Monde Grec, comme le Temple du Roi Salomon érigé dans la ville trois religions monothéistes. Ces centres de Sagesse peuvent revendiquer « le rien de trop ». Les esprits chagrins me diront avec justesse que le Roi Salomon n’a pas été toujours un parangon de Sagesse, il en a d’ailleurs assumé lui et son peuple les conséquences, après tout il n’était aussi qu’un homme. L’homme moderne a éprouvé le besoin de réhabilité le Temple de Delphes, preuve que les préceptes de la Sagesse antique demeurent toujours présents dans nos vies en général et dans la pratique maçonnique en particulier. « Le rien de trop » fait toujours partie de ‘l’instruction maçonnique’ qui incite les Sœurs et les Frères à maitriser leurs passions pour faire toujours de nouveaux progrès en maçonnerie et dans la vie. Si l’on admet comme Protagoras que : « L’homme est la mesure de toute chose. » Nous avons l’obligation d’être des hommes raisonnables. Suivant ainsi la pensée philosophique de Platon ainsi que celle de Kant le philosophe des Lumières, dont les rédacteurs des rituels maçonniques n’ont pas manqué de s’inspirer. Le culte de la Raison, la foi en la Raison est la foi en l’homme en sa capacité de s’améliorer s’il en a la volonté. Les sept sages qui vinrent à Delphes ne s’y sont pas trompés, ils ont repris cette formule de l’homme mesure de toute chose chacun à leur manière, l’enrichissant de leurs différences, comme le font les Sœurs et les Frères dans leurs travaux de loge. Ainsi Cléobule de Lindos a dit : « La mesure est la meilleure des choses », Solon d’Athènes : « rien de trop et prend raison comme guide », Pittacos de Mytilène : « Aime l’instruction, la modération, la prudence », Thalès de Milet : « Fait preuve de mesure », même Périandre le tyran de Corinthe qui malgré sa dureté, fût compté parmi les sages a dit : « la témérité est dangereuse », témérité n’étant pas courage. Bien plus tard Aristote de Stagire, le meilleur élève de Platon, dans son Éthique à Nicomaque fera l’éloge de la médiété la vertu classique de la Grèce antique, cette recherche de l’équilibre harmonieux qui apaise l’âme, la catharsis inverse de l’hubris que les grecs craignaient par-dessus tout, cet ego démesuré que combattent les Francs-maçons tout au long de leur parcours initiatique jusqu’à la porte de l’éternel Orient. Cette médiété d’Aristote, est la voie du centre, la voie du milieu, elle a sa chambre de travail entre l’équerre et le compas, l’endroit où se trouve les Maîtres Maçons. Ceux qui ont fait le serment de défendre la justice, d’être dans la justesse, de renoncer à la vengeance et à la haine pour ne pas souffrir, ils pratiquent le rien de trop.
Ce rien de trop, qui semble tombé en désuétude dans notre société moderne qui a été transformé en toujours plus, bien sûr on ne peut pas être dans le c’était mieux avant, contre tous les progrès techniques qui ont améliorés la vie pratique de l’homme, mais l’on peut regretter le manque de Sacré et de spiritualité de notre société. Nos excès vis-à-vis de la nature, des animaux, des hommes faibles et pauvres, de nos anciens que l’on relègue dans des maisons non de retraite, mais de retrait loin de nos yeux. L’on ne peut que regretter l’expansion des ismes de toutes sortes religieux et politiques, issus de nos passivités et de nos faiblesses ; de nos individualismes, qui isolent, fracturent, clivent, « archipélisent » les hommes pour reprendre ce mot à la mode qui m’attriste maintenant. Avant je voyais dans les archipels des chapelets d’îles entourées d’eaux pures et translucides dont la beauté rivalisait avec le bleu de l’azur, des lieux calmes où des femmes et des hommes simples vivaient des jours heureux en communion avec la nature, ne prélevant rien de trop, juste ce qu’il faut, comme il faut.
Vraiment sommes-nous raisonnables, quand nous faisons toujours pencher le fléau de la balance vers la guerre, les excès, quand nous construisons toujours des tours de Babel dans des déserts d’humanité où règne les lois des plus forts, des plus riches, adorateurs des veaux d’or et des idoles humaines. Sommes incapables de nous éclairer aux lumières du passé ; que nous « cancelisons ». Notre nouveau terrain de jeu est la destruction, la négation, des traditions, des symboles universels sous prétexte qu’ils ont été dévoyés dans le temps ou l’espace, par les ismes des religions ou politiques ou des pratiques regrettables du passé. Nous refusons l’étude et l’enseignements des faits religieux, et laissons place ainsi aux propagateurs de haine.
Ainsi, chaque fin d’année revient une querelle dérisoire sur la représentation de la naissance d’un humble enfant dans une étable, qui symbolise : l’innocence, la pureté d’une nouvelle vie et l’espérance du genre humain. Sommes-nous à ce point incultes et faibles d’esprit au point de prendre à la lettre les légendes des volumes de la loi sacré, et de ne pas y voir simplement les vertus des symboles, sommes-nous incapables de discerner la foi religieuse et la foi en l’homme, devons-nous toujours affubler la spiritualité d’adjectifs, sans pouvoir penser à une spiritualité pure ? La simple image d’un nouveau-né, met tel en péril notre république, cet enfant est-il responsable de tous les massacres des hommes. C’est peut-être lui accordé un peu trop de crédit ou de responsabilité dans notre monde moderne, c’est peut-être manquer de mesure et fuir nos responsabilités, mais depuis la nuit des temps bien avant cette naissance du plus humble de tous et sa loi d’amour, l’homme qui fuit ses responsabilités cherche des boucs émissaires, quand il refuse d’être le gardien de ses Frères.
Jean-François Guerry.
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