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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
UN ENFANT DE LA LUMIÈRE

UN ENFANT DE LA LUMIÈRE

 

 

L’enfant, voyant un sculpteur tailler dans un bloc une statue, demande à sa mère : « Comment savait-il qu’elle était dedans. » [1]

 

Tout le monde construit, tout le monde sculpte, dans le monde chacun à sa place. Les politiques construisent aussi, puisque construire c’est prévoir, du moins quand ils sont libres de bonnes mœurs et de bonne foi. Ensuite vient seulement l’exécution. En clair il faut construire des choses qui ont un sens, comme construire sa vie, c’est la plus grande œuvre. La praxis ne va pas sans la theoria mais aussi la poesis ce triptyque forme une unité, une création qui englobe l’intériorité et l’extériorité, elle corps et esprit. Le Maçon est en quelque sorte un démiurge, un architecte de la vie. C’est pourquoi, il construit des ponts entre son être intérieur et son être extérieur, pour que le sang qui coule dans son corps invisible de l’extérieur puisse quand même irriguer le monde. Il manifeste en toute occasion son désir de transmettre le Mercure de son esprit comme un ciment fluide qui se répand entre les pierres humaines vivantes qui font un Temple idéal terrestre identique au Temple du ciel. La Lumière qui descend de son esprit, fait une colonne vertébrale jusqu’au mystérieux sacrum d’où part le compas de ses deux jambes qui tracent un chemin infini, dont les fondations sont en nous. Bernard de Clairvaux avait compris, qu’il fallait de construire toute chose, avant d’accueillir la Lumière, ne pas s’ignorer il était dans la voie tracée par la Pythie de Delphes : si, tu t’ignorais, tu me ferais penser à un constructeur qui voudrait bâtir sans fondations ; ce n’est pas un édifice qu’il obtiendrait, mais une ruine. Quoique tu puisses accumuler en dehors de toi-même, cela ne résistera pas mieux qu’un tas de poussière exposé à tous les vents. [2] La porte qui donne accès à la Lumière est bien à l’intérieur de soi. Les voies qui nous sont tracées l’ont été par nos prédécesseurs, elles sont un progrès vers la Lumière pour nous, mais aussi pour les autres, ceux qui vont nous suivre, ainsi l’enfant de la Lumière mûrit à son tour. Il pourra dans l’avenir, voir, entendre, comprendre, aimer, mais aussi compléter et achever la construction. Il devra aussi préserver ce temple sacré qui reçoit la Lumière. Il luttera contre tous ceux qui veulent détruire les civilisations passées, pour en imposer une autre. Car les œuvres anciennes, parlent à nos cœurs, elles sont mémoires de Lumière et d’humanité, preuves indélébiles de notre existence. La Lumière doit toujours habiter dans les lieux sacrés et le plus sacré d’entre ces lieux est le cœur de l’homme, qu’il doit s’efforcer de garder le plus pur possible.

 

« Quand la poussière retombe, l’œuvre est là, monolithe inutile, dans une personnalité d’échos qui nous renvoient au plus profond de nos interrogations.

La myriade de petits éclats de Lumière, qu’un ultime polissage délivre, chante alors cette douceur que la pulpe des doigts entend… » [3]

 

Jean-François Guerry

 

[1] Jean Bernard Levy. Mythes et concepts utiles aux initiés-initiants. Page 49 Constructions et œuvres.

[2] Bernard de Clairvaux. La considération, II, 6 : nécessité de la connaissance de soi.

[3] Inès Ferreira sculptrice formée dans le marbre et le lioz portugais, articule tout son être d’artiste à une réalité minérale indomptée. Elle est associée à ce projet hors du temps qu’est la Vallée des Saints à Carnoët en Bretagne centrale là où les roches tremblent, parlent, dans la rivière d’argent et le chaos de Huelgoat comme la promesse d’une refondation du monde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES ŒUVRES DE INÈS FERREIRA

À La Vallée des Saints en Bretagne, où une forêt de statues nous parle.

 

 

Voir ci-dessous 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IDI -IDY- forme Bretonne de Issey. Il vint en aide à un imprudent qui avait pactisé avec le diable. qui tenait sa victime par le pied Idy conseilla à la victime de défaire le lacet de sa chaussure que le diable tient au pied de la statue

IDI -IDY- forme Bretonne de Issey. Il vint en aide à un imprudent qui avait pactisé avec le diable. qui tenait sa victime par le pied Idy conseilla à la victime de défaire le lacet de sa chaussure que le diable tient au pied de la statue

TUDGEN du vieux breton veut dire : " De la race des hommes vrais"

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DERC'HEN - DERRIEN du vieux breton Dergen : fils de la divinité du chêne.

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EDERN du gallois Edyrn soit grand gigantesque par ses qualités.

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ENORA variante Honora, Honorée, Enor,Henori, Henora, Enored : du celte enor Honneur, noble

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Publié le par Jean-François Guerry
Le Lac de Tibériade vu du Mont des Béatitudes

Le Lac de Tibériade vu du Mont des Béatitudes

VOUS ÊTES LE SEL DE LA TERRE ET LA LUMIÈRE DU MONDE.

 

 

Dans la mémoire du GPS de mon cœur, il y a un itinéraire particulier enregistré depuis l’année 2000. Nous étions alors quelques frères et nos épouses et compagnes en Israël, peut de temps après le passage du Pape des chrétiens. Dans cet itinéraire nous sommes arrêtés de nombreuses fois, des escales c’est-à-dire des lieux de ravitaillement, pas pour prendre des nourritures pour nos corps, mais des forces pour nos esprit. À quelques pas de Capharnaüm, la terre devient différente, le chemin monte vers la montagne qui domine le Lac de Tibériade. Au sommet la magie du lieu impose une escale, le regard se tourne alternativement vers le Lac et vers le ciel, naturellement nous faisons la pose, la lumière à cet endroit est particulière on dirait qu’elle monte à la fois de la terre en même temps qu’elle descend du ciel, l’herbe est grasse elle est parfumée avec du sel. Il flotte un air de béatitude, de bonheur simple, de cette joie qui touche les cœurs purs. Là tout semble harmonieux, la vie s’étire soudain dans sa plénitude et sa douceur. Un monde sans conflits, plein d’espérance semble possible.

Un autre pape, 25 ans plus tard, marche dans sa tête et fait escale lui aussi sur la Montagne de Tibériade et dit aux jeunes venus à Rome : Vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde.[1] Il parle d’un monde différent de celui que nous vivons, un monde de fraternité, d’amitié et d’Amour. Le seul monde capable de donner du goût à la vie, si ce monde est rempli par tous les grains de sel que sont les hommes. En effet, un de mes frères quelques temps avant de nous quitter emporté par son âge au-dessus de l’écume des vagues, s’était comparé en toute l’humilité à un grain de sel dans la mer. Il est des grains de sel qui parfument encore la vie des autres, mon frère Yannick était de ceux-là. Ce n’est donc pas par hasard qu’il était avec moi sur cette Montagne en 2000.

Le Mont des Béatitudes vu de Capharnaüm

La plénitude de notre existence, sa raison d’être ne dépend pas de ce que l’on a, mais de ce que l’on est. Même si nous sommes que des grains de sel, nous sommes capables de donner du goût à notre vie et à celle des autres, pourvu que nous gardions en nous une parcelle de cœur pur, et que nous regardions le monde d’en haut. Lorsque la technique en vient à dominer l’homme au lieu d’être à son service, nous devenons des instruments au service de la matière et le sel de l’esprit s’affadit. Ne nous trompons, ne nous leurrons pas c’est seulement la fraternité, la bienveillance, l’Amour de l’autre qui fait tenir le monde debout. Le seul combat qui vaille est celui de la défense de la justice, de la paix, les armes de ce combat sont celles de la fraternité, le partage, la communion des hommes entre eux, leur union, le reste est dérisoire. C’est pourquoi la Franc-maçonnerie a fait de la Fraternité son fondement, sa pierre de base, et que tous les Maçons répartis sur la surface de la terre travaillent à son polissage permanent et sa restauration quand elle devient une ruine, appliquant la maxime du taciturne.

 

                                    Jean-François Guerry.

 

 

 

Note : Source de réflexion Édito du Samedi 9 août « Vous êtes la lumière du monde. » de Jeanne Emmanuelle Hutin Directrice de la recherche éditoriale du Journal Ouest-France.  

 

[1] Matthieu V- 13,16

Lac de Tibériade en Galilée en haut de la carte

Lac de Tibériade en Galilée en haut de la carte

Disponible en librairie et sur le site de l'éditeur le Compas dans l'oeil.
VOUS ÊTES LE SEL DE LA TERRE ET LA LUMIÈRE DU MONDE.
La Lumière des hommes et le sel de l'Océan. Le Phare de la Teignouse éclaire la Baie de Quiberon
VOUS ÊTES LE SEL DE LA TERRE ET LA LUMIÈRE DU MONDE.

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Publié le par Jean-François Guerry
Étiquette 450 FM

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QUE LA LUMIÈRE BRILLE EN VOUS...
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Publié le par - Jean Dumonteil
LE BLOG DE JEAN-DUMONTEIL : Sentiment Océanique.

SENTIMENT OCÉANIQUE
Patience de l’éternel présent 

Tout, tout de suite.
C’est la loi de notre époque.
Mais certaines choses
ne naissent qu’au lent passage des jours :
comprendre,
aimer,
se laisser transformer.

Patience n’est pas inertie.
Elle est seuil et chemin.
Elle nous apprend
à habiter le temps,
non à le fuir,
non à le craindre.

Elle nous relie
aux pas des saisons,
à la musique des astres,
à l’intime battement de nos cœurs.

Par elle, le temps cesse d’être un juge.
Il devient compagnon.
Il devient l’espace d’une œuvre,
celle de nos métamorphoses.

Et si l’attente nous pèse,
écoutons cette promesse :

La patience envers les autres est charité.
La patience envers Dieu est foi.
La patience envers soi-même est espérance.

Alors le chemin s’ouvre.
Et le temps lui-même
nous porte sur l’océan infini.

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Publié le par Jean-François Guerry

RÉFLEXION DE L’INTÉRÊT DES COSMOGONIES ET DES THÉOGONIES.

 

 

Le monde moderne, la société de l’immédiateté, le peu d’intérêt pour les Traditions, donc pour la Tradition, pour nous-mêmes en définitive ? Le constat de la tendance à nous occuper de choses qui ne nous concerne pas, et à négliger ce qui nous concerne, les questions existentielles : d’où je viens ? Qui suis-je ? Pourquoi je suis-là ? Où je vais ?

Pourtant les cosmogonies et théogonies indo-européennes, dont la mythologie grecque par exemple sont pleines d’intérêt. Elles nous disent qu’il y a eu plusieurs temps, celui des dieux, l’âge d’or, puis ensuite le temps des demi-dieux où les héros, les héroïnes avaient pour père ou mère une déesse ou un dieu et un humain. Cette première dégradation a pour nom l’âge d’argent. Puis enfin est venu l’âge de fer celui des hommes. Ainsi, d’âge en âge de dégradations en dégradations l’homme s’est éloigné du principe originel, pour n’en retenir au mieux qu’une parcelle, une frêle image en lui, perdant l’idée même de l’harmonie de l’unité. On parle de perte du Paradis, d’exclusion de celui-ci. La Genèse, nous raconte cette histoire, de la perte du Principe ou du moins de son éloignement. Un passage de la Lumière aux ténèbres, de l’unique vers la multiplicité. Comment faire ce retour, comment retrouver ce passage de nos ténèbres à la Lumière, il est des portes où des rayons de lumière passent, elles sont des passages, on les ouvre avec des mots de passe, des mots sacrés. Ces mots sont Foi, Charité, Espérance. La méthode de Plotin le néoplatonicien, avec ses hypostases, ses remontées successives vers l’un, avec son corps, son esprit, jusqu’à la contemplation de son âme, paraît-il dans des moments extatiques où il disait qu’il pouvait la contempler parce que sortie de son corps.

Cette méthode existe aussi en Franc-maçonnerie, c’est la recherche de la Parole perdue. L’initié, qui a dépassé l’état de jeune néophyte qui est sorti de la caverne matricielle, qui a cherché, demandé et trouvé la Lumière. Ce néophyte devenu initié c’est à-dire homme véritable, vrai en toute circonstances se doit de remonter le cours du temps mythique pour retrouver le Principe, le contempler, jusqu’à fusionner avec lui, ce parcours alchimique est le chemin du plomb, du fer vers l’Or. (Accessible au seuil de l’Orient pour la plupart d’entre-nous).

Nous ne pouvons que constater que cette aspiration traditionnelle s’oppose parfaitement à la vision profane du monde en progrès. En effet comme nous vivons ici et maintenant, nous ne pouvons pas rejeter le monde, qui apporte un semblant de bonheur parfois, mais souvent une illusion de bonheur. Nous visons plus modestement l’accession à un état qui puisse apporter la réalisation de cette injonction performative : Que la joie soit dans les cœurs !

Sincèrement, en vérité, je pense que le monde moderne avec ses techniques, qui soulagent nos corps sans contestation, nous fait payer ces progrès techniques au prix fort, avec une dégénérescence spirituelle. La matière semble avec constance l’emporter sur l’esprit. L’ordonnance, pour soigner ce mal est la pratique d’exercices spirituels c’est-à-dire de travaux maçonniques en loge de formation et d’application. La mémorisation et la compréhension des mots de passe et des mots sacrés sont comme des mantras qui permettent de donner de la Force et d’établir en nous, notre essor spirituel et de le densifier. On comprend mieux dès lors l’insistance de vouloir Connaître les mots, les nombres. Donnez-moi le mot ? ou encore Puisque nous avons le mot… , et que tous les assistants… Nous pouvons travailler à cette construction intérieure, à cette cosmogonie nouvelle, éternel re- commencement.

 

                                            Jean-François Guerry.  

LE MOT DE PASSE EST LUMIÈRE
RÉFLEXION DE L’INTÉRÊT DES COSMOGONIES ET DES THÉOGONIES.

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Publié le par Thierry Didier
Thierry Didier : Les Trois Clés ( et la 4ème...) Part I V et Fin

D’où cette façon, aussi, de définir, au 12ème degré, ledit temple comme « le lieu où l’on veut », sentence forte de ce grade, qui nous indique en contrepoint combien le Grand Maître Architecte voit sa pensée en adéquation avec son action, dégagée maintenant de la « coercition structurante » des 3 Mauvais Compagnons. Il est en effet intéressant de constater que, alors que de nombreux objets symboliques voient leur essence invarier quel que soit le degré, leur substance, elle, se modifie au gré des regards particuliers que lui adresse un initié au décours de son cheminement : c’est ce qu’on appelle des avatars. C’est ainsi qu’au 7ème degré, Prévot et Juge, la clé d’ivoire évoluera vers un diptyque, une dyade formée de la clé d’or et du coffret d’ébène. Ces 3 objets sont justement des avatars, car leur vérité, bien qu’incontournable, est partielle et transitoire. L’avatar est la transcription d’un principe divin en un habillage matériel : il est donc par essence condamné à n’exister que dans un contexte spatiotemporelle déterminé : c’est sa faiblesse.

Au cours de ce remaniement, l’essence, qui est la trace du divin en l’homme, complétement masquée par la prépondérance de la substance va peu à peu émerger depuis la clé d’ivoire vers la clé d’or. Cette clé d’or, ontologiquement plus spirituelle, sera là, par ce biais, pour amorcer l’harmonisation des fonctions exécutives du Prévot et Juge, que représentent, dans le rituel, les ouvriers, en les étalonnant et en les référant au principe universel : une partie de la boucle sera bouclée. L’existence de l’or métal ne définit cependant pas directement le divin, mais la façon dont l’humain perçoit ce divin : ce principe, dès qu’il apparait, deviendra alors forcément discriminant, car il ramènera la matière à laquelle il était précédemment couplé à une place subsidiaire : c’est tout l’objet du coffret d’ébène, matériau précieux s’il en est, mais symbole secondaire, sombre et cantonné à sa constitution végétale. La nature mixte et peu différenciée de l’ivoire se verra alors, sous la scansion structuraliste de Civi et de Ki, déclinée en or et en ébène.

En effet, le 7ème degré est gouverné par une « doublette » aussi discrète que subtile, objectivée sous les termes de Civi et de Ky, dont les initiales sont présentes sur le tableau du grade. Ces 2 appellations forment aussi le début de la « Grande Parole », constituée de 7 mots, et qu’on ne rencontre qu’à ce grade de Prévot et Juge. Civi et Ky représentent ce qu’on appelle une métrique, c’est-à-dire une répétition régulière dans le temps, une grille de lecture binaire, destinée à discerner, différencier, décomposer un concept, un principe, l’ivoire en l’occurrence, en 2 composantes ontologiques, celle de l’essence, divine, symbolisée ici par la clé d’or, et celle de la substance résiduelle, de nature matérielle, symbolisée par le coffret d’ébène. L’interprétation littérale de Civi, « Agenouillez-vous » et Ky « levez-vous » ajoute à cette métrique une sémiologie, c’est-à-dire une interprétation des signes, en l’occurrence une « émancipation verticale » de par l’axe selon lequel s’étalonnent physiquement génuflexion et relèvement de l’initié.

De plus, le caractère abscons de la sémantique, c’est-à-dire de la signification proprement dite de ces 2 mots n’est pas gratuit : il est là pour éviter à la raison de s’y poser durablement, et donc de consommer inutilement du « temps de cerveau » qui serait préjudiciable à la symbolisation. En réalité, Civi et Ky qualifient parfaitement ce qu’est une scansion, c’est-à-dire une façon d’étalonner un principe, un sentiment, un objet, d’échelonner et d’égrener selon une cadence binaire un principe originellement unitaire, permettant, encore une fois, de passer de l’ivoire à l’or et à l’ébène. Grace à l’herméticité, au caractère obscur et abstrus de la signification de ses 2 tenants, la scansion Civi et Ky reposera donc sur un mode méditatif, selon lequel la pensée pourra librement circuler sans s’attacher à des significations culturelles certes intéressantes, mais qui ne sont ici qu’anicroches et butées préjudiciables à l’exercice initiatique.

Car si les avatars ont la vertu de poser la réflexion, de l’incarner, ils auront aussi pour travers de remplir tout l’espace de réflexion de l’initié sans laisser une place à ce qu’on appelle, au sens large, la Nature, c’est-à-dire à tout le reste de ce « créé » qui continue à exister autour desdits avatars. Tant que l’initié se contente de ces avatars, la Nature qui borde toute chose ne pourra donc pas se manifester. C’est pourquoi, lorsque l’analogie sera devenue, au 28ème degré, l’Unique clé, ce fonds diffus et existentiel qu’est la Nature deviendra immédiatement perceptible, car libéré des productions qui en occultaient l’occurrence. En effet, l’initié, bien que de bonne volonté, ne peut à un moment que constater les limites factuelles posées par les épithètes ivoire et or, dont la simple qualification, si elle paraît séduisante, restreint néanmoins le champ des possibles.

L’ivoire et l’or nous montrent ainsi que tout phénomène visible ne se départ jamais de l’intrication d’un sujet, l’observateur et son degré d’évolution, et d’un objet, en l’occurrence la clé. C’est cette intrication, pourtant forte utile dans les grades symboliques et de Perfection, qu’il conviendra maintenant de dépasser. L’évolution ultime de la clé sera alors notifiée par cet adage alchimique qui constitue la 7ème et dernière vérité énoncée au 28ème degré du REAA : « L’analogie est l’unique clé de la nature »: cet aphorisme rend au mieux compte de cette simplicité, confrontée à un minimum d’intervenants, soi-même et la chose en regard. L’ « unique clé » obéit parfaitement au principe de parcimonie : on l’introduit dans une serrure, laissant juste la place aux mouvements linéaire et rotatif de se dérouler. Cette septième vérité sonnera comme un ultimatum, on ne pourra pas échapper à sa clarté, à sa raison. La formulation même de cette sentence obligera l'initié à y trouver sa place, quelque part entre le mécanisme, l'analogie, et sa finalité, la Nature. La Nature est l’ensemble des choses qu’est susceptible de percevoir l’initié. Or, nous ne pouvons formaliser, imaginer, toucher que ce qui préexiste à la fois dans la chose perçue et en nous-même : c’est cela l’analogie.  L’« Unique Clé » est la projection la plus fine dans le tangible du principe créateur, qu’on ne peut définir mieux que par sa singularité. Or l’analogie, si elle est une méthode universelle, possède également les travers de son exclusivité. On n’imagine pas connaître sans appliquer le principe d'analogie.

Cette seule pensée peut nous conduire à une noyade métaphysique, un peu comme digresser sur l'intemporel ou l'infini. Car cette phrase est dans l'esprit puissamment pessimiste, bien dans l'esprit du gnosticisme, elle nous rend seul, orphelin et sans espoir de descendance. Il y a quelque chose dans cette sentence d’effrayant, comme si cette unique clé nous enfermait définitivement dans une interprétation fatalement étroite, comme si cette clé était aussi une barrière à une compréhension plus universelle, en somme, comme si notre nature humaine était un frein à une vision plus générale. Tout ceci explique pourquoi l’unique clé ne peut être déterminée que dans les grades les plus élevés, pour que l’initié « n’explose pas en vol ».

L'analogie nous dit que nous ne pouvons percevoir, c'est à dire, formaliser, imaginer, toucher, que ce qui préexiste à la fois dans la chose perçue et en nous même : tout ce qui ne nous est pas consubstantiel, ne peut en l'état exister, car nous n'aurions alors pas la clé pour préciser cette relation. L'alchimie utilise à plein cette analogie : elle reconstitue, à chaque nouvelle expérience, un lien de similarité entre l'observateur, qui est partie prenante, et l'objet de son expérience, également partie prenante. L'analogie aussi pose deux jalons, soi-même et une chose en regard, permettant de définir l’unique clé », c'est à dire la prise de conscience d'un état médian. L’unique clé évoquée au 28ème degré transcendera alors ces disparités, parce qu’elle les précèdera et les englobera car, si l’unique clé n'a plus de texture particulière, c’est qu’elle répond à l’entièreté de l'Univers.

Que veut on nous dire en passant de l’ivoire, à l’or puis à l’Unique ? Eh bien le fait que l’homme n’est que l’acteur de sa propre existence. Comme la Nature a horreur du vide, l’« unique » devient alors le qualificatif universel, transcendant toutes les particularités générées par la variété, mais dépassant aussi les limites, les faiblesses que cette variété impose. Au fur et à mesure que l’initié progresse, la séparation entre objet et sujet va s’amenuiser, jusqu’à devenir l’« unique ». Cette analogie est parfois si rapide que l’on a l’illusion d’une pensée « multilogique » : 2 exemples : si l’on nous soumet l’image d’une plage de sable, que lèche l’océan, lui-même délimité au loin par le ciel, nous percevrons cette image ternaire sous forme d’une succession rapide d’analogies binaires : ciel et sable, sable et océan, ciel et océan ; ce sera  aussi le principe mimétique des « 0 » et des « 1 » en informatique classique, dont seule la vitesse du passage de l’un à l’autre varie.  Cette analogie est une séparation de fait, qui à la fois structure et différencie, au sein d’un même phénomène, ses 2 causes profondes. C’est notre esprit discursif qui va, comme toujours, se manifester afin de qualifier le monde dans lequel on vit. La nature n’est pas uniquement constituée des plantes et des petits oiseaux, elle est l’univers sensible à l’acuité de tous nos sens. A cet égard, la Nature est indépassable, elle est autant subjective qu’incontournable, et ce sera cette « tenaille ontologique », ce carcan intellectuel qui la rendront toute aussi relative que prégnante. Notre seule possibilité d’objectiver ce carcan sera alors de le décliner en une forme de pis-aller que les alchimistes qualifièrent, pour en faciliter la compréhension, « Nature naturante », renvoyant à la transcendance d’un principe créateur, et « Nature naturée », celle de la chlorophylle, et de la vie végétative en général.

En effet, le dessein de l’initiatique est de s’adresser à l’humain de chair, mais dans une visée progressive qui le rapproche sans cesse d’une spiritualité absolue, où tous les évènements circonstanciés, factuels et attestés par la matière se verraient progressivement « balayés, éludés », laissant comme cadre ultime et unique la « nature sauvage et cultivée » (sic instruction du 28ème degré). La nature est plus ici un mécanisme mis sans cesse à jour qu’une réalité figée ; les représentations de paysages, de montagnes et de forêts, décrites par le rituel du 28ème degré, ne sont pas fausses en soi, mais ne doivent pas nous égarer, car la difficulté de ce degré est de pouvoir considérer l’observation simple de la Nature comme le terme d’un processus qui nous aura emmené dans tous les méandres de l’humain.

Nous voyons bien en quoi clé et nature sont indissociables ; sans clé, nous ne pouvons formuler et voir que ce qui nous ressemble : plus la vision sera profonde, plus l’analogie atteindra-t-elle en profondeur notre nature. Le 1er sentiment qui ressortira à la vue du tableau du 28ème degré du REAA, Chevalier du Soleil, sera une forme de gaieté, de sérénité, de pureté et de transparence. Je parlerais même de félicité. L’instruction du grade qualifie d’ailleurs le lieu comme « le centre du vrai bonheur », qui n’est pourtant ni la joie, ni même le bonheur incarné du 18e degré. Autant les clés-avatars des 4ème et 7ème degrés seront-elles présentes physiquement sur le tableau respectif de leur grade, autant l’analogie dissimulera-t-elle la clé du 28ème degré dans la symétrie prégnante et descendante dudit tableau.

Le tableau de loge sera, au-delà des significations et des relations symboliques multiples qui s’établissent entre ces composants, un lieu d’équilibre entre lesdites entités, et d’autre part avec le « bain métaphysique » duquel elles émergent et dans lequel elles évoluent. L’unique clé permettra l’objectiver ce lieu d’équilibre. Le tableau de loge est, dirions-nous aujourd’hui, un écosystème qui se suffit à lui-même, mais qui est constitué à la fois de symboles émergents, propres au grade : ce sont les images illustrant ledit tableau, et d’un « fonds diffus », d’un tissu nourricier invisible, d’un environnement ineffable constitué de tout ce qui n’est pas visuellement présent et qui constitue l’arrière-plan dudit tableau. L’unique clé, quelle qu’elle soit, sera le moyen de passer de l’un à l’autre.

Ainsi un tableau de loge « pauvre » en éléments visibles imposera-t-il un fonds invisible particulièrement riche en potentialités. Et un tableau d’une richesse incroyable tranchera sur un fonds où ne subsistera, et c’est déjà beaucoup, que la Nature dans son plus simple appareil. C’est pourquoi Il ne faut donc pas se méprendre sur le caractère hyalin des illustrations du tableau du 28ème degré : il ne reflète pas une quelconque appréciation esthétique mais qualifie plus sûrement le caractère archétypal de l’ensemble, transcendant morale et culture. Cette « unique clé », pensée intuitivement par les gnostiques et les alchimistes, et reprise par les géniaux concepteurs du rite, se retrouve au 21ème siècle dans le concept un peu barbare de solipsisme convivial (du latin solus, « seul » et ipse, « soi-même »), théorie philosophique et métaphysique selon laquelle la seule chose dont l'existence est certaine est le sujet pensant.

Par ce biais nous créerions notre propre réalité, l’« unique », mais sans être jamais en désaccord avec l’expérience vécue par l’autre. Il ne s’agit pas de relativisme mais de perspectivisme, où nous voyons la même chose qu’un autre, mais sous une autre perspective (je vous renvoie aux 3 perspectives du 24ème degré, Prince du Tabernacle). Le solipsisme convivial de l’unique s’oppose alors au « formalisme éclairé » de l’avatar d’or ou d’ivoire, ou bien en est-il plutôt l’aboutissement. Cette « convivialité » structurelle constitue le fondement même de la fraternité, débarrassée de la moraline qui en réduit la portée. La fraternité sera plus concrètement produite par l’expérience vécue par l’autre, et par le point de fuite de toutes les trajectoires personnelles.

Nous voyons bien en quoi le mot « unique » peut se trouver discrédité, déprécié à l’aune d’une vision polémique et partisane : l’initiatique est justement le contraire de ça : il accorde sa chance à chaque mot, à chaque concept, pourvu qu’on puisse avec recul et honnêteté le replacer dans un contexte dénué de considérations trop partiales ou trop lapidaires. Le mot « unique » est difficile à justifier pour un profane, qui n’y verra pas forcément une forme d’aboutissement moral et spirituel. En effet, cette épithète est fréquemment dévalorisée dans un monde grégaire où le collectif, l’empathie, la solidarité, l’allocentrisme ou l’absence de sélectivité se posent en parangons d’une bienséance souvent lénifiante, d’une morale qui n’est que le bruit de fond d’une époque. L’unique, au sens large, est souvent supposé porteur, chez le vulgus, d’individualisme, d’égocentrisme, d’une suffisance et d’une déréliction que lui imposeraient les canons de la psychologie et de la sociologie.

En pratique initiatique, l’unique clé ne sera pas une finalité, mais une voie ouverte à ce que les alchimistes nommèrent le Rebis, c’est-à-dire étymologiquement la « chose double », conjonction entre le sujet, l’initié et l’objet en regard. Car il existe en fait une 4ème clé, « cachée », un peu comme Da’ath, la Séphirah invisible, nichée dans le cœur battant de l’arbre kabbalistique des Séphiroth. La signification de Da’aath est en effet « Connaissance » : ce statut fait qu’elle n’est pas qualifiable en tant que telle, puisqu’elle est, par elle-même, la qualification suprême. Da’ath est une forme de mise en abyme de cette Connaissance qui imprègne chaque Séphirah dans ses liaisons avec les autres Séphiroth. Par se transcendance discrète, Da’ath renvoie les autres séphiroth à leur qualité d’avatar, elle permet d’ajouter à la compréhension du divin par l’articulation entre ces Séphiroth, une finitude qui fait qu’elle se suffit à elle-même. Il en va de même pour la 4ème clé : Cette clé cachée, tout comme la Séphirah cachée, n’est pas placée au sommet de l’exercice initiatique, mais en son sein, au 13ème degré du REAA. En fait, l’objectif du 13ème degré est de prendre conscience que chaque « unique » est une branche légitime d’une réalité transcendante, où chaque observateur a sa place. C’est ce qu’intime la vision métonymique de la clé du 13ème degré. Dit autrement, chaque observateur « sera » la clé parce qu’il aura la vision légitime d’être porteur d’une réalité qui, soit, ne lui appartient pas exclusivement, mais dont la totalité des états possibles le positionnera comme le « premier parmi ses égaux », phrase hermétique rencontrée dans le rite, enfin explicitée. Tout simplement parce qu’il s’agit d’un mécanisme, et non d’une finalité. Cette 4ème clé est occulte, ce qui signifie qu’elle est dissimulée au Grand Élu, ou au Chevalier Rose+Croix, et qu’elle devient patente lorsque l’initié a dépassé le 28ème degré, puis est retourné sur les terres du Chevalier de Royal Arche.

C’est la force de ladite clé, dont j’ai signifié en début de texte le caractère « vertical, transcendant, métempirique, diagonal… » Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, le fait, pour le Chevalier de Royal -Arche de pouvoir ne serait-ce qu’épeler le Nom ineffable, constitue un stade avancé de l’évolution initiatique, rendue possible par la prise de conscience que nous sommes la clé ; la phrase d’ordre du grade : « Je suis ce que je suis… » symbolise cette prise de conscience, et nous explique pourquoi le 13ème degré est le seul à ne pas posséder de mot de passe. Il n’en a pas car l’initié à ce grade, par Guibulum, héros du grade et finalement variable d’ajustement formera, et à l’aide de ses 2 compères Stolkin et Johaben, deviendra une expression métonymique de ladite clé.

Il est intéressant de signaler que l’acte premier des 3 personnages du 13ème degré consiste en l’accrochage d’une pioche à un gros anneau de fer : il s’agit de l’illustration, à taille humaine, de la signification originelle du mot « clé », synonyme de clavus, le clou, car la serrure primitive consistait en un clou passé dans un anneau. L’affairement des 2 compères, sous forme d’une agitation, d’une effervescence en surface, correspond à cet effet-levier prodigué par l’appui rotatif sur la tête d’une clé ; effet- levier objectivé par le refus de Stolkin et Johaben à la demande faite par Guibulum de leur succéder, le « condamnant » alors à s’enfoncer plus avant. Le nom ineffable, pouvant être épelé correspond à cette finalité d’une clé ouvrant à des mystères préalablement forclos.

Ce principe de parcimonie est extrêmement exigeant, parce qu’il oblige à chercher avec le minimum de supports possibles. A bien y regarder, l’apprentissage maçonnique est à l’aune de ce principe : les gestes sont codifiés, simples et mesurés, la déambulation faite de lignes et d’angles, la symbolique est une construction en miroir, où sujet et objet ne tolèrent aucune ingérence qui en polluerait le message, le rituel ne se fend pas de mots inutiles, les sentences sont frappées au coin du « bon sens », même si ce qualificatif est sujet à caution. En franc-maçonnerie, en loge symbolique, le principe de parcimonie est en permanence utilisé, au travers donc de l’usage d’outils symboliques : ceux-ci sont des supplétifs de la main et de l’intellect humain, car seul le mouvement, physique ou mental qu’on leur applique sera porteur de réflexion et d’action. Ces mouvements de la pensée ou de l’outil sont toujours émis suivant leur stricte nécessité. Obéissant au principe de parcimonie de Leibniz, la clé agit sans qu’il y ait le moindre « jeu » entre elle-même et une potentielle serrure. Le jeu est étroitement lié étymologiquement à la parole (gallois ieith, « langue », et allemand jehan,« prononcer une formule »). D’où ce rapprochement langagier entre clé et mot de passe. Dans cette optique, la Nature sera cantonnée à sa plus simple expression, contenue dans cette simple évocation, au 28ème degré Q- :« Comment avez-vous pu en sortir ? (Du centre des ténèbres) » ; R- : « Par la réflexion et l’étude de la Nature ». Par « une conjonction étymologique heureuse », la réflexion, issue du bas latin reflexio, « action de tourner en arrière » (14ème siècle), que reflet, méditation, connaissance de soi (13ème siècle) signifie tout autant l’« action de retourner » (4ème siècle) reproduisant par là le mouvement général de la clé.

Le jeu, dès les 1ers textes, définit une activité ordonnancée par un système de règles définissant succès et échec, ou bien gain et perte. Cet « effet-levier » généré par l’alternance d’options opposées, mimera cette rotation symbolique du balai en surface des 2 compères. L’initié se verra séparé entre d’une part, Johaben et Stolkin restés en surface, assurant une nécessaire base arrière, et entérinant alors les découvertes de Guibulum « l’électron libre », tige symbolique de cette clé. Stolkin et Johaben ne seront pas moins honorables que Guibulum, car ils furent engagés plus tôt dans un processus dont ils furent, à l’époque les acteurs incontournables (Stolkin, découvreur du corps d’Hiram Abif, et Johaben, « catalyseur » du narratif des 6ème et 9ème degrés »).

Thierry Didier.

Commentaire de Éric Remy - lecteur du Blog :

Accroche introductive

Imaginez la franc-maçonnerie non comme une simple succession de rituels, mais comme la traversée progressive de portes intérieures, où chaque « clé » résonne comme une métamorphose de l’être. Ces clés ponctuent et transcendent le parcours initiatique, ouvrant à chaque étape des horizons nouveaux, plus larges, plus profonds, et fondamentalement plus universels.

Idée centrale

La finalité essentielle de la franc-maçonnerie est de conduire l’initié, par paliers et franchissements de seuils, de « la créature » à « l’œuvre », puis à une communion ontologique avec la Nature et l’Univers, par l’usage de clés symboliques qui transcendent le simple mot de passe et agissent comme des leviers de transformation intérieure1.

1. Les trois clés fondatrices du REAA

1. Clé d’Ivoire (4ème degré : Maître Secret)

  • Symbole : La Créature, l’être organique, l’existence incarnée.

  • Fonctions :

    • Cimente le socle identitaire du maçon (même origine, même nature, mêmes fibres).

    • L’ivoire, matière organique, suggère la mémoire (strates, dents – balustrade de la parole).

    • Figure la nécessité d’éprouver dans la chair l’expérience initiatique : « Le Saint des Saints est en vous ».

  • Analogie : Les dents comme balustrade, frontière organique entre intérieur et extérieur, support du Verbe et du secret1.

2. Clé d’Or (7ème degré : Prévôt et Juge)

  • Symbole : L’Œuvre, le Créateur, le principe ordonnateur.

  • Fonctions :

    • Passage vers la création plus aboutie, actant l’infusion du principe créateur dans l’être.

    • Incarnation d’une double polarité : Clé d’or (essence divine), Coffret d’ébène (substance-matière).

    • Rôle discriminant, vélocité d’un nouveau paradigme, de la maturation, analogie alchimique : du plomb à l’or.

  • Analogie : Le rythme binaire (Civi/Ky, axe vertical du relèvement), la césure du logos – du fondu organique à la distinction du divin et du matériel.

3. L’Unique Clé (28ème degré : Chevalier du Soleil)

  • Symbole : Union ontologique à la Nature et à l’Univers.

  • Fonctions :

    • Dissolution des avatars (ivoire, or) pour atteindre la simplicité de l’analogie première : « L’analogie est l’unique clé de la nature ».

    • Plus de séparation entre sujet et objet, entre clé et serrure : tout se fond dans le jeu subtil de l’analogie universelle.

    • Le tableau de loge devient écosystème, équilibre dynamique entre les symboles visibles et le fonds invisible (la Nature)1.

2. La Quatrième Clé… ou la clé cachée

  • Invoquée comme Da’ath dans la Kabbale, elle n'est pas un degré supplémentaire mais l’élément central, ineffable, transparent qui transcende et relie toutes les autres clés.

  • Réalisation que « nous sommes la clé » : passage du statut d’acteur-passif à agent créateur et révélateur, épelant le « Nom ineffable ».

  • Symbole du solipsisme convivial : on crée sa réalité en harmonie avec celle de l’autre, point d’équilibre entre individualité et universalité.

  • Elle n’est visible qu’une fois les 3 premières intégrées et dépassées ; elle réside au cœur du parcours, non à son sommet1.

3. Fondements et dynamique de l’initiation

  • Initiation = passage de seuils, franchissement de crises intérieures, rééquilibrage cyclique (« reset ») ; les clés sont des vecteurs de ces mutations.

  • Il existe une tension constante entre :

    • Verticalité : cheminement graduel, intégration de nouveaux plans de conscience.

    • Horizontalité : continuité, fil conducteur reliant tous les grades et toutes les expériences.

  • Les clés produisent un « corridor initiatique » : elles créent une brèche, une rotation qui « tord la raison » et fait évoluer l’initié sur de nouveaux plans de perception (analogie directe avec la mécanique d’une clé dans une serrure).

  • Le mot de passe (accès horizontal) est un outil d’étape, tandis que la clé (accès transversal) opère comme un levier, déstabilise le connu pour ouvrir à d’autres dimensions1.

4. Mises en perspective et analogies pédagogiques

  • Nature et Musique : L’évolution de l’initié ressemble à celle d’un motif musical simple qui, repris, modulé et enrichi, acquiert de nouveaux sens à chaque variation. La clé, c’est le changement de tonalité qui ouvre une autre « couleur ».

  • Physique/Physique quantique : La clé agit comme un quantum d’énergie – franchissement de seuil, passage à un état qualitativement nouveau – ou comme une particule qui n’existe que par la relation à l’observateur1.

  • Marketing/Parcours Client : Ces « clés » sont des « touchpoints » cruciaux qui transforment la relation, font évoluer la perception et fidélisent l’initié à sa propre quête.

Idée-clé Image/Symbole Usage/Pédagogie
Clé d’Ivoire (créature, origine) Dents/ivoire, balustrade Racines, socle organique, mémoire vivante
Clé d’Or (œuvre, création, principe divin) Or, clé du coffre, diptyque Discrimination, révélation, maturation
Unique Clé (nature, unité, analogie universelle) Écosystème, soleil, cercle Fusion, dissolution du sujet dans l’universel
Quatrième clé (cachée, Da’ath, « je suis la clé ») Point/lumière au centre, anneau Transcendance, métonymie, réalisation du Soi
 

5. Conclusion/réseau d’idées

  • La progression initiatique est pensée comme une émancipation : on s’extrait du modèle pour devenir, à travers une série de franchissements et de métamorphoses, soi-même la clé de sa propre évolution.

  • La clé, dans son action, n’est jamais isolée : elle métamorphose, relie deux mondes, structure l’espace de transformation par un levier, une rotation, une analogie ou une effraction – empreinte d’une puissance d’approfondissement spirituel continue1.

  • Tout enseignement initiatique trouve sa force dans l’économie des moyens : principe de parcimonie, sobriété symbolique (la clé agit sur la serrure sans « jeu » superflu), efficacité du geste.

CE QUI EST EN....
Thierry Didier : Les Trois Clés ( et la 4ème...) Part I V et Fin
LA VISION MAÇONNIQUE DE LA TABLE PAR THIERRY DIDIER.
                          LE CAP VERS LA LUMIÈRE
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Publié le par Thierry Didier
Thierry Didier : Les Trois Clés ( et la 4ème...) Part I I I

Ces jalons d’ivoire vont séparer, distinguer la source du son de son intonation, de sa vocalisation, d’un logosincisif et fécondant. Cette image des dents, faussement naïve, s’imbriquera avec celle d’une bouche forclose dans laquelle le secret va vivre et prospérer le temps nécessaire. Puis, au fil du temps, cette incise, discriminative, différenciatrice qu’est le logos, ce « ciseau-principe », permettra à la clé d’ivoire d’évoluer vers la clé d’or, au 7ème degré. Plus tard encore, au 28ème degré, c’est, en tête de tableau, le « soleil-principe », forme archétypale du luminaire qui différenciera la clé d’or en l’unique clé. Car en effet, discerner une chose est la rendre efficiente en retour à notre propre regard. Cette efficience est proportionnelle à la profondeur d'analyse de l’observateur. En clair, plus la chose décelée se rapportera-t-elle à un niveau de conscience élevé, plus rejaillira-t-elle sur l'esprit de l'initié.

L’ivoire, en plus de sa matrice de fibres de collagène, possède une matrice minérale d'apatite. L’ivoire contient donc dans sa trame cette minéralité que possèdera sans partage la future clé d’or du 7ème degré. Or nous savons que les alchimistes utilisaient préférentiellement des minéraux dans leurs opus, d’une part parce que lesdits minéraux avaient la capacité à s’unir facilement et ostensiblement entre eux, selon des schémas structuraux visibles à l’œil nu. Et ensuite parce qu’en limitant l’usage de substrats organiques, l’alchimiste réduisait le risque d’une collusion mentale avec sa propre organicité, collusion toujours préjudiciable à l’exercice souverain et autonome de l’Opus.

De plus, la philosophie de la maturation portée par la pensée de l’alchimiste, depuis le plomb jusqu’à l’or, définissait une approche rationalisée, étape par étape, dans laquelle l’expérimentateur pouvait y voir, prosaïquement, ses propres cheminements intérieurs. L’ivoire caractérise donc très bien l’initié en tant qu’acteur de sa propre évolution : son statut, à ce grade, de lévite, intercesseur entre 2 fonctions, 2 natures, 2 élans entérinera ce retrait progressif du matériel, de l’organique, et concomitamment l’inexorable avancée d’un principe créateur qui deviendra pleinement identifié au 7ème degré par la clé d’or. Selon le principe de complémentation des contraires, la potentialité d’un concept est inversement proportionnelle à son acutesse déclarative, symbolisée donc ici par le passage d’une « masse confuse » et peu différenciée, l’ivoire, au concept dual très affirmé de l’or et de l’ébène. Globalement, ces 3 matériaux, qui appartiennent chacun à un règne distinct (minéral, végétal et organique) sont précieux et différents dans leur forme, mais reflètent symboliquement une substance identique, qui se verra plus ou moins exaltée selon le degré envisagé. Plus généralement, ce sera tout l’objet du passage de la clé d’ivoire à la clé d’or d’y voir une sorte d’« effraction symbolique » (objectivée dès le 6èmedegré) appliquée à un objet quelconque, qui en « consumera » la potentialité, au bénéfice d’une efficience croissante, déclarative, solaire. La clé d’or sera ainsi destinée à ouvrir aux secrets, référence à un sacré qui peu à peu apparaîtra, au 7ème et 8ème degrés, en même temps que se construira, dans les degrés d’Élu (9ème, 10ème et 11ème degrés), la liberté de l'initié. Cette liberté sera définitivement objectivée au 12ème degré par la déambulation du Grand Maître Architecte, affranchi du milieu, le Temple achevé, dans lequel il se trouve. C’est d’ailleurs tout le sens des plans mis à la disposition directe du Grand Maître Architecte, là où ils furent un temps contenus, donc masqués, dans le coffret d’ébène du 7èmedegré.

Thierry Didier

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La clé du secret.

La clé du secret.

Début du texte dans le post d'hier...

C’est pourquoi la clé symbolique ajoutera au déroulé linéaire d’une narration une inflexion, un changement de paradigme qui en affinera le sens. Disposée au sein du rite, la clé s’insèrera dans une contiguïté qui jouxte 2 degrés, consécutifs ou pas, du REAA. Contrairement au mot de passe, la clé n’appartiendra donc pas exclusivement au contenu symbolique de tel ou tel grade : elle ouvrira à un état d’esprit plus général qui viendra compléter et appuyer un narratif qui se devra, lui, de coller à la réalité du moment de l’initié. Un exemple : Le mot de passe « ZIZA » du Maître Secret, qui signifie « balustrade », introduit subtilement l’idée d’une interface, au sein même de l’initié, entre un principe divin encore peu prégnant à ce grade et le « corps » même du lévite.

Ce mot de passe est présent sur le panneton évidé de la clé d’ivoire. Nous rencontrerons ici une forme de collusion encore peu affirmée du principe divin et de la matière privilégiant plutôt, par la fonction lévitique du Maître Secret, une forme de service et de liturgie propres à faire vivre dans la chair de l’initié l’assassinat puis les funérailles d’Hiram Abif. C’est cette véritable « accointance à la matière » que symbolisera l’ivoire de la clé, substance organique, biologique s’il en est, comme une substantiation de l’initié. Une sentence du rituel exprime d’ailleurs parfaitement cette « entrée en matière » par ces mots : « N’oubliez pas que le Saint des Saints est en vous ». Le souvenir organique, viscéral, intestin de l’initié sera ensuite, au 5ème degré, Maître Parfait, consommé en 2 pôles, l’obélisque, contenant le cœur d’Hiram Abif et le mausolée, pôle matériel de sa mémoire. Cette polarisation se verra ensuite complètement objectivée, au 7ème degré, par la dichotomie Clé d’or- coffret d’ébène. Le panneton de la clé obligera sans cesse l’initié à se retourner sur lui-même, selon un processus l’amenant progressivement à une forme de plus grande clairvoyance.

Le « Z » porté sur le panneton pourra ainsi « tatouer » symboliquement l’initié en marquant dans sa chair et son mental l’empreinte dudit panneton. La pression du panneton évidé du « Z » laissera une trace, une marque, qui suivront le lévite durant tout son parcours, lui rappelant qu’il est « à tout jamais » l’expression la plus aboutie possible d’une interaction entre Créateur et créature. Cette dynamique symbolique particulière se verra réitérée au 22ème degré, Chevalier de Royal Hache, lorsque la hache fera action, devenant, à ce degré, un estampillage sacré, au travers des lettres qui y sont gravées, et qui seront transmises au cœur du bois, à la façon d’un sceau ou d’une marque au fer. Là où la clé d’ivoire ouvrira et marquera, la hache tranchera et scellera. Ces 2 objets inaugurent, à leur moment, des cycles nouveaux, symboles vivants d’une continuation spirituelle par cette matière infiniment renouvelable dont seront faits les lévites au 4ème degré, et les « saintes entreprises » au 22ème degré, comme dit le rituel, c’est-à-dire les arches et les temples. 

La clé d’ivoire est d’un matériau très particulier, dont la caractéristique première est donc d’être organique, c’est-à-dire composé de carbone, à notre image. L’ivoire a aussi cette particularité d’être identique dans sa composition, quel que soit le mammifère qui en possède. Or pour qu’une clé soit efficiente, elle se doit d’être identique et reproductible, s’agissant d’un même chemin à formaliser. Cette identité nous renverra à celle construite chez l’apprenti, qui se devra, avant d’aller plus loin, de découvrir le socle commun qui lie tout maçon, et dont l’identité représente le maître-mot. La structure de l'ivoire est souvent décrite comme « hiérarchisée », à cause des multiples échelles d'organisation structurale qui la composent et contribuent à sa complexité et à sa robustesse. Nous retrouvons là l’esprit du REAA, et de sa « gouvernance du Sacré » (étymologie de « hiérarchie ») qui est bien plus complexe qu’une simple narration linéaire.  De plus, l’ivoire est blanc, ce qui est une caractéristique forte par collusion avec l’ébène, noir et précieux (dualité structurelle retrouvée dans les pièces du jeu d’échecs).  

Cette blancheur invite à y voir ce qu’un rituel appelle, s’agissant du fonds blanc des tabliers, la « candeur des Maîtres », que l’Echelle mystérieuse reprendra, en étant plus précise, au 30ème degré, par Schor Laban, « la force de l’innocence ». Enfin, l’ivoire possèdera, un peu à la façon de l’agate du 13ème degré, des strates identifiant sa genèse. Elle sera à cet égard une mémoire, inscrite dans le matériau, à la façon des souvenirs et des attitudes qui nous façonnent. Cette description, très rationnelle, n’est pas gratuite : elle applique à la lettre l’universalité qui veut que chaque chose existe sur plusieurs plans, pluralité dont la totalité s’approche sans fin d’une Vérité toujours transcendante. L’ivoire est donc une forme analogique de la vie existentielle, où s’intriquent des évènements de nature diverse et une forme de libre arbitre qui créeront sa spécificité structurelle. Certains rituels anciens voyaient aussi dans cette ivoire celle de nos propres dents. On pourrait en sourire mais la bouche de l’initié Maître Secret, « verrouillée » par le signe du secret et organe du verbe et de l’ostensible, dispose effectivement de ce « jalon ultime » des dents, matérialisant une forme de « balustrade » organique, immanente à l’intonation, à la vocalisation d’un Verbe qui deviendra d’Or au 7ème degré du REAA.

Thierry Didier.

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Thierry Didier : Les Trois Clés ( et la 4ème...) Part I I
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Thierry Didier : Les Trois Clés ( et la 4ème...) Part I

LES TROIS CLÉS (et la 4ème …)

 

Le but premier de la franc-maçonnerie est d’être une discipline initiatique, c’est-à-dire de construire l’initié afin que celui-ci s’émancipe ensuite du modèle structurant ayant servi à sa genèse. Cette émancipation sera à la fois progressive, car collant à la nature fragile de l’initié, mais aussi liminaire, car de nécessaires dépassements de seuils vont se surajouter à cette évolution graduée et pondérée. Ces dépassements de seuils existent parce que nous avons un rythme propre, quel que soit le domaine considéré ; or, nous ne maitrisons pas spontanément la marche des valeurs, des idées ou du parcours de nos semblables qui nous accompagnent dans ce cadre étroit qu’est celui de la loge, mais aussi dans celui de la vie en général. Ces seuils conditionneront l’usage de clés, qui permettront de franchir lesdits seuils lorsque l’initié semblera dépossédé d’une partie de lui-même, et qu’un « reset » s’avérera nécessaire.

En effet, les degrés maçonniques forment un continuum articulé de contenus spécifiques, qui nourrit une réflexion « horizontale » qui ne nous saute pas nécessairement aux yeux. Cette réflexion se double d’une pensée « verticale », plus lente, plus mesurée permettant en parallèle d’établir des ponts entre grades consécutifs ou pas. Si l’on adopte cette vision des choses, le mot de passe pourrait être vu comme l’accessit à cette vision horizontale, là où la clé en serait l’accessit transversal et complémentaire. En plus des mots de passe qui ouvrent à la compréhension du grade sont donc « disséminées » dans le REAA, des clés, nommées comme telles dans le rituel, au nombre de 3, qui vont appuyer la réflexion et créer une véritable dynamique dans la dynamique, une sorte de mise en abyme qui se surajoutera au déroulé du narratif.

Ces clés renforceront, transcenderont et appuieront le mot de passe, provoquant une accélération et un approfondissement possibles de la Connaissance déjà offerte de gré à gré par le rite et les rituels. Ces clés seront placées à des moments précis du REAA, pour « ouvrir plus grand encore » les yeux de l’initié sur ce qu’il vit.  En effet, l’exercice initiatique n’est pas un art facile, et l’homme, qui en est le matériau, possède des défenses naturelles qu’une confortable orthodoxie oppose, et c’est bien naturel, aux changements de tous ordres. Quand ces changements sont exogènes, il est relativement facile de les identifier, et donc de les circonscrire.

Par contre, s’ils sont endogènes, comme c’est le cas dans la recherche initiatique, seuls des véhicules puissants transcendant notre individualité tels que des clés symboliques, seront en mesure de compléter notre assise, et/ou redécouvrir une filiation perdue. Ces 3 clés seront : 1°) au 4ème degré du REAA, la Clé d’ivoire,qui symbolisera la Créature, c’est-à-dire le produit de l’existence, faisant de nous l’incontournable fondement de tout exercice initiatique, car sans observateur, pas d’observations. 2°) Au 7ème degré, la Clé d’or, qui symbolisera l’Œuvre, c’est-à-dire une création plus avancée, dans laquelle infusera le principe créateur, et dont le jalon visible le plus immédiat sera notre Prochain. Et enfin 3°) au 28ème degré, l’Unique Clé, qui symbolisera notre relation ontologique à l’Univers et à la Nature. Une fois ces 3 étapes vécues et caractérisées, nous aurons alors tout loisir à formaliser l’essence même de la clé, un peu à la façon dont le 4ème pilier, invisible à nos sens les plus immédiats, viendra transcender, à travers nos échanges en loge, les 3 premiers disposés physiquement sur le Pavé Mosaïque. Nous verrons donc, en son temps, apparaître une « 4ème clé », ineffable, qui ne coiffera pas, mais se trouvera au cœur de notre parcours maçonnique. Il faut en effet bien comprendre que la chronologie des degrés est didactique, c’est ce qui en facilite l’abord. Mais qu’ensuite, une fois assimilée, l’avancée initiatique cessera d’être sériée et linéaire pour devenir progressivement radiante, arborescente et circulaire. Ainsi, outre le 30ème degré qui est quelque part séparatiste, il faudra pouvoir manier ces clés sans préjuger de la préséance d’un degré par rapport à un autre.

Même si j’indiquerai des schémas de pensée qui valideront le passage de l’ivoire, à l’or, puis à l’unique, il s’agira en fait de nous dessiller les yeux sur une métaphysique dont les tenants nous transcendent, et dont la totalité immédiate, qu’on appelle Vérité, est depuis toujours présente devant notre esprit. C’est cet abord général qui nous conduira à relativiser la position rituelle desdites clés, pour en faire un modèle universel, dégagé de la contrainte de l’espace et du temps. Cela dit, symboliquement et originellement, une clé objective toute séparation entre 2 milieux en la transcendant, en la dépassant. La clé, juste avant d'être utilisée sera règle, c'est-à-dire porteuse d’une légitimité prometteuse, puis elle sera levier, officiant dans sa fonction de passeuse.

Les 2 milieux attenants concernés par cette clé se trouveront ainsi mis en contact au moment précis où ladite clé sera engagée. Cette clé, physique ou symbolique, va d’abord créer un « corridor initiatique » (par la tige que l’on enfonce, ou par le principe que l’on instille). Cette incise se verra immédiatement suivie d’un retournement, d’une rotation, qui la fera changer de plan, transcendant son action et permettant de « tordre la raison » afin de dénicher ces subtilités dont l’appréhension distingue l’initié ordinaire du véritable myste.  Ce mécanisme de « pénétration-retournement », que l’on identifie bien avec les clés physiques de notre quotidien, engendre une puissance intellectuelle extraordinaire, du simple fait du changement de plan qu’elle génère, et qui par un effet de levier renforcera l’idée initiale.

Thierry Didier.

 

À SUIVRE...
LA SYMBOLIQUE LUMINEUSE DE LA CLÉ, DES CLÉS.
L'intégralité du texte de Thierry Didier disponible sur simple demande par mail à : 

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Thierry Didier : Les Trois Clés ( et la 4ème...) Part I

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Publié le par Jean-François Guerry
LE HASARD ?

LE HASARD ?

 

 

Le hasard est une causalité imprévue, comme le désordre, n’est qu’un ordre inattendu.

                                                                 Henri Bergson.    

 

 

Nous avons coutume de dire, qu’il n’y a pas de hasard, que c’était prévu, que nous ne connaissions pas l’heure, le lieu, mais que nous avions la certitude de la réalisation de l’événement. Il en est ainsi de la mort qui fait partie de la vie. On a beau jeu de dire on se prépare, je me prépare à ce rendez-vous, mais on n’est pas toujours prêt pour le moment, à l’heure dite, il y a toujours un effet de surprise, un moment de flottement, c’est souvent dans ces moments-là que la mort nous surprend que la faux coupe l’épi mûr. Cette semaine j’ai été confronté par deux fois à ces hasards qui n’en sont pas.

 

J’ai perdu de vue un instant, un beau-frère, qui avait fait son temps, et qui de plus en plus souvent, trouvait son temps long. Au fond de son lit de plus en plus souvent il disait j’attends, « c’est ici que cela avoir lieu », il avait défié le hasard, il savait, même s’il n’avait ni l’heure ni le jour.

Il croyait, il n’avait pas une foi religieuse inébranlable, mais il croyait surtout en l’homme, il avait souhaité pour son dernier départ être accompagné par un officiant laïque un diacre de préférence, et non un prêtre. Le hasard a voulu que ce fut un prêtre roumain exilé, plein d’humilité, de fraternité. Par un heureux hasard mon beau-frère, (quel beau nom) a été accompagné vers sa dernière résidence par un homme rempli de foi et d’humanité.

Nous avons choisi avec ses enfants des mots pour l’accompagner, des mots sacrés, des mots de passe, pour que les portes de l’au-delà s’ouvrent pour lui. En reconnaissance de ce qu’il avait fait de sa vie, fait pour les siens ses proches et ses lointains voisins. Il avait fait la guerre d’Algérie, sans la vouloir par hasard il avait l’âge, il n’en parlait pas, il ne s’en glorifiait pas.

Le ministère des Anciens Combattants et toutes les Associations composées de ses anciens frères d’armes, l’avaient sans doute compris, ils ne sont pas venus, ils n’ont pas témoigné, il paraît qu’il ne cotisait pas ? Personnellement je pense qu’il y avait déjà cotisé en offrant le meilleur de lui-même, lui, tout simplement, sans rien dire sans tambour ni trompette, ni oriflamme. Les hommes simples et de conviction n’ont pas besoin d’apparat. Il n’a rien demander, non plus, au corps de la gendarmerie nationale qu’il a servi toute sa vie, ils ne sont pas venus lui rendre dernier hommage, il n’y a pas de hasard. Mais il y a, c’est sûr des rendez-vous manqués, marqués de l’indifférence même à la devise « Honneur et Patrie ». Je prends pitié pour eux.

Pourtant, il n’est pas parti seul ses sœurs et ses frères qui l’ont accompagné sur le chemin de Compostelle étaient là, bien présents avec leur chair, leur cœur, et leur esprit pour crier une fois encore le mot de passe des jacquets sur le Camino Ultreïa ! (Plus loin, plus haut).

Ce n’est pas par hasard, que nous avons choisi les textes bibliques qui l’ont accompagné : Saint-Jean celui qui ouvre et ferme les portes avec son jumeau de Lumière, celui qui sait que le grain mis en terre ne meurt pas mais revivra bientôt plus radieux que jamais. Saint-Matthieu qui nous rapporte le Sermon sur la Montagne de celui qui fit le plus grand sacrifice, le don de son corps, le prophète le plus humble de tous et qui décréta que seront heureux à tout jamais les plus simples, les plus malheureux, les plus miséreux d’entre-nous, car ils ont le cœur pur.

Ce sont des chants d’espérance qui ont accompagnés l’âme de mon beau-frère, que nous avons vu monter vers l’infini des cieux.

"Le sermon de la montagne : Jesus Christ prêche devant tous ses disciples". Peinture de Giuseppe Bartolomeo Chiari (1654-1727) Mikhail Kroshitsky Art Museum, Sevastopol (Sebastopol) Ukraine FineArtImages/Leemage © leemage

Quelques jours plus tard, dans un autre lieu sur cette terre, nous étions plusieurs sœurs et frères pour le dernier voyage de l’un de nos frères. Le hasard encore à voulu, que ce furent les mêmes textes bibliques, les mêmes mots sacrés, les mêmes mots de passe, les mêmes prières le même évangile, qui firent trembler d’émotion les cœurs et les voix des fidèles assemblés pour un dernier hommage, à un homme à la vie si riche de sentiments, de qualités et de vertus données à toute sa famille, ses proches et ses amis, sans ostentation comme doivent et savent le faire ceux qui sont reconnus pour tels par leurs frères. Et comme décidemment le hasard me poursuit sans relâche en rentrant chez moi, j’ai trouvé dans ma boîte à lettre, un livre que j’avais commandé (Mythes et concepts utiles aux initiés-initiants. de Jean-Bernard Levy.) En ouvrant la première page j’ai lu :

 

Être fidèle à ceux qui sont morts

Ce n’est pas s’enfermer dans la douleur.

Il faut continuer de creuser son sillon, droit et profond.

Comme ils l’auraient fait eux-mêmes.

Comme on l’aurait fait avec eux, pour eux.

Être fidèle à ceux qui sont morts, c’est vivre comme ils auraient vécu.

Et les faire vivre avec nous.

Et transmettre leur visage, leur voix, leur message, aux autres.

À un fils, à un frère, ou à des inconnus, aux autres, quels qu’ils soient.

Et la vie tronquée des disparus, alors, germera sans fin.(1)

                                          Martin Gray.

 

C’est véritablement par le plus grand des hasards que ce texte a été lu par le fils de mon beau-frère juste après qu’il eut répandu ses cendres, il y a trois jours.

 

Aussi, je dirais comme Paul Eluard :

Il n’y a pas de hasards, il n’y a que des rendez-vous.

 

 

                                            Jean-François Guerry.

 

Martin Gray (1921- 2022) est un écrivain franco-américain, d’origine juive polonaise. Dans son best-seller mondial Au nom de tous les miens paru en 1971, il honore la mémoire des êtres chers qu’il a perdu dans des conditions tragiques :

  1. sa mère et ses frères tués dans la chambre à gaz du camp de concentration nazi de Treblinka,
  2. son père abattu sous ses yeux à la tête des insurgés du ghetto de Varsovie,
  3. sa femme Dina et ses quatre enfants morts dans l’incendie de sa maison du Var en 1970.
Même quand l'espoir a disparu, il reste la Lumière de l'Espérance.
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