Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
LE FEU QUI COUVE
J’ai vu que l’homme savait qu’il était la pierre d’angle de la création, et qu’il devait s’élever au-dessus de la petitesse et la médiocrité.
Khalil Gibran. [1]
Khalil Gibran dans ses pensées et méditations écrit encore : « La vie est divisée en deux moitié, l’une gelée, l’autre en feu. La partie brûlante, c’est l’Amour. » Quand il rentre dans le Temple espace sacralisé Gibran s’agenouille et demande au principe créateur qu’il reconnaît pour sien de l’aider, de faire de lui une nourriture pour la flamme ardente. Quand le Maître des Cérémonies va chercher la Lumière éternelle à l’Orient à l’ouverture des travaux. C’est avec cette flamme qu’il allume les Colonnes Sagesse, Force et Beauté. Il trace le chemin de l’homme, celui de sa construction, de la sculpture de son moi.
La dernière des épreuves que subit le postulant aux mystères est l’épreuve du feu. Épreuve de purification, mais aussi espérance d’illumination, espérance d’être « tout feu tout flamme », de sortir de sa torpeur de s’éveiller grâce à la lumière de l’esprit. Le parrain du postulant et l’expert avec leurs mains le guide sur les sentiers tortueux de la vie, ayant senti en lui le feu qui couve. Le feu qui à midi plein éclaire et illumine le monde annonce sa maturité quand le soleil est au zénith. L’Amour du principe et l’Amour des hommes, sont les deux jambes qui maintienne l’homme en position verticale. Humble face au principe créateur et aux hommes, il n’est pas encore exemplaire mais il tend vers, il est sur la route du Devoir, conscient qu’il est plus facile de faire son Devoir que de le connaître. Les pieds en équerre face l’Orient Il est plus radieux qu’il ne l’a jamais été. Le compas de son esprit ouvert posé sur la rigueur de l’équerre, il est dans une juste harmonie tempérée par la Force de l’Amour. C’est l’instant ou le feu de l’esprit ne couve plus, il passe de main en main dans la chaîne d’union fraternelle.
Jean-François Guerry.
Note : Cette note est inspirée partiellement de la quatrième de couverture du Livre de Khalil Gibran. Pensées et Méditations.
Khalil Gibran est en 1883 sur le Mont-Liban la religion de sa famille était l’Islam ses parents se sont convertis il est donc né dans une famille de Chrétiens Maronites. Il a consacré sa vie à la poésie et la peinture. Certains de ses écrits ont été brûlés à Beyrouth en place publique par les autorités turques, mais il fût aussi condamné pour hérésie par le patriarche maronite.
« Par son fanatisme et son exagération, il est fou à lier…son but littéraire est d’empoisonner l’esprit des jeunes…ses théories sur le mariage mettraient en pièces les familles et la société ; les puissances infernales déferleraient sur le monde. »
Ayant trouvé refuge à Boston E U, Gibran répond avec simplicité il réserve sa sympathie pour tous les exploités de la société. Sans en tirer vanité, il ne peut supporter de voir les gens souffrir. Gibran fort de ses expériences et ses voyages, il a une conscience particulière de la souffrance humaine, qu’il exprime dans ses œuvres. Il a confiance en l’homme et son avenir. Gibran est mort à 48 ans, cela fait donc 93 ans la petitesse et la médiocrité n’a toujours pas quitté sa terre natale. Nous retenir que ce poète fut un grand cèdre du Liban, comme celui planté en son honneur Square de l’Aspirant Dunand à Paris.
[1] Khalil Gibran. Pensées et méditations. Quatrième de couverture Éditions Presses Sélect Louvain Montréal Québec 1980.
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LA QUESTION DE LA BANALITÉ DU MAL : La bourgeoisie du mal Part III.
Il m’est arrivé, comme j’imagine à tout un chacun, de rencontrer un assassin d’un niveau certes infiniment plus modeste qu’Eichmann, mais un assassin tout de même. Il n’y avait en lui aucune grandeur satanique, mais simplement une affreuse et bourgeoise banalité.
Pierre Vidal-Naquet.[1]
N |
on ! Il n’y a pas de noblesse dans le mal, Pierre Vidal-Naquet l’a bien écrit à propos du portrait d’Eichmann dressé par Hannah Arendt, cette bourgeoise banalité du mal n’exonère pas bien sûr les assassins de leurs crimes, elle n’en fait pas des innocents. Mais cette banalité démontre la puissance de cette ignoble broyeuse idéologique du totalitarisme utilisé par les despotes. Cette machine infernale qui empêche l’homme de penser par lui-même. Cette peste brune qui détruit les neurones des gens ordinaires, les rend incapables de penser et d’agir en dehors des dogmes et principes totalitaires. Hannah Arendt était dans le droit fil de la pensée de son maître Karl Jaspers qui écrivait en 1946 à propos du totalitarisme : La terreur produisit un phénomène étonnant elle fit que le peuple allemand participa aux crimes des chefs… Des pères de famille, des citoyens qui exerçaient consciencieusement leur métier quel qu’il fût, se mirent avec la même conscience à assassiner… Le totalitarisme change tout et il ne change rien.[2] Les paroles d’Hitler étaient devenues banales. L’examen du langage bureaucratique et administratif seul reconnu et audible, faisait l’effet d’un anesthésiant du mal, le rendant supportable, acceptable. Par exemple on ne parlait pas d’exécution des juifs mais de traitement spécial.
On entend aujourd’hui à l’est de l’Allemagne ce langage, qui accompagne le bruit des bottes et où l’on parle d’opération spéciale !
Une effrayante banalité, se remet à l’œuvre par l’imposition d’un langage commun à tous, l’anesthésiant n’est malheureusement pas périmé.
Les Sœurs et les Frères l’ont compris quand ils font de leur action un combat contre tous les despotismes politiques ou religieux. En effet le centre d’union des hommes ne peut se réaliser que dans la richesse de leurs différences qui fait de l’union une chaîne fraternelle et universelle.
Jean-François Guerry.
[1][1] Pierre Vidal-Naquet. (1930-2006) Historien de l’Antiquité. Directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études. Engagé dans la défense des droits de l’homme. Extrait de l’article Débats Le Monde Hors-Série Hannah Arendt 83.
[2] Karl Jaspers. Extrait de citation article de Pierre Vidal-Naquet. Ibid le Hors-série du Monde.
Georges Brassens - La mauvaise réputation (Audio Officiel)
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Dominique A - Vers le bleu (Azzura video)
"Vers le bleu", extrait de l'album " Vers les lueurs " Album disponible : https://dominiquea.lnk.to/VersLesLueursYD Retrouvez toutes les dates de concert de Dominique A ici : https://dominiquea.com/
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Il y a quelques temps, j’ai reçu un grand présent…
Un Frère, un ami, m’a fait un grand présent, nous partageons ensemble une souffrance qui ne vieillit pas.
Nous avons ensemble l’amour des mots, livres qui nous parlent, comme des moments de joie, ce présent de mon ami, mon Fère est Un Jardin de Roses, celui de Saâdi.
Ce petit livre précieux était perdu comme inutile chez un libraire de Chiraz en Perse le pays des cœurs sincères.
Il y a, à Chiraz la rivière sèche.
Saâdi est la rivière spirituelle de Chiraz, il avait comme mon Frère le respect de la nature, du vivant.
Quand j’ouvre ce « Jardin des Roses » je sens toutes les fleurs, les parfums subtils, le jasmin, le citronnier, le cyprès.
J’entends le chant des Oiseaux, je vois leurs plumages, je suis la Huppe de Salomon, dans la Vallée de l’Amour d’Attâr.
Le plus beau présent de mon Frère ce sont les mots ciselés de la Comtesse de Noailles qui flottent au-dessus des pierres du Mausolée de Saâdi à Chiraz.
« Des cyprès et des pins jaillissent de ce carré mortuaire. Tout autour, le vide et l’azur. Le voyageur, qui s’efforce jusque-là, voit le néant suffoquez sous un ciel
de diamant.
Maintenant, quand je suis dans l’humble carré vert du cimetière de Paimpol au pied la tombe en granit Rose, je suffoque en regardant le ciel plein d’espérance.
Merci mon Frère.
Jean-François Guerry.
Note : Le Présent est « Le Jardin des Roses » de Saâdi poète Perse de Chiraz. La préface est de la Comtesse de Noailles. Il a été tiré 300 exemplaires sur papier orient numérotés. La traduction est de Franz Toussaint. L’Édition d’Art II Piazza Paris 1942.
L’Extrait de la Préface de la Comtesse de Noailles : Une photographie a mis sous mes yeux son tombeau. Sur un désert calcaire, d’un blanc de neige, un enclos de briques est posé, tel un bâtiment léger sur la mer écumeuse. Des cyprès et des pins jaillissent de ce carré mortuaire. Tout autour, le vide et l’azur. Le voyageur, qui s’efforce jusque-là, voit le néant suffoquer sous un ciel de diamant.
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LA BANALITÉ DU MAL : OÙ COMPRENDRE N’EST PAS PARDONNER.
L’être humain ne doit jamais cesser de penser. C’est le seul rempart contre la barbarie. Action et parole sont les deux vecteurs de la liberté.
Hannah Arendt. La banalité du mal.
La Franc-maçonnerie est pensée et action.
Rituel Maçonnique.
L |
e jeune initié aux mystères initiatiques de la Franc-maçonnerie est invité à la pratique du silence, il doit comprendre et connaître avant d’agir et être capable d’aimer. Se connaître soi-même, comprendre les autres, leurs paroles, leurs actions, pour pouvoir appréhender le monde et y trouver sa place.
Quand il aura appris à vaincre son désir de vengeance contre lui-même d’abord, puis les autres, il sera sur la voie de la justice et du pardon. C’est à ce prix que l’équité et l’harmonie peuvent régner en lui et dans la société des hommes.
Mary Mc Carthy journaliste, écrivaine (1912-1989) a sans doute été la meilleure amie de Hannah Arendt, donc une de celles qui peut mieux la « comprendre ». Sa lecture du livre de Arendt : Eichmann Jérusalem Rapport sur la banalité du mal, est donc éclairante de la pensée de Arendt.
Le désir de compréhension était aussi sans doute visé par Eichmann, je veux dire gagner la compréhension de ses juges. Il n’était alors pas forcément le clown que décrit Arendt ? Eichmann a-t-il voulu manipuler ses juges pour les amener à le comprendre ? Cela paraît peu probable car il est constant d’observer que nous pardonnons plus facilement quand nous ne comprenons pas, le doute bénéficie toujours et doit toujours bénéficier à l’accusé. Inversement le pardon se donne plus difficilement quand nous comprenons.
Nous ne pouvons pas affirmer que Hannah Arendt n’avait pas compris Eichmann et l’atrocité de ses actes. Aurait-elle été assez naïve alors qu’elle avait subi la persécution du régime nazi ?
Pour le démontrer Mary Mc Carthy souligna avec justesse la fin du livre de Hannah Arendt, où elle condamne sans équivoque Eichmann. Ce qui est difficile à comprendre et admettre chez Eichmann c’est cette stupidité décrite par Arendt !
Elle écrit à la fin de son livre en forme d’épilogue : Le mal dans le IIIème Reich avait perdu cet attribut grâce auquel la plupart des gens le reconnaissent généralement, l’attribut de la tentation. On peut admettre qu’une partie majoritaire de la population en ce temps de guerre avait perdu toute boussole morale, ce qui induit une forme de banalité. Nous revenons ici à la pensée de Emmanuel Levinas sur cette morale perdue en temps de guerre.
Eichmann apparaît comme une machine, un clown, un animal programmé avec un réflexe pavlonien, ayant perdu la faculté et la liberté de penser. Aveuglé, soumis, ainsi il ne pouvait ignorer que la fin de la guerre était proche et pourtant il continuait son œuvre maléfique de déportation et d’exécution des juifs jusqu’en 1944.
Pour Mary Mc Carthy le livre de Hannah Arendt n’est pas une consécration à la banalité du mal, mais il va au-delà du constat réel et factuel de cette banalisation. Son témoignage est une espérance de transcendance, un appel à sortir de cette banalisation, un appel à la réalisation d’une forme d’apocalypse de prise de conscience de ce mal, un appel à mettre en œuvre notre libre arbitre, un appel à ne pas nous soumettre à cette banalisation, comme l’on demande au jeune initié de choisir entre le vice et la vertu de sa libre volonté.
Jean-François Guerry.
VU sur 450 FM-
Pour la penseuse/philosophe juive allemande Hannah Arendt (1906-1975), la conscience serait fragmentée en quatre niveaux à titre individuel : la raison, la double volonté, le libre arbitre et la faculté de jugement. Selon les langages, le mot conscience a une double valeur et différentes portées sémantiques et conceptuelles, autant sur le plan moral que philosophique. Analysons en détail ce que signifie liberté de conscience pour penser par soi-même et poser un jugement juste.
La pensée libre d’Hannah Arendt
Lorsque l’on parcourt l’œuvre foisonnante de la philosophe Hannah Arendt, on constate que les travaux de Saint-Augustin, Socrate, Heidegger, Platon, Kant, Machiavel, Nietzche jusqu’à Aristote, s’articulent autour de sa propre réflexion et font du cheminement de sa pensée un parcours sans doctrine philosophique. C’est très rare. Le lecteur a ainsi la faculté de bâtir l’ossature de sa propre pensée qui donnera de la valeur à son jugement. Dans l’histoire de la philosophie c’est une chose inédite. Aucun concept philosophique particulier ne ressort de la pensée d’Hannah Arendt. Serait-ce ce pluralise, cette curiosité pour ses prédécesseurs, cet élan vers la recherche de sa propre vérité qui contribuent à faire son succès auprès d’un large public ?
Le fait qu’Hannah Arendt propose une pensée réflexive en s’appuyant sur différents philosophes permet d’étayer et d’élargir la signification du terme : conscience, et de lui accorder une profondeur intrinsèque à l’universalisme kantien. Et cela commence naturellement par un questionnement.
La raison est-elle un état de conscience ?
Chez la philosophe, la conscience est un témoin. Pour le démontrer, elle s’appuie sur les grecs (Platon, Aristote, Euripide), chez lesquels le mot synesis, je connais avec moi-même, n’a pas de signification morale. Sans toutefois exclure que l’on peut avoir conscience qu’une telle chose est bonne ou mauvaise, voire hautement désagréable, les grecs ne connaissaient pas le phénomène de la conscience morale. La conscience ne prenait forme que dans le dialogue de l’entre-soi, tout comme l’âme n’avait pas de langage vers l’extérieur. Le dialogue intérieur pouvait entrer en conflit uniquement en vase clos. Pour Arendt cette conscience est donc un témoignage de notre propre existence. Dans la mesure où je suis en capacité de prendre conscience de moi-même je sais qui je suis et vice et versa, je suis par ailleurs un être doté de raison.
Le phénomène du doute de sa propre conscience
Comme la conscience grecque n’a pas de langage hors de soi et ne connait pas la morale, Hannah Arendt pousse plus loin sa réflexion et convoque Saint Augustin. Chez Augustin la valeur de la conscience se féconde dans la recherche de la paix en soi. Cette paix prend une valeur morale reliée à une source extérieure : Dieu. Mais en incorporant une source extérieure intangible, le doute de sa propre raison et de sa conscience sonne le glas de la raison pure. Dans de libero arbitiro voluntatus, Saint Augustin met en avant la nature du conflit entre conscience morale et raison : si je peux douter que quoique ce soit existe, je ne peux douter que je doute.
Pour éviter le conflit dans l’entre soi, la raison ne suffit, car dans le désir de paix, le conflit entre macrocosme et microcosme fait pénétrer le désir dans la raison. Ici la raison ne dit pas : tu ne dois, mais : il ne vaut mieux pas. Basic Moral Proposition Hannah Arendt. La raison, pas plus que le désir ne sont suffisants pour atteindre la liberté de conscience dans ses choix et jugements.
La double volonté chez Hannah Arendt
La raison serait donc une faculté supérieure induite à l’homme sans pour autant être une force agissante. Comme Augustin le rappelle dans ses Confessions :
L’Esprit n’est pas mû si la volonté ne l’est pas.
Saint Augustin-Confessions
Nous pouvons donc prendre une décision contre l’avis de notre raison et nous trouver partagés entre une bonne volonté et une mauvaise.
à CE STADE, il devient clair que ni la raison ni le désir ne sont libres
Hannah Arendt-responsabilité et jugement
Nous pouvons vouloir ce que l’on ne désire pas. Ici le parallèle avec Leibniz démontre qu’il y’a bien une volonté en tant que faculté de choisir le meilleur. Et pour choisir, la raison doit d’abord élire domicile dans la délibération. Une bonne délibération c’est apprendre à peser, donc connaître le prix à payer à contrôler ses désirs (la volonté qui commande) et la volonté à obéir. Souvenons-nous, non pas, tu ne dois, mais il ne vaut mieux pas.
afin de rester libre même si je suis esclave, je dois exercer mes appétits à ne désirez que ce que je peux obtenir, ce qui ne dépend que de moi-même et est ainsi effectivement en mon pouvoir.
Saint Augustin. Confessions VII
Comment penser et agir en conscience en étant partagé ?
La délibération apparait dans la volonté et se forme dans la pensée comme un dialogue silencieux chez Platon par exemple, l’eme emauto, entre moi et moi-même. Mais comme le souligne Hannah Arendt, on peut être partagé entre cet eme emauto, entre celui qui veut et celui qui ne veut pas, le oui et le non, l’ego et l’ego eram augustinien. Nous pouvons avoir la volonté de commander et aussi celle de résister entre l’une et l’autre volonté. Cela n’a rien d’être exceptionnel. Être deux en Un n’est pas un problème, car se pose toujours de savoir vouloir d’une volonté pleine et entière, donc de trancher définitivement entre cet ego et cet ego eram. Et ainsi libérer la volonté libre d’accomplir, d’agir selon les différents moyens dont nous disposons.
La volonté libre et le libre arbitre chez Hannah Arendt
Sans la volonté libre et entière nous ne pourrions pas bien vivre. Il faut savoir choisir. Délibérer et savoir quel prix nous donnons à la volonté, soit d’être heureux, soit malheureux. N’oublions pas que l’esprit n’est rendu esclave du désir qu’en vertu du désir lui-même ou d’une faiblesse et qu’en définitive, la volonté n’a pas de cause. Libre choix veut dire libre par rapport au désir. Sans désir, il n’y’ a donc plus de préjugé. Prendre conscience de ses désirs qui ne sont pas forcément issus de notre volonté, c’est vouloir créer non pas un nouveau monde, mais simplement habiter celui-ci. La volonté agit en conscience selon ce que nous en faisons de bien ou de mal en dépit des circonstances ou au contraire selon les circonstances. Et c’est ici que le libre arbitre peut changer la notion de conscience morale et philosophique dans l’acte de délibérer.
La question du libre arbitre est selon Hannah Arendt (qui s’appuie cette fois sur Nietzsche pour son raisonnement), ne doit pas relever du macrocosme. Il n’y’a rien de pire que de se penser en arbitre hors de soi-même. Le libre arbitre est simplement le détachement de ses désirs pour laisser entrer la volonté libre de délibérer, de créer suffisamment un espace vide entre soi-même et notre propre représentation au regard de l’autre pour atteindre la faculté de jugement. Et cela n’est possible que lorsque les coréférences dans le temps et les circonstances cessent d’exercer sur nous leur volonté de puissance. Comme le présente Nietzche.
C’est dénaturer la morale que de séparer l’acte de l’agent
Nietzsche-la volonté de puissance
Qu’est ce qui caractérise un bon choix ?
Un choix conforme entre le dialogue entre soi-même, les moyens dans les actes dont nous disposons et enfin la pleine conscience que la moralité est une notion intrinsèque à soi-même et à ses propres références appellent une pensée libre et des actes assumés.
La faculté de jugement
Selon Hannah Arendt, la faculté du jugement est la plus politique aptitude mentale de l’homme. Un être libre est celui qui reconnait en lui-même sa propre existence, le témoin de sa conscience qui agit dans le terreau de l’humanité. Cependant, dans le jugement, nous aurions tendance à nous référer à ce que l’autre pourrait penser de tel ou tel de nos jugements ou à chercher des exemples dans l’histoire ou des échelles de valeurs ontologiques. Tout cela ne sont que des béquilles selon Kant pour faire état des choses.
La pensée d’Hannah Arendt ne se limite pas à cet inventaire qui ne pose que des constats. Lorsqu’elle évoque le jugement, elle ne le considère pas comme un acte moral, mais comme un appel d’air nécessaire à vivre au présent le passé. Le lieu commun serait de penser que nous ne devrions pas juger, alors qu’en réalité rien ne se passe sans jugement. Sans cette faculté il n’y’aurait point de pensée, ni d’appel d’air et sans doute : aucune forme de raison que ce soit. Nous sommes dotés de conscience, de volonté, de libre arbitre, comment alors ne pas juger ?
Juger librement selon Hannah Arendt et Kant
Juger librement chez Arendt, comme chez Kant, c’est entrer en délibération pour nous libérer du mal de notre mauvaise conscience. Cette capacité à juger s’imbrique alors dans le monde pluraliste des différentes consciences morales, politiques… des consciences que l’on peut choisir sans y exclure notre capacité à inférer sur l’anima mundi et y insuffler le vent de la pensée socratique et platonicienne. Même si le vent de la pensée n’a rien à voir avec la connaissance étant parfaitement assigné à la capacité de cognition, l’important est de ne jamais cesser de penser. Pour être libre et conscient de ses jugements, il suffirait de faire taire son égoïsme selon Kant, à vouloir plaire ou déplaire et se référer uniquement à nos valeurs esthétiques selon le bien ou le mal induit en chacun de nos choix. Tout n’est finalement qu’une question de goût…et surtout d’éducation à la Beauté.
Résumé :
Elles sont huit qui viennent de finir leurs études à Vassar, une des institutions universitaires les plus cotées d'Amérique.
Obtenir un diplôme de ce collège élégant fréquenté par l'élite équivaut à posséder un brevet d'intelligence autant que de fortune - à quelques exceptions près, puisque le krach de 1929 a ébranlé pas mal de situations assises et que, d'autre part, l'argent permet même à des sots de se maintenir partout.
Au demeurant, les huit membres du groupe qui débutent dans la vie en cet été de 1933 ne manquent ni d'intelligence ni de culture. Kay, la plus férue des idées libérales en vogue, la plus iconoclaste aussi ' est la première à se marier et à s'attaquer à la question du gagne-pain, étant une des moins favorisées du sort, et son époux, auteur dramatique en puissance, s'intéressant peu à cette question-là.
C'est par son mariage que commence le livre et c'est sur son enterrement qu'il s'achève.
Entre les deux cérémonies, six ans ont passé, au cours desquels le groupe s'est colleté avec les réalités de l'existence et a mesuré la distance entre la théorie et la pratique.
Des théories, ces jeunes Américaines en avaient acquis sur tout et, comme elles étaient fermement décidées à les appliquer, le résultat de leurs expériences ne manque pas de saveur, Mary McCarthy s'attachant avec sa verve impitoyable à mettre en relief réussites et échecs.
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"L’action, la seule activité qui mette directement en rapport les hommes, sans l’intermédiaire des objets ni de la matière, correspond à la condition humaine de la pluralité, au fait que ce sont des hommes et non pas l’homme qui vivent sur terre et habitent le monde". Hannah Arendt
LA QUESTION DE LA BANALITÉ DU MAL. Part I.
Où il sera question de Adolf Eichmann, de Hannah Arendt, de Eichmann à Jérusalem, de l’éthique maçonnique, du mal de la bureaucratie selon Emmanuel Levinas.
A |
dolf Eichmann adhéra au Parti National Socialiste Autrichien et à la SS en avril 1932. Il sera un « bureaucrate zélé » toute sa carrière. Chef de bureau il se dévoua à la coordination et au massacre des millions de juifs à travers l’Europe jusqu’en mai 1944 où il se déplace personnellement à Budapest pour mettre en œuvre la déportation et le meurtre de 440 000 juifs hongrois à Auschwitz-Birkenau. Il s’enfuit en 1945 en Italie puis en Argentine. En 1960 repéré par les services secrets israéliens, il est enlevé et jugé à Jérusalem en décembre 1961, condamné à mort et exécuté le 31 mai 1962.
H |
annah Arendt est née le 14 octobre 1906 à Hanovre Allemagne, elle est décédée à 69 ans à New-York États-Unis. Politologue, philosophe, elle fuit le nazisme. Exilée d’abord à Paris elle milite pour un état Judéo-arabe en Palestine considérant que l’exiguïté de ce pays ne permettrait pas l’instauration de deux états. Fuyant encore la France occupée elle passe par Lisbonne au Portugal et finit par rejoindre New-York aux États-Unis. Érudite elle fera une carrière universitaire, elle est reconnue pour ses travaux, elle publie : Origines du totalitarisme, La condition de l’homme moderne… Elle se reconnaît plus comme politologue que philosophe, néanmoins elle s’inspira de Platon et surtout d’Aristote elle associa les fondements théoriques aux moyens pratiques dans ses ouvrages. Comme Cicéron, je dirais quelle n’eut pas d’école de pensée, mais s’inspira de toutes les écoles des antiques, elle était donc profondément humaniste. Ses mentors ont été successivement Martin Heidegger, Edmund Husserl, et surtout Karl Jaspers. En 1961 elle écrit dans le journal le New-Yorker qui la charge de couvrir le procès de Adolf Eichmann à Jérusalem, elle publie ses articles accompagnés de ses réflexions : Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal. Naît alors une polémique sur cette pensée interprétée comme une excuse ou une atténuation de la culpabilité d’Eichmann, coresponsable de la Shoah. Elle subira même les plus vives critiques de ses amis dont Gershom Scholem qui lui écrira dans une lettre personnelle : De l’amour pour les juifs on ne perçoit rien chez vous, chère Hannah.[1] Elle répond à son ami : La question que j’ai soulevée est celle de la coopération des fonctionnaires juifs… Il n’existait pas de possibilité de résister, mais une possibilité de ne rien faire. Et, pour ne rien faire, il n’était pas nécessaire d’être un saint, il suffisait de dire : je suis un juif (un simple juif) et je ne veux pas être davantage.[2]
Plus loin dans cette lettre elle précise sa pensée : J’estime effectivement aujourd’hui que seul le mal est extrême, mais jamais radical, qu’il n’a pas de profondeur, et pas de caractère démoniaque. S’il peut ravager le monde entier, c’est précisément parce que, tel un champignon, il se propage à sa surface. Ce qui est profond en revanche et radical c’est le bien et lui seul. Si vous lisez ce que Kant écrit du mal radical, vous verrez qu’il ne désigne pas beaucoup plus que la malignité ordinaire. Or il s’agit d’un concept psychologique, pas métaphysique…[3]
La pensée de Hannah Arendt résulte d’un constat du réel quelle fait en regardant Eichmann, elle voit un clown, nous pourrions dire une marionnette dans les mains d’un dictateur, d’un despote obscur. Pour Arendt donc le mal n’est pas banal, mais peut être commis banalement, par une obéissance aveugle, une soumission, une absence de pensée autonome, de libre arbitre.
L |
’éthique maçonnique, nous fait prendre conscience du concept de dualité qui est en l’homme. De la difficulté de bien penser et bien agir, de penser par soi-même, et de combattre ses viles passions. De sortir de ce que Kant appelait « notre état de minorité », de s’initié pour élever sa conscience et être dans un état de maturité. Conscient de la difficulté de reconnaître ses ténèbres intérieures et de passer vers la lumière avec l’aide de la foi et de la raison. C’est ce combat contre la banalité du mal que nous propose l’initiation maçonnique et définie son éthique. Dès le premier degré, le postulant à l’initiation est mis en contact avec cette banalité du mal en posant ses pieds sur le pavé mosaïque noir et blanc. Cette dualité se prolongera jusqu’au Nec Plus Ultra de son initiation, l’initié sera poursuivi par deux Chevaliers un Blanc et un Noir et invité à choisir sa monture seul en conscience.
Hannah Arendt précisera encore sa pensée : Je n’ai absolument pas voulu dire : il y a un Eichmann en chacun de nous.[4]
C |
onclusion provisoire : Concernant Eichmann nous pouvons me semble-t-il penser qu’il fut à la fois ignoble meurtrier et un zélé bureaucrate, Hannah Arendt aurait-elle été abusée par la ligne de défense de Eichmann comme le prétendent certains auteurs ? Il n’en demeure pas moins que nous devons porter notre attention sur les méfaits et les conséquences de la bureaucratie. De cette bureaucratie dont Emmanuel Levinas disait à peu près ceci : Elle est un des plus grands dangers pour la démocratie. Cette bureaucratie qui tisse des chaines pour enfermer nos libertés. Levinas encore nous mettait en garde de la bureaucratie en temps de guerre, de cette guerre : qui suspend toute morale.Alors, si l’on associe les horreurs de la guerre et la bureaucratie nous pouvons parler de banalisation du mal. Levinas pour finir parlait de mal élémental à propos de la philosophie de l’hitlérisme qui consiste à regarder les hommes comme des choses. Toutes ces choses méritent de poursuivre la réflexion avec Hannah Arendt.
Jean-François Guerry.
Conseil de lecture : L’Éthique Maçonnique de Josselin Morand. Éditions Numérilivre.
L’Éthique Maçonnique – Josselin Morand.
À l’heure des crises sociales et environnementales, trois questions fondamentales se posent : qu’est-ce qu’une vie bonne, qu’est-ce qu’une société bonne et qu’est-ce qu’une action bonne ? L’éthique, qui est au cœur de ces questions, peut y apporter des réponses de fond. Elle peut également proposer des outils pour que chacun puisse agir à son niveau, en résonance avec ses valeurs. Mais le questionnement d’éthique ne pourrait être complet sans une réflexion sur le mal et sa nature. Si Hannah Arendt a mis en lumière la banalisation du mal dans la société industrielle par la perte de responsabilité, la légende maçonnique nous rappelle que le mal est bien présent en chacun de nous. L’initiation maçonnique, par les outils et l’éclairage qu’elle offre au récipiendaire, permet alors à chaque Frère ou Sœur d’agir en toute connaissance de cause et ainsi d’orienter son action en toute liberté et responsabilité.
Destiné aux Francs-maçons comme aux profanes intéressés par la pensée maçonnique, cet ouvrage se propose, dans un langage clair, de lever le voile sur l’éthique de la Franc-maçonnerie ainsi que sa construction non seulement à partir de ses mythes fondateurs mais aussi des apports de différentes pensées. Il déconstruit les idées fausses sur l’éthique en redonnant aux mots et valeurs leurs sens précis. Il met également la lumière sur le mal inhérent à chacun d’entre nous, qui peut nous pousser à choisir le pire. Mais il propose aussi, pour le meilleur, un viatique maçonnique pour aider chacun, profane ou Initié, à agir avec éthique, discernement et fraternité.
Josselin Morand est fonctionnaire territorial, et spécialiste d’éthique. Il est également pratiquant expérimenté d’arts martiaux. Entré en Franc-maçonnerie en 2010 à la Grande Loge de France. Très impliqué dans la vie maçonnique, il est membre de la Loge de Recherche Jean Scot Érigène et membre fondateur de l’université populaire.
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DES LUMIÈRES DE MONTESQUIEU À L’AMOUR DU MONDE DE HANNAH ARENDT.
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harles Louis de Secondat, Baron de la Brède et de Montesquieu, le Franc-maçon bordelais le plus célèbre est né à quelques encablures des quais de Bordeaux en 1689 et est décédé à Paris en 1755. Il a été initié à Londres à la loge Horn (Le Cor) en 1730 ; deux ans plus tard les feux de la loge L’Anglaise étaient allumés à Bordeaux. Une loge fondée par un triangle de trois anglais ayant des activités maritimes, le VM le capitaine Martin Kelly et les deux surveillants Nicolas Staimton et Jonathan Robinson.
Montesquieu est resté célèbre grâce à son ouvrage critique L’esprit des Lois, qui fut publié anonymement, cette satire humoristique de la société française a été une source d’inspiration pour de nombreux philosophes, politologues, sociologues jusqu’à Hannah Arendt.
Montesquieu fut d’abord un homme de sciences, ce n’est que tardivement qu’il s’intéresse à la politique, avec son Esprit des Lois la doxa le considère comme un libéral, ce ne fut pas le cas de Arendt. Qui déclarât que comme lui elle n’était pas une libérale : Je n’ai pas de philosophie politique que l’on pourrait résumer à un isme quelconque.
À propos de Montesquieu il a été dit : Qu’il s’efforça de fonder une science politique sans droits naturels attachés à la personne humaine. C’est-à-dire universelle.[1]
La méthode de Montesquieu lui interdisait de concevoir une déclaration des droits de l’homme et du citoyen pas assez universelle selon lui. Hannah Arendt est proche de ce raisonnement quand elle publie en 1949 (Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée à Paris le 10 décembre 1948 par les Nations Unies) un article dont l’idée fondamentale est qu’il n’y a qu’un seul droit : Un droit aux droits.
Montesquieu et Arendt étaient conscients de la possibilité de la dégradation, de la détérioration voir de la destruction des structures politiques comme ce fut le cas sous la Révolution Française trente-cinq ans après la mort de Montesquieu ou avec l’éclosion du nazisme vécu par Arendt. La perte de crédit des lois et des institutions sont les prémisses de l’arrivée des despotismes. Seule l’exigence constante du respect d’un droit aux droitspermet de préserver cette dégradation et cette chute. Si l’on suit le raisonnement de Arendt seul le pouvoir arrête le pouvoir.
Montesquieu en Franc-maçon attaché à la pratique des vertus, aura l’intuition que la vertu même doit comporter des limites, la terreur de la révolution lui donnera raison, il faut se méfier dans les périodes troubles des parangons de vertu aux idées simplistes, des parangons qui surgissent de tous côtés. L’ignorer c’est vendre notre liberté en général et notre liberté de penser en particulier. Montesquieu voulait associer liberté et pouvoir. Ce que confirma Arendt quand elle disait : Que la révolution ne réside pas dans le je veux mais dans le je peux et, par conséquent (…) le domaine politique doit être interprété et constitué de telle sorte que pouvoir et liberté puissent se combiner.
Dans un moment où l’on se pose des questions sur la qualité de notre démocratie, de nos institutions, de la possibilité d’application de nos lois, dans un moment où la tentation est grande de succomber à la tentation de la réduction de nos libertés, de notre liberté au profit du droit à la sécurité. Sans jamais se poser la question de la force du pouvoir. Notre liberté fondamentale d’un droit aux droits doit être conserver, sacraliser. Nous devons aussi faire en sorte comme le pensait Montesquieu que règne parmi les citoyens l’amour des lois et de l’égalité pour que la liberté soit réelle.
Jean-François Guerry.
Sources : Recherches sur la pensée de Montesquieu.
Hannah Arendt L’amour du monde. Hors-série du Monde. Une vie, une œuvre. Octobre et Novembre 2024 N°08392.
[1] Jean Goldzink – La solitude de Montesquieu Éditions Fayard 2011.
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J’AI DIT
Le ventre de la bête immonde est toujours fécond.
Bertolt Brecht.[1]
N’oublions pas le Madison Square-Garden en 1939. Comparaison n’est pas raison, mais cherchons toujours l’idée sous le symbole. Et hélas certaines idées ne meurent pas, elles sont des souffrances permanentes. Les symboles de ces idées ne manquent les 11 et 12 août 2017 à Charlottesville États-Unis des suprémacistes et nationalistes embrasent la Virginie suite au déboulonnage de la statue de Robert Lee. Les drapeaux des états confédérés se mêlent aux drapeaux nazis. La tiédeur de la condamnation du Président D. Trump face à ces émeutes et ses manifestations interroge : À Charlottesville, il n’y avait pas seulement des néonazis, mais aussi des gens bien venus protester contre l’enlèvement de la statue de Robert. E Lee.
Les lumières du passé nous guident dans le labyrinthe de l’avenir. On ne peut pas baisser les yeux, regarder ailleurs ou alors mes enfants, mes petits-enfants diront de moi :
Quand ils sont venus chercher les communistes
Il n’a rien dit, il n’était pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes
Il n’a rien dit, il n’était pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs
Il n’a rien dit, il n’était pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques
Il n’a rien dit, il n’était pas catholique.
Puis ils sont venus le chercher
Et il ne restait plus personne pour dire quelque chose.
Pasteur Martin Niemöeller. [2]
Tous les témoignages même modestes en ces temps de chaos doivent venir en aide à nos amis américains qui sont venus nous sortir des ténèbres en 1944, aidons au moins moralement nos Sœurs et nos Frères du nouveau monde, afin qu’ils sachent que nous sommes-là, que nous les attendons à la sortie des ténèbres.
Jean-François Guerry.
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Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse 26 juin 1785. Tableau de Nicols André Monseau . Musée National du Château de Versailles.
LA FRATERNITÉ EST LE LIEN QUI FAIT LA SOCIABILITÉ
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ous ne pouvons pas faire société sans la fraternité encore moins prétendre à l’universalité. Quand la Franc-Maçonnerie est devenue « spéculative » c’est-à-dire quand les loges ont reçu des hommes qui n’étaient pas des œuvriers des bâtiments, des cathédrales, des hommes du métier de la construction au sens propre, même s’ils étaient dans une forme de transcendance quand ils accomplissaient leurs œuvres. Le cœur et l’esprit, guident ensemble la main qui tient le maillet. Mais ils étaient avant tout regroupés en corporations de métiers. Des intellectuels, des scientifiques, des nobles, des militaires, des bourgeois ont transformé, ont fait évoluer la Franc-maçonnerie lui ont donné une dimension supplémentaire sans renier la tradition de la construction en gardant la force évocatrice de son symbolisme. La Franc-maçonnerie en s’ouvrant à tous les hommes, puis à toutes les femmes est devenue un véritable centre d’union fraternelle, elle ne pouvait dès lors qu’être universelle.
Comme le vent du large souffle dans la tête des aventuriers, il a soufflé aussi dans la Franc-maçonnerie. Les gens de mer ont contribué à l’expansion des Lumières de l’Occident. Dans de nombreux ports de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée des loges sont nées. Etienne Morin considéré comme le fondateur du Rite Écossais Ancien et Accepté a pris la mer à Bordeaux pour les Antilles, la Franc-maçonnerie concrétisait son caractère universel. Les maillets résonnaient aux abords des quais et sur les bateaux. Des tenues maçonniques en temps de guerre eurent lieu à bord de navires entre geôliers et prisonniers, c’est dire que rien ne peut faire obstacle à la volonté de fraternité, pas même la guerre qui détruit toute forme de morale. Ces tenues maçonniques particulières devaient être de véritables ancres de miséricorde et d’espérance pour leurs participants. La fraternité des gens de mer est sans doute l’une des plus grandes expressions de la fraternité humaine elle existe encore de nos jours. La Loge maritime La Pérouse crée à Bordeaux et qui a essaimé réuni au moins 19 obédiences de 9 pays elle accueille également les femmes ce qui concrétise son caractère universel. Cette loge pratique le rituel noachite qui est antérieur à celui d’Hiram, la référence au constructeur de l’Arche est beau symbole. La Marque, les Nautoniers de l’Arche Royale doivent leurs fondations à Thomas Dunckeley un Maître canonnier de la Royal Navy, sa fondation remonte à la guerre de sept ans (1756-1763). Les outils des chantiers maritimes associés aux instruments de navigation, les références à l’Arc en Ciel, à la Colombe du patriarche Noé donnent un haut niveau à la fraternité des maçons et des gens de mer. Puissions-nous tous tourner notre regard vers l’horizon de la Fraternité.
Jean-François Guerry.
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