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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
LE LIEU

LE LIEU.

 

 

Nous n’avons pas toujours conscience du bonheur d’avoir trouvé le lieu, mais quel lieu ?

Après comme toutes les femmes et les hommes s’être posé les questions, les pourquoi, du pour quoi. Pourquoi je vis, pourquoi je meurs ?

Après avoir pris le chemin de la recherche de l’inatteignable sagesse. Après avoir cherché comment y parvenir. Le comment non pas en théorie, mais en pratique avec des Exercices sur son soi, son esprit, après avoir éprouvé la difficulté de parvenir à la paix de l’âme. Après avoir cherché de l’aide.

Constatant que dans notre société il n’y a plus d’écoles de philosophie, qu’il n’y a plus d’articulation entre la théorie et la pratique. Qu’il n’y a que de l’information et pas de formation. En voyant les églises se vider de leur fidèles, la pénurie des clercs.

 

Où trouver un lieu, des lieux de formation et d’application des Exercices pour l’esprit, un lieu ou règne l’ataraxie nécessaire à la méditation, si ce n’est dans les loges maçonniques où l’on peut travailler avec l’aide des autres. Dans les loges où l’on pratique avec rigueur les rites initiatiques, le travail avec les outils symboliques, à couvert dans la paix et la fraternité. Dans ces loges l’on découvre la transcendance qui est en nous. Dans ces loges la joie est dans les cœurs.

 

                                                              Jean-François Guerry.

LE ROI SALOMON

 

La recherche de la sagesse.

 

« Je suis, moi aussi, un homme mortel, pareil à tous,

un descendant du premier être formé de la terre.

J’ai été modelé en chair dans le ventre d’une mère, où,

pendant dix mois, dans le sang j’ai pris consistance,

à partir d’une semence d’homme et du plaisir, compagnon du sommeil,

à ma naissance, mois aussi j’ai aspiré l’air commun,

je suis tombé sur la terre qui nous reçoit tous pareillement,

et des pleurs, comme pour tous, furent mon premier cri

j’ai été élevé dans les langes et parmi les soucis

Aucun roi ne connut d’autre début d’existence :

même façon pour tous d’entrer dans la vie et pareille façon d’en sortir.

 

C’est pourquoi j’ai prié, et l’intelligence m’a été donnée,

J’ai invoqué, et l’esprit de Sagesse m’est venu.

Je l’ai préférée aux sceptres et aux trônes

et j’ai tenu pour rien la richesse en comparaison d’elle.

je ne lui ai pas égalé la pierre la plus précieuse ;

car tout l’or, au regard d’elle, n’est qu’un peu de sable,

à côté d’elle, l’argent compte pour de la boue.

Plus que santé et beauté je l’ai aimée

et j’ai préféré l’avoir plutôt que la lumière, car son éclat

ne connaît point de repos.

Mais avec elle me sont venus tous les biens

et, par ses mains, une incalculable richesse.

De tous ces biens je me suis réjoui, parce que c’est la Sagesse

qui les amène ;

j’ignorais pourtant qu’elle en fut la mère.

Ce que j’ai appris sans faute, je le communiquerai sans envie,

je ne cacherai pas sa richesse.

Car elle est pour les hommes un trésor inépuisable.

 

                                                     Salomon.       

 

Visible
Frère Tuck le vendredi 27 août 2021 à 18:18 sur LE LIEU
COMMENTAIRE DU FRÈRE TUCK
Bonjour
Le titre de l’article ne me semble pas très adapté au contenu de cet exposé : en effet, il n’y a dedans aucune allusion à la « loge maçonnique » ou à un autre lieu d’ailleurs…
Toujours est-il qu’il nous faut considérer le sujet sous deux aspects : celui de la conversion, et celui de la loge.
Quand on parle de conversion, il s’agit, à mon sens, d’un mouvement irréversible et définitif, comme par exemple « se convertir à une religion », « convertir des dollars en euros », etc… Cette conversion exige un renoncement, des sacrifices, voire l’acceptation d’un dogme ou d’une idéologie pouvant conduire à des pratiques dérivatoires…
Au contraire, la loge est le lieu du progrès et du travail personnel, sans dogme ni idéologie. Elle n’accepte aucune discussion politique ou religieuse. Elle permet, par l’initiation traditionnelle, de s’enrichir de la différence des autres et ne propose aucun dogme ni idéologie sinon que des symboles et mythes que chacun interprète et vit à sa façon. Il ne peut donc y avoir conversion dans une loge où tout évolue en permanence.
Maintenant, concernant la fin de l’article, je reste songeur sur le fait que « certains hommes seraient parvenus à un haut degré de spiritualité » et seraient différents des autres, notamment par rapport aux profanes… et je ne pensais pas que « prier dans une église » était une « forme exotérique » de la Tradition.
Bien fraternellement, de Frère Tuck.
Ma réponse au Frère Tuck

Bonjour Frère Tuck, je fais réponse à ton commentaire : concernant le lieu visé par l’article il est me semble dit-il clairement indiqué dans le dernier paragraphe : « Si ce n’est dans les loges maçonniques… ».

À propos de la conversion du regard et du mot conversion il est nécessaire de regarder l’étymologie du mot qui provient de deux mots grecs de sens différents. D’une part le mot epistrophè qui signifie changement d’orientation et implique un retour à l’origine, un retour à soi, l’on peut souligner que l’initiation est changement mouvement perpétuel, régénérations successives. Puis le deuxième mot grec est metanoia qui signifie changement de pensée, repentir et implique l’idée de mutation et d’une renaissance, à l’opposé d’un dogme religieux. Donc métamorphose intérieure, changement d’orientation, changements qui impliquent une impermanence donc à contre-courant d’un dogme religieux. La confusion vient sans doute du rapt que la religion chrétienne a opéré sur la philosophie grecque, pour la convertir en théologie. L’on peut cependant nuancer si l’on va à l’une des sources du mot religion religere, ou reliance à son soi originaire et aux autres.

Le mot metanoia renaissance permanente exclu à mon sens toute relation avec un dogme figé par nature.

Pour ce qui est du degré de spiritualité, il est constant d’observé que ceux qui s’instruisent qui cherchent la connaissance progressent et s’élèvent, les francs-maçons eux-mêmes ont des degrés initiatiques, ce qui ne réduit pas la spiritualité des apprentis et des profanes, mais ne réduit pas non plus celle de ceux qui se perfectionnent par leur travail spirituel. La pratique des travaux spirituels s’inscrit dans une progression scalaire, l’on monte le long du fil à plomb et sur les barreaux de l’échelle de mystérieuse.

Pour la comparaison avec les profanes, on peut évoquer la volonté de changement d’espace, le désir de passer du profane au sacré, du temple à la loge. Puis de la rectitude de l’équerre au compas de l’esprit, qui traduit une élévation spirituelle. L’évocation des qualités d’un profane, souvent appelé maçon sans tablier ne réduit pas sa spiritualité, mais l’absence de pratique spirituelle est un manque.

Pour aller plus loin les hommes sont à la fois les mêmes et différents, ce qui a été repris par la franc-maçonnerie : je suis le même et différent à la fois. Ils ont une identité commune, mais elle composée de deux parties la mêmeté et l’ipséité. La mêmeté est le noyau central commun à tous et l’ipséité le récit personnel et particulier de sa vie, composé des connaissances acquises, des valeurs acquises et de l’initiation. Mêmeté et ipséité ne s’oppose pas elles se complètent. Le profane peut atteindre un haut degré de spiritualité mais seul, alors pour lui peu importe le lieu pour méditer. Ceux recherchent de l’aide, un soutien fraternel, sont aujourd’hui un peu démuni, la société n’offre plus d’écoles philosophiques, de centres d’union de l’union fraternelle à l’exception dans notre monde occidental que la franc-maçonnerie et ses loges sacralisées qui sont au-delà des temples de pierre, lieux de l’exotérisme.

Il me revient en tête un des principes de la philosophie de Socrate, je sais que je ne sais rien, alors toute tentative d’explication est vaine. Ce que confirmera plus tard 50 ans avant JC Épictète dans son manuel : Ne parle pas longuement, devant les profanes, des principes de la philosophie, agis plutôt suivant ces principes et comme une démonstration il dit encore : Si, dans une assemblée de profanes, la conversation tombe sur un principe philosophique, d’une manière générale, abstiens-toi d’intervenir : tu risquerais fort de recracher des bribes de savoir mal digéré. Si un jour ont te dit que tu ne sais rien, et que tu n’en es pas mortifié, sache que tu es en bonne voie… ne va pas mettre sous le nez des profanes les principes de la philosophie, fais-leur voir les effets quand tu les as digérés.

 

Une dernière remarque la franc-maçonnerie honore les grands initiés, ils n’ont pas plus de mérites que les meilleurs des profanes, mais pas moins non plus.

Comme l’on peut vivre sans pratiquer la philosophie, on peut vivre sans la franc-maçonnerie, mais un peu moins bien.

 

                                                     Jean-François Guerry.   

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LA LOGE MAÇONNIQUE EST-ELLE UN LIEU PROPICE À LA CONVERSION ?
De la conversion

Le crédit qu’accordent la plupart de nos contemporains au flot d’informations pour le moins contradictoires dont nous abreuvent quotidiennement les médias a engendré peu à peu une société humaine émotionnellement et intellectuellement labile et instable. Parmi les informations qui nous sont proposées, il est devenu impossible de distinguer celles qui pourraient être réellement importantes de celles qui ne présentent qu’un intérêt très local. C’est ainsi que s’est créée une société dans laquelle toutes les informations ont une importance égale, guerre en Tchétchénie et match de football, épidémie de choléra en Inde et bouchons sur les routes des vacances. Nous vivons l’ère de la communication, et paradoxalement, nous n’avons jamais été aussi mal informés car nous sommes incapables de trier et de prendre le recul nécessaire.

Nous constatons que cette instabilité profonde que nous connaissons profite au fanatisme et au prosélytisme religieux et politiques.

Dans cette tourmente, le seul point fixe reste la spiritualité et sa référence, la Tradition. Etant indépendante des époques et donc des diverses formes religieuses, elle traverse le temps comme le fil d’Ariane de l’humanité. La Tradition nous stabilise parce que tout homme vit dans la forme traditionnelle qui lui correspond. Elle est notre sang parce qu’elle appartient à notre terroir.

Certains la reconnaissent dans tout ce qui nous entoure et se sentent attirés irrésistiblement par elle, d’autres lui préfèrent l’errance, de préférence exotique.

Ces deux attitudes correspondent aux deux sens que revêt le mot "conversion". Le sens originel correspond au grec metanoia, qui exprime littéralement "un changement de nous", c'est-à-dire une "métamorphose intellectuelle". Cette modification profonde de l’être est confirmée par l’étymologie latine du mot (cum-vertere) qui implique un double mouvement de "rassemblement", c'est-à-dire une sorte de concentration de toute la puissance de l’être, et de "retournement" inhérent à tout changement de plan d’existence. Ce double mouvement de concentration et retournement est nécessaire à toute démarche spirituelle puisque c’est lui qui permet à l’homme de détourner son mental des choses sensibles pour s’investir dans l’Absolu. Il s’agit là d’une opération exclusivement et purement intérieure sans rien de commun avec un changement extérieur, relevant simplement du domaine "moral". C’est ainsi que certaines religions traduisent le terme metanoia par "repentir".

Mais, comme tant de mots et de concepts, celui de "conversion" a été profané pour ne plus désigner que le passage extérieur d’une forme traditionnelle à une autre. Et ceci n’a rien de spirituel. Bien qu’il puisse y avoir quelquefois des conversions spontanées, il s’agit le plus souvent du résultat du prosélytisme religieux. Et on peut dire que dans ce cas, le "convertisseur" et le "converti" font preuve de la même incompréhension du sens profond de leurs traditions.

Cependant, le terme de "conversion" est parfois utilisé par erreur pour désigner ceux qui, ne trouvant pas dans leur forme traditionnelle la possibilité d’une démarche initiatique, sont amenés à adhérer à une autre forme traditionnelle que celle à laquelle ils étaient rattachés par leur origine. Dans ce cas, il n’y a pas de comparaison de valeur entre deux formes traditionnelles puisqu’il n’est pas question de "préférence" individuelle. Il est évident que celui qui agit ainsi doit avoir conscience de l’unité fondamentale et essentielle de toutes les traditions. Si de tels cas se présentent, c’est bien souvent en raison des conditions de l’époque actuelle dans laquelle certaines traditions sont devenues incomplètes "par le haut", c'est-à-dire quant à leur côté ésotérique.

Certains hommes parvenus à un haut degré de spiritualité adoptent parfois, pour des raisons qui échappent forcément au profane, plusieurs formes exotériques différentes. Ceci n’a rien de surprenant dès lors que l’exotérisme n’est que le voile qui recouvre l’ésotérisme et que ce voile est susceptible de prendre un nombre indéfini de formes.

Rappelons-nous, lorsque nous voyons parfois des touristes orientaux ou autres prier dans nos églises, que la Tradition est une et que sa forme exotérique n’a qu’un intérêt contingent.

ANONYME

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Publié le par Jean-François Guerry
SANITAIRE BONNE NOUVELLE
Manifestation anti-passe sanitaire à Chambéry. Une bonne nouvelle le COVID est moins contagieux que la bêtise de ses manifestants.
L'on peut ne pas être d'accord et manifester son désaccord, dans la dignité et le respect des autres. 

 

 

 

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Publié le par Nadine

Merci pour ce texte très intéressant sur Socrate et les FFMM.

Je voulais soulever un détail, sans doute pas primordial, mais qui, au DH, a son importance, du moins dans la Fédération belge.

Tu parles du « deuxième Surv » et j’ai souvent remarqué que dans les autres Obédiences on le nommait ainsi.

Au DH, nous utilisons le terme «  Second » car « deuxième » impliquerait qu’il y en aurait un troisième.

Par contre, en anglais « second » ou « deuxième » sont tous deux traduits par « second », si ce n’est que pour les SSurv, ils utilisent « Junior » et « Senior Warden ».

Dans d’autres langues, cette distinction n’existe pas non plus.

Ce serait donc une subtilité de la langue française parfois ignorée et pourtant bien réelle...

Ci-dessus une remarque pertinente de Nadine fidèle et attentive lectrice du Blog que je remercie.

 

Il s'agit bien d'une erreur de ma part il faut lire "Second Surveillant" et non "deuxième surveillant"

Avec ma demande d'excuse.

 

                                                    Jean-François Guerry

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Publié le par JEAN-FRANCOIS GUERRY
Statue de Socrate à Athènes 2012 Dimitri Messinis

Statue de Socrate à Athènes 2012 Dimitri Messinis

LA DESTRUCTION

 

J’ai été interpellé par un article du « Causeur » un journal catégorisé de droite, voir d’extrême droite. Il publie un article sur le recrutement d’un enseignant-chercheur pour le département philosophie de l’Université de Paris VIII. (Voir Article ci-dessous). Je précise que le « Causeur » ne fait pas partie de mes lectures habituelles.

 

C’est surtout le mot déconstruire qui a attiré mon attention. Pour moi la vie entière est le récit d’une construction dont les fondations sont lumières, les valeurs du passé, mais aussi les erreurs. Il faut plutôt reconstruire que détruire, mais me direz-vous parfois l’ouvrage est tellement instable ou détérioré qu’il doit être détruit. Ce qui n’empêche pas de garder en mémoire les plans sans pour autant reconstruire à l’identique. Il paraît, qu’il faut construire plusieurs temples pour construire le bon, celui de l’esprit.

 

Il faut choisir son métier, j’ai opté pour celui des constructeurs à la recherche de la connaissance ce bien héréditaire que chaque génération augmente et quelle transmet à celle qui suit.

Bien sûr chaque époque qui oserait le nier est semée d’erreurs, elles ses impasses ; mais aussi ses sentiers lumineux. Ce sont les sentiers qu’il faut suivre pour parvenir à surmonter les difficultés du présent et espérer peut-être éclairer un peu l’avenir. En reconnaissant avec humilité que la Vérité absolue est inaccessible à l’esprit humain.

 

Faut-il vénérer ou rejeter le passé ? Faut-il déconstruire les lumières du passé pour construire le présent ? Certains sont aveuglés par le siècle des lumières, si l’esprit des lumières doit être préservé faut-il reprendre ses erreurs jusqu’à l’aveuglement ? Je vous conseille à ce sujet la lecture ou la relecture de l’œuvre de Voltaire, cette figure emblématique des lumières si l’on peut dire n’a pas toujours été clair, en particulier par ses positions sur l’esclavage !

Je vous conseille aussi l’excellent essai d’Antoine Lilti chercheur et écrivain

(L’Héritage des Lumières dont le sous-titre Ambivalences de la Modernité est évocateur.)

 

La variation du fléau de la balance de la justice humaine, nous impose de maîtriser nos jugements. Etre dans la crainte des erreurs du passé entraine la destruction du passé. La destruction de tous les totems et les statues c’est refuser en bloc l’héritage et les valeurs des traditions. La justice est médiété elle se rend entre l’équerre et le compas, la rigueur de la conduite et l’ouverture de l’esprit dans la chambre du milieu.

Refuser les dogmes qui asservissent n’oblige pas à détruire toutes les valeurs du passé. Ce que nous devons défendre sans concession c’est la justice toujours associée à l’amour fraternel.

Ceci n’est bien sûr que mon simple avis et vous quel est le vôtre ?

 

                                                     Jean-François Guerry.

Home  Édition Abonné  Portrait de l’enseignant-chercheur de philosophie à Paris VIII en 2021
Le Département Philosophie de l’université de Paris VIII veut-il recruter un enseignant-chercheur ou un militant doctrinaire? Comme le disait Hamlet: “That is the question.”

Dans le numéro 105 de la revue L’Atelier du roman, Jean-Yves Masson, professeur de littérature comparée à la Sorbonne, a l’excellente idée de nous présenter in extenso la fiche de poste d’enseignant-chercheur du Département Philosophie de la toujours très progressiste université Paris VIII (article intitulé « Le monde enchanté de l’émancipation ou comment on recrute un professeur de philosophie »). Les candidats qui en auront saisi toutes les subtilités idéologiques pourront ainsi se présenter pour tenter d’obtenir ce poste. Car, précise J-Y. Masson, cette fiche, trop jargonnante pour être honnête, n’est pas celle d’un poste d’enseignant-chercheur mais plutôt celle d’un poste de militant doctrinaire ou, pour dire comme Nathalie Heinich, d’un futur « académo-militant. » À l’inverse de l’usage universitaire qui veut que le poste soit décrit en fonction d’un grand champ d’investigation, les mots-clés présentés au début de cette fiche annoncent la couleur : émancipation, violence, intersectionnalité, subjectivation politique, féminisme, études postcoloniales.

Premier signe qui ne trompe pas, la fiche est écrite en écriture inclusive. Dans un sabir dissimulant mal l’idéologie qui imprègne l’enseignement attendu, il est par exemple précisé : « Sera alors attendue des étudiant.e.s l’attitude à relier les sources archéologiques multiples de ces enjeux dans la philosophie classique, moderne et contemporaine, et leurs reformulations plus actuelles, et à analyser la normativité inhérente aux discours anthropologiques, les hiérarchies et les exclusions qui en procèdent et rendent leur universalisation polémique… » Traduction : au sortir de cet enseignement, l’étudiant saura “déconstruire” le discours universaliste de la philosophie, remettre en cause des hiérarchies obsolètes, démontrer que la prétendue science occidentale n’est rien d’autre qu’un instrument de domination sur les exclus et les opprimés (les femmes, les « racisés », les homosexuels, etc.).

A lire aussi, Martin Pimentel: Nathalie Heinich dézingue nos sociologues en peau de lapin

La partie de la fiche de recrutement

 

 

 

 

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Publié le
VACCINATION COVID AU TEMPLE MAÇONNIQUE À LA BARBADE
Vaccination Sites Re-Open From Tomorrow

Ce n'est pas précisé mais vous pouvez venir sans vos décors !!!

Cette bonne nouvelle m'a été communiquée par Thierry il ne m'a pas précisé par ailleurs si tous les frères et soeurs pouvaient venir.

Protégez-vous, prenez soin de vous !

(FP)

The Ministry of Health and Wellness’ Immunisation Unit has advised that vaccination sites will re-open from tomorrow, Tuesday, July 6.

The Unit will be holding open days for the rest of the week for persons whose appointments were interrupted last week by the passage of Hurricane Elsa and for anyone who has passed the recommended eight-week time period for the second dose of the COVID-19 vaccine.

The open days will begin on Tuesday at the Sandals Conference Centre, Maxwell, Christ Church; Building No. 2, Harbour Industrial Park, St. Michael; St. Philip Polyclinic, Six Cross Roads, St. Philip; and Sharon Moravian Church Hall, St. Thomas.

On Wednesday, July 7, the locations will be the Masonic Centre, Salters, St. George; Building No.2, Harbour Industrial Park; St. Philip Polyclinic; the Art Gallery, Queen’s Park, St. Michael; and the Sharon Moravian Church Hall.

The venues for the open day on Thursday, July 8, are Sandals Conference Centre; Building No.2, Harbour Industrial Park; St. Philip Polyclinic; the Art Gallery in Queen’s Park; and Sharon Moravian Church Hall.

The open days will conclude on, Friday, July 9, at Building No.2, Harbour Industrial Park; the Art Gallery in Queen’s Park; Sharon Moravian Church Hall; and the Masonic Centre.

All sites run from 10:00 a.m. until 2:00 p.m.

The Unit is also informing those persons who were scheduled to receive their second doses at Solidarity House, Harmony Hall, St. Michael, last Saturday, that they will be able to receive their vaccines this Saturday, July 10, at the same location.  

Persons are reminded that it is not the Ministry’s policy to mix different vaccines and they will receive the same vaccine for the second dose that they were given for the first.

melissa.rollock@barbados.gov.bb

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Publié le par Jean-François Guerry
Dialogues

Dialogues

À L’AIDE SOCRATE !

 

 

Dialoguez ! dialoguez ! Cette exhortation pourrait figurer dans un rituel maçonnique, mais aussi dans le préalable de tous les discours politiques. Dialoguer d’abord avec soi-même, pour se connaître et reconnaître avec humilité son ignorance. Dialoguer avec l’autre, les autres ceux qui sont nos proches c’est facile, mais surtout ceux qui sont lointains. Dialoguer pour profiter de leurs différences, dialoguer sans vouloir toujours convaincre l’autre de nos certitudes, lui parler de nos doutes et construire. Construire ensemble un autre monde où tous les hommes admettront enfin qu’ils sont frères. Dialoguer pour nourrir notre désir de connaissances.

Dialoguer c’est refuser de dire comme Socrate : « Écoutez-moi, je vais vous dire la Vérité du haut de mon savoir tout constitué et critiquable ». Dialoguer c’est refuser l’arrogance.

 

Le deuxième surveillant de la loge maçonnique est chargé de l’instruction des jeunes frères, qui sont parfois bien plus âgés que lui ! Son rôle n’est pas d’affirmer, mais de faire penser son frère par lui-même, c’est l’esprit et l’enseignement des Lumières.

 

Ce formateur, n’est pas un informateur, il soulève simplement un coin du voile qui recouvrait les yeux de son frère. Il provoque l’éveil le réveil, il est un passeur de la lumière comme le vitrail d’une cathédrale.

 

Le dialogue maçonnique n’est pas l’élaboration, ni la transmission solitaire d’un système, mais un éveil de la conscience, une possibilité d’accession à un niveau d’être qui ne peut se réaliser que dans un échange, une relation fraternelle d’homme à homme.

 

Ainsi Socrate et le Franc-Maçon affirment qu’ils ne savent rien, ni même lire ou écrire. Leur sagesse réside dans la conscience qu’ils ont de leur ignorance et leur désir de savoir. La maïeutique et la propédeutique d’un rite maçonnique aide les âmes des hommes à s’engendrer elles-mêmes, se purifier, s’élever, atteindre parfois leur pointe. Ce changement, se perfectionnement apparaît souvent dans le visage de l’autre, son regard sur les hommes et le monde est autre. La conversion de ce regard aboutit à une communion fraternelle ou se rencontre parfois deux sourires.

 

Ce sont les poètes qui expriment souvent le mieux les choses, le dialogue n’échappe pas ce constat.

Dialogue avec soi-même : « Après une nuit de dialogue avec toi-même l’oppression infinie de ton cœur s’envolera ». (Yu Dafu- Fleurs d’Osmanthe Tardives.)

Dialogue avec les autres : « Celui qui ne parle pas à un homme ne parle pas à l’homme, celui qui ne parle pas à l’homme, ne parle à personne ». (Antonio Machado.)

 

La Franc-Maçonnerie reste un des seuls lieux privilégiés où la parole circule, où elle circule pour le bien de la communauté humaine.

 

 

                                                              Jean-François Guerry.

 

          Connais-toi toi-même pour les autres en vers et pour tous

 

Bien ambitieux de ma part, pardon à l'avance,

De distiller en vous avec insolence,

Notre rôle et la prise de conscience

De notre Devoir à partir de la sentence :

 

« Connais-toi toi-même pour les autres »

 

A quoi sert de baver, docte et onctueux,

Épaules gesticulantes, verbe pompeux !

 

Auréolé de la plénitude du Maître,

Expliquant à l'apprenti qui vient de naître,

Qu'il sait et que lui, peut-être s'il travaille bien,

Saura, s'il est sage et que son travail convient,

Accéder à nouveau palier de l'escalier.

 

A quoi sert de vanter un cordon de tissus ?

 

Comme fait un ami sur qui je tombe dessus

Le félicitant pour son humilité.

Il n'a pas intégré que le vrai initié

Est un relais vivifiant de la tradition

Avec pour devoir d'assurer la transmission.

 

A quoi sert de vanter un chemin personnel ?

Incommunicable parcours en tant que tel,

 

A respectable interlocuteur déférent,

Ignorant d'initié la signification,

Voire de Maçonnerie ou initiation !

 

Ça nous fait une belle jambe de parler !

Si, afin de comprendre notre bavardage,

II ne dispose pas de la clé du langage,

Du pouvoir de la parole pour échanger !

 

 

II est vrai, ce déférent interlocuteur

A en commun avec nous l'eau qui désaltère,

L'air qu'il respire et notre terre nourricière,

Le feu vivifiant nécessaire et moteur.

 

A quoi servons nous donc si nous nous contentons,

 

Une ou deux fois par mois ! d'une bonne veillée,

La planche bien tracée nous tenant éveillé,

Dans un consensus proche de l'égrégore !

Agapes ayant repu frères carnivores.

 

A quoi peut nous conduire notre engagement ?

 

Ces valeurs de rassembler ce qui est épars

Et porter au dehors ce qui nous rend à part.

 

Si nous nous contentons d'étudier sans relâche,

Ce qui à nos yeux concerne notre tâche,

Certes avec beaucoup de zèle et d'opiniâtreté,

Se connaître soi-même afin d'avancer

Sur chemin de Connaissance et de Vérité ?

 

A quoi sert de tracer, une bonne planche ?

 

Si le but unique est avant tout de plaire,

Faire descendre sur nous auréole éphémère,

Satisfecit du péché avoué en confession,

Le but de nos échanges reste vraiment l'action.

 

Pourquoi vivre la Maçonnerie en Loge ?

 

En visiteur d'un salon philosophique !

D'un club révolutionnaire sans risque !

Où souffle avec prudence une douce bise !

En restant nuancé je dirais que ça frise,

Des frénétiques de l'onanisme, l'éloge.

 

A quoi sert d'être créé constitué et reçu ?

 

Maçon du Rite Écossais Ancien Accepté,

Libre et de bonne mœurs, parfait initié ?

 

Cela suffit-il à faire de nous un élu ?

 

 

Si nous ne faisons pas cet effort d'animer,

Par notre travail sur nous-mêmes, et, sublimer

Nos potentialités morales, spirituelles,

Éveillées par la pratique de nos rituels ?

 

 

Qu'est-ce que l'accomplissement du Franc-Maçon ?

 

Un travail sur soi réalisé sincèrement

Par la connaissance et le perfectionnement !

 

Cette connaissance a pour incidence

Que, même s'il n'agit sur rien en apparence,

Rien concernant l'humain ne lui est étranger.

 

Tout ce qui parle du divin l'intéresse.

S'il n'est pas philosophe il n'aura de cesse

D'étudier la philosophie de façon active.

S'il n'est pas membre d'une œuvre caritative,

Souffrance et désolation l'invectivent.

 

Sans vraiment exercer de rôle politique

Pour la lutte des droits de l'homme il s'implique ;

II est tolérant et connaît l'intolérable ;

 

En apparence bien loin des réalités,

Des préoccupations de l'humanité,

Dans silence de la Loge, en sérénité,

II pourra régénérer combativité.

 

Une action vers l'extérieur de soi, orientée,

De nos proches à l'entière humanité.

 

La réponse au « Connais-toi toi-même pour les autres »

 

Serait-elle un monde des idées appelé à guider ?

Celui des hommes vrais afin de les aider

A partager les valeurs que nous faisons nôtres !

Dont, franchise et sincérité maçonnique,

Socles et forces intangibles de notre éthique.

 

Vouloir imposer aux autres sa propre idée !

Par force de conviction ou sincérité,

Ne peut aboutir et se transforme en échec.

Je regrette d'avoir parfois été trop sec

Par souci de partager, en toute honnêteté,

Mon travail sur le chemin de 1a Vérité.

 

 

 

Toute idée exprimée, avec bienveillance,

Au frère qui la reçoit en cours de séance !

Ne peut devenir sienne, en pleine conscience,

Que s'il en a perçu, le bien fondé, l'essence.

 

Alors comment faire pour essayer de convaincre,

Aider l'impétueux qui se doit de se vaincre ?

 

Pour le Franc-Maçon dont le but est partager,

Semer autour de lui, comme dans un potager,

Les fondations exigeantes de l'humanisme,

Le moyen est de cheminer avec altruisme,

Sur la route chaotique de l'exemplarité,

Sublimer nos belles valeurs dans la société.

 

C'est peut-être de cela dont on a peur !

 

II est vrai qu'au niveau de l'exemplarité

La maçonnerie, avec un tout petit m,

Booste ventes d'hebdomadaires que l'on aime,

Hors élections, lors de la pause, avant l'été.

 

A ce moment on lit plus souvent dans la presse,

De pseudos « frères casseroles » les prouesses,

Confortant la rumeur et le vieil anathème «

Un pseudo Ordre pourri » ça les lecteurs aiment !

 

Par l'exemplarité de récits d'actes vertueux,

On pourrait peut-être sortir de ce cercle vicieux,

Mais le juste le beau le bon ne font pas vendre !

C'est pourquoi des médias il ne faut point attendre.

 

Je rêve tout haut d'une presse sans contraintes,

Libérée sans haine sans tabou,sans goupillon,

Qui écrirait à propos de toute belle action.

 

C'est vraiment beau et bon il doit être Franc-Maçon !

 

Le vrai défi, pour un vieil adepte initié,

Est donc celui du seul contre l'adversité.

Il a presque réussi à dominer ses passions,

II lutte contre ignorance fanatisme ambition,

II connaît moultes embûches sur le chemin,

Avec pour seule arme le fait de se connaître bien.

 

 

 

Se connaître soi-même ne signifie pas vouloir

Prôner les actions de la Franc-Maçonnerie,

 

Mais par un dur combat personnel, promouvoir,

A l'intérieur de la Loge et au fond de soi,

Idéaux par le travail de chacun mûris,

Par l'appropriation de rituels bien compris,

Sans bornes imposées, la découverte du soi.

 

Par une connaissance aiguë de nos propres limites,

 

Conscient, sans parti pris, du devoir d'exposer

Des idées afin d'éveiller, non imposer,

Des prises de conscience du cherchant en émoi,

On approche sens du connais-toi toi-même pour moi.

 

Participer à un échange, communiquer,

Entendre l'autre jusqu'au bout, l'écouter s'expliquer,

Dire tout simplement, sans être interrompu,

Denrée rarissime dont on est jamais repu.

 

N'est-il pas beau de surprendre notre entourage

Par l'exemplarité de notre écoute de l'autre !

Nous pouvons déclencher le désir d'être des nôtres

En mettant en exergue notre goût du partage.

 

Développer avec nos moyens l'humanisme !

Travailler à une société sans intégrisme,

 

Tenter de donner aux hommes les moyens d'être libres !

 

C'est le Devoir du maçon, sa raison de vivre

Pour s'accomplir lui-même et pouvoir progresser

Sur plan matériel et domaine de la pensée.

 

EXTRAITS DU POÈME... de Jean-Pierre Rousseau

 

AVEC L'AIMABLE AUTORISATION DE L'AUTEUR.
À L'AIDE SOCRATE !

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Publié le par Jean-François Guerry
Socrate boit la cigüe

Socrate boit la cigüe

PROTÉGEZ -VOUS ! PRENEZ -SOIN DE VOUS !

 

 

Voilà plus de deux ans que l’on répète à l’envie ces deux exhortations. Elles semblent évidentes au regard de la pandémie qui modifie nos vies et donc nos comportements. Ce message est reçu comme une injonction à prendre soin de notre corps, et de nos biens matériels en priorité. Hélas on trop facilement oublié les conséquences sur nos esprits, l’essentiel étant le souci de son soi, la culture de notre soi. À ce propos les lumières du passé peuvent nous servir à nous diriger dans le labyrinthe, la complexité et l’incertitude de l’avenir.

 

L’on peut lire dans l’Apologie de Socrate par Platon, ce que Socrate aurait dit au seuil de sa mort à ces concitoyens.

 

« Comment toi excellent homme, qui est Athénien et citoyen de la plus grande cité du monde et la plus renommée pour sa sagesse et sa puissance comment ne rougis-tu pas de mettre tes soins à amasser le plus d’argent possible, et à rechercher la réputation et les honneurs, tandis que de ta raison, de la vérité, de ton âme qu’il faudrait perfectionner sans cesse, tu ne daignes en prendre aucun soin ni souci…(…) Je vous répète que ce ne sont pas les richesses qui donnent la vertu, mais c’est de la vertu que proviennent les richesses. »

 

Socrate avant de boire la cigüe délivre ce message à Criton, Phédon et tous les fidèles qui l’entoure : Prenez-soin de vous !

 

Condamné, ses juges lui demandent de fixer lui-même sa peine, il déclare ne rien craindre, pas même la mort n’ayant pas commis d’injustice, comme un certain Hiram. Il évoque ses pseudo fautes : « J’ai négligé ce que la plupart des hommes ont à cœur, fortune, intérêts domestiques, commandements d’armée, carrière politique, charges de toutes sorte, liaisons et factions politiques, me croyant trop honnête pour sauver ma vie si j’entrais dans cette voie ; parce que je me suis engagé dans aucune profession où je n’aurais été d’aucune utilité ni pour vous, ni pour moi, et parce que je n’ai voulu d’autre occupation que de rendre à chacun de vous en particulier ce que je déclare être le plus grand des services, en essayant de lui persuader de ne s’occuper d’aucune de ses affaires avant de s’occuper de lui-même et de son perfectionnement moral et intellectuel, de ne point s’occuper des affaires de la cité avant de s’occuper de la cité et de suivre le même principe en tout le reste… »

 

Socrate nous donne là, la clé des travaux maçonniques, prendre soin de son soi est le préalable avant de prendre soin des autres et de la cité. C’est pourquoi il demandera à ses juges pour sa peine d’être nourri au Prytanée, c’est-à-dire au siège du gouvernement de la cité là où est le feu sacré qui ne s’éteint jamais, le feu de l’amour fraternel, pour prendre soin de lui et des autres.

Quand il dit à ses compagnons, prenez-soin de vous. Il pense peut-être à leur corps, mais surtout à leur âme où doit toujours brûler le feu de l’amour fraternel.

 

Ainsi chaque fois pendant cette pandémie que nous disons à nos frères et aux autres, prenez-soin de vous, protégez-vous nous délivrons un message vers eux, un message d’amour fraternel. Une ordonnance dont le médicament est l’amour de l’autre, le grand remède pour le soin des âmes.

 

                                                     Jean-François Guerry.

CE QUI EST EN BAS SERA BIENTÔT EN HAUT.
Diogène de Laerce.

Diogène de Laerce.

DIOGÈNE LAËRCE

DIOGÈNE (CYNIQUE)

Traduction Robert Genaille, 1933

Diogène, fils du banquier Ikésios, naquit à Sinope[1]. Il s’enfuit, raconte Dioclès, quand son père, qui tenait la banque publique, fabriqua de la fausse monnaie. Eubulide, dans son livre sur Diogène, accuse de ce crime notre philosophe, et dit qu’il s’enfuit avec son père. Quoi qu’il en soit, Diogène lui-même s’accuse dans le Pordalos d’avoir falsifié la monnaie. Quelques auteurs racontent qu’étant inspecteur de la monnaie, il reçut d’ouvriers le conseil d’aller à Delphes ou à Délos, patrie d’Apollon, pour demander ce qu’il devait faire. L’oracle lui permit de faire la monnaie de l’État. Ayant mal interprété la réponse, il falsifia la monnaie, et, pris sur le fait, il fut condamné à l’exil, disent les uns, il s’enfuit par crainte d’un châtiment, disent les autres. On croit encore qu’il falsifia de l’argent que son père lui avait donné, que son père, jeté en prison, y mourut, et que lui-même, condamné à l’exil, s’en vint à Delphes, non pas pour savoir s’il pouvait falsifier la monnaie, mais pour savoir de quelle façon il pouvait devenir illustre, à quoi l’oracle lui répondit. Venu à Athènes, il s’attacha à Antisthène. Celui-ci le chassa parce qu’il ne voulait pas de disciples, mais il ne put rien contre la ténacité de Diogène. Un jour où il le menaçait d’un bâton, notre philosophe tendit sa tête et lui dit : « Frappe, tu n’auras jamais un bâton assez dur pour me chasser, tant que tu parleras ! » Il devint donc son auditeur et vécut très simplement, comme il convenait à un homme exilé.

Ayant vu un jour une souris[2] qui courait sans se soucier de trouver un gîte, sans crainte de l’obscurité, et sans aucun désir de tout ce qui rend la vie agréable, il la prit pour modèle et trouva le remède à son dénuement. Il fit d’abord doubler son manteau, pour sa commodité, et pour y dormir la nuit enveloppé, puis il prit une besace, pour y mettre ses vivres, et résolut de manger, dormir et parler en n’importe quel lieu. Aussi disait-il, en montrant le portique de Zeus[3] et le Pompéion, que les Athéniens les avaient construits à son intention, pour qu’il pût y vivre. Étant tombé malade, il s’appuyait sur un bâton. Par la suite, il le porta partout, à la ville et sur les routes, ainsi que sa besace[4]. Il avait écrit à un ami de lui indiquer une petite maison ; comme l’ami tardait à lui répondre, il prit pour demeure un tonneau vide qu’il trouva au Métroon[5]. Il le raconte lui-même dans ses lettres. L’été il se roulait dans le sable brûlant, l’hiver il embrassait les statues couvertes de neige, trouvant partout matière à s’endurcir.

Il était étrangement méprisant, nommait l’école d’Euclide école de bile, et l’enseignement de Platon perte de temps[6]. Il appelait les concours en l’honneur de Dionysos de grands miracles de fous, et les orateurs les valets du peuple. Quand il regardait les pilotes, les médecins, et les philosophes, il pensait que l’homme était le plus intelligent de tous les animaux ; en revanche s’il regardait les interprètes des songes, les devins et leur cour, et tous les gens infatués de gloire et de richesse, alors il ne savait rien de plus fou que l’homme. Il répétait aussi sans cesse qu’il fallait aborder la vie avec un esprit sain ou se pendre.

Voyant un jour Platon, invité à un riche banquet, ne manger que des olives : « Comment, lui dit-il, toi Platon, l’homme sage qui es venu en Sicile en bateau, poussé par le désir de tables richement servies, quand elles sont là sous ton nez, tu n’en profites pas ? » Platon lui répondit : « Mais voyons, Diogène, c’est pour manger des olives et des mets semblables que je suis venu en Sicile. » Diogène alors de répliquer : « Quelle sottise de venir à Syracuse et de passer la mer, quand l’Attique produit elle aussi des olives ! » Ce discours est attribué à Aristippe par Phavorinos (Mélanges historiques). Un jour qu’il mangeait des figues sèches, Diogène rencontra encore Platon et lui dit : « Tu peux en prendre. » Platon en prit donc et les mangea, sur quoi Diogène lui fit observer : « Je t’ai dit d’en prendre, non d’en manger. » Un jour où Platon, au retour de chez Denys, avait invité des amis, Diogène, qui marchait sur les tapis, dit : « Je foule aux pieds l’orgueil de Platon. » Platon répliqua « Comme tu montres malgré toi ton orgueil, Diogène, toi qui prétends n’en pas avoir ! » D’autres auteurs veulent qu’à la phrase de Diogène, Platon ait répondu : « Avec ton propre orgueil, Diogène ! » Sotion (liv. IV) raconte en ces termes un entretien entre Platon et le philosophe cynique : Diogène avait demandé à Platon un peu de vin et des figues sèches. Platon lui donna une bouteille pleine, et Diogène lui dit : « Quand on te demande combien font deux et deux, réponds-tu vingt ? tu ne donnes pas ce que l’on te demande, et tu ne réponds pas à la question posée », et là-dessus il le traita de bavard.

On lui demandait en quel endroit de la Grèce il avait vu des hommes de bien : « Des hommes, dit-il, je n’en ai vu nulle part, mais j’ai vu des enfants à Lacédémone. » Un jour où il parlait sérieusement et n’était pas écouté, il se mit à gazouiller comme un oiseau, et il eut foule autour de lui. Il injuria alors les badauds, en leur disant qu’ils venaient vite écouter des sottises, mais que, pour les choses sérieuses, ils ne se pressaient guère. Il disait encore que les hommes se battaient pour secouer la poussière et frapper du pied, mais non pour devenir vertueux. Il s’étonnait de voir les grammairiens tant étudier les moeurs d’Ulysse, et négliger les leurs, de voir les musiciens si bien accorder leur lyre, et oublier d’accorder leur âme, de voir les mathématiciens étudier le soleil et la lune, et oublier ce qu’ils ont sous les pieds, de voir les orateurs pleins de zèle pour bien dire, mais jamais pressés de bien faire, de voir les avares blâmer l’argent, et pourtant l’aimer comme des fous. Il reprenait ceux qui louent les gens vertueux parce qu’ils méprisent les richesses, et qui dans le même temps envient les riches. Il était indigné de voir des hommes faire des sacrifices pour conserver la santé, et en même temps se gaver de nourriture pendant ces sacrifices, sans aucun souci de leur santé. Par contre, il admirait les esclaves de ne pas prendre de mets pour eux quand leurs maîtres étaient si goinfres. Il louait ceux qui devaient se marier et ne se mariaient point, ceux qui devaient aller sur mer, et n’y allaient point, ceux qui devaient gouverner et ne gouvernaient point, ceux qui devaient élever des enfants et n’en élevaient point, ceux qui se préparaient à fréquenter les puissants et ne les fréquentaient point. Il disait qu’il fallait tendre la main à ses amis, sans fermer les doigts.

Ménippe, dans son livre intitulé la Vertu de Diogène, raconte qu’il fut fait prisonnier et vendu, et qu’on lui demanda ce qu’il savait faire. Il répondit : « Commander », et cria au héraut : « Demande donc qui veut acheter un maître. » On lui défendit de s’asseoir : « Qu’importe, dit-il, on achète bien les poissons couchés sur le ventre ! » Une autre chose encore l’étonnait : « Quand nous achetons une marmite ou un vase, nous frappons dessus pour en connaître le son ; s’agit-il d’un homme, nous nous contentons de le regarder. » Il dit à Xéniade, qui venait de l’acheter, qu’il devrait lui obéir bien que Diogène fût son esclave, car s’il avait pour esclave un médecin ou un pilote, il lui obéirait. Eubule (Vente de Diogène) dit qu’il éleva très bien les enfants de Xéniade, et qu’après leur avoir appris toutes les sciences, il leur montra encore à monter à cheval, tendre l’arc, lancer la fronde et jeter le javelot. A la palestre, il interdisait au pédotribe de les exercer pour en faire des athlètes, il voulait simplement qu’ils prennent de la force et une bonne santé. Ces enfants apprirent aussi de nombreux passages des poètes, des prosateurs et même des écrits de Diogène, qui leur présentait pour chaque science des résumés et des abrégés pour les leur faire retenir plus aisément. A la maison, il leur apprenait à se servir eux-mêmes, à se contenter de mets très simples et à ne boire que de l’eau. Il leur faisait couper les cheveux ras, les forçait à ne mettre que des vêtements simples, les emmenait avec lui sans tunique ni souliers, leur imposait silence et les forçait à ne regarder en chemin que lui-même. Il les menait aussi à la chasse. De leur côté, ces enfants avaient grand soin de Diogène, et faisaient de lui des éloges à leurs parents. Le même auteur nous apprend qu’il resta chez Xéniade jusqu’à sa vieillesse, qu’il y mourut, et fut enterré par les enfants de son maître. Le jour où Xéniade lui demanda comment il voulait être enterré, il répondit : « sur le visage », et comme l’autre s’étonnait, il expliqua : « parce que bientôt ce qui est en bas sera en haut ». On croit qu’il faisait allusion aux Macédoniens, dont le pouvoir, d’abord faible, commençait à grandir.

Un jour, un homme le fit entrer dans une maison richement meublée, et lui dit : « Surtout ne crache pas par terre. » Diogène, qui avait envie de cracher, lui lança son crachat au visage, en lui criant que c’était le seul endroit sale qu’il eût trouvé et où il pût le faire. On attribue parfois le mot à Aristippe[7]. Un jour, il cria : « Holà ! des hommes ! » On s’attroupa, mais il chassa tout le monde à coups de bâton, en disant : « J’ai demandé des hommes, pas des déchets ! »[8]. On cite ce mot d’Alexandre : « Si je n’étais Alexandre, je voudrais être Diogène ! » Les hommes dans le besoin n’étaient pas, à l’en croire, les sourds et les aveugles, mais ceux qui n’avaient pas de besace[9]. Il entra un jour, à demi rasé, dans un banquet de jeunes gens, et reçut des coups[10] ; il inscrivit alors sur un tableau blanc les noms de ceux qui l’avaient frappé, et se promena par les rues, en le tenant devant soi, tout nu, jusqu’à ce qu’il leur eût rendu leurs outrages, en les exposant aux reproches et aux coups de la foule. Il disait être un des chiens les plus loués, et pourtant aucun de ceux qui faisaient son éloge n’osait l’emmener à la chasse. Quelqu’un lui dit : « Je battrai des hommes aux jeux Pythiques », et Diogène répondit : « Non, les hommes, c’est moi qui les bats. » On lui disait : « Tu es vieux, repose-toi », mais il répondait : « Si je faisais la course de fond dans le stade, devrais-je ralentir près du but, ou plutôt foncer vers lui de toutes mes forces ? » Convié à un festin, il refusa d’y assister, sous prétexte que la veille on ne le lui avait pas offert. Il marchait nu-pieds sur la neige, et supportait toutes sortes d’épreuves comme je l’ai dit plus haut. Il essaya même de manger de la viande crue, mais ne persista pas dans cette tentative.

Il rencontra une fois l’orateur Démosthène, qui déjeunait dans une auberge, et comme celui-ci cherchait à se cacher, Diogène lui dit qu’en le faisant il s’enfonçait davantage dans l’auberge. Il le montra du doigt à des étrangers qui voulaient le voir, en disant : « Voilà le conducteur du peuple athénien. »


 

Un homme avait laissé tomber son pain et n’osait pas le ramasser. Diogène voulut lui donner une leçon. Il attacha une bouteille par le goulot, et la traîna derrière lui dans le quartier du Céramique[11]. Il prétendait imiter les maîtres de musique qui chantent un ton plus haut pour que les choristes parviennent à donner le ton juste. Les hommes, disait-il, montrent leur folie par leur doigt : qui tend le médius passe pour un fou, qui tend l’index, au contraire. Il remarquait avec étonnement que les choses les plus précieuses se vendent le moins cher et inversement. Ainsi on paie trois mille drachmes pour une statue, et pour deux sous on a de la farine. Il conseilla à Xéniade, qui l’acheta, de lui obéir, et comme l’autre répondait :

Les fleuves alors remontent vers leur source ?

Diogène répliqua : « Si tu avais acheté un médecin et que tu fusses malade, tu lui obéirais sans dire que les fleuves remontent vers leur source[12] ».

Quelqu’un voulait étudier la philosophie avec lui. Diogène l’invita à le suivre par les rues en traînant un hareng. L’homme eut honte, jeta le hareng et s’en alla, sur quoi Diogène, le rencontrant peu après, lui dit en riant : « Un hareng a rompu notre amitié. » Dioclès raconte la scène d’une autre façon : un homme dit à Diogène : « Prescris-moi quelque chose. », Le philosophe prit un morceau de fromage et le lui donna à porter. L’homme refusa, et Diogène lui dit : « Un morceau de fromage a rompu notre amitié. »

Voyant un jour un petit garçon qui buvait dans sa main, il prit l’écuelle qu’il avait dans sa besace, et la jeta en disant : « Je suis battu, cet enfant vit plus simplement que moi[13]. » Il jeta de même une autre fois son assiette pour avoir vu de la même façon un jeune garçon qui avait cassé la sienne faire un trou dans son pain pour y mettre ses lentilles.

Il tenait des raisonnements comme celui-ci : « Tout appartient aux dieux, or les sages sont les amis des dieux et entre amis tout est commun, donc tout appartient aux sages. » Voyant un jour une femme prosternée devant les dieux et qui montrait ainsi son derrière, il voulut la débarrasser de sa superstition. Il s’approcha d’elle et lui dit[14] : « Ne crains-tu pas, ô femme, que le dieu ne soit par hasard derrière toi (car tout est plein de sa présence) et que tu ne lui montres ainsi un spectacle très indécent ? » Il posta un gladiateur près de l’Asclépéion[15] avec mission de bien battre tous ceux qui viendraient se prosterner bouche contre terre. Il avait coutume de dire que les imprécations des poètes tragiques étaient retombées sur lui puisqu’il était

Sans ville, sans maison, sans patrie,

Gueux, vagabond, vivant au jour le jour.

Il affirmait opposer à la fortune son assurance, à la loi sa nature, à la douleur sa raison. Dans le Cranéion, à une heure où il faisait soleil, Alexandre le rencontrant lui dit : « Demande-moi ce que tu veux, tu l’auras. » Il lui répondit : « Ote-toi de mon soleil ! » Un homme qui faisait une longue lecture, parvenu enfin au bout de son rouleau, montrait qu’il n’y avait plus rien d’écrit sur la page. « Courage, dit Diogène, je vois la terre. » Un autre lui démontrait par syllogisme qu’il avait des cornes, il se toucha le front et dit : « Je n’en vois pas. » Un autre jour où quelqu’un niait le mouvement, il se leva et se mit à marcher[16]. Un philosophe parlait des choses célestes. « Depuis quand es-tu donc arrivé du ciel ? » lui demanda Diogène. Un méchant eunuque écrivait sur sa maison : « Qu’aucun méchant n’entre ici ! » « Mais, demanda Diogène, le maître de la maison, par où entrera-t-il ? » Il se frottait les pieds de parfum, disant que le parfum qu’on se met sur la tête monte au ciel ; si l’on veut qu’il vous vienne au nez, il faut donc se le mettre aux pieds. Les Athéniens voulurent l’initier aux mystères, et lui assuraient que les initiés avaient aux enfers les places d’honneur. Il leur dit : « Ce serait une plaisante chose qu’Agésilas et Épaminondas fussent là-bas dans le bourbier, et que le premier venu, s’il est initié, fût dans les îles des bienheureux[17] !»

Comme des souris couraient sur sa table, il dit : « Diogène lui aussi nourrit des parasites. » Platon l’appela chien. « Le nom me va bien, dit-il, car je suis revenu à ceux qui m’ont vendu. » Un jour où il sortait du bain, quelqu’un lui demanda s’il y avait vu beaucoup d’hommes ; il répondit : non, mais à un autre qui lui demandait s’il y avait foule, il répondit oui. Platon ayant défini l’homme un animal à deux pieds sans plumes, et l’auditoire l’ayant approuvé, Diogène apporta dans son école un coq plumé, et dit : « Voilà l’homme selon Platon. » Aussi Platon ajouta-t-il à sa définition : « et qui a des ongles plats et larges ».

On lui demanda un jour à quelle heure il fallait manger : « Quand on est riche, répondit-il, on mange quand on veut, quand on est pauvre on mange quand on peut. » Voyant à Mégare des moutons portant toute leur laine et des enfants allant tout nus, il s’écria : « Il vaut mieux à Mégare être un bélier qu’un enfant. » Un jour un passant lui cria « Gare ! », mais quand il l’avait déjà heurté d’une poutre qu’il portait, et Diogène de lui dire : « Tu veux donc m’en donner un second coup ? » Les orateurs lui paraissaient les valets du peuple, et les couronnes des boutons donnés par cette fièvre : la gloire. Il se promenait en plein jour avec une lanterne et répétait : « Je cherche un homme. » Il était un jour trempé jusqu’aux os par la pluie, et comme on le prenait en pitié, Platon intervint et dit aux badauds : « Si vous avez vraiment pitié de lui, allez-vous-en » ; il soulignait par là l’orgueil de Diogène. Une autre fois, il reçut un coup de poing. « Par Hercule, s’écria-t-il, je ne me serais jamais douté qu’il me fallût avoir toujours la tête protégée d’un casque ! » Midias le roua de coups et lui cria : « Il y a trois mille drachmes pour toi chez mon banquier. » Diogène prit le lendemain un gantelet de pugiliste, lui rendit ses coups, et lui dit : « Tu as toi aussi tes trois mille drachmes chez mon banquier[18].» Lysias l’apothicaire lui demandait s’il croyait à l’existence des dieux. « Comment n’y croirais-je pas, dit-il, quand je te vois, toi le plus grand ennemi des dieux ?» On attribue parfois le mot à Théodore. Il vit une fois un homme qui se purifiait à grande eau, et il lui dit : « Malheureux, toute cette eau ne réussirait même pas à laver tes fautes de grammaire, et tu t’imagines pouvoir laver toutes les fautes que tu as commises pendant ta vie ! » Il reprochait aux hommes leurs prières, parce qu’ils demandaient des biens apparents et non des biens réels. A ceux que les songes effrayaient, il disait : « Vous ne vous souciez pas de ce que vous voyez pendant la veille, pourquoi vous inquiéter des choses imaginaires qui vous apparaissent dans le sommeil ? » Aux jeux olympiques, le héraut ayant proclamé : « Dioxippe a vaincu les hommes », Diogène répondit : « Il n’a vaincu que des esclaves ; les hommes, c’est mon affaire. »


 

Les Athéniens l’aimaient beaucoup. Ils fessèrent un jeune homme qui avait brisé son tonneau, et remplacèrent le tonneau. Denys le stoïcien raconte que, fait prisonnier à Chéronée, il fut conduit auprès de Philippe. Le roi lui demanda qui il était et Diogène répondit : « Je suis l’espion de ton avidité. » Philippe en fut tout éberlué et lui rendit la liberté. Alexandre ayant envoyé une lettre à Antipatros, à Athènes, par l’intermédiaire d’un messager qui s’appelait Piteux, Diogène, qui se trouvait là à son arrivée, dit :

Piteux, tu viens piteusement à un piteux de la part d’un piteux[19].

Perdicax le menaça de le faire mourir s’il ne se décidait pas à venir le voir. Il répondit : « Ce n’est pas fort ; un scarabée, une tarentule en feraient autant. Que ne m’as-tu fait cette menace : même sans toi, je puis vivre heureux ! » Il criait souvent et à tous les échos que les dieux ont donné à l’homme une vie facile, mais qu’elle ne consiste pas à rechercher les boissons fines, les parfums, et les autres jouissances de ce genre. Aussi, voyant un jour un homme qui se faisait chausser par son esclave, lui dit-il : « Tu n’es pas encore heureux, si tu ne te fais pas moucher aussi ; cela viendra, quand tu seras devenu manchot[20]. » Ayant vu un autre jour des gardiens des archives sacrées emmener en prison un homme qui avait volé une coupe au trésor, il dit : « Voilà de grands voleurs qui en emmènent un petit. »

La vue d’un enfant qui jetait des pierres contre un gibet lui fit dire : « Courage, tu finiras par atteindre le but ! » Des jeunes gens qui l’entouraient disaient : « Prenons garde qu’il ne nous morde ! » — « Ne craignez rien, garçons, leur dit-il, un chien ne mange pas de bettes[21]. » Quelqu’un se glorifiait d’avoir sur le dos une peau de lion. « Cesse donc, lui dit-il, de déshonorer la couverture de la vertu. » Quelqu’un trouvait Callisthène heureux d’être reçu par Alexandre avec munificence. « Non, dit Diogène, il faut le plaindre, car il ne déjeune et ne dîne que quand il plaît à Alexandre. » Quand il avait besoin d’argent et qu’il s’adressait à ses amis, il ne leur demandait pas de lui en donner, mais de lui en rendre.

Un jour où il se masturbait sur la place publique, il s’écria : « Plût au ciel qu’il suffît aussi de se frotter le ventre pour ne plus avoir faim ! » Voyant un jeune homme qui s’en allait déjeuner avec des satrapes[22], il l’en empêcha, le tira à part, le ramena chez ses parents et leur conseilla de le surveiller. A un autre garçon qui s’était fardé et qui lui posait une question, il déclara qu’il lui répondrait seulement quand il se serait mis tout nu, et qu’il pourrait voir si son interlocuteur était un homme ou une femme. Il dit à un autre qui au bain jouait au cottabe[23] : « Mieux tu feras, pis ce sera. » Pendant un repas, on lui jeta des os comme à un chien ; alors, s’approchant des convives, il leur pissa dessus comme un chien. Aux orateurs et à tous ceux qui avaient quelque réputation d’éloquence, il donnait le nom de trois fois hommes, c’est-à-dire de trois fois malheureux. Un riche ignorant était pour lui un mouton à toison d’or. Voyant sur la maison d’un libertin l’écriteau : « A vendre », « Je savais bien, dit-il, que tu étais à vendre, et tu vomirais facilement ton maître, ô maison, tant tu as l’estomac lourd d’ivrognerie. » Un garçon se plaignait à lui de recevoir des propositions de trop de gens, il lui dit : « Tais-toi donc, et ne montre pas partout les indices de tes désirs impurs. » Étant entré dans un bain malpropre, il demanda : « Ceux qui se sont baignés ici, où se lavent-ils ? »

Il louait un fort gaillard, joueur de cithare, dont tout le monde se gaussait, et comme on lui en demandait la raison, il la donna : « C’est parce que, fort comme il est, il joue de la cithare, et ne songe pas à faire le brigand. » Un autre faisait toujours fuir son auditoire, et Diogène quand il le rencontrait lui disait : « Bonjour, coq. » L’autre lui demanda pourquoi il l’appelait ainsi. « C’est que ton chant éveille tout le monde ! » Un jour où un jeune garçon s’exhibait devant la foule, il vint se mettre en face de lui, après avoir rempli sa tunique de fèves, et il se mit à les manger. La foule laissa le jeune homme et fit cercle autour de Diogène, qui s’étonna alors de la voir abandonner l’homme qui s’exhibait. Un homme superstitieux lui dit une fois « Je te casserais la tête d’un seul coup. » « Et moi, lui dit Diogène, il me suffira d’éternuer à gauche pour te faire trembler[24]. » Hégésias lui demanda de lui donner un de ses livres. Diogène lui dit : «Tu es fou, Hégésias, toi qui prends les vraies figues et non pas les figues peintes, de laisser l’exercice vivant pour l’exercice écrit ! » On lui reprochait son exil. « C’est grâce à lui, dit Diogène, que je suis devenu philosophe. » Et comme un autre à son tour lui disait : « Les gens de Sinope t’ont chassé de chez eux », il répondit : « Moi, je les condamne à rester chez eux. » Il vit un jour un berger vainqueur aux jeux olympiques. « Mon brave, lui dit-il, tu vas maintenant quitter les jeux olympiques pour les jeux néméens[25]. » On lui demandait pourquoi les athlètes sont insensibles : « Parce qu’ils sont gavés de viande de boeuf et de cochon. » Il demanda un jour qu’on lui élevât une statue, et quand on lui demanda pourquoi il avait fait une telle demande, il répondit que c’était pour avoir le plaisir de se la voir refuser. Tombé un jour dans le dénuement, il demanda l’aumône pour la première fois, et il dit : « Si tu donnes aux autres, donne-moi aussi, et si tu ne donnes pas aux autres, commence par moi. » Un tyran lui demandait quel était le meilleur bronze pour faire une statue ; il répondit que c’était celui dans lequel on avait fondu la statue d’Harmodios et d’Aristogiton, les tyrannicides. On lui demandait comment Denys traitait ses amis : « Il en use, dit-il, comme il use des bouteilles, quand elles sont pleines, il les caresse ; quand elles sont vides, il les jette. » Un jeune marié avait écrit sur sa porte :

Le fils de Zeus, Hercule aux belles victoires,

Vit céans, qu’il n’y entre aucun mal.

Diogène ajouta : « Après la guerre vient l’alliance. »

Il prétendait que l’amour de l’argent était la citadelle de tous les maux. Voyant un libertin manger des olives dans une auberge, il lui dit : « Si tu n’avais mangé que des olives à ton déjeuner, ce dîner ne te suffirait pas ! »

Selon lui les gens de bien étaient des images des dieux et l’amour une occupation d’oisifs. On lui demandait ce qui était pénible dans la vie : « Vieillir sans ressources » ; quelle bête avait la morsure la plus terrible « Chez les bêtes sauvages c’est le sycophante, chez les animaux domestiques c’est le flatteur. » Voyant deux centaures mal peints, il demanda lequel des deux était le Pire[26]. Un discours flatteur était pour lui un lacet enduit de miel. Il appelait le ventre la Charybde de la vie[27]. Il entendit dire un jour que le joueur de flûte Testicule avait été convaincu d’adultère. « Il mérite d’être pendu par son nom », dit-il. On lui demandait pourquoi l’or était pâle : « C’est parce que beaucoup de gens lui en veulent », répondit-il. Voyant passer une femme en litière, il s’écria : « Ce n’est pas là la cage qu’il faut à cette bête. » Un esclave fugitif était assis sur la margelle d’un puits : « Jeune homme, lui dit-il, prends garde d’y tomber[28] ! » Voyant au bain un enfant qui avait volé un vêtement, il lui demanda s’il était venu pour se faire frotter ou pour voler un autre manteau. Voyant des femmes pendues à des oliviers, il fit cette remarque : « Plût au ciel que tous les arbres eussent de tels fruits ! » Il dit à un détrousseur d’habits :

Que cherches-tu, mon brave, voudrais-tu dépouiller les morts ?

On lui demandait s’il avait valet et servante, il répondit non. « Mais si tu meurs, lui dit-on, qui t’enterrera ? » — « Celui qui aura envie de ma maison » dit-il. Passant auprès d’un beau garçon qui dormait sans prendre garde, il lui dit :

Éveille-toi,

Pour ne pas recevoir, pendant ton sommeil, un coup de lance dans [le derrière !

Il dit à un autre qui préparait un riche dîner : « Tu mourras jeune, mon fils, si tu achètes tant de choses. » Platon, parlant des idées, nommait l’idée de table et l’idée de tasse. « Pour moi, Platon, dit Diogène, je vois bien la tasse et la table, mais je ne vois pas du tout l’idée de table ni l’idée de tasse. » « Bien sûr, répliqua Platon, car pour voir la table et la tasse tu as les yeux, mais pour voir les idées qui leur correspondent, il te faudrait plus d’esprit que tu n’en as. » (Quand on demandait à Platon ce qu’il pensait de Diogène, il répondait : « C’est un Socrate devenu fou. ») On demandait à Diogène à quel âge il faut prendre femme, il répondait : « Quand on est jeune, il est trop tôt, quand on est vieux il est trop tard. » On lui demandait encore : « Que faire, quand on a reçu une gifle ? » Prendre un casque », disait-il. Il dit à un jeune garçon qui s’était fardé : « Si c’est pour aller voir des hommes, tu es un pauvre homme, si c’est pour aller voir des femmes, tu es un infâme. » Il dit à un jeune homme qui rougissait : « Bravo, c’est la couleur de la vertu. » Ayant entendu discuter deux plaideurs, il les condamna tous les deux, l’un pour avoir volé ce que l’autre réclamait, l’autre pour réclamer quelque chose qu’on ne lui avait pas volé[29]. On lui demandait un jour quel était son vin préféré, il répondit : « Celui des autres. » Un autre lui dit : « Tout le monde se moque de toi. » « Cela ne me touche pas, » dit-il.

Quelqu’un lui disait : « Vivre est un mal. » « Non, dit-il, mais mal vivre. » On lui conseillait de rechercher son esclave qui s’était enfui. « Ce serait une plaisante chose, dit-il, que Manès pût vivre sans Diogène, et que Diogène ne pût pas vivre sans Manès. » Un jour où il mangeait des olives, on lui offrit des gâteaux, il les jeta en disant :

O mon hôte, chasse de ma route les tyrans

et encore :

Il le fouetta pour le faire courir[30].

On lui demandait quelle sorte de chien il était. « Quand j’ai faim, je suis un pauvre roquet de Mélita ; quand j’ai mangé, je suis un gros Molosse, et que l’on n’ose pas emmener avec soi à la chasse, tant on a de peine à le tenir. » Il ajoutait : « Ainsi, vous ne pouvez pas vivre avec moi, car vous craignez les coups de dents. » On lui demandait si les sages mangeaient du gâteau. « Ils mangent de tout comme le reste des hommes », dit-il. On lui demandait encore pourquoi on donnait aux mendiants et non aux philosophes, il répondit : « Parce qu’on estime qu’on pourra devenir soi-même boiteux ou aveugle, mais on sait bien qu’on ne deviendra jamais philosophe. » Il dit à un avare à qui il demandait l’aumône, et qui tardait à le satisfaire : « Donne-moi de la nourriture et non pas une sépulture[31]. »

A qui lui reprochait un jour d’avoir fait de la fausse monnaie, il dit : « Il fut en effet un temps où je vous ressemblais, mais vous ne serez jamais ce que je suis maintenant. » A un autre qui lui faisait le même reproche, il répondit : « Il fut un temps où j’étais prompt à convoiter, ce temps n’est plus. » Il alla un jour à Myndes[32] et s’étonna de voir une si petite ville fermée par de si grandes portes, et il dit : « Gens de Myndes, fermez bien les portes, que votre ville ne se sauve pas ! » Il vit prendre sur le fait un voleur qui venait de dérober une étoffe pourpre, et récita :

Il a succombé à un destin pourpre et à une dure Destinée.


 

Cratère l’avait invité à venir le voir. « Je préfère, lui dit-il, lécher du sel à Athènes, à venir m’asseoir à l’opulente table de Cratère. ». Rencontrant l’orateur Anaximène, qui était obèse, il lui dit : « Donne-moi ton ventre, tu seras allégé d’autant, et tu me rendras service, car je suis gueux. » Une fois où cet orateur faisait un discours, il sortit un hareng saur et attira à lui tout l’auditoire, et comme l’orateur s’indignait, « Voilà qu’un hareng saur d’un sou a coupé les effets d’Anaximène », dit Diogène. On lui reprochait un jour d’avoir mangé en pleine place. « N’ai-je pas eu faim sur la place ? » répliqua-t-il.

On lui attribue parfois aussi le mot que j’ai cité plus haut et que voici. Platon, qui le vit laver de la salade, s’approcha et lui dit doucement : « Si tu avais été aimable pour Denys, tu ne laverais pas de la salade », sur quoi Diogène lui répondit sur le même ton « Et toi, si tu avais lavé ta salade, tu n’aurais pas été l’esclave de Denys[33]. »

Quelqu’un lui disait : « Tout le monde se moque de toi. » Il répondit : « Et peut-être aussi les ânes se moquent-ils de ces gens-là, mais ils ne font pas attention aux ânes, et moi je ne fais pas attention à eux. » Ayant entendu un beau garçon s’entretenir de philosophie, il le loua de vouloir transformer en amants de son esprit les amants de son corps. Quelqu’un s’étonnait de voir tant d’ex-voto à Samothrace. « Il y en aurait bien davantage, dit Diogène, si ceux qui n’ont pas été exaucés en avaient aussi consacré. » Cette réponse est quelquefois attribuée à Diogoras de Mélos. Il dit à un jeune garçon qui s’en allait à un festin : « Tu en reviendras Pire », et comme le lendemain l’autre lui disait : « Me voilà et je n’en suis pas pire », il lui répondit : « Tu n’es pas Pire, mais tu es Plus large[34]. »

Il demandait l’aumône à un homme morose, qui lui dit : « Je te donnerai si tu me persuades », à quoi Diogène répondit : « Si je pouvais le faire, je te persuaderais plutôt d’aller te pendre. »

Au retour à Athènes d’un voyage à Sparte, on lui demanda où il allait et d’où il venait, il répondit : « Je reviens de chez des hommes, et j’arrive chez des femmes[35]. » A son retour des jeux olympiques, on lui demanda s’il y avait foule : « Oui, dit-il, mais les hommes étaient rares[36] ».

Il disait des débauchés qu’ils étaient semblables aux figuiers qui poussent au bord des précipices, l’homme ne peut en goûter le fruit, ils sont mangés par les corbeaux et les vautours. La courtisane Phryné avait consacré une statue d’or à Aphrodite, Diogène y mit cette inscription : « En souvenir de l’incontinence des Grecs. » Alexandre le rencontrant un jour lui dit : « Je suis le grand roi Alexandre. » Diogène alors se présenta : « Et moi je suis Diogène, le chien. » On lui demanda pourquoi il était appelé chien : « Parce que je caresse ceux qui me donnent, j’aboie contre ceux qui ne me donnent pas, et je mors ceux qui sont méchants. » Il cueillait des fruits à un figuier, le gardien lui dit : « Hier, on y a pendu un homme. » « Je le purifie donc », dit Diogène.

Un vainqueur olympique n’avait d’yeux que pour une courtisane. « Voyez donc ce bélier d’Arès, dit Diogène, mené en laisse par la première catin venue. » Il comparait les belles filles de joie à de l’hydromel empoisonné. Quand il mangeait sur la place publique, les passants le traitaient toujours de chien. « Vous êtes les chiens, répondait-il, puisque vous faites cercle autour de moi pendant que je mange. » Comme deux débauchés s’enfuyaient à son approche : « N’ayez pas peur, leur cria-t-il, le chien ne mange pas de bettes. » On lui demandait de quel pays était un jeune garçon dont on avait abusé : « Il est de Tégée », dit-il[37]. Voyant un lutteur peu courageux qui faisait de la médecine, il lui demanda s’il cherchait les moyens de faire mourir ceux qui l’avaient vaincu. Voyant le fils d’une catin jeter des pierres à la foule : « Fais attention, lui dit-il, tu pourrais blesser ton père. » Un jeune garçon lui montrait une épée que son amant lui avait donnée : « L’épée est belle, dit-il, mais la garde est laide[38] ».

On louait un homme qui avait fait un présent à Diogène : « Et moi qui ai mérité de le recevoir, vous ne me louez pas ? » Un homme lui réclamait son manteau : « Si tu me l’as donné, dit-il, il est à moi et si tu me l’as prêté, je m’en sers. » On le soupçonnait de cacher de l’or sous son manteau : « C’est bien pourquoi je le mets sous moi pour dormir », répondit Diogène. On lui demandait quel profit il avait retiré de la philosophie, il répondit : « A tout le moins, celui d’être capable de supporter tous les malheurs. » Quand on lui demandait sa patrie, il disait : « Je suis citoyen du monde. » Il vit des gens faire un sacrifice pour avoir un enfant, et il s’étonna de ne pas les voir faire de sacrifice pour savoir de quelle nature serait leur enfant. Invité à un banquet, il dit au président du festin qui lui demandait son écot :

Dépouille les autres, mais éloigne tes mains d’Hector.


 

Il déclarait que les courtisanes étaient les reines des rois, puisque les rois obéissaient à leurs moindres désirs. Les Athéniens ayant par décret nommé Alexandre Dionysos, il demanda à être nommé Sérapis. Quand on lui reprochait de fréquenter les maisons closes, il disait : « Le soleil va bien dans les latrines, et pourtant il ne s’y souille pas ! » Déjeunant dans un temple, il vit sur la table des pains de mauvaise qualité. Il les jeta en disant que dans un temple, il ne devait rien y avoir de mauvaise qualité.

Quelqu’un lui dit : « Tu ne sais rien, et tu fais le philosophe. » « Mais, dit-il, simuler la sagesse, c’est encore être philosophe. » Un homme lui amena un jour son enfant, et le présenta comme très intelligent et d’excellentes moeurs. « Il n’a donc pas besoin de moi, répondit-il. » Il comparait les gens qui parlent du bien mais ne le font pas aux cithares qui n’entendent pas et sont insensibles. Il entrait au théâtre par la porte de sortie, et comme on s’en étonnait, il déclarait : « Je m’efforce de faire dans ma vie le contraire de tout le monde. » Il dit à un jeune homme efféminé : « N’as-tu pas honte de vouloir devenir pire que la nature ne t’a fait : elle a fait de toi un homme, et tu t’efforces de devenir une femme. » Un sot essayait d’accorder un instrument, il lui dit : « N’as-tu pas honte d’accorder des cordes sur un morceau de bois et d’oublier de mettre ton âme en accord avec ta vie ? » Quelqu’un lui dit : « Je ne suis pas fait pour la philosophie ». Diogène lui répondit : « Pourquoi vis-tu, si tu ne cherches pas à bien vivre ? » Il dit encore à un jeune homme qui méprisait son père : « N’as-tu pas honte de mépriser celui grâce à qui tu as le pouvoir de mépriser ? » Voyant un beau garçon qui bavardait à tort et à travers, il lui dit : « N’as-tu pas honte de tirer d’une gaine d’ivoire un glaive de plomb ? » On lui reprocha un jour d’aller boire au cabaret : « Je vais bien chez le barbier pour me faire tondre », dit-il. On lui faisait reproche d’avoir accepté un manteau d’Antipatros, il répondit par ce vers :

Quand un dieu nous fait un présent, prenons-le.

Un homme l’avait heurté d’une poutre et lui criait seulement après : « Gare ! » Diogène lui donna un coup de bâton, et cria : « Gare[39] ! » Voyant un homme serrer de près une courtisane : « Pourquoi veux-tu obtenir, malheureux, dit-il, ce qu’il vaut mieux ne pas avoir ? » A un homme parfumé il dit : « Prends garde que la bonne odeur de ta tête ne fasse ressortir la mauvaise odeur de ta vie. » Il disait que les serviteurs étaient esclaves de leurs maîtres, et les gens sans valeur de leurs passions. On lui demandait d’où venait le nom d’Andrapode donné aux esclaves. Il répondit : « De ce qu’ils ont des pieds d’homme, et l’esprit semblable au tien, qui m’interroges. » Il demandait une mine à un prodigue, et comme celui-ci voulait savoir pourquoi il lui demandait tant, quand il ne demandait aux autres qu’une obole : « C’est, dit-il, que j’espère bien que les autres me donneront plusieurs fois, tandis que pour toi, les dieux seuls savent si je pourrai encore recevoir de l’argent de toi. » On lui reprochait de mendier, quand Platon ne mendiait pas. « Mais il le fait aussi, dit-il, seulement,

C’est à l’oreille, pour que les autres ne l’entendent pas. »


 

Voyant un archer malhabile, il s’assit tout à côté du but, afin, dit-il, d’être sûr de ne rien recevoir. Il disait que les amoureux n’atteignent jamais le bonheur. On lui demandait si la mort était un mal : « Comment peut-elle être un mal, dit-il, puisque nous ne la sentons pas quand elle est arrivée[40] » Alexandre lui demanda s’il le craignait : « Es-tu bon ou méchant ? » dit-il. « Je suis bon, dit l’autre. » — « Qui donc, dit alors Diogène, craindra un homme bon ? » Il conseillait d’enseigner aux enfants la sobriété, aux vieillards la résignation, aux pauvres la richesse, aux riches le luxe. Le débauché Testicule[41] soignait l’oeil de sa pupille. « Prends garde, lui dit-il, en voulant soigner l’oeil, de ne corrompre la pupille. » Quelqu’un se plaignait que ses amis lui voulussent du mal. « Où allons-nous, dit-il, s’il faut se méfier de ses amis comme de ses ennemis ! » On lui demandait ce qu’il y avait de plus beau au monde : « La franchise », dit-il. Entré dans une école où il voyait beaucoup de Muses et peu de disciples : « En comptant les dieux, dit-il au maître, tu as beaucoup d’élèves. » Il avait coutume de tout faire en public, les repas et l’amour, et il raisonnait ainsi : « S’il n’y a pas de mal à manger, il n’y en a pas non plus à manger en public ; or il n’y a pas de mal à manger, donc il n’y a pas de mal à manger en public. » De même il se masturbait toujours en public, en disant « Plût au ciel qu’il suffît également de se frotter le ventre pour apaiser sa faim[42]. » On rapporte bien d’autres choses sur lui, qu’il serait trop long de raconter en détail.

Il y avait selon lui deux sortes d’exercices, ceux de l’âme et ceux du corps. Le propre des exercices physiques étant de donner des spectacles susceptibles d’acheminer plus sûrement vers la vertu : chacune des deux sortes étant sans l’autre impuissante, la bonne santé et la force n’étant pas moins utiles que le reste, puisque ce qui concerne le corps concerne l’âme aussi. Il produisait des arguments pour montrer de quelle utilité sont pour l’acquisition de la vertu les exercices du corps. « Ne voyait-on pas, disait-il, dans les arts mécaniques et autres, les artisans obtenir par l’exercice l’habileté qui leur manquait, et les joueurs de flûte et les athlètes faire d’autant plus de progrès qu’ils s’exerçaient davantage, chacun dans leur métier, et que si ces gens font participer leur esprit à cet exercice, ce n’est ni inutilement, ni sans résultat qu’ils se sont donné de la peine ? » Il concluait donc qu’on ne peut rien faire de bien dans la vie sans exercice, et que l’exercice permet aux hommes de se surpasser. Quand il songeait qu’en laissant de côté toutes les peines futiles que nous nous donnons, et en nous exerçant conformément à la nature, nous pourrions et devrions vivre heureux, il regrettait de voir l’homme si malheureux par sa folie. Le mépris même du plaisir nous donnerait, si nous nous y exercions, beaucoup de satisfaction. Si ceux qui ont pris l’habitude de vivre dans les plaisirs souffrent quand il leur faut changer de vie, ceux qui se sont exercés à supporter les choses pénibles méprisent sans peine les plaisirs.

Il ne se contentait pas de parler de la sorte, il payait d’exemple, transformant les moeurs comme les monnaies, et sacrifia les lois à la nature. Il prétendait vivre comme Hercule[43] et mettait la liberté au-dessus de tout, disait que tout appartenait aux sages, et appuyait ses opinions sur des raisonnements semblables à ceux que j’ai exposés plus haut : « Tout appartient aux dieux ; les dieux sont les amis des sages, tout est commun entre amis, donc tout appartient aux sages. » Il parlait encore de la loi, disant qu’on ne peut gouverner sans elle. « Sans cité organisée, la ville ne sert à rien ; donc la ville doit être une cité. Sans la cité, la loi ne sert à rien : donc la loi doit être liée à la cité. » Il se moquait de la noblesse et de la gloire, simples voiles de la perversité. La seule vraie constitution est celle qui régit l’univers.

Il voulait la communauté des femmes ; niait la valeur du mariage, préconisait l’union libre au gré de chacun et selon les penchants de chacun. Pour cette raison, il voulait aussi la communauté des enfants.

Il ne voyait pas qu’il fût mal d’emporter les objets d’un temple, ou de manger la chair de n’importe quel animal, et ne trouva pas si odieux le fait de manger de la chair humaine, comme le, font des peuples étrangers, disant qu’en saine raison, tout est dans tout et partout.

Il y a de la chair dans le pain et du pain dans les herbes ; ces corps et tant d’autres entrent dans tous les corps par des conduits cachés, et s’évaporent ensemble, comme il le montre dans sa pièce intitulée Thyeste, si toutefois les tragédies qu’on lui attribue sont de lui, et non pas de son ami Philiscos d’Égine ou de Pasiphon, fils de Lucien, dont Phavorinos (Mélanges historiques) nous dit qu’il les écrivit après la mort de Diogène. Diogène méprisait encore la musique, la géométrie, l’astrologie et les autres sciences de ce genre, et il déclarait qu’elles n’étaient ni nécessaires ni utiles.

Il avait l’art de trouver la réponse décisive aux objections, comme on peut le voir par les anecdotes que j’ai citées. Il supporta dignement ses épreuves quand on le vendit comme esclave. Naviguant un jour vers Égine, et pris par des pirates dont le chef était Scirpalos, il fut en effet conduit en Crète et vendu sur le marché. Quand le héraut lui demanda ce qu’il savait faire, il répondit : « Commander. » Puis, montrant du doigt un Corinthien richement vêtu, ce Xéniade dont j’ai parlé, il dit : « Vends-moi à cet homme, je vois qu’il a besoin d’un maître. » Xéniade l’acheta, le ramena à Corinthe, lui confia l’éducation de ses enfants, et le nomma intendant de sa maison, et Diogène mit de l’ordre partout, si bien que Xéniade s’en allait répétant : « Il est entré un bon génie dans ma maison[44]. »

Cléomène, dans son livre intitulé De l’Educateur, raconte que ses amis voulurent le racheter, mais Diogène les traita de sots et leur dit : « Les lions ne sont pas esclaves de ceux qui les nourrissent, ce sont ceux-ci leurs esclaves ; un esclave a peur, la bête sauvage fait peur ! »


 

Très persuasif, il s’attachait sans peine les gens par ses discours. En voici une preuve : un certain Onésicrite d’Égine avait deux fils. Il en envoya un, Androsthène, à la ville d’Athènes. Ce jeune homme alla écouter Diogène, et ne le quitta plus. Onésicrite envoya alors le second fils, Philiscos, que j’ai déjà nommé, et qui était l’aîné, pour chercher et ramener à Égine le cadet. Mais il fut séduit par Diogène tout comme son frère et ne revint pas. Onésicrite vint alors lui-même ; mais il fit comme ses fils et resta avec eux pour philosopher auprès de Diogène. Notre philosophe eut encore pour disciples Phocion, surnommé le Bon, et Stilpon de Mégare, et beaucoup d’autres hommes politiques.

On rapporte qu’il mourut à près de quatre-vingt-dix ans, mais tout le monde n’est pas d’accord sur la façon dont il mourut. Les uns veulent que pour avoir mangé tout cru un poulpe il soit mort du choléra, les autres, et parmi eux Kercide de Mégalopolis, qu’il se soit volontairement asphyxié en retenant sa respiration. Ce dernier auteur le dit en vers :

Il n’est plus, l’homme de Sinope,

L’homme au bâton, au double manteau, qui mangeait en plein air ;

Il est monté au ciel pour avoir de ses dents

Mordu ses lèvres et retenu son souffle. C’était,

Ce Diogène, un vrai fils de Zeus et un chien céleste.

D’autres auteurs racontent encore que, voulant arracher aux chiens un morceau de poulpe, il fut mordu au pied et en mourut. Les amis de Diogène toutefois croient à la tradition de la respiration retenue[45]. Car il vivait au Cranion, gymnase situé aux portes de Corinthe, et quand, à leur habitude, ses amis vinrent le voir, ils le trouvèrent enveloppé dans son manteau. Ils crurent d’abord qu’il dormait, puis, le sachant peu enclin au sommeil, ils soulevèrent le manteau et trouvèrent le philosophe inanimé et sans souffle. Ils pensèrent qu’il l’avait retenu volontairement par désir de la mort. Alors ils se disputèrent pour savoir qui l’enterrerait, et peu s’en fallut qu’ils n’en vinssent aux coups. La discorde fut apaisée par l’arrivée de leurs parents et des gens influents de la ville, qui firent enterrer Diogène près de la porte qui conduit à l’Isthme. Ils dressèrent sur sa tombe une colonne, surmontée d’un chien de marbre de Paros. Plus tard ses compatriotes lui érigèrent une statue de bronze avec cette inscription :

Le temps ronge le bronze, mais

Ta gloire, Diogène, sera éternelle,

Car seul tu as montré aux hommes à se suffire à eux-mêmes,

Et tu as indiqué le plus court chemin du bonheur.

J’ai, pour ma part, écrit ces vers procéleusmatiques[46] :

Dis-moi, Diogène, quelle mort t’a conduit

Aux Enfers ? ce fut la sauvage morsure d’un chien.

Quelques auteurs veulent qu’il ait demandé qu’on laissât son corps sans sépulture, pour que les chiens pussent y prendre leur morceau, et qu’au moins, si on tenait à le mettre en fosse, on le recouvrît seulement d’un peu de poussière. D’autres disent qu’il voulait être jeté dans l’Ilissos[47], pour être utile à ses frères. Démétrios (Homonymes) dit que Diogène mourut à Corinthe, le jour où Alexandre mourait à Babylone. Il était déjà un vieillard pendant la cent treizième olympiade[48].

On lui attribue les ouvrages suivants : des dialogues, parmi lesquels : Céphalion, Ichtas, le Geai, Pordalos, le Peuple d’Athènes, la Constitution, Traité de morale, de la Richesse, Art d’aimer, Théodore, Hypsias, Aristarque, de la Mort ; des Lettres ; et sept tragédies : Hélène, Thyeste, Héraclès, Achille, Médée, Chrysippe, Œdipe. Sosicrate (Successions, liv. I) et Satyros (Vies, liv. IV) disent qu’aucun de ces ouvrages n’est de Diogène. Les tragédies, selon Satyros, sont de Philiscos d’Égine. Sotion (liv. VII) affirme que seuls sont de Diogène les livres sur la Vertu, sur le Bien, sur l’Art d’aimer, sur la Mendicité, sur l’Audace, le Pordalos, Cassandre, Céphalion, Philiscon, Aristarque, Sisyphe, Ganymède, de l’Usage et les Lettres.

Il y eut cinq Diogène : un physicien d’Apollonie[49], qui écrivit un livre commençant ainsi : « Quiconque entreprend un ouvrage doit, ce me semble, commencer par poser des principes indiscutables », un historien de Sicyone auteur d’un livre sur le Péloponnèse, notre philosophe, un Stoïcien de la race de Séleucos, et qui fut appelé le Babylonien[50], parce qu’il était né près de ce pays, un écrivain de Tarse qui s’est efforcé de résoudre des problèmes poétiques. De ce dernier Athénodore dit (Promenades, liv. VIII) qu’il était philosophe et paraissait toujours luisant parce qu’il se frottait d’huile.

 

 

[1] Ville d’Asie Mineure sur la côte S.-E. du Pont-Euxin, au sud de la Chersonèse, à l’est d’Héraclée, vieille colonie de Milet, qui fonda à son tour Trébizonde, lors de la grande période colonisatrice du unie siècle.
[2] cf. Théophraste, le Mégarique
[3] Le portique de Zeus était situé à l’ouest de l’agora.
[4] cf. Athénodore, magistrat d’Athènes, l’orateur Polyeucte, et Lysanias, fils d’Aischrion
[5] Le Métroon ou temple de la mère était consacré à Cybèle, mère des dieux. Il contenait les archives de la cité, et était dans la ville, hors de l’Acropole.
[6] Jeu de mots difficilement traduisible, sur des paronymes grecs : école et bile d’une part, et enseignement et perte de temps d’autre part.
[7] D.L. a en effet rapporté ce mot dans la vie d’Aristippe, avec la formule inverse : « D’autres auteurs attribuent le mot à Diogène. »
[8] cf. Hécaton, Sentences, liv. 1.
[9] Jeux de mots entre deux paronymes grecs : mutilés et besace.
[10] cf. Métroclès, Sentences.
[11] Quartier nord d’Athènes, à l’ouest de l’Acropole et de l’Agora, le marché le plus important d’Athènes. La route du Pirée, celle d’Éleusis et celle de l’Académie aboutissaient à ce quartier. Il tirait son nom des nombreux ateliers de potiers qui y étaient installés.
[12] Mot cité plus haut sous une forme plus succincte, nouveau témoignage de l’emploi par D.L. de sources différentes mal fondues ensemble.
[13] Cet épisode de l’écuelle brisée a fourni à Poussin l’occasion d’un de ses tableaux les plus célèbres, peint en 1648 (Louvre, n° 741). On y voit dans un vaste paysage grec peu vraisemblable (avec un clair ruisseau serpentant dans une plaine et bordant de grands palais de marbre), mais très finement peint, Diogène au premier plan, vêtu de haillons et jetant son écuelle, en regardant un jeune garçon qui, à genoux, appuyé d’une main sur la rive, boit dans son autre main.
[14] cf. Zoïle de Pergée.
[15] Temple situé sur le versant sud de l’Acropole, au nord du portique d’Eumène, consacré à Asclépios.
[16] Allusion au syllogisme cornu, cf. Vie d’Eubulide, et aux sophismes de l’école d’Élée, cf. Vie de Zénon d’Élée, livre IX.
[17] Histoire attribuée dans le même livre, un peu avant, à Antisthène, se faisant initier aux mystères orphiques. Incertitude de la légende. D. L. a pris l’histoire dans des livres différents sans en faire la critique.
[18] Midias, riche Athénien qui nous est connu par le plaidoyer que fit Démosthène contre lui. Il était intervenu dans le procès entre l’orateur et ses tuteurs et avait été condamné à une amende pour injure. Il s’attaqua de nouveau à Démosthène un peu plus tard et le gifla en plein théâtre, tout comme il avait frappé Diogène. C’est à l’occasion de cette gifle que Démosthène écrivit le Contre Midias, discours qui ne fut pas prononcé, car nous savons par Plutarque et Eschine que l’affaire fut classée.
[19] Jeu de mots sur le mot grec signifiant malheureux, misérable.
[20] Critique des personnes qui croient que le bonheur consiste à s’éviter une fatigue physique, qui ne voient à quels excès une telle attitude peut conduire, et oublient que la peine, le travail, l’effort personnel ont une valeur morale et sont condition de la liberté. La vraie joie (cf. plus bas) est dans l’exercice et dans l’effort. C’est un peu l’attitude que l’on voit adoptée actuellement par un écrivain comme Duhamel, qui lutte contre le développement exagéré du machinisme. Cf. à ce propos : Scènes de la vie future et Querelles de famille.
[21] La feuille de la bette étant molle, le terme est pris dans l’Antiquité pour désigner les efféminés et les invertis. Le terme se retrouve chez Catulle.
[22] Gouverneurs perses, réputés comme des gens à la fois tyranniques et débauchés.
[23] Le cottabe est un jeu de société qui consistait à vider sa coupe de vin dans un bassin de bronze en invoquant le nom de celui ou de celle qu’on aimait. Si le vin claquait dans le bassin et le faisait vibrer, c’était le signe de la fidélité de la personne aimée. Ces jeux grecs nous sont connus par les peintures des vases, et par le lexique de Pollux (IIe s. ap. J.-C.), qui résume en particulier le traité de Suétone sur les jeux grecs.
[24] Éternuer à gauche était un signe de mauvais augure.
[25] Jeu de mots sur deux paronymes. Les Jeux néméens étaient d’autres grands jeux grecs, mais Diogène veut dire les « jeux de la plaine », car le berger vainqueur va retourner à son troupeau.
[26] Jeu sur le mot qui signifie à la fois « le plus mal peint », et « le centaure Chiron ». Ce centaure, fils de Saturne et d’une océanide, célèbre pour sa connaissance de la médecine et de l’astronomie, vivait en Thessalie et passe pour avoir appris l’astronomie à Hercule et la médecine à Esculape. Il est représenté par le sagittaire dans les signes du Zodiaque.
[27] Charybde, fille de Neptune et de la terre, fut changée en un gouffre, placé dans le détroit de Sicile, en face de l’antre de Scylla, autre nymphe métamorphosée. Il est le moins dangereux des deux, et a donné lieu au proverbe : « tomber de Charybde en Scylla ».
[28] Jeu sur le mot qui désigne à la fois le puits et le tribunal.
[29] Cette anecdote, reprise par Phèdre, a donné à La Fontaine le sujet d’une fable (II, 3) : le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe :
Je vous connais de longtemps, mes amis,
Et tous deux vous paierez l’amende,
Car toi, loup, tu te plains quoiqu’on ne t’ait rien pris,
Et toi, renard, as pris ce que l’on te demande.
[30] Jeu de mots intraduisible sur deux paronymes grecs, olive et courir. Cela veut dire à la fois : il a fouetté les olives (il les a refusées) et il a fouetté pour faire courir.
[31] C.-à-d. : donne vite, car tu me fais mourir d’impatience.
[32] Petite ville de la côte de Carie.
[33] Cf. Vie d’Aristippe.
[34] Allusion aux moeurs des invertis. Le terme est voisin d’un mot signifiant « au derrière élargi », si souvent employé par Aristophane (cf. Acharn. 716). Il y a ici en outre un jeu de mots intraduisible sur deux paronymes. Le premier signifie comme on l’a vu à la fois Pire et Chiron le centaure, le second est en même temps le nom du roi de Phtie Eurytion, dont la fille Antigone épousa Pélée, petit-fils du centaure Chiron par sa mère, la nymphe Endéis.
[35] Allusion à la rudesse célèbre des moeurs spartiates, par opposition aux moeurs plus douces des Athéniens.
[36] Tradition à peine différente d’un mot cité plus haut, où la même question et la même réponse sont données quand Diogène sort du bain.
[37] Jeu sur deux mots (le mauvais lieu).
[38] Jeu sur un mot qui signifie soit la garde d’une épée (l’endroit par où on la prend) soit la prise (la façon de se procurer quelque chose).
[39] Autre tradition d’un épisode déjà raconté en termes à peine différents.
[40] Épicure (liv. X, lettre à Ménécée) exposera la même idée.
[41] Ce personnage a déjà été l’objet d’un mot inconvenant.
[42] Déjà dit, preuve ou bien d’une interpolation, ou de l’utilisation d’une source différente.
[43] Se modeler sur Hercule, c’est donner pour but à la vie l’effort et la peine, comme Hercule a passé sa vie à accomplir les grands travaux connus au prix des plus vives souffrances. Cette phrase est donc la conséquence de ce que Diogène vient de dire sur l’â ax~a~ç, qui « permet à l’homme de se surpasser ».
[44] Nouvel exemple du manque de méthode de D.L. qui, après plusieurs pages d’anecdotes diverses sur le cynisme de Diogène, revient à l’histoire de son esclavage et de son achat par Xéniade. Dans le premier récit qu’il en a fait, il citait un passage de Dioclès, cette fois il suit Cléomène.
[45] cf. Antisthène, Successions.
[46] Le mètre procéleusmatique est un mètre à quatre temps, formé de quatre syllabes brèves.
[47] L’Ilissos, affluent du Céphise, coulait au sud d’Athènes et passait au bas de l’Olympéion.
[48] Vers .— 328. Il mourut en ~323.
[49] Cette ville d’Apollonie était située dans l’île de Crète. Ce Diogène était un disciple d’Anaximène, dont il a été question dans la biographie de ce philosophe.
[50] Diogène le Babylonien, philosophe stoïcien disciple de Chrysippe (cf. livre VII).

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Publié le par Jean-François Guerry
Empédocle

Empédocle

LA HAINE DIVISE, L’AMOUR RASSEMBLE…

 

Les trois premiers pas après le passage de la porte basse, nous mènent vers la Connaissance des mystères de la vie. Guidé par une main experte nous allons vers la purification par les quatre éléments. C’est toute la cosmologie philosophique du poète Empédocle qui finira par plonger dans le feu régénérateur de l’Etna.

Observateur avec le regard d’en haut, celui du poète permet de voir la beauté de la terre et celle de l’humanité. Pour peu que l’on chasse l’ignorance et la haine de notre esprit. Les francs-maçons après avoir franchi la porte basse, font les premiers pas, ils vont se purifier pour accéder aux mystères de la vie et de la franc-maçonnerie.

 

Empédocle a souligné l’opposition des contraires, les francs-maçons travaillent leur conciliation, par l’élévation de leur esprit, la concentration de leur âme, pour la rendre plus belle.

 

La vie est une succession de constructions et de destructions, de morts et de régénérations, mais aussi le désir constant d’unification. En réunissant ce qui est épars, les contraires, les multiples. En pratiquant la justice, la compassion et non la haine et la vengeance, l’on travaille à l’unité et la concorde universelle. La haine divise, l’amour rassemble c’est un combat digne de l’homme, qui ne cesse jamais.

 

                                                              Jean-François Guerry. 

Je vais t’annoncer deux choses : tantôt en effet l’un grandit à partir du multiple jusqu’à demeurer seul,

Tantôt il se divise à nouveau et de l’un surgit le multiple.

Double est donc la naissance des choses périssables, double aussi leur dislocation ;

Car pour toute chose, la réunion en même temps engendre et sépare,

Tandis que ce qui s’est développé se disperse à nouveau et s’envole.

Et cet échange continuel n’a pas de fin .

 

                                                     EMPÉDOCLE.

 

LA HAINE DIVISE, L'AMOUR RASSEMBLE

De toute Eternité : questions sans réponse


Se demander pourquoi l'univers est là, c'est absurde, parce que cela suppose qu'il aurait pu ne pas être. Et, s'il n'avait pas été, il n'y aurait eu personne pour se poser la question.

L'homme a donc imaginé une conscience, un Dieu antérieur à l'univers, et qui se serait posé la question de savoir s'il fallait ou s'il avait envie de créer l'univers, et qui dès lors se serait interrogé sur sa structure. Et quant à la structure de l'univers, ce Dieu aurait alors pu se trouver devant un choix ou une obligation. Or, se poser ce genre de question n'a aucun sens puisque cela reviendrait à considérer Dieu comme éprouvant des besoins ou des envies, c'est-à-dire comme étant capable d'éprouver un sentiment de manque et donc d'être incomplet. Ce qui est évidemment contraire à la définition même de Dieu.

En réalité, l'univers est là "depuis toujours", c'est-à-dire de toute éternité, et c'est de cet univers que sont "sortis" les êtres qui ont inventé Dieu.

L'éternité de l'univers n'exclut pas la temporalité de la Terre et de ses habitants. L'univers est éternel, mais l'agencement de ses différents composants est temporel. Or, les êtres produits par l'univers, dans leur sentiments qu'ils faisaient quelque chose, ont imaginé analogiquement que l'univers lui-même avait été fait intentionnellement, qu'il était né de la volonté et de l'initiative de Quelqu'un agissant à leur manière. On a donc bien raison de dire que si Dieu a créé l'homme, celui-ci le Lui a bien rendu…

Mais alors, comment expliquer que de l'essence d'un être éternel aient pu naître le temps et l'espace. En effet, nous pourrions imaginer soit une éternité immuable, soit un changement impérissable, c'est-à-dire continu et toujours pareil à lui-même. Dans la première hypothèse il n'y a pas de transformation, et dans la seconde, la transformation est continue et identique pour toutes les formes manifestées, ce qui n'est pas le cas.

Il semble évident que le temps et l'espace sont intimement liés et qu'ils ne sont que deux faces différentes de la même réalité.

Comment passer de l'être pur au devenir ? Dieu est-il un éternel devenir qui se répéterait toujours au regard d'une conscience ? Serait-ce le regard de l'homme incarné qui lui donne l'impression de vivre dans le temps et l'espace, et ceux-ci ne seraient-ils alors que des illusions ? Ces questions ont-elles un sens ?

Cela pose le même problème que celui de la définition du présent qui est inexorablement vouée à l'échec.

En fait, tout revient toujours à un problème de conscience. C'est la conscience de l'état humain qui fait que l'homme se pose la question de l'immortalité. L'homme vit dans l'illusion d'agir, de penser et d'hésiter, car tout est déterminé, et sans doute même les questions que nous nous posons. Celle-ci nous incitent à nous élever pour tenter d'obtenir LA réponse, mais cette "élévation" nous privera de l'état d'homme, c'est-à-dire de dualité et donc de possibilité de conscience. C'est là que se situe la souffrance de l'homme : être homme et être conscient, y compris de sa temporalité, ou être dieu et perdre sa conscience.

C'est alors que surgit la question suivante : comment l'intemporel a-t-il pu engendrer une pensée qui ne le comprend pas ? Il ne s'agit pas là d'une incapacité transitoire. Sauf si cette pensée est provisoirement bridée par un voile qui se lèverait un jour. Mais alors la conscience disparaîtra également puisqu'elle est nécessairement liée à la différence. La conscience serait-elle la source de la souffrance de l'homme ?

Imaginer que l'univers a été construit par quelque chose pour expliquer qu'il existe conduirait alors à se demander si ce quelque chose, à son tour, pour être là, aurait dû être créé par quelque chose d'autre, ce qui conduirait à une impasse.

Tous les mots que nous pouvons utiliser pour essayer d'exprimer l'éternité sont limités. Dire qu'une chose existe "depuis toujours" ou "depuis le départ" revient à utiliser des termes temporels.

Les notions d'univers, de Dieu et d'éternité ne sont sans doute là que pour nous faire réfléchir car jamais aucun être humain ne pourra les approcher. Sans doute est-ce pour cela que la mort est considérée comme l'Initiation réelle. Mais n'est-ce pas, une fois encore, une idée née de la frustration de l'homme ?

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Académie Maçonnique Provence


Samedi  4 septembre 2021
10 heures
Château Saint Antoine Marseille





Dialogue à hautes voix


Réfléchir et échanger sur les défis
auxquels la Franc-maçonnerie
doit répondre dans un monde
dominé par l’incertitude,
en mutation accélérée
et en perte de repères.


 
 
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,


 
Toute l'équipe de l'Académie Maçonnique Provence est heureuse de vous convier le samedi 4 septembre au Château Saint Antoine à Marseille au 
 
"Dialogue à hautes voix"

entre

 
Alain-Noël DUBART
Chirurgien, Ancien Grand Maître de la GLDF



et


Marc HALÉVY 
Physicien, Philosophe, Expert de la Complexité et membre de la
Grande Loge Régulière de Belgique


 
Tous deux débattront de l'avenir de la Franc-maçonnerie et des Francs-maçons, de leur rôle à jouer dans la société en tant qu'organisation et en tant que citoyen.  

Alain-Noël Dubart présentera son ouvrage "Franc-Maçonnerie entre passé et avenir" qui sortira le 20 septembre dans lequel il développe ses propositions pour une Franc-Maçonnerie plus responsable et active.
Ce livre marquera d'autant plus ses lecteurs qu'il s'agit là du tout premier livre de l'Ancien Grand Maître de la GLDF. 

Marc Halévy  présentera son dernier opus "Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie" dans lequel il montre et démontre combien la Franc-maçonnerie initiatique a beaucoup à apprendre au monde.

Ces deux ouvrages sont coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence.

 

 La Rencontre "Dialogue à haute voix" du samedi 4 septembre est ouverte à tous les Frères et Sœurs de toutes les obédiences et de tous les degrés, aussi n'hésitez pas à diffuser très largement cette invitation.


Un repas est proposé à l'issue de la rencontre.

Cette rencontre est gratuite pour les adhérents de l'Académie Maçonnique Provence (hors restauration) et de toutes les autres Académies régionales, et les frais de participation pour les non-adhérents sont de 10 € (hors restauration).


Merci de vous vous inscrire en cliquant ICI...

 
Prenez soin de vous, des vôtres et des autres !
Salutations très fraternelles,

Alain Boccard
Président



PS: Les 4 premiers ouvrages coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence sont toujours disponibles en cliquant ICI:

NOUVEAU: Le désir des collines éternelles de Louis Trébuchet

Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram

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Publié le par Jean-François Guerry
POURQUOI JE DOIS ALLER VERS L'AUTRE

POURQUOI JE DOIS ALLER VERS L’AUTRE.

 

                                    Avec une dédicace particulière pour Hervé, Myriam, Patrick, Catherine, Jean-Jacques, Murielle, Daniel, Patricia, Gérald, Michèle, Sylvère, Michèle, Jean-Michel,Annick, Philippe et tous les autres……Ma pensée fraternelle accompagne Jean-Nicolas pour son départ…

 

L’été est un temps propice pour les rencontres. Rencontre avec soi-même et avec les autres.

Avec soi-même c’est se poser la question qui suis-je ? Comment suis-je fait, qu’est-ce qui fait mon identité, qui la constitue ?

 

Le fait de dire je suis à la fois le même et différent est-il un signe de schizophrénie ou d’identité décortiquée ?

 

Si l’on admet que notre identité est composée de deux parties, de deux cercles. Il y a d’abord un noyau central solide indestructible, c’est notre mêmeté, qui fait que nous sommes tous semblables, tous des hommes (ou des femmes) du genre humain.

L’autre cercle plus large, plus grand est poreux, il reçoit le récit de notre vie, les influences externes, les souffrances et les joies. Il est réceptif à tous les savoirs, toutes les cultures, toutes les traditions, toutes les initiations. Ce cercle évolue tout au long de notre vie, on le sculpte aussi soi-même. C’est ce qui a été qualifié de notre ipséité.

 

Mêmeté et ispséité ne s’opposent pas elles se complètent, et forment ensemble notre individualité. Ainsi je suis toujours le même et toujours différent tout au long de ma vie, je m’enrichis de mes propres différences, je bouge, je change constamment, je suis en mouvement, donc je m’initie. Certains vont même jusqu’à dire qu’ils sont des éternels apprentis !

 

Pourquoi maintenant, la rencontre permanente avec l’autre les autres, la permanence de la rencontre est indispensable car comme moi-même, ils sont à la fois toujours les mêmes et différents c’est ce qui nous attire quand on aime leurs qualités. Mais comme nous suivant la démonstration ci-dessus ils sont aussi toujours différents, donc ils nous enrichissent de leur récit personnel, de leur construction personnelle. Nous grandissons ensemble de nos différences en mouvement perpétuel…

Parfois nous poursuivons le même but, avec la méthode, les mêmes exercices, ce sont nos jumeaux en initiation. Parfois nos chemins se séparent, nos rythmes sont différents, mais notre but reste le même.

 

Nous avons besoin de l’autre et l’autre à besoin de nous, seuls nous ne pouvons pas faire grand-chose, ne pouvons pas rendre les choses plus grandes.

 

Pourquoi souffrons-nous en ce moment ? Parce que nous ne pouvons pas voir la joie dans le cœur de l’autre. Nos visages sont dissimulés derrière des masques. Nous conservons notre identité l’addition de notre mêmeté et de notre ispséité. Mais il nous manque l’illéité, qui n’est pas la proximité du Je et du Tu, ni même l’indispensable Nous de l’Amour.

 

Cette illéité c’est la rencontre d’une troisième personne à travers le visage de l’autre, de notre prochain. La rencontre de la trace du Il, de l’Un, du principe dont l’on discerne les signes dans le visage de l’autre. C’est pourquoi quand les masques tombent lors d’une réunion, d’une communion fraternelle, d’un repas fraternel, nous sommes dans la joie.

Nous devons donc aller à la rencontre de l’autre, pour vivre le Nous et contempler le Il, dans son visage.

 

Je vous souhaite de belles rencontres estivales….

 

                                                     Jean-François Guerry.  

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Publié le par Jean-François Guerry

 

 

Art de Vivre ! Philosopher, Maçonner…

 

La philosophie a pour fonction essentielle de dévoiler le sens premier de toute chose et de tout processus, afin de permettre la grande synthèse de la fin du cycle ; autrement dit de conduire à la sagesse, quintessence et somme de toute civilisation.

 

                                                  Dane Rudhyar.

 

Les hommes et leurs opinions ? Des enfants et des jouets.

 

                                                   Héraclite.

 

Nous ne nous ferions pas brûler pour nos opinions, tant nous sommes peu sûrs d’elles. Mais peut-être pour le droit d’avoir des opinions et de pouvoir en changer.

 

                                              Friedrich Nietzsche.

 

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Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
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