Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
AU SECOURS PYTHAGORE

      AU SECOURS PYTHAGORE !

 

C’est beau la politique ! Non je ne suis pas infecté par la COVID, ni par ses variantes, j’ai encore, je pense un peu de santé mentale, malgré ce que je peux voir de la politique en dehors de nos frontières aux USA, au Brésil, en Russie, en Turquie, en Iran, au Liban etc… En fait ce n’est pas la politique qui est en cause, mais les hommes politiques.

En Franc-Maçonnerie l’on s’auto interdit de parler de politique dans nos loges, mais comme tout est politique, l’on s’empresse d’en parler au dehors. Oui les Francs-Maçons ont comme tout le monde des opinions politiques, ils font aussi dans la vie civile, profane de la politique, ils ont parfois des engagements politiques et c’est bien. Les enseignements reçus en Loge peuvent-êtres utiles pour leur conduite dans la cité.

 

J’ai décidé aujourd’hui de m’intéresser à la politique telle que la voyait dans l’antiquité les Pythagoriciens.

Je ne passe pas heurter vos opinions politiques avec les principes de l’école de Crotone, en effet nous environ 580 ans avant l’ère chrétienne. Ce grec de Samos rendu célèbre par son théorème qui enchante encore nos jeunes écoliers, fût aussi un philosophe de la praxis. A peu près tout ce que nous savons de lui, nous as été transmis par la plume de Jamblique né vers 250 avant J-C.

Ma réflexion s’inscrit dans la suite, des articles sur les droits et les devoirs, et la justice. Je vous soumets quelques secrets, qui ne demandent qu’à être diffusés le plus largement possible.

 

Les secrets des Politikoï Pythagoriciens :

 

L’on peut lire dans différents ouvrages, que dans l’école pythagoricienne les initiés après avoir été formés à la science profane et à la science secrète, ils étaient admis au 5ème degré de l’initiation. Rien à voir bien sûr avec notre actuelle ENA ou Science Po, dommage !

Pour les pythagoriciens l’impératif politique est bien le suprême degré. La politique vue de Crotone, est à la fois théorique et pratique, comme l’enseignait les Grecs de l’antiquité elle est Théoria et Praxis.

J’ai l’impression que nos politiques, comme nos philosophes modernes n’ont gardés de cet héritage que la Théoria, et que la Praxis a été confiée aux fonctionnaires d’état et des collectivités locales, les politiques modernes lisent leurs discours préparés par leurs conseillers et appliquent les recommandations des cohortes d’experts en tout genre, secondés par des agences de communication.

 

Aux pythagoriciens l’on enseignait, les secrets de l’harmonie sociale, et les bases d’une législation idéale et bien sûr la pratique de la justice et de l’interprétation des lois. Un beau programme en référence avec le nombre 5 symbole de l’étoile flamboyante, de cet initié triomphant dans sa lumière qui après avoir parcouru la périphérie a trouvé le chemin du centre en marchant vers la lumière, c’est l’homme dessiné par Vitruve, le Manpower pour les jeunes !

 

Le nombre 4 étant pour ces mêmes initiés sainte Tétrakys source de Sagesse. Il y a donc une certaine mystique dans la politique selon Pythagore, du sacré, jusqu’au sacrifice de soi au profit des autres. Ceux qui ont officié en tant que Maire d’une petite commune le savent bien.

 

Je ne vais pas aujourd’hui me lancer dans l’étude de cette Tétrakys magico-mystique. Mais simplement vous proposer de regarder les enseignements, les secrets que Pythagore dévoilait à ses Politikoï :

 

« Une fois formé à la vérité par une étude des lois de la nature et la découverte des mystères essentiels de la destinée humaine. » Ces politikoï du 5ème degré recevait un enseignement qui fait penser à la progression initiatique en Franc-Maçonnerie qui va du profane à l’initié, qui gravi ensuite l’échelle des degrés d’apprenti, à compagnon puis au maître, voire plus encore.

 

« Qu’il fût doux ou sévère âgé ou homme mûr, on apprenait l’art ingrat et difficile de diriger les hommes. »

 

Le constat est factuel la politique est l’art le plus complexe et presque toujours décevant, la gageure de réunir les opinions contraires. Car les sujets ont pour la plupart des tendances égoïstes et matérielles, et le peuple (je dirais plus exactement la foule) est sourde et aveugle au simple appel du devoir et de la vertu.

Vous l’avez compris, il n’était pas inutile de s’intéressé aux droits et devoirs des hommes et des citoyens et au combat pour la vertu.

 

« La politique devra étudier avec soin les principes qui mènent à un bon gouvernement des hommes et de la cité. »

 

Le moment après la mort d’un maître chez les pythagoriciens était le moment où il fallait mettre en place sa succession. Chez nous avec la multitude d’élections, nous sommes toujours dans un moment électoral, ce qui empêche l’action désintéressée, altruiste.

 

Chez les pythagoriciens, c’était plus simple la dictature des dieux était le fondement de toute autorité. D’où le danger quand les hommes se prennent pour des dieux. (Il vaut encore mieux une pâle démocratie) Mais les dieux qui par nature incarnent le bien, pour les croyants bien sûr, et qui disaient la loi avaient quelques bonnes idées :

 

« Savoir combattre l’illégalité, donner un soin particulier à l’éducation civique de la jeunesse. Les magistrats se devaient d’être impartiaux et dignes. »

 

Les pythagoriciens avaient le culte des ancêtres, des anciens, ils vénéraient leurs parents, nous nous les mettons loin de nos regards dans des EPHAD.

 

« Ils préconisaient l’esprit de famille, l’hospitalité, la pudeur, la modestie et ils en concluaient qu’ainsi la cité serait heureuse. Ils combattaient les destructeurs de l’idée nationale, les sceptiques et les sophistes »

 

Pour eux la communauté nationale était basée sur l’accordement de tous les citoyens, sur leur union, sur le jeu harmonieux des institutions.

 

« Les pythagoriciens se posaient la question comment devenir meilleur ? »

 

Par des discours apaisants, par l’observation des coutumes locales, et les traditions nationales, par des lois justes et salutaires. Ils parlaient d’or, comme leurs vers.

 

« Pour eux la loi imposait la crainte, de l’honneur naît le respect des coutumes. (A voir !) Ceux qui les violaient avaient honte de le faire. »

 

« Le bonheur devait résulter de l’orientation des passions de la jeunesse vers des idéaux nobles et désintéressés, en modérant l’accroissement des fortunes. » (Sujet toujours d’actualité)

« En répartissant équitablement les charges et en développant la collaboration de toutes les classes de la cité. » (Pas besoin d’aller faire de longues études à Sciences Po, il suffit de lire Pythagore.)

 

« Pour éviter la ruine des cités, il faut arrêter la décadence des mœurs et des institutions. Ainsi le sage ne se cache plus dans la crainte de recevoir des pierres de la foule. »

 

On en arrive à la Justice et son symbole la balance. Ce fût le symbole des initiés du 5ème degré, pour eux ce symbole était l’image de la vie.

Extrait : Voir Delatte Essai sur la Politique Pythagoricienne Liège Belgique 1922. Page 69.

 

« La balance est le symbole des Politikoï. Elle est l’image de la vie.

Si nous divisons chacun de ses deux bras en cinq parties égales, nous obtenons six divisions égales : le chiffre 5 est au centre et symbolise l’aiguille. Un plateau déplacé subit une injustice et mérité une aide ; un plateau surchargé crée une injustice et mérite un châtiment ; plus l’on s’écarte de l’aiguille, plus l’on manque d’équilibre car plus le déplacement est grand, ce qui est abaissé tend vers l’abîme ; ce qui est élevé tend au Ciel et y sollicite un secours ; le chiffre 5 est au milieu et est la stabilité et l’égalité ; un poids lourd crée un angle obtus, un poids léger, un angle aigu, un angle droit l’égalité. Plus l’on s’écarte de la Justice, plus l’on manque d’équilibre. Le chiffre 5 distribue à chacun ce qu’il mérite et rétablit l’égalité. Il ne lèse personne et nul ne peut le léser.

 

L’initié n’est pas un égoïste, qui conserve par devers lui le bénéfice de ses études. Il doit se rendre utile aux siens, à ses concitoyens, à ses semblables.

 

Il doit rayonner autour de lui la chaleur et la lumière qu’il a reçues. Il fera cela en descendant dans l’arène publique et en participant lui-même au gouvernement, mais en conseillant discrètement, fermement et affectueusement tous les hommes ses amis et ses frères. »

 

Ainsi l’homme juste parvenu au plus haut degré de spiritualité, se doit d’aider ses frères. C’est l’image de la descente de l’échelle après avoir atteint le nec plus ultra. L’initié sera alors plus ‘radieux que jamais’.

 

Qui a dit que la politique n’était pas belle ? Pas Pythagore !

 

Jean-François Guerry.

AU SECOURS PYTHAGORE

Voir les commentaires

Publié le
Des erreurs se sont glissées dans l'article d'hier

Consultez le site : 

https://bruges-la-morte.net/

 

Voir les commentaires

Publié le
site : https://bruges-la-morte.net/

site : https://bruges-la-morte.net/

 

 

J’ai une affection particulière pour la Belgique et nos cousins Belges, sans doute leur simplicité, leur bonne humeur, leur proximité et leur sens du partage. Je me suis rendu à plusieurs reprises dans ce pays au patrimoine culturel impressionnant. La visite du musée Magritte à Bruxelles, près du Parc Royal, et de la célèbre Grand Place bouillonnante cosmopolite, les effluves qui l’envahissent avec les lumières du soir, sont des appels au partage dans les brasseries où les touristes de passage s’étonnent de la bière qui coule en écume dorée dans leurs chopes.

 

Les enfants gourmands rêvent devant les chocolats, dans les allées commerciales. Il se répand sur les trottoirs l’odeur des gaufres, au sucre généreux….

 

Que dire de Bruges de ses canaux, de Liège de ses étudiants qui les soirs de fête dans le carré mythique remplissent les rues de leurs joies….

 

À Bruxelles j’ai bien sûr fait un détour par la rue Laken où le soir le pas pressé les frères rejoignent leur loge. La Belgique a une place particulière dans la Franc-Maçonnerie européenne, comme elle a une place politique en Europe, c’est une capitale universelle. Les Francs-Maçons Belges, ont impulsés la Liberté dans leur pays. Ils sont à l’origine de l’université libre de Bruxelles, libre en Belgique qui est l’exact contraire de Catholique chez nous.

 

Et puis ces jours-ci j’ai reçu un message sur le Blog de Joël Goffin, un poète, écrivain et bien plus encore. Un Belge à l’ascendance Bretonne par sa grand-mère originaire de Brest même. Ma mère étant également finistérienne de Plougastel-Daoulas pour être précis, nos ancêtres ont peut-être été des cousins à la mode b retonne, ou au moins ont dû se croiser un jour sur le pont Albert Louppe, qui enjambe l’Élorn, ils ont sans aucun doute regardé la rade qui s’élargit vers le large, leurs poumons se sont remplis du même air pur.

 

Cette rencontre avec Joël Goffin, a donc quelque chose de naturel. Curieux je me suis penché sur son site Bruges-la-morte. Rien que le nom choisi incite à la visite et à connaître son créateur et son contenu…

 

Jean-François Guerry.

A propos de Joël Goffin

Joël Goffin est né à Bruxelles en 1963 de mère française (Brest). Du côté paternel, la famille est originaire de Liège (descendance d’Hubert Goffin). Il a passé son enfance à Schaerbeek.
adresse courriel : jg [arobase] bruges-la-morte [point] net

C’est également un chroniqueur littéraire et un poète symboliste sous le pseudonyme de
Sébastien LISE (cliquer ici pour un choix de poèmes anciens)
1981-1988 et 2005

Il est cité dans l’anthologie des poètes francophones de Belgique
Piqués des vers ! 300 coups de coeur
de Colette Nys-Masure et de Christian Libens
Espace Nord n° 300, Bruxelles, 2014
Manuscrit du texte repris dans l’anthologie et intitulé
 Au Tombeau

Il a publié un article dans la revue littéraire intitulée
« From Your Land to Poland : On the Commitment of Writers »
consacrée au thème de la littérature et l’engagement politique
Ed. Peter Lang, 2013

Serge Delaive a publié des textes de Sébastien Lise dans la revue FRAM (numéro 13)
Lettre de Serge Delaive à Sébastien Lise – 2005
Critique de France Bastia – juin-juillet 1997 dans la revue de l’AEB
Critique d’un esthète français – 2018

 

Joël Goffin a écrit pour le compte des Éditions de l’Octogone trois guides littéraires à succès sur Bruxelles (préface de Dominique Rolin, troisième édition), Bruges (préface de Charles Bertin, deuxième édition) et le Brabant. Les trois titres datent respectivement de 1997, 1999 et 2000. Tous sont épuisés (source : Electre).
Sur les pas des écrivains en Brabant co-écrit avec Jean Lacroix a été choisi comme l’un des livres de référence des Journées du Patrimoine en Wallonie les 10 et 11 septembre 2011. La partie Waterloo, Nivelles, Louvain et Malines est due à Joël Goffin.
Les recensions journalistiques, trop nombreuses, ne sont en général pas reprises sur le site.

Passionné par le mouvement symboliste pictural et son imaginaire, il a collaboré à l’exposition Fernand Khnopff qui s’est tenue à l’Hôtel de ville de Saint-Gilles à Bruxelles (1996). En 2005, il fut le Commissaire de l’exposition Georges Rodenbach ou la Légende de Bruges qui a eu lieu au Musée départemental Stéphane Mallarmé (Seine-et-Marne).
Parallèlement, il poursuit une activité éditoriale (hors commerce).

Dès 1994, il attire l’attention des autorités régionales sur l’état d’abandon de l’ancien Atelier saint-gillois de la période de gloire du peintre symboliste Fernand Khnopff. Grâce à un généreux investisseur, celui-ci est désormais sauvé :

L’état de l’Atelier de Fernand Khnopff en 1995
Joël Goffin alerte Le Soir sur l’état de l’ancien Atelier de Fernand Khnopff – 1995
Le projet de rénovation 
– 1998
Rénovation et ouverture du Khnopff – 2003

On lui doit également le contenu du site consacré à la vie et à l’œuvre de Georges Rodenbach, sur un concept graphique et sous l’administration de Dominique Rodenbach, et la mise en valeur de lieux de mémoire artistiques à Bruxelles et à Bruges.

L’auteur est membre du Comité scientifique du Provinciaal Museum Emile Verhaeren-Musée provincial Emile Verhaeren (Flandre, Sint-Amands).
Un article autobiographique – Plume du Coq, juin 2005

Il a terminé une étude sur Bruges-la-Morte qui est en ligne sur ce site (2017).
Il a relancé l’hypothèse maçonnique du Parc de Bruxellles en ligne sur ce site (2018)
Dans le même temps, il a publié les articles de Rodenbach du Figaro, du Gaulois et du Journal de Genève. Mais également les articles du Journal de Bruxelles, du Patriote et duProgrès. (cf. page d’accueil)

 

Adresse de contact :
jg [arobase] bruges-la-morte [point] net

Le Parc de Bruxelles

Le Parc de Bruxelles

Je vous recommande la lecture  sur le site de Joël Goffin son travail remarquable sur :

Le Parc de Bruxelles, le plus grand espace maçonnique du monde ? (version résumé de 4 pages)

Après cette première lecture vous n'échapperez pas au désir de lire l'intégrale, la version longue et détaillée:

Le quartier Royal, une forêt de symboles, le Parc, le Palais de la Nation, et Saint-Jacques-sur- Condenberg le plus grand ensemble maçonnique du Monde.

 

PROMENADE MAÇONNIQUE AU PARC DE BRUXELLES
Citations de présentation avant l'étude.

La Force pour l'entreprise, la Sagesse pour l'exécution et la Beauté pour l'ornement.

Il suffit que la foule prenne plaisir à la vision du spectacle :
aux initiés n’échappera pas, dans le même temps, sa haute signification.

Goethe à propos de La Flûte enchantée de Mozart

« – Quels sont les devoirs d’un Franc-Maçon ?
– Fuir le vice et pratiquer la vertu
– Comment doit-il pratiquer la vertu?

En préférant à toute chose la justice et la vérité »

Catéchisme maçonnique

Les vrais secrets sont ceux qui continuent à être des secrets même quand on les dévoile.

Je fais ceci en mémoire deceux qui ont été et de ceux qui ne sont plus. Maçonnerie des Templiers (18siècle)

PROMENADE MAÇONNIQUE AU PARC DE BRUXELLES
PROMENADE MAÇONNIQUE AU PARC DE BRUXELLES
La lecture du Secret de Bruges La Morte.  

 

LE SITE : 

https://bruges-la-morte.net/

 

Musée de la FM et Temple à BruxellesMusée de la FM et Temple à Bruxelles

Musée de la FM et Temple à Bruxelles

Voir les commentaires

Publié le par Hervé Deroeux

Le vent du Sud nous apporte des nouvelles musicales de Hervé

Voir les commentaires

Publié le par Rémy Le Tallec
LA TRADITION

LA TRADITION

 

Le 7ème Cahier de l’Alliance, la revue d’études & recherche maçonniques de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française parue il y a quelques semaines, le Blog y a déjà consacré plusieurs articles, mais compte-tenu de l’importance du thème : La Tradition, un héritage, une source, un label. Notre contributeur du blog Rémy Le Tallec a souhaité enrichir ces articles et vous inciter à une lecture intégrale de ce Cahier au numéro symbolique et au contenu emblématique pour la Franc-Maçonnerie.

 

La Tradition avec les mots qui l’accompagne, héritage, source, label, constitue non pas un concept désuet, mais un socle pour se diriger dans le labyrinthe de l’avenir, un message permanent d’espérance, dont nous avons bien besoin en ce début d’année 2021. Les racines de la tradition puisent dans l’humus, c’est-à-dire dans l’homme, les forces, la sève qui monte dans les branches les plus extrêmes de l’arbre de vie.

 

L’Héritage est un don reçu, un leg, qui donne à l’héritier des Droits, et lui impose des Devoirs, il n’est pas besoin de passer devant un notaire pour recevoir cet héritage, nos sœurs et nos frères sont là pour faire acte de donation. Ils sont persuadés, par nos serments que nous saurons prolonger la longue chaîne successorale, des biens spirituels intemporels.

 

La Source, c’est là, à chaque fois que nous avons soif, que l’on vient puiser, dans la lecture et la relecture des rituels qui nous ont été transmis de génération en génération. La Tradition abreuve ceux qui ont soif de Vérité, de Connaissance et d’Amour.

 

Le Label, est la marque de la Tradition, la marque de reconnaissance de celles et de ceux qui ont reçus la Lumière. C’est ‘la marque déposée’ dans le cœur des initiés par la Tradition. L’affirmation visible de ce que l’on est. Nous sommes dépositaires de cette marque indélébile, de cette trace buriner dans notre esprit, cette pure eau de source.

 

Notre héritage est reconnu par les actes de notre vie, que sont les actes de succession : actes de notoriété, d’acceptation de succession, attestations de propriété, certificats de mutation, actes d’inventaire, et le plus signifiant de ces actes, celui qui a le plus de sens, l’acte de partage.

 

Je partage donc avec vous, et vous laisse partager avec ceux que vous reconnaissez pour tels, et, tous ceux que vous aimez, cette réflexion de Rémy Le Tallec sur ce 7ème Cahier de l’Alliance.

 

Jean-François Guerry.

 

La Tradition, un héritage, une source, un label …

(Cahiers de l’Alliance, n°7, septembre 2020) – V3                                11-01-2021

 

Le sous-titre montre bien la difficulté d’embrasser un sujet aussi immense et complexe, même s’il est abondamment employé dans tous les domaines de l’activité humaine, comme légitimation d’un héritage ancestral.

 

La tradition émerge d’une période infiniment longue et obscure durant laquelle, cherchant à se situer dans un environnement énigmatique, effrayant et gratifiant tour à tour, les groupes humains se donnent une ébauche de sens et d’intégration dans le monde.

La tradition semble désigner une évidence, par une ancienneté réelle ou idéalisée, une longue histoire mêlée de mythes et de vraies émotions, peuplée de héros imaginés et de « réelles présences ». Qu’en est-il réellement ? Où et quand en situer les commencements ? Comment la tradition s’est-elle transmise au fil du temps ? Comment a-t-elle survécu et prospéré ?

Puisqu’elle s’en revendique fièrement, notre maçonnerie ne pouvait s’affranchir d’une mise au jour de tous ces questionnements.

 

Le plus incisif de ces questionnements, celui des commencements, ouvre avec forte pertinence le dossier. En se penchant sur « l’Invention » de la tradition », François-Xavier Tassel ouvre un chapitre original, à l’abord plutôt iconoclaste, car Invention et tradition semblent en effet parfaitement antinomiques. Cette notion d’invention de la tradition mérite pourtant d’être explorée, comme le sont l’invention de l’histoire, l’invention de la mythologie, l’invention de la littérature, ou l’invention critique de la Bible. Plus que de multiples Big Bangs, l’histoire des oeuvres humaines est plutôt faite de longues transformations silencieuses. C’est le sillon tracé par l’historien anglais Eric Hobsbawn pour qui « l’étude de de l’invention de la tradition est interdisciplinaire. C’est un champ d’étude qui ne peut que rassembler historiens, anthropologues sociaux et autres chercheurs en sciences humaines…. ».

 

Sillon emprunté par François Xavier Tassel pour la tradition maçonnique.

Nos antiques Landmarks, les constitutions d’Anderson, tous les textes fondateurs de la maçonnerie, les us et coutumes contribuent aux fondements immémoriaux de la tradition en général, et de la tradition maçonnique particulièrement.

La construction progressive de ce qui allait devenir le fonds de la réflexion maçonnique a prospéré au beau milieu du le bouillonnement scientifique, artistique et philosophique, et la naissance de lieux d’une sociabilité nouvelle, élective et constituée d’hommes libres et égaux, la révolution sociologique du XVIIIème siècle.

Les innombrables échanges épistoliers à travers toute la société européenne du siècle des Lumières ont contribué à asseoir en même temps que son universalisme un corpus maçonnique qui s’est enrichi de ses emprunts aux métiers, ennoblis en société spéculative au milieu d’une société plus juste, plus bienveillante, plus libre.

On peut observer une partie de ces emprunts dans les constitutions d’Anderson dont le titre complet est bien « Histoire, obligations et statuts de la très vénérable confraternité des francs-maçons, tirés de leurs archives et conformes aux traditions les plus anciennes ».

Tout cela, enrichi à la « sophia perennis », à la religion naturelle, à la spécificité de la voie initiatique comme voie spirituelle, à l’amour fraternel comme pierre angulaire, a contribué à une pédagogie active de la pérégrination, une fraternité de pèlerinage dont sont empreints tous nos rituels. Au total, les fondements immémoriaux de la tradition recèlent encore de larges espaces à explorer.

 

Et « La tradition comme livre de vie » (Gaston-Paul Effa) illustre les paradoxes de ce cheminement intérieur. La tradition porte en elle le passé, et l’initié doit remonter le temps du souvenir, remonter à la source de ce fleuve, y nourrir sa vie, en assimiler la substantifique moelle. S’en imprégner, et inspirer ce souffle de vie pour en exprimer à son tour l’âme et l’esprit, le savoir, la sagesse et l’expérience aux autres maillons de la chaîne maçonnique. Le mot clé de l’initiation est bien celui de conversion, cette transformation lente, progressive, de celui qui apprend peu à peu à lever le voile des apparences pour acquérir la lucidité de l’homme libre et approcher une vérité supérieure toujours hors d’atteinte humaine. La transmission devient dès lors un impératif catégorique, qu’il convient de réaliser avec humilité et un effort de méditation.

La tradition initiatique se perpétue forcément par la transmission de ses principes fondateurs, de ses paroles, de ses gestes, de ses rites, qui ne prendront vie que par l’authenticité et l’harmonie « entre ce que l’on est et ce que l’on transmet ».

 

L’incarnation de la tradition, c’est exactement le fond des deux articles suivants. « La transmission au-delà des mots » (Jean Dumonteil). Parole perdue, mot sacré, mots du rituel, mots du serment, en franc-maçonnerie comme ailleurs, « nommer, c’est faire exister ». Les mots ont un sens et une fonction symbolique qui ne peuvent s’extraire de l’esprit qui les a fait naître. Et il vaut mieux magnifier le silence que se laisser aller à l’ivresse de l’érudition, car la maçonnerie est une pratique, une expérience, avant d’être une pensée ou une théorie. Pour le dire autrement, la connaissance, ce n’est pas un vase qu’on remplit, mais un feu qu’on allume.

La transmission se fait à travers la communauté initiatique, initiante, que constitue la Loge ; au-delà des mots, « c’est la qualité du travail de chaque frère, et l’exercice de la fraternité qui donnent sens à l’initiation…. Tout est construction, édification, et on peut se poser la question de savoir si l’on est vraiment édifiants ».

 

Et le travail est la condition nécessaire à la transmission. Pas de progrès moral sans un travail de maîtrise de soi, sur son corps, sur son comportement, son attitude, car nos gestes transmettent ce que nous sommes, ce qu’il y a au plus profond de nous..

La transmission est un savoir-être ; c’est prendre soin de l’autre, de son frère, être attentif à sa soif de connaissance pour lui permettre de se révéler à lui-même.

On en revient toujours à l’expérience vécue, à la fraternité de cheminement.

Et « respecter la tradition et la transmettre, ce n’est pas préserver les cendres, mais entretenir le feu ».

 

Pur hasard évidemment, la métaphore du feu sous la cendre, est précisément le deuxième volet de l’incarnation de la tradition, « L’étincelle de lumière sous la cendre ». Pour embrasser « héritage, tradition et transmission » Pierre Pelle Le Croisa a choisi la symbolique du feu.

Au commencement, il met la « trace », celle que tout être humain souhaite plus ou moins consciemment trouver chez ses aînés, et puis laisser comme témoignage de son passage terrestre.

 

D’abord, la trace qui doit guider notre chemin, la trace comme premier maillon d’une chaîne de transmission de la tradition. Ainsi, la trace du feu sous la cendre : le feu a moins d’intérêt que l’enseignement qu’il transmet, mais la transmission ne suffit pas : il faut accepter de la recevoir, de s’en nourrir, et l’enseignement absorbé invite à la fraternité, au partage. Autrement dit, la narration, l’interprétation, et enfin la transmission de la lumière, un projet au-delà de l’être.

 

Etre le passeur de tradition, le faiseur de ponts qui réunissent au lieu de fermer des portes qui séparent. Et puis rentrer dans l’ombre, le silence et la solitude, telle est la mission que peut se donner le maçon.

 

Les divergences sur la tradition ne doivent pas cacher la lumière cachée par la fumée et brûlant sous la cendre. « Ce n’est pas la trace qui est précieuse, c’est ce qu’elle porte, c’est son message. En effet, une succession de messages préservés, accumulés et conservés forment une tradition. Mais les messages ne suffisent pas à la maintenir, il faut aussi savoir ce que l’on en fait ; car une tradition sans aucune transmission serait condamnée à s’éteindre ».

 

Jacques Branchut explore lui, « la tradition primordiale et les mythes anciens ». Les Old Charges, René Guénon, tradition primordiale et tradition maçonnique, sont mesurés à l’aune du sacré de la franc-maçonnerie traditionnelle et spiritualiste.

Au titre de la tradition mise en perspective avec les mythes anciens, il propose un voyage au pays de Gilgamesh, des mythes d’Isis et Osiris, de Déméter et Perséphone, de Prométhée, d’Orphée. Où l’on s’aperçoit que nos antiques ancêtres, qui n’étaient pas plus bêtes que nous, utilisaient avec profondeur la voie symbolique depuis des millénaires, pour dire déjà nos propres intranquillités.

Aux yeux bienfaisants de Jacques Branchut, « Tradition primordiale et mythes anciens » forment un ensemble ; ils se complètent et constituent une des voies de réflexion qu’offre la Maçonnerie de tradition ».

 

Et selon une coutume qui tend à devenir tradition, une méditation de Jean Dumonteil sur « la tradition et la transmission » donne un point d’orgue étourdissant à ce dossier « Tradition ». Dans un monde où les valeurs (comme à la bourse) ont remplacé les vertus, où le bruit permanent a étouffé le silence créateur des consciences, où tout ce qui fait l’homme est devenu marchandise, où les espaces de liberté sont devenus des prisons d’une confusion mentale encensée par les écrans en tout genre, il considère, lui aussi, « la maçonnerie [comme] dernière voie initiatique en Occident ».

 

La tradition n’est pas un acquis, un moment immuable, il faut en prendre soin, et pour cela chercher à la comprendre avec notre regard contemporain, la tradition c’est mettre notre éphémère dans la permanence. C’est mettre ses pas dans le pas de ses devanciers, se mettre à l’école de l’humilité et de la patience, retrouver l’innocence et la liberté, avec des années d’ascèse, non pas la privation, mais le dépouillement.

 

Et pour revenir aux symboles, la Tradition et la Transmission maçonniques seront l’arbre et ses racines, la source et le fleuve, la nécessité de l’enracinement, la vitalité et la fraîcheur de l’eau. Enracinement et ouverture.

« Simplement, humblement, aussi authentiquement que possible ».

 

« Un héritage, une source, un label… » précise le sous-titre de ce numéro des Cahiers de l’Alliance, un panorama, des regards d’oeuvriers-artisans, des recherches constantes qui enrichissent le lecteur au plus profond. Qui entraînent la curiosité de lire, de relire, de s’immerger dans nos rituels maçonniques à la quête de leurs incommensurables richesses.

 

Rémy Le Tallec.

 

PS : On pourra lire utilement les ouvrages de Patrick Négrier « Exposé général de la Tradition » (Dervy, 2020) et « L’invention de la tradition » par Eric Hobsbawn et Terence Ranger  (Ed Amsterdam, 2006, réédition 2012)

LES CAHIERS DE L'ALLIANCE 

Par courrier:

 ABONNEMENT : GL-AMF- Cahiers de l'Alliance

8, rue Gesnouin- 92110 Clichy.

3 numéros 48 € frais de port compris.

Par internet :

www.eosphoros.fr

www.numerilivre.fr

 

LA TRADITION
LA TRADITIONLA TRADITIONLA TRADITION
LA TRADITIONLA TRADITION

Voir les commentaires

Publié le par Jean-Pierre Rousseau
CONNAIS-TOI TOI-MÊME

Connais-toi toi-même pour les autres en vers et pour tous

 

 

Bien ambitieux de ma part, pardon à l'avance,

De distiller en vous avec insolence,

Notre rôle et la prise de conscience

De notre Devoir à partir de la sentence :

 

« Connais-toi toi-même pour les autres »

 

A quoi sert de baver, docte et onctueux,

Épaules gesticulantes, verbe pompeux !

 

Auréolé de la plénitude du Maître,

Expliquant à l'apprenti qui vient de naître,

Qu'il sait et que lui, peut-être s'il travaille bien,

Saura, s'il est sage et que son travail convient,

Accéder à nouveau palier de l'escalier.

 

A quoi sert de vanter un cordon de tissus ?

 

Comme fait un ami sur qui je tombe dessus

Le félicitant pour son humilité.

Il n'a pas intégré que le vrai initié

Est un relais vivifiant de la tradition

Avec pour devoir d'assurer la transmission.

 

A quoi sert de vanter un chemin personnel ?

Incommunicable parcours en tant que tel,

 

A respectable interlocuteur déférent,

Ignorant d'initié la signification,

Voire de Maçonnerie ou initiation !

 

Ça nous fait une belle jambe de parler !

Si, afin de comprendre notre bavardage,

II ne dispose pas de la clé du langage,

Du pouvoir de la parole pour échanger !

 

 

II est vrai, ce déférent interlocuteur

A en commun avec nous l'eau qui désaltère,

L'air qu'il respire et notre terre nourricière,

Le feu vivifiant nécessaire et moteur.

 

A quoi servons nous donc si nous nous contentons,

 

Une ou deux fois par mois ! d'une bonne veillée,

La planche bien tracée nous tenant éveillé,

Dans un consensus proche de l'égrégore !

Agapes ayant repu frères carnivores.

 

A quoi peut nous conduire notre engagement ?

 

Ces valeurs de rassembler ce qui est épars

Et porter au dehors ce qui nous rend à part.

 

Si nous nous contentons d'étudier sans relâche,

Ce qui à nos yeux concerne notre tâche,

Certes avec beaucoup de zèle et d'opiniâtreté,

Se connaître soi-même afin d'avancer

Sur chemin de Connaissance et de Vérité ?

 

A quoi sert de tracer, une bonne planche ?

 

Si le but unique est avant tout de plaire,

Faire descendre sur nous auréole éphémère,

Satisfecit du péché avoué en confession,

Le but de nos échanges reste vraiment l'action.

 

Pourquoi vivre la Maçonnerie en Loge ?

 

En visiteur d'un salon philosophique !

D'un club révolutionnaire sans risque !

Où souffle avec prudence une douce bise !

En restant nuancé je dirais que ça frise,

Des frénétiques de l'onanisme, l'éloge.

 

A quoi sert d'être créé constitué et reçu ?

 

Maçon du Rite Écossais Ancien Accepté,

Libre et de bonne mœurs, parfait initié ?

 

Cela suffit-il à faire de nous un élu ?

 

Si nous ne faisons pas cet effort d'animer,

Par notre travail sur nous-mêmes, et, sublimer

Nos potentialités morales, spirituelles,

Éveillées par la pratique de nos rituels ?

 

Qu'est-ce que l'accomplissement du Franc-Maçon ?

 

Un travail sur soi réalisé sincèrement

Par la connaissance et le perfectionnement !

 

Cette connaissance a pour incidence

Que, même s'il n'agit sur rien en apparence,

Rien concernant l'humain ne lui est étranger.

 

Tout ce qui parle du divin l'intéresse.

S'il n'est pas philosophe il n'aura de cesse

D'étudier la philosophie de façon active.

S'il n'est pas membre d'une œuvre caritative,

Souffrance et désolation l'invectivent.

 

Sans vraiment exercer de rôle politique

Pour la lutte des droits de l'homme il s'implique ;

II est tolérant et connaît l'intolérable ;

 

En apparence bien loin des réalités,

Des préoccupations de l'humanité,

Dans silence de la Loge, en sérénité,

II pourra régénérer combativité.

 

Une action vers l'extérieur de soi, orientée,

De nos proches à l'entière humanité.

 

La réponse au « Connais-toi toi-même pour les autres »

 

Serait-elle un monde des idées appelé à guider ?

Celui des hommes vrais afin de les aider

A partager les valeurs que nous faisons nôtres !

Dont, franchise et sincérité maçonnique,

Socles et forces intangibles de notre éthique.

 

Vouloir imposer aux autres sa propre idée !

Par force de conviction ou sincérité,

Ne peut aboutir et se transforme en échec.

Je regrette d'avoir parfois été trop sec

Par souci de partager, en toute honnêteté,

Mon travail sur le chemin de 1a Vérité.

 

Toute idée exprimée, avec bienveillance,

Au frère qui la reçoit en cours de séance !

Ne peut devenir sienne, en pleine conscience,

Que s'il en a perçu, le bien fondé, l'essence.

 

Alors comment faire pour essayer de convaincre,

Aider l'impétueux qui se doit de se vaincre ?

 

Pour le Franc-Maçon dont le but est partager,

Semer autour de lui, comme dans un potager,

Les fondations exigeantes de l'humanisme,

Le moyen est de cheminer avec altruisme,

Sur la route chaotique de l'exemplarité,

Sublimer nos belles valeurs dans la société.

 

C'est peut-être de cela dont on a peur !

 

II est vrai qu'au niveau de l'exemplarité

La maçonnerie, avec un tout petit m,

Booste ventes d'hebdomadaires que l'on aime,

Hors élections, lors de la pause, avant l'été.

 

A ce moment on lit plus souvent dans la presse,

De pseudos « frères casseroles » les prouesses,

Confortant la rumeur et le vieil anathème «

Un pseudo Ordre pourri » ça les lecteurs aiment !

 

Par l'exemplarité de récits d'actes vertueux,

On pourrait peut-être sortir de ce cercle vicieux,

Mais le juste le beau le bon ne font pas vendre !

C'est pourquoi des médias il ne faut point attendre.

 

Je rêve tout haut d'une presse sans contraintes,

Libérée sans haine sans tabou,sans goupillon,

Qui écrirait à propos de toute belle action.

 

C'est vraiment beau et bon il doit être Franc-Maçon !

 

Le vrai défi, pour un vieil adepte initié,

Est donc celui du seul contre l'adversité.

Il a presque réussi à dominer ses passions,

II lutte contre ignorance fanatisme ambition,

II connaît moultes embûches sur le chemin,

Avec pour seule arme le fait de se connaître bien.

 

 

Se connaître soi-même ne signifie pas vouloir

Prôner les actions de la Franc-Maçonnerie,

 

Mais par un dur combat personnel, promouvoir,

A l'intérieur de la Loge et au fond de soi,

Idéaux par le travail de chacun mûris,

Par l'appropriation de rituels bien compris,

Sans bornes imposées, la découverte du soi.

 

Par une connaissance aiguë de nos propres limites,

 

Conscient, sans parti pris, du devoir d'exposer

Des idées afin d'éveiller, non imposer,

Des prises de conscience du cherchant en émoi,

On approche sens du connais-toi toi-même pour moi.

 

Participer à un échange, communiquer,

Entendre l'autre jusqu'au bout, l'écouter s'expliquer,

Dire tout simplement, sans être interrompu,

Denrée rarissime dont on est jamais repu.

 

N'est-il pas beau de surprendre notre entourage

Par l'exemplarité de notre écoute de l'autre !

Nous pouvons déclencher le désir d'être des nôtres

En mettant en exergue notre goût du partage.

 

Développer avec nos moyens l'humanisme !

Travailler à une société sans intégrisme,

 

Tenter de donner aux hommes les moyens d'être libres !

 

C'est le Devoir du maçon, sa raison de vivre

Pour s'accomplir lui-même et pouvoir progresser

Sur plan matériel et domaine de la pensée.

Jean-Pierre Rousseau.

CONNAIS-TOI TOI-MÊME

            Ne vous méprenez pas, il ne s'agit pas de ma part d'un poème moraliste, le précepte Socratique puis Maçonnique du « Connais-toi toi-même » fait de ma part l'objet d'un combat de tous les jours.

 

 

            Au sein de la Maçonnerie j'ai l'illusion par mon travail et avec l'aide de mes Frères de m'en approcher, par contre dans le cadre du « Connais-toi toi-même pour les autres » je reste plus modeste.

 

 

            Pour conclure je livre à vos réflexions quelques interrogations bien sûr toutes personnelles et qui une fois encore me replacent devant mon propre miroir :

 

En tenue                      Je parle à mon voisin tandis qu'un frère s'expose par son travail !

                                   Je parle à mon voisin car ce que dit le frère député ne m'intéresse pas !

 

Aux agapes                   Cool il y a assez de monde pour débarrasser !

                                    Il y aura bien quelqu'un pour l'aspirateur !

                                   Ils sont assez à la vaisselle il n'y a plus de place.

 

Au travail                      Heureusement qu'il y a une tenue ce soir je vais pouvoir m'élever !

                                   C'est mon chef mais avec tout ce que je sais je lui ferais bien la leçon !

 

A la maison                               Je suis sûr d'avoir changé mais à chaque fois que je le dis à mes proches ça                                           déclenche un soupir voire un éclat de rire !

 

            Volontairement, je suis resté très terre à terre, dans ces petites interrogations qui relèvent du quotidien.

 

 

            La Maçonnerie ne nous enseigne-t-elle pas que, pour le nouvel initié qui commence à se formuler des questions et, évidemment, à imaginer des réponses sur la nature de ce qui le construit ou l'affaiblit, il est mis face à une voie d'accès à la conscience de lui-même, une sorte de révélation, celle de l'idée.

 

 

            Par voie de conséquence l'initié, dépositaire et porteur des principes de la Tradition, se doit de transmettre nos valeurs encore et toujours, non pas à l'échelle d'une vie, mais à l'échelle du genre humain, afin qu'un jour, ce que l'on a voulu faire partager autour de nous, devienne réalité pour l'ensemble des hommes.

 

 

            Bien, maintenant je vous ai assez lassé et j'arrive aux quelques minutes allouées. Je termine en vous incitant à transmettre notre Tradition en explicitant de façon adaptée son rôle, sa place, son esprit, notre vision de l'homme. Comment ?

 

 

            En étant exemplaires et en rendant vivants les principes que nous voulons transmettre sans aucune restriction, à tous les hommes, c'est pour cela que nous sommes universels.

Jean-Pierre Rousseau

 

CONNAIS-TOI TOI-MÊME
Avec l'aimable autorisation de l'auteur.

Voir les commentaires

Publié le
DROITS ET DEVOIRS - PART- VIII - ÉPILOGUE

DROITS ET DEVOIRS – PART -VIII- Épilogue.

 

 

« Ne nous faisons point justice, et la Philautie est un vice. Dont le plus sage est entaché, fût-il sans tout autre

Péché. » Scarron- Poèsie.

 

J’arrive au terme provisoire de ma réflexion sur les Droits et les Devoirs. Un chemin qui m’a mené sans trop de difficultés à la connaissance des droits de l’homme et du citoyen, ils sont universels. La liberté qui nous as mené à la tolérance à la tempérance, la bienveillance, qui ne sont pas sans exigence de sincérité et protection de l’ordre pour la vie en commun, liberté sans sécurité n’est que chaos.

Le droit, à la justice humaine opposé de la barbarie, chemin vers la justesse, la sagesse ; justice, avec son aristocratique éthique qui est le compromis acceptable, pour une vie ajustée, éthique nécessaire au vivre ensemble, même si cette éthique est spatiotemporelle, chez nous on ne lapide pas, l’on ne coupe pas la main aux voleurs, on juge, on inflige une peine et l’on pardonne, la vie est espérance du meilleur. L’éthique, c’est l’écoute des sages, de ceux qui sont humains membres de notre société, elle a d’ailleurs ses comités de plus en plus nécessaires, au maintien de la démocratie, des pratiques raisonnables.

Le Devoir

L’éthique n’est qu’une adaptation de la morale universelle, qui fait appel à la conscience individuelle et collective. Elle un lien entre l’individuel et le collectif, elle est soumise à notre tribunal intérieur.

 

 André Comte-Sponville, dans Le Plaisir de Penser, écrit à propos de la morale qui est le thème introductif de son livre :

 

« On se trompe sur la morale. Elle n’est pas là d’abord pour punir, pour réprimer, pour conditionner. Il y a des tribunaux pour ça, des policiers, des prisons et nul n’y verrait une morale. Socrate est mort prisonnier et plus libre pourtant, que ses juges et ses geôliers. C’est où la philosophie commence peut-être : dans la conscience lorsque qu’elle ne se soumet qu’au vrai ou qu’à elle-même. C’est là où la morale commence pour chacun, et toujours recommence : là où aucune punition n’est possible, là où aucune répression n’est efficace, là où aucune condamnation, en tout cas extérieure n’est nécessaire. La morale commence où nous sommes libres : elle est cette liberté même, lorsqu’elle se juge et se commande. »

Socrate

Emmanuel Lévinas, quant lui allait jusqu’à affirmer : « Que la morale n’est pas une branche de la philosophie, mais la philosophie première. »

 

C’est pourquoi l’initiation maçonnique, s’adresse d’abord à l’homme et ensuite à la société. L’homme qui aura combattu ses vices et pratiqué la vertu, sera à même d’aller dans le monde, il deviendra un levier de la morale universelle, c’est ce que le Franc-Maçon appelle mettre sa pierre dans l’édifice.

La question essentielle n’est donc pas de jouir de ses droits, mais de comment remplir ses devoirs.

 

Baruch Spinoza, lui appelle moralité, le désir de faire le bien. C’est motivé par ce désir que le Franc-Maçon sincère entreprend la construction de son temple intérieur, c’est son devoir d’ajusté chaque pierre à sa place, en rapport avec sa destination. Cet ajustement, est la justice qui le guide, cette justice qu’il s’est engagé par serment à défendre, cette justice au visage universel, elle ne connaît pas de frontières. La justice libère l’homme.

 

René Descartes lui va mettre en exergue, notre libre arbitre, avec son cogito ergo sum, il fait appel à notre responsabilité, notre Devoir, notre conscience. Dans cette conscience individuelle, il voit la trace, la lumière divine. Il considère que notre libre arbitre est un don de Dieu, ou du principe, du Grand Architecte, selon ce que l’on pense. C’est ce libre arbitre qui nous responsabilise pour l’accomplissement de notre Devoir.

 

Jean-Jacques Rousseau, plus humaniste croit en l’homme, plus que dans la société, il déifie notre instinct humain, notre conscience est céleste, elle nous rend infaillible puisque nous la tenons de Dieu, qui n’est que bien.

Les révolutionnaires ont voulu proclamer la mort de Dieu, comme le fit bien plus tard Friedrich Nietzsche avec son Gott ist tot , Dieu est mort. Sauf qu’ils se sont empressés d ‘édifier la Déesse Raison, comme nouvelle idole. Le Franc-Maçon lui s’engage à ne pas forger d’idoles humaines.

 

Nous voilà à la citation en début de cet article qui fait référence à la philautie.

Le bien étant Dieu, il nous faut idolâtrer Dieu. Sauf que comme le souligne Vladimir Jankélévitch, celui qui n’est pas sincère dans son amour de Dieu, commet une sublime philautie, c’est-à-dire un sublime amour de soi, un égoïsme exacerbé, un auto-centrisme, en voulant être Dieu. C’est une monstruosité de l’ego, une complaisance vicieuse pour soi-même, un amour inconditionnel de soi. C’est ce qui guette celui qui s’étant élevé spirituellement est incapable de frôler l’humilité et de redescendre vers ses frères. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Sauf que là c’est l’ambition qui précède l’intégrisme et le fanatisme, c’est la chute d’Icare. Notre Devoir est à notre hauteur, être un homme pas un Dieu, c’est déjà difficile.

 

Je sens venir l’objection et les grands mystiques, ils sont respectables comme le sont les pères du désert. Mais ils ne sont pas des gourous (terme galvaudé en occident). Les grands mystiques sont-ils la sublimation du Devoir ? Peut-être au regard de leur religion. La religion chrétienne met pourtant en garde, elle ne dit pas vous avez le pouvoir de devenir Dieu, mais enfants de Dieu, même si Dieu vous a fait à son image, il ne vous pas fait Dieu. Au mieux le croyant est le symbole de la création, ou une parcelle de cette création, un infime lumière et non le tout.

 

Aimer Dieu, si l’on considère que Dieu est le principe du bien, n’est pas un exploit. Vladimir Jankélévitch l’exprime ainsi :

« Il n’est que trop facile, trop naturel et trop raisonnable d’aimer un être parfait. »

 

Aimer son prochain, son semblable, l’aider est une autre gageure, un Devoir plus difficile. On ne peut s’arrêter à l’adage « si tu veux tu peux. » Mais c’est un bon début, comme disent les professeurs pour encourager leurs élèves en retard, car oui pour aimer et aider le temps presse.

 

Il s’établit une relation entre pouvoir et devoir, que pouvons-nous exactement faire pour accomplir notre Devoir.

Marc Aurèle

Pouvons-nous quelque chose et sur quoi ? Tout est-il déterminé ?

 

« L’homme ne peut rien sur le produit de la création ; il ne peut rien sur le mouvement des corps célestes, sur les révolutions de ce globe qu’il habite, il ne peut rien sur les animaux, sur les végétaux, les minéraux en général, il ne peut que sur les individus. »  Buffon.

 

Le temps passant, malheureusement nous nous apercevons que l’homme, n’a pas été exemplaire vis à vis de la nature et des autres êtres vivants, heureusement il y a une prise de conscience des dégâts.

 

Buffon, faisait le constat, comme le fit l’empereur philosophe Marc Aurèle avant lui, que l’homme à d’immenses pouvoirs sur lui-même, sur son être et son évolution, sur ce qu’il peut faire lors de son bref passage sur terre. Comme je l’ai dit le temps presse, Marc Aurèle recommandait d’écrire chaque soir ce que nous avions fait de bien dans notre journée. L’on est là dans la pratique des Exercices Spirituels de la philosophie antique, celle du miracle grec, cette philosophie qui allie Théoria et Praxis, magnifiquement décrite dans les ouvrages de Pierre Hadot. Ces exercices spirituels, sont comparables aux devoirs des Francs-Maçons, qui pratiquent dans leurs loges, en théorie et dans le monde en pratique.

 

Nous pouvons parce que nous avons des droits, mais nous avons aussi le pouvoir d’accomplir nos devoirs. Nos devoirs sont des obligations morales, vis à vis de nous-mêmes, de notre ordre, de notre obédience, de notre loge et du monde en général.

Celui qui revendique être Franc-Maçon, peut et doit être un chevalier de l’esprit, un homme vrai, humble et digne à la fois. Il est alors Emerek, c’est-à-dire un homme vrai.

 

Une fois que le Franc-maçon aura pris conscience de son pouvoir, il aura le devoir d’aller dans le monde propager la lumière. C’est-à-dire lutter contre tous les fanatismes, les intégrismes, les despotismes et de défendre la justice.

Il n’y a nulle prétention, il n’est pas un Dieu, ni même un demi- dieu, simplement un enfant de la veuve, un enfant de la lumière, un soldat de l’universel, un pauvre chevalier du christ, défenseur de la loi d’amour, à la disposition de sa loge et des autres.

Cela nous ramène au pouvoir décrit dans l’évangile ésotérique de Jean présent dans de nombreuses loges :

 

       « Mais, à tous ceux qui l’ont reçue (La Lumière)

         Il a donné (Dieu ou le principe, le Grand Architecte), le pouvoir de   devenir enfants de Dieu. (De Dieu ou de la Lumière)

 

L’on pourrait pousser plus dans les détails, sur les devoirs qui sont naturels pour les Francs-Maçons et parfois considérés comme des actes d’héroïsme dans la société civile.

  • Le devoir de travailler son être intérieur.
  • Le devoir d’exemplarité, vis à vis de ses frères et des hommes en général.
  • Le devoir de respecter les lois de son pays.
  • Le devoir de transmission des valeurs morales qui sont universelles.
  • Le devoir d’honneur, de dignité.
  • Le devoir de connaissance.

 

Tous ces droits et ses devoirs, nous permettent d’espérer, atteindre un degré d’élévation spirituelle, après être passé par la porte basse, permettant peut-être un jour, proche de la mort physique, de dire que nous avons sentis un instant, le souffle de la sagesse remplir notre cœur. Ce dernier souffle avant de rejoindre les contrées inconnues où règnent, la beauté, la joie, et l’amour.

 

Jean-François Guerry.

Voir les commentaires

Publié le par Jean-François Guerry
UNE NOUVELLE ANNÉE VERS LA LUMIÈRE

UNE NOUVELLE ANNÉE VERS LA LUMIÈRE

 

Le Franc-Maçon est un chercheur de lumière, comme tous les hommes, mais pas de la lumière des apparences, il cherche la lumière intérieure, la grande lumière de l’espérance, celle qui naît des ténèbres, émerge comme une main tendue pour un voyage vers la beauté de l’infini. Cette lumière qui monte en spirale de son cœur, vers les autres, il veut faire de sa vie un acte d’amour fraternel, même si cet acte est infiniment petit au regard du cosmos il participe à sa construction, humblement. Mes Frères, prenez place, lui demande son rituel, répété chaque fois dans l’espace sacré de sa loge.

 

L’année 2020 a été rude, remplie de souffrances, nombreux sont ceux qui ont perdu des êtres chers. Nous avons dû renoncer à certaines de nos libertés, pour sauver nos vies, mais surtout des vies, nous avons collectivement pris conscience de l’importance de la solidarité. Nos regards se sont tournés vers les sans grades, les invisibles, les derniers de cordée, les plus humbles de tous, ils étaient à leur place, à leur office, fidèles, persévérants. Un petit virus nous a rappelé notre égalité devant lui.

 

Nous sommes épuisés parfois moralement, épuisés d’être dans l’attente. Mais « Attendre est encore une occupation. C’est ne rien attendre qui est terrible » a dis Cesare Pavese.

Stéphane Barsacq

Ces jours-ci, ces jours d’attente deux lectures m’ont fait du bien. D’abord ce texte de Stéphane Barsacq tiré de son livre Météores, paru, aux éditions Corlevour, et consacré à François d’Assise ; et un article de Christiane Rancé sur Saint Sylvestre paru dans la rubrique la dernière page du quotidien La Croix, cette rubrique de la dernière page, est pour moi souvent la première page de mon inspiration. Cet article sur Saint Sylvestre a été une découverte dont je voudrais vous faire partager quelques extraits. Il ne se réduit pas à une leçon de catéchisme de la religion catholique, et puis après tout dans religion, il y a relié, donc liens ces liens dont nous avons besoin en cette période de confinement physique, liens qui nous préserve du confinement, de la réduction de notre esprit. Créer des liens c’est tendre la main à l’autre, le regarder avec l’œil du cœur.

Christiane Rancé

Sur François d’Assise Stéphane Barsacq a écrit :

 

« Nul saint plus que François n’a suscité l’amour des hommes et des femmes à la mesure de l’amour qu’il a placé dans son rapport avec les êtres, les animaux de la Création. De siècle en siècle, à toutes les générations, il a redit, venus du cœur, des mots simples, dont la beauté et la force restent entières, des clefs pour savoir qui l’on est, ce que signifie la vie : la mystique de la pauvreté n’est ni résignation ni plaisir à la souffrance, mais le dernier terme d’une morale chevaleresque, tout ensemble victoire sur soi, don fait aux autres et abandon à la richesse ineffable de Dieu. Avec un génie fondateur qui a renouvelé toute la chrétienté médiévale, inspirant poètes et artistes, saint François d’Assise fut et reste ce « petit pauvre » qui a su saisir les relations contraires qui unissent la prière et la révolte, la charité et l’ascèse- au-delà de toute douleur- un saint ascendant qui continue à nous montrer comment convertir nos déchirures en une joie parfaite. »

Je ne sais pas ce que ce texte vous inspire, mais lu avec les yeux d’un Franc-Maçon, je reçois mon salaire et quel salaire ! D’abord l’amour fraternel entre tous les hommes, et tous les êtres vivants de la Création, les mots de l’intelligence du cœur qui surplombe l’intellect, les clefs du mystère de la vie, une ode à l’humilité, la morale du Chevalier spirituel qui guide son action, la volonté de rapprocher, de concilier les contraires, l’ascension spirituelle qui transforme la souffrance, la déchirure en joie, un formidable message d’espérance.

Saint-Jean de Latran

L’article de Christiane Rancé sur saint Sylvestre est tout autre et le même à la fois, combat contre l’ignorance, pour l’ouverture d’esprit, donc du lien et du partage, un pape qui met en exergue la Raison cela mérite notre attention.

 

Extraits :

 

« …..C’est le pape Sylvestre 1er qui a consacré St Jean de Latran. C’est de ce Sylvestre que nous célébrons la fête le 31 décembre lorsque nous passons d’une année à l’autre. St Sylvestre 1er fût le 33ème pape de la chrétienté chiffre symbolique pour les chrétiens (pour les chrétiens, c’est l’âge de la mort de Jésus, il paraît aussi qu’il y a 33 degrés dans certains rites maçonniques, et 99 dans d’autres.)

Sylvestre II fût quant à lui le pape de l’an mil (…) une légende veut que le tombeau de Sylvestre II suinte lors du décès d’un cardinal, et qu’il inonde le sol lors de la mort d’un pape. Pourquoi cette fable autour de ce souverain pontife français (pontife est aussi un titre maçonnique) qui fût remarquable à bien des points de vue ?

Sylvestre II

Sans doute parce qu’en surcroît de ses qualités de pasteur universel de l’église. Sylvestre II fût aussi philosophe, mathématicien et musicien. Il remit à l’honneur la culture antique bien avant la Renaissance.

Il fût le premier introducteur d’Aristote en Occident, et un propagateur des œuvres de Virgile, de Cicéron et de Boèce.

Il écrivit un traité ‘Sur le raisonnable et l’usage de la raison’, et mit à l’œuvre le système de numérotation décimal et les chiffres arabes. Il rédigea aussi un traité de géométrie. (Cela me fait penser aux pères du désert, ces premiers pères des première églises chrétiennes, ainsi qu’à Clément d’Alexandrie et Jean de Climaque, qui ont par leurs pensées et leurs valeurs d’exemplarité inspirés la Franc-Maçonnerie, en particulier Jean de Climaque et son échelle spirituelle. On remarquera aussi que l’intérêt de ce pape pour la géométrie et la musique, nous ramène à l’harmonie de l’univers chère aux Francs-maçons)

 

Après sa mort (….) les adversaires de l’église commencèrent aussitôt à répandre le bruit que ce pape si déterminant dans le renouveau de l’Occident chrétien, tenait sa science et sa culture d’un pacte avec le diable. Le pape serait donc un magicien ! Son corps aurait été dévoré par les corbeaux et son tombeau serait vide.

(Le pape Innocent X fit ouvrir son tombeau et l’on constata la présence de son corps parfaitement conservé, ce qui mit fin à cette légende.)

 

(….) l’historien Giovanni Diacono reprend les fables qui s’attachaient au nom de Gerbert d’Aurillac ( alias Sylvestre II), et affirme qu’a la veille du décès d’un pape, un flot d’eau pure ruissellerait du tombeau. (…) Cette histoire a inspiré de nombreux écrivains, dont Jules Michelet et Victor Hugo. (Fable non vérifiée, Christiane Rancé termine son article ainsi..) Lors de la mort de Jean Paul II, je n’étais pas à Rome. Mais qu’une eau pure, ait inondé les yeux de millions de fidèles, oui, je l’ai constaté. L’eau pure des larmes, et celle, désaltérante de la prière. »

 

En quelque sorte il s’agit d’une purification par l’eau, et quelle plus belle et plus pure eau que celle des larmes, qui remonte du cœur jusqu’aux fenêtres qui s’ouvrent sur la vie.

Cette purification rituelle par l’eau est bien connue des Francs-Maçons, associée au souffle intérieur, au feu régénérateur, elle transforme l’humus de la terre, c’est-à-dire l’humain, en une construction sacrée, habitée par l’âme. Bien sûr, tout cela n’est sans doute que des fables, des mythes, des légendes, mais en ce début d’année, ces histoires nous mettent la joie au cœur, et ceux qui les écoutent paraissent contents et satisfaits. J’espère qu’il en sera de même pour vous, qu’elles vous apporteront un rayon de lumière en ce début d’année.

 

Jean-François Guerry.

 

 

Notes : Tous les présidents de la république française après leur élection se rendent à Saint Jean de Latran.

Saint-Jean de Latran

Victor Hugo fait dialoguer Sylvestre II avec les animaux dans ‘L’Homme qui rit’.

 

Louis Pauwels : dans ‘ Le matin des magiciens ‘ voit en Sylvestre II un alchimiste qui aurait été initié par un mémoire dérobé à El Mansour à Cordoue.

 

L’Abbé Axinger au XIXème siècle a écrit à propos de Sylvestre II :

 

« On comprend les accusations de magie et de commerce avec les esprits infernaux que l’on a fait peser sur la mémoire de cet illustre pontife, trop grand pour pouvoir être compris par ceux qui mesurent tout à l’exiguïté de leur entendement. Être méconnu de ses semblables, c’est d’ailleurs le sort des hommes que leur génie et leurs talents élèvent au-dessus du vulgaire on blasphème ce que l’on ne saurait ni comprendre, ni atteindre. »

 

Sylvestre II défendait l’idée d’une église universelle.

UNE NOUVELLE ANNÉE VERS LA LUMIÈRE
UNE NOUVELLE ANNÉE VERS LA LUMIÈREUNE NOUVELLE ANNÉE VERS LA LUMIÈRE

Voir les commentaires

Publié le par Jean-François Guerry
Chevalerie Spirituelle

Chevalerie Spirituelle

DROITS ET DEVOIRS – PART- VII -

 

 

Après avoir abordé, le Devoir, les devoirs du Franc-Maçon en général. Je voudrais comme la Franc-Maçonnerie française est composée de multiples obédiences, trop nombreuses à mon humble avis, ‘les petites obédiences’ souvent de création récente, revendiquant comme un paradoxe leur caractère traditionnel et universel. Il me paraît plus sage dans cette polysémie de s’intéresser aux rites, heureusement moins nombreux, et à leurs rituels qui en sont les véhicules initiatiques. La lecture des rituels permet de discerner quel est le Devoir du myste. Connaissant mal l’ensemble des rites, ma référence sera le Rite Ecossais Ancien et Accepté, le plus pratiqué dans le monde, donc le plus universel. La raison de son ‘succès’ est sans doute la large ouverture de son compas.

 

Ainsi, tout maçon écossais qui va dans le monde (sauf peut-être en Afrique ou le Rite Emulation est plus usité) est partout chez lui, sans renoncer à sa loge mère, il retrouve les mêmes pratiques rituelles, il est donc en symbiose avec tous ses frères, il en est de même d’ailleurs pour nos sœurs. Les sœurs et les frères du Rite Écossais Ancien Accepté sont reconnus donc partout comme tels.

Matisse

Trois mots en forme de triangle peuvent résumer, définir ce rite ; ces mots sont les mouvements du rite, c’est-à-dire sa voie initiatique, puisque l’initiation est mouvement, un mouvement vers soi, vers ses sœurs, ses frères, vers les autres, vers la société des hommes en général. Ces trois mots, sont : « Connaître, aimer, agir. »

 

Sans dévoiler l’incompréhensible, les mystères de l’initiation qui ne sont abordables qu’individuellement, l’on peut néanmoins suivre le Franc-Maçon le long de sa route, vers la prise de conscience de son Devoir, de ses devoirs. En regardant l’architecture du rite. La première prise de conscience du Franc-Maçon, c’est la conscience de ce qu’il est, l’apprentissage de soi, de son soi. C’est se « Connaître », c’est effectuer ce mouvement de pénétration vers son être intérieur, en prendre connaissance. Dans ce degré initiatique, nous apprenons notre Devoir de se regarder en face, c’est le mystère du miroir.

 

Puis vient le deuxième degré initiatique, le devoir de « Connaître » le monde, d’acquérir les connaissances, de travailler à la compréhension du monde qui nous entoure et dont nous faisons partie. C’est pourquoi le Franc-Maçon part à travers le monde avec son bissac sur l’épaule, suivant l’injonction qui lui est faite travaillez, persévérez à la connaissance des arts libéraux. Faire les pas de côtés, après les trois premiers pas, sans égarer revenir au centre guidé par l’étoile flamboyante, qui perce les ténèbres. Après avoir reçu la lumière, elle éclaire les compagnons sur la route du Devoir, pour qu’ils accomplissent leurs chefs-d’œuvre. Ils seront alors dans la pleine lumière du midi, au zénith. Cette lumière qui illumine l’art royal.

Les compagnons ne se contentent pas de mots, c’est avec courage qu’ils travaillent sans cesse, ils ne prennent pas non plus les mots pour idées, ils cherchent les idées sous les symboles. Ils connaissent l’importance de leurs mots, ils sont des outils de passage qui ouvrent leur chantier, vers le sacré, ce sont des compagnons libres.

 

Quand au Maître Maçon, il réapparait toujours plus radieux que jamais, il continue sans cesse sur la voie de son perfectionnement, c’est son Devoir, servir la Franc-Maçonnerie, sa loge, ses frères en particulier ; en poursuivant sa quête initiatique personnelle, son élévation spirituelle. Homme de Devoir, il préférera toujours la justice à la vengeance, digne, fidèle il sera élu, pour faire régner l’ordre un autre de ses devoirs.

Il s’efforcera d’obtenir la confiance, par le travail, il cherchera toujours la Vérité.

Compagnon du Devoir

Le Franc-Maçon écossais devient alors un véritable Chevalier de l’Esprit, sa pratique des vertus chevaleresque devient une douce habitude, un engagement irréversible. Il veut un monde meilleur, sa tâche, son devoir faire descendre sur terre la Jérusalem céleste. Il s’efforcera de faire régner la loi d’amour. C’est le deuxième mot du rite aimer, il fait mouvement vers les autres.

Le chevalier s’il est capable de contempler les merveilles de la nature, la beauté du monde et d’aimer. Il sait que son Devoir est aussi dans l’action, c’est le troisième mot du rite agir. Le triangle est ainsi construit, achevé, solide, établi avec force, sagesse et beauté.

 

Le Franc-Maçon doit donc défendre la justice avec son cœur, son âme, c’est son Devoir. Il ne peut pas être qu’un seul consommateur de droits et un spectateur de ceux qui font leurs devoirs. Il doit agir dans la société, après avoir agi sur lui-même et s’être préparé, s’être armé.

Il ne s’agit pas pour lui de s’arcbouter sur des droits acquis parfois dépassés, qui deviennent alors les privilèges de certains au détriment de tous les autres. Les droits corporatifs ne sont pas méprisables, s’ils ne lèsent pas l’ensemble de la société, s’ils sont justes.

Notre société ne peut pas être qu’un ensemble de groupes qui voient que leurs intérêts particuliers.

Il faut défendre les droits humains universels, c’est ce que propose la Franc-Maçonnerie, qui n’est pas une corporation, mais une fraternité.

 

Force est de constater que les devoirs des Francs-Maçons sont moraux. Que l’action des Francs-Maçons est individuelle et se concrétise dans la société, mais avec un esprit maçonnique, le Franc-Maçon sincère n’agit pas dans le secret, mais dans la discrétion.

L’on ne peut pas faire le reproche à la Franc-Maçonnerie en général, de ne pas intervenir directement dans la cité et affirmer qu’elle n’est pas un parti politique, une œuvre charismatique, un réseau affairiste, une religion.

 

Il faudrait à mon sens que les obédiences communiquent un peu plus sur les idées, les valeurs de la Franc-Maçonnerie. Nous n’avons pas à rougir d’être Franc-Maçon.

 

Notre devoir serait peut-être, d’être des influenceurs moraux, des promoteurs d’une morale universelle sans dogme. Promouvoir partout dans la société la prévalence de l’esprit, de l’être par rapport à la matière, à l’avoir. Faire en sorte que la fraternité, la solidarité se développe, faire vivre le monde des idées.

 

Je pense, comme beaucoup de Francs-Maçons que notre combat pour la défense de la justice, est le plus grand, le plus noble, le plus beau des combats.

 

Cette justice qui doit toujours être présente dans tous nos actes, nous devons sans cesse rechercher la justesse.

J’aime bien les lanceurs d’alertes, ces femmes et ces hommes courageux, il faut les aider les laisser s’exprimer dans tous les médias, les aider matériellement, ils sont nos vigies, ils sont les vigies de la démocratie, ils travaillent pour nos libertés et celles de nos enfants.

Serment du jeu de paume

À propos de ce combat pour la justice, je vous soumets ce passage écrit par J P G extrait d’une revue maçonnique :

 

« Son combat (Celui du franc-maçon, chevalier de l’esprit.) est celui de la vigie capable de repérer les signes avant-coureurs, les dérives, les points de non-retours dans les rapports que les hommes bâtissent entre eux dans la société et les systèmes qu’ils mettent en place pour vivre ensemble. S’il s’agit à terme d’envisager l’éradication des rapports de domination, des effets de l’ignorance, des despotismes oppresseurs, des abus de privilèges, il n’en demeure pas moins que le soldat Ch K (Chevalier de l’universel) doit éclairer ce chemin par un engagement direct et serein. (*Etre dans la réalisation de son devoir) Pour ce faire, il a appris à tout regarder avec courage, quelles que soient les turpitudes, et à analyser avec objectivité et circonspection pour se fonder une doctrine d’alerte et d’intervention ni négligente, ni outrancière, jamais résignée. (*Etre ce lanceur d’alerte que j’appelle de mes vœux)

 

La justice pour laquelle le Ch K combat relève de l’ordre social. Mais elle est aussi un élément de l’utopie du bonheur. Un homme est juste quand son comportement est conforme à un ordonnancement considéré comme juste. L’ordonnancement est juste quand il régit les comportements de manière à ce que chacun y trouve son bonheur. »

 

Les notes entre parenthèses sont des notes personnelles *.

Compagnons du Devoir

Le rite écossais est imprégné des meilleures valeurs de toutes les traditions, le miracle grec, est l’une d’entre elles, pour savoir quel est son devoir, quels sont nos devoirs une relecture d’Aristote et de son Éthique à Nicomaque peut être une nécessaire maïeutique, nous redécouvrons que la justice est le guide, la voie de toutes les vertus, quelques citations éclairantes :

 

« La justice résume en elle la vertu tout entière. »

              Aristote, Éthique à Nicomaque, IV,2 (30)

 

Nous en revenons au serment du jeu de paume du 20 juin 1789, qui marque la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, un souffle de justice et de liberté qui verra la nuit du 4 août 1789 à l’initiative du Club Breton (Le club Breton prendra plus tard le nom de club des Jacobins) l’abolition des privilèges, serment, engagement, qui de fait sera le préambule à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen dont les derniers articles seront adoptés le 26 août 1789.

 

« Le juste à proprement parler est ce qui règle la loi dans les rapports entre concitoyens. »

            Aristote, Éthique à Nicomaque, XII, 2.

 

Mais comme il est parfois plus facile de faire son devoir que de le connaître, le travail du Franc-Maçon nécessite beaucoup de temps, de persévérance et d’espérance dans l’homme et la société. C’est dans la trace des droits de l’homme, que se trouve le devoir de justice.

 

« Les choses dont parlent les lois ne sont pas difficiles à apprendre. Mais ce ne sont pas ces choses qui sont justes, sauf par coïncidence. Il faut au contraire savoir comment agir et comment partager justement. »

            Aristote, Éthique à Nicomaque, XVI, 2 (10).

 

Cette citation pourrait être l’épigraphe de ma réflexion, elle ne serait qu’une figure de style, rendant ma réflexion inutile, mon Devoir est savoir si j’ai le pouvoir de faire mon Devoir ?

 

Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE….

Nuit du 4 août 1789

Nuit du 4 août 1789

Voir les commentaires

Publié le par Jean-François Guerry
DROITS ET DEVOIRS - PART VI-

 

 

A près avoir constaté l’implication des Francs-Maçons dans la Déclaration des Droits de l’Homme et Citoyen, et depuis la naissance de la Franc-Maçonnerie spéculative, leur volonté de faire régner la lumière, de combattre l’obscurantisme, l’ignorance et le fanatisme. Même s’ils ne furent pas et de loin les seuls contributeurs, il faut reconnaître depuis leur constante vigilance dans l’application de ces Droits de l’Homme, ils considèrent que c’est pour eux un Devoir de les protéger et les faire vivre, c’est-à-dire agir toujours selon « l’esprit des lumières. »

 

Esprit, qui a besoin aujourd’hui, dans notre monde occidental d’être défendu pied à pied, face à la montée de l’intégrisme de l’islamisme radical, ou encore en Inde de l’impérialisme de l’Hindouisme qui fait figure de religion d’état.

Chez nous l’islamisme radical refuse les valeurs de la république, les valeurs des droits de l’homme, il gangrène nos quartiers, attaque notre liberté d’expression, refuse notre laïcité.

L’on revit le combat contre l’empire des clercs catholiques en 1789, il n’est pas sûr que le projet de loi sur le séparatisme puisse résoudre ce problème en voulant réglementer une religion, l’état ne sort-il pas de son rôle ? Et puis pendant la révolution l’on a voulu introniser des prêtres, cela devait résoudre le problème ! Las cela n’a pas été efficace, il y a eu des réfractaires.

 

À mon sens il nous faut le courage d’affirmer nos droits, et faire notre devoir c’est-à-dire appliquer les droits. Défendre notre devise républicaine, affirmer la devise des lumières Sapere aude penser par vous-même. Ce qui n’exclut personne, ni les croyants, ni les agnostiques, ni les athées.

La Franc-Maçonnerie qui est un centre d’union fraternelle, respecte toutes les races, toutes les couches sociales, toutes les opinions, toutes les idées politiques, elle combat donc tous les extrémismes, les intégrismes, les fanatismes c’est un devoir pour les francs-maçons.

 

Le but de la Franc-Maçonnerie est l’amélioration, le perfectionnement de l’homme, elle veut construire des hommes meilleurs, grâce à cette propédeutique particulière qui est l’initiation maçonnique, initiation individuelle qui n’est réalisable que dans un cadre collectif, un moyen de faire se parler les hommes entre-eux dans un cadre ordonné. L’initiation maçonnique seule initiation occidentale est une maïeutique, une recherche d’unité, de complétude, de plénitude, d’harmonie, par une métamorphose de l’homme, elle révèle l’homme intérieur, le maître intérieur, tourné vers la spiritualité, l’éveil et l’essor de l’esprit.

Par un processus de régénérations successives, fait d’épreuves et de sacrifices symboliques le myste accède à une connaissance de plus en plus élevée. L’homme en perfectionnement frôle l’exemplarité, il contribue à rendre la société plus humaine. Cette maïeutique proposée à l’homme sincère, libéré de ses préjugés, le conduit sur le chemin de la vérité, de la lumière, à la recherche de la parole perdue.

 

C’est donc à un véritable engagement que l’homme est convié, l’engagement d’une vie à la recherche du bien, du beau, du bon et de la justesse. Il est donc naturel que le Franc-Maçon soit impliqué chaque jour dans la défense des droits de l’homme, c’est en quelque sorte un devoir incontournable pour lui, une exigence, qui avec le temps devient une douce habitude.

Ce qui apparaît comme un effort, un acte d’héroïsme pour le profane, ne doit être que le simple accomplissement de son devoir pour le Franc-Maçon.

 

C’est aussi pourquoi les Francs-Maçons s’engagent par des serments qu’ils renouvellent tout au long de leur quête initiatique, serments qu’ils enferment dans le tabernacle secret de leur cœur, ils prêtent leurs serments d’abord face à eux-mêmes, puis devant leurs frères, en présence des trois grandes lumières de la Franc-Maçonnerie et du Grand Architecte de l’Univers principe supérieur, et sous les auspices de leur obédience, dans leur loge mère. Véritable œuf alchimique qui participera à leur nouvelle vie.

L’engagement maçonnique scellé dans le secret de son cœur et l’ouverture vers le sacré et le divin.

 

Ayant acquis des connaissances, puis pris avec résolution le chemin vers la Connaissance. Les droits acquis par leur travail sur eux-mêmes et au service de leurs frères et de leur loge, les Francs-Maçons deviennent des hommes de Devoir.

 

Dès leur passage entre les colonnes de bronze à l’entrée du temple, ils se saisissent des outils symboliques qui sont dissimulés à l’intérieur des colonnes. Dans leurs mains la puissance maîtrisée du maillet, le ciseau qui pénètre à l’intérieur de leur pierre brute, la polie, la taille, le niveau qui équilibre leur construction, la règle qui compte leur journée de travail, l’équerre de la rectitude qui les accompagnent en toutes circonstances dans le labyrinthe de la vie, le compas de l’ouverture de l’esprit, symbole de la tolérance raisonnée, de la tempérance dans les biens de ce monde, de la bienveillance envers ses frères, l’épée de justice qui tranche, la truelle qui répand le ciment de la fraternité entre les pierres vivantes, qui chacune trouvent leur place dans l’ordre à l’ordre dans la société des hommes, véritable cathédrale humaine.

 

Oui l’on peut affirmer que les oeuvriers de la cathédrale de l’esprit, les constructeurs de leur cathédrale intérieure, celle où brille la lumière éternelle ont le devoir de défendre les droits de l’homme.

 

Ces droits qui ne seraient que lettres mortes, d’une langue du passé, s’ils n’étaient pas associés à des vertus universelles intemporelles, et si des hommes libres des free- masons, ne se levaient pas tous les jours pour perpétuer ses droits et accomplir leur devoir. Devoir de faire vivre ces droits.

 

On objectera que les Francs-Maçons sont plus souvent dans le dire que dans le faire. N’est-ce pas le cas de la majorité des hommes ? Pourtant dans les rituels maçonniques cette mise en garde revient constamment, sous la forme de pénalités : malheur à ceux qui acceptent des tâches sans pouvoir les assumer. Le Franc-Maçon a le devoir d’être et non de paraître. Il est plus dans la dynamique, le mouvement, c’est-à-dire l’initiation pour une élévation de ses qualités humaines et spirituelles, que dans la recherche des honneurs. Il est au service, à la disposition de sa Loge c’est ce qu’il affirme toujours quand on lui propose une charge, il ne sollicite pas, il accompli ce qu’on lui demande en fonction de ses possibilités avec discrétion et modestie. Il ne défile pas comme l’on dit vulgairement.

Il n’emploie pas la ruse, ou la fausse modestie pour dissimuler sa paresse ou obtenir des faveurs ou des augmentations de salaire. Il donne et travaille sans ostentation.

 

On objectera aussi qu’il ne s’engage pas assez dans l’action au service de la société et des autres. Combattant son ego, il donne en toute discrétion. J’ai eu de nombreux frères dans les loges que j’ai fréquenté qui avaient des engagements dans la société et qui n’en tirait aucune gloire. Un président régional de la ligue contre le cancer, un président de l’association en faveur du développement des chiens guides de non-voyants, un comptable des restos du cœur, un écrivain public bénévole, un président régional de la Croix Rouge, un membre actif du secours populaire, un autre du secours catholique, un frère permanent des œuvres fraternelles maçonniques, un autre encore membre actif de l’orphelinat pour les enfants des Francs-Maçons etc… Je n’ai découvert leurs actions bien souvent qu’au seuil de leur mort, avant leur passage à l’orient éternel. L’humilité et la modestie sont des fleurs que l’on cultive dans le jardin maçonnique souvent à l’abri des regards. C’est là que prend corps l’expression mes frères me reconnaissent comme tel.

 

Le Franc-Maçon dès son entrée dans sa loge s’engage au silence parfois pendant trois longues années, combien d’hommes sont-ils prêts à cette abnégation, à cette écoute fraternelle ? L’on voit en Loge le chef d’entreprise écouter l’ouvrier, le chirurgien attentif à l’infirmier, le professeur d’université qui apprend de l’instituteur.

L’on voit des hommes faire leur introspection, reconnaître leur part d’ombre, faire le vide en eux, se débarrasser de leurs encombrants préjugés, de leurs connaissances intellectuelles, pour aller vers le chemin spirituel qui mène à la Connaissance.

La foi maçonnique ne promet pas le paradis dans un autre monde, après le passage à l’orient éternel, le Franc-Maçon travaille maintenant, tout de suite et ici parmi les hommes, dans la joie avec amour.

Il est à la quête de sa liberté intérieure, il a fait allégeance et non soumission à l’ordre initiatique. Cette allégeance est un allégement de sa pesanteur, il se débarrasse de ses écorces, de ses pelures qui cachent son cœur et son âme.

 

Le devoir du Franc-Maçon est d’être aimable, aimant de son prochain, pas comme la péripatéticienne qui se pare de beaux atours en fonction de ses clients, pour plaire à tout le monde et en définitive à personne, il n’adopte pas toutes les opinions ils les écoutent et les respectent si elles sont sincères et se fait sa propre opinion. Il n’est pas non plus l’homme d’une croyance absolue, il doute pour construire, se construire, son doute est raisonné et raisonnable et il connaît pour seules limites à sa réflexion que ce qui le dépasse en qualité d’homme. Il aime son prochain parce qu’il est une part de lui-même, mais surtout dans ce qu’il diffère de lui. Son devoir est de défendre, la liberté sans restriction.

 

Le devoir du Franc-maçon est aussi la fidélité à sa Loge mère, à ses Frères, à son obédience, à son ordre initiatique, tant que cela n’est pas contraire à la morale. Le Franc-Maçon est dans le temps cyclique, et non historique il se défie des modes passagères, derrière les idées il cherche toujours la signification, les symboles cachés, les mystères petits et grands.

 

Le Franc-Maçon a un devoir de persévérance dans l’action, les rituels disent travaillez persévérez.

 

On objectera suivant l’adage populaire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Le Franc-Maçon croit dans le perfectionnement de l’homme, il travaille donc à son amélioration permanente, sa métamorphose. Il ne s’agit pas de changer d’avis ou d’opinion sans arrêt, mais de ciseler, de soumettre au travail chaque chose, de travailler avec la force du maillet et l’adresse du ciseau, pour polir sans cesse, l’œuvre c’est-à-dire construire sa vie, rechercher toujours l’ordre après le chaos, la morale, la vertu, par préférence au vice. Son devoir est de s’appuyer sur les fondations du passé pour construire un monde de justice et d’amour.

 

La Franc-Maçonnerie cherche l’immuable, le cœur de l’être, pour y rassembler tout ce qui est épars, construire un temple, mais aussi devenir un temple, un refuge, un asile pour ses frères, une porte toujours ouverte vers le meilleur, la morale universelle, la justice ajustée c’est-à-dire la justesse cette pointe si difficile à atteindre.

 

C’est pourquoi le Franc-Maçon a besoin de plusieurs vies, pour devenir ce qu’il est. Le frère Goethe l’exprimait ainsi : « Tant que tu n’as pas compris ce meurs et deviens, tu n’es qu’un hôte obscur sur cette terre ténébreuse. » Cette réflexion du poète est la conclusion, le point d’orgue de son poème La Nostalgie Bienheureuse.

 Ce poème est en correspondance avec la recherche de la Lumière, le mouvement de l’être vers la lumière, le devoir impérieux du Franc-Maçon dès le début de son initiation la question est posée à la sortie du cabinet noir : Que cherchez-vous ?  Réponse suggérée : La Lumière. Par délégation l’initié, initiateur répond : …. Que la Lumière lui soit donnée.

 Un des devoirs de Franc-Maçon pour ne pas dire le Devoir est la recherche de la Lumière.

Cette recherche qu’expose Goethe dans son poème, je vous livre une traduction sans garantie, mais qui me plait bien :

                       Nostalgie Bienheureuse

                       Ne le dites à personne, sinon aux sages

               Car la foule se moque tout de suite

                    Je veux célébrer le Vivant

                Qui aspire à la mort par la flamme.

 

 

           Dans la fraîche sérénité des nuits d’amour

                 Qui t’engendra, où tu engendras

                 Te gagne une étrange contagion

                Quand brille la bougie silencieuse.

 

 

                 Tu ne restes plus prisonnier

                   Dans l’ombre des ténèbres,

                   Et un désir neuf t’arrache

                  Vers une plus haute union.

 

 

            Nulle distance ne peut te décourager,

               Tu arrives en volant, fasciné

            Et enfin, amoureux de la lumière

                 Tu es, papillon, consumé.

 

 

              Et tant que tu ne détiens pas

                 Ce : Meurs et deviens !

               Tu n’es qu’un hôte obscur

            Sur cette terre ténébreuse.

 

Ce devoir de recherche de la lumière, si bien exprimé est consubstantiel à toutes les traditions initiatiques et donc à la Franc-Maçonnerie. C’est le devoir d’être. Comment y parvenir en se saisissant des outils symboliques, et plus particulièrement de l’équerre de la rectitude dans un monde qui oppose les apparences, la célébrité factice, aux droits de l’homme et à ses devoirs, saisir l’épée de la justice pour défendre les faibles, les plus humbles en l’accompagnant toujours de la truelle qui répand le ciment de l’amour entre les hommes.

 

Y parvenir aussi en regardant en contemplant la nature, sa beauté, en la mettant en scène, sur le devant de cette scène, avec les armes que sont la lyre du musicien, qui chante l’harmonie, le pinceau du peintre qui trace de belles images dans notre esprit, les vers du poète qui frappent à la porte de notre cœur, résonnent au plus profond de nous, les flashs du photographe qui éblouissent le paysage, les pas inutiles du danseur qui font des spirales sans fin. Notre devoir c’est de promouvoir le bien, le bon, le réel, le beau.

 

Notre Devoir c’est aussi le partage, la rencontre avec l’autre, vers l’autre, son écoute. Hier soir j’ai reçu l’appel d’un frère pendant une heure, à la fin de notre échange, nous ne savions plus de quoi nous avions parlé. Mais nous étions d’accord pour dire qu’il est bon de parler pour ne rien dire de précis, qu’il est bon de parler de tout ce qui nous réunit et de toutes nos différences. J’ai hâte de l’appeler à nouveau, simplement pour être avec lui, près de lui. De faire un bout de chemin ensemble vers la lumière.

 

La déclaration des droits de l’homme et du citoyen, n’a pas de frontières, il s’agit donc de droits humains universels, ils s’affranchissent de toutes les barrières, c’est pourquoi ces droits nous imposent des devoirs humains. Ils font l’alliance entre le singulier et le pluriel. Ils sont comme le pendule de Foucault reliés au point le plus éloigné de l’univers. Dans un rituel maçonnique l’on peut lire : « Il n’y a réellement d’admirable que la loi universelle qui régit toutes choses dans leur ensemble et chaque chose dans son détail. »

 

Faire reliance entre les hommes est bien un devoir maçonnique.

 

À suivre …..

 

Jean-François Guerry.

 

 

 

Le Serment du Jeu de Paume

Le Serment du Jeu de Paume

Voir les commentaires