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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le

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Publié le par Jean-François Guerry
TOURNER SON REGARD VERS L'ORIENT

TOURNER SON REGARD VERS L’ORIENT

 

 

Quand la loge est dûment couverte, quand le silence règne, que les ouvriers sont à leur place, quand les mots, les signes sont connus. Les regards se tournent vers la Lumière de l’Orient.

Alors le passage est ouvert, des ténèbres vers la Lumière, la tension se fait vers le sacré.

 

S’agit-il d’un rite de l’Égypte ancienne, un mystère de la Grèce antique, un rite cosmique, chaque tradition a ses rites propres, mais ils sont tous éclairés par la même Lumière, ils proposent au cherchant la Connaissance.

 

Chaque tradition transmet sa Connaissance initiatique, le soleil lumière et feu se lève chaque matin à l’aube, l’esprit s’éveille sous l’effet de sa chaleur, il brûle du désir de connaître.

 

Intrigué par l’article de Roger Dachez paru récemment dans le 8ème Cahier de l’Alliance la revue de la Grande Loge Maçonnique de l’Alliance Française, avec le titre de : « Sous le signe d’Harpocrate ». Harpocrate qui n’est en fait que la représentation grecque de l’enfant dieu Horus fils d’Isis et d’Osiris les personnages légendaires d’Égypte. Horus fait le signe du silence bien connu des Francs-Maçons.

Bien sûr ce n’est pas le doigt posé sur la bouche qui nous intéresse, mais le silence nécessaire au secret et au mystère du sacré. Le silence pont à franchir, exercice indispensable à la méditation spirituelle.

Le silence ouvre donc la porte vers le sacré, le sacré qui est partout et en tout et que pourtant nous ne voyons pas. Le sacré qui est relié au divin, est l’Ein sof des Kabbalistes, l’Or spirituel des alchimistes, et peut-être l’humus qui fait l’homme et l’humanité ?

Le sacré féconde l’homme intérieur, l’homme spirituel, j’en reviens naturellement à Horus l’enfant dieu, conçut sur les bords du Nil, du fleuve sacré des égyptiens, ou sur les bords du Gange, de l’Euphrate, de l’Amazone, du Jourdain, peu importe…

Isis a rassemblé les morceaux épars d’Osiris son mari et son frère à la fois, la chair avait quitté ses os, tout était désuni, il lui fallait retrouver l’unité, fût-ce avec des mots substitués, retrouver une forme de verticalité, Isis la veuve mythique voulu un enfant à l’image Osiris.

OSIRIS

Elle parvint grâce au rayon de lumière provenant des yeux d’Osiris et grâce à sa tendresse et la force de son amour, redonner à Osiris tout son éclat. Ce rayon de lumière en Z fit renaître la splendeur d’Osiris il réapparu plus radieux que jamais dans son fils Horus. Ainsi Horus fût l’enfant de la veuve, l’enfant de la Lumière.

 

Une autre légende raconte que Horus naquit sous la forme d’un faucon protégé et mis au secret sous les ailes déployées de sa mère, transformée en rapace, elle le protège dans les roseaux du fleuve.

 

L’enfant dieu Horus est alors représenté sous la forme d’un faucon et son œil son symbole emblématique. L’œil central devient ainsi la représentation du principe divin, l’œil du cœur. Cet œil différend des yeux liés à la lune et au soleil. Ce qui fit dire à Saint-Exupéry : « L’essentiel est invisible pour les yeux, les yeux sont aveugles il faut chercher avec le cœur. »

ISIS ET HORUS

L’œil divin, sacré d’Horus, l’œil du cœur qui permet de voir l’invisible. René Guénon le situe au centre du triangle maçonnique. Il est unique, immobile selon Platon, c’est l’œil de l’âme, l’œil de la Connaissance.

 

Les Égyptiens pratiquaient le culte du soleil, les francs-maçons se déplacent dans le sens solaire, le frère Goethe voyait aussi cet œil solaire, cet œil de la Lumière :

« Si l’œil n’était pas de nature solaire. Comment pourrais-tu apercevoir le soleil ? »

 

L’œil central du delta lumineux, est le principe réunificateur, il préside aux travaux qui se font à la Gloire du Grand Architecte, travaux qui visent à régénérer l’unité en nous, à réunir ce qui est épars.

C’est bien avec ce troisième œil, cet œil intérieur, que l’on passe du visible des apparences à l’invisible du réel. Jacques Rolland dans « Symbolisme Maçonnique de l’Ancienne Égypte » écrit :

« Ce troisième œil, permet alors de voir dans l’invisible, un peu à la manière du spectre de l’arc-en-ciel, où l’ultra- violet est absent, mais cependant présent. »

 

L’œil d’Horus permet de voir la réalité pure, débarrassée des impuretés profanes. Il devient l’œil de notre conscience, l’œil de la justice, cette justice qu’Isis que n’a cessé de réclamer Isis pour Osiris et Horus. Que nous demande la franc-maçonnerie si ce n’est de défendre la justice ..

 

Les rites de maquillage égyptiens et encore présents de nos jours sont-ils pratiqués pour attirer notre regard vers l’intérieur et ensuite répandre la beauté du cœur vers l’extérieur ?

L’œil au centre du delta lumineux maçonnique, inspire les travaux, incline à la pratique des exercices spirituels propres à faire jaillir la lumière intérieure, l’œil du delta, est-il comme l’œil divin d’Horus qui demandait aux scribes et aux Pharaons, de porter à l’extérieur du temple la lumière qu’ils avaient reçus à l’intérieur. De transmettre cette hiérophanie, cette manifestation du sacré, dans la société qui en avait besoin et qui en a encore besoin de nos jours. Je terminerais par cette remarque le signe du silence de Horus et son œil du cœur, peuvent-ils êtres comparés au silence de notre maître secret, notre maître intérieur et à cet œil descendu de l’orient et présent la bavette d’un certain tablier maçonnique.

 

Jean-François Guerry.  

TOURNER SON REGARD VERS L'ORIENT

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Publié le par Clementia

Cet article est reposté depuis Un jour, une pensée.

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Publié le par Jacques Viallebesset et Jean-Pierre Rousseau
Le poète  Jacques Viallebesset

Le poète Jacques Viallebesset

Apprendre

 

Ici seulement tout est vraiment symbole

C’est entendu je ne sais ni lire ni écrire

Et si nul ne se connait totalement tant

Qu’il n’a pas souffert je me connais pleinement

Car j’ai descendu la spirale jusqu’au fond

Mais je sais déchiffrer le sens de la vraie vie

C’est entendu moi je ne sais pas construire seul

Même si j’ai les plans n’ayant comme seule raison

Pour le faire qu’une femme à rencontrer et aimer  

Mais la truelle de mes mains peut bâtir un foyer

Autour d’elle plus solide que les maisons de pierre

C’est entendu j’ai tourné en rond jusqu’à m’enivrer

Bien que je sache les marches de l’escalier vertical

Mais le labyrinthe du jeu de l’oie un pas en avant

Puis deux en arrière en a fini de m’occuper

A tout prendre ne vous en déplaise j’ai préféré

Monter sur un fil blanc danser seul sans filet

Au risque de tomber sans pouvoir me relever

Sur le damier de ce triste monde en trompe-l’œil

Et c’est avec la veuve que je veux enfin jouer

Sérieusement comme seuls savent le faire ceux- là

Qui n’ont pas étouffé en eux leur cœur d’enfant

A la marelle à cloche-pied de la terre au ciel

Apprendre dites-vous mais comprendre le pouvez-vous.

 

Jacques Viallebesset.

 

AVEC L'AIMABLE AUTORISATION DE L'AUTEUR POUR LES LECTEURS DU BLOG.

LE SITE DU POÉTE

jacques-viallebesset-scribouilleur.over-blog.com

 

APPRENDRE

 

 

 

          « La route du Devoir mène-t-elle sûrement à la Vérité ? »

 

 

La route de l'initié, du passé au futur,

Passe par la recherche du diamant le plus pur,

Le devoir de respect en toute humilité,

Par le passage du profane au sacré.

Notre regard dans le miroir de la vérité,

Ouvert par le grand architecte de l'univers,

Nous aidera à trouver, avec l'aide de nos pairs

A franchir la balustrade et trouver la lumière

Qui balisera sans faillir le bel itinéraire

Bonté vérité justice

Temple intérieur devenu sublime édifice.

Jean-Pierre Rousseau

 

AVEC L'AIMABLE AUTORISATION DE L'AUTEUR POUR LES LECTEURS DU BLOG.

 

 

 

Vous voulez écrire à Jean-Pierre Rousseau une adresse : 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

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Publié le par Anonyme et Jean-François Guerry
Ochlophobie : " La peur de la foule'

Ochlophobie : " La peur de la foule'

Un lecteur du blog V.B, m’a adressé un courrier suite à la parution du travail de la Loge Kleio sur Gustave Le Bon. Il m’est apparu intéressant de vous en faire partager les grandes lignes, extraits :

 

« Très peu de gens même cultivés connaissent Gustave Le Bon » J’en fais partie, non pas des gens cultivés, mais de ceux qui ne connaisse que le nom de cet auteur.

 

« Michel Onfray puise largement son inspiration chez Gustave Le Bon. » On aime ou pas Michel Onfray mais s’il dérange, c’est souvent par la pertinence de ses analyses et des ses regards sur notre civilisation.

 

Le lecteur parle de Gustave Le Bon : « Sa redoutable conclusion dans ‘Psychologie des foules’ est assurément prémonitoire et obsédante pour moi. La crise du COVID donne raison à Le Bon. Un minuscule accident sanitaire qui n’a tué que 0,03% d’êtres humains, plonge ceux-ci dans une paranoïa émolliente et létale, du moins en occident.

 

Je crois que nous sommes dans la phase terminale civilisationnelle décrite par Le Bon dans sa conclusion. Comme civilisation nous sommes morts !

 

Une civilisation qui perd toute son énergie et ruine son économie pour (ne pas) empêcher la mort de trois ou quatre vieillards sub-claquants est morte.

 

Force est de constater, que plus l’on est âgé, plus on risque de mourir, que le refus de la mort même en rêve ne supprime pas la mort. Les constats récents démontrent que malgré tous les soins apportés à nos anciens, nombre d’entre eux continuent à mourir, est-ce anormal ?

 

« La Chine observe notre déroute morale son heure est venue désormais. »

 

N’hésitez pas à réagir, si tel est votre désir, en laissant un commentaire directement sur le blog ou en écrivant à :

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

V.B et Jean-François Guerry.

Gustave Le Bon
Gustave Le Bon.jpg
Gustave Le Bon vers les années 1900.
Fonction
Directeur
Bibliothèque de philosophie scientifique
-
 
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Charles Marie Gustave Le BonVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
Le Célèbre DocteurVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Membre de
Influencé par
Distinctions
Œuvres principales

Gustave Le Bon, né le  à Nogent-le-Rotrou et mort le  à Marnes-la-Coquette, est un médecin anthropologue psychologue social et sociologue français.

Polygraphe, intervenant dans des domaines variés, il est l'auteur de 43 ouvrages en 60 ans, traduits en une dizaine de langues de son vivant et plusieurs fois réédités entre 1890 et 1920, dans lesquels il aborde, parmi d'autres sujets, le désordre comportemental et la psychologie des foules

s1. Le Bon reste une personnalité controversée. D’une part, à une époque où la méthode devient importante, son « amateurisme » gêne ses contemporains tels que Durkheim2, sans que cela ait vraiment d’influence sur son début de carrière. D’autre part, Le Bon dégage une image pseudo[pas clair]-raciste, qui renvoie à « l’idéologie coloniale de son époque2 ». Il avait des tendances anticléricales.

Le Bon ne soutient pas la théorie d’une hiérarchisation des civilisations, mais admet des différences au niveau des stades de développement, et soutient la théorie du biologiste darwinien allemand Ernst Haeckel (1834-1919)2. Il consacre un gros volume illustré à la Civilisation des Arabesn 1. Après une mission aux Indes, il publie, en 1887, un autre ouvrage majeur, Les Civilisations de l’Inde2. Psychologie des foules marqua un tournant dans la carrière du « célèbre docteur3 ». Cette œuvre, parue en 1895, reste la plus célèbre aujourd’hui.

« L’âge où nous entrons sera véritablement l’ère des foules. […] Aujourd'hui ce sont les traditions politiques, les tendances individuelles des souverains, leurs rivalités qui ne comptent plus, et, au contraire, la voix des foules qui est devenue prépondérante. »

— Gustave Le Bon, Psychologie des foules, 18954

 

SOURCE WKIPEDIA

COMMENTAIRE

Bonjour,

Le Bon a raison, son analyse est pertinente, Onfray a raison de rebondir sur cette analyse,, tu (vous) as raison de relayer ton sentiments qui est tout aussi juste et pertinent.

Mais toi, comme moi, vivons dans une Société dite « avancée », « progressiste », « humaniste », j’en passe et des meilleurs, bref, nous sommes des Occidentaux !

Mais toi (vous) êtes vous, réellement, prêt à mourir, à ne plus voir vos êtres chers, ne plus vivre, accepteriez -vous devoir disparaître un de vos proches (vos anciens, vos épouses, époux, frères, sœurs, etc), pire pourrirez-vous lui dire : « tu as fait ton temps, tu as assez vécu, ta présence n’est pas indispensable, nous ne ferons donc rien pour te protéger ou de guérir et puis, pourquoi es-tu aussi vieux aussi, tu aurais dû être plus jeune, plus fort, peut-etre même plus beau (pourquoi pas !).
Oui, la Chine observe notre déroute !
Un jour, notre descendance occidentale regardera à son tour la déroute de la Chine, peut-être même assistera-t-elle à sa débâcle.
Il faut toujours s’inspirer du passé pour comprendre le présent, un regard sur un passé somme toute très proche, aurait été éclairant mais… (Egyptiens, Romains, etc.)
La vie est une sinusoïdale… 

XY alias Philippe.

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Publié le par Loge Kleio
LA CIVILISATION EMPORTÉE PAR LA FOULE.....

Dans les moments d’extrêmes confusions, l’on confond la foule avec le peuple. La foule se tasse, se serre, elle rempli la cuve sans souci des débordements et des violences. Elle parle de démocratie, en pensant loi du plus fort, contre le plus faible, elle se corporatise plus qu’elle fraternise, elle ainsi la démocratie à ses pieds, elle trie, elle hiérarchise, elle juge.

Celui qui renonce à penser par lui-même, se mêle à la foule pour hurler avec les loups, quand le sage prend du recul sur son Aventin.

 

Celui dont la main tremble, tremble devant la foule, il cède par manque de courage il appelle cela un bon compromis, c’est le même qui met la poussière sous le tapis.

Les grandes foules impressionnent, étouffent, emportent tout sur leur passage il ne reste que les cendres de leurs violences. La foule est dans les rues, mais aussi dans les palais, elle se presse, s’incline devant ses idoles.

 

Il arrive quelquefois qu’un homme seul, sans arrogance, avec humilité, trace dans le ciel un arc, pour faire de la foule un peuple. Un peuple uni, sans distinction de race, de classe, un peuple de femmes et d’hommes, réunis dans un centre d’union fraternelle. Alors devant cette utopie, le peuple crie sa fraternité sa liberté, sa joie. Ce peuple fait la gloire du souverain et non l'inverse. La multitude se soude en un seul corps, pour dire, le peuple ce n’est pas moi, ce n’est pas toi, c’est nous tous ensemble.

 

Mes excuses pour ce trait un peu grandiloquent et lyrique, mais je crois en la sagesse et la perfectibilité des femmes et des hommes. Il me fallait bien introduire le travail de la Loge Kleio, dont vous aller pouvoir mesurer la redoutable actualité bonne lecture à tous.

 

Jean-François Guerry.

VIE ET MORT DES CIVILISATIONS

Gustave Le Bon
Psychologie des foules

1895

 

Quand l'édifice d'une civilisation est vermoulu, ce sont toujours les foules qui en amènent l'écroulement

 

 

Gustave Le Bon 1841-1931

Médecin, anthropologue, psychologue, sociologue

Né en 1841 à Nogent-le-Rotrou, où son père, Jean Marie Charles Le Bon, est conservateur des hypothèques, Gustave Le Bon fait ses études au lycée de Tours. Il entre ensuite à lafaculté de médecine de Paris.

Il parcourt l’Europe, l'Asie et l'Afrique du Nord entre les années 1860 et 1804. Il écrit des récits de voyage, des ouvrages d’archéologie et d’anthropologie sur les civilisations de l’Orient et participe au comité d'organisation des expositions universelles. En 1879, il fait une entrée remarquée au sein de la Société d'anthropologie de Paris qui lui décerne l’année suivante le prix Godard.

En 1888, il démissionne et rompt tout contact avec cette société peu ouverte à ses approches psycho-sociologiques novatrices ; pour lui, « il n'y a pas de races pures dans les pays civilisés » et il entend le terme de « race », à l'instar de Taine ou Renan, comme un synonyme de « peuple », c'est-à-dire « un agrégat d'hommes appartenant au même milieu et partageant la même culture (langue, tradition, religion, histoire, coutumes vestimentaires, alimentaires, etc.) ».

« Les classifications uniquement fondées sur la couleur de la peau ou sur la couleur des cheveux n'ont guère plus de valeur que celles qui consisteraient à classer les chiens d'après la couleur ou la forme des poils, divisant, par exemple, ces derniers en chiens noirs, chiens blancs, chiens rouges, chiens frisés, etc. »

Au chapitre de la colonisation, Le Bon partage avec l’anthropologue Armand de Quatrefagesune position hétérodoxe : le rôle de la puissance colonisatrice devait se borner à maintenir la paix et la stabilité, à prélever un tribut, à nouer ou à développer des relations commerciales, mais en aucun cas ne doit s’arroger le droit d’imposer sa civilisation à des populations réticentes. Le Bon ne soutient pas la théorie d’une hiérarchisation des civilisations, mais admet des différences au niveau des stades de développement.

Son premier grand succès de librairie en sciences sociales est la publication en 1894 des Lois psychologiques de l'évolution des peuples, ouvrage qui se réfère aux lois de l'évolution darwinienne en les étendant de la physiologie à la psycho-sociologie.

Etude des phénomènes révolutionnaires

 

PSYCHOLOGIE  DES FOULES, citations :

 

« La foule psychologique est un être provisoire, formé d'éléments hétérogènes qui pour un instant se sont soudés, absolument comme les cellules qui constituent un corps vivant forment par leur réunion un être nouveau manifestant des caractères fort différents de ceux que chacune de ces cellules possède »

« Quels que soient les sentiments, bons ou mauvais, manifestés par une foule, ils présentent ce double caractère d'être très simples et très exagérés. Sur ce point, comme sur tant d'autres, l'individu en foule se rapproche des êtres primitifs. Inaccessible aux nuances, il voit les choses en bloc et ne connaît pas les transitions... La simplicité et l'exagération des sentiments des foules font que ces dernières ne connaissent ni le doute ni l'incertitude. Elles vont tout de suite aux extrêmes. Le soupçon énoncé se transforme aussitôt en évidence indiscutable. Un commencement d'antipathie ou de désapprobation, qui, chez l'individu isolé, ne s'accentuerait pas, devient aussitôt haine féroce chez l'individu en foule »

« Les idées n'étant accessibles aux foules qu'après avoir revêtu une forme très simple, doivent, pour devenir populaires, subir souvent les plus complètes transformations. C'est surtout quand il s'agit d'idées philosophiques ou scientifiques un peu élevées, qu'on peut constater la profondeur des modifications qui leur sont nécessaires pour descendre de couche en couche jusqu'au niveau des foules. Ces modifications... sont toujours amoindrissantes et simplifiantes. Et c'est pourquoi, au point de vue social, il n'y a guère, en réalité, de hiérarchie des idées, c'est-à-dire d'idées plus ou moins élevées. Par le fait seul qu'une idée arrive aux foules et peut agir, si grande ou si vraie qu'elle ait été à son origine, elle est dépouillée de presque tout ce qui faisait son élévation et sa grandeur. D'ailleurs, au point de vue social, la valeur hiérarchique d'une idée est sans importance.»

« De même que pour les êtres chez qui le raisonnement n'intervient pas, l'imagination représentative des foules est très puissante, très active, et susceptible d'être vivement impressionnée. Les images évoquées dans leur esprit par un personnage, un événement, un accident, ont presque la vivacité des choses réelles. Les foules sont un peu dans le cas du dormeur dont la raison, momentanément suspendue, laisse surgir dans l'esprit des images d'une intensité extrême, mais qui se dissiperaient vite si elles pouvaient être soumises à la réflexion. Les foules, n'étant capables ni de réflexion ni de raisonnement, ne connaissent pas l'invraisemblable : or, ce sont les choses les plus invraisemblables qui sont généralement les plus frappantes. »

« Ce n'est pas le besoin de la liberté, mais celui de la servitude qui domine toujours dans l'âme des foules. Elles ont une telle soif d'obéir qu'elles se soumettent d'instinct à qui se déclare leur maître »

 

Influence

 

Le Bon participe activement à la vie intellectuelle française. En 1902, il crée la Bibliothèque de philosophie scientifique chez Flammarion, qui est un vrai succès d'édition, avec plus de 220 titres publiés et plus de deux millions de livres vendus à la mort de Le Bon en 1931. À partir de 1902 il organise une série de « déjeuners du mercredi » auxquels sont conviées des personnalités telles que Henri et Raymond Poincaré, Paul Valéry, Émile Picard, Camille Saint-Saëns, Marie Bonaparte, Aristide Briand, Henri Bergson, la comtesse Greffulhe, icône de la Belle-Époque et inspiratrice de Proust pour À la recherche du temps perdu.

En 2010, Psychologie des foules est choisi par Le Monde et Flammarion comme l'un des « 20 livres qui ont changé le monde ».

Les idées contenues dans Psychologie des foules jouèrent un rôle important au début du XXe siècle.

Si les praticiens du totalitarisme, Mussolini, Hitler, Staline et Mao, passent pour s'être inspirés (ou plus exactement, avoir détourné les principes) de Gustave Le Bon, beaucoup de républicains – Roosevelt, Clemenceau, Poincaré, Churchill, de Gaulle, etc. – s'en sont également inspirés.

Roosevelt  «  Je n'eus l’occasion de le rencontrer (Roosevelt) que deux mois avant la guerre, à un déjeuner qui lui était offert par mon éminent ami, Hanotaux, ancien ministre des Affaires étrangères. M. Roosevelt avait désigné lui-même les convives qu'il désirait voir à ses côtés. […] Après avoir parlé du rôle des idées dans l'orientation des grands conducteurs de peuples, Roosevelt, fixant sur moi son pénétrant regard, me dit d'une voix grave : — Il est un petit livre qui ne m'a jamais quitté dans tous mes voyages et qui resta toujours sur ma table pendant ma présidence. Ce livre est votre volume : Lois psychologiques de l'évolution des peuples. »

Charles de Gaulle emprunte dans son livre à la gloire de « l'homme de caractère » (Le Fil de l'épée) l'essentiel des thèses de Le Bon, tendant notamment à considérer la suggestion comme le fait élémentaire et irréductible expliquant tous les mystères de la domination.

Dans son ouvrage Psychologie collective et analyse du moi, paru en 1921, Freud s’appuie sur une lecture critique de Psychologie des foules, il y mentionne les travaux de Le Bon notamment sur « les modifications du Moi lorsqu’il est au sein d’un groupe agissant », et écrit « je laisse donc la parole à M. Le Bon. »

 

 

 

VIE ET MORT DES CIVILISATIONS

 

LA CONCLUSION DE PSYCHOLOGIE DES FOULES


« La création incessante de lois et de règlements restrictifs entourant des formalités les plus byzantines les moindres actes de la vie, a pour résultat fatal de rétrécir progressivement la sphère dans laquelle les citoyens peuvent se mouvoir librement.

 

Victimes de cette illusion qu'en multipliant les lois, l'égalité et la liberté se trouvent mieux assurées, les peuples acceptent chaque jour de plus pesantes entraves. Ce n'est pas impunément qu'ils les acceptent.

 

Habitués à supporter tous les jougs, ils finissent bientôt par les rechercher, et, perdre toute spontanéité et toute énergie. Ce ne sont plus que des ombres vaines, des automates passifs, sans volonté, sans résistance et sans force.

 

Mais les ressorts qu'il ne trouve plus en lui-même, l'homme est alors bien forcé de les chercher ailleurs. Avec l'indifférence et l'impuissance croissantes des citoyens, le rôle des gouvernements est obligé de grandir encore. Il leur faut tout entreprendre, tout diriger, tout protéger.

 

L'État devient alors un dieu tout-puissant. Mais l'expérience enseigne que le pouvoir de telles divinités ne fut jamais ni bien durable ni bien fort.

 

La restriction progressive de toutes les libertés chez certains peuples, malgré une licence qui leur donne l'illusion de les posséder, semble résulter de leur vieillesse tout autant que d'un régime quelconque. Elle constitue un des symptômes précurseurs de cette phase de décadence à laquelle aucune civilisation n'a pu échapper jusqu'ici.

 

Si l'on en juge par les enseignements du passé et par des symptômes éclatant de toutes parts, plusieurs de nos civilisations modernes sont arrivées à la période d'extrême vieillesse qui précède la décadence. Certaines évolutions semblent fatales pour tous les peuples, puisque l'on voit si souvent l'histoire en répéter le cours.

 

Il est facile de marquer sommairement les phases de ces évolutions. C'est avec leur résumé que se terminera notre ouvrage.

 

 

Si nous envisageons dans leurs grandes lignes la genèse de la grandeur et de la décadence des civilisations qui ont précédé la nôtre, que voyons-nous ?


A l'aurore de ces civilisations, une poussière d'hommes, d'origines variées, réunie par les hasards des migrations, des invasions et des conquêtes. De sangs divers, de langues et de croyances également diverses, ces hommes n'ont de lien commun que la loi à demi reconnue d'un chef.

 

Dans leurs agglomérations confuses se retrouvent au plus haut degré les caractères psychologiques des foules. Elles en ont la cohésion momentanée, les héroïsmes, les faiblesses, les impulsions et les violences. Rien de stable en elles. Ce sont des barbares.


Puis le temps accomplit son œuvre. L'identité de milieux, la répétition des croisements, les nécessités d'une vie commune agissent lentement. L'agglomération d'unités dissemblables commence à se fusionner et à former une race, c'est-à-dire un agrégat possédant des caractères et des sentiments communs, que l'hérédité fixera progressivement. La foule est devenue un peuple, et ce peuple va pouvoir sortir de la barbarie.


Il n'en sortira tout à fait pourtant que lorsque après de longs efforts, des luttes sans cesse répétées et d'innombrables recommencements, il aura acquis un idéal. Peu importe la nature de cet idéal. Que ce soit le culte de Home, la puissance d'Athènes ou le triomphe d'Allah, il suffira pour doter tous les individus de la race en voie de formation d'une parfaite unité de sentiments et de pensées.


C'est alors que peut naître une civilisation nouvelle avec ses institutions, ses croyances et ses arts. Entraînée par son rêve, la race acquerra successivement tout ce qui donne l'éclat, la force et la grandeur. Elle sera foule encore sans doute à certaines heures, mais, derrière les caractères mobiles et changeants des foules, se trouvera ce substratum solide, l'âme de la race, qui limite étroitement les oscillations d'un peuple et règle le hasard.


Mais, après avoir exercé son action créatrice, le temps commence cette oeuvre de destruction à laquelle n'échappent ni les dieux ni les hommes. Arrivée à un certain niveau de puissance et de complexité, la civilisation cesse de grandir, et, dès qu'elle ne grandit plus, elle est condamnée à décliner rapidement. L'heure de la vieillesse va sonner bientôt.


Cette heure inévitable est toujours marquée par l'affaiblissement de l'idéal qui soutenait l'âme de la race. A mesure que cet idéal pâlit, tous les édifices religieux, politiques ou sociaux dont il était l'inspirateur commencent à s'ébranler.


Avec l'évanouissement progressif de son idéal, la race perd de plus en plus ce qui faisait sa cohésion, son unité et sa force. L'individu peut croître en personnalité et en intelligence, mais en même temps aussi l'égoïsme collectif de la race est remplacé par un développement excessif de l'égoïsme individuel accompagné de l'affaissement du caractère et de l'amoindrissement des aptitudes à l'action.

 

Ce qui formait un peuple, une unité, un bloc, finit par devenir une agglomération d'individus sans cohésion et que maintiennent artificiellement pour quelque temps encore les traditions et les institutions.

 

C'est alors que divisés par leurs intérêts et leurs aspirations, ne sachant plus se gouverner, les hommes demandent à être dirigés dans leurs moindres actes, et que l'État exerce son influence absorbante.


Avec la perte définitive de l'idéal ancien, la race finit par perdre aussi son âme. Elle n'est plus qu'une poussière d'individus isolés et redevient ce qu'elle était à son point de départ : une foule.

 

Elle en présente tous les caractères transitoires sans consistance et sans lendemain. La civilisation n'a plus aucune fixité et tombe à la merci de tous les hasards. La plèbe est reine et les barbares avancent. La civilisation peut sembler brillante encore parce qu'elle conserve la façade extérieure créée par un long passé, mais c'est en réalité un édifice vermoulu que rien ne soutient plus et qui s'effondrera au premier orage.

 

Passer de la barbarie à la civilisation en poursuivant un rêve, puis décliner et mourir dès que ce rêve a perdu sa force, tel est le cycle de la vie d'un peuple. »

 

COMMENTAIRES DU CONFERENCIER

 

LES CIVILISATIONS ASCENDANTES

LA CHINE l’irrésistible ascension

 

LES CIVILISATIONS RESILIANTES

LA RUSSIE éternelle puissance

ISRAEL citadelle assiégée

l’IRAN vive les sanctions

 

LES CIVILISATIONS DECLINANTES

LES ETATS UNIS « pour résister soyons barbares »

L’EUROPE « après moi le déluge »

 

Fin de la conférence

ANNEXES

EXTRAITS PSYCHOLOGIE DES FOULES

 

L’ochlocratie (du grec ancien ὀχλοκρατία / okhlokratía, via le latin : ochlocratia) est un régime politique dans lequel la foule (okhlos) a le pouvoir d'imposer sa volonté  « Gouvernement par la foule, la multitude, la populace »

Ochlocratie n'est pas un synonyme de démocratie au sens de gouvernement par le peuple. Le terme foule, non le terme peuple, est employé ː il suggère dans un sens péjoratif la foule en tant que masse manipulable ou passionnelle. 

 

 

 

Exagération et simplisme des sentiments des foules



Les sentiments, bons ou mauvais, manifestés par une foule, présentent ce double caractère d'être très simples et très exagérés. Sur ce point, comme sur tant d'autres, l'individu en foule se rapproche des êtres primitifs. Inaccessible aux nuances, il voit les choses en bloc et ne connaît pas les transitions. Dans la foule, l'exagération d'un sentiment est fortifiée par le fait que, se propageant très vite par voie de suggestion et de contagion, l'approbation dont il devient l'objet accroît considérablement sa force.



La simplicité et l'exagération des sentiments des foules les préservent du doute et de l'incertitude. Comme les femmes, elles vont tout de suite aux extrêmes. Le soupçon énoncé se transforme aussitôt en évidence indiscutable. Un commencement d'antipathie ou de désapprobation, qui, chez l'individu isolé, resterait peu accentué, devient aussitôt une haine féroce chez l'individu en foule.



La violence des sentiments des foules est encore exagérée, dans les foules hétérogènes surtout, par l'absence de responsabilité. La certitude de l'impunité, d'autant plus forte que la foule est plus nombreuse et la notion d'un pouvoir momentané considérable dû au nombre, rendent possibles à la collectivité des sentiments et des actes impossibles à l'individu isolé. Dans les foules, l'imbécile, l'ignorant et l'envieux sont libérés du sentiment de leur nullité et de leur impuissance, que remplace la notion d'une force brutale, passagère, mais immense.



L'exagération, chez les foules, porte malheureusement souvent sur de mauvais sentiments, reliquat atavique des instincts de l'homme primitif, que la crainte du châtiment oblige l'individu isolé et responsable à refréner. Ainsi s'explique la facilité des foules à se porter aux pires excès.



Habilement suggestionnées, les foules deviennent capables d'héroïsme et de dévouement. Elles en sont même beaucoup plus capables que l'individu isolé. Nous aurons bientôt occasion de revenir sur ce point en étudiant la moralité des foules.



La foule n'étant impressionnée que par des sentiments excessifs, l'orateur qui veut la séduire doit abuser des affirmations violentes. Exagérer, affirmer, répéter, et ne jamais tenter de rien démontrer par un raisonnement, sont les procédés d'argumentation familiers aux orateurs des réunions populaires.



La foule réclame encore la même exagération dans les sentiments de ses héros. Leurs qualités et leurs vertus apparentes doivent toujours être amplifiées. Au théâtre, la foule exige du héros de la pièce des vertus, un courage, une moralité, qui ne sont jamais pratiqués dans la vie.



On a parlé avec raison de l'optique spéciale du théâtre. Il en existe une, sans doute, mais ses règles sont le plus souvent sans parenté avec le bon sens et la logique. L'art de parler aux foules est d'ordre inférieur, mais exige des aptitudes toutes spéciales. On s'explique mal parfois à la lecture le succès de certaines pièces. Les directeurs des théâtres, quand ils les reçoivent, sont eux-mêmes généralement très incertains de la réussite, car pour juger, il leur faudrait se transformer en foule. Si nous pouvions entrer dans les développements, il serait facile de montrer encore l'influence prépondérante de la race. La pièce de théâtre qui enthousiasme la foule dans un pays reste parfois sans aucun succès dans un autre ou n'obtient qu'un succès d'estime et de convention, parce qu'elle ne met pas en jeu des ressorts capables de soulever son nouveau publie.



Inutile d'ajouter que l'exagération des foules porte seulement sur les sentiments, et en aucune façon sur l'intelligence. Par le fait seul que l'individu est en foule, son niveau intellectuel, je l'ai déjà montré, baisse considérablement. M. Tarde l'a égale-ment constaté en opérant ses recherches sur les crimes des foules.

 C'est donc uniquement dans l'ordre sentimental que les foules peuvent monter très haut ou descendre, au contraire, très bas.

 

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Impulsivité, mobilité et irritabilité des foules



La foule, avons-nous dit en étudiant ses caractères fondamentaux, est conduite presque exclusivement par l'inconscient. Ses actes sont beaucoup plus sous l'influence de la moelle épinière que sous celle du cerveau. Les actions accomplies peuvent être parfaites quant à leur exécution, mais, le cerveau ne les dirigeant pas, l'individu agit suivant les hasards de l'excitation. La foule, jouet de tous les stimulants extérieurs, en reflète les incessantes variations. Elle est donc esclave des impulsions reçues. L'individu isolé peut être soumis aux mêmes excitants que l'homme en foule ; mais sa raison lui montrant les inconvénients d'y céder, il n'y cède pas. On peut physiologiquement définir ce phénomène en disant que l'individu isolé possède l'aptitude à dominer ses réflexes, alors que la foule en est dépourvue.



Les impulsions diverses auxquelles obéissent les foules pourront être, suivant les excitations, généreuses ou cruelles, héroïques ou pusillanimes, mais elles seront toujours tellement impérieuses que l'intérêt de la conservation lui-même s'effacera devant elles.



Les excitants susceptibles de suggestionner les foules étant variés, et ces dernières y obéissant toujours, elles sont extrêmement mobiles. On les voit passer en un instant de la férocité la plus sanguinaire à la générosité ou à l'héroïsme le plus absolu. La foule est aisément bourreau, mais non moins aisément martyre. C'est de son sein qu'ont coulé les torrents de sang exigés pour le triomphe de chaque croyance. Inutile de remonter aux âges héroïques pour voir de quoi les foules sont capables. Elles ne marchandent jamais leur vie dans une émeute, et il y a peu d'années qu'un général, devenu subitement populaire, eût facilement trouvé cent mille hommes prêts à se faire tuer pour sa cause.



Rien donc ne saurait être prémédité chez les foules. Elles peuvent parcourir successivement la gamme des sentiments les plus contraires, sous l'influence des excitations du moment. Elles sont semblables aux feuilles que l'ouragan soulève, disperse en tous sens, puis laisse retomber. L'étude de certaines foules révolutionnaires nous fournira quelques exemples de la variabilité de leurs sentiments.



Cette mobilité des foules les rend très difficiles à gouverner, surtout lorsqu'une partie des pouvoirs publics est tombée entre leurs mains. Si les nécessités de la vie quotidienne ne constituaient une sorte de régulateur invisible des événements, les démocraties ne pourraient guère subsister. Mais les foules qui veulent les choses avec frénésie, ne les veulent pas bien longtemps. Elles sont aussi incapables de volonté durable que de pensée.



La foule n'est pas seulement impulsive et mobile. Comme le sauvage, elle n'admet pas d'obstacle entre son désir et la réalisation de ce désir, et d'autant moins que le nombre lui donne le sentiment d'une puissance irrésistible. Pour l'individu en foule, la notion d'impossibilité disparaît. L'homme isolé sent bien qu'il ne pourrait à lui seul incendier un palais, piller un magasin ; la tentation ne lui en vient donc guère à l'esprit. Faisant partie d'une foule, il prend conscience du pouvoir que lui confère le nombre, et à la première suggestion de meurtre et de pillage il cédera immédiatement. L'obstacle inattendu sera brisé avec frénésie. Si l'organisme humain permettait la perpétuité de la fureur, on pourrait dire que l'état normal de la foule contrariée est la fureur.



Dans l'irritabilité des foules, leur impulsivité et leur mobilité, ainsi que dans tous les sentiments populaires que nous aurons à étudier, interviennent toujours les caractères fondamentaux de la race. Ils constituent le sol invariable sur lequel germent nos sentiments. Les foules sont irritables et impulsives, sans doute, mais avec de grandes variations de degré. La différence entre une foule latine et une foule anglo-saxonne est, par exemple, frappante. Les faits récents de notre histoire jettent une vive lueur sur ce point. En 1870, la publication d'un simple télégramme relatant une insulte supposée suffit pour déterminer une explosion de fureur dont sortit immédiatement une guerre terrible. Quelques années plus tard, l'annonce télégraphique d'un insignifiant échec à Langson provoqua une nouvelle explosion qui amena le renversement instantané du gouvernement. Au même moment, l'échec beaucoup plus grave d'une expédition anglaise devant Khartoum ne produisit en Angleterre qu'une faible émotion, et aucun ministre ne fut changé. Les foules sont partout féminines, mais les plus féminines de toutes sont les foules latines. Qui s'appuie sur elles peut monter très haut et très vite, mais en côtoyant sans cesse la roche Tarpéienne et avec la certitude d'en être précipité un jour.

 

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L'autoritarisme et l'intolérance 

 

constituent pour les foules des sentiments très clairs, qu'elles supportent aussi facilement qu'elles les pratiquent. Elles respectent la force et sont médiocrement impressionnées par la bonté, facilement considérée comme une forme de la faiblesse. Leurs sympathies n'ont jamais été aux maîtres débonnaires, mais aux tyrans qui les ont vigoureusement dominées. C'est toujours à eux qu'elles dressent les plus hautes statues. Si elles foulent volontiers à leurs pieds le despote renversé, c'est parce qu'ayant perdu sa force, il rentre dans la catégorie des faibles qu'on méprise et ne craint pas. Le type du héros cher aux foules aura toujours la structure d'un César. Son panache les séduit, son autorité leur impose et son sabre leur fait peur.


Toujours prête à se soulever contre une autorité faible, la foule se courbe avec servilité devant une autorité forte. Si l'action de l'autorité est intermittente, la foule, obéissant toujours à ses sentiments extrêmes, passe alternativement de l'anarchie à la servitude, et de la servitude à l'anarchie.



Ce serait d'ailleurs méconnaître la psychologie des foules que de croire à la prédominance chez elles des instincts révolutionnaires. Leurs violences seules nous illusionnent sur ce point. Les explosions de révolte et de destruction sont toujours très éphémères. Elles sont trop régies par l'inconscient, et trop soumises par conséquent à l'influence d'hérédités séculaires, pour ne pas se montrer extrêmement conservatrices. 

 

 

Abandonnées à elles-mêmes, on les voit bientôt lasses de leurs désordres se diriger d'instinct vers la servitude. Les plus fiers et les plus intraitables des Jacobins acclamèrent énergiquement Bonaparte, quand il supprima toutes les libertés et fit durement sentir sa main de fer.


 

 

 

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L’imagination des foules



C'est sur l'imagination populaire que sont fondées la puissance des conquérants et la force des États. En agissant sur elles, on entraîne les foules. Tous les grands faits historiques, la création du Bouddhisme, du Christianisme, de l'Islamisme, la Réforme, la Révolution et de nos jours l'invasion menaçante du Socialisme sont les conséquences directes ou lointaines d'impressions fortes produites sur l'imagination des foules.



Aussi, les grands hommes d'État de tous les âges et de tous les pays, y compris les plus absolus despotes, ont-ils considéré l'imagination populaire comme le soutien de leur puissance. Jamais ils n'ont essayé de gouverner contre elle. « C'est en me faisant catholique, disait Napoléon au Conseil d'État, que j'ai fini la guerre de Vendée; en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte, en me faisant ultramontain que j'ai gagné les prêtres en Italie. Si je gouvernais un peuple de Juifs, je rétablirais le temple de Salomon. » Jamais, peut-être, depuis Alexandre et César, aucun grand homme n'a mieux compris comment l'imagination des foules doit être impressionnée. Sa préoccupation constante fut de la frapper. Il y songeait dans ses victoires, dans ses harangues, dans ses discours, dans tous ses actes. A son lit de mort il y songeait encore.

Comment impressionner l'imagination des foules? Nous le verrons bientôt. Disons dès maintenant que des démonstrations destinées à influencer l'intelligence et la raison seraient incapables d'atteindre ce but. Antoine n'eut pas besoin d'une rhétorique savante pour ameuter le peuple contre les meurtriers de César. Il lui lut son testament et lui montra son cadavre.



Tout ce qui frappe l'imagination des foules se présente sous forme d'une image saisissante et nette, dégagée d'interprétation accessoire, ou n'ayant d'autre accompagnement que quelques faits merveilleux : une grande victoire, un grand miracle, un grand crime, un grand espoir. Il importe de présenter les choses en bloc, et sans jamais en indiquer la genèse. Cent petits crimes ou cent petits accidents ne frapperont aucunement l'imagination des foules; tandis qu'un seul crime considérable, une seule catastrophe, les frapperont profondément, même avec des résultats infiniment moins meurtriers que les cent petits accidents réunis. La grande épidémie d'influenza qui fit périr, à Paris, cinq mille personnes en quelques semaines, frappa peu l'imagination populaire. Cette véritable hécatombe ne se traduisait pas, en effet, par quelque image visible, mais uniquement par les indications hebdomadaires de la statistique. Un accident qui, au lieu de ces cinq mille personnes, en eût seulement fait périr cinq cents, le même jour, sur une place publique, par un événement bien visible, la chute de la tour Eiffel, par exemple, aurait produit sur l'imagination une impression immense. La perte possible d'un transatlantique qu'on supposait, faute de nouvelles, coulé en pleine mer, frappa profondément pendant huit jours l'imagination des foules. Or, les statistiques officielles montrent que dans la même année un millier de grands bâtiments se perdirent. De ces pertes successives, bien autrement importantes comme destruction de vies et de marchandises, les foules ne se préoccupèrent pas un seul instant.



Ce ne sont donc pas les faits en eux-mêmes qui frappent l'imagination populaire, mais bien la façon dont ils se présentent. Ces faits doivent par condensation, si je puis m'exprimer ainsi, produire une image saisissante qui remplisse et obsède l'esprit. Connaître l'art d'impressionner l'imagination des foules c'est connaître l'art de les gouverner.



 
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Les images, les mots et les formules



En étudiant l'imagination des foules, nous avons vu qu'elles sont impressionnées surtout par des images. Si l'on ne dispose pas toujours de ces images, il est possible de les évoquer par l'emploi judicieux des mots et des formules. Maniés avec art, ils possèdent vraiment la puissance mystérieuse que leur attribuaient jadis les adeptes de la magie. Ils provoquent dans l'âme des multitudes les plus formidables tempêtes, et savent aussi les calmer. On élèverait une pyramide plus haute que celle du vieux Khéops avec les seuls ossements des victimes de la puissance des mots et des formules.



La puissance des mots est liée aux images qu'ils évoquent et tout à fait indépendante de leur signification réelle. Ceux dont le sens est le plus mal défini possèdent parfois le plus d'action. Tels, par exemple, les termes: démocratie, socialisme, égalité, liberté, etc., dont le sens est si vague que de gros volumes ne suffisent pas à le préciser. Et pourtant une puissance vraiment magique s'attache à leurs brèves syllabes, comme si elles contenaient la solution de tous les problèmes. Ils synthétisent des aspirations inconscientes variées et l'espoir de leur réalisation.



La raison et les arguments ne sauraient lutter contre certains mots et certaines formules. On les prononce avec recueillement devant les foules; et, tout aussitôt, les visages deviennent respectueux et les fronts s'inclinent. Beaucoup les considèrent comme des forces de la nature, des puissances surnaturelles. Ils évoquent dans les âmes des images grandioses et vagues, mais le vague même qui les estompe augmente leur mystérieuse puissance. On peut les comparer à ces divinités redoutables cachées derrière le tabernacle et dont le dévot n'approche qu'en tremblant.



Les images évoquées par les mots étant indépendantes de leur sens, varient d'âge en âge, de peuple à peuple, sous l'identité des formules. A certains mots s'attachent transitoirement certaines images: le mot n'est que le bouton d'appel qui les fait apparaître.



Tous les mots et toutes les formules ne possèdent pas la puissance d'évoquer des images; et, il en est qui, après en avoir évoqué, s'usent et ne réveillent plus rien dans l'esprit. Ils deviennent alors de vains sons, dont l'utilité principale est de dispenser celui qui les emploie de l'obligation de penser. Avec un petit stock de formules et de lieux communs appris dans la jeunesse, nous possédons tout ce qu'il faut pour traverser la vie sans la fatigante nécessité d'avoir à réfléchir.



Aussi, quand les foules, à la suite de bouleversements politiques, de changements de croyances, finissent par professer une antipathie profonde pour les images évoquées par certains mots, le premier devoir du véritable homme d'État est de changer ces mots sans, bien entendu, toucher aux choses en elles-mêmes. Ces dernières sont trop liées à une constitution héréditaire pour pouvoir être transformées. Le judicieux Tocqueville fait remarquer que le travail du Consulat et de l'Empire consista surtout à habiller de mots nouveaux la plupart des institutions du passé, à remplacer par conséquent des mots évoquant de fâcheuses images dans l'imagination par d'autres dont la nouveauté empêchait de pareilles évocations. La taille est devenue contribution foncière; la gabelle, l'impôt du sel ; les aides, contributions indirectes et droit réunis; la taxe des maîtrises et jurandes s'est appelée patente, etc.



Une des fonctions les plus essentielles des hommes d'État consiste donc à baptiser de mots populaires, ou au moins neutres, les choses détestées des foules sous leurs anciens noms. La puissance des mots est si grande qu'il suffit de termes bien choisis pour faire accepter les choses les plus odieuses. Taine remarque justement que c'est en invoquant la liberté et là fraternité, mots très populaires alors, que les Jacobins ont pu « installer un despotisme digne du Dahomey, un tribunal pareil à celui de l'Inquisition, des hécatombes humaines semblables à celles de l'ancien Mexique ». L'art des gouvernants, comme celui des avocats, consiste principalement à savoir manier les mots. Art difficile, car, dans une même société, les mêmes mots ont le plus souvent des sens différents pour les diverses couches sociales. Elles emploient en apparence les mêmes mots; mais ne parlent pas la même langue.



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Les moyens d’action des meneurs



Quand il s'agit de faire pénétrer lentement des idées et des croyances dans l'esprit des foules - les théories sociales modernes, par exemple - les méthodes des meneurs sont différentes. Ils ont principalement recours aux trois procédés suivants: l'affirmation, la répétition, la contagion. L'action en est assez lente, mais les effets durables.



L'affirmation pure et simple, dégagée de tout raisonnement et de toute preuve, constitue un sûr moyen de faire pénétrer une idée dans l'esprit des foules. Plus l'affirmation est concise, dépourvue de preuves et de démonstration, plus elle a d'autorité. Les livres religieux et les codes de tous les âges ont toujours procédé par simple affirmation. Les hommes d'État appelés à défendre une cause politique quelconque, les industriels propageant leurs produits par la publicité, connaissent la valeur de l'affirmation.



Cette dernière n'acquiert cependant d'influence réelle qu'à la condition d'être constamment répétée, et le plus possible, dans les mêmes termes, Napoléon disait qu'il n'existe qu'une seule figure sérieuse de rhétorique, la répétition. La chose affirmée arrive, par la répétition, à s'établir dans les esprits au point d'être acceptée comme une vérité démontrée.



Lorsqu'une affirmation a été suffisamment répétée, avec unanimité dans la répétition, comme cela arrive pour certaines entreprises financières achetant tous les concours, il se forme ce qu'on appelle un courant d'opinion et le puissant mécanisme de la contagion intervient. Dans les foules, les idées, les sentiments, les émotions, les croyances possèdent un pouvoir contagieux aussi intense que celui des microbes. Ce phénomène s'observe chez les animaux eux-mêmes dès qu'ils sont en foule. Le tic d'un cheval dans une écurie est bientôt imité par les autres chevaux de la même écurie. Une frayeur, un mouvement désordonné de quelques moutons s'étend bientôt à tout le troupeau. La contagion des émotions explique la soudaineté des paniques. Les désordres cérébraux, comme la folie, se propagent aussi par la contagion. On sait combien est fréquente l'aliénation chez les médecins aliénistes. On cite même des formes de folie, l'agoraphobie, par exemple, communiquées de l'homme aux animaux.



Si les opinions propagées par l'affirmation, la répétition et la contagion, possèdent une grande puissance, c'est qu'elles finissent par acquérir ce pouvoir mystérieux nommé prestige.



Tout ce qui a dominé dans le monde, les idées ou les hommes, s'est imposé principalement par la force irrésistible qu'exprime le mot prestige. Nous saisissons tous le sens de ce terme, mais on l'applique de façons trop diverses pour qu'il soit facile de le définir. Le prestige peut comporter certains sentiments tels que l'admiration et la crainte qui parfois même en sont la base, mais il peut parfaitement exister sans eux. Des êtres morts, et par conséquent que nous ne saurions craindre, Alexandre, César, Mahomet, Bouddha, possèdent un prestige considérable. D'un autre côté, certaines fictions que nous n'admirons pas, les divinités monstrueuses des temples souterrains de l'Inde, par exemple, nous paraissent pourtant revêtues d'un grand prestige.



Le prestige est en réalité une sorte de fascination qu'exerce sur notre esprit un individu, une oeuvre ou une doctrine. Cette fascination paralyse toutes nos facultés critiques et remplit notre âme d'étonnement et de respect. Les sentiments alors provoqués sont inexplicables, comme tous les sentiments, mais probablement du même ordre que la suggestion subie par un sujet magnétisé. Le prestige est le plus puissant ressort de toute domination. Les dieux, les rois et les femmes n'auraient jamais régné sans lui.

 


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Les foules dites criminelles



Les foules tombant, après une certaine période d'excitation, à l'état de simples automates inconscients menés par des suggestions, il semble difficile de les qualifier en aucun cas de criminelles. Je conserve cependant ce qualificatif erroné parce qu'il a été consacré par des recherches psychologiques. Certains actes des foules sont assu-rément criminels considérés en eux-mêmes, mais alors au même titre que l'acte d'un tigre dévorant un Hindou, après l'avoir d'abord laissé déchiqueter par ses petits pour les distraire.



Les crimes des foules résultent généralement d'une suggestion puissante, et les individus qui y ont pris part sont persuadés ensuite avoir obéi à un devoir. Tel n'est pas du tout le cas du criminel ordinaire.



L'histoire des crimes commis par les foules met en évidence ce qui précède,



On peut citer comme exemple typique le meurtre du gouverneur de la Bastille, M. de Launay. Après la prise de cette forteresse, le gouverneur, entouré d'une foule très excitée, recevait des coups de tous côtés. On proposait de le pendre, de lui couper la tête, ou de l'attacher à la queue d'un cheval. En se débattant, il frappa par mégarde d'un coup de pied l'un des assistants. Quelqu'un proposa, et sa suggestion fut accla-mée aussitôt par la foule, que l'individu atteint coupât le cou au gouverneur.



« Celui-ci, cuisinier sans place, demi-badaud qui est allé à la Bastille pour voir ce qui s'y passait, juge que, puisque tel est l'avis général, l'action est patriotique, et croit même mériter une médaille en détruisant un monstre. Avec un sabre qu'on lui prête, il frappe sur le col nu ; mais le sabre mal affilé ne coupant pas, il tire de sa poche un petit couteau à manche noir et (comme, en sa qualité de cuisinier, il sait travailler les viandes) il achève heureusement l'opération. »



On voit clairement ici le mécanisme précédemment indiqué. Obéissance à une suggestion d'autant plus puissante qu'elle est collective, convic¬tion chez le meurtrier d'avoir commis un acte fort méritoire, et conviction naturelle puisqu'il a pour lui l'approbation unanime de ses concitoyens. Un acte semblable peut être légalement, mais non psychologiquement, qualifié de criminel.



Les caractères généraux des foules dites criminelles sont exactement ceux que nous avons constatés chez toutes les foules : suggestibilité, crédulité, mobilité, exagé-ration des sentiments bons ou mauvais, manifestation de certaines formes de moralité, etc.



Nous retrouverons tous ces caractères chez une des foules qui laissèrent un des plus sinistres souvenirs de notre histoire : les septembriseurs. Elle présente d'ailleurs beaucoup d'analogie avec celles qui firent la Saint-Barthélemy. J'emprunte les détails du récit à Taine, qui les a puisés dans les mémoires du temps.

On ne sait pas exactement qui donna l'ordre ou suggéra de vider les prisons en massacrant les prisonniers. Que ce soit Danton, comme cela parait probable, ou tout autre, peu importe; le seul fait intéressant pour nous est celui de la suggestion puis-sante reçue par la foule chargée du massacre.



L'armée des massacreurs comprenait environ trois cents personnes, et constituait le type parfait d'une foule hétérogène. A part un très petit nombre de gredins profes-sionnels, elle se composait surtout de boutiquiers et d'artisans de corps d'états divers : cordonniers, serruriers, perruquiers, maçons, employés, commissionnaires, etc. Sous l'influence de la suggestion reçue, ils sont, comme le cuisinier cité plus haut, parfaite-ment convaincus d'accomplir un devoir patriotique. Ils remplissent une double fonc-tion, juges et bourreaux, et ne se considèrent en aucune façon comme des criminels.



Pénétrés de l'importance de leur rôle, ils commencent par former une sorte de tribunal, et immédiatement apparaissent l'esprit simpliste et l'équité non moins simpliste des foules. Vu le nombre considérable des accusés, on décide d'abord que les nobles, les prêtres, les officiers, les serviteurs du roi, c'est-à-dire tous les individus dont la profession seule est une preuve de culpabilité aux yeux d'un bon patriote, seront massacrés en tas sans qu'il soit besoin de décision spéciale. On jugera les autres sur la mine et la réputation. La conscience rudimentaire de la foule étant ainsi satisfaite, elle va pouvoir procéder légalement au massacre et donner libre cours aux instincts de férocité dont j'ai montré ailleurs la genèse, et que les collectivités ont le pouvoir de développer à un haut degré. Ils n'empêcheront pas du reste - ainsi que cela est la règle dans les foules - la manifestation concomitante d'autres sentiments contraires, tels qu'une sensibilité souvent aussi extrême que la férocité.



« Ils ont la sympathie expansive et la sensibilité prompte de l'ouvrier parisien. A l'Abbaye, un fédéré, apprenant que depuis vingt-six heures on avait laissé les détenus sans eau, voulait absolument exterminer le guichetier négligent, et l'eût fait sans les supplications des détenus eux-mêmes. Lorsqu'un prisonnier est acquitté (par leur tribunal improvisé), gardes et tueurs, tout le monde l'embrasse avec transport, on applaudit à outrance », puis on retourne tuer les autres. Pendant le massacre une aimable gaieté ne cesse de régner. Ils dansent et chantent autour des cadavres, dis-posent des bancs « pour les dames » heureuses de voir tuer des aristocrates. Ils continuent aussi à manifester une équité spéciale. Un tueur s'étant plaint, à l'Abbaye, que les dames placées un peu loin voient mal, et que quelques assistants seuls ont le plaisir de frapper les aristocrates, ils se rendent à la justesse de cette observation, et décident de faire passer lentement les victimes entre deux haies d'égorgeurs qui ne pourront frapper qu'avec le dos du sabre, afin de prolonger le supplice. A la force les victimes sont mises entièrement nues, déchiquetées pendant une demi-heure ; puis, quand tout le monde a bien vu, on les achève en leur ouvrant le ventre.



Les massacreurs sont d'ailleurs fort scrupuleux, et manifestent la moralité dont nous avons déjà signalé l'existence au sein des foules. Ils rapportent sur la table des comités l'argent et les bijoux des victimes.



Dans tous leurs actes on retrouve toujours ces formes rudimentaires de raisonne-ment, caractéristiques de l'âme des foules. C'est ainsi qu'après l'égorgement des douze ou quinze cents ennemis de la nation, quelqu'un fait observer, et immédiate¬ment sa suggestion est acceptée, que les autres prisons, contenant des vieux men¬diants, des vagabonds, des jeunes détenus, renferment en réalité des bouches inutiles, dont il serait bon de se débarrasser. D'ailleurs figurent certainement parmi eux des ennemis du peuple, tels, par exemple, qu'une certaine dame Delarue, veuve d'un empoisonneur : « Elle doit être furieuse d'être en prison ; si elle pouvait, elle mettrait le feu à Paris ; elle doit l'avoir dit, elle l'a dit. Encore un coup de balai. » La démons¬tration paraît évidente, et tout est massacré en bloc, y compris une cinquantaine d'enfants de douze à dix-sept ans qui, d'ailleurs, eux-mêmes, auraient pu devenir des ennemis de la nation et devaient par conséquent être supprimés.



Après une semaine de travail, toutes ces opérations étaient terminées, et les massacreurs purent songer au repos. Intimement persuadés qu'ils avaient bien mérité de la patrie, ils vinrent réclamer une récompense aux autorités ; les plus zélés exigèrent même une médaille.



L'histoire de la Commune de 1871 nous offre plusieurs faits analogues. L'influence grandissante des foules et les capitulations successives des pouvoirs devant elles en fourniront certainement bien d'autres.

LA CIVILISATION EMPORTÉE PAR LA FOULE.....

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Publié le par Jean-François Guerry
RECENSION PART-III-: LE 8ème CAHIER DE L’ALLIANCE- La Revue d’Études & Recherche Maçonnique. : « Les Voies du silence. Au commencement est l’ineffable.

RECENSION PART-III-: LE 8ème CAHIER DE L’ALLIANCE- La Revue d’Études & Recherche Maçonnique. : « Les Voies du silence. Au commencement est l’ineffable.

 

 

Genèse, au commencement, au début de cette mystérieuse histoire, à son origine, au point du jour, à l’instant du bing bang, au moment où la Lumière a chassé les ténèbres, je ne sais pas où ni quand. Au moment opportun peut-être ? Quand l’improbable s’est produit, quand un souffle s’est fait firmament, quand la parole s’est perdue éloignée dans la voie lactée. Un mot ou plutôt un silence d’une force, d’une puissance infinie, à mis fin au chaos.

 

Dans l’avant-dernier article du 8ème Cahier de l’Alliance Jean Dumonteil le rédacteur en chef de la revue, signe un article qui est le point d’orgue de ce numéro consacré Aux voies du silence.

Ce silence initiatique de l’apprenti franc-maçon, silence aussi du sage qui médite hors du monde dans sa caverne intérieure. Silence voie qui mène du secret au sacré au spirituel.

 

Cette note finale est comme le point d’orgue la prolongation du silence.

 

Dans le silence de l’apprenti, il entend et perçoit la naissance de l’homme intérieur, de l’homme sur sa nouvelle voie, qui tend vers sa nouvelle vie. Ce silence selon ses mots est gestation puis germination. Loin du bruit, l’apprenti renaît, travaille sa capacité d’écoute, qu’il avait perdue dans les tumultes inutiles.

 

Du constat de la brutalité et de l’envahissement de nos bruits quotidiens, il part non pas encore à la recherche d’une parole perdue, mais d’abord d’un silence perdu, qui au fond n’est peut-être que cette mystérieuse parole, que l’on ne peut retrouver qu’après une méditation silencieuse.

 

Jean Dumonteil rapproche le marcheur solitaire et silencieux du maçon constructeur de cathédrale, qui renferme ses secrets dans le silence des pierres, l’on peut y voir aussi le vritrailliste qui entoure d’un silence de plomb ses œuvres. Jean Dumonteil cite Saint-Exupéry : « Voyez le constructeur de cathédrale. Il s’est servi de pierres, il en a fait du silence. »

 

Je vous laisse découvrir le chemin silencieux et méditatif de l’auteur : À couvert, hors du bruit du monde, chez vous ou seul au bord du fleuve en rêvant à votre Jérusalem, ou encore dans la fraternité silencieuse de votre loge. Vous garderez précieusement le silence afin de ne pas trahir les secrets qui vont été confiés.

 

Dans sa conclusion, Jean Dumonteil nous montre le chemin de l’orient, dont la porte s’ouvre avec ce sésame triangulaire qui est : Silence- Secret-Sacré, cela dépasse tout raisonnement et ouvre l’universel. Le lien est trouvé avec l’article de Richard Bacin qui s’intéresse, aux parcours initiatiques, et traite du Silence dans les spiritualités de l’éveil. Cela fait bien sûr écho à l’éveil par la méthode maçonnique et l’élan spirituel qui s’en suit.

 

Richard Bacin est membre de la loge François Rabelais de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française à l’Orient de Lyon. Il décline donc dans son article les spiritualités de l’éveil, la citation introductive de son travail montre la voie.

 

                     « Acceptons ce qui est

                     Laissons aller ce qui était

                     Ayons confiance dans ce qui sera.

                                                  Bouddha.

 

Il souligne une constante initiatique, la domination du chemin sur le but, puis le désir d’harmonie qui est un combat.

 

Richard Bacin, en expert nous prend par la main et nous guide vers les voies spirituelles du Shintoïsme, du Bouddhisme, de la pratique Zen, des jardins Zen, de la calligraphie, des Koan je m’arrête un peu sur ses derniers. Les Koan chinois forment à mon sens une méthode qui présente des analogies avec la méthode maçonnique. Des situations anecdotiques « qui peuvent aller jusqu’à l’absurde », les Koan frôlent la langue des oiseaux des alchimistes. Des situations illogiques obligent au développement de la pensée individuelle, en dehors de toutes normes, de tout dogme et des logiques habituelles. Les Koan ne veulent pas convaincre. Loin parfois des symboles, ils obligent néanmoins l’esprit à s’ouvrir, vers le dehors et à voir aussi autrement en soi. Le maniement de la confusion dans les Koan devient une source de lumière.

 

Richard Bacin poursuit dans les spiritualités de l’éveil avec le rire Zen. Puis le Sengaï ou Gaï, une sorte pèlerin populaire qui vécut, sans espoir et sans crainte et s’imposa comme un être de lumière. Dans l’univers Sengaï nous retrouvons la géométrie sacrée, le carré long, le cercle et le triangle.

L’apothéose de l’article de Richard Bacin est Le voir en silence illustré par un lever de soleil sur le Mont Fuji. (Une gravure de Ray Morimura)

 

 

J’arrive à la fin de cette recension en trois parties du 8ème Cahier de l’Alliance. Pour que vous puissiez tirer profit et joie de sa lecture, que vous puissiez méditer sur la richesse de ses articles, il faut que le silence règne. J’espère que vous relèverez souvent la tête vers la voûte céleste pendant votre lecture, c’est ainsi que l’on pénètre mieux le sens des mots, ces mots qui ne sont peut-être que des passeurs du silence voie vers l’harmonie de l’unité.

Bonne lecture.

 

Jean-François Guerry.

 

 

 

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RECENSION PART-III-: LE 8ème CAHIER DE L’ALLIANCE- La Revue d’Études & Recherche Maçonnique. : « Les Voies du silence. Au commencement est l’ineffable.RECENSION PART-III-: LE 8ème CAHIER DE L’ALLIANCE- La Revue d’Études & Recherche Maçonnique. : « Les Voies du silence. Au commencement est l’ineffable.
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Publié le par Jacques Viallebesset

Cet article est reposté depuis L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset.

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Publié le par Jean-François Guerry
RECENSION PART-II-: LE 8ème CAHIER DE L’ALLIANCE- La Revue d’Études & Recherche Maçonnique. : « Les Voies du silence. Au commencement est l’ineffable.

RECENSION PART-II-: LE 8ème CAHIER DE L’ALLIANCE- La Revue d’Études & Recherche Maçonnique. : « Les Voies du silence. Au commencement est l’ineffable.

 

C’est dans les espaces sacralisés que se déploie avec intensité, la force, la puissance du silence, mais aussi sa douceur qui apaise l’esprit et les sens. La loge maçonnique est un des ses espaces, elle est le creuset de la construction de l’homme par ses métamorphoses successives, l’homme intérieur devient un temple pour l’esprit.

Les symboles de la loge maçonnique sont des fragments de lumière qui mis bout à bout, font de l’homme un être en harmonie avec l’univers.

 

C’est là, dans le lieu sacré de la loge, où tout est symbole que le célèbre historien de la franc-maçonnerie Roger Dachez, auteur de nombreux livres, président de l’institut maçonnique de France, directeur de la Revue d’études Maçonnique Renaissance Traditionnelle, nous invite.

Sous Le Signe d’Harpocrate à une brève histoire du silence et du secret maçonnique.

‘Harpocrate’ l’enfant-dieu est une variante grecque du dieu égyptien ‘Horus enfant’. Roger Dachez nous indique que sa représentation servait de décor dans les premiers temples maçonniques. Cet adolescent représenté avec un index posé sur la bouche, est la figure de l’initié aux mystères.

 

L’auteur décline le pour quoi du silence maçonnique, en commençant, par le Pourquoi du Secret, le reliant aux secrets des maçons de métier, les francs-maçons opératifs. Des secrets qui ont permis les ‘élévations’ des cathédrales de lumière au sens propre comme au sens moral. Il évoque le mason word (objet des recherches du frère de la GLDF Charles-Bernard Jameux, voir ses ouvr ages : L’art de la mémoire et la formation du symbolisme maçonnique, ainsi Franc-Maçonnerie temps, mémoire, symboles publiés chez Dervy Éditions et qui sont des ouvrages de référence) Ce mot de maçon en relation avec les colonnes du temple, force, solidité et persévérance dans le silence.

En historien il nous rappelle la raison et l’utilité du secret et du silence, de la discrétion nécessaire sur l’appartenance. Un silence qui dans ce monde où seuls ceux qui font du bruit semblent parfois être écoutés. Un silence qui devient suspect aux regards des profanes, alors que l’on ne s’étonne pas du silence des cloîtres, ni du silence nécessaire à la méditation question de mode !

 

Il conclut que le silence et le secret ne sont pas des obstacles à la vie et à la transmission de sa tradition, mais qu’ils en préservent plutôt l’essence.

« …. La franc-maçonnerie est vivante, cela fait plus de trois siècles quelle nous administre la preuve silencieuse et pourtant éloquente. »

 

Mina Djaad docteure en sociologie des organisations à Panthéon II Sorbonne, à partir des mots : ‘L’indicible, le Vide, l’Absurde. Elle nous propose de lire « une philosophie du silence » dans les œuvres d’Albert Camus, Milan Kundera, et François Cheng.

Parler du silence, interroger le silence.

 

L’écoute silencieuse du ‘promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau, écrire et dire le silence selon Emmanuel Levinas, le droit au silence de Maurice Blanchot, le silence de l’absurde de Milan Kundera et Albert Camus. L’auteure termine cette promenade philosophique et initiatique sur le silence avec le poète, calligraphe et académicien François Cheng, par le silence du vide, et son célèbre « entre ».

« Cet ‘entre’ porte en lui le mouvement, la métamorphose, le devenir, la rencontre. »

 

Le vide serait une question laissée ouverte ? Cette conclusion fait le lien avec l’article suivant de François-Xavier Tassel praticien de l’urbanisme, chercheur universitaire et franc-maçon membre de l’Alliance Maçonnique Française. Il écrit « Le vide comme matérialité du silence. »

« Vide réel et symbolique, vide fondateur » Il fait référence à la genèse au tohu-bohu, je dirais au chaos, au trop plein désordonné, qui précède le vide fondateur.

« Le vide comme athanor, où la cité devient le creuset de l’humanité. » C’est la recherche d’un espace central, ouvert, où le corps social vit.

Il conclut par un paragraphe sur « L’ambivalence de la Loge ». « Lieu secret et silencieux…. Retiré des vanités et pourtant au centre de la cité. » Je pousserais un peu plus en disant lieu phare, lieu de verticalité spirituelle, dans un monde matériel, horizontal et égalitariste, où règne de moins en moins la Liberté, l’égalité et la fraternité.

En urbaniste François-Xavier Tassel remarque que l’on érige de plus en plus les temples maçonniques en dehors de la cité, dans des zones artisanales ou industrielles souvent abandonnées ou en déclin, et ce pour des raisons financières, le matériel supplante le spirituel.

 

J’ai personnellement fait la difficile expérience avec mes frères de la construction de deux temples, j’avais l’impression parfois de construire des tours de Babel. La principale préoccupation de nombreux frères était la possibilité de stationnement pour leurs voitures ! Oubliant que le temple devait être un lieu de rencontre entre les hommes, un édifice propice au développement spirituel de ceux qui viendraient régulièrement partager. J’ai toujours considéré que la place d’un tel temple était au centre de la cité. Si non comment faire vibrer les cœurs, comment prétendre résonner à l’extérieur, diffuser la lumière reçue ! Comment imaginer que des bâtiments mornes, des bacs aciers, des hangars de supermarché, puissent transmettre une tradition immémoriale. Imaginer nos ancêtres constructeurs reléguant les cathédrales au fond des zones industrielles ! Je ferme ma trop longue parenthèse.

 

François-Xavier Tassel conclut ainsi son article sur la loge : « Ce lieu permet l’expression de la parole… »

C’est un lieu d’ouverture,« de rencontre  de l’autre – creuset de l’humanité. »  

 

Je clos cette deuxième partie de la recension du 8ème Cahier de l’Alliance en vous encourageant à sa lecture intégrale.

 

    Citation : « La seule façon de communiquer est le silence » Ramadawashir.

 

Jean-François Guerry.

 

À SUIVRE…. Part -III- du 8ème Cahier de l’Alliance avec Jean Dumonteil : Méditation sur le silence et le secret.

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