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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
Fahrenheit 451

Fahrenheit 451

L’APOLOGIE DE L’OBSCURANTISME

 

 

Question : Que demandez-vous pour le profane ? Réponse : La Lumière…

 

 

Sommes-nous toujours des enfants des Lumières ? Dans un moment où un obscurantisme moderne fait son retour ? Sommes-nous capables de penser par nous-mêmes ? Et d’associer la pensée et l’action ? Avons-nous la volonté de porter au-dehors de nos Loges les enseignements reçus ?

On ne parle plus guère, des Lumières au mieux d’un reliquat de celles-ci : l’esprit des Lumières, en forme de contrition, d’excuse. Il est vrai qu’aujourd’hui le réel est presque offensant, on parle plus souvent de sentiment d’insécurité, de souffrance etc…La peur du réel, le refus de voir le réel, prépare le retour de l’obscurantisme. L’absence de récits constructeurs d’avenir, porteurs d’espérance nourrit les croyances les plus obscures. Les savoirs et la Connaissance ne sont plus les références, seul le pouvoir semble imposer et représenter la Raison et impose ses normes, puisqu’il se concentre de plus en plus. C’est l’inverse du grand projet des Lumières qui voulait la diffusion la plus grande des savoirs en même temps que des progrès. Aujourd’hui nous avons délégués notre capacité de penser par nous-mêmes aux GAFAM qui nous affament et tarissent notre volonté de connaissances, en concentrant entre les mains tous les outils technologiques. Nous sommes de plus en plus incapables de travailler avec nos propres outils. Ainsi en 1765 Voltaire écrivait : L’horrible danger de la lecture, un livre prémonitoire de la dystopie de Ray Bradbury Farenheit 451 dont le héros est un pompier chargé de brûler tous les livres. Aujourd’hui nous sommes soumis à l’abondance et la dictature des écrans. Le combat contre l’ignorance, le fanatisme et tous les despotismes est plus que jamais d’actualité. C’est le combat des Lumières et des Francs-maçons.

 

                                            Jean-François Guerry.

De l'horrible danger de la lecture

   

 Nous Joussouf-Chéribi, par la grâce de Dieu mouphti du Saint-Empire ottoman, lumière des lumières, élu entre les élus, à tous les fidèles qui ces présentes verront, sottise et bénédiction. Comme ainsi soit que Saïd-Effendi, ci-devant ambassadeur de la Sublime-Porte vers un petit État nommé Frankrom, situé entre l'Espagne et l'Italie, a rapporté parmi nous le pernicieux usage de l'imprimerie, ayant consulté sur cette nouveauté nos vénérables frères les cadis et imans de la ville impériale de Stamboul, et surtout les fakirs connus par leur zèle contre l'esprit, il a semblé bon à Mahomet et à nous de condamner, proscrire, anathématiser ladite infernale invention de l'imprimerie, pour les causes ci-dessous énoncées.

    1° Cette facilité de communiquer ses pensées tend évidemment à dissiper l'ignorance, qui est la gardienne et la sauvegarde des États bien policés.

    2° Il est à craindre que, parmi les livres apportés d'Occident, il ne s'en trouve quelques-uns sur l'agriculture et sur les moyens de perfectionner les arts mécaniques, lesquels ouvrages pourraient à la longue, ce qu'à Dieu ne plaise, réveiller le génie de nos cultivateurs et de nos manufacturiers, exciter leur industrie, augmenter leurs richesses, et leur inspirer un jour quelque élévation d'âme, quelque amour du bien public, sentiments absolument opposés à la saine doctrine.

    3° Il arriverait à la fin que nous aurions des livres d'histoire dégagés du merveilleux qui entretient la nation dans une heureuse stupidité. On aurait dans ces livres l'imprudence de rendre justice aux bonnes et aux mauvaises actions, et de recommander l'équité et l'amour de la patrie, ce qui est visiblement contraire aux droits de notre place.

    4° Il se pourrait, dans la suite des temps, que de misérables philosophes, sous le prétexte spécieux, mais punissable, d'éclairer les hommes et de les rendre meilleurs, viendraient nous enseigner des vertus dangereuses dont le peuple ne doit jamais avoir de connaissance.

    5° Ils pourraient, en augmentant le respect qu'ils ont pour Dieu, et en imprimant scandaleusement qu'il remplit tout de sa présence, diminuer le nombre des pèlerins de la Mecque, au grand détriment du salut des âmes.

    6° Il arriverait sans doute qu'à force de lire les auteurs occidentaux qui ont traité des maladies contagieuses, et de la manière de les prévenir, nous serions assez malheureux pour nous garantir de la peste, ce qui serait un attentat énorme contre les ordres de la Providence.

    A ces causes et autres, pour l'édification des fidèles et pour le bien de leurs âmes, nous leur défendons de jamais lire aucun livre, sous peine de damnation éternelle. Et, de peur que la tentation diabolique ne leur prenne de s'instruire, nous défendons aux pères et aux mères d'enseigner à lire à leurs enfants. Et, pour prévenir toute contravention à notre ordonnance, nous leur défendons expressément de penser, sous les mêmes peines ; enjoignons à tous les vrais croyants de dénoncer à notre officialité quiconque aurait prononcé quatre phrases liées ensemble, desquelles on pourrait inférer un sens clair et net. Ordonnons que dans toutes les conversations on ait à se servir de termes qui ne signifient rien, selon l'ancien usage de la Sublime-Porte.

    Et pour empêcher qu'il n'entre quelque pensée en contrebande dans la sacrée ville impériale, commettons spécialement le premier médecin de Sa Hautesse, né dans un marais de l'Occident septentrional ; lequel médecin, ayant déjà tué quatre personnes augustes de la famille ottomane, est intéressé plus que personne à prévenir toute introduction de connaissances dans le pays ; lui donnons pouvoir, par ces présentes, de faire saisir toute idée qui se présenterait par écrit ou de bouche aux portes de la ville, et nous amener ladite idée pieds et poings liés, pour lui être infligé par nous tel châtiment qu'il nous plaira.

    Donné dans notre palais de la stupidité, le 7 de la lune de Muharem, l'an 1143 de l'hégire.

Voltaire

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Publié le par Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION PART II par Thierry Didier
Où il sera question, de notre position par rapport à la dualité en qualité d'initié. De la voie vers l'unité du retour vers l'originel.
Bonne lecture.

Jean-François Guerry.

 

L

’être humain ne se contentera donc pas de surfer sur l’analogie, il fait œuvre de cette analogie, qui le baigne autant qu’elle le dirige. Comme son nom l’indique, l’analogie met en jeu 2 intervenants, qui se mesurent, se collètent et finalement s’épousent. L’homme existe, au sein de ce duel, en tant que tiers inclus, la différence entre initié et profane sera ce qu’il fera de cette position : le profane n’y verra qu’une direction possible, qui sera la perspective choisie pour la continuation de sa pensée et de son action. Par contre, l’initié aura la capacité de créer un mouvement intrinsèque à la fois dépendant de l’analogie, puisque créé en son sein, et en même temps original et transitoire : on l’appellera pensée ternaire. La pensée ternaire, si fondatrice pour un franc-maçon, sera une façon non pas de s’extraire de l’analogie, ce qui est impossible et conduirait à notre inexistence, mais d’y développer une approche originale qui ne sera en aucun cas une manière de s’en éloigner, mais au contraire de s’y arrimer afin de créer cette animation particulière et transitoire qu’on appellera substitution. Le terme de substitution a une connotation péjorative par son étymologie, qui signifie : « établir en dessous ».

Le substitut est alors fréquemment rapporté à un subordonné, qui seconde ou remplace le titulaire (substitut du procureur, etc…). Dans l’initiatique, et plus particulièrement au REAA, où le déisme d’un principe architectural universel existe, tout acte est en fait substitution à ce principe premier dénommé GADLU, puisque le GADLU est censé représenter une forme de totalité potentielle. La substitution ne vaut, dans l’initiatique, que par son caractère transitoire : autant cette substitution peut-elle, dans le milieu profane, aboutir à une nouvelle orthodoxie, autant est-elle, dans l’espace maçonnique, l’objet d’une transmutation éphémère visant simplement à accompagner l’initié sur des chemins subsidiaires dont l’intérêt résidera exclusivement dans la potentialité à se souvenir de ce qu’il aura vécu. Ensuite, ce retour à l’initial, mais pourvu de connaissances nouvelles (« Le Maître reparaît plus radieux que jamais ») ne sera en aucun cas un recul, car l’art initiatique ne possède pas de flèche du temps ou de l’espace, il est holistique. L’initié pourra, par ce biais, éprouver des chemins attenants.

Allégorie de la substitution Église St Jacques de Gottsdorf Basse Bavière

Si l’on veut filer la métaphore, la substitution sera, pour paraphraser une sentence nietzschéenne, la vibration d’une corde tendue entre les 2 termes de l’analogie. Cette vibration ne rompra à aucun moment la continuité, simplement ledit fil, en oscillant, s’autorisera momentanément une trajectoire propre. C’est l’acte même de substitution qui fabriquera cette nouveauté, cette voie originale, retournant au terme de cet acte à un statut initial posé depuis toujours. Comment finalement engendrer cette distinction, éphémère mais aussi intriquée dans le mouvement général de la vie ? En usant de la seule échappatoire possible, aussi efficace que temporaire, aussi puissante qu’inféodée, celle de la voie substituée. Le souci avec l’analogie est qu’elle représente stricto sensutout ce que nous pouvons imaginer et faire ; elle est tellement monopolistique qu’il est impossible d’en sortir.  Partant, l’initié devra tenter de se transformer, de modérément s’ « égarer »  mais sans jamais pouvoir mettre de côté cet incontournable « pensum » qu’est l’analogie. Il pourra le faire grâce au mécanisme délicat de la substitution. « Il faut dégager le subtil de l’épais » nous dit le 7ème précepte de la Table d’Emeraude, l’épais étant ici le principe d’analogie, structurel et indépassable, et le subtil ce qu’on peut en retirer de léger, de fin, de précieux, mais aussi de labile, à savoir la substitution. La substitution n’est pas un état, mais une circonstance, nous parlons d’ailleurs de mot ou d’homme substitué au participe passé. La substitution s’entend selon son radical étymologique sub- « sous », entendu dans son sens de « délié, ténu », et non sous l’angle d’une quelconque hiérarchie. Mais comment créer un mécanisme de substitution ? Eh bien, en s’appuyant sur la mécanique symbolique : celle-ci guide l’homme vers ses spécificités tout en lui ouvrant l’accès à la connaissance, mais la méthode façonne aussi, en sous-main, l’individu, appuyant discrètement sur ce qui fait son universalité, en créant ce que j’appellerais des « canaux de similarité » sur lesquels pourront se greffer des éléments d’analogie. Exemple de canal de similarité, la construction individuelle, qu’on peut rapprocher de la construction d’un édifice : ce sera tout l’objet des grades dits de Perfection et d’Exil.

Thierry Didier.

LA DERNIER LIVRE DE THIERRY DIDIER
DE LA SUBSTITUTION PART II par Thierry Didier
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Publié le par Jean-François Guerry
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Publié le par Thierry Didier
Dualité ou bipolarité active

Dualité ou bipolarité active

Thierry Didier contributeur du Blog nous propose un article sur "La substitution" il sera question en ouverture de cette réflexion de la dualité.
Bonne lecture

Jean-François Guerry.

DE LA SUBSTITUTION

 

L

es deux premiers degrés du REAA ont pour objet la construction progressive du maçon. La méthode utilisée sera la méthode symbolique. Elle va permettre, par le biais de sa mécanique particulière, d’utiliser des outils déjà bien connus quant à leur usage profane. Ainsi, grâce à l’interprétation faite sienne de ladite méthode, tout initié va pouvoir travailler selon sa sensibilité ou son profil avec des supplétifs constants, tels que le maillet, le ciseau, le compas, etc… L’outil deviendra alors un invariant incontournable qui permettra aux singularités de chaque initié de se voir projetées dans des circonstances codifiées qui sont celles de l’exercice maçonnique et de ses modalités, en tenue régulière comme en cérémonie d’initiation. Parallèlement à cette spécification qui fait de l’initié un être unique et indivis, chaque personne ne diffère qu’infiniment peu du point de vue génomique d’un autre individu, et présente, plus largement, des similarités avec tout ce qui l’entoure, arrangement moléculaire, chimie commune, ordonnancement en général. Même les productions humaines, tels les temples et les églises suivent des lignes structurelles qu’on retrouve chez l’initié en termes de modèles de construction et de sacralisation de l’esprit.

Ce sont ces supports communs qui permettront l’application du principe d’analogie. Ce principe est fondamental car il conditionne tout le mécanisme de l’existence. Nous ne vivons et voyons qu’à travers le prisme de ce mécanisme qui utilise à plein l’entendement binaire qui est le nôtre. L’existence ne comporte en effet fondamentalement que deux versants : soi et le reste de l’Univers. Ce schéma indépassable conditionnera tout notre entendement. Ainsi, quels que soient les actes de notre vie, nous ne pourrons jamais prendre en compte plus de deux éléments à la fois. C’est ce même mécanisme mimétique qui structure le langage informatique courant. Même en informatique quantique, qui connait une infinité d’états possibles, ceux-ci ne seront jamais au bout du compte que la prise en considération l’une après l’autre d’un rapport de deux valeurs.

Dualité complémentarité ?

Le principe d’analogie va surfer sur ce fonctionnement duel en identifiant ce qui, dans l’espèce humaine, peut fonctionner en harmonie avec une autre entité quelle qu’elle soit. Comme le dit le célèbre adage alchimique, «l’analogie est l’unique clé de la Nature ». Tout homme comprend et applique le principe d’analogie en permanence : lorsqu’il regarde un vase, il le cerne, le distingue de son contexte, puis le replace dans un concert général qui est celui de l’universalité des choses. Il faut voir l’analogie autant comme une dynamique que comme une forme de statut, de socle, d’un univers dont ne pourra pas se départir l’initié, si avancé soit-il. Quand nous regardons l’univers ou notre prochain, nous regardons en fait l’analogie dans son essence : c’est d’ailleurs, sans rien dévoiler, le sens profond de la figure majeure du 30ème degré du REAA. Par contre, l’initié pourra trouver, à l’intérieur de ce principe, matière à exister d’une façon un peu différente de celle du profane qui, lui, se contentera d’accompagner et de vivre cette analogie. Cette façon de se distinguer s’appellera la substitution.

Thierry Didier.

Le dernier Livre de Thierry Didier

Le dernier Livre de Thierry Didier

DE LA SUBSTITUTION PART I
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Publié le par Jean-François Guerry
Le 18ème Numéro des Cahiers de l'Alliance

Le 18ème Numéro des Cahiers de l'Alliance

J'ai appris comme tous les amis des Cahiers de l'Alliance. La Revue de la Grande Loge de l'Alliance Maçonnique, que Jean-Claude Tribout Rédacteur en Chef et Jean Dumonteil Directeur de la Rédaction après avoir participé activement à la création et l'essor des Cahiers passent le relais. Des ouvriers quittent le chantier d'autres les remplacent. Je voulais leur dire à titre personnel et au nom des lecteurs du Blog, notre reconnaissance pour le travail accompli. Ils ont fait des Cahiers une référence par leur haut niveau des publications. C'est un beau et solide bateau qu'ils ont construit ensemble, il nous as permis de faire de beaux et grands voyages. Je pense que d'autres chantiers les attendent, nous leur souhaitons la même réussite dans leurs projets. Un grand merci pour l'œuvre accomplie.

 

Jean-François Guerry.

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Publié le par Jean-François Guerry
Khalil Gibran

Khalil Gibran

LE FEU QUI COUVE

 

J’ai vu que l’homme savait qu’il était la pierre d’angle de la création, et qu’il devait s’élever au-dessus de la petitesse et la médiocrité.

                                                                       Khalil Gibran. [1]

 

Khalil Gibran dans ses pensées et méditations écrit encore : « La vie est divisée en deux moitié, l’une gelée, l’autre en feu. La partie brûlante, c’est l’Amour. » Quand il rentre dans le Temple espace sacralisé Gibran s’agenouille et demande au principe créateur qu’il reconnaît pour sien de l’aider, de faire de lui une nourriture pour la flamme ardente. Quand le Maître des Cérémonies va chercher la Lumière éternelle à l’Orient à l’ouverture des travaux. C’est avec cette flamme qu’il allume les Colonnes Sagesse, Force et Beauté. Il trace le chemin de l’homme, celui de sa construction, de la sculpture de son moi.

Cèdre planté en l'honneur de K Gibran Square de l'Aspirant Dunand Paris 14ème

La dernière des épreuves que subit le postulant aux mystères est l’épreuve du feu. Épreuve de purification, mais aussi espérance d’illumination, espérance d’être « tout feu tout flamme », de sortir de sa torpeur de s’éveiller grâce à la lumière de l’esprit. Le parrain du postulant et l’expert avec leurs mains le guide sur les sentiers tortueux de la vie, ayant senti en lui le feu qui couve. Le feu qui à midi plein éclaire et illumine le monde annonce sa maturité quand le soleil est au zénith. L’Amour du principe et l’Amour des hommes, sont les deux jambes qui maintienne l’homme en position verticale. Humble face au principe créateur et aux hommes, il n’est pas encore exemplaire mais il tend vers, il est sur la route du Devoir, conscient qu’il est plus facile de faire son Devoir que de le connaître. Les pieds en équerre face l’Orient Il est plus radieux qu’il ne l’a jamais été. Le compas de son esprit ouvert posé sur la rigueur de l’équerre, il est dans une juste harmonie tempérée par la Force de l’Amour. C’est l’instant ou le feu de l’esprit ne couve plus, il passe de main en main dans la chaîne d’union fraternelle.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

 

Note : Cette note est inspirée partiellement de la quatrième de couverture du Livre de Khalil Gibran. Pensées et Méditations.

Khalil Gibran est en 1883 sur le Mont-Liban la religion de sa famille était l’Islam ses parents se sont convertis il est donc né dans une famille de Chrétiens Maronites. Il a consacré sa vie à la poésie et la peinture. Certains de ses écrits ont été brûlés à Beyrouth en place publique par les autorités turques, mais il fût aussi condamné pour hérésie par le patriarche maronite.

« Par son fanatisme et son exagération, il est fou à lier…son but littéraire est d’empoisonner l’esprit des jeunes…ses théories sur le mariage mettraient en pièces les familles et la société ; les puissances infernales déferleraient sur le monde. »

Ayant trouvé refuge à Boston E U, Gibran répond avec simplicité il réserve sa sympathie pour tous les exploités de la société. Sans en tirer vanité, il ne peut supporter de voir les gens souffrir. Gibran fort de ses expériences et ses voyages, il a une conscience particulière de la souffrance humaine, qu’il exprime dans ses œuvres. Il a confiance en l’homme et son avenir. Gibran est mort à 48 ans, cela fait donc 93 ans la petitesse et la médiocrité n’a toujours pas quitté sa terre natale. Nous retenir que ce poète fut un grand cèdre du Liban, comme celui planté en son honneur Square de l’Aspirant Dunand à Paris.

 

[1] Khalil Gibran. Pensées et méditations. Quatrième de couverture Éditions Presses Sélect Louvain Montréal Québec 1980.

Cèdre du Mont-Liban
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Cèdre du Mont-Liban

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Publié le par Jean-François Guerry
Hannah Arendt

Hannah Arendt

LA QUESTION DE LA BANALITÉ DU MAL : La bourgeoisie du mal Part III.

 

 

Il m’est arrivé, comme j’imagine à tout un chacun, de rencontrer un assassin d’un niveau certes infiniment plus modeste qu’Eichmann, mais un assassin tout de même. Il n’y avait en lui aucune grandeur satanique, mais simplement une affreuse et bourgeoise banalité.

                                                                       Pierre Vidal-Naquet.[1]

 

N

on ! Il n’y a pas de noblesse dans le mal, Pierre Vidal-Naquet l’a bien écrit à propos du portrait d’Eichmann dressé par Hannah Arendt, cette bourgeoise banalité du mal n’exonère pas bien sûr les assassins de leurs crimes, elle n’en fait pas des innocents. Mais cette banalité démontre la puissance de cette ignoble broyeuse idéologique du totalitarisme utilisé par les despotes. Cette machine infernale qui empêche l’homme de penser par lui-même. Cette peste brune qui détruit les neurones des gens ordinaires, les rend incapables de penser et d’agir en dehors des dogmes et principes totalitaires. Hannah Arendt était dans le droit fil de la pensée de son maître Karl Jaspers qui écrivait en 1946 à propos du totalitarisme : La terreur produisit un phénomène étonnant elle fit que le peuple allemand participa aux crimes des chefs… Des pères de famille, des citoyens qui exerçaient consciencieusement leur métier quel qu’il fût, se mirent avec la même conscience à assassiner… Le totalitarisme change tout et il ne change rien.[2] Les paroles d’Hitler étaient devenues banales. L’examen du langage bureaucratique et administratif seul reconnu et audible, faisait l’effet d’un anesthésiant du mal, le rendant supportable, acceptable. Par exemple on ne parlait pas d’exécution des juifs mais de traitement spécial.

On entend aujourd’hui à l’est de l’Allemagne ce langage, qui accompagne le bruit des bottes et où l’on parle d’opération spéciale !

Une effrayante banalité, se remet à l’œuvre par l’imposition d’un langage commun à tous, l’anesthésiant n’est malheureusement pas périmé.

Les Sœurs et les Frères l’ont compris quand ils font de leur action un combat contre tous les despotismes politiques ou religieux. En effet le centre d’union des hommes ne peut se réaliser que dans la richesse de leurs différences qui fait de l’union une chaîne fraternelle et universelle.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

[1][1] Pierre Vidal-Naquet. (1930-2006) Historien de l’Antiquité. Directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études. Engagé dans la défense des droits de l’homme. Extrait de l’article Débats Le Monde Hors-Série Hannah Arendt 83.

[2] Karl Jaspers. Extrait de citation article de Pierre Vidal-Naquet. Ibid le Hors-série du Monde.

LA QUESTION DE LA BANALITÉ DU MAL : La bourgeoisie du mal Part III.
Photo de c_quintero sur Unsplash
LE SOUVENIR

 

Ce matin-là, dans un jardin de Baghdad, deux colombes roucoulaient au jeune printemps d'amoureuses et plaintives choses. Mon amie appuya sa tête sur mon épaule, et dit : 
Mon âme est lourde de bonheur comme une branche chargée de fruits. Mais, écoute le chant triste de ces colombes... Prédit-il que nous nous séparerons, un jour ?
Pourquoi, en respirant la rose, penser à son éphémère beauté ? Garde le souvenir de son parfum, et tu oublieras qu'elle est flétrie.
Saâdi- Le Jardin des Roses. 
LA QUESTION DE LA BANALITÉ DU MAL : La bourgeoisie du mal Part III.

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Publié le par Jean-François Guerry
La revue gratuite en ligne est parue, bonne lecture.
PARUTION DE L'INITIATION TRADITIONNELLE
PARUTION DE L'INITIATION TRADITIONNELLE
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Pour une lecture complète et le téléchargement, copier le lien.
LA REVUE L'INITIATION TRADITIONNELLE.
https://www.linitiation.eu

 

 

PARUTION DE L'INITIATION TRADITIONNELLE

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Publié le par Jean-François Guerry
Mausolée de Saâdi

Mausolée de Saâdi

        Il y a quelques temps, j’ai reçu un grand présent…

 

 

Un Frère, un ami, m’a fait un grand présent, nous partageons ensemble une souffrance qui ne vieillit pas.

 

Nous avons ensemble l’amour des mots, livres qui nous parlent, comme des moments de joie, ce présent de mon ami, mon Fère est Un Jardin de Roses, celui de Saâdi.

 

Ce petit livre précieux était perdu comme inutile chez un libraire de Chiraz en Perse le pays des cœurs sincères.

 

Il y a, à Chiraz la rivière sèche.

Saâdi est la rivière spirituelle de Chiraz, il avait comme mon Frère le respect de la nature, du vivant.

 

Quand j’ouvre ce « Jardin des Roses » je sens toutes les fleurs, les parfums subtils, le jasmin, le citronnier, le cyprès.

 

J’entends le chant des Oiseaux, je vois leurs plumages, je suis la Huppe de Salomon, dans la Vallée de l’Amour d’Attâr.

 

Le plus beau présent de mon Frère ce sont les mots ciselés de la Comtesse de Noailles qui flottent au-dessus des pierres du Mausolée de Saâdi à Chiraz.

 

« Des cyprès et des pins jaillissent de ce carré mortuaire. Tout autour, le vide et l’azur. Le voyageur, qui s’efforce jusque-là, voit le néant suffoquez sous un ciel

de diamant.

 

Maintenant, quand je suis dans l’humble carré vert du cimetière de Paimpol au pied la tombe en granit Rose, je suffoque en regardant le ciel plein d’espérance.

Merci mon Frère.

 

 

                              Jean-François Guerry.

 

Note : Le Présent est « Le Jardin des Roses » de Saâdi poète Perse de Chiraz. La préface est de la Comtesse de Noailles. Il a été tiré 300 exemplaires sur papier orient numérotés. La traduction est de Franz Toussaint. L’Édition d’Art II Piazza Paris 1942.

L’Extrait de la Préface de la Comtesse de Noailles : Une photographie a mis sous mes yeux son tombeau. Sur un désert calcaire, d’un blanc de neige, un enclos de briques est posé, tel un bâtiment léger sur la mer écumeuse. Des cyprès et des pins jaillissent de ce carré mortuaire. Tout autour, le vide et l’azur. Le voyageur, qui s’efforce jusque-là, voit le néant suffoquer sous un ciel de diamant.

Message personnel : Il y a quelques temps...
Message personnel : Il y a quelques temps...
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Publié le par Jean-François Guerry
Hannah Arendt

Hannah Arendt

LA BANALITÉ DU MAL : OÙ COMPRENDRE N’EST PAS PARDONNER.

 

 

L’être humain ne doit jamais cesser de penser. C’est le seul rempart contre la barbarie. Action et parole sont les deux vecteurs de la liberté.

                                                                                   Hannah Arendt. La banalité du mal.

 

La Franc-maçonnerie est pensée et action.

                              Rituel Maçonnique.

 

 

L

e jeune initié aux mystères initiatiques de la Franc-maçonnerie est invité à la pratique du silence, il doit comprendre et connaître avant d’agir et être capable d’aimer. Se connaître soi-même, comprendre les autres, leurs paroles, leurs actions, pour pouvoir appréhender le monde et y trouver sa place.

Quand il aura appris à vaincre son désir de vengeance contre lui-même d’abord, puis les autres, il sera sur la voie de la justice et du pardon. C’est à ce prix que l’équité et l’harmonie peuvent régner en lui et dans la société des hommes.

Mary Mc Carthy journaliste, écrivaine (1912-1989) a sans doute été la meilleure amie de Hannah Arendt, donc une de celles qui peut mieux la « comprendre ». Sa lecture du livre de Arendt : Eichmann Jérusalem Rapport sur la banalité du mal, est donc éclairante de la pensée de Arendt.

Le désir de compréhension était aussi sans doute visé par Eichmann, je veux dire gagner la compréhension de ses juges. Il n’était alors pas forcément le clown que décrit Arendt ? Eichmann a-t-il voulu manipuler ses juges pour les amener à le comprendre ? Cela paraît peu probable car il est constant d’observer que nous pardonnons plus facilement quand nous ne comprenons pas, le doute bénéficie toujours et doit toujours bénéficier à l’accusé. Inversement le pardon se donne plus difficilement quand nous comprenons.

Nous ne pouvons pas affirmer que Hannah Arendt n’avait pas compris Eichmann et l’atrocité de ses actes. Aurait-elle été assez naïve alors qu’elle avait subi la persécution du régime nazi ?

Pour le démontrer Mary Mc Carthy souligna avec justesse la fin du livre de Hannah Arendt, où elle condamne sans équivoque Eichmann. Ce qui est difficile à comprendre et admettre chez Eichmann c’est cette stupidité décrite par Arendt !

Elle écrit à la fin de son livre en forme d’épilogue : Le mal dans le IIIème Reich avait perdu cet attribut grâce auquel la plupart des gens le reconnaissent généralement, l’attribut de la tentation. On peut admettre qu’une partie majoritaire de la population en ce temps de guerre avait perdu toute boussole morale, ce qui induit une forme de banalité. Nous revenons ici à la pensée de Emmanuel Levinas sur cette morale perdue en temps de guerre.

Eichmann apparaît comme une machine, un clown, un animal programmé avec un réflexe pavlonien, ayant perdu la faculté et la liberté de penser. Aveuglé, soumis, ainsi il ne pouvait ignorer que la fin de la guerre était proche et pourtant il continuait son œuvre maléfique de déportation et d’exécution des juifs jusqu’en 1944.

Pour Mary Mc Carthy le livre de Hannah Arendt n’est pas une consécration à la banalité du mal, mais il va au-delà du constat réel et factuel de cette banalisation. Son témoignage est une espérance de transcendance, un appel à sortir de cette banalisation, un appel à la réalisation d’une forme d’apocalypse de prise de conscience de ce mal, un appel à mettre en œuvre notre libre arbitre, un appel à ne pas nous soumettre à cette banalisation, comme l’on demande au jeune initié de choisir entre le vice et la vertu de sa libre volonté.

 

                                            Jean-François Guerry.

LA QUESTION DE LA BANALITÉ DU MAL - Où comprendre n'est pas pardonner Part II.
VU SUR 450 FM À PROPOS DE HANNAH ARENDT

 

VU sur 450 FM-

Pour la penseuse/philosophe juive allemande Hannah Arendt (1906-1975), la conscience serait fragmentée en quatre niveaux à titre individuel : la raison, la double volonté, le libre arbitre et la faculté de jugement. Selon les langages, le mot conscience a une double valeur et différentes portées sémantiques et conceptuelles, autant sur le plan moral que philosophique. Analysons en détail ce que signifie liberté de conscience pour penser par soi-même et poser un jugement juste

 

La pensée libre d’Hannah Arendt

Lorsque l’on parcourt l’œuvre foisonnante de la philosophe Hannah Arendt, on constate que les travaux de Saint-Augustin, Socrate, Heidegger, Platon, Kant, Machiavel, Nietzche jusqu’à Aristote, s’articulent autour de sa propre réflexion et font du cheminement de sa pensée un parcours sans doctrine philosophique. C’est très rare. Le lecteur a ainsi la faculté de bâtir l’ossature de sa propre pensée qui donnera de la valeur à son jugement. Dans l’histoire de la philosophie c’est une chose inédite. Aucun concept philosophique particulier ne ressort de la pensée d’Hannah Arendt. Serait-ce ce pluralise, cette curiosité pour ses prédécesseurs, cet élan vers la recherche de sa propre vérité qui contribuent à faire son succès auprès d’un large public ?

 

 

Le fait qu’Hannah Arendt propose une pensée réflexive en s’appuyant sur différents philosophes permet d’étayer et d’élargir la signification du terme : conscience, et de lui accorder une profondeur intrinsèque à l’universalisme kantien. Et cela commence naturellement par un questionnement. 

 

La raison est-elle un état de conscience ? 

Chez la philosophe, la conscience est un témoin. Pour le démontrer, elle s’appuie sur les grecs (Platon, Aristote, Euripide), chez lesquels le mot synesis, je connais avec moi-même, n’a pas de signification morale. Sans toutefois exclure que l’on peut avoir conscience qu’une telle chose est bonne ou mauvaise, voire hautement désagréable, les grecs ne connaissaient pas le phénomène de la conscience morale. La conscience ne prenait forme que dans le dialogue de l’entre-soi, tout comme l’âme n’avait pas de langage vers l’extérieur. Le dialogue intérieur pouvait entrer en conflit uniquement en vase clos. Pour Arendt cette conscience est donc un témoignage de notre propre existence. Dans la mesure où je suis en capacité de prendre conscience de moi-même je sais qui je suis et vice et versa, je suis par ailleurs un être doté de raison. 

 

Le phénomène du doute de sa propre conscience

Comme la conscience grecque n’a pas de langage hors de soi et ne connait pas la morale, Hannah Arendt pousse plus loin sa réflexion et convoque Saint Augustin. Chez Augustin la valeur de la conscience se féconde dans la recherche de la paix en soi. Cette paix prend une valeur morale reliée à une source extérieure : Dieu. Mais en incorporant une source extérieure intangible, le doute de sa propre raison et de sa conscience sonne le glas de la raison pure. Dans de libero arbitiro voluntatusSaint Augustin met en avant la nature du conflit entre conscience morale et raison : si je peux douter que quoique ce soit existe, je ne peux douter que je doute. 

Pour éviter le conflit dans l’entre soi, la raison ne suffit, car dans le désir de paix, le conflit entre macrocosme et microcosme fait pénétrer le désir dans la raison. Ici la raison ne dit pas : tu ne dois, mais : il ne vaut mieux pas. Basic Moral Proposition Hannah Arendt. La raison, pas plus que le désir ne sont suffisants pour atteindre la liberté de conscience dans ses choix et jugements.

 

 

La double volonté chez Hannah Arendt

La raison serait donc une faculté supérieure induite à l’homme sans pour autant être une force agissante. Comme Augustin le rappelle dans ses Confessions : 

L’Esprit n’est pas mû si la volonté ne l’est pas. 

Saint Augustin-Confessions

 

Nous pouvons donc prendre une décision contre l’avis de notre raison et nous trouver partagés entre une bonne volonté et une mauvaise. 

à CE STADE, il devient clair que ni la raison ni le désir ne sont libres

Hannah Arendt-responsabilité et jugement

Nous pouvons vouloir ce que l’on ne désire pas. Ici le parallèle avec Leibniz démontre qu’il y’a bien une volonté en tant que faculté de choisir le meilleur. Et pour choisir, la raison doit d’abord élire domicile dans la délibération. Une bonne délibération c’est apprendre à peser, donc connaître le prix à payer à contrôler ses désirs (la volonté qui commande) et la volonté à obéir. Souvenons-nous, non pas, tu ne dois, mais il ne vaut mieux pas. 

afin de rester libre même si je suis esclave, je dois exercer mes appétits à ne désirez que ce que je peux obtenir, ce qui ne dépend que de moi-même et est ainsi effectivement en mon pouvoir.

Saint Augustin. Confessions VII

 

Comment penser et agir en conscience en étant partagé ? 

La délibération apparait dans la volonté et se forme dans la pensée comme un dialogue silencieux chez Platon par exemple, l’eme emauto, entre moi et moi-même. Mais comme le souligne Hannah Arendt, on peut être partagé entre cet eme emauto, entre celui qui veut et celui qui ne veut pas, le oui et le non, l’ego et l’ego eram augustinien. Nous pouvons avoir la volonté de commander et aussi celle de résister entre l’une et l’autre volonté. Cela n’a rien d’être exceptionnel. Être deux en Un n’est pas un problème, car se pose toujours de savoir vouloir d’une volonté pleine et entière, donc de trancher définitivement entre cet ego et cet ego eram. Et ainsi libérer la volonté libre d’accomplir, d’agir selon les différents moyens dont nous disposons.

 

 

La volonté libre et le libre arbitre chez Hannah Arendt

Sans la volonté libre et entière nous ne pourrions pas bien vivre. Il faut savoir choisir. Délibérer et savoir quel prix nous donnons à la volonté, soit d’être heureux, soit malheureux. N’oublions pas que l’esprit n’est rendu esclave du désir qu’en vertu du désir lui-même ou d’une faiblesse et qu’en définitive, la volonté n’a pas de cause. Libre choix veut dire libre par rapport au désir. Sans désir, il n’y’ a donc plus de préjugé. Prendre conscience de ses désirs qui ne sont pas forcément issus de notre volonté, c’est vouloir créer non pas un nouveau monde, mais simplement habiter celui-ci. La volonté agit en conscience selon ce que nous en faisons de bien ou de mal en dépit des circonstances ou au contraire selon les circonstances. Et c’est ici que le libre arbitre peut changer la notion de conscience morale et philosophique dans l’acte de délibérer. 

 

La question du libre arbitre est selon Hannah Arendt (qui s’appuie cette fois sur Nietzsche pour son raisonnement), ne doit pas relever du macrocosme. Il n’y’a rien de pire que de se penser en arbitre hors de soi-même. Le libre arbitre est simplement le détachement de ses désirs pour laisser entrer la volonté libre de délibérer, de créer suffisamment un espace vide entre soi-même et notre propre représentation au regard de l’autre pour atteindre la faculté de jugement. Et cela n’est possible que lorsque les coréférences dans le temps et les circonstances cessent d’exercer sur nous leur volonté de puissance. Comme le présente Nietzche. 

C’est dénaturer la morale que de séparer l’acte de l’agent

Nietzsche-la volonté de puissance

 

 

Qu’est ce qui caractérise un bon choix ? 

Un choix conforme entre le dialogue entre soi-même, les moyens dans les actes dont nous disposons et enfin la pleine conscience que la moralité est une notion intrinsèque à soi-même et à ses propres références appellent une pensée libre et des actes assumés. 

La faculté de jugement

 

Selon Hannah Arendt, la faculté du jugement est la plus politique aptitude mentale de l’homme. Un être libre est celui qui reconnait en lui-même sa propre existence, le témoin de sa conscience qui agit dans le terreau de l’humanité. Cependant, dans le jugement, nous aurions tendance à nous référer à ce que l’autre pourrait penser de tel ou tel de nos jugements ou à chercher des exemples dans l’histoire ou des échelles de valeurs ontologiques. Tout cela ne sont que des béquilles selon Kant pour faire état des choses. 

La pensée d’Hannah Arendt ne se limite pas à cet inventaire qui ne pose que des constats. Lorsqu’elle évoque le jugement, elle ne le considère pas comme un acte moral, mais comme un appel d’air nécessaire à vivre au présent le passé. Le lieu commun serait de penser que nous ne devrions pas juger, alors qu’en réalité rien ne se passe sans jugement. Sans cette faculté il n’y’aurait point de pensée, ni d’appel d’air et sans doute : aucune forme de raison que ce soit. Nous sommes dotés de conscience, de volonté, de libre arbitre, comment alors ne pas juger ?

 

 

 

Juger librement selon Hannah Arendt et Kant

Juger librement chez Arendt, comme chez Kant, c’est entrer en délibération pour nous libérer du mal de notre mauvaise conscience. Cette capacité à juger s’imbrique alors dans le monde pluraliste des différentes consciences morales, politiques… des consciences que l’on peut choisir sans y exclure notre capacité à inférer sur l’anima mundi et y insuffler le vent de la pensée socratique et platonicienne. Même si le vent de la pensée n’a rien à voir avec la connaissance étant parfaitement assigné à la capacité de cognition, l’important est de ne jamais cesser de penser. Pour être libre et conscient de ses jugements, il suffirait de faire taire son égoïsme selon Kant, à vouloir plaire ou déplaire et se référer uniquement à nos valeurs esthétiques selon le bien ou le mal induit en chacun de nos choix. Tout n’est finalement qu’une question de goût…et surtout d’éducation à la Beauté.

 

 

Hannah Arendt, une lumière contre l’obscurantisme

LIVRE de Mary Mc Carthy. Le groupe. Éditions Folio.
LA QUESTION DE LA BANALITÉ DU MAL - Où comprendre n'est pas pardonner Part II.

Résumé :

Elles sont huit qui viennent de finir leurs études à Vassar, une des institutions universitaires les plus cotées d'Amérique. 
Obtenir un diplôme de ce collège élégant fréquenté par l'élite équivaut à posséder un brevet d'intelligence autant que de fortune - à quelques exceptions près, puisque le krach de 1929 a ébranlé pas mal de situations assises et que, d'autre part, l'argent permet même à des sots de se maintenir partout. 
Au demeurant, les huit membres du groupe qui débutent dans la vie en cet été de 1933 ne manquent ni d'intelligence ni de culture. Kay, la plus férue des idées libérales en vogue, la plus iconoclaste aussi ' est la première à se marier et à s'attaquer à la question du gagne-pain, étant une des moins favorisées du sort, et son époux, auteur dramatique en puissance, s'intéressant peu à cette question-là. 
C'est par son mariage que commence le livre et c'est sur son enterrement qu'il s'achève.
Entre les deux cérémonies, six ans ont passé, au cours desquels le groupe s'est colleté avec les réalités de l'existence et a mesuré la distance entre la théorie et la pratique.
Des théories, ces jeunes Américaines en avaient acquis sur tout et, comme elles étaient fermement décidées à les appliquer, le résultat de leurs expériences ne manque pas de saveur, Mary McCarthy s'attachant avec sa verve impitoyable à mettre en relief réussites et échecs.

Hannah Arendt - Eichmann Jérusalem - La banalité du mal.

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