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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
Moses porte les Tables au Dieu 2018- Peinture de Antoine Juliens.

Moses porte les Tables au Dieu 2018- Peinture de Antoine Juliens.

LE VERBE SACRÉ PSAUMES PART II.

 

Le fond de l’être est tout amour.

Le feu limpide du silence

Brûle le cœur

Et tout se tait.

                                                                                  Gilles Baudry. [1]

 

 

Psaumes : Avec le retour des moines sur le site de Landévennec en 1950, il y a exactement 60 ans, s’élevait à nouveau, de l’antique monastère Saint Guénolé, le chant des psaumes.[2]

 

Francs-Maçons de Tradition, nos mythes, nos légendes, nos rituels sont fortement inspirés des textes de l’ancien et du nouveau testament. Pourtant notre Colonne Beauté celle qui couronne nos travaux fait peu référence aux livres poétiques et sapientaux. Dans l’entretien et le service du Temple il est fait mention d’une classe de frères les Lévites. Les psaumes ont été composés pour le service du Temple. Certains des psaumes ont été attribués à David. Certains psaumes sont dédiés à la Gloire de Dieu, nous dirions à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers, laissant la liberté à chacun de son interprétation. Au-delà des prières et des lamentations les psaumes diffusent dans les cœurs la doctrine de la Sagesse. Le psautier que nous possédons, un livre collector, rassemblant un psautier grec et un psautier syriaque. L’église chrétienne à fait du psautier sa prière officielle, en lui donnant un caractère, un son, universel. Les psaumes expriment dès lors l’attitude que tout homme doit avoir face à Dieu que les Francs-maçons préfèrent nommer principe créateur Grand Architecte de l’Univers. Il ne m’apparaît dès lors pas incompatible de se référer à l’enseignement des psaumes, aux vertus qu’ils mettent en exergue puisque ces vertus peuvent ensemble constituer le corpus d’une morale universelle qui dépasse les religions ou écoles philosophique particulières. Les psaumes peuvent être des textes pour penser le beau, le vrai, le juste. Ces psaumes parlent de Sagesse de Force et de Beauté, à nous de les interpréter et de faire qu’ils nous guident vers une vie personnelle et collective un peu meilleure.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

[1] Gilles Baudry. Poète, ecclésiastique français, a fait le grand séminaire, a travaillé en usine, a été deux dans la communauté de Taizé, a été enseignant au Togo. Il est moine à l’Abbaye de Landévennec il a prononcé ses vœux définitifs à 33 ans il est moine à l’Abbaye de Landévennec.

[2] Frère Jean-Michel Abbé de Landévennec. Extrait du Livret Le Verbe Sacré Édition 2010.

Une échelle, vite une échelle. Antoine Juliens 2016

Une échelle, vite une échelle. Antoine Juliens 2016

VERBE SACRÉ ÉDITION 2010 PARTIE II Abbaye de Landévennec
VERBE SACRÉ ÉDITION 2010 PARTIE II Abbaye de Landévennec

Boédec
Paul Claudel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Psaumes

 

Traductions 1918-1953

 

 

 

 

 

 

 

 

GALLIMARD

Extrait du Livret 2010

Psaume 13 bis

 

1 – 3    « Je sais tout », dit-il, « il n’y a point de Dieu »,

 

Leur gorge est un sépulcre béant, leur langue un outil tortueux ; le venin suinte entre leurs lèvres.

Leur bouche déborde la malédiction et l’amertume ; leur pied à des ailes pour verser le sang.

Le malheur marche devant eux et la désolation les suit : rien de plus étranger que la paix à leur pas et la révérence du Seigneur à leurs vues.

 

Dieu S’est penché du haut du Ciel pour voir s’il y en aurait un par hasard qui ait un peu d’intelligence et de Lui quelque sentiment.

 

Pas un. Pourriture générale. Ils ne se sont pas trouvés assez laids, allons, encore un trait avec art à nous ajouter !

Pas un qui fasse le bien.

Ils s’en vont de travers comme des gens soûls : pas un dont il y ait à tirer quelque chose. Je ne dis pas un et la moitié de personne !

 

4          Qu’est-ce qu’il faudra pour leur mettre un peu de raison        dans la tête à la fin, tous ces gens qui pataugent dans l’irrégularité et qui mangent le pauvre monde comme du       pain ?

 

5          Et les voilà, sans qu’on sache pourquoi, qui se mettent à        avoir peur ! Mais penser à Dieu, eux que vous dites ? comptez-y !

6          O moqueurs ! nous verrons si c’est vrai que vous       viendrez à bout en nous de l’espérance ! il y a une      certaine justice en moi qui tient race de sa racine !

7          Et que c’est beau, cette Sion en l’air dans le ciel qui est le       bâtiment de mon salut ! Je ne serai pas prisonnier      toujours ! Ce qu’on t’attend, Jacob ! ce que l’on t’en            réserve, Israël !

 

 

6 février 1948


Psaume 21

 

1 – 2    Dieu, mon Dieu, regarde-moi ! pourquoi T’es-Tu mis à         m’abandonner ? et qu’éloignée de mon salut la parole            que Tu donnes à mes péchés !

3          Dieu mon Dieu, je crierai vers Toi pendant le jour et Tu        ne m’écouteras pas, et j’ai devant moi la nuit pour     savourer mon infortune.

4          Mais Toi, qui Te sers à Toi-même d’habitation, ô le lot          d’Israël !

5          En toi ont espéré nos pères ! espéré et Tu leur as       apporté libération.

6          Ils ont élevé vers Toi un cri et je les vois sauvés ! une             espérance et je les vois autrement que confondus.

7          Mais moi, je suis un ver et non pas un homme :         l’opprobre de la race humaine et le rebut de la plèbe.

8          Tous ceux qui me regardaient se sont pris à rire : leurs           lèvres se sont mises en mouvement et ils ont hoché la           tête.

9          Il a espéré dans le Seigneur qu’Il le tire de là, le          Seigneur ! qu’il avise maintenant à le sauver, puisque c’est de Lui qu’il a fait choix !

10        Car Tu es Celui qui m’a extrait du ventre : ô Toi, toute          mon espérance à compter des seins de ma mère !

11        C’est en Toi que j’ai été projeté de la vulve : dès le     ventre de ma mère Tu es mon Dieu !

12        Ne T’éloigne pas de moi !

            Parce que proche est la tribulation et personne à me porter secours.

13        Tout un bétail autour de moi qui se presse : autour de           moi les taureaux gras ont mis le siège.

14        Ils ont ouvert sur moi la gueule pour me dévorer,      comme le lion rapace et rugissant.

15        Je me suis fondu comme de l’eau et mes os se sont l’un         à l’autre arrachés.

Mon cœur s’est liquéfié comme de la cire dans le milieu         de mon ventre.

16        Ma vertu s’est desséchée comme de la terre cuite au feu,        ma langue s’est attachée à ma gorge, tu m’as réduit en            poussière,

17 – 19 Car autour de moi s’est ameuté un tas de chiens : les méchants se sont associés contre moi.

            Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont énumérés          tous mes os.

            Ils se sont régalés de me couver des yeux : ils se sont partagés mes vêtements, ils ont tiré mes vêtements au           sort.

20        Mais Toi, Seigneur, n’éloigne pas de moi Ton aide : mets       Ton attention à me défendre.

21        Soustraits ô mon Dieu, mon âme à la framée ! mon   unique à la main du chien !

22        Sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des       unicornes mon humilité.

23        Je raconterai Ton nom à mes frères : dans le milieu de           l’Église je publierai Ta louange.

24        Qui craignez le Seigneur, louez-Le ! semence de Jacob,          glorifiez-le !

25        Pleure, Israël, parce qu’Il n’a pas méprisé le pauvre.

            Il n’a pas détourné Sa face de moi, Il a essayé de faire ce        que je Lui demandais.

26        J’allongerai mes bras dans une immense Église : on me          verra distinctement en train de payer ce que je dois.

27        Mangeront les pauvres et ils seront rassasiés ! et loueront       le Seigneur, ceux qui cherchent Lui ! et vivront de Son           cœur les cœurs d’eux jusques aux siècles des siècles !

28 – 29 Une terre en remembrance et remembrement qui a    trouvé son cœur.

            Les familles de toutes les nations se mettront à genoux          pour Le regarder. Car à l’Éternel est le règne et les     nations sont comme un tapis sous ses pieds.

30        Toutes les nations à qui s’est manger que de Te regarder,       et qui s’agenouillent pour T’adorer, à la rencontre de la          terre,

31        Je puiserai mon âme en Lui et tout ce qui en moi me fait       père servira à Le servir.

32        Annonce est faite au Seigneur de la génération qui vient,       annonce est faite par le ciel de la Justice au peuple qui va       naître et que le Seigneur a préparé de Ses mains.

Lhomme et son fantôme personnel 2016 Antoine Juliens.

Lhomme et son fantôme personnel 2016 Antoine Juliens.

Biographie et oeuvres de Antoine Juliens dans la part  du VERBE SACRÉ.
Il est possible d'acquérir les Livrets du "Verbe Sacré" au prix de 12€ l'unité port compris. Sur demande par mail à l'adresse: 

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Antoine Juliens. Ancienne Abbaye de Landévennec
Antoine Juliens. Ancienne Abbaye de Landévennec

Antoine Juliens. Ancienne Abbaye de Landévennec

VERBE SACRÉ ÉDITION 2010 PARTIE II Abbaye de Landévennec

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Publié le par Jean-François Guerry
Pythagore

Pythagore

PYTHAGORE LE PÊCHEUR D’HOMMES

 

Où il sera question des enseignements de Pythagore.

 

C’est avec les lumières du passé que l’on peut vivre au présent et éclairer l’avenir. Nous sommes souvent malheureux parce que nous ignorons qu’il existe des remèdes à nos maux. Il est  temps de ne pas mettre la lumière sous le boisseau. Pythagore l’avait compris quand il décida dans son école de Crotone de dispenser d’abord ses enseignements au profit des jeunes hommes. Seule l’éducation nous permet de sortir de l’ignorance et de combattre tous les mots qui nous accablent, les autres remèdes ne sont que provisoires. Nous aurons donc toujours besoin de Maîtres qui par leur douceur, leur persévérance, leur ténacité, leur justice et l’Amour des autres se dévoueront pour rendre le monde meilleur, plus juste, plus humain, de grands initiés.

Il faut parler aux jeunes, ils ont une générosité naturelle, qui précède les épreuves de la vie qui immanquablement durciront leur cœur. C’est pourquoi il faut parler aux cœurs purs qui sont les voix et les yeux de l’avenir. Leurs cœurs n’ont pas été encore soumis à la gangrène des intérêts particuliers, ils sont pleins de rêves pour l’humanité entière.

La lutte au Gymnase

Pythagore au gymnase révéla aux adolescents la nécessité de l’étude, qui doit être l’effort de la jeunesse. L’impérieuse pratique de la morale qui fait naître l’amitié entre les hommes, le plus grand des trésors à découvrir. Il leur dit : un ami est un autre soi-même [1] Il aurait dit aussi : Quand je suis avec mon ami, je ne suis plus seul et nous ne sommes pas à deux.

L’amitié a cette force d’attacher les hommes les uns aux autres, d’attacher leurs âmes pour les faire vibrer en même temps, c’est le miracle de l’Amour fraternel de l’harmonie fondement de la Franc-maçonnerie. Le miracle du rapprochement des hommes souvent très différents et capables de s’aimer. Le partage des joies, des larmes, renforce l’Amour fraternel, éloigne l’égoïsme. Les cœurs des hommes vibrent ensemble alors à l’unisson cette musique est magique et magnifique.

Plus besoin dès lors de s’épuiser dans la recherche des vains plaisirs éphémères qui épuisent les esprits ; ils usent le corps et affaiblissent les âmes [2] Pythagore enseigna le respect des parents, d’écouter les vieillards enrichis par l’expérience. Enfin, il enseigna que le bonheur n’est pas l’accumulation des richesses ; elles corrompent le cœur au lieu de le servir. Seuls, sont heureux ceux qui cherche à acquérir tous les dons immenses par l’esprit, ceux qui sans cesse jusqu’au passage ultime cherchent la Connaissance et qui font rayonner la bonté dans leurs actes.

Les jeunes gens d’alors passaient la majorité de leur temps au gymnase à sculpter leurs corps oubliant leurs âmes. Un beau corps est mutilé s’il n’est pas habité par une belle âme. Aujourd’hui on construit plus de salles de sport, que de salles d’études ou de bibliothèques, parler de la beauté de l’âme est presque inédit incongru. Les faiseurs de bien, de beau, de juste, passent pour des diffuseurs de moraline ou des naïfs d’un autre monde, dépassé. C’est pourtant ce monde perdu, ces paroles perdues, ou plutôt enfouies sous les écorces du matérialisme et de l’individualisme qui sont seules susceptibles de rendre le monde un peu meilleur. De pouvoir s’arrêter au milieu de tout, pour partager, pour communier ensemble avec le pain nourriture spirituelle qui nous maintient en force et en santé et le vin symbole de la Connaissance qui élève nos esprits. Car seule la fraternité permettra au-delà de tout in fine que l’humanité tienne debout.

                                                     Jean-François Guerry.

 

[1] Porphyre-Vie de Pythagore, Plutarque- Vita Hom, Cicéron- De Officiis. (Pythagore n’a rien écrit ce que nous savons de ses enseignements nous a été transmis par ses biographes ou ceux qui font référence à lui dans leurs écrits.)

[2] Diodore de Sicile, et Jamblique.

LIVRE DISPONIBLE DANS TOUTES LES LIBRAIRIES. Également à la Boutique Maçonnique.
PYTHAGORE PÊCHEUR D'HOMMES
PYTHAGORE PÊCHEUR D'HOMMES
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Publié le par Jean-François Guerry
sur le sentier - Antoine Juliens

sur le sentier - Antoine Juliens

Glorifie ton art et le beau paraîtra.

Antoine Juliens.

LE VERBE SACRÉ.

 

Distraitement

                        Par habitude

Les yeux cherchent en vain

                        La voûte

                                   Les arcades

Mais c’est en nous peut-être

Qu’on pourrait lire

            à ciel ouvert.

F. Gilles Baudry. Le Verbe Sacré Page 9 du livret.

 

 

Le chemin est long vers le Verbe Sacré. Le mien a commencé alors que je n’en n’avais pas conscience il y a environ 65 ans. Je crois en une force supérieure créatrice, inspirante, providence ou évidence. La vie est comme cercle que l’on parcoure. Il y a des étapes fleuries, baignées par la chaleur et la lumière et des escales ténébreuses que nous voudrions oublier, mais il y a des souffrances qui ne meurent pas.

Mon pays, mes racines profondes sont au bout de la Terre, elles plongent dans un lieu iodé baigné par la mer d’Iroise, mes chemins d’enfance sont des garennes ombragées où les buissons des talus protègent les yeux du soleil trop ardent où les pluies bruyantes tombent sur les genêts. Certains appellent ses sentiers des chemins creux, ils étaient pleins de vie et de mystères. Mon pays est le Finistère, un morceau de terre et de granit, une pointe en plein vent. Une Terre qui tombe dans la mer et en même temps s’élève vers le ciel, un pays de fin et d’espérance.

Quand j’étais jeune, en vacances, je poussais les pédales de ma bicyclette sur les chemins de la Presqu’île de Plougastel. Du bourg vers la Pointe de l’Armor, du Rocher de l’impératrice qui domine la rade et l’Elorn, j’allais parfois jusqu’au Passage une envie de voir l’autre côté, une envie d’ailleurs. Certains jours quand la pluie et le sacré tonnerre de Brest cédait sa place au soleil de Cornouaille, j’allais jusqu’à la grève de Pors Guen en passant devant la Fontaine Blanche, ou à l’Auberlac’h puis au Tinduff voir les bateaux danser et boire une limonade fraîche avec mon cousin.

Au retour, ma grand-mère m’attendait en souriant : tu dois avoir faim ! Elle avait tranché d’épaisses tranches de pain dans la miche dorée, le beurre salé de la motte qui suintait s’étalait en vagues épaisses recouvertes des fraises fraîches du jardin.

Il y avait aussi des jours de conquêtes pour les hommes, je partais avec mon grand-père panier d’osier dans une main ravageur dans l’autre. Nous allions à Kersanton comme deux conspirateurs entre Loperhet et Daoulas sur une plage secrète pour une chasse au trésor. Du sable surgissait des praires toutes blondes.

Les dimanches, après la messe et ses chants en bretons, avec ma grand-mère nous avions rendez-vous pour manger un « gâteau de pâtisserie » dans le brouhaha, les femmes échangeaient les nouvelles de la semaine ponctuées de grands éclats de rire.

Les jours de fête comme la Sainte-Marie nous allions au restaurant au Faou, sur la place. J’attendais impatient la fin du repas toujours trop long. J’attendais le moment ou mon grand-père dirais : Et si nous allions à Landévennec, ma grand-mère très pieuse pensait à l’Abbaye et mon grand-père qui avait fait carrière dans « la Royale », lui pensait au cimetière marin des bateaux dans l’Aulne et moi je ne sais pas pourquoi au passage sur le Pont de Térénez, qui était parfois posé sur un banc de brume. Sur ces bords de l’Aulne j’ai connu peut-être mes plus belles émotions d’enfant, là au bord de la rivière descendue des Monts d’Arrée, au pied des ruines de l’Ancienne Abbaye le regard tourné vers  la rade, vers le Finis Terrae, vers l’infini.

 Plus tard, bien plus tard un ami, un Frère, Jean-Claude allait me tendre la main pour franchir à nouveau le Pont de Térénez jusqu’à l’Abbaye de Landévennec pour une aventure merveilleuse, les ruines de l’ancienne abbaye allaient résonner de nouveau grâce au Verbe Sacré le cercle était accompli.

Ancienne Abbaye de Landévennec

C’est Antoine Juliens l’alchimiste à la voix d’or, compositeur du mystère du Verbe Sacré, de ces communions spirituelles magiques qui éclaira les nuits estivales de ce bout monde. Ainsi, pendant 10 ans le Verbe Sacré a donné une nouvelle vie, un nouveau souffle à l’Abbaye. Je vous propose de revivre cette aventure…. J’entends déjà les mots des psaumes du premier oratorio qui fit trembler les portes des cœurs.

                                            Jean-François Guerry.

 

L’Abbé de Landévennec écrit en 2010 sous le titre de Psaumes quelques lignes dont voici des extraits, pourquoi les psaumes : Peut-être tout simplement parce que rien de ce qui est profondément humain n’y est passé sous silence. C’est même avec une grande liberté que le psalmiste lance vers Dieu ses joies et ses peines, son indignation et son espérance, ses peurs et sa confiance. Il ose même étaler devant la face du Très-Haut les bouffées de haine qui l’habitent parfois, convaincu que Dieu saura reconnaître, sous la violence du cri, la souffrance d’un cœur blessé et l’appel au secours… l’authenticité d’une expérience vécue. C’est pourquoi, à l’incroyant comme au croyant, les psaumes peuvent parler. C’est pourquoi aussi ils continuent de s’offrir en porte-voix de nos détresses et de nos allégresses.

Qu’une première édition de VERBE SACRÉ se mette au service des psaumes et leur donne le geste et la voix, imprime une orientation et initie un parcours artistique où du silence puisse naître une grande espérance.

                                               Frère Jean-Michel. – Abbé de Landévennec. 2010.

 

Les Paroles d’Antoine Juliens

Il sera ici résumé la rencontre de Antoine Juliens avec l’Abati Landevenneg, l’acte de naissance du VERBE SACRÉ.

 

Réfléchir à ce qui dans ce lieu jadis ouvert à l’oraison, fera retenir une parole de vie. Face à la mer, à la terre et au ciel, il m’est suggéré de bâtir, sur la beauté et le spirituel, un art de l’oralité ! (…) de chanter en un cri ultime et fondamental le sens du beau dans l’intimité des hommes. Naît ainsi le VERBE SACRÉ.

(…) L’éclosion du geste, pour chaque spectateur de Bretagne ou d’ailleurs, qu’il soit croyant, agnostique, sédentaire ou de passage. (…) la mise en voix du verbe dans son injonction humaine ou sacrée.

Les Chants de David, ne réitèrent-ils inlassablement « des paroles que j’ai rugies ? » (…) il nous faut dire, authentifier une lueur que le monde n’entend plus, exprimer un souffle artistique, suprême, qui me paraît plus qu’indispensable ! Un voyage immense, infini, semble s’accorder à VERBE SACRÉ, auquel chacun est convié dans ce lieu virginal et brut.

Deux grands auteurs à l’honneur Henri Meschonnic, qui nous transmet sa version percutée de silences et de rythmes, aux incidences hébraïques. Et Paul Claudel qui, saisi de son lyrisme fameux, fait jaillir devant son Dieu l’âme interrogatrice en écho terriblement humain et actuel.

Michel Boédec délaisse l’orgue pour caresser les touches du piano (…) nous entraine dans un langage au-delà des notes.

(…) Que ce VERBE SACRÉ soit comme un morceau de terre qu’on se partage.

                                                           Antoine Juliens – Directeur Artistique.

 

Les paroles ainsi résumées choisies, malheureusement tronquées de Antoine Juliens sont humblement censées représenter l’esprit de ce premier VERBE SACRÉ. L’intégralité des textes est disponible dans le Livret I- du Verbe Sacré.

LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
GLOIRES de HENRI MESCHONNIC.

J'écris des poèmes, et cela me fait réfléchir sur le langage. En poète pas en linguiste. Ce que je sais et ce que je cherche se mêlent...Puisqu'on n'écrit ni pour plaire ni pour déplaire, mais pour vivre et transformer la vie. 

Henri Meschonnic.
Extraits de GLOIRES.
LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
LE VERBE SACRÉ - ÉDITION 2010
À SUIVRE....
Antoine Juliens

Antoine Juliens

Mieux connaître Antoine Juliens.

ANTOINE JULIENS

 

 

Auteur · metteur en scène · peintre · pédagogue

directeur artistique de TEATR’OPERA

 

                                                          Jean-Louis Richard dit Antoine Juliens

                                né à Luxembourg (Grand-Duché) le 20 novembre 1950

                                                                      

 

Antoine Juliens reçoit une formation en arts plastiques à l’École Saint-Luc de Bruxelles et de théâtre à l’Institut des Arts de Diffusion de Bruxelles et Leuven.

Henri Van Lier (philosophe), Pierre Laroche et Pierre Debauche (metteurs en scène) ainsi que Jean Duvignaud, Jean Rouvet et Denis Bablet (du CNRS) ouvrent sa voie au questionnement sur l’art et le monde.

 

Metteur en scène, dramaturge et peintre, Antoine Juliens est directeur artistique de TEATR’OPERA, Compagnie qu’il crée en 1991 avec Isabelle Maudet (comédienne et assistante à la direction jeu).

Il monte une cinquantaine de spectacles en France et à l’étranger, initiant la forme d’oratorio théâtral, et s’inspire de textes anciens et modernes : Maeterlinck, Shakespeare, Dante, Attâr, Goethe, Gogol, Claudel, Rilke, Baudry, Beckett, Norén, Mirbeau et ses amis Henri Meschonnic et Pierre Klossowski. 

 

Parmi ses principales mises en scène, Antoine Juliens a créé :

L’Énéide, adaptation théâtrale d’après le texte de Virgile, traduction de Pierre Klossowski (tournée française).

Nuit Dantesque, traduction de La Divine Comédie de Dante pour le Festival Colla Voce de Poitiers (Planétarium et Musée National Sainte-Croix), musique de François Narboni.

Le Mystère de la Conversion de Paul Claudel, oratorio théâtral écrit et mis en scène dans la Cathédrale de Notre-Dame à Paris, en célébration du cinquantième anniversaire de la mort de Paul Claudel (commande de René Nantet Claudel et de Notre-Dame). Création pour Comédiens, Artistes lyriques de l’Opéra National de Paris et Organistes.

Au Bois Lacté, opéra de François Narboni d’après Under Milk Wood de Dylan Thomas pour l’Opéra de Metz, Offenbach On Stage, opéra-théâtre d’après les œuvres et la vie d’Offenbach en Ile-de-France (en lien avec le Musée d’Orsay).

 

En 2010, il fonde VERBE SACRÉ, un événement culturel avec 10 ans de créations théâtrales sur le site historique de Landévennec (Bretagne). En 2018, 60 tableaux en lien à ses réalisations sont exposés dans l’auditorium.

Une trentaine de tableaux d’Antoine Juliens sont légués aux Ateliers Maçonniques de Bretagne et exposés à Quimper, Brest, Lorient, Nantes et Vannes.

 

Dans le cadre d’INTERREG, il réalise en juillet 2014 à Virton (Luxembourg belge), Oratorio pour la Paix, grand spectacle commémoratif de la Bataille des Trois Frontières avec plus de 500 participants (professionnels et amateurs).

65 tableaux réalisés dans le cadre du spectacle sont exposés dans les caves de l’Hôtel de Ville de Virton.

Une cinquantaine d’œuvres font aujourd’hui partie du patrimoine historique et culturel du Musée de la Guerre à Latour (Fondation Baillet-Latour, Belgique).

 

En 2017, Antoine Juliens écrit et met en scène RÉDEMPTION ou la folie du toujours mieux. Création pour le centenaire d’Octave Mirbeau, au ROx à Rouvroy et au Centre Culturel de Bertrix. 60 tableaux liés à la création théâtrale sont réalisés et présentés dans les Centres Culturels d’Ardennes et de Gaume.

 

Antoine Juliens a assuré des formations de sensibilisation aux disciplines artistiques à l’EAC Paris (École des Métiers de la Culture) et, de 2015 à 2019, et de direction du jeu et de mise en scène pour les Artistes lyriques à l’Internationale Sommerakademie am Rhein(Allemagne).

 

Il met en scène des opéras et œuvres musicales : Haendel, Offenbach, Stockhausen, Messiaen, en France et au Portugal et travaille avec des compositeurs et artistes interprètes : Ensembles Soli-Tutti et Musicatreize, Michel Musseau, Fabien

Tehericsen, Thierry Pécou, Yves Castagnet, Alain Celo, François Narboni, Michel Boédec, Thierry Chleide, Xavier Bouchaud, Hugues Leclère, et interprète parallèlement les textes de Claudel et Péguy avec Jean-Pierre Leguay, Organiste émérite de la cathédrale de Notre-Dame de Paris.

Pour Jean-Pierre Leguay, il réalise les visuels des CD « Improvisations Orgue et Piano (2022) » et la couverture de « Portrait d’un compositeur et improvisateur » (2019). Il travaille en récital avec le pianiste Xavier Bouchaud « Productions chez nous » sur les romantiques et d’après son livret « Moi, Vincent le fou » inspiré des textes de Van Gogh.

 

Le Génie de la Marqueterie Contemporaine, GEMAC, fait appel à lui pour les scénographies des Salons Matières & Sens à Paris 11e en 2012 et 2013, ainsi qu’à l’Orangerie du Sénat à Paris en août 2013.

Expositions de peintures, base de son travail théâtral, au Salon de Paris XIè (Olympe de Gouges) et en Galerie du Marais.

 

Antoine Juliens reçoit le soutien de la Fondation Beaumarchais (Paris) pour son livret d’opéra El-Gabal.

Et, en 2019, le Godefroid Culture lui est décerné par la Province de Luxembourg pour l’ensemble de son œuvre.

 

De juin 2021 à septembre 2022, à l’invitation du Gouverneur de la Province de Luxembourg, il expose au Palais provincial d’Arlon 80 tableaux inspirés des Ardennes et de la Gaume, « Rhapsodie picturale ».

L’ensemble constitue un fonds patrimonial pour la Province de Luxembourg et, depuis juillet 2023, une sélection de tableaux et triptyques représente cette Province à la Maison du Luxembourg à Bruxelles.

 

Il a écrit un projet théâtral intitulé « AMBIORIX le loup roi », fondé sur les origines de la Belgique, d’après les textes du poète Guy Denis de l’Académie luxembourgeoise et « la Guerre des Gaules ».

 

Pour commémorer le 950è anniversaire de l’Abbaye d’Orval (Belgique) la Communauté cistercienne lui commande un oratorio théâtral, L’Or du Val. Création en juillet 2021. Musique de Thierry Chleide. Costumes de Laurence Chapellier (Arts et Métiers ENSAAMA et École Paul Poiret de Paris). Une sélection de peintures et d’esquisses en lien à la dramaturgie sont exposées et font aujourd’hui partie du Musée de l’ancienne abbaye d’Orval, dans les caves du 18 e.

Exposition « Lumières du Crucifié en Gaume d’avril à juin 2024, avec le « Décalogue » (10 tableaux 60/80) et son « Via Crucis » (17 tableaux 60/80) constituent un fonds appartenant à l’Abbaye d’Orval (Belgique).

 

À l’invitation de Pierre Michel, Président des Amis de la Société Octave Mirbeau, il écrit un article sur le Grand Guignol, pour le n° 5 de la revue Octave Mirbeau - Études et actualités (avril 2024) et peint un Portrait d’Octave Mirbeau et L’Auteur et ses fantômes (Coll. Pierre Michel, inauguration à Triel-sur-Seine). Il travaille à un projet de spectacle d’après les auteurs du Grand Guignol de l’Impasse Chaptal et réalise une série de croquis d’après « Le Journal d’une femme de Chambre », qui seront édités dans le n° 6 de la revue Octave Mirbeau en 2025.

 

Les archives de Teatr’Opera sont aujourd’hui conservées aux « Archives et Musée de la Littérature » (AML) à Bruxelles.

Artiste plasticien, Antoine Juliens, est représenté par le site « Belgian Art Gallery » : Antoine Juliens (belgian-art-gallery.be) | Facebook | Juliens (@teatropera1) Instagram.

En septembre 2024, le FONDS ANTOINE JULIENS est créé à Bastogne avec accord du Musée de la Grande Ardenne qui assure conservation et exposition de ses œuvres. Exposition d’une sélection à partir du 12 décembre 2024 pour l’inauguration du nouveau Centre Culturel de Bastogne.

 

Il adapte sa traduction de « La Divine Comédie » de Dante (créée à Poitiers) pour un récital « Une nouvelle lecture de Dante » avec le pianiste Hugues Leclère, en célébration des 25 ans de « Productions Chez Nous » le 15 décembre 2024 à Paris 16e.

 

 

                                              Tél. +33 6 62 26 42 81 | teatropera1@gmail.com

                                  51, Boulevard Auguste Blanqui - Hall E, Boîte 3 | 75013 Paris

 

 

(Antoine Juliens | Facebook

 

Antoine Juliens (France), Artiste Peintre Contemporain | Artmajeur (rien n’est mis en vente par ce réseau, uniquement site-vitrine)

 

Juliens (@teatropera1) • Photos et vidéos Instagram

 

BELGIAN ART GALLERY, représente Antoine Juliens en Belgique, disposant de  tableaux anciens et de croquis sur leur site : Artiste belge Antoine Juliens (belgian-art-gallery.be)

 

Le site TEATR'OPERA n’est pas à jour : Antoine Juliens (teatr-opera.com), mais présente néanmoins un CV complet, des articles et infos sur les réalisations d’Antoine Juliens.

 

Septembre 2024 : Création du « Fonds Antoine Juliens » au Musée de la Grande Ardenne à Bastogne https://www.facebook.com/MuseeGrandeArdenne Facebook

biographie (antoine-juliens.fr)

Un Eden le diptyque de Antoine Juliens

Un Eden le diptyque de Antoine Juliens

Il est possible d'acquérir les Livrets du "Verbe Sacré" au prix de 12€ l'unité port compris. Sur demande par mail à l'adresse: 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

 

Les livrets du Verbe Sacré.

 

Livret 2010- Psaumes de Claudel à Meschonnic.

Livret 2011- Jonas-Ex-Voto oratorio théâtral.

Livret 2012- De L'Obscur à la Lumière.

Livret 2013- 913- Incendie.

Livret 2014- Requiem pour Samuel "Le rendez-vous de la dixième heure"

Livret 2015- Santa Teresa Quijote.

Livret 2016- La Nef des Fous.

Livret 2017- Troménie du Soleil.

Livret 2018- Les Pierres de Subiaco.

Livret 2019- Le jour des oiseaux.

 

carmel Antoine Juliens.

carmel Antoine Juliens.

Remerciements à Antoine Juliens qui a fait don d'une trentaine de ses tableaux qui sont présents dans les Temples de la Grande Loge de France de : Quimper, Brest, Lorient, Vannes.
Abbaye de Landévennec

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Publié le par Jean-François Guerry
COMMUNIQUÉ CONFÉRENCE ULTIME INFORMATION
Les Soeurs, Les Frères, les profanes qui s'intéressent à la Franc-maçonnerie Bretonne rendez-vous au Château de Bogard à Quessoy 22 près de Saint-Brieuc.

Jean-François Guerry

 

COMMUNIQUÉ CONFÉRENCE ULTIME INFORMATION
Arnaud d'Apremont : auteur, chercheur, historien, traducteur et Franc-maçon donnera une conférence à propos de son livre : Le Compas et l'Hermine. Cette conférence est co-organisée par la Loge Maçonnique "La Princesse de Lamballe" et l'A.R.A. (l'Atelier Régional de recherche de l'Alliance Maçonnique Française.)
Date de la Conférence le Jeudi 21 novembre 2024. à 19 h 00.
Entrée libre et Gratuite pour tous.
Lieu : Château de Bogard- Lieu dit Bogard.
à Quessoy 22120.
Le nombre de places limitées. Réservation par mail : pdelamballe@gmail.com

Vous ne pouvez-pas participer à cette conférence, mais souhaitez un contact ou des renseignements sur la Franc-maçonnerie. Ecrivez à : GEALLIANCE@PROTONMAIL.ME

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Publié le par Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION - PART VII- et Fin. Thierry Didier
Si vous avez le mot...vous pouvez passer. Le mot vous guide vers l'endroit, le moment propice.

 

Nous arrivons au terme de cette réflexion sur la substitution par Thierry Didier. Après cette septième partie, la totalité du texte.
Merci à Thierry pour cette belle et dense contribution.

 

Jean-François Guerry.

 

Source : Manual of the Lodge Albert G Mackey 1891

Source : Manual of the Lodge Albert G Mackey 1891

C

’est pourquoi chaque grade possède un mot sacré, et presque tous (à part le 13ème degré, qui est déjà dans son essence un passage) un mot de passe. Le mot est l’interface du verbe ou de la parole, fécondant, et de l’être humain, c’est-à-dire de la matière fécondable ou fécondée. Le mot est aussi une interface dont l’envers serait sacré, et l’avers serait « de passe ».  A cet égard, le terme de mot de passe est un pléonasme, dans la mesure où le mot même est déjà l’indice d’une passation entre 2 milieux ou 2 êtres. On utilise néanmoins cette acception car l’initiatique place, à côté du mot de passe le mot dit sacré, qui invite à dépasser un seuil, à franchir un palier permettant à l’initié d’être reconnu et de ne pas se perdre lorsqu’il n’est plus, comme le dit le rituel d’ouverture au 1er degré, dans le monde profane. Par exemple, le mélodrame vécu par Hiram Abif va permettre de décliner ce verbe entre, d’une part la parole perdue, c’est-à-dire tout ce qui sera laissé de côté, du fait même des circonstances, et le mot substitué, véritable survivance d’une situation. Tous les mots sacrés qui caractériseront chacun des grades ultérieurs au 3ème degré sont, dans leur principe, substitués, c’est-à-dire rapportés à un narratif particulier sanctionnant une situation nouvelle et originale, mais toujours référée à un objet particulier.

Ainsi la cérémonie d’exaltation deviendra le Kaïros, c’est-à-dire le point de confluence entre candidat à la maîtrise et ce qui lui sera donné à voir et à apprendre. On lui associe communément le verbe ou le logos, qui a la faculté à se disséminer, se propager, tout simplement parce qu’il est d’une nature différente du milieu à partir duquel il voyage. Pour qu’il y ait propagation, il faut effectivement que ce qui voyage soit de nature différente du milieu dans lequel il baigne, sans quoi ne s’en différentierait-il pas. Si le narratif colore de morale le mélodrame d’Hiram Abif, et sa volonté de ne pas donner aux 3 compagnons le mot des maitres, c’est parce que cette morale est la façon la plus directe de raconter une histoire, de la rendre crédible et compréhensible par tous. La morale a cette vertu de s’adresser à tout un chacun, mais aussi au collectif. Elle est puissante, en particulier dans le monde judéo-chrétien, par les leviers culturels, voire cultuels qu’elle met en branle, celui du mal, du bien, du pécher et de la rétribution théologique en général.

En un mot, la morale est la façon la plus efficace à même de concerner les plus rétifs. Hiram Abi n’existe donc que par sa mort, c’est sa trace qui nous guide, son cadavre que l’on enjambe et sa réapparition en avatar qui permettra de s’y substituer. Cette substitution n’est en rien anodine : Exotériquement, elle permet, par son caractère peu offensif, de ne pas écorner l’image radieuse du vieux Maître. Ésotériquement, la substitution va installer le jeune Maître sans générer une culpabilité toujours nuisible aux nouveaux arrivants. Ainsi le nouveau Maître qu’on devient peut « reparaître plus radieux que jamais », sans être alourdi du syndrome de l’imposteur. Cette légitimité est fondamentale, car elle donnera une force, une solidité et une constance appréciables, qualités dont l’addition s’appellera souveraineté. Le relèvement du maître, entendu autant dans son acception maritime de mesure, que dans son acception posturale, s’effectuera alors par les 5 points parfaits de la maîtrise : il s’agit là de la reconstitution de chevilles ouvrières co-formées par la disposition en miroir de 5 points, et donc de leur analogie structurelle.

La Lumière de l'Acacia

Lorsque le candidat a subi le coup létal et qu’il est allongé sur le sol, les 7 maîtres le cherchent symboliquement sans pouvoir le trouver physiquement : à ce moment, le candidat est dans un entre-soi dans lequel l’incarnation, tout comme l’exaltation n’ont pas leur place : l’analogie a alors cesser d’exister ; c’est pourquoi les 7 maîtres tournent autour du nouveau maître sans pouvoir le découvrir, il n’est alors pas visible symboliquement. Seul un rameau d’acacia, porteur d’une forme de verdeur cyclique, de renaissance intemporelle, bornera puis permettra d’identifier sa sépulture. Ce rameau fera revivre, par délégation, un lien analogique qui, de ce fait, va sauter aux yeux des 7 maîtres incarnés. Là où la Parole est perdue, le mot est substitué : la parole travaille sur le registre de la manifestation à tout crin, elle a cette vertu d’être fécondante, ostensible, solaire, déclarative, et sa perte occupe encore une place importante, à la façon dont un enfant se construit sur l’absence d’un parent parti ou décédé. La parole perdue crée ainsi un appel d’air initiatique, où ne manquera pas de s’engouffrer le mot substitué, la nature initiatique ayant horreur du vide existentiel.

Thierry Didier.

DE LA SUBSTITUTION LE TEXTE INTÉGRAL.

DE LA SUBSTITUTION

 

L

es deux premiers degrés du REAA ont pour objet la construction progressive du maçon. La méthode utilisée sera la méthode symbolique. Elle va permettre, par le biais de sa mécanique particulière, d’utiliser des outils déjà bien connus quant à leur usage profane. Ainsi, grâce à l’interprétation faite sienne de ladite méthode, tout initié va pouvoir travailler selon sa sensibilité ou son profil avec des supplétifs constants, tels que le maillet, le ciseau, le compas, etc… L’outil deviendra alors un invariant incontournable qui permettra aux singularités de chaque initié de se voir projetées dans des circonstances codifiées qui sont celles de l’exercice maçonnique et de ses modalités, en tenue régulière comme en cérémonie d’initiation. Parallèlement à cette spécification qui fait de l’initié un être unique et indivis, chaque personne ne diffère qu’infiniment peu du point de vue génomique d’un autre individu, et présente, plus largement, des similarités avec tout ce qui l’entoure, arrangement moléculaire, chimie commune, ordonnancement en général. Même les productions humaines, tels les temples et les églises suivent des lignes structurelles qu’on retrouve chez l’initié en termes de modèles de construction et de sacralisation de l’esprit.

Ce sont ces supports communs qui permettront l’application du principe d’analogie. Ce principe est fondamental car il conditionne tout le mécanisme de l’existence. Nous ne vivons et voyons qu’à travers le prisme de ce mécanisme qui utilise à plein l’entendement binaire qui est le nôtre. L’existence ne comporte en effet fondamentalement que deux versants : soi et le reste de l’Univers. Ce schéma indépassable conditionnera tout notre entendement. Ainsi, quels que soient les actes de notre vie, nous ne pourrons jamais prendre en compte plus de deux éléments à la fois. C’est ce même mécanisme mimétique qui structure le langage informatique courant. Même en informatique quantique, qui connait une infinité d’états possibles, ceux-ci ne seront jamais au bout du compte que la prise en considération l’une après l’autre d’un rapport de deux valeurs.

Le principe d’analogie va surfer sur ce fonctionnement duel en identifiant ce qui, dans l’espèce humaine, peut fonctionner en harmonie avec une autre entité quelle qu’elle soit. Comme le dit le célèbre adage alchimique, «l’analogie est l’unique clé de la Nature ». Tout homme comprend et applique le principe d’analogie en permanence : lorsqu’il regarde un vase, il le cerne, le distingue de son contexte, puis le replace dans un concert général qui est celui de l’universalité des choses. Il faut voir l’analogie autant comme une dynamique que comme une forme de statut, de socle, d’un univers dont ne pourra pas se départir l’initié, si avancé soit-il. Quand nous regardons l’univers ou notre prochain, nous regardons en fait l’analogie dans son essence : c’est d’ailleurs, sans rien dévoiler, le sens profond de la figure majeure du 30ème degré du REAA. Par contre, l’initié pourra trouver, à l’intérieur de ce principe, matière à exister d’une façon un peu différente de celle du profane qui, lui, se contentera d’accompagner et de vivre cette analogie. Cette façon de se distinguer s’appellera la substitution.

L

’être humain ne se contentera donc pas de surfer sur l’analogie, il fait œuvre de cette analogie, qui le baigne autant qu’elle le dirige. Comme son nom l’indique, l’analogie met en jeu 2 intervenants, qui se mesurent, se collètent et finalement s’épousent. L’homme existe, au sein de ce duel, en tant que tiers inclus, la différence entre initié et profane sera ce qu’il fera de cette position : le profane n’y verra qu’une direction possible, qui sera la perspective choisie pour la continuation de sa pensée et de son action. Par contre, l’initié aura la capacité de créer un mouvement intrinsèque à la fois dépendant de l’analogie, puisque créé en son sein, et en même temps original et transitoire : on l’appellera pensée ternaire. La pensée ternaire, si fondatrice pour un franc-maçon, sera une façon non pas de s’extraire de l’analogie, ce qui est impossible et conduirait à notre inexistence, mais d’y développer une approche originale qui ne sera en aucun cas une manière de s’en éloigner, mais au contraire de s’y arrimer afin de créer cette animation particulière et transitoire qu’on appellera substitution. Le terme de substitution a une connotation péjorative par son étymologie, qui signifie : « établir en dessous ».

Le substitut est alors fréquemment rapporté à un subordonné, qui seconde ou remplace le titulaire (substitut du procureur, etc…). Dans l’initiatique, et plus particulièrement au REAA, où le déisme d’un principe architectural universel existe, tout acte est en fait substitution à ce principe premier dénommé GADLU, puisque le GADLU est censé représenter une forme de totalité potentielle. La substitution ne vaut, dans l’initiatique, que par son caractère transitoire : autant cette substitution peut-elle, dans le milieu profane, aboutir à une nouvelle orthodoxie, autant est-elle, dans l’espace maçonnique, l’objet d’une transmutation éphémère visant simplement à accompagner l’initié sur des chemins subsidiaires dont l’intérêt résidera exclusivement dans la potentialité à se souvenir de ce qu’il aura vécu. Ensuite, ce retour à l’initial, mais pourvu de connaissances nouvelles (« Le Maître reparaît plus radieux que jamais ») ne sera en aucun cas un recul, car l’art initiatique ne possède pas de flèche du temps ou de l’espace, il est holistique. L’initié pourra, par ce biais, éprouver des chemins attenants.

Si l’on veut filer la métaphore, la substitution sera, pour paraphraser une sentence nietzschéenne, la vibration d’une corde tendue entre les 2 termes de l’analogie. Cette vibration ne rompra à aucun moment la continuité, simplement ledit fil, en oscillant, s’autorisera momentanément une trajectoire propre. C’est l’acte même de substitution qui fabriquera cette nouveauté, cette voie originale, retournant au terme de cet acte à un statut initial posé depuis toujours. Comment finalement engendrer cette distinction, éphémère mais aussi intriquée dans le mouvement général de la vie ? En usant de la seule échappatoire possible, aussi efficace que temporaire, aussi puissante qu’inféodée, celle de la voie substituée. Le souci avec l’analogie est qu’elle représente stricto sensutout ce que nous pouvons imaginer et faire ; elle est tellement monopolistique qu’il est impossible d’en sortir.  Partant, l’initié devra tenter de se transformer, de modérément s’ « égarer »  mais sans jamais pouvoir mettre de côté cet incontournable « pensum » qu’est l’analogie. Il pourra le faire grâce au mécanisme délicat de la substitution. « Il faut dégager le subtil de l’épais » nous dit le 7ème précepte de la Table d’Emeraude, l’épais étant ici le principe d’analogie, structurel et indépassable, et le subtil ce qu’on peut en retirer de léger, de fin, de précieux, mais aussi de labile, à savoir la substitution. La substitution n’est pas un état, mais une circonstance, nous parlons d’ailleurs de mot ou d’homme substitué au participe passé. La substitution s’entend selon son radical étymologique sub- « sous », entendu dans son sens de « délié, ténu », et non sous l’angle d’une quelconque hiérarchie. Mais comment créer un mécanisme de substitution ? Eh bien, en s’appuyant sur la mécanique symbolique : celle-ci guide l’homme vers ses spécificités tout en lui ouvrant l’accès à la connaissance, mais la méthode façonne aussi, en sous-main, l’individu, appuyant discrètement sur ce qui fait son universalité, en créant ce que j’appellerais des « canaux de similarité » sur lesquels pourront se greffer des éléments d’analogie. Exemple de canal de similarité, la construction individuelle, qu’on peut rapprocher de la construction d’un édifice : ce sera tout l’objet des grades dits de Perfection et d’Exil.

A

utre exemple, celui de l’incarnation, à rapprocher de la symbolique de la rose et de la croix, ce sera l’objet du 18ème degré et de sa centralité intestine. Enfin la philosophie, entendue comme un viatique, un aliment, une couleur qui vivifiera le tracé existentiel bâti un temps sur l’analogie, puis dans un autre temps sur l’incarnation nous sera contée par le prisme des degrés du 19ème au 30ème du REAA. Tout le fil initiatique du REAA sera alors bâti en analogie à la représentation de ce GADLU, à savoir le Temple matériel de Salomon lors des degrés de Perfection et d’Exil, le temple de l’esprit pour cette forme incarnée du divin lors du degré de CR+C, et enfin d’un Temple exclusivement constitué de la somme des rapports établis entre l’initié et le principe créateur, à savoir les degrés philosophiques, et son maître à penser , le Commandeur, Être commandeur du Temple signifie donc prendre la mesure de cet ensemble de relations. Il s’agit là d’une forme hautement perfectionnée du temple, dans laquelle priment sur le temple lui-même les liens qui se font et se défont, et qui accordent donc aux dynamiques d’analogie et de substitution une primauté sur la station, le statut et le fixe.

 Le Temple du commandeur rappelle la création, après l’Exil, des synagogues, mot qui signifie « assemblées », et qui constituent un espace sacré indéfiniment reconstitué, les synagogues n’existant symboliquement que durant le temps du rassemblement des fidèles.  La symbolique peut donc déceler et créer un modèle général, applicable à tous, transformant chaque impétrant selon des lignes de force qui lui sont propres. Mais la symbolique a aussi ceci d’universelle qu’elle crée en chacun des cheminements interpersonnels qui échappent, eux, à la différenciation et qui font que chaque être humain soumis à un même outil se verra peu ou prou façonné par ledit outil de façon assez semblable d’une personne à une autre. La substitution rassemble et distingue à la fois, selon une véritable « tenaille cognitive », qui travaille l’initié à deux niveaux, un niveau immédiat qui nous emmène dans notre construction individuelle, et un niveau que je qualifierais de long et profond dans son installation collective en l’homme, révélant chez chacun d’entre nous une forme de similarité et de continuité relatives à notre espèce. C’est le mélange de ces 2 voies, distinctive et collective à la fois, qui tordra, tel un levier, et qui sculptera, tel un ciseau métaphysique notre nature et notre destinée. La substitution, par la liaison qu’elle apportera entre 2 volontés ontologiquement opposées sera un moyen de créer du mouvement, de la transformation, puis, au bout du bout, de se réaligner au sein d’un ensemble statutaire, apparemment statique et figé.

 

L

a substitution ne peut porter que sur des choses tangibles : mots, corps, édifices, etc…car ce tangible-là n’a pas la possibilité de s’échapper du réel, et c’est d’ailleurs ce qu’on lui demande. La substitution devient alors, dans la recherche initiatique, le seul moyen d’avancer, parmi des hommes ou des évènements qui nous ressemblent. Car la caractéristique principale du monde initiatique, différencié du monde ordinaire, est de posséder un axe visible, là où le profane évoluera au hasard des circonstances. C’est cet axe autour duquel auront lieu toutes les transformations de l’initié. Il n’est qu’à regarder en détail les circonstances des cérémonies d’initiation à tout degré, elles suivent toujours un axe autour duquel se greffent des évènements particuliers, propres au grade considéré.

Et donc, comment peut-on appeler un changement, un basculement qui respecte le fil rouge de cet axe ? une substitution. Le miracle, au sens large, est aussi selon moi de ce tonneau, substituant un réel à un autre réel, mais dans une passation qui demeure invisible. La substitution est donc magnifiquement symbolisée par la cérémonie d’exaltation, au cours de laquelle le candidat suivra un axe invariable, sans jamais s’en départir, et au sein duquel il subira une substitution qui le verra à terme « reparaître plus radieux que jamais ». Il aura alors pu connaitre des remaniements intimes plus ou moins profonds, mais sans jamais dévier de cet axe qui le ramènera au bout du compte à une position similaire mais non identique, avec néanmoins ce surplus de Connaissance qui en fera un homme à la fois nouveau et identique à celui du début, c’est-à-dire à un homme substitué.Spatialement et géométriquement, on se rend compte que cet axe virtuel est posé dès l’entrée du candidat, et qu’il n’y dérogera pas de toute la cérémonie, ce sera la condition sine qua none à son initiation au grade de maître.

En même temps, diverses postures, déambulations, événements vont s’effectuer, mais toujours au sein même de cet indéfectible axe structurel qui est ici celui de l’analogie. Cette unité sera rendue par le caractère « filaire » du parcours de l’impétrant : celui-ci rentre dans le Temple en son milieu, progresse à reculons et torse nu, c’est-à-dire qu’on travaille sa corporéité en l’alignant sur cet axe géométrique de la loge, simplement en faisant varier les circonstances et les conditions. Il se retourne ensuite devant le cadavre face à l’alignement de ce dernier et l’enjambe. Cet enjambement à une double signification, il permet de visualiser dans sa chair une progression mêlant les 2 corps ; et en même temps cette enjambement permet au candidat de maintenir son positionnement axial, tout en vivant un évènement particulièrement singulier, dans les 2 sens du terme. Cet axe sera l’endroit au sein duquel se vivront les métamorphoses du vivant : nudité partielle (fragilisation), marche à reculons (déséquilibre), arrachage du tablier (violence et soupçon), retournement (désorientation) enjambement (confusion et transformation) coup létal (basculement). Tous ces actes patents se cantonneront selon une ligne irréfragable dont ils ne dérogeront pas, avec toute la puissance qu’une telle restriction impose.

Cantonner ces actes, à la fois sur le temps court de la cérémonie, et l’espace court d’un axe indépassable permet de les sublimer, exactement de la même façon qu’on fait passer un solide directement à l’état gazeux, en augmentant simplement pression et température. Le reste est à l’avenant, à savoir que le coup létal, le gisant, la recherche et la découverte du cadavre, et enfin la régénérescence et le relèvement du nouveau maître poursuivront ce travail filaire. Il peut sembler a priori antinomique de parler de la cérémonie du 3ème degré comme étant celle d’une exaltation, car nous venons en effet de voir en quoi une transformation contrainte, dans le temps et dans l’espace pouvait être efficiente, imposée entre les étroites limites des 2 tenants de l’analogie, représentée au début de la cérémonie par le candidat, et à la fin, quelques mètres plus loin par le nouveau maître. En fait, ce terme d’exaltation se justifie à divers égards qui se recoupent, à savoir qu’on n’est jamais aussi libre qu’à l’intérieur d’un cadre qui nous éprouve en permanence, et que la liberté est donc d’abord intérieure.

Ensuite parce que si le substantif « exaltation » emprunte au latin chrétien exaltatio « action de s'élever, de se dresser », il signifiera aussi, lors de l’avènement de la chimie moderne (1680) « se dépouiller de toutes choses impures ». L’analogie avec la chimie organique est frappante : on parle d’exaltation et de sublimation lorsque, je le répète, un corps passe directement de l’état solide à l’état gazeux, avec l’évidente comparaison sacrificielle qui fait passer, par l’holocauste biblique, de la consumation de la matière lourde et grossière du sacrifié à l’avènement des cendres minérales, mais surtout de l’esprit, léger et subtil qui caractérise son humanité. Mais l’exaltation, toujours par analogie à la chimie organique,  permet aussi  une catharsis, en séparant , à partir d’un même objet , ce qu’il y a en lui d’invariant, d’insécable, de noble, et les « vices,  impuretés », ou métaux qui y sont accolés, et qui , eux, resteront au fond de la cornue  : « La chair quitte les os […] Tout se désunit »  reflètera ainsi à la fois une forme de spiritualisation de l’initié,  par l’extirpation des métaux parasites, et recomposant ensuite, par la, concrétion, le  nouveau corps purifié , c’est-à-dire le nouveau maître. Sur le plan métaphysique, la substitution de l’initié se comprend facilement.

E

n effet, la franc-maçonnerie, comme toute pratique initiatique, est holistique, c’est-à-dire qu’elle prend en compte en permanence la totalité des chemins possibles nés de l’avancée de l’initié. Comme il est bien sûr impossible à l’entendement humain de considérer pleinement tous les choix que l’initié ne fera pas, c’est sous l’appellation générale et duale de mot substitué et de Parole Perdue que sera rassemblée la totalité des états possibles, totalité que j’assimilerais ici au terme générique de Verbe ou de logos. Pour créer le mot substitué, il conviendra alors d’envisager la Parole Perdue come l’accessit à cette substitution : la parole ordinaire est verbeuse, dans le bon sens du terme, c’est-à-dire solaire, volatile, discriminante, fécondante et révélative. Sa fonction est inséminatrice, elle a l’acutesse de sa singularité et de sa propension à rapidement envahir l’espace et les cerveaux. Dès qu’elle se perd, sa légitimité se transforme. En tout cas elle s’uniformise, ne formant plus avec les autres pertes qu’un fonds commun. En fait, on parle de mot substitué, car le mot est l’agrégation à un moment déterminé d’une parole, d’un contexte, d’une circonstance.

La parole ne peut pas, elle, être substituée, car elle est déjà mouvement par elle-même, elle peut simplement être ou ne pas être. Le mot obéit, lui, à des mouvances qui sont d’autant plus efficaces qu’elles sont incarnées. Là où la Parole est perdue, le mot est substitué : la parole travaille sur le registre de la manifestation à tout crin, elle a cette vertu d’être ostensible, déclarative, et sa perte occupe encore une place importante, à la façon dont un enfant se construit sur l’absence d’un parent parti ou décédé. La parole perdue crée ainsi un appel d’air initiatique, où ne manquera pas de s’engouffrer le mot substitué, la nature initiatique ayant horreur du vide existentiel. L’exaltation soumet un équilibre entre le mot ou l’attitude substituée d’une part, et l’arborescence de choix possibles non réalisés, d’autre part, qu’on appelle Parole Perdue. Ceci est en fait le sens ésotérique profond du mobile de l’assassinat d’Hiram Abif : le narratif évoque le refus de Maître Hiram de donner le mot aux 3 mauvais compagnons.

En fait, en ne donnant pas ce mot, Maître Hiram ne tranche pas dans l’arborescence infinie des choix possibles, le mot substitué se contentant alors de donner le change sans affecter la structure intime de l’univers. Mais on ne trompe pas impunément l’Univers, et l’attitude cavalière de Maître Hiram va se payer comptant. Ce dernier va être assassiné, et les 3 mauvais compagnons se perdre dans la nature, au moins durant un temps. On parlera donc de substitution : ce sera le seul moyen, à prenant appui sur ces « canaux de similarité » d’avancer au sein même de cette analogie sans la trahir, sans la dévoyer. Je vous citerai cette définition subsidiaire de l’analogie, qui me paraît très parlante « Action qui détermine l'apparition dans la langue de nouvelles formes à partir de correspondances qui existent entre des termes d'une même classe ». Ces nouvelles formes pourront alors se substituer aux anciennes, sans déroger au sacro-saint principe d’analogie. Lorsqu’on sort l’analogie du son carcan inertiel de l’analogie, il va nous être possible d’avancer en son sein, sans en dévoyer le message : ce sera l’objectif de la substitution.

C

ette dynamique me fait penser en chimie, aux émulsionnants, substances ajoutées à un milieu par nature instable, le stabilisant par leurs capacités à se lier avec les opposés générateurs de ce déséquilibre. La substitution est de ce tonneau : c’est un émulsionnant initiatique : sans négativer le principe de toute façon incontournable d’analogie, elle exploite en son sein les ressemblances et les différences en s’y liant. L’enjambement du cadavre obéit à cette dynamique faite à la fois d’une distanciation et d’un amalgame à ce corps perdu. La substitution préserve donc les fondamentaux là où la Parole perdue les met sur le bas-côté. La parole n’est jamais véritablement perdue, car le fait de la qualifier comme telle la fait subsister, là où le mot se verra, lui, substitué ; l’étymologie de ces 2 verbes est voisine. Subsister, dont le préfixe est emprunté au latin subsistere « s'arrêter, faire halte, rester, demeurer, résister, tenir bon », est formé de sub- (dessous) et de sistere « placer, poser, se poser, s'arrêter, résister ». Substituer emprunte, lui, au latin substituere « mettre sous, mettre à la place, substituer (un héritier) », formé de sub- et de statuere « établir, poser ». Dans ce cadre, subsister et substituer conditionnent des changements qui vont ou bien dans un axe de continuité qui les légitime, ou bien à côté dudit axe, donc perdu, au moins pour un temps. Le fait même que ces verbes se ressemblent fortement, tout en différant subtilement dévoile le mécanisme de l’analogie, faite d’un va et vient subtil qui lie et écarte en permanence les 2 tenants pour conserver leur intégrité, tout en les versant dans un même élan. Le mot est une concrétion, une finalité, un aboutissement, le produit de la civilisation : à cet égard, il ne peut quitter la sphère du vécu, il n’a pas les moyens de s’« échapper » et donc de se perdre . Tout au plus pourra-t-il être substitué, c’est-à-dire remplacé mais dans un contexte similaire. La Parole, elle, est source, induction, création, elle a cette caractéristique de pouvoir être « perdue », c’est-à-dire mise de côté par l’orthodoxie du moment. Que cette perte soit transitoire ou définitive n’a que peu d’importance, c’est sa valeur absolue qui en conditionne la portée. Si l’on voulait utiliser une image, la Parole serait, dans un son, la porteuse, c’est-à-dire cette trame modifiable à l’envi mais jamais remplaçable, simplement émaillée d’accidents ponctuels qu’on appelle les mots.

Le mot est dans le monde, il lui est consubstantiel, indispensable à l’exercice initiatique qui côtoie sans jamais l’atteindre ce que l’on nomme communément le principiel, l’essence, le GADLU ou Dieu, mais toujours à partir d’une réalité qui est celle du rite et du rituel. La formalisation du mot en condamne l’échappement, il se voit cantonné au monde tangible auquel il appartient tout entier, et c’est bien là qu’il aura une utilité. Le mot correspond à une station du verbe, à son agrégation lorsque les circonstances le rendent possible. On pourrait dire que le mot apparaît et se signale de façon impromptue lorsque les circonstances l’amènent à être utile. Utile est un qualificatif fondamental dans l’esprit du REAA. Au-delà de sa similarité étymologique avec le substantif « outil », utile signifiait au début du 16ème siècle « qui possède les revenus et non le fonds d'une terre ». On pourrait assimiler les revenus aux mots, et le fonds à la Parole Perdue. Ces circonstances sont présentes quand elles imposent, comme dans la Tradition et l’exemplarité, un échange entre humains, dans une promiscuité nécessaire à la transmission dudit mot.

C

’est pourquoi chaque grade possède un mot sacré, et presque tous (à part le 13ème degré, qui est déjà dans son essence un passage) un mot de passe. Le mot est l’interface du verbe ou de la parole, fécondant, et de l’être humain, c’est-à-dire de la matière fécondable ou fécondée. Le mot est aussi une interface dont l’envers serait sacré, et l’avers serait « de passe ».  A cet égard, le terme de mot de passe est un pléonasme, dans la mesure où le mot même est déjà l’indice d’une passation entre 2 milieux ou 2 êtres. On utilise néanmoins cette acception car l’initiatique place, à côté du mot de passe le mot dit sacré, qui invite à dépasser un seuil, à franchir un palier permettant à l’initié d’être reconnu et de ne pas se perdre lorsqu’il n’est plus, comme le dit le rituel d’ouverture au 1er degré, dans le monde profane. Par exemple, le mélodrame vécu par Hiram Abif va permettre de décliner ce verbe entre, d’une part la parole perdue, c’est-à-dire tout ce qui sera laissé de côté, du fait même des circonstances, et le mot substitué, véritable survivance d’une situation. Tous les mots sacrés qui caractériseront chacun des grades ultérieurs au 3ème degré sont, dans leur principe, substitués, c’est-à-dire rapportés à un narratif particulier sanctionnant une situation nouvelle et originale, mais toujours référée à un objet particulier.

Ainsi la cérémonie d’exaltation deviendra le Kaïros, c’est-à-dire le point de confluence entre candidat à la maîtrise et ce qui lui sera donné à voir et à apprendre. On lui associe communément le verbe ou le logos, qui a la faculté à se disséminer, se propager, tout simplement parce qu’il est d’une nature différente du milieu à partir duquel il voyage. Pour qu’il y ait propagation, il faut effectivement que ce qui voyage soit de nature différente du milieu dans lequel il baigne, sans quoi ne s’en différentierait-il pas. Si le narratif colore de morale le mélodrame d’Hiram Abif, et sa volonté de ne pas donner aux 3 compagnons le mot des maitres, c’est parce que cette morale est la façon la plus directe de raconter une histoire, de la rendre crédible et compréhensible par tous. La morale a cette vertu de s’adresser à tout un chacun, mais aussi au collectif. Elle est puissante, en particulier dans le monde judéo-chrétien, par les leviers culturels, voire cultuels qu’elle met en branle, celui du mal, du bien, du pécher et de la rétribution théologique en général.

En un mot, la morale est la façon la plus efficace à même de concerner les plus rétifs. Hiram Abi n’existe donc que par sa mort, c’est sa trace qui nous guide, son cadavre que l’on enjambe et sa réapparition en avatar qui permettra de s’y substituer. Cette substitution n’est en rien anodine : Exotériquement, elle permet, par son caractère peu offensif, de ne pas écorner l’image radieuse du vieux Maître. Ésotériquement, la substitution va installer le jeune Maître sans générer une culpabilité toujours nuisible aux nouveaux arrivants. Ainsi le nouveau Maître qu’on devient peut « reparaître plus radieux que jamais », sans être alourdi du syndrome de l’imposteur. Cette légitimité est fondamentale, car elle donnera une force, une solidité et une constance appréciables, qualités dont l’addition s’appellera souveraineté. Le relèvement du maître, entendu autant dans son acception maritime de mesure, que dans son acception posturale, s’effectuera alors par les 5 points parfaits de la maîtrise : il s’agit là de la reconstitution de chevilles ouvrières co-formées par la disposition en miroir de 5 points, et donc de leur analogie structurelle.

Lorsque le candidat a subi le coup létal et qu’il est allongé sur le sol, les 7 maîtres le cherchent symboliquement sans pouvoir le trouver physiquement : à ce moment, le candidat est dans un entre-soi dans lequel l’incarnation, tout comme l’exaltation n’ont pas leur place : l’analogie a alors cesser d’exister ; c’est pourquoi les 7 maîtres tournent autour du nouveau maître sans pouvoir le découvrir, il n’est alors pas visible symboliquement. Seul un rameau d’acacia, porteur d’une forme de verdeur cyclique, de renaissance intemporelle, bornera puis permettra d’identifier sa sépulture. Ce rameau fera revivre, par délégation, un lien analogique qui, de ce fait, va sauter aux yeux des 7 maîtres incarnés. Là où la Parole est perdue, le mot est substitué : la parole travaille sur le registre de la manifestation à tout crin, elle a cette vertu d’être fécondante, ostensible, solaire, déclarative, et sa perte occupe encore une place importante, à la façon dont un enfant se construit sur l’absence d’un parent parti ou décédé. La parole perdue crée ainsi un appel d’air initiatique, où ne manquera pas de s’engouffrer le mot substitué, la nature initiatique ayant horreur du vide existentiel.

Thierry Didier

DE LA SUBSTITUTION - PART VII- et Fin. Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION - PART VII- et Fin. Thierry Didier

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Publié le par Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION PART VI- Thierry Didier
Un des enseignements de la réflexion de Thierry Didier pour moi (donc subjectif). Est qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre le principe analogie et celui de la substitution. Il n'y a pas destruction ou renoncement vis à vis des invariants initiatiques. Mais ouvertures à partir de, c'est-à-dire liberté de penser par soi-même, pour aller vers. Nous vivons une ascension en spirale, chaque point d'appui n'est pas détruit mais sers de base, pour prendre son élan vers le point suivant. D'aucun parlerons de décoïncidence, comme une possibilité de re création permanente, de mouvements successifs, d'initiation permanente. Les degrés d'un rite associés à une cérémonie initiatique permettant l'accession à nouvel état de conscience de l'initié. Chaque cycle initiatique inaugurant un nouveau paradigme sans pour autant détruire les précédents la cohérence globale du rite étant préservée, mais aussi l'autonomie et la liberté de l'initié. Je le répète c'est un point de vue personnel.

 

Jean-François Guerry

Spirale clé d'Or de l'intelligence du Logos. L'origine du son originel OM . Sandrine Rouillon

Spirale clé d'Or de l'intelligence du Logos. L'origine du son originel OM . Sandrine Rouillon

C

ette dynamique me fait penser en chimie, aux émulsionnants, substances ajoutées à un milieu par nature instable, le stabilisant par leurs capacités à se lier avec les opposés générateurs de ce déséquilibre. La substitution est de ce tonneau : c’est un émulsionnant initiatique : sans négativer le principe de toute façon incontournable d’analogie, elle exploite en son sein les ressemblances et les différences en s’y liant. L’enjambement du cadavre obéit à cette dynamique faite à la fois d’une distanciation et d’un amalgame à ce corps perdu. La substitution préserve donc les fondamentaux là où la Parole perdue les met sur le bas-côté. La parole n’est jamais véritablement perdue, car le fait de la qualifier comme telle la fait subsister, là où le mot se verra, lui, substitué ; l’étymologie de ces 2 verbes est voisine. Subsister, dont le préfixe est emprunté au latin subsistere « s'arrêter, faire halte, rester, demeurer, résister, tenir bon », est formé de sub- (dessous) et de sistere « placer, poser, se poser, s'arrêter, résister ». Substituer emprunte, lui, au latin substituere « mettre sous, mettre à la place, substituer (un héritier) », formé de sub- et de statuere « établir, poser ». Dans ce cadre, subsister et substituer conditionnent des changements qui vont ou bien dans un axe de continuité qui les légitime, ou bien à côté dudit axe, donc perdu, au moins pour un temps. Le fait même que ces verbes se ressemblent fortement, tout en différant subtilement dévoile le mécanisme de l’analogie, faite d’un va et vient subtil qui lie et écarte en permanence les 2 tenants pour conserver leur intégrité, tout en les versant dans un même élan. Le mot est une concrétion, une finalité, un aboutissement, le produit de la civilisation : à cet égard, il ne peut quitter la sphère du vécu, il n’a pas les moyens de s’« échapper » et donc de se perdre . Tout au plus pourra-t-il être substitué, c’est-à-dire remplacé mais dans un contexte similaire. La Parole, elle, est source, induction, création, elle a cette caractéristique de pouvoir être « perdue », c’est-à-dire mise de côté par l’orthodoxie du moment. Que cette perte soit transitoire ou définitive n’a que peu d’importance, c’est sa valeur absolue qui en conditionne la portée. Si l’on voulait utiliser une image, la Parole serait, dans un son, la porteuse, c’est-à-dire cette trame modifiable à l’envi mais jamais remplaçable, simplement émaillée d’accidents ponctuels qu’on appelle les mots.

In principio erat Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum. Hoc erat in principio apud Deum...

Le mot est dans le monde, il lui est consubstantiel, indispensable à l’exercice initiatique qui côtoie sans jamais l’atteindre ce que l’on nomme communément le principiel, l’essence, le GADLU ou Dieu, mais toujours à partir d’une réalité qui est celle du rite et du rituel. La formalisation du mot en condamne l’échappement, il se voit cantonné au monde tangible auquel il appartient tout entier, et c’est bien là qu’il aura une utilité. Le mot correspond à une station du verbe, à son agrégation lorsque les circonstances le rendent possible. On pourrait dire que le mot apparaît et se signale de façon impromptue lorsque les circonstances l’amènent à être utile. Utile est un qualificatif fondamental dans l’esprit du REAA. Au-delà de sa similarité étymologique avec le substantif « outil », utile signifiait au début du 16ème siècle « qui possède les revenus et non le fonds d'une terre ». On pourrait assimiler les revenus aux mots, et le fonds à la Parole Perdue. Ces circonstances sont présentes quand elles imposent, comme dans la Tradition et l’exemplarité, un échange entre humains, dans une promiscuité nécessaire à la transmission dudit mot.

Thierry Didier.

LES LIVRES DE THIERRY DIDIE
DE LA SUBSTITUTION PART VI- Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION PART VI- Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION PART VI- Thierry Didier

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Publié le par Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION - PART V. Thierry Didier

E

n effet, la franc-maçonnerie, comme toute pratique initiatique, est holistique, c’est-à-dire qu’elle prend en compte en permanence la totalité des chemins possibles nés de l’avancée de l’initié. Comme il est bien sûr impossible à l’entendement humain de considérer pleinement tous les choix que l’initié ne fera pas, c’est sous l’appellation générale et duale de mot substitué et de Parole Perdue que sera rassemblée la totalité des états possibles, totalité que j’assimilerais ici au terme générique de Verbe ou de logos. Pour créer le mot substitué, il conviendra alors d’envisager la Parole Perdue come l’accessit à cette substitution : la parole ordinaire est verbeuse, dans le bon sens du terme, c’est-à-dire solaire, volatile, discriminante, fécondante et révélative. Sa fonction est inséminatrice, elle a l’acutesse de sa singularité et de sa propension à rapidement envahir l’espace et les cerveaux. Dès qu’elle se perd, sa légitimité se transforme. En tout cas elle s’uniformise, ne formant plus avec les autres pertes qu’un fonds commun. En fait, on parle de mot substitué, car le mot est l’agrégation à un moment déterminé d’une parole, d’un contexte, d’une circonstance.

La parole ne peut pas, elle, être substituée, car elle est déjà mouvement par elle-même, elle peut simplement être ou ne pas être. Le mot obéit, lui, à des mouvances qui sont d’autant plus efficaces qu’elles sont incarnées. Là où la Parole est perdue, le mot est substitué : la parole travaille sur le registre de la manifestation à tout crin, elle a cette vertu d’être ostensible, déclarative, et sa perte occupe encore une place importante, à la façon dont un enfant se construit sur l’absence d’un parent parti ou décédé. La parole perdue crée ainsi un appel d’air initiatique, où ne manquera pas de s’engouffrer le mot substitué, la nature initiatique ayant horreur du vide existentiel. L’exaltation soumet un équilibre entre le mot ou l’attitude substituée d’une part, et l’arborescence de choix possibles non réalisés, d’autre part, qu’on appelle Parole Perdue. Ceci est en fait le sens ésotérique profond du mobile de l’assassinat d’Hiram Abif : le narratif évoque le refus de Maître Hiram de donner le mot aux 3 mauvais compagnons.

Hiram et les trois mauvais compagnons

En fait, en ne donnant pas ce mot, Maître Hiram ne tranche pas dans l’arborescence infinie des choix possibles, le mot substitué se contentant alors de donner le change sans affecter la structure intime de l’univers. Mais on ne trompe pas impunément l’Univers, et l’attitude cavalière de Maître Hiram va se payer comptant. Ce dernier va être assassiné, et les 3 mauvais compagnons se perdre dans la nature, au moins durant un temps. On parlera donc de substitution : ce sera le seul moyen, à prenant appui sur ces « canaux de similarité » d’avancer au sein même de cette analogie sans la trahir, sans la dévoyer. Je vous citerai cette définition subsidiaire de l’analogie, qui me paraît très parlante « Action qui détermine l'apparition dans la langue de nouvelles formes à partir de correspondances qui existent entre des termes d'une même classe ». Ces nouvelles formes pourront alors se substituer aux anciennes, sans déroger au sacro-saint principe d’analogie. Lorsqu’on sort l’analogie du son carcan inertiel de l’analogie, il va nous être possible d’avancer en son sein, sans en dévoyer le message : ce sera l’objectif de la substitution.

Thierry Didier

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DE LA SUBSTITUTION - PART V. Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION - PART V. Thierry Didier
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Publié le par Jean-François Guerry
Vous êtes ce que les Francs-Maçons appelle un profane c'est-à-dire non initié, la Franc-Maçonnerie en général vous intrigue, vous intéresse, et plus particulièrement la Franc-maçonnerie Bretonne d'aujourd'hui.
Arnaud d'Apremont : auteur, chercheur, historien, traducteur et Franc-maçon donnera une conférence à propos de son livre : Le Compas et l'Hermine. Cette conférence est co-organisée par la Loge Maçonnique "La Princesse de Lamballe" et l'A.R.A. (l'Atelier Régional de recherche de l'Alliance Maçonnique Française.)
Date de la Conférence le Jeudi 21 novembre 2024. à 19 h 00.
Entrée libre et Gratuite pour tous.
Lieu : Château de Bogard- Lieu dit Bogard.
à Quessoy 22120.
Le nombre de places limitées. Réservation par mail : pdelamballe@gmail.com

Vous ne pouvez-pas participer à cette conférence, mais souhaitez un contact ou des renseignements sur la Franc-maçonnerie. Ecrivez à : GEALLIANCE@PROTONMAIL.ME

 

CONFÉRENCE SAINT-BRIEUC : LA FRANC-MAÇONNERIE EN BRETAGNE

Après y être longtemps restée marginale, notamment à partir de la fin du XVIIIe siècle, la franc-maçonnerie connaît de nouveau un certain essor depuis la fin du XXe siècle en Bretagne. 

Et en tout cas, un essor suffisant - et parfois inédit (par exemple, l'existence d'une chaire universitaire de maçonnologie à Rennes dans la décennie 1980, unique au monde ) - pour s'intéresser à ses spécificités éventuelles. 

En complément de ce travail sur la franc-maçonnerie bretonne, on trouvera une courte étude sur l'influence de l'ordre jésuite en Bretagne au XVIIe siècle et sur son rôle potentiel, précisément, dans l'émergence et la structuration de la franc-maçonnerie et d'autres démarches initiatico-fraternelles au cours de cette période. Il s'agit là encore d'une matière quasiment pas étudiée aujourd'hui, mais riche de conséquences pittoresques et paradoxales.

CONFÉRENCE SAINT-BRIEUC : LA FRANC-MAÇONNERIE EN BRETAGNE
Phare de la Teignouse Baie de Quiberon

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Publié le par Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION PART IV - Thierry Didier
La substitution a horreur du hasard, elle a un sens, elle est phase avec l'initiation. Devenir autre en restant le même, l'initiation est la métamorphose du vivant, elle implique la substitution. Ce que nous dévoile le grade de Maître.

 

Jean-François Guerry.

 

L

a substitution ne peut porter que sur des choses tangibles : mots, corps, édifices, etc…car ce tangible-là n’a pas la possibilité de s’échapper du réel, et c’est d’ailleurs ce qu’on lui demande. La substitution devient alors, dans la recherche initiatique, le seul moyen d’avancer, parmi des hommes ou des évènements qui nous ressemblent. Car la caractéristique principale du monde initiatique, différencié du monde ordinaire, est de posséder un axe visible, là où le profane évoluera au hasard des circonstances. C’est cet axe autour duquel auront lieu toutes les transformations de l’initié. Il n’est qu’à regarder en détail les circonstances des cérémonies d’initiation à tout degré, elles suivent toujours un axe autour duquel se greffent des évènements particuliers, propres au grade considéré.

Et donc, comment peut-on appeler un changement, un basculement qui respecte le fil rouge de cet axe ? une substitution. Le miracle, au sens large, est aussi selon moi de ce tonneau, substituant un réel à un autre réel, mais dans une passation qui demeure invisible. La substitution est donc magnifiquement symbolisée par la cérémonie d’exaltation, au cours de laquelle le candidat suivra un axe invariable, sans jamais s’en départir, et au sein duquel il subira une substitution qui le verra à terme « reparaître plus radieux que jamais ». Il aura alors pu connaitre des remaniements intimes plus ou moins profonds, mais sans jamais dévier de cet axe qui le ramènera au bout du compte à une position similaire mais non identique, avec néanmoins ce surplus de Connaissance qui en fera un homme à la fois nouveau et identique à celui du début, c’est-à-dire à un homme substitué.Spatialement et géométriquement, on se rend compte que cet axe virtuel est posé dès l’entrée du candidat, et qu’il n’y dérogera pas de toute la cérémonie, ce sera la condition sine qua none à son initiation au grade de maître.

En même temps, diverses postures, déambulations, événements vont s’effectuer, mais toujours au sein même de cet indéfectible axe structurel qui est ici celui de l’analogie. Cette unité sera rendue par le caractère « filaire » du parcours de l’impétrant : celui-ci rentre dans le Temple en son milieu, progresse à reculons et torse nu, c’est-à-dire qu’on travaille sa corporéité en l’alignant sur cet axe géométrique de la loge, simplement en faisant varier les circonstances et les conditions. Il se retourne ensuite devant le cadavre face à l’alignement de ce dernier et l’enjambe. Cet enjambement à une double signification, il permet de visualiser dans sa chair une progression mêlant les 2 corps ; et en même temps cette enjambement permet au candidat de maintenir son positionnement axial, tout en vivant un évènement particulièrement singulier, dans les 2 sens du terme. Cet axe sera l’endroit au sein duquel se vivront les métamorphoses du vivant : nudité partielle (fragilisation), marche à reculons (déséquilibre), arrachage du tablier (violence et soupçon), retournement (désorientation) enjambement (confusion et transformation) coup létal (basculement). Tous ces actes patents se cantonneront selon une ligne irréfragable dont ils ne dérogeront pas, avec toute la puissance qu’une telle restriction impose.

Cantonner ces actes, à la fois sur le temps court de la cérémonie, et l’espace court d’un axe indépassable permet de les sublimer, exactement de la même façon qu’on fait passer un solide directement à l’état gazeux, en augmentant simplement pression et température. Le reste est à l’avenant, à savoir que le coup létal, le gisant, la recherche et la découverte du cadavre, et enfin la régénérescence et le relèvement du nouveau maître poursuivront ce travail filaire. Il peut sembler a priori antinomique de parler de la cérémonie du 3ème degré comme étant celle d’une exaltation, car nous venons en effet de voir en quoi une transformation contrainte, dans le temps et dans l’espace pouvait être efficiente, imposée entre les étroites limites des 2 tenants de l’analogie, représentée au début de la cérémonie par le candidat, et à la fin, quelques mètres plus loin par le nouveau maître. En fait, ce terme d’exaltation se justifie à divers égards qui se recoupent, à savoir qu’on n’est jamais aussi libre qu’à l’intérieur d’un cadre qui nous éprouve en permanence, et que la liberté est donc d’abord intérieure.

Ensuite parce que si le substantif « exaltation » emprunte au latin chrétien exaltatio « action de s'élever, de se dresser », il signifiera aussi, lors de l’avènement de la chimie moderne (1680) « se dépouiller de toutes choses impures ». L’analogie avec la chimie organique est frappante : on parle d’exaltation et de sublimation lorsque, je le répète, un corps passe directement de l’état solide à l’état gazeux, avec l’évidente comparaison sacrificielle qui fait passer, par l’holocauste biblique, de la consumation de la matière lourde et grossière du sacrifié à l’avènement des cendres minérales, mais surtout de l’esprit, léger et subtil qui caractérise son humanité. Mais l’exaltation, toujours par analogie à la chimie organique,  permet aussi  une catharsis, en séparant , à partir d’un même objet , ce qu’il y a en lui d’invariant, d’insécable, de noble, et les « vices,  impuretés », ou métaux qui y sont accolés, et qui , eux, resteront au fond de la cornue  : « La chair quitte les os […] Tout se désunit »  reflètera ainsi à la fois une forme de spiritualisation de l’initié,  par l’extirpation des métaux parasites, et recomposant ensuite, par la, concrétion, le  nouveau corps purifié , c’est-à-dire le nouveau maître. Sur le plan métaphysique, la substitution de l’initié se comprend facilement.

Thierry Didier.

DE LA SUBSTITUTION PART IV - Thierry Didier

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Publié le par Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION PART III- Thierry Didier

 

A

utre exemple, celui de l’incarnation, à rapprocher de la symbolique de la rose et de la croix, ce sera l’objet du 18ème degré et de sa centralité intestine. Enfin la philosophie, entendue comme un viatique, un aliment, une couleur qui vivifiera le tracé existentiel bâti un temps sur l’analogie, puis dans un autre temps sur l’incarnation nous sera contée par le prisme des degrés du 19ème au 30ème du REAA. Tout le fil initiatique du REAA sera alors bâti en analogie à la représentation de ce GADLU, à savoir le Temple matériel de Salomon lors des degrés de Perfection et d’Exil, le temple de l’esprit pour cette forme incarnée du divin lors du degré de CR+C, et enfin d’un Temple exclusivement constitué de la somme des rapports établis entre l’initié et le principe créateur, à savoir les degrés philosophiques, et son maître à penser , le Commandeur, Être commandeur du Temple signifie donc prendre la mesure de cet ensemble de relations. Il s’agit là d’une forme hautement perfectionnée du temple, dans laquelle priment sur le temple lui-même les liens qui se font et se défont, et qui accordent donc aux dynamiques d’analogie et de substitution une primauté sur la station, le statut et le fixe.

Triple enceinte du Temple selon la vision d'Ézéchiel

 Le Temple du commandeur rappelle la création, après l’Exil, des synagogues, mot qui signifie « assemblées », et qui constituent un espace sacré indéfiniment reconstitué, les synagogues n’existant symboliquement que durant le temps du rassemblement des fidèles.  La symbolique peut donc déceler et créer un modèle général, applicable à tous, transformant chaque impétrant selon des lignes de force qui lui sont propres. Mais la symbolique a aussi ceci d’universelle qu’elle crée en chacun des cheminements interpersonnels qui échappent, eux, à la différenciation et qui font que chaque être humain soumis à un même outil se verra peu ou prou façonné par ledit outil de façon assez semblable d’une personne à une autre. La substitution rassemble et distingue à la fois, selon une véritable « tenaille cognitive », qui travaille l’initié à deux niveaux, un niveau immédiat qui nous emmène dans notre construction individuelle, et un niveau que je qualifierais de long et profond dans son installation collective en l’homme, révélant chez chacun d’entre nous une forme de similarité et de continuité relatives à notre espèce. C’est le mélange de ces 2 voies, distinctive et collective à la fois, qui tordra, tel un levier, et qui sculptera, tel un ciseau métaphysique notre nature et notre destinée. La substitution, par la liaison qu’elle apportera entre 2 volontés ontologiquement opposées sera un moyen de créer du mouvement, de la transformation, puis, au bout du bout, de se réaligner au sein d’un ensemble statutaire, apparemment statique et figé.

Thierry Didier.

Construction du Temple de Zorobabel

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LE LIVRE DE THIERRY DIDIER

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