Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
LA NAUSÉE…
Je ne suis pas un fervent admirateur de la pensée de Jean-Paul Sartre. Pourtant, je suis soudain sujet à un combat contre le réel, notre réel, qui nous accable. Qu’avons-nous fait pour mériter cela ? Qu’avons-nous fait pour mériter cette nausée, cette angoisse nauséabonde qui semble vouloir s’installer en permanence dans notre société moderne ? Moderne tu parles ! Moderne les progrès techniques, mais qu’en avons-nous fait, pour soulager les plus faibles ? En dehors de la distribution de quelques chèques et tickets restaurant jetés dans l’eau bouillante de la marmite, ces aumônes qui dégradent et méprisent ceux qui les reçoivent.
Aujourd’hui on nous parle encore de sentiments, sentiments d’insécurité, de sentiments d’injustice, de sentiments de misère, autant de dénis du réel.
La nausée n’est plus la conséquence d’un accident digestif, mais un mal réel quotidien. Sartre a décrit dans son roman, les sentiments de désespoir et d’impuissance qui nous accablent progressivement jusqu’au réel de la nausée.
Il est temps, non pas de vouloir écrire avec Paul Éluard partout Liberté. Qui peut aujourd’hui sincèrement affirmer que nous manquons de libertés ! Il est temps de passer de l’individuel au collectif, sans renoncement ni soumission. Il est temps de redire : « aimons-nous les uns les autres », l’enfer ce n’est pas les autres. L’enfer ce sont les vieux démons nauséabonds qui nous habitent, et qui ne sont qu’endormis prêts à se réveiller, à bondir.
Jean-François Guerry.
Gauche, droite, rompez…
Lors d’une soirée privée des mécènes de l’Opéra de Lille (je l’étais, par délégation),
Pierre Maurois me demanda malicieusement si j’étais "carté". Et j’eus cette réponse
spontanée : " Monsieur le Premier Ministre, je suis d’orientation rocardo-barriste ! "
La "gauche" et la "droite" qui enrégimentent nos votes me défrisent. Se demander
si l’on est de droite ou de gauche, c’est, dit-on, une question d’homme de droite. Ainsi en
décida Alain en 1930. Je ne suis pas sûr qu’il le dirait aujourd’hui. Ce Socrate du radical-
socialisme qui campait à gauche aurait toutes chances, sous les fourches actuelles, d’être
rejeté à droite. Il en serait fâché, comme tous ceux de mon genre qui s’y sentent
"hémiplégiques".
Si pour être de gauche il faut accepter de composer avec l’idéologie communiste, je
me trouve bien à droite. Mon anticommunisme est "primaire" et je ne le conçois pas
autrement. De même, je me confirme sans broncher "à droite" en reprouvant la diminution
des devoirs concurrente avec l’augmentation des droits, la croyance qu’une réduction de
travail chez ceux qui en ont le redistribuerait à ceux qui n’en ont pas, la recherche
condamnable de l’égalité des conditions que l’on substituerait à la recherche souhaitable
de l’égalité des chances.
Comment se fait-il alors qu’avec mes répulsions pour la gauche, le bât de "droitier"
me blesse parfois ? C’est sans doute que je n’épouse presque aucune des valeurs
traditionnelles de la droite française. J’ai peu de goût pour la conservation, encore moins
pour la restauration. Je me sens de moins en moins national et de plus en plus européen.
Et si laïc que même la bigoterie laïque m’indispose. J’aime la mobilité et l’inconfort de la
nouveauté. Le "machisme" de la droite m’est étranger. Et je constate que je préfère
souvent, et pourvu qu’il ne s’agisse point de "bigots", la compagnie des hommes de gauche :
je les sens plus proches, chaleureux et libres (avec souvent les charmes des vieilles
adolescences)…
Dans l’inconfort et le refus d’allégeance où la droite et la gauche politiques actuelles
mettent les citoyens de ma sorte, je trouve du moins une commode distance. Elle me
permet d’apprécier comment, en France, le progrès politique naît le plus souvent non point
d’une adaptation lente à la réalité mais d’une réaction spasmodique. Amusant : les Français,
dans leur byzantinisme, doivent extraire des racines carrées pour démontrer que deux et
deux font quatre.
Gauche-droite, droite-gauche ? Que reste-il de ce couple infernal alors que, dans
les deux armées, la césure essentielle passe désormais, on le voit bien, par les
conservateurs et les modernistes ? Pas grand-chose. Et pourtant ! Il reste la tonalité
politique de chacun, ce qu’on appelle sa "sensibilité" et qui fait que l’on se sent toujours
de droite par l’instinct et de gauche par l’esprit, de droite par nature, et de gauche par
culture. Nous sommes nombreux, je crois, à nous sentir double.
Dans mon métier, je me suis beaucoup frotté, mais sans jamais me donner, à la
politique. Je n’en tire ni vanité ni regrets. Simplement je tiens à mes marges et à mes
aises. Je me fusse - du moins je l’espère - enrôlé si des circonstances pressantes y avaient
incité : par bonheur, l’état de la France depuis une génération m’en a dispensé. J’exprime
dans mon "journal de bord" (d’aucuns diront un blog) des commentaires où je ne me cache
pas derrière mon ombre. Mais il y a, quoi qu’on raconte, plusieurs cordons entre les gradins
et l’arène, et je veille à ne pas les franchir. S’il m’est arrivé de contrarier chez mes amis
telle pente de droite sous un pouvoir de droite, de gauche sous un pouvoir de gauche,
c’était assurément sans malignité ni par goût de l’équilibre.
Comme je ne me plais ni dans le silence, ni dans la fixité, que je goûte, chez mes
semblables, le geste, la démarche, le regard, la parole, le chant, les rires et les pleurs,
que j’aime aussi les femmes, Balzac, New-York, la corrida, les ciels d’Afrique et les vieux
rhums, on peut mettre ma répugnance à l’escalade politique sur le compte d’une infirmité
citoyenne; sur le compte aussi d’un dégoût pour toute dépendance, et qui croît avec l’âge.
Entre nous, peu importe ! Il y a plusieurs façons de parcourir le labyrinthe qui mène à
quelque sagesse : celle de Tamino et d’une initiation méditée ; et puis celle de l’oiseleur
Papageno, léger, gourmand et instinctif, "repêché" par indulgence. J’escompte plutôt le
repêchage…
YANN.
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JAMBLIQUE – La secte des pythagoriciens et leurs mystérieux secrets. Part V.
Jamblique a décrit le pythagorisme comme un groupe, une communauté, ayant un genre de vie différent de majorité des hommes de son époque. Une minorité agissante dans la société, où elle entend jouer un rôle sur le plan économique et politique. Il dit de Pythagore, qu’il était un philosophe associant theoria et praxis. Sa theoria est associée à une organisation de la vie quotidienne très stricte, en quelque sorte pensée et action étaient indissociable chez les pythagoriciens. Peut-on vraiment parler de secte au sens où nous l’entendons aujourd’hui ? C’est-à-dire, un groupe qui accueille facilement et qu’il est difficile de quitter de par son emprise sur la liberté individuelle. La « secte pythagoricienne », n’était pas motivée par l’appât du gain. Si chacun apportait sa richesse quand il était admis, s’il devait pour une raison quelconque quitter la communauté il repartait avec plus de richesse qu’il n’en avait apporté. L’appât du gain n’était pas la motivation des pythagoriciens, d’ailleurs toute rémunération pour l’enseignement était proscrite. Il était particulièrement difficile de rentrer dans le groupe. Il fallait subir une enquête et des tests d’aptitude pendant trois ans, c’était de nature à décourager les curieux ! Au terme de ses trois ans d’observation, le postulant écoutait en silence pendant cinq ans les enseignements de Pythagore en qualité de disciple exotérique. Le maître enseignait, dissimulé derrière un rideau le postulant ne pouvait ni le voir, ni prendre la parole. Après cinq ans il devenait un disciple ésotérique, il passait de l’autre côté du voile et entrait pleinement dans le groupe. Jamblique explique de manière concrète et claire l’opposition entre les exotériques et les ésotériques : « Ceux qui suivirent l’enseignement oral de Pythagore d’un côté du rideau ou de l’autre, qui l’entendirent en étant admis ou non à le voir, et qui furent répartis entre ceux de l’intérieur (tous eisô) et ceux de l’extérieur (tous exô), ceux-là ne sont autres que ceux sur lesquels nous avons recueilli ces informations. »
Nous noterons, que les secrets de l’enseignement étaient préservés grâce à l’oralité, rien n’était écrit.
Pourquoi l’on parle de secte pythagoricienne ?
Ce qui caractérise les pythagoriciens, c’est aussi la pratique du secret. Jamblique nous rapporte : « Leurs discussions et leurs entretiens mutuels, leurs mémoires et leurs notes, tous les écrits qu’ils avaient déjà composés et tous ceux qu’ils avaient diffusés, ils ne les rendaient pas d’emblée compréhensibles à leurs destinataires, en utilisant la langue commune, ordinaire et comprise par tout le monde, dans le but de rendre facilement accessible ce qu’ils voulaient dire. Mais, obéissant à la règle des mystères divins suivant laquelle il faut tenir ‘tenir sa langue’ et que leur avait prescrite Pythagore, ils recouraient au secret pour parler devant des non-initiés et, au moyen de symboles, protégeaient les discussions qu’ils avaient entre eux, et leurs écrits. »
Toute similitude avec la pratique et les enseignements maçonniques est pertinente.
On notera que Pythagore, et ceux qui se réclamait de lui, de ses enseignements refusaient presque toujours les transmissions écrites comme moyen de communication, préférant la transmission orale dans un face à face entre émetteur et récepteur.
La langue des oiseaux et le symbolisme étaient des pratiques privilégiées. Le goût de Pythagore pour la géométrie entre dans le cadre de cette transmission, les énigmes, les analogies, les métaphores sont aussi des pratiques usuelles chez les pythagoriciens. Rappelons que Pythagore passa plus de vingt ans en Égypte, il étudia les hiéroglyphes et fût sans doute initié aux mystères en vogue sur les bords du Nil. Les hiéroglyphes, les symboles, furent pour lui des ‘mots de passe’. Euripide considère que le terme symbolonest un synonyme du terme synthêma qui signifie « mot de passe ».
Jamblique nous dit que la doctrine des pythagoriciens était comme celle des Mystères arrêtos donc soumise à l’interdiction de divulgation. On peut imaginer que les pythagoriciens quand ils entraient dans l’école de Crotone s’engageaient par serment à ne pas révéler les Secrets et Mystères qui leur étaient confiés ?
Jean-François Guerry.
À SUIVRE….
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Cet article est reposté depuis Le Blog des Spiritualités.
Je vous conseille très vivement d'aller visiter l'exposition Le Château Etoilé et la Parole Perdue. Surréalisme & Franc-maçonnerie. Cette exposition se déroule du 26 avril au 22 septembre 2024 au Musée de la Franc-Maçonnerie à Paris au 8, rue Cadet dans les locaux du Grand Orient de France. Je vous conseille aussi de vous procurer le magnifique ouvrage du catalogue de cette exposition car
JAMBLIQUE – IV- Pourquoi Jamblique ?
Pourquoi cet intérêt pour Jamblique, pourquoi cette lubie subite et déraisonnable ? Jamblique lui-même s’est peut-être posée la même question quand il a rédigé ses pensées sur Pythagore quelques sept siècles après sa mort ? L’explication est sans doute dans la constance des questions qui assaillent l’homme depuis qu’il est l’homme, ces questions que l’on qualifie d’existentielles : D’où je viens, qui suis-je, que vais-je devenir, quelle est la nature des dieux, de Dieu, qu’est-ce qu’il y a au-delà du visible, comment accéder à la Connaissance etc… Un ensemble d’apories, à chaque fois que l’on pense avoir résolu une des ces questions, soudain il surgit une autre possibilité de réponse nous mettant à nouveau dans l’embarras ! Ainsi naît le sentiment d’une dysharmonie perpétuelle, alors que nous sommes à la recherche de plénitude et d’harmonie afin de passer de la pensée à l’action et que la joie soit dans nos cœurs ! C’est cette mise en confrontation de nos idées qui permet de passer à l’action, grâce à l’élévation de notre conscience. Savoir pour Connaître et agir en toute autonomie, c’est se libérer en quelque sorte des dogmes et conquérir sa liberté de penser. Un travail qui oblige à connaître les sources et les maillons des traditions, pour essayer de les réunir en une chaîne unique, une tradition primordiale ? La seule certitude, c’est que nous n’aurons jamais des réponses définitives à nos questions existentielles, mais que la seule mise en tension vers, est déjà un pas vers la Lumière de la Vérité. Prendre conscience qu’il y a une continuité historique de nos recherches, nous rassure, nous cherchons notre place et la Vérité à travers les paroles, les gestes, les actions, la vie de modèles qui nous ont précédés les grands initiés fussent-ils mythiques. Jamblique lui s’est inspiré comme d’autres de Pythagore, considéré comme presque un dieu à forme humaine, un Saint païen, dont les qualités, les vertus et les valeurs étaient comparables à ce que furent plus tard celles des premiers chrétiens.
Ce qui a rapproché Jamblique de Pythagore ce fut sans doute leur goût commun pour les voyages et les mystères Pythagore fut influencé par le poète Orphée et les initiés des bords du Nil. Jamblique le néoplatonicien de l’école de Porphyre après son passage en Égypte a voulu s’émanciper de la tutelle de Porphyre sans le heurter avec Les Mystères de l’Égypte, son style littéraire est le genre épistolaire. Dans l’introduction de Jamblique Vie de Pythagore, Luc Brisson et Alain Philippe Segonds écrivent : Dans le petit nombre d’ouvrages de Jamblique qui nous sont parvenus en entier, le plus original reste sa ‘Réponse à la lettre à Anébon de Porphyre, qui dans les manuscrits porte le titre deRéponse d’Abammon à la Lettre de Porphyre à Anébon et solution des difficultés qui s’y trouvent. Dans cet ouvrage, Jamblique qui prend le masque d’un prêtre égyptien, Abammon, entreprend de répondre à Porphyre, qui s’était adressé à un autre prêtre égyptien, Anébon, à propos d’une série de difficultés relatives à la religion, au vrai culte, à la hiérarchie divine, à la divination etc… La réponse de Jamblique fait appel à la sagesse chaldéenne et égyptienne pour promouvoir la théurgie.
Les écrits de Jamblique ne sont pas toujours abordables, le moins abscons d’entre eux est sans aucun doute La Vie de Pythagore, qui est plus un essai le pythagorisme qu’une vraie biographie du sage de Samos. Cet essai démontre que Pythagore considéré par ses successeurs comme le premier des philosophes et presque un dieu pour ses contemporains. Ce qui explique que ce que l’on appelle les Vers d’Or de Pythagore constitue un corpus pédagogique à l’usage de ses adeptes, une sorte de décalogue transmis oralement par le souffle de son esprit. Ces Vers d’Or furent sans doute transmis par Lysis selon les Grecs trois siècles avant J C, le stoïcien Chrysippe a cité des aphorismes pythagoriciens, ces vers représentent la quintessence de la morale pythagoricienne le versant exotérique des enseignements de Pythagore. Ces enseignements se sont transmis de siècles en siècles Galien le célèbre médecin grec du IIème siècle après J C et qui fût le médecin de Marc Aurèle, affirme que son empereur les lisait chaque soir et chaque matin. Ont-ils inspiré ses Pensées pour lui-même ?
Au Vème siècle après J C, alors que le christianisme avait étendu son emprise religieuse, un nommé Hiéroclès natif d’Alexandrie s’intéressa à nouveau aux Vers d’Or, Hiéroclès vivait à cette époque à Byzance il s’attira la haine des magistrats chrétiens qui voulaient absolument effacer des mémoires toutes les doctrines en rapport avec le pythagorisme et le néoplatonisme il faudra attendre la Renaissance et l’Académie de Florence pour voir resurgir ces doctrines. Hiéroclès subit la flagellation, l’enseignement de la philosophie face à l’intolérance religieuse est hélas toujours d’actualité dans certains pays. Selon Hiéroclès : la théologie pythagoricienne, doit beaucoup à l’émanationnisme plotinien de l’Être suprême, c’est-à-dire le Premier Principe des néoplatoniciens, dont Damascius dit que c’est une « obscurité inconnaissable », procèdent les « essences » que Hiéroclès appellent Dieux immortels, Héros glorifiés et Génies (daïmon) terrestres. Vision analogue à celle des gnostiques avec, au somment de la pyramide, le Dieu inconnaissable, et ses hypostases, hiérarchie d’idées abstraites constituant le Plérome. Sans négliger le fait que la gnose est dualiste, quelle admet un adversaire au Dieu primordial, une entité du mal, alors que le pythagorisme de Hiéroclès reste grec, pour lui le mal n’est pas une réalité en soi… Il m’apparaît sauf erreur de ma part une erreur de chronologie le pythagorisme ayant précédé et de loin le néoplatonisme qui ne naîtra que près de sept siècles après lui, ce qui ne contredis la relation entre les deux doctrines. Il est intéressant de relevé que Hiéroclès (né à Alexandrie) et Jamblique furent tous les deux imprégnés des mystères égyptiens et que Pythagore séjourna lui-même en Égypte plus de vingt ans. Pythagore qui a vécu pas moins de sept initiations.
Pythagore ne pouvait que nous léguer des oracles éternels et universels, celui dont le nom vient de la Pythie de Delphes où se rendit son père, qui suite à ce voyage lui attribua le nom de Pythagore. La vision du cosmos par les pythagoriciens est reprise par Jamblique le néoplatonicien : Il faut remarquer que le Tout ( to pan : c’est-à-dire le Monde ) est un être vivant unique. Une idée qui sera développée par Proclos et ensuite Hiéroclès et plus généralement tous les grecs. Comme tout être vivant le Monde est soumis à des lois, mais il est aussi la manifestation de la beauté. Cosmos égal beauté, manifestation du principe, de sa beauté, de son unicité. Héraclite rajouta : Que le Monde a toujours été, est et sera toujours un feu éternellement vivant. Dont une des manifestations est peut-être le feu éternel qui brille sur le plateau, à l’Orient, à la vue de tous ceux qui ne regardent pas seulement avec leurs yeux extérieurs, mais aussi, et surtout avec leurs yeux véritables ceux de leur cœur. Philolaüs le pythagoricien déclarait : (…) le monde a existé de toute éternité et il demeurera éternellement, parce qu’il est un, gouverné par un principe dont la nature est semblable à la sienne, et dont la nature est semblable à la sienne, et dont la force est toute- puissance et souveraine.
Cela nous rappelle la formule de la Table d’Émeraude : Ce qui est en bas… Ainsi, l’on comprend mieux l’attirance vers les Mystères Égyptiens de Jamblique dans les pas de Pythagore et Plotin, les Égyptiens artisans démiurges ont entrepris de construire sur Terre des Temples en tous points semblables aux Temples célestes. De faire du Monde un Temple, ce fût aussi le ‘Vers’ des grecs. Faire aussi en sorte que l’homme lui-même soit un Temple Spirituel, c’est pourquoi dans son agir il s’efforce de construire chaque jour des Temples à la Vertu et de creuser des cachots pour les vices. Comment est-ce possible ? Commençons donc déjà à ne pas rejeter sur l’autre tous les malheurs du Monde et en particulier sur le principe. Dans les Vers d’or XIII – XVI : Nos maux viennent de notre libre arbitre, de notre volonté de ne pas aller vers le Bien, de faire entrave à la volonté divine qui incite l’homme au Bien (…) il est évident qu’il ne faut pas imputer la cause de nos malheurs à celui qui nous gouverne, mais à nous-mêmes.
Jamblique reprenant les enseignements et la doctrine pythagoricienne, il est évident s’adresse à des initiés. Jamblique s’est abreuvé aux fontaines des traditions grecques et égyptiennes. François Vieri qui a rédigé l’introduction de Jamblique Les Mystères d’Égypte a écrit : Depuis la Renaissance, ce texte a influencé profondément la tradition spirituelle néoplatonicienne et l’ésotérisme occidental, ainsi que la symbolique maçonnique. Beaucoup y ont trouvé la révélation de ce qui est habituellement caché aux hommes. Cela mérité un détour, un retour, pour savoir, comprendre, aimer et agir.
Jean-François Guerry.
PS : Avec mes excuses pour ce texte souvent confus, résultat brut de mes réflexions.
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4ème JOURNEE DES AUTEURS
Samedi 8 juin 2024 de 9h30 à 16h
SCPLF – 65 Bd Bineau -92200 Neuilly
« LA RICHESSE DU LANGAGE SYMBOLIQUE
DANS LE R.E.A.A »
La journée est organisée par le Suprême Conseil pour la France du Rite Ecossais Ancien et Accepté (S.C.P.L.F.). Elle est ouverte aux membres de la Juridiction mais aussi aux frères de L’Alliance et aux frères et sœurs d’autres obédiences.
Chacun peut inviter famille ou amis profanes intéressés.
PROGRAMME-
9h 30- 10 h Accueil
10h -12h30 : Conférences (durée de 20mn chacune)
n Jacques Simon
Lieutenant Grand Commandeur Honoraire du S.C.P.L.F - Ancien ingénieur - Physicien
Auteur de : Histoire du R.E.A.A en France et R.E.A.A, Rituel des 3 premiers degrés selon les anciens cahiers 5829
Thème « Histoire du R.E.A.A en France ».
n Gael de Kerret
Artiste lyrique, Professeur d’art lyrique pendant 20 ans au Conservatoire national de Versailles - Directeur artistique du festival de Valloire - Passé maitre de la Loge nationale de recherche de L’Alliance.
Auteur d’articles dans les publications de l’Alliance et du S.C.P.L.F et intervenant aux Rencontres Ecossaises.
Ouvrages : L’Esprit musique et le R.E.A.A (Ed Agapae)
Ouvrage collectif : Que devient … la musique ?
Thème « L’Esprit Musique et le R.E.A.A »
n Jacques Branchut
Membre de la Juridiction du S.C.P.L. F
Auteur de plusieurs articles dans les cahiers Villard De Honnecourt et dans les Cahiers de L’Alliance
Ouvrages : L’Aventure maçonnique préfacé par Henri Lustman (Ed Dervy) - L’ascension spirituelle du Maitre Secretavec Alain Breullin (Ed Numérilivre)
A paraître : Les degrés intermédiaires du R.E.A.A avec Alain Breullin
Thème : « Le langage symbolique du tableau de Loge au R.E.A.A »
n Jean Dumonteil
Après des études de théologie et d’exégèse biblique s’est orienté vers le journalisme et a publié des enquêtes pour Le Monde et Le Monde des Religions.
Editeur de presse spécialisée sur la démocratie locale et le développement social.
Secrétaire général du Global Local Forum.
Membre de L’Alliance dont il est le premier Grand Surveillant et Passé Maître immédiat de la Loge Nationale de Recherche.
Ouvrages : Sentiment océanique, lettres à un frère et Que la Force le soutienne et l’achève aux éditions Numérilivre - A paraître : Faut-il garder le secret maçonnique ? (Ed Dervy)
Thème : « Le langage symbolique du corps au R.E.A.A »
n Irène Mainguy
Membre de la Grande Loge Féminine de France.
Membre du Conseil Suprême de la juridiction du Suprême Conseil Féminin de France.
Sociétaire de la Société des Gens de Lettre.
Présidente de la Société Française d’études et de recherches sur l’Ecossisme (SFERE).
Organisatrice régulière de colloques et séminaires de recherche sur la Franc-Maçonnerie.
Autrice d’articles pour « Le Maillon », « Le Tracé » et « Franc-Maçonnerie Magazine ».
Autrice d’une dizaine de livres qui synthétisent ses recherches du 1er au 33e degré du R.E.A.A.
Thème : « La Richesse du langage symbolique dans le R.E.A.A »
12h30 -14h : Déjeuner en présence des auteurs
14h-16h : manifestations en continu
n Dédicace de leurs ouvrages par les auteurs
n Présentation des trésors de la bibliothèque du S.C.P.L.F
dont livres et manuscrits anciens (18e -19e siècle).
n Présentation et démonstration de la bibliothèque numérique du
S.C.P.L.F
2 formules pour la journée :
n Conférences et Repas avec les auteurs : 42 Euros
Inscriptions : https://agapaeshop.org/
ou
https://agapaeshop.org/produit/4eme-journee-des-auteurs/
et suivre instructions du site ; règlement sécurisé par carte bancaire
n Conférences sans repas : participation gratuite
Inscription à adresser à : webmaster@libmac.fr
S’inscrire en mentionnant son identité et son éventuelle appartenance maçonnique.
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JAMBLIQUE ET LES MYSTÈRES – Le Timée de Platon. Part III.
En ce qui concerne l’espèce d’âme qui en nous domine, il faut se faire l’idée que voici. En fait, un dieu a donné à chacun de nous, comme démon, cette espèce-là d’âme dont nous disons, ce qui est parfaitement exact, quelle habite dans la partie supérieure de notre corps, et quelle nous élève au-dessus de la terre vers ce qui, dans le ciel, lui est apparenté car nous sommes une plante non point terrestre, mais céleste. C’est à cette région en effet, à partir de laquelle poussa la première naissance de l’âme, que l’espèce divine accroche notre tête, c’est-à-dire nous enracine, et maintient notre corps droit.
Cela étant, à l’homme qui s’est abandonné aux appétits et aux ambitions et qui se donne beaucoup de peine pour assurer leur satisfaction, il arrive nécessairement que toutes ses pensées sont devenues mortelles et qu’exactement dans toute la mesure où il lui est possible de devenir mortel, il n’y manque pas, si peu que ce soit, puisque c’est la partie mortelle qu’il a développée. Au contraire l’homme qui a mis tout son zèle à acquérir la connaissance et à obtenir des pensées vraies, celui qui a exercé surtout cette partie de lui-même, il est absolument nécessaire, je suppose, qu’il ait des pensées immortelles et divines, si précisément il atteint la vérité….
Platon – Le Timée 90a. GF Flammarion.6ème Édition 2017 Traduction de Luc Brisson – Page 216 -217.
Pourquoi cette longue citation, parce qu’elle explique les actions du démiurge artisan, fabricant de l’univers, fabricant de l’âme du monde, fabricant du corps humain, fabricant de l’âme humaine et décrivant les fonctions du corps et de l’âme. L’âme du monde devant jouer un rôle entre l’intelligible et le sensible. Par conséquence chacun de ses éléments constitutifs se situera en elle à un niveau intermédiaire entre l’indivisible qui est la caractéristique essentielle de l’intelligible et le divisible caractéristique essentielle du sensible. Si l’on se livre à une réflexion sur les analogies entre cette vision Platon et la ‘foi’ maçonnique sa vision et sa pratique. L’on peut voir dans le démiurge fabricant de Platon le Grand Architecte de l’Univers, créateur de l’âme du monde et de l’âme humaine, l’on peut constater aussi que ce qui est en bas est semblable à ce qui est en haut cela nous rapproche de l’hermétisme alexandrin, du néoplatonisme de Plotin en particulier de sa vision de l’âme sortant de son corps ; ou encore de la vision de Jean de Patmos, de la descente de la Jérusalem céleste. Le regard de l’homme se portant vers plus haut que lui, son élévation de conscience et sa position intermédiaire entre Terre et Ciel. Platon voit la naissance de l’âme, on peut y voir la naissance et le développement de l’esprit. Le divin s’accrochant à notre tête nous enracine. On peut voir aussi un rapport avec la gestuelle maçonnique, la position du corps bien droit, les pieds bien ancrés solidement en équerre dans la Terre mère qui s’y accrochent et notre tête dirigée vers les étoiles. Platon, nous incline à ne pas succomber à l’ambition, l’orgueil (hubris) au risque de perdre son âme. Ce qui entrainerait la mort de l’esprit sa décapitation, notre gorge serait tranchée. Il démontre ainsi que l’homme possède une partie mortelle et une partie immortelle indicible, incompréhensible, mais réelle. Il conclut au contraire que l’homme qui se tourne vers la spiritualité ne craint pas la mort et est capable d’atteindre la Vérité.
Cependant la génération de l’âme du monde est une aporie, Socrate dans Phèdre tient ce raisonnement : Toute âme est immortelle puisque tout ce qui se meut est immortel. Ors la cessation de la vie, est cessation du mouvement. Seul l’être qui se meut lui-même, qui est source de mouvement à une âme, donc son âme est autoengendrée. Il faut cependant un principe pour tout mouvement dans l’univers. Ce qui fait dire à Luc Brisson : En définitive, l’âme est le principe de tout mouvement dans l’univers, mais elle n’est pas le principe de l’être de son mouvement.
L’âme dans le corps humain pour Platon est installée à titre provisoire, même fabriquée par le démiurge comme toutes les autres à partir de l’âme du monde elle s’est dégradée du moins dans sa partie immortelle, elle est donc une sorte de mélange entre une âme immortelle et une âme mortelle. Je l’avoue ce n’est pas très clair ! Platon imagine que le démiurge aurait des assistants moins performants que lui, qui seraient moins habiles et bons. Il demande à l’homme de faire preuve de responsabilité et d’œuvrer à travailler sur la partie la meilleure de son âme, celle qui est immortelle, c’est elle qui doit commander. Il fait appel à la légende du cocher et des deux chevaux, le cocher devant diriger et agir en choisissant le bon cheval. Au cours de leur chemin vers l’intelligible, l’on distingue trois sortes d’âmes humaines. Celles qui suivent les dieux, elles arrivent à contempler l’intelligible, d’autres n’en n'ont qu’une vision partielle, d’autres doivent se contenter de l’opinion. Pour lui certaines âmes demeurent dans le ciel ce sont les premières, les deux autres s’incarnent dans le cœur des hommes ou des bêtes sur terre.
Ainsi corps et âme forment l’homme, le corps prend peu à peu conscience de la présence de l’âme.
Jean-François Guerry.
À SUIVRE …
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Psychanalyse : anamnèse
Il y a je crois un peu plus de cinquante ans (ou un peu moins) que je me suis demandé, sur un divan, ce que diable j'y faisais. Le vieux monsieur, plein de bonté et de finesse, qui se trouvait derrière moi trouva sans doute la question pertinente et, sans qu'il y eût besoin d'autre commentaire, je me levai et nous prîmes congé. J'avais et j'ai toujours pour l'excellent homme, mort depuis bien longtemps, de la reconnaissance et une sorte d'affection. Le souvenir de cette " fin de cure " me revient à l'occasion de lectures que je fais sur l'esprit de 1968, parce que les interprétations psychanalytiques de l'événement furent nombreuses et contradictoires. Si je puis permettre une "association libre " qui me vient en me remémorant la scène, c'est une anecdote qu'on racontait alors. Une annonce dans Le Chasseur français : " Ex-ami des bêtes, radicalement guéri par la psychanalyse, échangerait petite chèvre blanche contre femme, même ayant passé. Écrire à M. Seguin..." Ce qui me mène à une autre association ... Mais non. Je ne vais pas recommencer ma psychanalyse. D'ailleurs à mon âge je n'ai pour ainsi dire plus d'inconscient.
Un des principaux handicaps de la psychanalyse a été de s'être déclarée trop longtemps scientifique. Au temps de Freud, quand on voulait donner quelque crédit à ce qu'on pensait avoir découvert, il fallait assurer que c'était de la science. Du vivant même de Freud, cette prétention a été anéantie. Les thèses de la psychanalyse, a-t-on fait remarquer, ne se prêtent pas à vérification. On ne peut pas prouver non plus qu'elles soient fausses, ce qui fait qu'aux yeux poppériens elles n'appartiennent pas au domaine scientifique. On n'a jamais vérifié expérimentalement les résultats d'une cure psychanalytique. Statistiquement, affirme-t-on, les patients s'en tirent ni mieux ni plus mal que s'ils ne s'étaient pas allongés sur un divan quelques centaines de fois. Une évolution normale, une maturation, quelques années de plus, et ils se seraient probablement retrouvés au même point. Peut-être même s'en seraient-ils mieux portés. Il est, en tout cas, difficile de prouver le contraire.
À ces arguments, les psychanalystes et les psychanalysés répondent en avançant une expérience intime, ineffable autrement qu'en termes psychanalytiques, et aux yeux des scientifiques ce ne peut pas être tenu pour une réponse sérieuse. Mais les savants exagèrent et en se mettant à leur point de vue, on peut tout de même formuler les observations suivantes.
D'abord, il semble qu'en matière de psychologie la science expérimentale, la vraie science hypothético-déductive, n'ait obtenu jusqu'ici que des résultats assez minces. De l'extérieur, la psychanalyse semble plus intéressante. En effet, Freud et ses continuateurs ont observé certains phénomènes, d'ordre positif. Ils se regroupent, comme ils l'ont dit eux-mêmes, autour de l'enfance de l'être humain, période immensément longue en temps subjectif, où ils ont vu le siège de grands événements et de grands drames. Cela n'avait pas été vu avant eux, seulement soupçonné, et cela n'avait jamais fait l'objet d'une enquête systématique. C'est une période intéressante parce que "l'enfant est le père de l'homme" (Freud) et que l'homme n'oublie jamais ce qui lui est arrivé enfant, alors qu'il oublie progressivement tout le reste. Le champ est donc passionnant. La psychanalyse a donné une explication de la douleur de l'enfant, de son retentissement sur le reste de sa vie. Bien sûr cette explication est soumise au doute. On peut arguer qu'elle est fausse de bout en bout, surtout si on la prend dans son étendue de théorie générale de l'âme humaine (" âme" étant, en l'occurrence, remplacée par " psychisme" ou "appareil psychique").
Restent les faits observés qu'il n'est pas facile d'assigner à la rêverie ou à la chimère. Comme les gnoses, la psychanalyse promet une sorte de salut. Par elle on entre dans la catégorie des initiés. Il y a plusieurs degrés dans l'initiation, mais chaque fois on espère sortir de la catégorie des hommes ordinaires pour entrer dans le groupe restreint qui est en possession du secret. Le secret donne accès à la compréhension du monde et de soi. L'homme est ainsi fait qu'il aime comprendre et la compréhension qui lui est donnée est extraordinairement vaste et tout à la fois extraordinairement aisée. Il a mille occasions de s'enchanter des effets de sens, des effets de profondeur que lui procure l'intelligence psychanalytique, comme s'il promenait un projecteur magique qui lui éclaire ce qui est dérobé au vulgaire. Peu importe que ce soit une illusion : la fausse compréhension donne du plaisir autant que la vraie. On ne va pas en psychanalyse pour faire une expérience intellectuelle. On y va la plupart du temps parce qu'on souffre et l'on se présente à tel homme ou à telle femme non pour acquérir le savoir absolu, mais pour lui demander un soulagement, un mieux-être, une guérison. Une psychanalyse peut donc "réussir". Elle est particulièrement indiquée sur les patients riches et sains d'esprit : ils ont toute chance d'en sortir dans le même état, et, en plus, contents et résignés à leur sort.
Dans les notations subjectives, impressionnistes qui précèdent, on ne cherchera pas un jugement global sur un courant spirituel qui a dominé dans ce siècle. On m'assure qu'elle est aujourd'hui toute différente. Elle a perdu une partie de son emprise. Dans la pratique thérapeutique, le mouvement s'est émietté en cent écoles, en cent techniques. Qu'en reste-t-il dans les mœurs ? Vaste sujet, qui dépasse ma compétence. Sur ce terrain, je ne reprocherai à la psychanalyse que d'avoir apporté dans nos mœurs sexuelles une contrainte qui n'existait pas quand elle naissait pour les libérer. Un exemple : la jeune et jolie Lou Andreas Salomé, âgée de seize ou dix-sept ans, s'asseyait sur les genoux d'un jeune pasteur hollandais, et ils s'entretenaient ainsi de choses très élevées pendant des heures, sans penser à mal. Plus tard elle n'aurait pas pu. À l'époque victorienne, qu'on nous présente souvent comme sournoisement débauchée, de nombreux gentlemen se mariaient, mais ne pensaient pas à consommer leur mariage, tant ils respectaient leurs épouses, et elles leur en savaient gré. Le pourraient-ils aujourd'hui ? Il est devenu presque impossible d'être vierge, chaste, continent, célibataire même, sans être soupçonné des pires horreurs. Quelle horreur !
Yann Vidrequin.
SANS SAVOIRS, JUSTE QUELQUES ÉMOTIONS.
L’initiation est une sorte de maturation, un exercice à la fois physique et spirituel. Une réalisation de l’être, de son être intérieur et du reflet de celui-ci à l’extérieur avec le désir de réaliser une harmonie une plénitude, ou au moins tendre vers cette plénitude irréalisable, mais cette tension est la vraie vie pour soi, mais surtout pour un partage, une communion avec les autres. Être soi-même, faire un retour vers son unité primordiale, réaliser à la fois une régression et une expansion nouvelle de son être. Une démarche parfois presque vaniteuse, sauvée par les épreuves, par le combat intérieur libérateur du meilleur. Conquérir, ou au moins aspirer à l’esprit saint dans un corps sain.
Merci de bien vouloir accepter mes excuses pour ces pensées confuses, les mots sont parfois difficiles à mettre en musique.
Jean-François Guerry.
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