Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
’exil est un mot, un thème qui irrigue, féconde, les pensées de l’homme. Les exilés dans une société individualiste, matérialiste, mondialisée provoquent des fièvres éruptives, marquent des oppositions. Les exilés nous mettent face à notre capacité d’altérité de fraternité, à notre devoir de passer de la pensée à l’action. Aujourd’hui ils sont trop souvent les boucs émissaires, les alibis qui masquent nos renoncements, nos impuissances à faire de la fraternité un lien universel une reliance entre les femmes et les hommes. Est-ce une naïveté de croire que les hommes sont capables d’Amour les uns envers les autres ? Alors, que ces mêmes hommes envisagent de conquérir l’espace, seraient-ils incapables de se pencher, de se courber pour tendre la main à leurs semblables qui souffrent ? Cette altérité, cette fraternité offerte, ouverte, n’autorise pas tous les excès et les déviances de ceux qui la reçoive, pratiquer le déni de ces excès c’est donner une caution à la haine de ceux qui voient dans les exilés des étrangers c’est-à-dire littéralement des barbares.
Chercher la Vérité, c’est combattre l’ignorance par la Connaissance qui est Amour.
Certains rituels maçonniques font référence à l’exil des juifs à Babylone après la destruction du Temple, et au retour vers la Jérusalem…
Antoine Juliens l’alchimiste du Verbe Sacré dans son édition de 2013, fait vivre les ruines de l’Ancienne Abbaye de Landévennec qui fut détruite par les vikings en 913. Ces vikings sont-ils les héritiers lointains de Nabuchodonosor le Roi de Babylone. Antoine Juliens en s’inspirant des prophéties de Jérémie et avec la force du Verbe du prologue de l’évangile de Saint-Jean : au commencement était le Verbe… Fait retentir ce nouveau Verbe Sacré des ruines de l’Abbaye, comme un jet de lumière. Il est question du bien et du mal, mais surtout de l’espérance. De cette espérance évoquée dans les mots du Frère Jean-Michel Grimaud Abbé de Landévennec : « L’exil, de l’arrachement à l’espérance. »
Dans ce Verbe Sacré, des mots, des noms, s’élèvent des flammes de l’incendie ravageur de 913, pour faire face à son outrage. Jérémie le prophète et son contemporain Eschyle le poète grec, Wethenoc (St Guénolé) un invincible Prométhée, voleur du feu pour les hommes, Keben la femme qui pleure et croit en l’homme, Benoît le crieur d’humanité, Odalrik qui voulut conquérir la terre et brûler le ciel symbole de saccages, massacres et rapines.
Sont aussi cités dans ce Verbe Salomon (Salaün en Breton.) le protecteur de la Bretagne et Gradlon le Roi de Cornouaille.
Enfin dans un message universel Antoine Juliens souligne que : Dieu ou dieu, celui qui parle à chacun dans son intimité. Ce Dieu protéiforme que nous appelons principe créateur, Grand Architecte de l’Univers, ce génie créateur qui parle avec les hommes, nous parle en toute simplicité de l’Amour qu’il a pour nous. Les flammes de l’incendie de 913 deviennent par la magie de ce Verbe Sacré une grande lumière qui illumine les bords de l’Aulne à l’endroit où la terre tombe dans la mer, dans le Finis Terrae, une porte ouverte vers le ciel.
Jean-François Guerry.
Auto portrait Antoine Juliens
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Suite de l'article de Thierry Didier : Où il sera question de deux mondes et de l'équilibre, de l'harmonie, vers l'unique, vers l'unité. Et d'une approche du réel par l'intermédiaire des mythes...
Jean-François Guerry.
E
n effet, le mode de fonctionnement humain est foncièrement binaire, et les 2 mondes dont je parle sont simplement la manifestation de 2 pôles, dont la préexistence conditionnera l’action de passer. En toute loi physique, une différence de potentiel génère un flux allant d’un pôle à l’autre pôle, ceci pour équilibrer la matière par des échanges incessants, qui contribuent alors à une forme d’équilibre dynamique. Ce flux est bien sûr transposable symboliquement et sera avéré dans les textes quand Joseph passera, dans l’Ancien Testament, d’un monde brutal et martial, celui, tribal, de la Terre Promise, à un monde plus sophistiqué, royal, tel que l’est l’Egypte à cette période. Il en ira de même, dans le Nouveau Testament, lorsque Jésus, passera, lui, de la vie au trépas, puis à la vie renaissante. La qualification de ces 2 exemples diffère dans la Lettre, mais dans l’Esprit la notion de passage reste la même. C’est aussi pourquoi il est nécessaire, dans une recherche initiatique telle qu’est la propose la franc-maçonnerie, de caractériser un templum, qui, dans l’antiquité était un espace carré délimité dans le ciel par un augure, afin qu’il tranche avec la vie profane ; à l’intérieur de ce templum il interprétait des présages. De la même façon aujourd’hui, il n’est pas proposé au maçon contemporain de définir, dans la sphère de son vécu ,2 mondes véritablement différents.
Le maçon opère en effet factuellement dans un univers unique, et seule la sacralisation d’une portion d’espace et de temps sera de nature à créer cette séparation, fût-elle artificielle. Ce terme de sacré n’impliquera pas que nous aurons affaire à quelque chose de fatalement plus subtil que le profane. Ce qualificatif proviendra simplement de la séparation de fait qui existe entre les 2 mondes que l’on a définis auparavant. Ces 2 Judas utiliseront, comme bon leur sembleront, les leviers nécessaires à cette transition, avec toute la puissance que peut représenter dans l’esprit de l’homme les valeurs de trahison, de vénalité et de violence. Ces principes auront la vertu d’être considérablement amplifiés par le caractère amoral qui leur est associé, engendrant chez le lecteur avisé une énergie de sidération, de colère ou de frustration propres à entrainer violemment ledit lecteur dans un narratif où il prendra place : cette énergie ne pourra être dénichée que dans des gisements moraux, dont l’effet de levier sera fondamental : ce sera le principe du gnosticisme, dont nous toucherons deux mots en fin de texte.
La légende initiatique n’a que faire de l’éthique ou de la vérité du moment : elle prend ses racines et exerce son action en dehors des préceptes de la moraline. C’est ce qu’on appelle un mythe. Les mythes, tout comme les rêves, reproduisent des processus mentaux internes à l’initié. Ainsi, tous les actes commis et tous les intervenants d’un récit mythique représentent des parcelles de notre intellect. Le mythe apporte donc un éclairage cru, en fragilisant et en mettant en porte à faux des attitudes, comportements, des mécanismes de la pensée qui confortent habituellement l’homme dans ce qui le tranquillise. Ce qui fait la force initiatique d’un récit mythique, c’est que celui qui veut bien s’y investir va trouver à disposition tout un panel de circonstances, à même de l’impliquer totalement. On va par exemple pouvoir se reconnaître en Juda, en Judas Iscariote, en Joseph ou en Jésus, tous patronymes ouvrant étymologiquement à la déité, c’est-à-dire à un niveau de conscience particulier, nécessaire à l’avancée progressive du franc-maçon.
Ces passeurs que seront les 2 Judas pourront être considérés comme des psychopompes, mais psychopompes d’un genre particulier car guide, non pas des âmes, comme Hermès, Appolon ou Thot, mais plutôt un passeur des « enfers », comme Charon. La recherche initiatique aura cette vertu, par rapport à l’exégèse classique, de développer à côté de la voie exotérique, indispensable mais insuffisante, une voie ésotérique qui permettra d’envisager des versants plus subtils, plus sombres parfois. Á cet égard, il sera toujours déclamé un sens premier au mythe, qui sera là pour servir d’amorce simplifiée ; cette amorce sera ici la trahison, par la livraison à autrui. Pour infléchir le destin intimement lié du récipiendaire et du mythe, on aura recours à une rupture d’attitude, par la violence des actes commis : tout cela va mettre le récipiendaire dans des dispositions permettant d’expliciter cette rupture et de le plonger plus facilement dans l’histoire. Littéralement Joseph et Jésus qualifient, à l’image d’Hiram Abi, quelqu’un d’omniscient, une sorte d’ordre personnifié au niveau duquel tout semble cohérent, structuré, infaillible et lumineux.
Thierry Didier
Ce que l'on peut emporter... Par SAÂDI -Le Jardin des Roses.
À ta mort, tu n'emporteras que ce que tu auras donné.
While My Guitar Gently Weeps une des chansons les plus connues des Beatles . Elle est chantée (et écrite) par George Harrison. Elle figure dans l'album The Beatles dit aussi White Album ou Album Blanc sorti en 1968. George Harrison en 1968 Pour cette chanson, George Harrison , toujours orientalisant, s'inspire de la philosophie du Yi Jing. Il dira que cette pensée lui « semblait basée sur le
e qui manque le moins, c’est le désir de spiritualité, le désir du spirituel. Chacun de nous plus ou moins intensément, plus ou moins régulièrement à des exercices spirituels parfois sans le savoir. Il fait des exercices spirituels qui n’ont rien de religieux, ils pratiquent la foi en l’homme. Cela n’empêche pas la foi religieuse, sur un autre plan. Vos exercices spirituels sont de formation et d’application : la lecture, l’écriture, le silence, la méditation, le dialogue avec sa conscience, le dialogue avec les autres, le respect de leur dignité et de leurs opinions. Les activités spirituelles de chaque femme, de chaque homme, sont comme des flambeaux qui brillent sans cesse dans le monde et l’éclaire. Ces flambeaux lumineux sont des flammes de l’éternelle espérance, qui nourrit la fraternité.
Depuis le début des temps, du moins depuis que l’homme est debout et regarde les autres. L’homme essaye de percer les mystères de la nature, il veut communiquer avec l’invisible, ce qui le dépasse. Il a besoin de sacré et d’espaces sacrés. Il sacralise les sommets des montagnes, les vallées verdoyantes où coulent les rivières qui brillent sous le soleil, il sacralise les forêts dont les colonnes vertes puisent leur énergie dans la terre et se tendent vers le ciel, les forêts où les oiseaux volent de branche en branche à la poursuite du vent qui froisse les feuilles.
Ce qui manque, ce qui manque vraiment c’est le sacré, les lieux communs, les lieux du commun pour communier. Communier avec qui vous voulez, votre Dieu, les dieux, la nature, mais toujours communier tous avec les autres. Ce qui sort l’homme de sa peur, de ses ténèbres, c’est la communion avec les autres. C’est le moment où l’homme échappe parfois brusquement comme une révélation, souvent lentement comme un dévoilement, c’est quand il s’élève plus haut que sa condition, toujours avec humilité conscient de sa condition. Ces moments de fraternité décrits par Regis Debray. Prennent vie dans les espaces sacrés. C’est la grâce, la bienveillance de ces lieux sacrés qui stimulent notre feu intérieur, qui brille et nous sert de lumière pour aller vers les autres.
Jean-François Guerry.
Le silence de Michel Alexandre Neuwels . Expo musée de la FM rue Laeken Bruxelles
UN BLOG À SUIVRE QUI RÉPOND AU BESOIN DE SPIRITUALITÉ.
L’arbre de la restauration de Notre-Dame ne doit pas cacher la forêt de la misère des églises de France. La grande majorité des églises sont mal entretenues et surtout souffrent d’un entretien irrégulier. Le débat, voire la polémique, dans la France laïque du XXIe siècle n’oppose plus cléricaux et anticléricaux. Il porte sur les budgets de restauration et la protection des œuvres, sur les conditions d’utilisation des églises. J’ai décrit par ailleurs cette évolution.
Comme il y a en France des déserts médicaux, il y a des déserts religieux. Ici, ce ne sont pas les médecins qui ont disparu mais les curés qui étaient en charge depuis des millénaires de la santé des âmes. La chute de l’affiliation religieuse ne doit pas être assimilée à un effondrement de l’aspiration spirituelle qui est une dimension essentielle de l’être humain. Les églises de France constituent une immense bibliothèque spirituelle mais nous sommes devenus des illettrés et devons réapprendre ensemble à lire, et surtout apprendre à écrire le récit d’une nouvelle aventure de la vie retrouvée dans toutes ses dimensions.
La situation des églises de France témoigne d’un passé qui ne passe pas, d’un présent fragile, complexe et d’un futur qui appelle une fidélité à ce patrimoine. Signe et trace. La trace, pierre vivante ou pierre morte que la vie a quitté mais qui reste encore visible ou quelque chose à suivre à la trace, qui montre une piste, un chemin ? Une empreinte du sacré ? Quelque chose qui vient de loin. Dans le dernier texte qu’il a écrit, Antoine de Saint-Exupéry lançait un appel qu’il nous faut entendre aujourd’hui, plus que jamais : « il n’y a qu’un problème, un seul de par le monde. Rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles, faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien. On ne peut vivre de frigidaires, de politique, de bilans et de mots croisés, voyez-vous. »
Dans la suite de l'article de Thierry Didier, une lecture des textes de l'ancienne et la nouvelle loi, qui selon la lecture que vous en faites ; vous mènera vers le Nec plus ultra de la fourberie ou vers une épreuve initiatique de transgression...
Bonne lecture
Jean-François Guerry.
L
’ambiguïté sera ici à son comble, et le narratif biblique jouera à plein cette ambivalence, selon que l’on se place dans la trahison, voie exotérique, ou dans la transmission, voie ésotérique. Les 2 testaments mêlent la signification des 2 mondes, profane d’un côté, abordable par une lecture textuelle, et sacré de l’autre côté, abordable par une lecture symbolique : ces 2 mondes sont donc accessibles dans des lectures différenciées, mais ne sont pas tranchés une fois pour toutes. Ils définissent, pour le lecteur avisé, l’existence d’un curseur de compréhension placé, suivant l’individu, entre un aspect purement littéral, où les textes sont la Parole directe de Dieu, et un aspect moins convenu, symbolique et abscons, bâti sur une Parole plus hermétique, plus cachée. En plus de la lecture possible des testaments, l’Ancien Testament épousera dans ses textes l’idée générale d’une transcendance de la déité et du sacrificiel qui en découlera, là où le Nouveau Testament exposera une immanence de cette même déité, et du miséricordieux qui en découlera.
C’est ce pourquoi l’histoire de ces 2 judas diffère et en même temps se ressemble, suivant la perspective humaniste et philosophique que l’on adoptera. Rarement un nom propre aura suscité dans la langue une appréciation à la fois si unanime et si spontanée à l’entendement et au jugement humain. Un Juda est ce qu’on appelle en linguistique une antonomase. Ce nom barbare qualifie une caractéristique forte de l’esprit, déclinée sous la forme d’un nom propre, bien caractérisé dans la culture humaine, qui en porte de façon directe et rapide la qualité. Quelques antonomases bien connues : un Cassandre, pour déterminer un prophète de mauvais augure ; un Harpagon, pour désigner un avare ; un Tartuffe, pour signifier un hypocrite, un Torquemada, pour caractériser un inquisiteur ou un apparatchik, et donc un Juda, pour qualifier un traître. Ces antonomases ont pour vertu d’accélérer l’appréhension d’une qualité particulière, en en liant le sens à un personnage haut en couleurs. Vous remarquerez aussi que ces formules de style vont souvent dans un sens que la morale et la bienséance réprouvent. En un mot, ce sont des failles ou des défauts qui sont ainsi mis en évidence, sans doute parce que la compréhension d’un concept ou d’une spécificité bien humaine est plus rapide, dans notre esprit, qu’une qualité, qu’il convient, avant de l’accepter, de passer au tamis intellectuel de l’orthodoxie, de la morale ou de la bienpensance. Nous pourrions ainsi dire, que, cognitivement, il est plus rapide, et sans doute plus marquant, d’utiliser la voie morale du mal, très directe et sans ambages, que celle du bien, qui réclame donc le passage par ces différents pare-feux que sont convenance, doxa ou bienséance.
Cela dit, le nom Juda ne se limite pas à cette connotation profondément négative qui en est le lieu commun, et où les sentiments qu’il provoque sont parmi les plus vilipendés. Car être fourbe, déloyal, félon ou insidieux peut être considéré comme le Nec Plus Ultra de la vilénie.Cette dernière posture, nous le savons, existe dans le monde profane, contribuant à placer la victime du traître en position vulnérable, soumise à tous les vents de la perfidie. Mais ce comportement permettra aussi à ladite victime de rebondir, sans doute parce qu’il conduit la victime de ces exactions à être démunie dans son essence même, à être nue et donc fatalement offerte à ce comportement délétère. Une fois débarrassé de sa coloration morale, ce dénuement, lorsqu’il devient symbolique, sera fréquemment le protocole d’action destiné, en franc-maçonnerie, à exposer le candidat à des circonstances codifiées, afin de le faire évoluer dans un sens didactique diligenté par le rite et le rituel. Les épreuves initiatiques seront ainsi là pour évaluer, mordancer, récoler un récipiendaire qui aura été, au préalable, mis dans une position favorisant cette exposition transitoire.
Le nom de Juda est répandu dans la Bible, mais 2 plus particulièrement attirent l’attention, par leur capacité à transporter le myste ou l’initié d’un monde vers un autre monde, selon un flux qu’on appelle pour nous, initiés, la spiritualité. La faculté à se projeter nécessitera un indispensable différentiel de valeurs et de nature entre ces 2 mondes, communément appelés monde exotérique, ou ouvert, et monde ésotérique, ou caché. Ces épithètes auront l’avantage à la fois de bien les distinguer, mais aussi, de bien les caractériser l’un par rapport à l’autre, car ce qui est caché l’est à l’œil du visible, et ce qui visible l’est comme ombre du caché. Cette spiritualité est assez difficile à définir : nous retiendrons qu’elle est d’abord, de par sa dynamique un élan, un momentum entre 2 milieux, 2 histoires, 2 attitudes. Il ne s’agira pas ici de créer un diktat symbolique, mais simplement de produire les conditions d’une « différence de potentiel » entre ces 2 modes d’existence.
Merci d'abord à Thierry Didier pour ce nouvel article original. Il vous sera restitué en plusieurs chapitres compte-tenu de sa densité initiatique. Aujourd'hui en introduction il sera question : de la vie profane et la vie initiatique deux vies complémentaires. De cette vie initiatique fécondante pour le développement de l'esprit et l'élévation de son niveau de conscience. Il sera question aussi des qualités de Juda à la fois traitre et passeur. Bonne lecture.
Jean-François Guerry.
JUDA et JUDAS
D
’un point de vue général, nous, êtres humains, sommes égaux devant l’existence, c’est-à-dire que nous naissons, vivons et mourront tous, sans exception. Le court laps de temps entre les 2 bornes indéfectibles de cette existence peut néanmoins être entendu, occupé et embrassé d’au moins 2 manières, ce que l’on nomme vie profane et vie initiatique. Loin de s’opposer, ces 2 approches peuvent se mêler, et les méthodes qui en découlent se compléter. La vie dite profane n’est en rien critiquable, elle représente le soubassement indispensable à notre vécu.On parlera alors de vie végétative,dans le bon sens du terme, où la fonction et l’organe, c’est-à-dire la Vie et le Vivant avancent de concert, en suivant la flèche du temps. A partir de là, cette vie profane peut constituer tout ou partie de ce qu’on considère comme ontologiquement important, afin que l’on puisse se sentir au mieux avec nous-même et avec les nôtres. Si cette vie semble ne constituer pour certains qu’une partie, c’est qu’il doit bien exister quelque part la possibilité d’un îlot de conscience un peu différent, un peu singulier, que l’on pourra alors chercher dans une confession, dans une philosophie et/ou dans une recherche qualifiée d’initiatique.
A part pour les anachorètes, les moines et autres yogis, la portion profane de notre vie est très majoritaire, la vie initiatique ne représentant alors qu’une fraction minime de notre temps de cerveau disponible. Mais là où règne majoritairement dans la vie profane le quantitatif, régnera majoritairement dans la vie initiatique le qualitatif. Il n’y a pas, dans ces propos, de visée morale mais simplement utilitaire, le temps considéré comme initiatique se devant d’être qualitatif afin d’exploiter au mieux la courte période que l’on peut y consacrer, compte tenu des impédimenta du quotidien. Les dispositions permettant d’accéder au temps initiatique sont bien connues : la délimitation spatiotemporelle du Sacré, qui amplifie, en réduisant l’Univers, notre prise de conscience et parfois le transcende ; la méthode symbolique, qui surfe sur le principe inaliénable d’analogie ; et enfin le contenu proprement-dit, fait des lettres et des mots des mythes, rites et rituels, aussi variés soient-ils.
La recherche initiatique est rapportée à une remise en cause permanente de nos standards de pensée et d’action (d’où l’étymologie du mot, référence à un commencement sans cesse renouvelé). Mais il ne faut pas s’y méprendre, l’initié n’est pas un pur esprit, et les différences perçues entre ces 2 vies profane et initiatique seront de toute façon subtiles. Il ne s’agira donc pas de s’imaginer que nous plongerons dans un univers parallèle insécable de celui de notre existence connue : NON, à partir du moment où sera posée l’occurrence de ces 2 mondes, il existera ce que les astrophysiciens adeptes du multivers appellent un « trou de ver », c’est-à-dire la possibilité et l’opportunité de passages entre les 2 vies, conditionnant alors l’existence d’un passeur et d’un passager.
La Bible a cet énorme avantage d’être la compilation livresque de légendes, de mythes et de prescriptions pouvant s’inscrire dans le temps immédiat du Sacré, mais aussi dans le temps de l’exégèse et de la simple lecture littérale. Sur le plan du narratif commun, la Bible relatera, dans ce qui nous intéresse ici, l’action de 2 Judas, que l’on verra exotériquement comme des traîtres, et ésotériquement comme des passeurs. Avant toute chose, je précise que j’appellerai dans l’Ancien Testament Juda, fils de Jacob, celui qui trahit Joseph, son frère, et dans le Nouveau Testament, Judas Iscariote, celui qui trahit Jésus, dont il est le disciple. Juda, 4ème fils de Jacob n’est donc pas l’ainé, mais est décrit, parmi la fratrie, comme le directeur de conscience, celui qui agit pour ses frères. Il est d’une certaine façon le guide du groupe et agira en conséquence, en prenant la décision de vendre Joseph à des marchands rejoignant ensuite l’Egypte. Par cet acte subsidiaire, Juda et son frère ainé empêcheront le premier choix de ses autres frères, qui était de tuer Joseph, ce qui, initiatiquement, aurait voué la trajectoire vertueuse de Joseph à l’échec, ce dernier ne pouvant pas, contrairement à Jésus, prétendre à la résurrection.
Pourquoi, me direz-vous, ne pourrait-il pas y prétendre ? Eh bien parce que nous sommes ici dans l’Ancien Testament, face au caractère transcendant et donc non incarné d’une déité qui ne s’appuie pas sur la chair et la miséricorde, mais sur le sacrificiel. Or, le sacrifice, conduit, contrairement à la miséricorde, à une sublimation, et pas, bien entendu, à une réapparition de la substance et de la matière. L’étymologie de trahison et de traitrise provient de tradere, de la racine trans, qui signifie « livrer, transmettre », et dare, « donner ». Ces actions, ontologiquement similaires, conduiront néanmoins à 2 objets fondamentalement opposés, l’instruction, la communication ésotérique d’une part, donc l’acte de donner quelque chose : ce sera le passeur, ou bien l’acte exotérique de « donner quelqu’un », c’est à dire de le dénoncer : ce sera le traître.
Thierry Didier.
LIVRE DE THIERRY DIDIER
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Comment l’esprit agit sur la matière par Antoine Sénanque & Jocelin Morrison. Guy Trédaniel Editeur, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France. www.editions-tredaniel.com/ Antoine Sénanque, neurologue, et Jocelin Morrison, journaliste scientifique, consacrent ce livre au sujet de la psychokinèse et des guérisons inexpliquées, soit à l’action possible de l’esprit sur la matière. Le
Yann nous entraine dans un itinéraire hospitalier, qui parfois détruit l'hospitalité de notre coeur, efface notre rapport avec celui qui hier encore était proche de nous. Celui que nous avions promis d'aimer, celui que nous avions promis de défendre, comme un Frère, comme une soeur. Quand la porte de l'hôpital s'ouvre elle efface trop souvent nos serments portés devant nous-mêmes, devant les autres, devant le Grand Architecte.
Un autre Frère anonyme, mais que j'ai le privilège de bien connaître et dont la Fraternité est sans faille, sans oubli. Une fraternité que le temps, l'espace, les contraintes de la vie, l'éloignement, la maladie n'effacent pas. Ce frère a écrit quelques paroles de Fraternité, qui sont plus qu'un simple moment. Ses paroles sont en symbiose avec celles que nous propose aujourd'hui Yann.
Jean-François Guerry.
Itinéraires hospitaliers
Une malade me disait
Nul ne connaît la solitude véritable, s'il n'a entendu un jour le médecin prononcer certaines paroles. Il n'est pas nécessaire que ce soit les paroles qui condamnent : une simple menace suffit. Et la créature la plus entourée, la plus aimée entre dans le royaume de l'angoisse où personne au monde ne peut la suivre. Même les êtres aimés, les amis de cœur, s'éloignent, prennent de la distance : ils font partie d'un autre monde - celui où le malade entend, distincts, éclatants, indifférents, inutiles, les bruits de la ville : sonnerie de tram, trompe d'autos, grincements de frein ; assiettes remuées dans la salle à manger. Voici le lieu où il devra habiter désormais, cet îlot avec lequel il devra se familiariser : ce sable, cette aridité ...
La grande épreuve n'est pas cette solitude, mais d'être obligée d'appartenir encore, extérieurement, à l'ancien monde. Hélas, nous sommes seuls à savoir que nous ne sommes plus au monde mais le monde l'ignore ; et très souvent cela est nécessaire qu'il l'ignore. Combien de malades sont condamnés à donner le change !
François Mauriac - "Vaincre" 15 février 1934
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Fraternité
Elle fait partie des mystères que les hommes cachent en s'embrassant.
André Malraux
En cette fin d'été, le Sort nous avait affectés dans le même hôpital : toi au premier étage, moi au troisième. Informés par nos proches de notre localisation, nous échangions et commentions téléphoniquement presque chaque matin nos bulletins de santé. A mi-septembre, le Sort - encore lui - a clos nos itinéraires hospitaliers : j'ai retrouvé ma maison et ceux que j'aime ; tu n'as pas eu cette chance.
Pour qui sonne le glas ? Je m'y connais en vieillesse : voilà longtemps déjà que je fréquente cette antichambre de l'éternité dont les candidats assiègent la porte.
Yann a écrit dans le Chapitre Paroles de Frères. Dans le livre : "La Fraternité au coeur de la Franc-maçonnerie. Éloge de la Fraternité.
Fraternel un jour, fraternel toujours ?
Paroles de Fraternité.
La Grande Loge de France est un ordre initiatique,
traditionnel fondé sur la Fraternité..." Article 1er de la
Constitution. Cette Fraternité qui deviendra peut-être
Amour est l'essence de la vie humaine, le devenir humain.
Mais le savoir intellectuellement, le fait de connaître l'idéal de
la Franc Maçonnerie ne nous transforme pas forcément, il ne
s'agit donc pas de brasser des idées mais de devenir "capable
d'être". Il y a un sacrifice intellectuel pour aller vers notre
humanité. La sagesse est d'accepter les autres tels qu'ils sont
et d'agir dans un monde qui est ce qu'il est : l'initiation se
construit à partir de la réalité, c'est là sa force et son éternité.
Cette force devient Amour, l'Amour est un aboutissement, la
Fraternité un exercice et c'est ce à quoi l'initié doit s'exercer.
Il est donc cette forme d'amour que l'on appelle la Fraternité,
ce lien qui unit frères et sœurs d'une même famille, mais aussi
une liaison étroite entre ceux qui, sans être frères de sang, se
traitent comme tels, un lien d'ordre spirituel, une fraternité
par initiation et la réalité de celle-ci peut se mesurer par la
réalité d'un comportement fraternel. Il existe certainement en
l'homme un besoin de fraternité mêlé à la fois de culpabilité
et d'Espérance et le secret de cette Espérance est peut-être
le secret de la Fraternité une réponse au mal absolu. Pour E.
Levinas la fraternité nous devance, du fait même d'être nous
sommes en lien aux autres « la proximité est fraternité avant
pensée comme une amitié sacrée. Quelque chose qui nous
dépasse et nous rassemble, quelque chose qui transcende
notre moi, une valeur qui produit une subordination
volontaire, un Devoir assimilé et une dignité humaine.
L'esprit de la Tradition, comme l'artiste s'adresse à cette
partie de notre être, au-delà de la pensée et du mental, qui en
nous est don et par conséquent durable. Il parle au sentiment
de mystère qui entoure notre vie, mais aussi à notre sens de
la beauté et de la souffrance, au sentiment latent de solidarité
avec la Création et de la conviction indicible d'une fraternité
qui unit les cœurs. Insaisissable Fraternité qui dérange car
elle ne jaillit que de l'"Ouvert" et ne l'enferme - t-on pas trop
souvent dans des communautés "fraternelles ? et quel est son
avenir vis à vis de ceux qui quittent la communauté.[1]
Un Frère Anonyme. Un T F P M, un T S A et bien plus. Initié au 32ème
degré dans le Rite Écossais Ancien et Accepté.
[1] Un Frère anonyme. La Fraternité au Cœur de la Franc-maçonnerie. Chapitre Paroles de Frères. Livre de Jean-François Guerry. Éditions le Compas dans l’œil. 2024.
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Lapin sonnant du cor sur le dos d'un chien. Sablière de la Chapelle Notre-Dame de Trémalo 29
LES PAROLES PERDUES
Les paroles perdues, sont celles que nous ne partageons pas avec les autres. On ne s’écoute plus, on ne se parle plus. Le premier devoir qui est demandé aux Sœurs et aux Frères c’est d’écouter en silence. Non pas de s’écouter parler seul. Le silence pratiqué sous la douce lumière fécondante de la Lune de ce lundi, jour d’Artémis sœur jumelle du soleil Apollon.
Cette parole est d’argent, de quel argent, comme le silence est d’or de quel or ?
Les lapins bruyants tapent des pieds et s’agitent sous la lumière de la Lune, ils chevauchent les chiens en sonnant du cor, c’est le monde à l’envers où les élèves, les apprentis enseignent aux Compagnons, cela fait sourire les vieux singes. Que de paroles perdues, que d’occasions manquées de faire société, de faire briller la lumière du verbe, celle qui éclaire l’esprit.
Quelle vanité que ces paroles isolées, que ces monologues ou blancs ou noirs.
Trop de paroles sont orgueil et vanité disait Montaigne, elles essoufflent, elles ne grandissent pas celui qui les prononcent. Un rhétoricien du temps passé disait que son métier était de choses petites les faire paraître grandes.[1]
Avons-nous la capacité aujourd’hui d’écouter les autres en silence, ou sommes-nous condamnés à la pratique du « bruit, de la fureur, de l’invective ? »
Le silence et l’écoute sont la sagesse de l’apprentissage maçonnique, respectueux de la parole d’autrui, c’est reconnaître sa dignité d’homme, à quoi bon tenir une Assemblée si ce n’est pas pour écouter les paroles de l’autre ?
Jean-François Guerry.
[1] Michel de Montaigne- Conclusion Livre I -Essais.
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Jean-François Guerry
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