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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par YANN
LE BLOG DE YANN - CROISSANCE CONTRE DÉVELOPPEMENT ?
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Croissance contre développement ?

Pauvreté n'est pas vice. Parbleu ! Un vice est agréable. 

Paul Léautaud, Passe-temps,

 

En 2004, je fus appelé pour estimer la valeur vénale - à la "casse" - d’une filature de lin d’Armentières devenue friche industrielle. Au cours de l’expertise, le propriétaire des lieux évoqua le déménagement de la filature vers la Pologne en 1977 ; vu les coûts d’exploitation et les charges sociales, l’entreprise n’était plus concurrentielle. Mais sept années de bonheur comptable, après ce transfert, il lui fallait bien admettre que l’entreprise devenue polonaise commençait à être menacée par les filatures chinoises elles-mêmes bientôt concurrencées par celles du Bangladesh. 

 

A ce jeu des migrations d’activités (donc d’éléments de croissance) par transferts ou faillites, j’en arrive à me demander si les processus économiques mondiaux ne conduisent pas inéluctablement, asymptotiquement à long terme, vers une croissance zéro généralisée ou, pour reprendre la terminologie de John Stuart Mill en 1848, vers un ʺ état stationnaire ʺ. 

 

Les vieux ne détiennent plus le secret des choses… mais qu’il me soit permis, au risque de paraître un vieil économiste iconoclaste, de rappeler qu’à trop chanter les vertus de la croissance on oublie que le welfare des nations dépend d’un autre facteur plus subtil : le développement. 

 

Que croissance et développement soient des concepts analogues, cela va sans dire. Mais ce serait forcer le vocabulaire que de les prétendre identiques en tout, bien qu’il soit beaucoup moins facile de préciser ce qui les distingue que de reconnaitre ce qui les rapproche. La croissance, qui s’exprime dans l’augmentation continue du produit national, est indispensable au développement. Est-ce à dire qu’elle lui suffise, voire qu’ils se confondent ? Je ne le pense pas. 

 

D'abord, la croissance n’est qu’économique. Or, affirmera-t-on qu'une société se développe (étymologiquement : sorte de son enveloppe) du seul fait qu’augmente le produit national ? Que la santé de ses membres, leur instruction, leur sécurité n’entrent pas en ligne de compte, ou bien qu’ils s’amendent d’eux-mêmes dès lors qu’on y fabrique davantage d’automobiles et d'ordinateurs ? Tandis que la croissance est à une dimension, le développement implique, outre la hauteur, étendue et profondeur. Toute civilisation est faite d’éléments solidaires dont la combinaison ne tolère pas sans désordres l’expansion indéfinie d’un seul : une société qui se développe est à mes yeux, par définition même, une société qui progresse, une société meilleure.  

 

Comment cela, meilleure ? C’est la seconde différence, qui découle de la première. La croissance est matérielle, objective, quantitative. Ce qui ne suffit pas au développement, car celui-ci suppose que les forces en action dans le champ économique trouvent leurs fins ailleurs qu’en elles-mêmes, qu’elles servent à la justice, ou à l'indépendance, ou à la culture, ou plus simplement au bonheur, qu'elles soient les instruments de ce qu’il faut bien appeler un idéal, si médiocre paraisse-t-il aux mystiques de tous les bords.  

 

Les cycles d’évolution naturelle sont brisés par la croissance économique. Un cadre de vie artificielle est créé de toutes pièces dans les zones urbaines qui concentrent l’essentiel de la croissance. Un véritable égocentrisme des capitales fait tache d’huile dans le monde entier. Le prestige international de villes comme Paris, New York, Tokyo, Shanghai, Dubaï… les transforme en agglomérations- drapeau. Au lieu de ces signes extérieurs de puissance qui satisfont l’orgueil national, les responsables doivent rechercher les meilleurs moyens de faire progresser le bonheur national brut.  La croissance unidimensionnelle, axée sur le monde des objets, appuyée par une recherche forcenée de productivité, finit par être inopérante, dans la mesure où les coûts de l’homme s’élargissent si vite que les besoins ressentis comme élémentaires progressent plus rapidement que les moyens de les satisfaire. Les exigences de justice sociale sont d’autant plus durement éprouvées que les résultats du progrès économique relativisent les groupes de référence : être pauvre au Etats-Unis place les défavorisés dans une position beaucoup plus défavorable qu’en Inde. Ce n’est pas là l’un des moindres paradoxes apparents d’une course à la croissance dont ceux qui la conduisent ou se résignent à la suivre, ne réfléchiront jamais trop sur la nécessité de l’appréhender dans une vision plus lointaine et plus humaine. Le développement va bien au-delà des choses. Mais pour servir les êtres, les responsables doivent apprendre ʺ à traverser les apparences ʺ (cf. avec profit, le nouveau livre d'Edouard Philippe : Le Prix de nos mensonges - le "nos" se veut inclusif ).

 

Au train où va le monde, le 21ème siècle ne s’annonce pas d’une allégresse débridée. Nos enfants, certes, poseront leurs charters sur la caillasse d’une lune imperturbable. Mais ce n’est pas eux qui cueilleront, dans les jardins de Chiraz, les roses de Saadi.

 

YANN

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Cet article est reposté depuis La Lettre du Crocodile.

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Publié le par Jean-François Guerry
LIBRES PROPOS : ÉDUCATION- FORMATION-INSTRUCTION- MAÇONNERIE-

DE LA FRANC-MAÇONNERIE INITIATION OCCIDENTALE

 

Ce que nous avons à transmettre c’est la Tradition, non pas la tradition de telle ou telle école, comme l’enseignement d’une école de pensée particulière, ou l’instruction d’un quelconque système social, ou une politique éducative, mais bien la Tradition Primordiale cette Tradition qui réunit toutes les traditions de tous les temps, de tous les espaces depuis que l’homme est l’homme c’est-à-dire depuis que son esprit à pris le pas sur sa matérialité. Depuis que l’homme, conscient de la dualité qui lui est consubstantielle, de sa libre volonté à décidé de la maîtriser. C’est-à-dire d’augmenter sa part spirituelle à la recherche de son unité primordiale avec humilité. Conscient aussi qu’il est fait de matière et d’esprit il faut un corps pour porter l’esprit et l'âme. C’est le chemin vers la Lumière de la Vérité que nous propose la Franc-maçonnerie. Cette Vérité est en nous parce que comme l’a dit Hermès Trismégiste celui que les grecs appelait le Trois Fois Grand symbole du triangle de l’unité, démontra dans la Table d’Émeraude que ce qui est ne bas est semblable à ce qui est en haut et inversement. C’est pourquoi pour le Franc-maçon savoir c’est Connaître, c’est-à-dire pénétrer l’être se faire une idée juste de ce que nous sommes. Du latin cognoscere synonyme du simple noscere qui devient au présent nosco : j’apprends à Connaître, au passé simple novi : j’appris, je sais : connaissance consumée, accomplie.

Si nous rappelons que le mot initiation (in-ire) signifie : « entrer dans un état de particulier de conscience ». Ou point de vue intérieur pour reconnaître la réalité. La Connaissance de la Tradition est donc acquise dans nos loges elle est révélée dans les textes de nos rituels et par le rite non pas une quelconque accumulation de savoirs exotériques. Chaque Maçon quelque soit son  niveau d’éducation et d’instruction profane peut y accéder. Il n’y a donc pas rapport direct entre l’éducation du monde profane et l’initiation maçonnique. L’initiation initium est l’instruction aux mystères, ou à l’ésotérisme secret. Elle est une entrée en soi-même, puis une voie active, une ascèse individuelle en vue de la conversion de son regard sur soi-même, le monde et les autres. La qualification que doit posséder l’aspirant à l’initiation n’est pas la quantité de savoirs qu’il a accumulé, mais une disposition naturelle que l’on peut nommer état de conscience ou attitude intérieure, désir de spiritualité d’élévation spirituelle. L’apprenti sincère à en lui déjà cette « levure spirituelle » prête à lever, il est fait de bonne pâte il aspire au meilleur. C’est dans sa loge qu’il va s’épanouir naturellement recevoir son salaire, il sera après chaque tenue dans le silence de son cœur content et satisfait. S’il faut mettre des mots s'il faut chercher leurs racines : instruire,  se compose de in qui exprime l’intériorité et sturere qui signifie construire édifier. Il s’agit donc de bâtir son être intérieur en s’initiant ce que corrobore le mot initiation de in dedans et ire marcher vers. L’enseignement, l’instruction maçonnique se fait par signes par symboles c’est le langage des mystères, ce langage est le porche d’entrée de la Connaissance. La Lumière et la Vérité mènent vers la Sagesse et la Connaissance qui est Amour agapé, elle ne peut venir d’une éducation profane, le lieu de sa venue est dans un espace sacré intérieur. La Connaissance directe intérieure est infiniment supérieure à toute foi religieuse, toute philosophie particulière, elle est une science sacrée cachée qui ne se révèle que dans la nature intime de l’être. Elle inhérente à chaque homme elle est la Lumière présente en chaque homme quelque soit sa condition, on n’éduque pas l’homme en maçonnerie rien ne lui est imposé c’est par lui-même et en lui-même qu’il fait la découverte de la Connaissance. Les cérémonies initiatiques sont virtuelles, l’initiation est processus spirituel, résultante d’un travail profond long exécuté par soi-même. L’initié est aidé par ses frères sur cette voie, par ce qu’il voit entend au fur et à mesure des tenues maçonniques. Celui qui humblement ne cherche pas, ne travaille pas, n’est pas perspicace restera toujours un profane quelque soit son degré supposé. Il est souvent dit à propos des maçons : ne le sont pas tous ceux qui sont là, ni ne sont là tous ceux qui le sont. Ainsi, tous ceux mêmes qui auraient appris leurs rituels comme des savants par cœur, ne sont pas des sachants le rituel se lit par le cœur. Ces savants en maçonnerie ont rejoint la multitude des adeptes des idées philosophiques ou des fraternelles bienfaisantes dont le monde est rempli et qui ont d’autres fonctions très louables certes mais qui sont étrangères à l’initiation maçonnique. La Praxis maçonnique est cette pratique qui convertit le profane en initié, en humain un peu plus grand que lui-même. Elle n’en fait pas un mécène ou un humanitaire ce qui n'est pas incompatible mais c’est autre chose que d’être initié, c'est être élitaire et non pas être une élite intellectuelle selon les mots de Marc Halévy.

L’initié Franc-maçon est un être éveillé, fraternel, soldat de l’universel, recherchant par son élévation spirituelle son harmonie en réduisant la dualité consubstantielle à l’homme pour tendre vers l’unité. En rapprochant les contraires il collabore à la rénovation du monde originel il s'intègre au plan cosmique. Malgré les fils déchirés de notre société il s’efforce de retisser les liens fraternels de faire que les tartans soient de magnifiques tissus unis. Il convoque pour s’inspirer toutes les traditions ancestrales avec leurs valeurs mais surtout avec leurs Vertus. Il est d’Alexandrie, d’Athènes, de Jérusalem, de Rome etc… Il veut construire un Saint Empire Spirituel où l’Ordre règne, en s’appuyant sur les épaules de ses frères les plus anciens comme le disait le stoïcien Épictète : Tous les mystères ont été établi par les anciens pour régler la vie des hommes et éloigner le désordre. C’est pourquoi de cette pierre brute inerte, il veut faire une pierre vivante pour reconstruire le temple universel de l'humanité après l’avoir construit en lui-même.

L’Art Royal autre nom de la Franc-maçonnerie est le fils de la Tradition primordiale, il forme des Rois c’est-à-dire des hommes royaux d’esprit, des hommes capables de transformer le plomb en or fin, ces anciens de la forge changent à force travail la nature des choses obscures pour les éclairer. L’ascèse maçonnique permet le passage du vieil homme à l’homme nouveau celui qui pénètre au cœur de lui-même. Cette mutation, cette transformation n’est pas dans les livres elle est pure connaissance intuitive. René Guénon disait à ce sujet : Ce qu’il ne faut jamais perdre de vue et ce qui est la base même de tout enseignement véritablement initiatique, c’est que toute réalisation digne de ce nom, est d’ordre essentiellement intérieur, même si elle est susceptible d’avoir des répercussions à l’extérieur ; l’homme ne peut en trouver les principes et le moyens qu’en lui-même, et il le peut, parce qu’il porte en lui la correspondance de tout ce qui existe : l’homme est un symbole de l’existence universelle ;et s’il parvient à pénétrer jusqu’au centre de son propre être, il atteint par là même la connaissance totale, avec tout ce que cela implique par surcroît : « Celui qui connaît son soi connaît son Seigneur » et il connait alors toutes choses dans la suprême unité du principe même, hors duquel il n’est rien qui puisse avoir le moindre degré de réalité. » [1] L’éducation, la formation, l’instruction maçonnique puise ses sources dans les traditions, ici l’on retrouve les traces de la pensée de celui qui disait dans les rues d’Athènes : je sais que je ne sais rien et c’est déjà beaucoup, comme l’apprenti qui quelque soit son âge n’hésite pas à dire en mettant son cœur à nu je ne sais ni lire ni écrire je ne sais qu’a peine épeler. Il marche ainsi dans les pas de Socrate dont la mère était sage-femme et le père sculpteur. Quand le maçon est instruit des sources, il recherche les racines des arbres qui sont pour lui les textes sacrés dont son rite et ses rituels se sont inspirés. Le rite est à la fois l’échelle de son ascension spirituelle, tel Jacob qui avant devenir Israël dormait sur une pierre avant de gravir les barreaux de son échelle, le rite avec ses rituels est aussi une béquille qui soutient le maçon dans les chemins sinueux qui le mène au sommet de la montagne à chaque pas difficile cette béquille lui sert d’appui pour aller plus loin plus haut tel le Jacquet qui crie sur le Camino Ultreïa ! le livre ouvert au prologue de Jean sur l’autel des serments à l’ouverture des travaux maçonniques au 1er degré du rite sacralise la mort initiatique de l’initié et le transforme en adepte il franchit la porte des mystères. Dans l’Apocalypse il est écrit : Après cela je vis : une porte était ouverte dans le ciel, et la première voix que j’avais entendue me parler, telle une trompette, dit : monte ici et je te montrerai ce qui doit arriver ensuite.[2] Pour conclure cette trop courte réflexion nous pouvons je pense convenir que l’enseignement initiatique se distingue de l’enseignement ou de l’éducation profane par l’usage des symboles. Les sciences profanes enseignent par des mots, alors que le savoir initiatique ne peut s’acquérir qu’à la lumière des symboles leurs vivantes idées. C’est donc bien en lui-même, de lui-même que l’initié sort sa connaissance, il est appelé à découvrir ce qui est caché dans les profondeurs de son esprit et de son âme avec les yeux de son coeur. Celui qui n’entend que les mots est un perroquet, il est sans autonomie. S’initié c’est penser par soi-même. L’initié sait faire parler les signes et les images. L’initié qui pense par lui-même s’initie dans sa loge et il voit avec l’œil du cœur car il a reçu la vraie lumière qui, en venant dans le monde illumine tout homme.

                                   Jean-François Guerry.

 

[1] Formes traditionnelles et cycles cosmiques, la tradition hermétique Pages 126 et 127 Gallimard Paris 1970.

[2] Jean Apocalypse 4,1

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communiqué conférence Jean-Claude Sitbon

Le samedi 14 juin prochain à 9h30

CONFÉRENCE 

à GÉMENOS (13) 

de JEAN-CLAUDE SITBON 

Auteur et conférencier maçonniques

 

Tenue blanche ouverte (TBO) de 9h30 à 12h00 suivie d’un repas 

Organisée par la Loge La Croix de Vie n°281 de la G:.L:.M:.F:.

 

Information – Inscription par mail : conferencelacroixdevie@gmail.com , Téléphone : 06 16 84 16 23 

S’inscrire avant le 2 juin et préciser si vous restez au repas-agapes 20€ à régler sur place par chèque ou espèces

 

Les ouvrages de JC Sitbon seront disponibles sur place

Les livres de JC Sitbon | Rite Écossais Rectifié

communiqué conférence Jean-Claude Sitbon

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COMMUNIQUÉ ACADÉMIE MAÇONNIQUE LILLE
COMMUNIQUÉ ACADÉMIE MAÇONNIQUE LILLE
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Inscriptions sur Hello asso
 
Salutations très fraternelles,
Alain Boccard
Président



PS: Les ouvrages coédités par les Éditions Ubik et l'Académie Maçonnique Provence 
sont toujours disponibles en cliquant ICI:


Toujours disponibles :

David Taillades : Aperçus sur les origines médiévales de la Franc-maçonnerie
Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ?

Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie.
Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram

Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie
Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?
 
 
 
 
 
 

Contact : academie.maconnique.provence@gmail.com
Téléphone: 06 ​42 26 75 95

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Publié le par Jean-Laurent Turbet

Cet article est reposté depuis Le Blog des Spiritualités.

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Publié le par THIERRY DIDIER
L'AVATAR PART IVI - THIERRY DIDIER

C

’est en cela que l’avatar ne pourra jamais être confondu avec une idole. Cette 2ème perspective préservera malgré tous les fondamentaux : elle en maintiendra les bases, se contentant de moduler leur expression. Ce recul, même dans la violence et le malheur, ne fermera pas la porte à un réveil ultérieur. La 3èmeperspective, symbolisée par la 3ème déambulation, 6+1 pas vers l’avant, relèvera de l’intégration réussie d’éléments a priori contradictoires : il procèdera de l’Unité retrouvée (Éden) comme le souligne l’instruction. Il conviendra cependant d’ajouter que c’est uniquement sur le plan didactique que l’on distingue ces 3 perspectives, car dans la réalité, l’homme est un savant mélange permanent de ces 3 mouvements, un système complexe tripartite qui interagira en permanence avec sa propre constitution et son environnement. L’intérêt, ici, de développer cette pensée perspective et de décortiquer sa dynamique sera que l’objet, en l’occurrence l’avatar, est lui-même fait de cette tripartition dont les perspectives sont un miroir. Un perspectif était d’ailleurs à la Renaissance, un miroir, dont l’image renvoyée symbolisera l’approche relativiste de l’observateur. Ainsi le relatif liera de façon irréfragable un évènement à la façon dont on le perçoit et dont on le considère. Et c’est cela qu’on appelle un avatar.

Dans l’absolu, l’avatar est omniprésent dans l’entendement humain, tout simplement parce que nous admettons le relativisme et la subjectivité de notre regard : chaque chose visible, physiquement ou intellectuellement, est admise, pour un initié, comme étant un avatar. L’avatar est le témoin progressif et l’objet évolutif de ce cheminement, car il est une forme d’émulsionnant existentiel et métaphysique, possédant à ce titre un pôle spirituel et un pôle matériel.  Ainsi une civilisation philosophiquement clivante ne pourrait pas générer d’avatar, ce dernier constituant un reproche vivant pour toute société totalitaire centrée sur une seule vérité, pour le coup institutionnelle. L’avatar est l’autre nom de la liberté de conscience, car personne ne peut savoir s’il voit ou ressent un objet quelconque de la même façon que son prochain : le bleu est-il perçu suivant la même « texture » visuelle ? L’odeur du safran est-elle identique pour tout un chacun ? Ces questionnements apparemment sans objet auront le mérite de maintenir une certaine « laxité » dans notre entendement, un relativisme de bon aloi, et finalement une inévitable tolérance.

Le 1er avatar que nous rencontrons en franc-maçonnerie est l’outil, qui agit dans la symbolique constructrice des 2 1ers degrés. Au 3ème degré, cet outil deviendra une arme par destination, ce qui signifie qu’on passera d’un supplétif à un objet qui est, en quelque sorte, retourné contre soi-même.  Le narratif martial du grade de Maître nous obligera à y voir une arme, portant des « coups », blessants puis létaux. Ces coups seront tout autant une « ouverture » et un champ des possibles enclenchés par le dépassement ontologique du statut de Hiram Abif, qui de héros devient victime. Si Hiram Abi est assassiné, c’est parce que l’outil, de pacifique, sera devenu contondant, de par sa séparation temporelle et spatiale. Le maillet, le niveau et la perpendiculaire ne sont encore que des outils aux 2 premiers degrés, ils « collent » à la main de l’initié qui se construit, que cette main soit factuelle ou métaphysique. Par contre la course, la vitesse et l’angle d’attaque de l’outil devenu, durant la cérémonie d’exaltation, une arme, ne seront réalisables que parce que l’outil deviendra séparé de ce sur quoi il agit, contrairement à son usage utilitariste, qui nécessite, lui, une continuité entre l’homme et son ustensile.

Cette séparation reflètera un statut dans lequel sera mesuré en permanence une distance. La distance de l’épaule ou du crâne de Hiram Abi servira alors d’élan imprimant à l’outil son caractère blessant puis létal.  Si certains outils symboliques du 1er et 2ème degré deviennent au 3ème degré des armes par destination, puis au 12ème degré des instruments, ça n’est pas parce que la substance desdits objets se modifie, mais parce qu’ils ne sont qu’un avatar en prise avec un état d’esprit différent de la part de l’initié. Dit autrement, c’est l’approche et l’appréhension évolutive, dans le temps, de l’initié qui va en moduler l’usage. Ces instruments du Grand Maître Architecte deviendront alors de véritables interfaces entre un initié libéré des 3 mauvais compagnons et le milieu ambiant qu’il devient légitimement capable de parcourir, en y déambulant sans contraintes. Dans l’absolu, l’avatar sera donc une forme de relativisme qui permettra au religieux et à l’initiatique de s’exprimer au travers de sa substance. Ce relativisme n’est pas de la relativité, dont la notion est perçue négativement, mais une façon d’utiliser le prisme de la matière afin d’entreprendre le divin. D’une certaine façon, la notion de perspective permettra, je le resouligne, cet abord, car elle sera elle-même une manière bien à soi de comprendre ce relativisme, qui est tout sauf subjectif.

Ce sera la somme indéfinie de toutes les perspectives possibles qui nous aidera ensuite à nous rapprocher d’une forme de vérité « totale », inaccessible à l’esprit humain. La perspective, par sa mécanique ternaire disséquée plus haut dans ce texte, viendra mimétiquement se plaquer sur cette variété, en devenant elle-même une forme d’avatar, que ne démentiront pas ses occurrences plurielles : en géométrie, la perspective est une technique de la représentation en deux dimensions d’objets en trois dimensions, donc une façon de planifier une vision spirituelle. En architecture, c’est la vue qu'on a, à partir d'un endroit déterminé. En sociologie, c’est l’angle sous lequel on envisage quelque chose. En psychologie cognitive, c’est un ensemble d'événements, de projets ou d’évolutions qui se présente comme probable ou possible. En démographie, c’est l’évolution future d'une population. En mathématiques, ce sera la projection centrale (ou conique) d’un espace ponctuel. En urbanisme, c’est une grande voie ou promenade en ligne droite… En fait la perspective, quel que soit le domaine exploré, apparaitra comme un mécanisme ternaire lissé, conclusif, où les 3 composantes se verront résolues en une seule.

Quel que soit la vision, l’entendement ou l’abord qu’en fera l’humain, ces 3 composantes seront l’irréfragable nécessité permettant de comprendre une réalité à partir de notre faiblesse crasse et de notre incomplétude ontologique. L’avatar ne se limitera donc pas, pour nous maçons, à l’incarnation en un individu ou un animal, d’un principe divin : il ne sera pas figé, parce que notre art est initiatique, et que l’avatar décrit en fait pour nous une enveloppe, un habillage certes très réaliste, mais aussi mouvant, progressif et varié, à l’image de la mécanique symbolique, souple et adaptable. Alors, me direz-vous, si l’avatar présente une « robe » différente suivant les époques, en quoi son sens profond et son mécanisme d’imprégnation culturelle peuvent-ils être à ce point constants ? Je citerai l’exemple du Chevalier Kadosch, 30ème degré du REAA. Au décours de l’initiation au 30e degré, Le rituel nous précise : « Nous n’avons plus d’autre enseignement à vous donner […] Nous n’avons pas de mot d’ordre à vous donner […] Vous êtes désormais le soldat de l’Universel et de l’Éternel » : ce grade confère à l’initié une sorte de fondement inviolable qui va justifier cette capacité a priorid’être au sommet de l’initiation maçonnique.

Non pas parce qu’elle serait simplement l’aboutissement logique des 29 degrés précédents, mais plus surement parce qu’elle coiffe tout cet édifice. Cette action est fondamentale car, en chapeautant, l’enseignement majeur deviendra surtout ici cette capacité à adapter notre nature à l’évènement, et non le contraire. Le Chevalier Kadosch coiffera, plus qu’il ne les complètera, les 29 degrés précédents, la devise « Nec Plus Ultra » (Rien au-delà) signant clairement cet état de fait, et obligeant intrinsèquement à se plier à ce statut : c’est cela qui permet de qualifier d’avatar le Chevalier Kadosch, à savoir qu’en capelant, le grade échappe à la traditionnelle articulation avec un degré précédent, et/ou un degré suivant. Si chaque élément du rituel maçonnique est donc un avatar potentiel, le grade de Chevalier Kadosch symbolise l’avatar dans son essence. Je citerai ce qu’en dit Claude Guérillot : il voit ce grade porté par différents avatars, suivant les époques : il  nous parle d’un Kadosch « originel » défini comme tel , qui semble être l’avatar fondateur ( vers 1761) , puis un avatar templier , bien représenté par le Chevalier de l’Aigle blanc et noir du Rite de Perfection ; puis un avatar philosophique du cahier de 1805 ; puis un avatar politique , porté par les rituels du 19ème et début 20ème siècle ( on le sent bien avec les titres distinctifs des aréopages de cette époque : «  liberté » , etc…) ,et enfin l’avatar symbolique de notre époque contemporaine.

L’avatar sera le point de jonction, l’interface, l’intercesseur entre 2 mondes qui existent toujours : c’est pourquoi l’avatar est un habillage dynamique, consubstantiel mais séparé des 2 environnements qui en assurent, par leur distinction, la réalité. À partir du moment où cette séparation sera actée, ce sera tout l’Univers qui changera de nature : il deviendra « complet », ce qui signifie que tout ce qui s’y est passé, s’y passe et s’y passera sera susceptible d’être regardé en totalité et en temps réel, par le Chevalier Kadosch. « Son nom fut autre et le même pourtant » soulignera l’indistinction spatiale et temporelle, modalité d’un Univers perçu d’emblée dans sa totalité, dont les avatars jalonnent le tissu. L’expression du 30ème degré « Son nom fut autre, et le même pourtant » qualifiera donc parfaitement ce qu’est l’essence de l’avatar, à savoir une dichotomie ontologique liée à l’ambivalence de ce qui représente un compromis entre transcendance et immanence ; « et le même pourtant » permettra de nous projeter dans cette origine de l’avatar, qui rassemble, en les dominant, toutes les composantes de la Nature, une et indivisible, où tout est « même ».

Lorsque Guérillot parle de Kadosch philosophique, templier, sociétal, etc… Le terme de « séparé », affecté au Chevalier Kadosch sera fondamental, car il impliquera autant une distinction qu’un lien efficient entre les parties. Alors justement, l’avatar n’est pas une chose particularisée, c’est un habillage très étroit, mais néanmoins « séparé » de l’observateur et de l’essence de la chose observée. La séparation n’est pas un clivage ou une césure, qui, eux, marquent une coupure définitive, ladite séparation préservant une mémoire avec l’objet de départ. L’avatar sera alors l’incarnation de cette séparation ontologique qui représentera, au-delà de toute captation culturelle, une forme d’originalité.  Cette séparation de l’observé et de l’observateur sera indispensable pour conférer le statut d’avatar, celui-ci possédant toujours une « capacité d’échappement », permettant le renouvellement, à travers les âges et les endroits, de significations dont le corpus constituera le narratif mythique, accointé aux caractéristiques contemporaines de l’initié.

Ces habillages successifs font nous rappeler que le langage symbolique, s’il nous paraît naturel pour expliciter les choses, ne fut pas en toujours en odeur de sainteté, ou même simplement accessible aux époques précédentes. Il faut en effet une certaine souplesse intellectuelle mâtinée d’une solide rationalité pour « laisser vivre le symbole », comme l’on doit « laisser vivre l’avatar », voie ouverte à l’approfondissement de notre sagacité. En fait, cette approche protée correspond à l’élargissement de possibilités mentales et spirituelles qui s’ouvrent à nos esprits. On pourrait même se demander si l’approche symbolique du Chevalier Kadosch aurait pu se développer sans ces « accessits » antérieurs que furent les précédents avatars mis en exergue par Guérillot. On peut donc imaginer qu’une autre lecture sera possible dans les décennies futures, où, par une forme de mimétisme psychosocial, des « algorithmes initiatiques » viendraient appuyer une vision non pas supérieure des choses, mais simplement supplétive. Cette approche particulière, difficile à mettre en œuvre, dépendra d’une « mise en situation » préalable, telle que nous le décrit cette phrase de l’instruction, dès le 5ème degré du REAA, Maître Parfait, qui situe l’initié entre « la volonté de Dieu et l’action donnée au premier corps mouvant ».

C’est l’action imprimée de Dieu à ce corps mouvant qui objectivera sa consistance d’avatar. Le caractère intercessif de l’avatar sera lié à une prise en compte holistique de l’initié maçon, qui verra en lui, comme chez l’alchimiste, l’idée que nous pouvons être, suivant le moment, sujet ou objet. Auquel cas l’avatar, plus qu’un simple réceptacle, deviendra un propitiateur entre 2 états possibles. Cette dynamique intellectuelle pourra nous aider à progresser, même si le sable sur lequel elle a été bâtie est condamné à une mort certaine. Cela me fait penser à ces philosophies asiatiques où l’initié construit, en y mettant toute son âme, une œuvre aussi sublime qu’éphémère, la détruisant aussitôt pour n’en conserver qu’un souvenir indélébile, devenant pour le coup fondateur, car définitivement présent dans son esprit. Le relativisme deviendra ici très concret, faisant d’un biais très humain une force enkystée dans son esprit, ou bien « une corde tendue au-dessus de l’abime ».

Cet aphorisme nietzschéen colle bien à l’esprit de l’avatar, conjonction de cette corde que représente toute tentative de l’humain à comprendre les choses, et donc finalement à s’en émanciper, et l’abime, qu’on ne doit pas percevoir péjorativement comme un vide ou un gouffre, mais comme cet incognoscible qui nous met sur une voie sans préjuger du trajet (« Je ne sais ni lire, ni écrire, je ne sais qu’épeler… »).

Thierry Didier

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L'AVATAR PART I I I - THIERRY DIDIER

L

’avatar a une fonction puissamment didactique, puisqu’il relève d’un lien entre 2 entités : nous et le support de l’avatar. En même temps, L’avatar nous aide à accepter la relativité de notre regard face à un phénomène dont l’aspect, subjectif, va dépendre de notre capacité à l’identifier. Cette vision relative s’appelle donc une perspective. La perspective est définie comme une différenciation entre la vision de la Nature et sa représentation graphique moderne dans l’espace, mais aussi dans le temps, par sa distribution étagée. Cette variation et cette subjectivité permises par les perspectives feront du cas de figure posé par le relativisme de l’initié ce qu’on appelle donc un avatar, c’est-à-dire un objet ambivalent, unique, labile, immédiatement remplacé lorsque le sujet change, mais néanmoins très signifiant, car en disant long sur celui qui lit ou qui écrit. « L’homme habille ou déshabille la terre », dixit Hugo, qualifie aussi l’ambigüité de cette approche, car le terme de perspective procède autant de la vision qu’a l’individu que de la chose vue. L’avatar spirituel relevant d’un compromis entre incarnation et spiritualité, la vision que l’initié en aura présentera alors les mêmes caractéristiques de relativisme, de subjectivité qu’un regard perspectif.

On parle donc, je le répète, au sujet de la cérémonie d’initiation au 24ème degré, de 3 perspectives entendues comme les 3 volets dont la représentation particulière ne dépend que de la capacité du moment du récipiendaire (il est indiqué au candidat que « ce qu’il cherche a toujours été visible »). Ce grade est dénommé Prince du Tabernacle, ce qui n’a rien d’innocent, le Tabernacle étant le type même d’une construction sacrée, labile et éphémère, un Temple textile, mobile et donc fragile, indéfiniment reconstruit tant que le peuple hébreu sera nomade, et dont la substitution ultérieure en un Temple physique portera la continuation de la Shekinah (présence divine) en son sein. Ces perspectives correspondent bien à cette dynamique ternaire d’une approche de l’avatar, en ce sens que rien de mieux qu’une vision relativiste peut mieux illustrer un concept tel que celui de l’avatar.  Cette dynamique nous est représentée au 24ème degré sous la forme d’une triple déambulation identique dans le numéral, 6+1 pas vers l’avant, centrifuge (approche symbolique), 6+1 pas vers l’arrière, centripète (le ressac, le retour de flamme) et 6+1 pas vers l’avant de nouveau, centrifuge (l’amalgame), faisant office de structuration nouvelle par l’assemblage collecté d’éléments environnementaux et de vécu personnel.

Cette dynamique permet de comprendre en quoi le symbolisme façonne le franc-maçon, et donc en quoi aborder symboliquement un objet complexe, tel ici l’avatar, aura pour conséquence de finir par lui ressembler. Le premier mouvement perspectiviste du 24ème degré est celui de la projection symbolique, où nous jetons notre dévolu sur un support chargé de sens : on définit par exemple à partir de l’image d’une pierre brute sa propre pierre brute. C’est ce que le rituel appelle la première perspective, éclairée et structurée, portant l’attrait de la nouveauté, mais étant aussi, dans le texte d’instruction, un rappel aux fondements de notre ordre, colonnes et pavé mosaïque. Le travail perspectiviste ne s’arrêtera pas là, car, à la façon du ressac de la vague contre une falaise, l’exposition de l’initié à aller de l’avant le conduira simultanément à s’ouvrir : dit autrement, le 1er lien centrifuge ouvrira concomitamment une voie centripète, ouvrant un canal intime où se mêleront notre orthodoxie de pensée et la nouveauté née de l’interprétation symbolique.

Cette seconde voie aura ceci d’originale qu’elle ne peut pas s’ouvrir spontanément, et quelle offre la béance de notre intimité, avec tous les blocages culturels, philosophiques ou psychologiques, dirimants s’il en est, aperçus dès le 4ème degré, sous le dénominatif d’idoles. Ce reflux, symbolisé par la déambulation arrière de 6+1 pas, sera nécessairement désagréable, parce qu’il sera une façon d’actualiser ce qui transforme profondément, et qui sera, par principe, difficile à admettre, illustré par ce tsunami intérieur que le rituel définit de façon imagée par « les enfants incestueux de la chimère et du délire, les autels renversés, la licence de Salomon », c’est-à- dire par les tréfonds de notre personnalité. Dans le texte rituel, des idoles se sont donc glissées entre les colonnes, le pavé mosaïque est recouvert et non détruit, le chandelier est toujours là, simplement éteint. L’idole sera d’autant plus dangereuse ici qu’elle se liera à l’ordinaire pour y instiller le poison de son chaos. Elle se mêlera à l’intellectualité et à l’instinctif pour produire des chimères, des cheminements frelatés réactivés par nos travers, alors que l’avatar, possèdera, lui, dans sa texture intime, une forme de fond transgénérationnel, de trame inaliénable qu’un observateur, quel que soit l’époque, ne pourra que transformer « à la marge », sans jamais altérer son intégrité ontologique.

THIERRY DIDIER.

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L'AVATAR PART I I - THIERRY DIDIER

L

es 2 autres sens possibles du mot avatar se réfèrent d’une part à la notion de changement ou de métamorphose, et d’autre part, à celle d’avanie ou d’avarie, rejoignant la signification familière de mésaventure, de malheur. Dans cette acception commune, le mot désigne un phénomène qui vient perturber, modifier ou amender un parcours de pensée ou d’action. L’avatar devient alors ici une forme de réalité perturbante, de frein cognitif s’imposant par sa puissante matérialité, et qui viendra gripper ou malmener un élan, une dynamique souvent vertueuse. Ce sens-là, qui est finalement le plus utilisé dans le langage commun, est une forme d’exacerbation vulgaire de son sens premier de « descente, d’incarnation d’un dieu sur terre » où la matière, considérée comme moins noble que l’esprit, viendrait poser des anicroches, des blocages à un parcours marqué préalablement par une forme de légitimité. Nous pourrions alors paraphraser cette sentence du 26ème degré du REAA, « la matière attend », visant à transcender, par une variante où c’est « l’esprit qui attendrait », entravé dans son élan vertueux par ce « condensat d’incident et d’évènement fâcheux » que symbolise alors l’avatar.

Plus l’orthodoxie du parcours ou de l’objet visé se verra légitimée et avalisée, plus un avatar qui y introduira une dissonance en ressortira « grandi et puissant ». Ces sens différents du mot avatar semblent totalement étrangers l’un à l’autre. Pourtant ils peuvent relever d’une même ontologie, celle de générer des « points de fixation », voire de transformations d’un objet, des « agrégats de sens », aptes, selon les cas, à incarner une divinité, ou bien à être une pierre d’achoppement dans le monde ordinaire. Nous pourrions ainsi distinguer les avatars par la nature de leur substrat : s’il est divin, le support demeure religieux, s’il est matériel, l’ « abaissement de fonction » qui en découle en fera au mieux un obstacle, ou pire une transformation mésaventureuse. Lorsque le profane, ou même un initié trop peu avancé n’a pas cette capacité à se séparer intellectuellement de l’avatar, c’est-à-dire à le cerner, il y verra un obstacle, là où l’initié complet y trouvera un accessit, un moyen de conduction entre soi et le divin : nous retrouvons là l’opposition de sens majeure des 2 acceptions les plus répandues.

 

 

Dans le monde terrestre, la matière donne des points d’accroche qui permettent aux vertus de manifester leur force. Mais lorsque ces points d’accroche s’attachent à des objets moins vertueux, plus triviaux, ce caractère incarné, qui fait habituellement les « beaux jours » d’une source divine ineffable, devient pour l’occasion une forme d’« hyper immanence » qui emporte tout sur son passage, qui engorge, qui submerge et donc s’oppose aux dynamiques les plus prévisibles. L’avatar deviendra alors un « pavé dans la mare » du libre développement de la pensée et de l’action.  Ce « pavé » imposera à l’initié de continuer à s’améliorer, afin de dépasser ce blocage inhérent à son insuffisance. C’est l’accession au 24ème degré du REAA qui autorisera ce dépassement. En effet, Le 24ème degré s’attache particulièrement, sans jamais le citer, à l’émergence de l’avatar, en tant que mix d’une forte matérialité mâtinée d’une spiritualité émergente. Je cite cette sentence dudit degré du REAA : D- « Comment êtes-vous devenu éclairé ? R- « En étudiant le Livre de la Loi, perpétuellement ouvert aux yeux de l’Univers ». Á rapprocher de ce que dit Victor Hugo dans « Les travailleurs de la mer » : « La masse suprême ne dépend point de l’homme : il peut sur le détail, non sur l’ensemble, le tout est providentiel […] Ce que nous faisons ne va pas au-delà de la surface, l’homme habille ou déshabille la terre ».

Si ce « livre perpétuellement ouvert » du rituel de Prince du Tabernacle, 24ème degré du REAA, est ce que Hugo appelle masse suprême, il n’en demeure pas moins que sa lecture variera selon l’individu. Le sens de cette sentence maçonnique sera alors de définir au mieux ce qu’est la source de toute chose, débarrassée alors des anastomoses de la culture du moment : le terme « perpétuellement ouvert » permettra de signifier cette constante, indépendamment de l’initié. Alors, si les « yeux de l’Univers » caractérisent la somme des interprétations possibles d’un objet, étudier le « Livre de la Loi », Loi entendue comme les mécanismes d’action du principe créateur sur la matière, pourra s’effectuer en 3 temps successifs, qu’on appelle au 24ème degré, nous en reparlerons plus avant, des perspectives. L’avatar nous montre que tout phénomène visible physiquement ou mentalement ne se départ jamais de l’intrication d’un sujet, l’observateur, et d’un objet, l’observé. Le phénomène n’a pas non plus nécessité d’être une observation stricto sensu : l’avatar peut aussi être l’émergence d’un sentiment, d’une volonté ou d’une sensation.

Thierry Didier

L'AVATAR PART I I - THIERRY DIDIER

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L'AVATAR PART I - THIERRY DIDIER

L ’Avatar

 

 

L’être humain est foncièrement duel, et son existence même est conditionnée par des dichotomies dont la plus emblématique est celle d’un univers constitué de matière et d’esprit. Cette distinction, quoiqu’indispensable, n’est qu’une pure abstraction nous permettant, par son caractère didactique, d’avancer dans la vie sans nous condamner à n’en être qu’une poussière sans avenir. L’homme initié « lovera » ainsi sa conscience sur un milieu ambiant, qu’il choisira plus ou moins initiatique, grâce à d’incessantes transitions de la matière à l’esprit, et de l’esprit à la matière. Ces passages seront considérés comme des Kaïros, c’est-à-dire des moments de vérité, des zones grises, des confluences éphémères entre transcendance et immanence, entre régulier et séculier, entre divin et terrestre. Ces moments seront objectivés par ce qu’on appelle communément des avatars. Si l’on oublie le multivers 2 points zéro et l’avatar en tant que transposition dématérialisée de soi-même, ce mot possède une triple acception dans la littérature : il signifie, dans le sens qui nous intéresse ici, un objet, une croyance, une attitude ou un concept dont la teneur, la portée ou l’origine variera en fonction du degré évolutif, civilisationnel ou religieux du sujet qui l’observe, avec néanmoins une structure pour une part indifférente au contexte.

L’avatar premier, pour nous maçons, sera le rituel maçonnique, dont Claude Guérillot dit : « Un rituel comporte un noyau, symbolique ou ésotérique, et un discours exotérique. Le discours évolue souvent en fonction des circonstances et des modes. Le noyau est beaucoup plus stable et n’évolue qu’avec le mythe qu’il met en scène. » La citation prêtée à Nietzsche, quelque peu galvaudée, « deviens ce que tu es », mêlant fond et forme, universalité et individualité, témoigne en effet, même si elle n’est pas la seule, d’une forme de pérennité du sens, indépendamment de l’époque et de la civilisation concernées. L’avatar, en tant, par exemple, que déclinaison religieuse et matérielle du principe divin, notamment dans l’hindouisme, définit bien cette caractéristique. L'hindouisme avait avant tout comme viatique toutes les sciences de son époque : le droit, la politique, l'architecture, l'astronomie, la philosophie, la médecine ayurvédique et d'autres savoirs qui avaient en commun une forme de substrat religieux éclectique faisant un peu penser à Babylone, ses sciences et son hénothéisme.

On peut alors considérer l’avatar comme le produit visible d’un amalgame réussi entre matière et esprit. L’avatar hindouiste représente donc une sorte de syncrétisme dans lequel sont mêlés Divin et matérialité, selon un cycle de réincarnations multiples, rapprochant progressivement le croyant d’une forme de perfection ultime. Cette « complémentation spirituelle » cumulative qu’est la théorie de la réincarnation correspond assez bien à l’évolution maçonnique, faite de progressivité et d’évolutivité. En cela, le cycle de réincarnations se montre plus subtil que la seule espérance en une vie nouvelle, car en étageant sur plusieurs existences le principe vivant d’une individualité, il allège le fardeau pénitentiel propre à chaque « renaissance », à chaque « transmigration des âmes ». Il nous rappelle, à nous maçons, notre aggiornamento permanent, fait de changements et d’adaptations, donc l’acmé sera l’« Homme en bonne santé », spirituelle comme métaphysique dont le Chevalier du Serpent d’Airain, 25ème degré du REAA, est le parangon. De plus, tout comme la franc-maçonnerie évolue en bénéficiant des acquis des générations précédentes, le Karma sera fondé quelque part sur les avantages et désavantages des vies passées, devenant alors l’indispensable « bruit de fond » de l’existence présente. Pour corroborer cette variété d’abords, le vishnouisme distinguera plusieurs types d'avatars, dont Krishna est le seul considéré comme un avatar complet de Vishnou en tant que principe ultime. Les autres avatars seront alors décrits comme des incarnations partielles ou des manifestations particulières de certains aspects du divin. La fonction première de l'avatar est cependant chaque fois la même : rétablir le dharma, désignant l'ensemble des normes sociales, politiques, familiales, personnelles, naturelles ou cosmiques, qu’on assimilera dans le REAA à la Loi universelle, représentant l’ensemble des équilibres nés d’une collusion entre le divin et le profane. C’est aussi sous cet angle, nous le verrons plus avant, que Claude Guérillot abordera les différents Chevaliers Kadosch de l’initiatique, qui correspondent, d’une certaine façon, à l’éclectisme des avatars de Vishnou.

THIERRY DIDIER.

A SUIVRE...

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