La revue magazine Ultreïa ! Du printemps est arrivée, dans le kiosques et les bonnes librairies. Le réveil de la nature inspire ce numéro, égal aux précédents c’est-à-dire de grande qualité. Le dossier est consacré à la « Nostalgie Indienne ». Dans les figures une rencontre avec Lucien Jerphagnon et l’éducation métaphysique. Dans Signes et Traces « L’équerre et le compas » extraits : Ils incarnent les figures de la construction spirituelle ou céleste. L’équerre symbolise la rectitude et la quête de perfection, la droiture en pensée et en action. La loi morale et l’équité. Quatre équerres forment aussi la croix.
Le compas, lui est l’instrument de la mesure, de la comparaison, l’outil indispensable au Grand Architecte de l’Univers afin de créer le monde.
Le volume de la loi sacrée ouvert au prologue de l’évangile de Jean, est pour le maçon croyant ou non, le reflet de la lumière cosmique, le maçon conçoit le Livre dans une démarche symbolique et initiatique.
A noter un bel article, magnifiquement illustré sur le Mont Saint-Michel l’archange en son royaumepar Florence Quentin, dans la rubrique l’esprit des lieux, avec ce texte de Rainer Maria Rilke en ouverture de l’article :
Que je sois le veilleur de tous les horizons…
Permets à mon regard plus hardi et plus vaste d’embrasser soudain l’étendue des mers.
Fais que je suive la marche des fleuves afin qu’au-delà des rumeurs de leurs rives j’entende monter la voie silencieuse de la nuit.
Conduis-moi dans tes plaines battues de tous les vents où d’âpres monastères ensevelissent entre leurs murs, comme dans un linceul, des vies qui n’ont pas vécu…
Comme le souligne Florence Quentin l’abbaye à travers les siècles a eu plusieurs vies. Mais miraculeusement bâtie entre ciel et mer, elle a pu préserver sa dimension spirituelle. En son sein continuent de s’élever les chants et les âmes.
Ce haut lieu se spiritualité construit de mains d’hommes transcendés, entre le ciel et la terre, rappelle qu’au-delà de la beauté matérielle, incarnée par la pierre, c’est bien celle de l’esprit qui inspire les créateurs et que la beauté intérieure entrevue par tous les chercheurs de lumière est bien plus belle, plus ultime, plus sublime. Ce livre magazine est un vecteur d’inspiration pour tous les chercheurs de lumière quelque soit leur voie, à lire et relire sans modération, pour apprécier le réveil de la nature et sentir au plus profond de soi son âme, s’épanouir et grossir jusqu’à éclater comme le bouton de la rose, dispersant sur la terre la rosée céleste.
JF.
ULTREÏA ! printemps 2018 N°15
Édito par Florence QUENTIN
Terre-Mère, matrice de toutes choses
Dévastation de la planète, menace climatique : autant d’inquiétudes légitimes dans la représentation que nous nous faisons de notre avenir.
Le sens du Tout et l’image unifiée du monde – cet unus mundus cher aux sociétés mythiques traditionnelles et qui sous-tend l’ensemble des phénomènes manifestés dans la nature comme dans la conscience – faisaient partie intégrante des cultures amérindiennes. Sans doute peut-on lire dans cette approche globalisante le pourquoi de notre “nostalgie” envers ces peuples pour qui il n’existait pas de loi humaine séparée de la loi de la nature, où visible et invisible cohabitaient et qui considéraient la terre comme leur mère nourricière. À ceux dont la hauteur de vue ne cesse de nourrir nos imaginaires nous consacrons un ambitieux dossier assorti de témoignages, d’analyses anthropologiques et historiques sur cette “impensable rencontre” entre deux civilisations aux antipodes l’une de l’autre.
Cette vision holistique n’est au fond pas si éloignée de celles des hommes et des femmes du Moyen Âge qui défièrent les éléments pour élever entre ciel et océan le Mont-Saint-Michel, cet hymne éblouissant, concrétisé dans le granit, à l’archange de Lumière. Nous y avons rencontré des communautés monastiques toujours animées d’une ardente dévotion.
Zarathoustra naquit vers 660 av. J.-C., dans l’actuel Afghanistan, et reçut la révélation du dieu Ahura-Mazda d’où sortit le livre saint de l’Avesta. Leili Anvar revient ici sur une religion qui survit de nos jours chez les Guèbres d’Iran et les Parsis de Bombay. Du “Pays des cavaliers” il est aussi question dans les précieuses photos rapportées, dans les années soixante, par Roland et Sabrina Michaud qui nous parlent d’un monde hélas disparu.
Elle a vécu “un grand chemin initiatique, dans une solitude terrifiante” et revient ici sur sa carrière féconde : la peintre Fabienne Verdier, formée auprès de maîtres taoïstes pendant dix ans, évoque la nécessité de “rendre visible l’énergie sous-jacente de la matière”. Des maîtres chinois traversent aussi l’article que Cyrille J.-D. Javary consacre au Yi Jing, le grand livre du Yin-Yang, véritable “manuel d’aide à la prise de décision individuelle”.
“Ceux qui parlent avec les dieux” : c’est ainsi que le photographe et grand reporter Enrico Martino qualifie les chamans d’Amérique du Sud qu’il a côtoyés. Il nous donne un aperçu de pratiques revivifiées, du Guatemala à l’Équateur en passant par le Mexique et l’Argentine.
Lucien Jerphagnon fut pour sa disciple Christiane Rancé un professeur d’éducation métaphysique qui “incarnait sa pensée, vivait ce qu’il disait, de sorte qu’il authentifiait, par son être, ses paroles”. Une posture exigeante qui s’inscrit dans la cohérence et la rigueur, qualités que l’on retrouve dans la vie et la carrière de la pianiste Hélène Grimaud pour qui la musique “révèle les accords invisibles du monde et concilie tous les contraires”, elle qui définit l’interprète comme un “médium” ou un “chaman” à l’écoute du vent, de la pluie, des étoiles et des sphères, de l’eau et des forêts.
Derrière ces notes que recrée à chaque concert une musicienne inspirée, comment ne pas entendre les Indiens – qu’un Edward S. Curtis, à qui nous consacrons un portrait largement illustré, magnifia – et le chant immémorial d’une sagesse sur laquelle notre époque, gangrenée par ses visées prédatrices et ses crispations identitaires, serait bien inspirée de se pencher en convertissant son regard ?
“Ils n’ont ni temples, ni religions, et ne sont pas des idolâtres, écrit Amerigo Vespucci à leur propos dans sa célèbre lettre Mundus novus ( 1503 ). Que puis-je dire de plus ? Ils vivent selon la nature.”
Au fil de ce numéro retrouvez nos chroniques :
Mosaïque du Ciel par Olivier GERMAIN-THOMAS – Ressusciter
Méditer en chemin par Fabrice MIDAL – Soyez narcissique!
Le fil de l’émerveillement par Bertrand VERGELY – Notre force sur la terre
Ubiquité de la prière par Christiane RANCÉ – Les pierres orantes
L’instant soufi par Éric GEOFFROY – Qui suis-je/Je?
Il n’y a qu’une seule religion par Patrick LAUDE – Qui est le maître?
La couronne du royaume par Frank LALOU – Aleph et Alpha dansent ensemble
Le buffle et la tortue par Cyrille J.D.JAVARY – Les prés et les prairies seront verdoyantes
Mais aussi Signe & Traces, Rites & Repères
Symbolique universelle d’un signe, d’une gestuelle, d’un rite ou d’un mythe…
Sommaire
Phares
ZARATHOUSTRA
PROPHÈTE DE LA JOIE ET DE LA LUMIÈRE
Leili ANVAR
L'esprit des lieux
MONT SAINT-MICHEL
L'ARCHANGE EN SON ROYAUME
Florence QUENTIN
L'esprit des lieux
PÈLERINS
SUR LES CHEMINS DU PARADIS
Gaële de LA BROSSE
A la croisée des chemins
RENCONTRE AVEC LA PEINTRE FABIENNE VERDIER
"POUR ÉPROUVER UNE ÉMOTION MÉTAPHYSIQUE DEVANT UNE OEUVRE D'ART, L'HOMME A BESOIN DE SE PERDRE DANS PLUS GRAND QUE LUI"
Aliette ARMEL
Nœuds et Labyrinthes - Dossier
NOTRE NOSTALGIE INDIENNE
NOBLESSE, NATURE VIERGE, TERRE SACRÉE
Louis-Marie et Elise BLANCHARD, Marie-Hélène FRAÏSSÉ, Frithjof SCHUON, Patrick DEVAL, Patrick CICOGNANI, Bérengère COURNUT, Françoise PERRIOT
Excursus
YI JING
LE GRAND LIVRE DU YIN-YANG
Cyrille J.-D. JAVARY
Nobles voyageurs - PORTFOLIO
MÉMOIRE DE L'AFGHANISTAN
PAR ROLAND ET SABRINA MICHAUD
Roland et Sabrina MICHAUD
Figures libres
LUCIEN JERPHAGNON
ET L'ÉDUCATION MÉTAPHYSIQUE
Christiane RANCÉ
Les Cahiers Métaphysiques
CAHIERS MÉTAPHYSIQUES N°15
Patrick LAUDE, Maurice ZUNDEL
Aux quatre angles du monde
AMÉRIQUE LATINE
LA SURVIVANCE DU CHAMANISME
Enrico MARTINO
Bivouac
EDWARD S. CURTIS
L'AVENTUREUX "ATTRAPEUR D'OMBRES"
Bernard CHEVILLIAT
Billet vagabond
ON VOYAGE TOUJOURS VERS SOI-MÊME...
Jean-Marie GUILLEBAUD
Notre nostalgie indienne
Noblesse, nature vierge, terre sacrée
Louis-Marie et Elise BLANCHARD, Marie-Hélène FRAÏSSÉ, Frithjof SCHUON, Patrick DEVAL, Patrick CICOGNANI, Bérengère COURNUT, Françoise PERRIOT
DOSSIER:
A la découverte du “nouveau monde” – Louis-Marie et Elise Blanchard
Le face-à-face des mondes – Marie-Hélène Fraïssé
Carnet de voyage en terre indienne – Frithjof Schuon
Squaw power – Patrick Deval
Heyokas, les clowns sacrés – Patrick Cicognani
Vers la terre-mère des hopis – Bérengère Cournut
Nature vierge sans sauvages – Françoise Perriot
INTRODUCTION:
Ils sont à l’origine d’une connaissance approfondie du “Nouveau Monde” : dès le début du XIXe siècle, Lewiset Clark remontent le Mississippi. Après un périple riche mais éprouvant, ils parviendront à l’océan Pacifique en ayant “recueilli une masse considérable d’informations sur la géographie et les tribus indiennes. Leur expédition, devenue mythique, a marqué comme aucune autre l’histoire des États-Unis”, nous expliquent Louis-Marie et Élise Blanchard, qui narrent également l’incroyable expédition du prince Maximilien de Wied et du peintre Charles Bodmer sur le Missouri (1833-1834), qui à l’instar de George Catlin, va en rapporter nombre d’irremplaçables peintures et croquis. Ces artistes talentueux et attentifs furent en quelque manière les précurseurs du célèbre photographe Edward S. Curtis (1868-1952), l’aventureux “attrapeur d’ombres” dont nous offrons plus loin un portrait.
“Par-delà la geste exploratoire et le récit colonial traditionnel, ce qui frappe le lecteur d’aujourd’hui lorsqu’il se plonge dans ces fascinants récits de « découverte » c’est que la rencontre n’a pas véritablement lieu, que l’autre reste largement inconcevable…”, nuance Marie-Hélène Fraïssé qui ajoute : “Le scénario de l’incompréhension, du quiproquo et de l’abus, s’écrit dès le tout premier jour de la « rencontre ».” Et de conclure sur un constat non sans amertume : “Les habitants ancestraux de l’Amérique du Nord restent réduits à l’état de « minorité » sur les terres qui sont les leurs depuis des millénaires.”
À la fin des années cinquante, Frithjof Schuon, préfacier du célèbre prophète et heyoka sioux Black Elk, a séjourné en terre indienne comme en attestent ses Carnets de voyage, inédits en français, dont nous publions ici des extraits, et il en a rapporté un témoignage essentiel concernant les rites des lakotas : cérémonie de la pipe sacrée, rapport à la nature, ou encore longue évocation d’une saisissante Danse du Soleil, “Souvenir de Dieu, purification du multiple et de l’extérieur, Union avec l’Un et le Réel”.
“La spiritualité amérindienne partagée par les deux sexes n’était pas séparée du reste de la vie. Femmes et hommes recherchaient l’aide des pouvoirs surnaturels lors de quêtes de vision solitaire”, relate Patrick Deval qui rend ici un bel hommage aux “squaws” et à leur pouvoir toujours vivant, elles qui, aujourd’hui, continuent à entretenir “le foyer du Grand Manitou et à lutter contre les spoliations”.
Pour devenir un heyoka, nous explique Patrick Cicognani, il faut recevoir une vision des Wakinyans, les Êtres-Tonnerres qui choisissent le Clown Sacré pour les représenter sur terre. Et “se soumettre de fait aux instructions de ces forces cosmiques”. Considérés comme des “contraires”, ils se sèchent pour se laver, disent non en pensant oui, marchent à reculons, chevauchent à l’envers, se tiennent les pieds en l’air et la tête en bas dans leur tipi recouvert de peaux placées du mauvais côté, etc. Autant de comportements qui ont une puissante portée spirituelle et psychologique.
Elle a vécu chez les Hopis d’Arizona et en a rapporté un récit habité, Née contente à Oraibi, rédigé à la première personne. Bérangère Cournut nous raconte ici sa fascination et son immersion dans ce territoire sacré dont elle écrit : “La cohésion est leur identité profonde, à la fois spirituelle et philosophique, individuelle, collective et cosmique – si tant est que l’on puisse séparer ces différentes notions au sein de la pensée amérindienne. Peut-être suffirait-il de parler d’harmonie, nécessaire et revendiquée.”
Françoise Perriot évoque quant à elle les liens ancestraux et même viscéraux qui unissent les Amérindiens et la nature. Mais aussi les menaces nouvelles – ainsi “l’extraction encore plus destructrice de combustibles fossiles des terres indigènes” – qui pèsent sur leurs espaces protégés et leurs communautés. Des communautés qui rappellent : “Longtemps avant que ces deux régions ne deviennent des monuments nationaux, elles étaient et demeurent des terres sacrées essentielles à la pratique spirituelle et souveraine de nombreuses nations tribales.”
Mont Saint-Michel
L'archange en son royaume
Elle fut nécropole, abbaye, monastère, forteresse, prison, puis rendue à sa vocation originale. Aujourd’hui parcourue chaque année par plusieurs millions de visiteurs venus du monde entier, l’iconique abbaye du Mont-Saint-Michel a traversé quinze siècles d’une histoire mouvementée. Mais, miraculeusement bâtie entre ciel et mer, elle a pu préserver sa dimension spirituelle. En son sein continuent de s’élever les chants et les âmes…
EXTRAIT: « Mille fois reproduite, l’image a fini par devenir un cliché. Pourtant, l’émotion qui vous saisit à l’approche du mont Saint-Michel émergeant d’écharpes de brume tel le Vaisseau fantôme pris dans les rais d’un sortilège, elle, ne faiblit pas. Rocher tout à la fois souverain et fin équilibriste, il apparaît à l’horizon, flottant plutôt qu’ancré, entre ciel, océan et cendre de mer, cette tangue qui s’ouvre, humide et souple, sous les pieds des marcheurs ; territoire toujours redessiné par l’une des plus fortes marées de la planète, sanctuaire ornithologique et désert marin de 500 kilomètres carrés battu par tous les vents – et ici, combien ils soufflent, tout autant que l’Esprit ! »
Lucien Jerphagnon
et l'éducation métaphysique
EXTRAIT: « Qui pourrait avoir oublié, s’il l’a vu et entendu à la radio et à la télévision, cet homme aux allures de professeur Nimbus parlant de l’œuvre de saint Augustin ? Et qui, à l’aube du XXIe siècle, aurait parié dix sous sur la résurrection d’Augustin d’Hippone, philosophe chrétien du IVe siècle ? Il suffit que Lucien Jerphagnon apparaisse chez Bernard Pivot pour que les spectateurs adoptent tout son charme et toute sa joie, et son autorité qui fit d’une curiosité un best-seller. Sidérés, ils virent encore cet érudit aux allures si élégantes, avec je ne sais quoi de léger et d’aérien, deviser avec Isabelle Huppert comme s’ils avaient tourné dans le même film. Comédien, et même grand comédien, Lucien Jerphagnon l’était assurément. Après tout, il avait été un professeur culte pour des générations d’étudiants à l’université de Caen. Et jusqu’alors, ses bons mots, ses aphorismes, ses flèches et ses foudres se répétaient d’étudiant en étudiant, au point de donner l’impression qu’il existait une communauté, élue entre toutes, des initiés du Maître. »
Yi Jing
Le grand livre du Yin-Yang
Pierre d’angle du mode de pensée chinois, le Yi Jing, le “Classique des Changements”, est un ouvrage unique, étrange et utile. Longtemps les Occidentaux l’ont méprisé, n’y voyant qu’une sorte de brouet divinatoire prélogique ayant la prétention d’expliquer le fonctionnement du monde par sa propre respiration, c’est-à-dire sans l’intervention d’aucun Dieu créateur. Aujourd’hui, le Yi Jing(on l’écrivait naguère “Yi King”) retrouve sa place parmi les diamants de l’intelligence humaine, à la fois en tant qu’éclairage de la dialectique des situations changeantes et aussi en tant que manuel stratégique d’aide à la prise de décision individuelle.
EXTRAIT: « Livre sans âge et sans auteur, le Yi Jing est un tout petit fascicule, son texte complet en chinois tiendrait moins de place que cet article. Ce mince livret est le résultat d’un étonnant processus de distillation intellectuelle qui a accompagné l’histoire chinoise depuis le XIIIe siècle avant l’ère commune (premières traces de l’écriture idéographique) jusqu’à la fondation de l’empire, mille ans plus tard. Fixé à l’époque de la dynastie Han (– 206 à + 220), le Yi Jing allait être placé au premier rang des “Cinq Classiques Confucéens” que tout lettré devait connaître par cœur pour concourir aux examens impériaux ouvrant la voie aux emplois mandarinaux. Pendant deux millénaires, il servira de vocabulaire et de référence intellectuelle à quasiment tout ce qui sera pensé aux abords du fleuve Jaune.
Rencontre avec la peintre Fabienne Verdier
"Pour éprouver une émotion métaphysique devant une oeuvre d'art, l'homme a besoin de se perdre dans plus grand que lui"
« Pour éprouver une émotion métaphysique devant une œuvre d’art, l’homme a besoin de se perdre dans plus grand que lui. Devant une immense étendue de pigments, comme le bleu Klein, l’âme se connecte à ce grand mystère qui nous entoure. »
Peintre habitée cherchant sans cesse à établir un lien entre deux mondes, formée à l’art ancestral de la peinture chinoise, Fabienne Verdier est l’une des actrices majeures du monde de l’art contemporain. Avec son pinceau géant gorgé de 80 à 100 litres d’eau, elle explore un nouvel art de la calligraphie pour continuer à vivre la poésie dans son essence. Aliette Armel l’a rencontrée en octobre dernier.
Dans les années soixante, ils furent parmi les tout premiers à rapporter de somptueuses et précieuses images du “Pays des cavaliers”, carrefour de tant de caravanes et de convoitises… Irremplaçables après la déferlante destructrice d’invasions et de guerres, les photos d’Afghanistan de Roland et Sabrina Michaud les ont rendus célèbres mais elles ont surtout fait rêver des générations de voyageurs et de photographes qui sont partis à leur suite sur les routes de l’Asie centrale. Mémoire d’un temps révolu qui flirte encore avec l’éternité dans une terre d’islam toujours à l’épicentre de l’histoire…Mémoire de l'Afghanistan
Par Roland et Sabrina Michaud
Roland et Sabrina MICHAUD
Edward S. CURTIS
l'aventureux "attrapeur d'ombres"
Bernard CHEVILLIAT
EXTRAIT: « C’est à Seattle qu’il va réaliser son premier portrait indien. Déchue de tous ses privilèges d’antan, la fille du fameux chef Seattle y vivote pauvrement en recherchant des palourdes dans la vase de la baie. C’est une femme âgée et usée avec laquelle il n’échange que quelques bribes en jargon chinook. Moyennant une rétribution d’un dollar, elle accepte cependant de poser pour lui et ce portrait va devenir emblématique. La “Princesse Angeline” lui apprend aussi que d’autres Indiens survivent aux abords de la ville. C’est pour lui le début d’une longue quête. Avec une ténacité sans faille, il va bientôt se donner pour objectif de sauvegarder par l’image toutes les cultures amérindiennes en voie d’extinction et, pendant plus de trois décennies, il va parcourir l’Amérique du Nord en tous sens. »
Ultreïa ! En vente libre, totalement libre a consommer sans aucune modération, trois à quatre fois par jour, du lever au coucher du soleil, pour voir la grande lumière qui commence à paraître. Le numéro 19,90 € parution trimestrielle aux quatre saisons.
Le prochain numéro en Juillet : Dossier Contemplation, Art, Louange, Bonté.. La beauté un chemin de vie ?
- Le Mandala de Borobudur.
- Milarépa : Le Maître des Maîtres Tibétains.
- Le Yoga exercice spirituel.
- Alexandra David-Néel Quête spirituelle et explorations.
- Les Mégalithes Voyage aux Aurores de l’humanité.
JF.
La Laïcité en danger ! ?
NON, Monsieur le Président, votre place n’est pas à la conférence des évêques de France, pas plus qu’elle ne l’était le 7 mars au dîner du CRIF, ou devant la Fédération protestante de France en septembre, ou à la rupture du jeûne au CCMF en juin.
La réception des communautés religieuses à l’Élysée entre bien dans vos fonctions de chef d’État : elles représentent des citoyens. Vous rendre dans leurs locaux vous place en situation de sujétion et cela n’est pas tolérable, eu égard à notre corpus législatif actuel, et notamment à la loi du 9 décembre 1905, dite de « séparation des Églises et de l’État ».
Cette loi a été conçue avec plusieurs objectifs :
– Écarter les clergés es-qualité de l’action politique, afin que la République des Citoyens, dans toute sa diversité, exerce le pouvoir à travers ses représentants élus.
– Rétablir une paix civile entre croyants divers, non croyants ou agnostiques.
– Garantir la liberté de conscience et de libre exercice des cultes. (Art.1)
– Affirmer que « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte » (Art.2).
Il n’y a pas de « lien abimé » entre L’Église et l’État, les catholiques sont des citoyens comme les autres et traités à égalité avec tous. Mais ce qui est inadmissible, Monsieur le Président, c’est que la hiérarchie catholique veuille imposer ses conceptions morales, sociales et politiques à l’ensemble de la nation.
Lorsque la loi du 17 mai 2013 « ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe » fut votée par le Parlement, validée par le Conseil constitutionnel et promulguée, le Président de la conférence épiscopale s’est permis d’affirmer que « cette loi, même légale, serait toujours illégitime ». C’était un véritable appel à la sédition, qui s’est traduit par de graves troubles à l’ordre public avec la « manif pour tous ». Qui, alors, a abimé les liens entre L’Église et L’État ?
Dans l’actualité, on constate bien l’influence organisée et protéiforme des tenants d’une partie intégriste de L’Église dans les états généraux de la bioéthique. Pourquoi s’opposer à des processus législatifs sociétaux qui créent des droits pour ceux qui les souhaitent et n’en retranchent aucun à ceux qui y sont opposés ?
Quand recevrez-vous les penseurs libres Monsieur le Président ? Ils sont aussi des citoyens, nombreux, et ne sont inféodés à aucune communauté dictant comment il faut penser.
Ne touchez pas à la laïcité, Monsieur le Président, c’est un concept de liberté, essentiel à la paix civile.
FÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ORDRE MAÇONNIQUE MIXTE INTERNATIONAL LE DROIT HUMAIN