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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
LA JOIE DU 31

LA JOIE DU 31.

 

 

Comme un miracle qui vient à soi, il n’est jamais trop tard pour être bien et faire le bien. Ouvrir sa porte aux invités pour partager avec eux est un geste de bonté, un acte moral, comme la preuve du meilleur de soi qui nous dépasse. Être sur son 31 ! C’est un don de soi aux autres, pour que tous profitent de ce dernier jour, qui annonce le premier jour. Mettre les petits plats dans les grands, ce jour-là en faire des montagnes, pour voir le sourire des invités au moment du partage du pain et du vin. Lever les yeux et montrer du doigt le ciel, puis la terre si belle sur son 31 en ce dernier jour, le festin est là. Le 31 c’est le jour béni de l’appétit physique du partage des mets est sans mais, mais avec. C’est surtout un jour d’ivresse spirituelle partagée autour de la table, soyons de bons samaritains cuisinons le meilleur pour nos Sœurs, nos Frères et nos amis pour que la joie soit dans nos cœurs.

 

                                            Jean-François Guerry.

Rien qu'un peu de pain pour un grand festin...
Que la lumière éclaire cette fin d'année et l'année à venir..
LA JOIE DU 31

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Publié le par Thierry Didier
LE CHEMIN
Photo de m_a_t_h_ilde sur Unsplash
Le Franc-maçon agit par la pensée et l'action, le moment où il emprunte le chemin est le Kairos l'heure de la Vérité en action. C'est au pied du mur que... C'est un premier pas d'emprunter le chemin, mais ce n'est qu'un premier pas, vers soi et vers les autres, l'heure de la vérité n'a pas encore sonnée...
Thierry Didier nous propose sa réflexion sur le chemin.

Jean-François Guerry  

LE CHEMIN

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » : ce verset, dit par jésus en Jn,14-6 est loin d’être anodin, et peut s’appliquer à tout parcours, qu’il soit religieux ou initiatique. Le chemin inaugure cette phrase, en préséance de ces 2 autres termes fondamentaux que sont Vérité et Vie. On pourrait s’attendre à rencontrer le chemin après ces 2 principes incontournables, il n’en est rien, sans doute pour nous sommer de considérer que rien ne se dit ou ne se fait si l’homme n’a pas d’abord décidé de s’engager, le reste suivra. Cela met le doigt sur le fait que, tout initié que nous désirerions être, nous ne sommes pas de purs esprits, mais avant tout des hommes de chair, chair à partir de laquelle tout est ouvert à interprétation, entendement et action. Le chemin colle à cette substance : il n’est pas entendu ici comme un simple trajet, voyage ou périple mais comme une zone grise, où confluent déterminisme, libre arbitre, fluctuation des circonstances, et une certaine forme de pédagogie engendrée par le matériel initiatique lui-même, à savoir, pour ce qui nous intéresse ici, rituels et instructions produits par le Rite Écossais Ancien et Accepté en chacun de ses degrés. Le R.E.A.A. est une méthode didactique, adaptée à l’intelligence de l’homme. Elle comporte 2 grandes phases, d’abord celle des 2 premiers degrés, qui vont nous présenter la « boite à outils », c’est-à-dire les supports indispensables à nos affirmations.

Ces outils sont comme des lettres et des syllabes symboliques, sans lesquelles toute lecture initiatique ultérieure serait inenvisageable. Pourquoi isoler ces 2 degrés ? Eh bien parce qu’il existe 2 présupposés à notre existence : nous-même et tout le reste. Se colleter à soi-même induira l’usage particulier de certains outils, au sens large : objets, nombres, contextes…Et le « reste » formera l’environnement, au sens large également. Ce reste est ce qui a été découvert par les hommes, et nous aurons alors affaire à notre passé civilisationnel et à tous ses appendices, arts, culture, et tout moyen d’améliorer notre rapport à l’autre (sens, morale, valeurs…). Pourvus de ces prérogatives, le R.E.A.A placera sur notre chemin des narratifs à presque tous les degrés. Ces narratifs seront comme des contes, utilisant les lettres et syllabes pré requises, afin de complexifier notre pensée dans les directions les plus variées. Car « la nature ne fait pas de sauts », nous dit Leibniz, elle est la fusion lente d’un acquis et de découvertes. Les choses trouvées alors pourront différer suivant la personnalité et les dispositions de chacun. C’est pourquoi ce chemin est une forme d’arborescence, où tout se décline, mais rien ne se perd.

Le cheminement initiatique sous-entend également une façon d’avancer, mâtinée d’un télescopage permanent entre apprentissage et émancipation. La difficulté de la franc-maçonnerie est en effet de former au mieux l’initié, tout en le libérant de son socle initial. Émanciper ne veut pas dire s’éloigner, mais au contraire prendre appui sur ces acquis afin, ensuite, de s’en affranchir : on appelle cela la spiritualité. Des obstacles et des jalons vont fatalement se présenter sur notre route : ils seront arbitraires en ce sens que rien ne prédisposera telle valeur, tel concept, tel fait, ou tel objet à apparaître au décours d’un virage. Cela dit, toutes ces choses s’intégreront à notre parcours, dans la mesure où le symbolisme, forme de viatique entre soi et le reste du monde, va travailler et retravailler tous ces repères à l’aune d’une volonté portée par le désir de connaître mieux, de connaître plus. Le Chemin façonne, la Vérité accompagne, sans exclusive et sans imposition, et la Vie sanctionne : il ne s’agit pas bien sûr ici de la vie végétative, purement fonctionnelle, mais d’une vie qui transcende cet état et accepte d’incessants remaniements.

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Nous avons coutume, dans l’initiatique en général et dans la franc-maçonnerie en particulier, d’expliciter cette phrase par une démarche quelque peu galvaudée qui nous dit que le but (de la recherche) est tout entier contenu dans le chemin. Le chemin serait déjà en lui-même acte de contrition laïque, de componction existentielle et donc de sapience, c’est-à-dire d’une sagesse pratique, éprouvée et conscientisée. Mais se cantonner à ce sens est aller un peu vite en besogne, et contracter comme une peau de chagrin ce qui fait l’individu, c’est-à-dire sa propension à exister, par lui-même et pour lui-même. Car si son action mérite effectivement d’être caractérisée, il n’en demeure pas moins qu’on ne peut la réduire à cette conjecture. Le chemin est donc le moyen et la fin d’exister, et donc de se construire, vaille que vaille, en épousant ou en évitant les contournements que nous impose le rapport de notre singularité aux évènements de la vie. Le chemin est aussi universel qu’individuel, le rite se contentant d’aiguiller finement, d’être sculpté par le narratif et modelé par les cérémonies.

Plus tard dans l’évolution maçonnique, quelques degrés se passeront momentanément de ce narratif, exprimant l’idée d’une conscience suffisante pour se créer sa propre histoire. Mais le narratif recommencera ensuite. Le cheminement maçonnique réclamera aussi de l’ego, de cette capacité à ne pas s’effriter devant l’obstacle ou l’invitation. Le chemin est aussi bien initiatique que profane, ce ne sont là que des niveaux de compréhension, de gradations d’attitude et de retours d’expérience, acceptés ou pas. Si Jésus est le Chemin par son humanité, il est aussi la Vérité par sa déité, et la Vie, par son incarnation. Si le chemin est initiatique, l’initié deviendra alors un curseur, et c’est à l’aune de cette capacité à nous élever spirituellement que nous choisirons telle ou telle orientation. Á partir de là, les conjonctures, nées pour une part de notre libre arbitre, et d’autre part d’un incontournable déterminisme, s’identifieront à notre conscience, mais différemment suivant l’usage que l’on voudra et pourra en faire. Les étapes que l’initié tracera alors pourront être perçues sous l’angle et le filtre du Kaïros grec, c’est-à-dire d’un incontournable moment de vérité, né du hasard des circonstances, et de sa convergence avec nos dispositions à aller « au-delà des choses communes ».

Thierry Didier.

LE CHEMIN
Photo de painchaud12 sur Unsplash

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Publié le par Jean Dumonteil
SENTIMENT OCÉANIQUE LE BLOG DE JEAN DUMONTEIL

L’ordinaire n’est pas le banal, un réel dégradé ou un service minimum de survie. Non, l’ordinaire, comme le nom l’indique, est ce qui se situe dans l’ordre des choses, le cours des jours, la simplicité de nos vies. Ce n’est même pas une humilité revendiquée, c’est notre juste place dans l’ordre de l’univers. Limpidité de l’ordinaire, de ce qui à l’ordre. 

Aime donc l’ordinaire, au-delà de ce mot usé, si routinier que l’on tente de lui échapper dans un extraordinaire fantasmé. La vie n’est pas un parc d’attraction où l’on recherche toujours plus de sensationnel quand on a perdu le goût de ce qui nous est proche. Simplicité occultée de cette proximité qui, seule, nous ouvre pourtant à l’universalité de notre humaine condition. As-tu oublié de vivre et de savourer le bel ordinaire de la vie ?  

Vivre le très sage ordinaire. Cueillir le jour, le recueillir sans cesse, cela n’a rien d’une vision étriquée de la vie. Simplement cueillir la plénitude et ne pas passer à côté de l’essentiel, du seul réel. Chaque matin du monde, tu peux en cueillir la rosée et entrer dans la contemplation de l’ordre cosmique, t’y inscrire et y savoir ta place. Sache seulement que cet ordinaire est infiniment plus grand que tout ce nous pouvons concevoir. Observe, aime et réjouis-toi.

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Tant d’images qui peuplent notre imaginaire. Imaginer et se laisser embarquer vers une terre inconnue. Larguer les amarres, et voguer, simplement voguer, à partir de notre capacité d’infini. Ne rien faire, se laisser porter. Tout un univers de rêveries, comme on regarde le feu dans l’âtre, comme on contemple un paysage, comme on voudrait voir au-delà de l’horizon. Et lever les yeux. Ciel illimité.

Qu’est-ce qui est réel ? les apparences prosaïques ou l’imagination poétique ? Qu’est-ce qui est utile ? la frénésie digitale ou le silence de la main ? Qu’est-ce qui est aimable ? Seulement de vous imaginer heureux, vous qui êtes là, et de me souvenir de vous qui n’y êtes plus.

Légèreté, éther de l’imaginaire qui est le seul sensible. Imaginaire porté par l’amour premier qui peut transfigurer vos visages et le monde. Rien d’égotique ou de phantasmatique. Image ou reflet ; reflet de quoi ? Il y a deux façons d’utiliser le miroir : s’y mirer dans sa propre image ou l’orienter pour découvrir et contempler ce qu’on ne saurait voir directement. Besoin de miroir, jeu de miroirs infini qui laisse apparaître des images si fugaces qu’on n’ose à peine les reconnaître éternelles. Périscope d’une réalité entraperçue. Beauté révélée.

LA NOUVELLE ANNÉE APPROCHE...
Un Frère de ma loge me remet en mémoire un poème de son parrain Yannick Le Coust... Avec qui j'ai eu la joie de partager de nombreux travaux et bien plus.
Un grain de sel dans notre existence peut changer bien des choses...

Jean-François Guerry.

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Photo de camiliz sur Unsplash

Naissance et mort d’un grain de sel

 

 

Il y a bien longtemps, mais le temps ne compte pas pour qui est dans l’éternité, j’étais une goutte d’eau dans l’immensité de l’océan.

Un jour de grande marée et tout à fait par hasard, je me suis trouvée avec d’autres gouttes , piégée dans une flaque, sur une plage déserte.

Le soleil tapait fort et un jour sans que je sus pourquoi, mes sœurs gouttes s’étaient évaporées, me laissant seul et métamorphosé en un brillant grain de sel.

Tout fier de mon nouvel état, je bombais mes cristaux et je me faisais beau.

Me dorant au soleil et sans aucun soucis, les semaines passèrent sans que je m’en aperçoive.

Une nuit, la marée de nouveau envahit la plage et je me réveillais noyé, fondu dans la mer profonde, goutte indifférenciée auprès de mes pareilles mais gardant dans mon cœur la nostalgie de ce moment sublime où j’avais existé comme un être unique et différent.

Maintenant, perdu parmi les gouttes anonymes, j’essaie de m’introduire dans une vague côtière qui me conduira vers un étier ouvert, là où le soleil me redonnera la vie.

C’est le cadeau des Dieux à ceux qui les vénèrent.

 

                                                           Yannick Le Coust..., septembre 2015.

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Publié le par Jean-Laurent Turbet

Cet article est reposté depuis Le Blog des Spiritualités.

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Publié le par Jean-François Guerry
Quiberon photo collection personnelle.

Quiberon photo collection personnelle.

NOËL POUR TOUS

 

 

Pour ceux qui ne croient

Pour ceux qui doutent

Pour ceux qui croient

 

N

oël, pour que chaque jour soit un jour mystérieux, où nous sourions à nos Sœurs et nos Frères. Tendons leur nos mains, écoutons-les, parlons avec eux : Celui qui ne parle pas à un homme, ne parle pas à l’homme ; celui qui ne parle pas l’homme ne parle à personne. [1]

Tournons le dos à nos préjugés, espérons avec les prisonniers de toutes les tyrannies religieuses, politiques, de tous les despotismes.

Soulageons ceux qui sont dans la pauvreté physique, morale et spirituelle.

Sachons reconnaître notre orgueil, nos arrogances, nos suffisances, nos outrances si dérisoires.

Combattons pour la justice contre la vengeance, la haine et la violence.

C’est le moment de nous pencher ensemble sur le berceau du nouveau -né, de l’avenir du monde.

Nous murmurons dans la nuit : comment est-ce possible, en pointant notre doigt vers le Ciel puis vers la Terre.

Noël est comme une brèche ouverte dans le temps. Quelque chose se passe qui semble avoir effacé pendant quelques heures toutes les déceptions de la vie. C’est comme si on attendait quelque chose, quoi je ne sais pas exactement, mais ce qu’on attend là, c’est ce qu’on attend toute la vie, car le meilleur du temps de Noël est presque invisible, faible et suppose une passion infinie de l’attente. [2]

C’est pour moi une attente mystérieuse qui donne sa permanence à l’espérance, qui met la joie dans les cœurs.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

[1] Antonio Machado-Poète espagnol.

[2] Christian Bobin. Écrivain, Poète français 1951-2022.

Phare de la Teignouse Baie de Quiberon

Phare de la Teignouse Baie de Quiberon

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Publié le par Thierry Didier Pierre Coïc, Angel Fajardo y Sorribes
Nous sommes arrivés à la dernière partie de l'article de Thierry Didier, il est question de la généalogie du premier Juda, du symbolisme de la licorne, de l'interprétation des textes de la Bible, de gnosticisme...

 

Pour une meilleure compréhension vous trouverez  l'intégralité de l'article.

 

Bonne lecture.

Jean-François Guerry.

JUDA et JUDAS - Part VI - Thierry Didier - Fin de parcours...

E

n aparté, il est singulier ici de remarquer que le premier Juda, 4ème fils de Jacob, est l’ascendant de Jésus, soumis plus tard aux turpitudes induites par Judas Iscariote. L’histoire symbolique est en effet faite de rétroactions et de points de convergence qui, au-delà de la flèche du temps réinterprètent chacun à leur façon des évènements qui deviennent alors autant des causes que des conséquences. Un autre point fondamental mérite d’être détaillé, dans cette victimisation des passagers, car Jésus et Joseph obéissent selon moi à la symbolique de la licorne : ils sont à la fois naïfs, purs, et commettent des actes dans cette lignée, sans filtre, faisant écho ravageur en l’esprit des médiocres qui les entourent, et qui n’ont alors plus d’autres choix, pour ne pas se renier eux-mêmes, que de détruire ce qui les met en face de leurs faiblesses et de leurs contradictions. Une seule solution alors : il faut se débarrasser du candide : sa lucidité et sa candeur deviennent des reproches vivants insupportables à leur médiocrité et à leur inconséquence.

Quelque part ces victimes splendides que symbolisent Joseph, frère de Jacob, et Jésus obéissent donc à la symbolique de la licorne : « il faut les tuer parce qu’ils nous échappent », pourrait-on dire. La licorne présente une naïveté, mais aussi une capacité d’échappement qui n’ont d’égales que la puissance de l’innocence qu’elle génère. Ce curieux mélange de force et de pureté fera écho chez tout être moins pourvu, à une insupportable violence qu’il conviendra d’annihiler par un seul moyen, la disparition du supplicié, seule échappatoire et seul exutoire possibles à la survie de falots impuissants, face à cet insupportable symbole mêlant force et douceur. Ce mélange improbable entre puissance et fragilité apparentes sera vécu par tout être dépourvu de ces mêmes qualités, comme un insupportable supplice, comme un reproche vivant.  C’est toute l’histoire du mythe, et de celle de Joseph, dernier fils, alors, de jacob, qui fit peser sur celui-ci une préférence pénitentielle que ne lui pardonneront pas ses frères. Joseph possédait des dons divinatoires et des prémonitions absents chez ses frères, et qui l’invitait à raconter sans filtre ses prémonitions. C’est aussi le cas de Jésus, aussi exposé aux traits de ses contemporains, que puissant face à leur faiblesse. La candeur sera donc une façon d’utiliser la force de l’adversaire contre lui-même, à la façon du levier symbolique. Cet outil possède comme fonction première de « soulever des montagnes », mais il existe une autre approche, plus subtile, qui est celle de la « torsion des contraires », au sein de laquelle se voient se confronter 2 valeurs pas toujours acceptables pour un tiers, par exemple, pureté et force, ou grâce et fermeté, à l’instar de la licorne.  Á ce moment, 2 choix possibles, 1°) l’adversaire fait amende honorable : ça ne se produit jamais dans ce cas de figure, car ça signifierait que le suppliciateur présente une valeur morale équivalente au supplicié, et dans ce cas, la candeur ne serait pas perçue comme une invite au crime 2°) l’adversaire cherche à détruire ce reproche vivant posé devant ses yeux. Ce reproche vivant, indispensable à la libération d’ « une énergie du mal » , peut provenir, pour Joseph par exemple , de 3 niveaux de décalage : 1°) Gen.37, 3-4 : « Israël (Jacob) aimait Joseph plus que ses autres enfants » : ce décalage de statut affectif et originel, rappelle celui de Yahvé envers Abel, et conséquemment d’une maltraitance morale envers, ici Caïn, et là les frères de Joseph.

2°) Un décalage de sensibilité et de fonction, capacitaire et conjoncturel, par le don divinatoire dont étaient dépourvus ses frères, et 3°) un décalage de perspective et de vision, donnant un sentiment naïf mais décomplexé, perçu par les frères de Joseph comme de la suffisance : Gen.37 ,5-9 « je liais des gerbes dans les champs, et vos gerbes se prosternèrent devant ma gerbe » et Gen 37,9 : « J’ai encore fait un rêve, […] onze étoiles se prosternaient devant moi ». Cette arrogance ordinaire générera l’incompréhension légitime, et donc la colère de ses frères. Si l’on résume, Ruben, l’ainé, et Juda, le 4ème frère des 12 fils de Jacob, convainquirent leurs frères de le livrer à des marchands en partance pour l’Egypte, et non de le tuer ; on peut penser que ces 2 frères possédaient une aptitude plus marquée à la tolérance et à l’exercice de la spiritualité que leurs autres frères, aptitude provenant, concernant Ruben l’ainé, d’une forme de domination verticale, généalogique, et par Juda, une domination horizontale, celle du temps présent et immédiat.

Si l’on prête une dimension « géométrique » à cette double prépondérance, on y verra le symbolisme précoce de la croix et de ses 2 branches, fichées à la fois dans la flèche du temps de la narration, et dans celui du temps long d’un certain lignage dans lequel se retrouvera a posteriori celui de  Juda, fils de Jacob, mais aussi ascendant de David , Salomon , Josué et finalement  de Jésus : une boucle initiatique sera bouclée , et la justification de leur action pour l’éternité demeurera chez les esprits les plus subtils. Un autre vertu, ou en tout cas caractéristique du passeur est de disparaître, ou bien de se faire oublier quand son travail est achevé. On retrouve là cet esprit du guide, déjà rencontré avec Moïse, qui ne verra pas l’arrivée en Terre promise de son peuple, mourant juste avant cette entrée. Il est d’ailleurs à noter que ce fut Josué, descendant du Juda, qui prendra sa suite en guidant le peuple hébreu à l’intérieur de la Terre Promise. Le passeur cessera alors d’exister à partir du moment où son utilité aura pris fin. Ainsi Judas Iscariote va mourir dès que sa livraison de Jésus aura été entérinée.

Selon l'Évangile selon Matthieu, Judas meurt peu de temps après la condamnation de Jésus : Matthieu,27,3-4, « pris de remords, il rapporta les pièces d'argent aux Grands Prêtres et aux anciens, en disant : j'ai péché en livrant un sang innocent [...]. Alors, il se retira en jetant l'argent du côté du sanctuaire et alla se pendre » . C’est un dénommé Matthias qui remplacera Judas Iscariote. La matière pécuniaire servira ici de viatique, de vecteur et de catalyseur, et, comme tout bon catalyseur, se verra rendue au terme de la réaction qu’elle aura induite. Joseph, lui, ne meurt pas, bien au contraire, et donc Juda subsistera, car sa postérité annoncée (David, Salomon, Roboam, Jésus…) le rendra indirectement indispensable pour la suite. En plus, la responsabilité de Juda se trouva dès l’origine diluée dans celle du collectif de ses frères : cela s’entend sur un plan purement fonctionnel, dans lequel le devoir accompli libère le passeur de toute contrainte. Mais on peut aussi imaginer que l’abord d’un monde plus civilisé, ou plus sacré, ou plus subtil nous ouvre les yeux d’une dimension particulière dans laquelle notre vision préconçue d’antan ne sera plus disponible, auquel cas les acteurs du passé se verront effacés de notre entendement. Les dispositions relatives à ce nouvel être nous ferons alors abandonner le point de vue le plus trivial, au profit du sommet le plus désirable.

Quant à Jésus, il put mourir et renaître, après son passage (Évangile de Nicodème)) à la façon du shéol hébreu, dans le balai des âmes mourantes. Pour en terminer, je ne peux pas ne pas évoquer les racines gnostiques qui président à cette ambivalence des Judas. Comme nous l’avons vu, l’action qu’ils génèrent conduit à la mise en évidence de 2 mondes. Cette approche séparatiste correspond parfaitement à celle du gnosticisme, qu’on peut définir comme un faisceau de courants philosophiques nés durant le christianisme primitif, et qui possède comme toute doctrine, une approche exotérique et une autre, ésotérique. Pour le commun des gnostiques, il s’agit de comprendre et d’admettre que nous vivons dans un monde foncièrement mauvais, fabriqué par un créateur imparfait, le démiurge, au-dessus duquel se trouve le vrai Dieu, suprême, ineffable et générateur du Bien. Pour un initié, si l’on se débarrasse de la moraline, on peut y voir, à l’image de la théodicée ontologique, le spectacle total de notre univers, dont la création, complexe et infiniment diversifiée ne peut se faire sans défauts.

Sans ces défauts, l'univers serait Dieu lui-même. C’est d’ailleurs sur ces défauts que repose l’action des différents outils symboliques présents dans l’instruction maçonnique : en effet, un monde parfait verrait superfétatoires ces outils, qui ne sont là que pour corriger le monde. Ces outils sont de même nature que l’univers démiurgique : ils cherchent, par les mouvements qu’on leur impose, à lisser leur nature imparfaite, et tendre vers le spirituel, en tout cas vers un monde plus subtil, plus secret, tels que le sont la mort suivie de résurrection de Jésus, ou le monde plus accompli de l’Egypte de Pharaon. Les passeurs, en l’occurrence les 2 Judas, se doivent d’être alors porteurs d’une forme de négativité morale (traître, voleur, etc…) qui, d’une part, les rend cohérents avec le monde « mauvais » dans lequel ils semblent opérer, et d’autre part, ce qui se recoupe, possède une « énergie sombre » propre à faciliter la transition desdits passagers vers un monde qui ressemble plus à celui du Dieu ineffable et supérieur des gnostiques, dispensateur du Bien. Ce monde supérieur et son Dieu absolu se verront brièvement tutoyés par Jésus, lors de sa résurrection et par Joseph, lors de ses songes divinatoires. Jésus et Joseph retourneront ensuite dans le monde dit inférieur du démiurge, nanti de cette connaissance supplémentaire : c’est la métaphore de la résurrection, ou celle du « maitre qui reparaît plus radieux que jamais ».

Thierry Didier.

JUDA et JUDAS - Part VI - Thierry Didier - Fin de parcours...
L'INTÉGRALE DE L'ARTICLE DE THIERRY DIDIER

JUDA et JUDAS

 

 

D

’un point de vue général, nous, êtres humains, sommes égaux devant l’existence, c’est-à-dire que nous naissons, vivons et mourront tous, sans exception. Le court laps de temps entre les 2 bornes indéfectibles de cette existence peut néanmoins être entendu, occupé et embrassé d’au moins 2 manières, ce que l’on nomme vie profane et vie initiatique. Loin de s’opposer, ces 2 approches peuvent se mêler, et les méthodes qui en découlent se compléter. La vie dite profane n’est en rien critiquable, elle représente le soubassement indispensable à notre vécu. On parlera alors de vie végétative, dans le bon sens du terme, où la fonction et l’organe, c’est-à-dire la Vie et le Vivant avancent de concert, en suivant la flèche du temps. A partir de là, cette vie profane peut constituer tout ou partie de ce qu’on considère comme ontologiquement important, afin que l’on puisse se sentir au mieux avec nous-même et avec les nôtres. Si cette vie semble ne constituer pour certains qu’une partie, c’est qu’il doit bien exister quelque part la possibilité d’un îlot de conscience un peu différent, un peu singulier, que l’on pourra alors chercher dans une confession, dans une philosophie et/ou dans une recherche qualifiée d’initiatique.

A part pour les anachorètes, les moines et autres yogis, la portion profane de notre vie est très majoritaire, la vie initiatique ne représentant alors qu’une fraction minime de notre temps de cerveau disponible. Mais là où règne majoritairement dans la vie profane le quantitatif, régnera majoritairement dans la vie initiatique le qualitatif.  Il n’y a pas, dans ces propos, de visée morale mais simplement utilitaire, le temps considéré comme initiatique se devant d’être qualitatif afin d’exploiter au mieux la courte période que l’on peut y consacrer, compte tenu des impédimenta du quotidien. Les dispositions permettant d’accéder au temps initiatique sont bien connues : la délimitation spatiotemporelle du Sacré, qui amplifie, en réduisant l’Univers, notre prise de conscience et parfois le transcende ; la méthode symbolique, qui surfe sur le principe inaliénable d’analogie ; et enfin le contenu proprement-dit, fait des lettres et des mots des mythes, rites et rituels, aussi variés soient-ils.

La recherche initiatique est rapportée à une remise en cause permanente de nos standards de pensée et d’action (d’où l’étymologie du mot, référence à un commencement sans cesse renouvelé). Mais il ne faut pas s’y méprendre, l’initié n’est pas un pur esprit, et les différences perçues entre ces 2 vies profane et initiatique seront de toute façon subtiles. Il ne s’agira donc pas de s’imaginer que nous plongerons dans un univers parallèle insécable de celui de notre existence connue : NON, à partir du moment où sera posée l’occurrence de ces 2 mondes, il existera ce que les astrophysiciens adeptes du multivers appellent un « trou de ver », c’est-à-dire la possibilité et l’opportunité de passages entre les 2 vies, conditionnant alors l’existence d’un passeur et d’un passager.

La Bible a cet énorme avantage d’être la compilation livresque de légendes, de mythes et de prescriptions pouvant s’inscrire dans le temps immédiat du Sacré, mais aussi dans le temps de l’exégèse et de la simple lecture littérale. Sur le plan du narratif commun, la Bible relatera, dans ce qui nous intéresse ici, l’action de 2 Judas, que l’on verra exotériquement comme des traîtres, et ésotériquement comme des passeurs. Avant toute chose, je précise que j’appellerai dans l’Ancien Testament Juda, fils de Jacob, celui qui trahit Joseph, son frère, et dans le Nouveau Testament, Judas Iscariote, celui qui trahit Jésus, dont il est le disciple. Juda, 4ème fils de Jacob n’est donc pas l’ainé, mais est décrit, parmi la fratrie, comme le directeur de conscience, celui qui agit pour ses frères. Il est d’une certaine façon le guide du groupe et agira en conséquence, en prenant la décision de vendre Joseph à des marchands rejoignant ensuite l’Egypte. Par cet acte subsidiaire, Juda et son frère ainé empêcheront le premier choix de ses autres frères, qui était de tuer Joseph, ce qui, initiatiquement, aurait voué la trajectoire vertueuse de Joseph à l’échec, ce dernier ne pouvant pas, contrairement à Jésus, prétendre à la résurrection.

Pourquoi, me direz-vous, ne pourrait-il pas y prétendre ? Eh bien parce que nous sommes ici dans l’Ancien Testament, face au caractère transcendant et donc non incarné d’une déité qui ne s’appuie pas sur la chair et la miséricorde, mais sur le sacrificiel. Or, le sacrifice, conduit, contrairement à la miséricorde, à une sublimation, et pas, bien entendu, à une réapparition de la substance et de la matière. L’étymologie de trahison et de traitrise provient de tradere, de la racine trans, qui signifie « livrer, transmettre », et dare, « donner ». Ces actions, ontologiquement similaires, conduiront néanmoins à 2 objets fondamentalement opposés, l’instruction, la communication ésotérique d’une part, donc l’acte de donner quelque chose : ce sera le passeur, ou bien l’acte exotérique de « donner quelqu’un », c’est à dire de le dénoncer : ce sera le traître.

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’ambiguïté sera ici à son comble, et le narratif biblique jouera à plein cette ambivalence, selon que l’on se place dans la trahison, voie exotérique, ou dans la transmission, voie ésotérique. Les 2 testaments mêlent la signification des 2 mondes, profane d’un côté, abordable par une lecture textuelle, et sacré de l’autre côté, abordable par une lecture symbolique : ces 2 mondes sont donc accessibles dans des lectures différenciées, mais ne sont pas tranchés une fois pour toutes. Ils définissent, pour le lecteur avisé, l’existence d’un curseur de compréhension placé, suivant l’individu, entre un aspect purement littéral, où les textes sont la Parole directe de Dieu, et un aspect moins convenu, symbolique et abscons, bâti sur une Parole plus hermétique, plus cachée. En plus de la lecture possible des testaments, l’Ancien Testament épousera dans ses textes l’idée générale d’une transcendance de la déité et du sacrificiel qui en découlera, là où le Nouveau Testament exposera une immanence de cette même déité, et du miséricordieux qui en découlera.

C’est ce pourquoi l’histoire de ces 2 judas diffère et en même temps se ressemble, suivant la perspective humaniste et philosophique que l’on adoptera. Rarement un nom propre aura suscité dans la langue une appréciation à la fois si unanime et si spontanée à l’entendement et au jugement humain. Un Juda est ce qu’on appelle en linguistique une antonomase. Ce nom barbare qualifie une caractéristique forte de l’esprit, déclinée sous la forme d’un nom propre, bien caractérisé dans la culture humaine, qui en porte de façon directe et rapide la qualité. Quelques antonomases bien connues : un Cassandre, pour déterminer un prophète de mauvais augure ; un Harpagon, pour désigner un avare ; un Tartuffe, pour signifier un hypocrite, un Torquemada, pour caractériser un inquisiteur ou un apparatchik, et donc un Juda, pour qualifier un traître. Ces antonomases ont pour vertu d’accélérer l’appréhension d’une qualité particulière, en en liant le sens à un personnage haut en couleurs. Vous remarquerez aussi que ces formules de style vont souvent dans un sens que la morale et la bienséance réprouvent. En un mot, ce sont des failles ou des défauts qui sont ainsi mis en évidence, sans doute parce que la compréhension d’un concept ou d’une spécificité bien humaine est plus rapide, dans notre esprit, qu’une qualité, qu’il convient, avant de l’accepter, de passer au tamis intellectuel de l’orthodoxie, de la morale ou de la bienpensance. Nous pourrions ainsi dire, que, cognitivement, il est plus rapide, et sans doute plus marquant, d’utiliser la voie morale du mal, très directe et sans ambages, que celle du bien, qui réclame donc le passage par ces différents pare-feux que sont convenance, doxa ou bienséance.

Cela dit, le nom Juda ne se limite pas à cette connotation profondément négative qui en est le lieu commun, et où les sentiments qu’il provoque sont parmi les plus vilipendés. Car être fourbe, déloyal, félon ou insidieux peut être considéré comme le Nec Plus Ultra de la vilénie. Cette dernière posture, nous le savons, existe dans le monde profane, contribuant à placer la victime du traître en position vulnérable, soumise à tous les vents de la perfidie. Mais ce comportement permettra aussi à ladite victime de rebondir, sans doute parce qu’il conduit la victime de ces exactions à être démunie dans son essence même, à être nue et donc fatalement offerte à ce comportement délétère. Une fois débarrassé de sa coloration morale, ce dénuement, lorsqu’il devient symbolique, sera fréquemment le protocole d’action destiné, en franc-maçonnerie, à exposer le candidat à des circonstances codifiées, afin de le faire évoluer dans un sens didactique diligenté par le rite et le rituel. Les épreuves initiatiques seront ainsi là pour évaluer, mordancer, récoler un récipiendaire qui aura été, au préalable, mis dans une position favorisant cette exposition transitoire.

Le nom de Juda est répandu dans la Bible, mais 2 plus particulièrement attirent l’attention, par leur capacité à transporter le myste ou l’initié d’un monde vers un autre monde, selon un flux qu’on appelle pour nous, initiés, la spiritualité. La faculté à se projeter nécessitera un indispensable différentiel de valeurs et de nature entre ces 2 mondes, communément appelés monde exotérique, ou ouvert, et monde ésotérique, ou caché. Ces épithètes auront l’avantage à la fois de bien les distinguer, mais aussi, de bien les caractériser l’un par rapport à l’autre, car ce qui est caché l’est à l’œil du visible, et ce qui visible l’est comme ombre du caché. Cette spiritualité est assez difficile à définir : nous retiendrons qu’elle est d’abord, de par sa dynamique un élan, un momentum entre 2 milieux, 2 histoires, 2 attitudes. Il ne s’agira pas ici de créer un diktat symbolique, mais simplement de produire les conditions d’une « différence de potentiel » entre ces 2 modes d’existence.

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n effet, le mode de fonctionnement humain est foncièrement binaire, et les 2 mondes dont je parle sont simplement la manifestation de 2 pôles, dont la préexistence conditionnera l’action de passer. En toute loi physique, une différence de potentiel génère un flux allant d’un pôle à l’autre pôle, ceci pour équilibrer la matière par des échanges incessants, qui contribuent alors à une forme d’équilibre dynamique. Ce flux est bien sûr transposable symboliquement et sera avéré dans les textes quand Joseph passera, dans l’Ancien Testament, d’un monde brutal et martial, celui, tribal, de la Terre Promise, à un monde plus sophistiqué, royal, tel que l’est l’Egypte à cette période. Il en ira de même, dans le Nouveau Testament, lorsque Jésus, passera, lui, de la vie au trépas, puis à la vie renaissante. La qualification de ces 2 exemples diffère dans la Lettre, mais dans l’Esprit la notion de passage reste la même. C’est aussi pourquoi il est nécessaire, dans une recherche initiatique telle qu’est la propose la franc-maçonnerie, de caractériser un templum, qui, dans l’antiquité était un espace carré délimité dans le ciel par un augure, afin qu’il tranche avec la vie profane ; à l’intérieur de ce templum il interprétait des présages. De la même façon aujourd’hui, il n’est pas proposé au maçon contemporain de définir, dans la sphère de son vécu ,2 mondes véritablement différents.  

Le maçon opère en effet factuellement dans un univers unique, et seule la sacralisation d’une portion d’espace et de temps sera de nature à créer cette séparation, fût-elle artificielle. Ce terme de sacré n’impliquera pas que nous aurons affaire à quelque chose de fatalement plus subtil que le profane. Ce qualificatif proviendra simplement de la séparation de fait qui existe entre les 2 mondes que l’on a définis auparavant. Ces 2 Judas utiliseront, comme bon leur sembleront, les leviers nécessaires à cette transition, avec toute la puissance que peut représenter dans l’esprit de l’homme les valeurs de trahison, de vénalité et de violence. Ces principes auront la vertu d’être considérablement amplifiés par le caractère amoral qui leur est associé, engendrant chez le lecteur avisé une énergie de sidération, de colère ou de frustration propres à entrainer violemment ledit lecteur dans un narratif où il prendra place : cette énergie ne pourra être dénichée que dans des gisements moraux, dont l’effet de levier sera fondamental : ce sera le principe du gnosticisme, dont nous toucherons deux mots en fin de texte.

La légende initiatique n’a que faire de l’éthique ou de la vérité du moment : elle prend ses racines et exerce son action en dehors des préceptes de la moraline. C’est ce qu’on appelle un mythe. Les mythes, tout comme les rêves, reproduisent des processus mentaux internes à l’initié. Ainsi, tous les actes commis et tous les intervenants d’un récit mythique représentent des parcelles de notre intellect. Le mythe apporte donc un éclairage cru, en fragilisant et en mettant en porte à faux des attitudes, comportements, des mécanismes de la pensée qui confortent habituellement l’homme dans ce qui le tranquillise. Ce qui fait la force initiatique d’un récit mythique, c’est que celui qui veut bien s’y investir va trouver à disposition tout un panel de circonstances, à même de l’impliquer totalement. On va par exemple pouvoir se reconnaître en Juda, en Judas Iscariote, en Joseph ou en Jésus, tous patronymes ouvrant étymologiquement à la déité, c’est-à-dire à un niveau de conscience particulier, nécessaire à l’avancée progressive du franc-maçon.

Ces passeurs que seront les 2 Judas pourront être considérés comme des psychopompes, mais psychopompes d’un genre particulier car guide, non pas des âmes, comme Hermès, Appolon ou Thot, mais plutôt un passeur des « enfers », comme Charon. La recherche initiatique aura cette vertu, par rapport à l’exégèse classique, de développer à côté de la voie exotérique, indispensable mais insuffisante, une voie ésotérique qui permettra d’envisager des versants plus subtils, plus sombres parfois. Á cet égard, il sera toujours déclamé un sens premier au mythe, qui sera là pour servir d’amorce simplifiée ; cette amorce sera ici la trahison, par la livraison à autrui. Pour infléchir le destin intimement lié du récipiendaire et du mythe, on aura recours à une rupture d’attitude, par la violence des actes commis : tout cela va mettre le récipiendaire dans des dispositions permettant d’expliciter cette rupture et de le plonger plus facilement dans l’histoire. Littéralement Joseph et Jésus qualifient, à l’image d’Hiram Abi, quelqu’un d’omniscient, une sorte d’ordre personnifié au niveau duquel tout semble cohérent, structuré, infaillible et lumineux.

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’aucuns diront à juste titre que Judas est cette ombre qui fait partie de façon inaliénable de la figure lumineuse du Christ : cela signifie que l’homme possède en lui-même cette capacité à se dépasser, de façon à embrasser d’une façon holistique sa personnalité. Mais cela ne se fait jamais spontanément : il sera nécessaire de porter cet élan avec une énergie inédite, la plus puissante étant donc, je le répète, celle de la morale, de la frustration et de la trahison : il ne s’agira pas ici de se faire mal à soi-même, comme pourraient le signifier le silice ou la pénitence, mais d’admettre au sein de notre singularité un petit supplément d’âme, où chaque nouveauté, si minime soit-elle, participera à la construction de l’initié. C’est en cela que l’initiatique n’est jamais obéré par un statut maléfique quelconque, et au contraire intègre ce mal dans une vision progressive et holistique. C’est pour cette raison également que le passeur ne tue pas mais livre à d’autres, engageant la passation sur un terrain plus universel, dans lequel la multiplicité des intervenants ira dans le sens d’une globalisation de l’acte : c’est ce que permettra la livraison, acte délégataire, là où l’assassinat pur et simple serait un acte direct.

Livrer, au-delà de sa signification exotérique actuelle, dérive à l’origine du latin liberare, « rendre libre, affranchir ». Cette signification fut complétée il y a 1000 ans, par « mettre quelqu’un à la dispo de quelqu’un d’autre », ou bien laisser (le passage), engager (un combat), toutes acceptions relevant d’un mouvement destiné à affranchir celui qui en est l’objet. Il faut se souvenir que Juda est le mot de passe du 8ème degré du REAA, et signifie, selon l’instruction du grade d’Intendant des Bâtiments : « Dieu guidera » : tout est dit. A cet égard, les 2 Judas se mueront en passeurs d’un monde calibré, massif et indifférencié, à un espace spiritualisé, voire sacré, en tout cas permettant un affranchissement du « livré » vers un monde qui lui correspond mieux. L’étude initiatique mettra sur un même pied tous les versants possibles d’une même réalité. Conséquence de cette intrication du récit et du myste, le propre du héros mythique ou légendaire sera d’être un avatar, c’est-à-dire que les sentiments ou les jugements qu’il produira chez un initié varieront suivant l’époque et suivant la personnalité dudit initié. L’initié saura que ces habillages différents, trahison versus passation, dépendront de son niveau de conscience et seront partie prenante dans son interprétation toute personnelle des textes sacrés. Dans l’Ancien Testament, Joseph, fils de Jacob, renié et banni de la Terre Promise par ses frères dont Juda, va ainsi se retrouver acteur majeur de la société en Egypte. Joseph possède en effet, contrairement à ses frères, rudes et belliqueux, une subtilité et une sensibilité dont la capacité divinatoire est la manifestation la plus évidente. Cette faculté d’interprétation des songes, doublée d’une forme de naïveté, et également de supériorité décomplexée dans la manière de présenter ces visions à ses frères (Gen. 37,7 : « Elles (les gerbes de ses frères) se prosternèrent devant ma gerbe » contribueront à la mise de côté de ce frère.  Joseph, au-delà de cette capacité divinatoire, et de quelque part son incapacité à la rendre au commun, ne pourra pas se permettre, pour survivre, de demeurer dans le monde des individus ordinaires : cette inflation-là peut expliquer la pompe qu’il mettra dans le récit de ses songes, et dans l’arrogance niaise de sa déclamation. C’est cette attitude décalée qui va énerver ses frères et leur donner l’énergie de la rage et de la jalousie nécessaire à la perpétration de leur crime.

Car il est fondamental de comprendre que, sur un plan ésotérique et donc dénué de morale, l’acte de livraison de Joseph aux intercesseurs madianites, puis aux ismaélites réclamera une « énergie de rupture », plus importante que celle du déroulé ordinaire du récit. Le caractère martial des intervenants (frères rustres et jaloux de Joseph, l’origine peu reluisante (pour des scribes judéens) des marchands madianites, d’origine arabe, qui vendirent (traite d’humains) Joseph à des ismaélites. Puis enfin ces ismaélites, descendants d’Ismaël, le fils qu’Abraham eut avec sa servante Agar, et donc moins noble qu’Isaac, fils de Sarah, porteur de la lignée patriarcale dont seront issus Juda David et Salomon, formeront une « articulation du Mal » apte à provoquer le passage de Joseph. Dans l’« Histoire de Joseph », Gen. 37 à 50, les « basses œuvres » responsables du transit de Joseph seront donc accomplies par une forme de lie de la société orientale, dans laquelle les fils de Jacob ne se saliront pas les mains, et ne porteront pas la responsabilité bassement pécuniaire de la transaction.

Consécutivement à cela la séparation des milieux canaanite et égyptiens s’objectivera essentiellement, nous le verrons, par une différence de culture, de sophistication et d’ouverture d’esprit, mais aussi par l’existence d’un dépositaire divin, voire d’un Dieu fait homme, Pharaon, là où les hébreux en seront encore au stade tribal, avec ce manque de centralité souveraine utile à l’union des divers. Je rappellerai ici 2 exemples tirés du REAA, celui de Johaben, qui prend la forme, au 6ème degré du REAA, d’une « incomplétude cognitive » et donc d’une curiosité incisive, qui fera effraction entre les 2 rois Salomon et Hiram de Tyr. Et au 9ème degré du REAA, par une forme de violence vengeresse et de transgression de ce même Johaben qui se séparera alors du bloc de ses compagnons. Tout comme Johaben devint l’élu parmi les 9, c’est-à-dire qu’il se distingua comme un agent différencié parmi une potentialité, de même Judas Iscariote fera partie du groupe prépascal des 12 apôtres (Marc 14,10 « l’un des douze »), et Juda, fils de Jacob, du groupe des 12 fils dudit Jacob. Ainsi, Judas Iscariote « s’en alla auprès des Grands Prêtres pour le livrer » là où Johaben décapitera sans autre forme de procès l’assassin Abiram.

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ans le Nouveau Testament, Jésus, autre passager, occupera successivement les 2 mondes de la vie et de la mort, accompagné par cette limite bipartite de la Passion et de la Résurrection. Les passeurs, Johaben et les 2 judas auront donc un temps d’avance sur une orthodoxie qui devra ensuite se résoudre et se plier à ce vaste remaniement. Ces 2 mondes diffèrent mais sont aussi reliés étroitement l’un à l’autre : ce mix de rapprochement et de différenciation créera les conditions nécessaires à une transition, à une mouvance permanente, justifiant alors le caractère progressif de l’initiatique. La condition sine qua none à la spiritualisation sera d’abord d’identifier ces 2 univers, d’y voir la possibilité à la fois d’un lien mimétique et d’une opposition ontologique. Dans les 2 narratifs qui nous intéressent ici, le lien de similitude sera porté, chez Joseph, par l’existence de 2 pays voisins géographiquement, mais opposés en termes de sophistication civilisationnelle et de confession  (monothéisme contre polythéisme,  royaume contre tribus…); et chez Jésus par l’existence contradictoire des 2 grands moments de l’existence, vie et mort, séparés par ce rempart bipartite qu’est la Passion (limite dynamique de la vie vers la mort) suivie de Résurrection (limite dynamique de la mort vers la vie).

Ces 2 viatiques que sont Passion et résurrection constitueront une « pente douce », facilement admissible par les fidèles, car moins crue que les simples transitions, beaucoup plus rudes, de la vie au trépas, et du trépas à la vie, où la descente aux enfers (évangile apocryphe de Nicodème) sera inéluctablement suivie d’une remontée acceptable pour les croyants. Il s’agira ici d’un phénomène de levier, c’est-à- dire d’un couple de forces opposées dont la conséquence sera qualitativement la capacité à lever une charge et quantitativement à démultiplier cette levée. Nous allons nous rendre compte, en contant ces 2 Judas, que leur légende s’entrecroise, se ressemble et aussi se distancie, en tenant compte de ces spécificités fondamentales qui distinguent les 2 Testaments à savoir, je le répète, un caractère transcendant pour l’Ancien, et un caractère immanent pour le Nouveau. La notion même de miracles, qui jalonnent plutôt le Nouveau Testament, par son caractère ineffable, impromptu et presque magique, correspond à cette incursion, cette saillie du caché dans un récit ouvert, comme une sorte de « moratoire exotérique », glissé dans le monde sensible.

 Le principe même du miracle sera qu’il fait passer d’une situation factuelle à une autre situation factuelle, sans identification précise du passage. Un miracle, c’est en fait un passage sans témoin visible, par justement une liaison indicible, incognoscible, mettant sous le boisseau le déroulé ésotérique que serait la description du mécanisme dudit miracle. L’existence même de miracles, plus fréquents dans le Nouveau Testament, font d’autant plus facilement saillie que leur territoire d’expression est substantiel et exotérique : de l’eau au vin, du pain unique au multiple, d’un Lazare mort puis ressuscité, les états primaux et finaux, bien caractérisés dans leur statut, passent momentanément par la « trappe » symbolique du miracle. En lieu de miracles, concernant le caractère transcendant du Dieu des hébreux, nous aurons essentiellement des théophanies sous forme de nuées et de feux, c’est-à-dire de manifestations immanentes d’un Dieu Transcendant par le canal de Moise, là où les miracles du Nouveau Testament seront la manifestation transcendante de Dieu plongé dans le milieu incarné en Jésus. Conséquemment, rien de miraculeux lors du périple initiatique de Joseph ; par contre, tout de miraculeux dans la trajectoire initiatique de Jésus.  La Terre promise, terre de départ de Joseph, et l’Egypte, terre d’arrivée sont, soit, situées dans le même horizon symbolico-géographique, mais différent suffisamment pour que le passage de l’une à l’autre puisse être vécu comme un changement radical. Une fois parvenu en Egypte, sorte de « rêve américain » de l’époque, tout fut possible pour Joseph, dont les capacités divinatoires, plus subtiles que celles de la guerre, le firent reconnus par les officiers de Pharaon, puis par Pharaon lui-même, qui vit en Joseph l’esprit de Dieu, c’est-à-dire l’instauration d’une forme de spiritualité aigue. D’une part, la transcendance de Yahvé, accompagnera discrètement Joseph, je cite, Gen. 39,2 « Yahvé assista Joseph, à qui tout réussit », Gen. 39,5 : « la bénédiction de Yahvé atteignit tout ce qu’il possédait », Gen. 39,21 : « Yahvé assista Joseph, il étendit sur lui sa bonté ». D’autre part, l’immanence de Dieu accompagnera Jésus, dans son incarnation dans le Christ.

C’est pourquoi la façon d’induire le passage d’un monde à l’autre relèvera, pour le Nouveau Testament, de l’« embrassement fatal » du baiser de Judas Iscariote, au combien miséricordieux. Le baiser de Judas Iscariote à Jésus correspondra à une passation de matière à matière, sans le biais du son ou de la parole : sa force sera d’autant plus grande qu’on qualifiera ce baiser à l’aune de sa trahison, ce qui en gonflera la puissance. L’embrassement charnel qualifiera ainsi un don total qui tranchera d’autant plus avec la future trahison :  Proverbes 27,6 : « Fidèles sont les coup d’un ami, mais un ennemi prodigue les baisers ». A titre de comparaison, quand Pierre renie Jésus, cet acte reste dans le domaine verbal, ce qui en atténue la portée, mais aussi la future punition. On parlera à l’égard de Judas Iscariote, tout comme Johaben au 6ème et 9ème degré du REAA, de princeps apostolarum, c’est à dire du premier dans la hiérarchie, avant que Pierre ne lui dispute cette position, tout comme Guibulum le fera aussi avec Johaben, au 13ème degré du REAA.

L’épisode du don du morceau trempé de Jésus à Judas Iscariote, préalable au baiser, témoigne ainsi de leur grande proximité, établissant les bases d’une relation indéfectible de matière à matière. Il faut voir dans cette effusion réciproque la spiritualité, sorte d’élan distinctif appuyé sur un socle séculier, et destiné à transcender celui qui en sera l’objet : Jean 13 :26-28 : « Jésus répondit : C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon l’Iscariote. […] Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement. Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela ». Concernant l’Ancien Testament, l’acte matériel relèvera du « dépouillement fatal » de la tunique ornée de Joseph par ses frères, effacement au combien sacrificiel, ordonné par Juda, fils de Jacob. La résurrection de Jésus, causée initialement par la trahison de Judas Iscariote, se compare avec l’accueil en position de force, que fera Joseph de ses frères félons, maintenant demandeurs (de blé). Joseph dira alors : Gen. 45 ,5 : « … c’est pour préserver vos vies que Dieu m’a envoyé en avant de vous ». Nous retrouvons là la texture intime du mythe, qui est de considérer tout narratif linéaire comme préexistant en celui-ci, une retro antériorité qui est la manifestation d’un Dieu ou de son objet tout puissant, qui connaît le passé et l’avenir. Car l’histoire d’un mythe conditionne finalement le fait que tout est présent dès le départ, et que l’initié, objet de ce mythe, va pouvoir, en évoluant, s’ouvrir la connaissance de faits qui ne peuvent être qu’antérieurs, dans la mesure où tout est déjà écrit. Faisant parler Jésus, (Marc 14 42) : « voici que celui qui me livre est tout proche » : tout comme Abiram pressent, dans la caverne du 9ème degré du REAA, ce qui va lui arriver, ayant à ses côtés le poignard qui va le trucider. Autres exemples : Matthieu 16, 21 : « Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour ». Et Matthieu 26, 23 « Prenant la parole, il dit :  Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer ». Dit autrement, il y a un principe général dans la vie qui nous montre que, plus nous nous structurons, mieux nous décelons nos limites, et plus finalement nous sommes capables de percevoir les causes qui nous ont amené à être ce que nous sommes.

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n aparté, il est singulier ici de remarquer que le premier Juda, 4ème fils de Jacob, est l’ascendant de Jésus, soumis plus tard aux turpitudes induites par Judas Iscariote. L’histoire symbolique est en effet faite de rétroactions et de points de convergence qui, au-delà de la flèche du temps réinterprètent chacun à leur façon des évènements qui deviennent alors autant des causes que des conséquences. Un autre point fondamental mérite d’être détaillé, dans cette victimisation des passagers, car Jésus et Joseph obéissent selon moi à la symbolique de la licorne : ils sont à la fois naïfs, purs, et commettent des actes dans cette lignée, sans filtre, faisant écho ravageur en l’esprit des médiocres qui les entourent, et qui n’ont alors plus d’autres choix, pour ne pas se renier eux-mêmes, que de détruire ce qui les met en face de leurs faiblesses et de leurs contradictions. Une seule solution alors : il faut se débarrasser du candide : sa lucidité et sa candeur deviennent des reproches vivants insupportables à leur médiocrité et à leur inconséquence.

Quelque part ces victimes splendides que symbolisent Joseph, frère de Jacob, et Jésus obéissent donc à la symbolique de la licorne : « il faut les tuer parce qu’ils nous échappent », pourrait-on dire. La licorne présente une naïveté, mais aussi une capacité d’échappement qui n’ont d’égales que la puissance de l’innocence qu’elle génère. Ce curieux mélange de force et de pureté fera écho chez tout être moins pourvu, à une insupportable violence qu’il conviendra d’annihiler par un seul moyen, la disparition du supplicié, seule échappatoire et seul exutoire possibles à la survie de falots impuissants, face à cet insupportable symbole mêlant force et douceur. Ce mélange improbable entre puissance et fragilité apparentes sera vécu par tout être dépourvu de ces mêmes qualités, comme un insupportable supplice, comme un reproche vivant.  C’est toute l’histoire du mythe, et de celle de Joseph, dernier fils, alors, de jacob, qui fit peser sur celui-ci une préférence pénitentielle que ne lui pardonneront pas ses frères. Joseph possédait des dons divinatoires et des prémonitions absents chez ses frères, et qui l’invitait à raconter sans filtre ses prémonitions. C’est aussi le cas de Jésus, aussi exposé aux traits de ses contemporains, que puissant face à leur faiblesse. La candeur sera donc une façon d’utiliser la force de l’adversaire contre lui-même, à la façon du levier symbolique. Cet outil possède comme fonction première de « soulever des montagnes », mais il existe une autre approche, plus subtile, qui est celle de la « torsion des contraires », au sein de laquelle se voient se confronter 2 valeurs pas toujours acceptables pour un tiers, par exemple, pureté et force, ou grâce et fermeté, à l’instar de la licorne.  Á ce moment, 2 choix possibles, 1°) l’adversaire fait amende honorable : ça ne se produit jamais dans ce cas de figure, car ça signifierait que le suppliciateur présente une valeur morale équivalente au supplicié, et dans ce cas, la candeur ne serait pas perçue comme une invite au crime 2°) l’adversaire cherche à détruire ce reproche vivant posé devant ses yeux. Ce reproche vivant, indispensable à la libération d’ « une énergie du mal » , peut provenir, pour Joseph par exemple , de 3 niveaux de décalage : 1°) Gen.37, 3-4 : « Israël (Jacob) aimait Joseph plus que ses autres enfants » : ce décalage de statut affectif et originel, rappelle celui de Yahvé envers Abel, et conséquemment d’une maltraitance morale envers, ici Caïn, et là les frères de Joseph.

2°) Un décalage de sensibilité et de fonction, capacitaire et conjoncturel, par le don divinatoire dont étaient dépourvus ses frères, et 3°) un décalage de perspective et de vision, donnant un sentiment naïf mais décomplexé, perçu par les frères de Joseph comme de la suffisance : Gen.37 ,5-9 « je liais des gerbes dans les champs, et vos gerbes se prosternèrent devant ma gerbe » et Gen 37,9 : « J’ai encore fait un rêve, […] onze étoiles se prosternaient devant moi ». Cette arrogance ordinaire générera l’incompréhension légitime, et donc la colère de ses frères. Si l’on résume, Ruben, l’ainé, et Juda, le 4ème frère des 12 fils de Jacob, convainquirent leurs frères de le livrer à des marchands en partance pour l’Egypte, et non de le tuer ; on peut penser que ces 2 frères possédaient une aptitude plus marquée à la tolérance et à l’exercice de la spiritualité que leurs autres frères, aptitude provenant, concernant Ruben l’ainé, d’une forme de domination verticale, généalogique, et par Juda, une domination horizontale, celle du temps présent et immédiat.

Si l’on prête une dimension « géométrique » à cette double prépondérance, on y verra le symbolisme précoce de la croix et de ses 2 branches, fichées à la fois dans la flèche du temps de la narration, et dans celui du temps long d’un certain lignage dans lequel se retrouvera a posteriori celui de  Juda, fils de Jacob, mais aussi ascendant de David , Salomon , Josué et finalement  de Jésus : une boucle initiatique sera bouclée , et la justification de leur action pour l’éternité demeurera chez les esprits les plus subtils. Un autre vertu, ou en tout cas caractéristique du passeur est de disparaître, ou bien de se faire oublier quand son travail est achevé. On retrouve là cet esprit du guide, déjà rencontré avec Moïse, qui ne verra pas l’arrivée en Terre promise de son peuple, mourant juste avant cette entrée. Il est d’ailleurs à noter que ce fut Josué, descendant du Juda, qui prendra sa suite en guidant le peuple hébreu à l’intérieur de la Terre Promise. Le passeur cessera alors d’exister à partir du moment où son utilité aura pris fin. Ainsi Judas Iscariote va mourir dès que sa livraison de Jésus aura été entérinée.

Selon l'Évangile selon Matthieu, Judas meurt peu de temps après la condamnation de Jésus : Matthieu,27,3-4, « pris de remords, il rapporta les pièces d'argent aux Grands Prêtres et aux anciens, en disant : j'ai péché en livrant un sang innocent [...]. Alors, il se retira en jetant l'argent du côté du sanctuaire et alla se pendre » . C’est un dénommé Matthias qui remplacera Judas Iscariote. La matière pécuniaire servira ici de viatique, de vecteur et de catalyseur, et, comme tout bon catalyseur, se verra rendue au terme de la réaction qu’elle aura induite. Joseph, lui, ne meurt pas, bien au contraire, et donc Juda subsistera, car sa postérité annoncée (David, Salomon, Roboam, Jésus…) le rendra indirectement indispensable pour la suite. En plus, la responsabilité de Juda se trouva dès l’origine diluée dans celle du collectif de ses frères : cela s’entend sur un plan purement fonctionnel, dans lequel le devoir accompli libère le passeur de toute contrainte. Mais on peut aussi imaginer que l’abord d’un monde plus civilisé, ou plus sacré, ou plus subtil nous ouvre les yeux d’une dimension particulière dans laquelle notre vision préconçue d’antan ne sera plus disponible, auquel cas les acteurs du passé se verront effacés de notre entendement. Les dispositions relatives à ce nouvel être nous ferons alors abandonner le point de vue le plus trivial, au profit du sommet le plus désirable.

Quant à Jésus, il put mourir et renaître, après son passage (Évangile de Nicodème)) à la façon du shéol hébreu, dans le balai des âmes mourantes. Pour en terminer, je ne peux pas ne pas évoquer les racines gnostiques qui président à cette ambivalence des Judas. Comme nous l’avons vu, l’action qu’ils génèrent conduit à la mise en évidence de 2 mondes. Cette approche séparatiste correspond parfaitement à celle du gnosticisme, qu’on peut définir comme un faisceau de courants philosophiques nés durant le christianisme primitif, et qui possède comme toute doctrine, une approche exotérique et une autre, ésotérique. Pour le commun des gnostiques, il s’agit de comprendre et d’admettre que nous vivons dans un monde foncièrement mauvais, fabriqué par un créateur imparfait, le démiurge, au-dessus duquel se trouve le vrai Dieu, suprême, ineffable et générateur du Bien. Pour un initié, si l’on se débarrasse de la moraline, on peut y voir, à l’image de la théodicée ontologique, le spectacle total de notre univers, dont la création, complexe et infiniment diversifiée ne peut se faire sans défauts.

Sans ces défauts, l'univers serait Dieu lui-même. C’est d’ailleurs sur ces défauts que repose l’action des différents outils symboliques présents dans l’instruction maçonnique : en effet, un monde parfait verrait superfétatoires ces outils, qui ne sont là que pour corriger le monde. Ces outils sont de même nature que l’univers démiurgique : ils cherchent, par les mouvements qu’on leur impose, à lisser leur nature imparfaite, et tendre vers le spirituel, en tout cas vers un monde plus subtil, plus secret, tels que le sont la mort suivie de résurrection de Jésus, ou le monde plus accompli de l’Egypte de Pharaon. Les passeurs, en l’occurrence les 2 Judas, se doivent d’être alors porteurs d’une forme de négativité morale (traître, voleur, etc…) qui, d’une part, les rend cohérents avec le monde « mauvais » dans lequel ils semblent opérer, et d’autre part, ce qui se recoupe, possède une « énergie sombre » propre à faciliter la transition desdits passagers vers un monde qui ressemble plus à celui du Dieu ineffable et supérieur des gnostiques, dispensateur du Bien. Ce monde supérieur et son Dieu absolu se verront brièvement tutoyés par Jésus, lors de sa résurrection et par Joseph, lors de ses songes divinatoires. Jésus et Joseph retourneront ensuite dans le monde dit inférieur du démiurge, nanti de cette connaissance supplémentaire : c’est la métaphore de la résurrection, ou celle du « maitre qui reparaît plus radieux que jamais ».

Thierry Didier.

POUR ALLER PLUS LOIN AVEC THIERRY DIDIER.
Sur la voie de la connaissance du Rite Écossais Ancien et Accepté....
JUDA et JUDAS - Part VI - Thierry Didier - Fin de parcours...
JUDA et JUDAS - Part VI - Thierry Didier - Fin de parcours...
PLUS LOIN ENCORE...
Pierre Coïc auteur conférencier.

Pierre Coïc auteur conférencier.

Livre de Pierre Coïc Éditions Maïa

Livre de Pierre Coïc Éditions Maïa

J’ai été initié au Rite français en 1975 dans une Loge Rennaise du Grand Orient de France que j’ai fréquentée durant huit années, pour en 1983, ressentant le besoin de poursuivre ma démarche dans un cadre plus spirituel, j’ai changé d’obédience et me suis affilié à la Grande Loge de France qui pratique le Rite Écossais Ancien et Accepté.

Ma pratique du Rite Écossais Ancien et Accepté est maintenant ancienne et le goût des recherches, autant pour la franc-maçonnerie en général, que pour ses différents Rites, m’a été transmis par Claude GUERILLOT avec qui j’ai eu la joie de pouvoir travailler en Loge durant plusieurs années.

En réalisant cet ouvrage, j’ai tenu tout simplement à transmettre le fruit d’un travail qui se rapporte à quelques degrés, du 4ème au 30ème. Le Très Illustre frère Paul Vessey disait en 1994, parlant des textes fondateurs du Rite, que « cette recherche ne se limite pas aux dates et aux faits, elle implique une étude des récits légendaires qui servent d’argument aux différents degrés ». C’est ce que j’ai voulu réaliser en écrivant ce livre.

Ainsi, mes réflexions ne vont apporter aucune solution, il s’agit d’un simple témoignage d’une ascèse, un vécu que je propose de partager. Le Rite Écossais Ancien et Accepté s’échelonne sur un long parcours, mais quelques degrés ne sont transmis que par communication et si l’on ne revient pas sur leur étude avec attention, on risque de perdre le fil ; en cela nos anciens Rituels que j’ai étudiés, nous offrent cette liberté de mieux le comprendre.

Alors si cet ouvrage peut répondre à des attentes, le travail effectué pour le réaliser aura porté ses fruits et c’est le plus important. Il n’y a pas une Vérité, mais des vérités, celles du moment et c’est ce qui est merveilleux en franc-maçonnerie. Elle nous permet de progresser et de toujours avancer sans se soucier particulièrement du but à atteindre et c’est la richesse que nous offre le Rite Écossais Ancien et Accepté.

 

Pierre Coïc

Angel Fajardo y Sorribes auteur conférencier

Angel Fajardo y Sorribes auteur conférencier

JUDA et JUDAS - Part VI - Thierry Didier - Fin de parcours...
JUDA et JUDAS - Part VI - Thierry Didier - Fin de parcours...

 

  LES RACINES DU RITE ÉCOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTÉ- auteur Angel Fajardo y Sorribes

 

 

Le thème choisi par l’auteur est ambitieux, de nombreux livres ont déjà été écrits sur le Rite Maçonnique le plus pratiqué dans le monde. L’originalité de l’ouvrage réside comme l’indique Angel Fajardo dans une recherche et analyse spirituelle sur des événements fondateurs de notre Tradition au regard des grandes civilisations. (1)

 

Il précise le pourquoi de sa démarche, qui s’inscrit parfaitement dans celle de l’initiation maçonnique en général et du Rite Écossais Ancien et Accepté en particulier. Parce que, quand l’initié est parvenu à un degré suffisant de connaissance de son rite, au terme d’une pratique sur le temps long, son devoir lui impose de transmettre ce qu’il a reçu. L’auteur apparaît donc pleinement qualifié après plus de cinquante années de pratique, un demi-siècle ! Il sait que ce sont les lumières du passé qui lui ont permis de vivre son rite au présent et d’éclairer son avenir en tant qu’homme et sa place dans le monde. Ce devoir de transmission, n’a rien d’une ambition personnelle, il a travaillé à la maîtrise de ses passions et de son ego, il transmet non pas pour lui, mais pour ses sœurs, ses frères et le monde en général.

L’ouvrage qui souligne le caractère universel du rite intéressera à la fois les initiés et ceux que l’on appelle les profanes en recherche de la Connaissance, de la Vérité, de l’harmonie de leur unité.

C’est Pierre Coïc, l’un de ses compagnons de route qui signe la préface, soulignant que : C’est un travail de recherche assez riche d’informations qu’il faudra savoir lire entre les lignes (2). Il y a lieu d’approfondir cette lecture, chacun trouvera la racine ou les racines qui lui correspondent le plus. On n’ouvrira certes pas ce livre par hasard, mais animé du désir de Savoir, Comprendre, pour ensuite Agir sur soi-même et avec humilité sur le monde.

Ce livre est un voyage, ou plutôt plusieurs voyages à travers les spiritualités de nombreuses civilisations. La métaphore qui a été choisie par l’auteur est celle de l’arbre qui grandit grâce à ses nombreuses racines, les branches, les rameaux, les feuilles sont en quelque sorte fécondées par une sève unique, cette sève permet leur développement, leur épanouissement. L’auteur dans son introduction nous parle d’une synthèse supérieure, je le cite : « Pour le Rite Écossais Ancien et Accepté toutes les religions lui paraissent contenir des vérités dont il est tenu compte en affirmant une synthèse supérieure. » (3) Je rajouterais que cette synthèse supérieure prend parfois d’autres noms chez d’autres auteurs comme : Religion Universelle ou Tradition Primordiale, tous ces noms sont l’expression d’une Fraternité Universelle. Le terme synthèse me semble bien choisi, il est aussi l’expression d’une bienveillance, d’une tolérance mais surtout d’une ouverture d’esprit trois qualités reconnues maçonniques. L’on discerne aussi que l’auteur se réfère à la constitution de la Grande Loge de France qui affirme que la Franc-maçonnerie est un ordre initiatique dont le fondement est la fraternité.

L’auteur nous rappelle que les racines les plus profondes du Rite sont ancrées dans la reconnaissance par ses membres d’un principe créateur et on d’un concept qui a pour nom le Grand Architecte de l’Univers, laissant chacun libre de son interprétation. La lumière du Rite repose aussi sur la loi sacrée symbolisé par son volume présent en loge et qui est généralement la Bible. Ce sont des points intangibles, des repères dans l’initiation maçonnique. Ils conduisent l’homme vers plus haut que lui, lui permettant de se rapprocher par élévation progressive de sa conscience vers l’Un ou au moins vers sa contemplation, comme le disait Plotin et de participer à un plan supérieur. Comme Ange Fajardo le souligne citant Plotin : (…) Alors, j’en suis sûr, je participe à un monde supérieur. (4)  

C’est à des découvertes passionnantes que nous invite Angel Fajardo.

                                            Jean-François Guerry.

LU sur AMAZON

Le thème choisi par l’auteur est ambitieux, de nombreux livres ont déjà été écrits sur le Rite Maçonnique le plus répandu dans le monde. L’originalité de l’ouvrage réside comme l’indique Angel Fajardo dans une recherche et analyse spirituelles sur des évènements fondateurs de notre Tradition au regard des grandes civilisations. L’ouvrage qui souligne le caractère universel du rite intéressera à la fois les initiés et ceux que l’on appelle les profanes en recherche de la Connaissance, de la Vérité, de l’Harmonie de leur unité. On n’ouvrira certes pas ce livre par hasard mais animé du désir de Savoir, Comprendre, pour ensuite agir sur soi-même et avec humilité sur le monde. Ce livre est un voyage, ou plutôt plusieurs voyages à travers les spiritualités de nombreuses civilisations qui sont les sources de nos rituels maçonniques. La métaphore qui a été choisie par l’auteur est celle de l’arbre qui grandit grâce à ses nombreuses racines. Les branches, les rameaux, les feuilles sont en quelque sorte fécondés par une sève unique, cette sève permettant leur développement, leur épanouissement. L’auteur dans son introduction nous parle d’une synthèse supérieure, je le cite : Pour le Rite Ecossais Ancien et Accepté, toutes les religions lui paraissent contenir des vérités don’t il est tenu compte en affirmant une synthèse supérieure. Dans un autre chapitre, l’auteur nous indique pourquoi Beith est la première lettre et pas la seconde, reliée avec Boaz. Il dévoile aussi pourquoi Aleph dissimule la Vérité imprononçable, ce qui naturellement vous conduira à la connaissance de Tsimtsoum, la Lumière Suprême. L'auteur souligne que matière et esprit ne sont pas en opposition, l'esprit aide la matière à se débarrasser de ses encombrants. Vidée, elle peut se reconstituer avec la puissance de l'esprit, ainsi l'Homme s'élève vers le meilleur de lui-même: sa spiritualité. Il écrit :La spiritualité donne une autre vie à la vie. Quel beau message d’espérance ! Ouvrir la porte du Sacré. C’est ce que propose le Rite : s’ouvrir à la spiritualité. Je cite pour conclure Angel Fajardo : Notre rite apparaît comme le fleuve ouvrant la porte du sacré, pour faire découvrir l’étincelle première du monde spirituel au profane devenu initié. C'est à des découvertes passionnantes que nous invite Angel Fajardo. 
Jean-François Guerry. Blog : lafrancmaçonnerieaucoeur.

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Publié le par Jean-François Guerry
CATHARSIS

CATHARSIS

 

L

a catharsis est la purgation des passions selon Aristote, se libérer de ses sentiments pour atteindre une forme élevée de la sérénité de l’âme. Travailler avec persévérance à maitriser ses passions fait partie de la quête initiatique maçonnique. La recherche de la tranquillité de l’âme est un bienfait pour soi et pour les autres. C’est la recherche de l’équilibre entre le bien et le mal, cette dualité permanente, la résoudre est un bienfait. Combattre ses mauvaises passions, et cultiver ses bonnes passions, c’est préférer la Justice à la vengeance, la Paix à la guerre, l’Amour à la haine.

Nos politiques feraient bien de se décharger du poids de leur mauvaises humeurs, de combattre leurs ambitions, leur ignorance, mettre fin à leur excès qui les font souffrir, rechercher un peu d’harmonie, de constance et de cohérence dans leurs propos et leurs pensées, revenir à la raison en se souciant de l’intérêt général par préférence à leurs intérêts particuliers. Rechercher de l’harmonie pour soi-même, la paix de son âme est-ce possible et suffisant ?

Catherine Chalier écrit à propos de ‘l’intranquillité de l’âme’ : La paix n’est pas essentiellement un concept politique, elle dépend des personnes avant de dépendre des institutions et suppose un travail intérieur où l’homme affronte sa peur de vivre et de mourir.

Il ne suffit pas cependant d’opposer un idéal de sérénité intérieure à l’agression et à la haine car chercher sa paix, par une quête philosophique ou spirituelle, contribue rarement à la paix du monde. La paix dépend, à tout instant, de l’aptitude à veiller sur la vie unique donnée à chacun. [1]

L’initiation maçonnique commence par le souci de soi, de son soi à la manière socratique, de la connaissance de son soi et aussi par l’apprentissage de la mesure : Rien de trop. Cette méthode ambitionne, non sans quelque vanité que l’amélioration de soi, doit améliorer le monde, une forme de ruissellement, d’une exemplarité contaminante. Le positif de cette démarche est au moins le souci des autres, la préoccupation des autres. Le Franc-maçon par sa pensée et ses attitudes respecte la dignité des autres, respecte leurs opinions, il pratique l’amour storge, puis philia et enfin l’Amour agapé.

Les mauvaises passions qui rongent notre société et le monde politique en particulier, la haine de l’autre qui le transforme d’adversaire en ennemi, l’intolérance fait vaciller les colonnes de nos institutions. La seule chose qui peut tenir debout, consolider et rénover notre société c’est la fraternité. C’est pourquoi les Francs-maçons en ont fait la pierre de base de leur institution.

L’intégration de la noblesse des différences, des différentes pensées, du rapprochement forces contraires doivent aboutir à une approche d’harmonie et d’unité réalisée sans contrainte ni soumission. C’est cet idéal d’universalité tant chanté en paroles qui reste à construire en actes.

Aujourd’hui chacun défend son territoire si exigu, sans vision, sans horizon de manière dérisoire et pathétique oubliant les mots d’Abraham : Qu’il n’y ait donc point de querelles entre moi et toi, entre mes pasteurs et les tiens car nous sommes tous frères. [2] Je conclurai par une évidence, une utopie sans doute ? Pour que la Paix règne sur la terre, il faut que l’Amour règne parmi les hommes. Cela n’est réalisable que par la grâce du partage. Joseph l’avait déjà souhaité, quand il dit à ses frères malgré tout et après avoir subi leurs méfaits : Que la Paix soit avec vous. (Chalom lakhem) [3]

 

                           Jean-François Guerry.

 

[1] Catherine Chalier- De l’intranquillité de l’âme- quatrième de couverture Éditions Rivages de Poche. Catherine Chalier est une philosophe spécialiste de la pensée du judaïsme et de celle de Emmanuel Levinas.

[2] Genèse XIII- 8 et 9. Séparation d’Abraham et de Lot- Aussi Abram dit-il à Lot : qu’il n’y ait pas de discorde entre toi et moi, entre mes pâtres et les tiens, car nous sommes des frères ! Tout le pays n’est-il pas devant toi ? Sépare-toi de moi. Si tu prends à gauche, j’irai à droite, si tu prends à droite, j’irai à gauche.  

[3] Genèse XLIII- 23- Rencontre avec Joseph- Mais il leur répondit : « Soyez en paix et n’ayez pas peur. »

CATHARSIS

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Publié le par Jean Dumonteil Jean-François Guerry
LA CONVERSION MAÇONNIQUE

LA CONVERSION MAÇONNIQUE

 

Ce que nous nommons la quête initiatique de la Lumière, de la Parole perdue, de la Vérité, doit sans cesse être stimulée pour être vivante. Ce n’est pas qu’une recherche intellectuelle ou une mystique les deux étant trop désincarnées les Sœurs et les Frères sont des êtres pleinement vivants dans le monde. Ils doivent atteindre une symbiose entre une spiritualité intime, une méditation silencieuse intérieure qui nécessite l’ouverture du cœur. Cela ne peut se concevoir que par une pratique régulière extériorisée du rite initiatique dans sa pureté et sa plénitude. Le respect du rite, de son sens ascendant graduel, prenant appui sur les enseignements passés acquis et toujours vivants et nécessaires pour pouvoir prendre son élan vers des états de conscience toujours plus élevés ; chaque degré reçu, acquis, pratiqué permettant la réalisation d’une assise pour un essor spirituel nouveau. Le rite permet la construction des fines colonnes du Temple Intérieur demeure de l’esprit.

La Lumière des vertus, la force des valeurs maçonniques viennent alors attiser la flamme éternelle qui permet la réalisation de l’unité. Les Sœurs et les Frères construisent en eux un édifice spirituel éternel, ils ont rassemblé ce qui est souvent considéré comme épars : leur corps, leur âme et leur esprit dans une trinité étincelante avec le ciment de l’Amour. C’est construction conversion est la vie maçonnique dans sa plénitude. C’est du moins subjectivement ma conviction.

 

                                            Jean-François Guerry. 

LE BLOG DE JEAN DUMONTEIL- SENTIMENT OCÉANIQUE .
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SENTIMENT OCÉANIQUE
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Illustration : Reflections © Daniel Forero

LA CONVERSION MAÇONNIQUE
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Publié le par Jean-François Guerry
LES ENFANTS, LES PETITS ENFANTS, ET PLUS.... à mettre dans hotte
Nous sommes les enfants de la veuve ! Nous avons nous-mêmes des enfants, des petits enfants et voir plus pour ceux qui sont à la porte de l'Orient éternel et pas toujours pressé d'entrer...
Comment leur expliquer avec des mots simples les fondamentaux de la Franc-maçonnerie, ses valeurs, ses vertus. Sans se contraindre au tu verras plus tard, tu ne peux pas comprendre, ou comme le disait un humoriste que les moins de vingt et plus n'ont pas connu : c'est étudier pour...
sérieusement je vous recommande ce livre original très bien illustré, un cadeau de Noël qui vous évitera bien des discours énigmatiques.
Une très belle initiative de Dominique Segalen et Julie Pouydesseau.

 

Jean-François Guerry.

Éditions Numérilivre.

 

Note éditeur.

Résumé
Pour les enfants de 7 à 11 ans« Deviens une meilleure version de toi-même en faisant grandir ta pensée et ton respect pour tous »Ce livre a été écrit et illustré par trois générations familiales.Il a été pensé pour faciliter l’explication et la transmission des valeurs de la Franc-maçonnerie par les Maçons à leurs enfants et petits-enfants, mais il est accessible à tous.Nous conseillons une lecture active avec un adulte qui accompagne le jeune lecteur dans sa réflexion.En proposant cet explicatif symbolique de quelques...

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Publié le par Thierry Didier
JUDA et JUDAS - Part V Thierry Didier
Commencement et re- naissance caractérisent la quête initiatique, deux moments pour une spiritualisation... Voie vers la transcendance et l'immanence.
Bonne lecture de la suite de l'article de Thierry Didier.

La totalité de l'article est accessible sur demande par mail à 

courrierlafmaucoeur@gmail.com

Jean-François Guerry.

D

ans le Nouveau Testament, Jésus, autre passager, occupera successivement les 2 mondes de la vie et de la mort, accompagné par cette limite bipartite de la Passion et de la Résurrection. Les passeurs, Johaben et les 2 judas auront donc un temps d’avance sur une orthodoxie qui devra ensuite se résoudre et se plier à ce vaste remaniement. Ces 2 mondes diffèrent mais sont aussi reliés étroitement l’un à l’autre : ce mix de rapprochement et de différenciation créera les conditions nécessaires à une transition, à une mouvance permanente, justifiant alors le caractère progressif de l’initiatique. La condition sine qua none à la spiritualisation sera d’abord d’identifier ces 2 univers, d’y voir la possibilité à la fois d’un lien mimétique et d’une opposition ontologique. Dans les 2 narratifs qui nous intéressent ici, le lien de similitude sera porté, chez Joseph, par l’existence de 2 pays voisins géographiquement, mais opposés en termes de sophistication civilisationnelle et de confession  (monothéisme contre polythéisme,  royaume contre tribus…); et chez Jésus par l’existence contradictoire des 2 grands moments de l’existence, vie et mort, séparés par ce rempart bipartite qu’est la Passion (limite dynamique de la vie vers la mort) suivie de Résurrection (limite dynamique de la mort vers la vie).

Ces 2 viatiques que sont Passion et résurrection constitueront une « pente douce », facilement admissible par les fidèles, car moins crue que les simples transitions, beaucoup plus rudes, de la vie au trépas, et du trépas à la vie, où la descente aux enfers (évangile apocryphe de Nicodème) sera inéluctablement suivie d’une remontée acceptable pour les croyants. Il s’agira ici d’un phénomène de levier, c’est-à- dire d’un couple de forces opposées dont la conséquence sera qualitativement la capacité à lever une charge et quantitativement à démultiplier cette levée. Nous allons nous rendre compte, en contant ces 2 Judas, que leur légende s’entrecroise, se ressemble et aussi se distancie, en tenant compte de ces spécificités fondamentales qui distinguent les 2 Testaments à savoir, je le répète, un caractère transcendant pour l’Ancien, et un caractère immanent pour le Nouveau. La notion même de miracles, qui jalonnent plutôt le Nouveau Testament, par son caractère ineffable, impromptu et presque magique, correspond à cette incursion, cette saillie du caché dans un récit ouvert, comme une sorte de « moratoire exotérique », glissé dans le monde sensible.

 Le principe même du miracle sera qu’il fait passer d’une situation factuelle à une autre situation factuelle, sans identification précise du passage. Un miracle, c’est en fait un passage sans témoin visible, par justement une liaison indicible, incognoscible, mettant sous le boisseau le déroulé ésotérique que serait la description du mécanisme dudit miracle. L’existence même de miracles, plus fréquents dans le Nouveau Testament, font d’autant plus facilement saillie que leur territoire d’expression est substantiel et exotérique : de l’eau au vin, du pain unique au multiple, d’un Lazare mort puis ressuscité, les états primaux et finaux, bien caractérisés dans leur statut, passent momentanément par la « trappe » symbolique du miracle. En lieu de miracles, concernant le caractère transcendant du Dieu des hébreux, nous aurons essentiellement des théophanies sous forme de nuées et de feux, c’est-à-dire de manifestations immanentes d’un Dieu Transcendant par le canal de Moise, là où les miracles du Nouveau Testament seront la manifestation transcendante de Dieu plongé dans le milieu incarné en Jésus. Conséquemment, rien de miraculeux lors du périple initiatique de Joseph ; par contre, tout de miraculeux dans la trajectoire initiatique de Jésus.  La Terre promise, terre de départ de Joseph, et l’Egypte, terre d’arrivée sont, soit, situées dans le même horizon symbolico-géographique, mais différent suffisamment pour que le passage de l’une à l’autre puisse être vécu comme un changement radical. Une fois parvenu en Egypte, sorte de « rêve américain » de l’époque, tout fut possible pour Joseph, dont les capacités divinatoires, plus subtiles que celles de la guerre, le firent reconnus par les officiers de Pharaon, puis par Pharaon lui-même, qui vit en Joseph l’esprit de Dieu, c’est-à-dire l’instauration d’une forme de spiritualité aigue. D’une part, la transcendance de Yahvé, accompagnera discrètement Joseph, je cite, Gen. 39,2 « Yahvé assista Joseph, à qui tout réussit », Gen. 39,5 : « la bénédiction de Yahvé atteignit tout ce qu’il possédait », Gen. 39,21 : « Yahvé assista Joseph, il étendit sur lui sa bonté ». D’autre part, l’immanence de Dieu accompagnera Jésus, dans son incarnation dans le Christ.

C’est pourquoi la façon d’induire le passage d’un monde à l’autre relèvera, pour le Nouveau Testament, de l’« embrassement fatal » du baiser de Judas Iscariote, au combien miséricordieux. Le baiser de Judas Iscariote à Jésus correspondra à une passation de matière à matière, sans le biais du son ou de la parole : sa force sera d’autant plus grande qu’on qualifiera ce baiser à l’aune de sa trahison, ce qui en gonflera la puissance. L’embrassement charnel qualifiera ainsi un don total qui tranchera d’autant plus avec la future trahison :  Proverbes 27,6 : « Fidèles sont les coup d’un ami, mais un ennemi prodigue les baisers ». A titre de comparaison, quand Pierre renie Jésus, cet acte reste dans le domaine verbal, ce qui en atténue la portée, mais aussi la future punition. On parlera à l’égard de Judas Iscariote, tout comme Johaben au 6ème et 9ème degré du REAA, de princeps apostolarum, c’est à dire du premier dans la hiérarchie, avant que Pierre ne lui dispute cette position, tout comme Guibulum le fera aussi avec Johaben, au 13ème degré du REAA.

L’épisode du don du morceau trempé de Jésus à Judas Iscariote, préalable au baiser, témoigne ainsi de leur grande proximité, établissant les bases d’une relation indéfectible de matière à matière. Il faut voir dans cette effusion réciproque la spiritualité, sorte d’élan distinctif appuyé sur un socle séculier, et destiné à transcender celui qui en sera l’objet : Jean 13 :26-28 : « Jésus répondit : C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon l’Iscariote. […] Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement. Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela ». Concernant l’Ancien Testament, l’acte matériel relèvera du « dépouillement fatal » de la tunique ornée de Joseph par ses frères, effacement au combien sacrificiel, ordonné par Juda, fils de Jacob. La résurrection de Jésus, causée initialement par la trahison de Judas Iscariote, se compare avec l’accueil en position de force, que fera Joseph de ses frères félons, maintenant demandeurs (de blé). Joseph dira alors : Gen. 45 ,5 : « … c’est pour préserver vos vies que Dieu m’a envoyé en avant de vous ». Nous retrouvons là la texture intime du mythe, qui est de considérer tout narratif linéaire comme préexistant en celui-ci, une retro antériorité qui est la manifestation d’un Dieu ou de son objet tout puissant, qui connaît le passé et l’avenir. Car l’histoire d’un mythe conditionne finalement le fait que tout est présent dès le départ, et que l’initié, objet de ce mythe, va pouvoir, en évoluant, s’ouvrir la connaissance de faits qui ne peuvent être qu’antérieurs, dans la mesure où tout est déjà écrit. Faisant parler Jésus, (Marc 14 42) : « voici que celui qui me livre est tout proche » : tout comme Abiram pressent, dans la caverne du 9ème degré du REAA, ce qui va lui arriver, ayant à ses côtés le poignard qui va le trucider. Autres exemples : Matthieu 16, 21 : « Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il aille à Jérusalem, qu’il souffre beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour ». Et Matthieu 26, 23 « Prenant la parole, il dit :  Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer ». Dit autrement, il y a un principe général dans la vie qui nous montre que, plus nous nous structurons, mieux nous décelons nos limites, et plus finalement nous sommes capables de percevoir les causes qui nous ont amené à être ce que nous sommes.

Thierry Didier.

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JUDA et JUDAS - Part V Thierry Didier
BLOG DE YANN : L'INFAILLIBLE PERTINENCE OU IMPERTINENCE ?
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Crédit et crédibilité ont l'étymologie en partage
 
Raymond Aron recommandait de se mettre à la place de celui qui décide avant de porter un jugement sur un choix politique. Avec une question : "Qu'aurais-je fait dans une telle situation ? Le citoyen qui se livre à cet exercice mesure alors qu'il n'est pas du tout évident d'être ministre. Mais il faut se rendre à l'évidence, et les sondages en témoignent, il ne s'agit même plus de désamour ou de rancune de l'opinion vis à vis de ceux qui nous gouvernent, mais d'une très grande indifférence. Comme si la politique spectacle - au Gouvernement comme au Parlement - avait fini par lasser et que plus personne ne semblait croire sérieusement à l'influence concrète d'un gouvernement sur le cours des choses. Il est en effet lassant, comme disait Albert Einstein : de "refaire toujours la même chose en espérant un résultat différent" 
 
L'heure de vérité
  
 La France a perdu la maîtrise de son destin en cumulant chute de productivité, désindustrialisation, chômage de masse, paupérisation, surendettement public et privé, désintégration des services publics, archipellisation de la nation et explosion de la violence. Le temps des faux semblants, des diversions et des artifices de communication est terminé. Seule compte la capacité à identifier les problèmes, à les expliciter et à les traiter.
 
L'opinion du père Jules 
 

Le père Jules n'est pas bavard mais c'est un bon voisin. C'est un grand Breton sec et mélancolique dont les vues sur l'existence en général et sur la politique en particulier sont toujours d'un extrême pessimisme. 

" Appartenir à un pays qui dégringole n'a rien d'affriolant. Nous avons l'air du pauvre zigue qui n'a pas su garder son héritage. Non que nous l'ayons dilapidé. On a tout fait pour le garder ; au contraire. Mais toutes les opérations qu'on a tentées ont tourné mal. Manque de pot. Chaque fois que, pour nous remplumer, on a agioté, boursicoté,, on s'est découvert un peu plus. Le tas de combines qu'on a engagées, on y a perdu sou par sou. On a manqué de nez, d'inspiration. On a calculé des coups fumants. On a fait des martingales. Tout cela pour quoi ? Pour perdre. Quand il fallait un jeu ouvert, on a joué tarabiscoté.  Résultats : on n'a jamais sorti le grand jeu et on a perdu sur tous les petits. On est resté combinards. Vieux jeu. On a voulu finasser. Midi, on a toujours cru malin d'aller le chercher à quatorze heures. Midi est midi. A notre époque, il est préférable de ne pas se tromper d'heure. Les enfants diront de nous que nous avons été de pauvres types. Quand on avait des pères comme on en avait, il fallait vraiment être cloches pour ne pas réussir. Nous serons la génération à qui personne n'a la moindre envie de ressembler. On nous présentera comme de incapables. Nous serons le minus. Nuls comme des caisses. Si notre nom vient sur le tapis, on détournera la conversation.. Le cousin Jules. N'en parlons pas. Une honte. Nous serons la tare de la famille. Ceux dont on se gardera de parler. Jusqu'où cela ira, on en sait rien. Où qu'on s'accroche , cela cède. On met le pied sur la mauvaise prise. Entre deux planches on choisit régulièrement la pourrie. A croire qu'on a la poisse. La France est comme un bateau qui coule. Elle donne de la bande. Elle s'enfonce. Il y a de l'eau dans les machines. La France alors c'est foutu ? " 

Réponde d'espoir au père Jules

Chaque époque est incomparable et celle que l'on vit hic et nunc plus que toute autre puisque l'on est dedans comme dans le ventre maternel. "La vie quelle qu'elle soit c'est bon" disent les Allemands avec Goethe (Wie es auch sei, das Leben, es ist gut)  et cela doit nous servir de viatique aujourd'hui plus que jamais.

YANN 

JUDA et JUDAS - Part V Thierry Didier
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