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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par THIERRY DIDIER
L'AVATAR PART I - THIERRY DIDIER

L ’Avatar

 

 

L’être humain est foncièrement duel, et son existence même est conditionnée par des dichotomies dont la plus emblématique est celle d’un univers constitué de matière et d’esprit. Cette distinction, quoiqu’indispensable, n’est qu’une pure abstraction nous permettant, par son caractère didactique, d’avancer dans la vie sans nous condamner à n’en être qu’une poussière sans avenir. L’homme initié « lovera » ainsi sa conscience sur un milieu ambiant, qu’il choisira plus ou moins initiatique, grâce à d’incessantes transitions de la matière à l’esprit, et de l’esprit à la matière. Ces passages seront considérés comme des Kaïros, c’est-à-dire des moments de vérité, des zones grises, des confluences éphémères entre transcendance et immanence, entre régulier et séculier, entre divin et terrestre. Ces moments seront objectivés par ce qu’on appelle communément des avatars. Si l’on oublie le multivers 2 points zéro et l’avatar en tant que transposition dématérialisée de soi-même, ce mot possède une triple acception dans la littérature : il signifie, dans le sens qui nous intéresse ici, un objet, une croyance, une attitude ou un concept dont la teneur, la portée ou l’origine variera en fonction du degré évolutif, civilisationnel ou religieux du sujet qui l’observe, avec néanmoins une structure pour une part indifférente au contexte.

L’avatar premier, pour nous maçons, sera le rituel maçonnique, dont Claude Guérillot dit : « Un rituel comporte un noyau, symbolique ou ésotérique, et un discours exotérique. Le discours évolue souvent en fonction des circonstances et des modes. Le noyau est beaucoup plus stable et n’évolue qu’avec le mythe qu’il met en scène. » La citation prêtée à Nietzsche, quelque peu galvaudée, « deviens ce que tu es », mêlant fond et forme, universalité et individualité, témoigne en effet, même si elle n’est pas la seule, d’une forme de pérennité du sens, indépendamment de l’époque et de la civilisation concernées. L’avatar, en tant, par exemple, que déclinaison religieuse et matérielle du principe divin, notamment dans l’hindouisme, définit bien cette caractéristique. L'hindouisme avait avant tout comme viatique toutes les sciences de son époque : le droit, la politique, l'architecture, l'astronomie, la philosophie, la médecine ayurvédique et d'autres savoirs qui avaient en commun une forme de substrat religieux éclectique faisant un peu penser à Babylone, ses sciences et son hénothéisme.

On peut alors considérer l’avatar comme le produit visible d’un amalgame réussi entre matière et esprit. L’avatar hindouiste représente donc une sorte de syncrétisme dans lequel sont mêlés Divin et matérialité, selon un cycle de réincarnations multiples, rapprochant progressivement le croyant d’une forme de perfection ultime. Cette « complémentation spirituelle » cumulative qu’est la théorie de la réincarnation correspond assez bien à l’évolution maçonnique, faite de progressivité et d’évolutivité. En cela, le cycle de réincarnations se montre plus subtil que la seule espérance en une vie nouvelle, car en étageant sur plusieurs existences le principe vivant d’une individualité, il allège le fardeau pénitentiel propre à chaque « renaissance », à chaque « transmigration des âmes ». Il nous rappelle, à nous maçons, notre aggiornamento permanent, fait de changements et d’adaptations, donc l’acmé sera l’« Homme en bonne santé », spirituelle comme métaphysique dont le Chevalier du Serpent d’Airain, 25ème degré du REAA, est le parangon. De plus, tout comme la franc-maçonnerie évolue en bénéficiant des acquis des générations précédentes, le Karma sera fondé quelque part sur les avantages et désavantages des vies passées, devenant alors l’indispensable « bruit de fond » de l’existence présente. Pour corroborer cette variété d’abords, le vishnouisme distinguera plusieurs types d'avatars, dont Krishna est le seul considéré comme un avatar complet de Vishnou en tant que principe ultime. Les autres avatars seront alors décrits comme des incarnations partielles ou des manifestations particulières de certains aspects du divin. La fonction première de l'avatar est cependant chaque fois la même : rétablir le dharma, désignant l'ensemble des normes sociales, politiques, familiales, personnelles, naturelles ou cosmiques, qu’on assimilera dans le REAA à la Loi universelle, représentant l’ensemble des équilibres nés d’une collusion entre le divin et le profane. C’est aussi sous cet angle, nous le verrons plus avant, que Claude Guérillot abordera les différents Chevaliers Kadosch de l’initiatique, qui correspondent, d’une certaine façon, à l’éclectisme des avatars de Vishnou.

THIERRY DIDIER.

A SUIVRE...

L'AVATAR PART I - THIERRY DIDIER

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Publié le par La Rédaction

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Publié le par YANN
L'AMOUR FORCE DE CRÉATION

L'AMOUR FORCE DE CRÉATION

"Tu ne tueras pas"

La fraternité fait partie des mystères que les hommes cachent en s'embrassant
André Malraux
 
"Ceux qui sèment la paix passeront à la postérité" : le  premier discours du pape Léon XIV est un appel puissant à la paix et à la fraternité.
 
Vains espoirs ! Vaines gloires ! Nous savons, depuis Auschwitz (et même avant) que l’humanité peut être retranchée de l’humanité. Éternel conflit entre le souverain bien et le mal radical. Le progrès est dans l’impasse, la science conduit au pire, la raison est impuissante, le mal semble chaque fois renaître et gagner en force et vigueur.  
 
Etant à la recherche, comme vous tous, de la paix universelle, je ne peux faire l’économie d’un doute sur son existence et, ne disposant que de moi-même pour y voir clair – et même n’en étant pas très sûr –, je suis tenté de réinterroger Voltaire. On connaît sa pensée. Dieu créa le monde comme un géomètre, non comme un père. C'est-à-dire qu’il ne se mêle pas d’accompagner sa création et, qu’une fois réglé, le monde n’entretient plus de rapport avec Dieu. Une intelligence originelle a établi une fois pour toutes un certain type de causalité : il n’y a jamais d’effets sans causes, d’objets sans fins, le rapport des uns et des autres est immuable…  Car Dieu, retiré du monde qu’il a créé (comme l’horloger  de son horloge), ni Dieu ni l’homme ne peuvent plus bouger. Certes, le Bien et le Mal existe mais, l’un et l’autre ne sont que les éléments d’une causalité universelle ; ils ont une nécessité mais cette nécessité est mécanique et non morale : le Mal ne punit pas, le Bien ne récompense pas. Ils ne signifient pas que Dieu est, qu’il surveille, mais qu’il a été, qu’il a créé. Si donc l’homme s’avise de courir du Mal au Bien par un mouvement moral, c’est à l’ordre universel des causes et des effets qu’il attente ; il ne peut produire par ce mouvement qu’un désordre-bouffon.
 
Que peut donc l’homme sur le Bien et le Mal ? Pas grand-chose : dans cet engrenage qu’est la création, il n’y a de place que pour un jeu c'est-à-dire la très faible amplitude que le constructeur d’un appareil laisse aux pièces pour se mouvoir. 
 
Hors de ces développements nihilistes, il existe peut-être un remède au Mal radical :  l’Amour ! Dans le chapitre 178 des Futuhât qu’il consacre à l’amour, Ibn ‘Arabî  aime à souligner que l’amour est la raison même de la création du monde. L'amour qui est à l'humanité ce que la gravitation est à la nature, la force qui tient le tout ensemble, qui rassemble contre le diable  ("diabolos" qui signifie ce qui sépare ou est séparé). L'amour, qui est la reconnaissance de l'autre sans condition, qui est donc l'assomption de la vie, une disposition empathique qui libère la joie. 

YANN.

LA FORCE DE L'AMOUR -BLOG DE YANN
Étiquette arbre lettre

Étiquette arbre lettre


    
Le dernier des « Sept Poèmes d’amour en guerre »

Au nom du front parfait profond
Au nom des yeux que je regarde
Et de la bouche que j’embrasse
Pour aujourd’hui et pour toujours

Au nom de l’amour enterré
Au nom des larmes dans le noir
Au nom des plaintes qui font rire
Au nom des rires qui font peur

Au nom des rires dans la rue
De la douceur qui lie nos mains
Au nom des fruits couvrant les fleurs
Sur une terre belle et bonne

Au nom des hommes en prison
Au nom des femmes déportées
Au nom de tous nos camarades
Martyrisés et massacrés
Pour n’avoir pas accepté l’ombre

Il nous faut drainer la colère
Et faire se lever le fer
Pour préserver l’image haute
Des innocents partout traqués
Et qui partout vont triompher.

(Paul Éluard)

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Publié le par Jean-François Guerry
ANNONCE RECENSION - Angel Fajardo y Sorribes - RACINES DU SACRÉ et SPIRITUALITÉ MAÇONNIQUE
Le dernier livre de Angel Fajardo Y Sorribes est sorti il y a quelques semaines, sa densité est telle que chaque page oblige à lever les yeux et s'arrêter un instant et souvent plus pour s'imprégner des mots, réfléchir sur les idées qu'ils expriment, et ainsi abreuvé transcrire en soi la lumière reçue. C'est donc sans hâte comme sur le chemin initiatique que j'ai lu et entendu les paroles de l'auteur. Dans les jours qui viennent je vous ferais part de mes impressions personnelles  sur cet ouvrage qui ouvre tant de portes qu'il faudra plusieurs articles pour tenter de rendre compte même sommairement de son contenu. L'auteur parvenu au sommet de son rite en ayant pris la pleine mesure et l'immensité de sa richesse, nous en transmet le meilleur. C'est le Très Illustre Frère Georges Bousquet qui signe la préface judicieusement nommée Prologue. C'est dire l'importance de ce livre dans la transmission du Rite Écossais Ancien et Accepté, que l'auteur pratique depuis plus de 50 ans. 
Sans attendre l'insuffisance de mes mots vous pouvez vous procurer ce livre de référence sur le site d'Amazon.
Ci-dessous quelques lignes de présentation avant les recensions complètes. 
Bonne lecture.
Jean-François Guerry.
Angel Fajardo y Sorribes

Angel Fajardo y Sorribes

Quelques mots de l'auteur.
ANNONCE RECENSION - Angel Fajardo y Sorribes - RACINES DU SACRÉ et SPIRITUALITÉ MAÇONNIQUE

Chers amis, chères amies,

C’est avec une immense joie que je partage avec vous une nouvelle qui me tient particulièrement à cœur. Dans quelques jours j’aurai le plaisir de vous proposer le deuxième tome des « Racines du Rite Écossais Ancien et Accepté », intitulé « Racines du Sacré et Spiritualité Maçonnique ».

Ce livre, dont la sortie est prévue au mois de mars, est le fruit de mon inspiration et de ma réflexion sur le cheminement spirituel proposé par la Franc-maçonnerie Ecossaise. Il est l’affirmation de mon souhait d'éclairer davantage nos pratiques et nos rituels, tout en approfondissant notre compréhension des racines sacrées et spirituelles qui nourrissent notre engagement maçonnique. C'est une invitation à plonger dans un univers riche en symbolique et en sagesse, où chaque page résonnera comme un écho de notre quête personnelle de vérité et de lumière.

La date précise de publication sera bientôt communiquée. Que vous soyez déjà initiés ou simplement curieux d'explorer cet univers fascinant, je suis convaincu que ce tome 2 « Racines du Sacré et Spiritualité Maçonnique » saura éveiller votre esprit, nourrir votre cœur et enrichir votre âme.

Pour ceux qui souhaitent se le procurer, des informations seront communiquées sous peu.

En attendant cette parution, je vous invite à l’inspiration et à la méditation sur nos propres racines sacrées. Ensemble, continuons à explorer les profondeurs de notre engagement et à illuminer notre chemin et celui de l’humanité.

Avec toute mon amitié et ma fraternité,

Angel FAJARDO Y SORRIBES

Le premier livre de l'auteur.
ANNONCE RECENSION - Angel Fajardo y Sorribes - RACINES DU SACRÉ et SPIRITUALITÉ MAÇONNIQUE

Le thème choisi par l’auteur est ambitieux, de nombreux livres ont déjà été écrits sur le Rite Maçonnique le plus répandu dans le monde. L’originalité de l’ouvrage réside comme l’indique Angel Fajardo dans une recherche et analyse spirituelles sur des évènements fondateurs de notre Tradition au regard des grandes civilisations. L’ouvrage qui souligne le caractère universel du rite intéressera à la fois les initiés et ceux que l’on appelle les profanes en recherche de la Connaissance, de la Vérité, de l’Harmonie de leur unité. On n’ouvrira certes pas ce livre par hasard mais animé du désir de Savoir, Comprendre, pour ensuite agir sur soi-même et avec humilité sur le monde. Ce livre est un voyage, ou plutôt plusieurs voyages à travers les spiritualités de nombreuses civilisations qui sont les sources de nos rituels maçonniques. La métaphore qui a été choisie par l’auteur est celle de l’arbre qui grandit grâce à ses nombreuses racines. Les branches, les rameaux, les feuilles sont en quelque sorte fécondés par une sève unique, cette sève permettant leur développement, leur épanouissement. L’auteur dans son introduction nous parle d’une synthèse supérieure, je le cite : Pour le Rite Ecossais Ancien et Accepté, toutes les religions lui paraissent contenir des vérités don’t il est tenu compte en affirmant une synthèse supérieure. Dans un autre chapitre, l’auteur nous indique pourquoi Beith est la première lettre et pas la seconde, reliée avec Boaz. Il dévoile aussi pourquoi Aleph dissimule la Vérité imprononçable, ce qui naturellement vous conduira à la connaissance de Tsimtsoum, la Lumière Suprême. L'auteur souligne que matière et esprit ne sont pas en opposition, l'esprit aide la matière à se débarrasser de ses encombrants. Vidée, elle peut se reconstituer avec la puissance de l'esprit, ainsi l'Homme s'élève vers le meilleur de lui-même: sa spiritualité. Il écrit :La spiritualité donne une autre vie à la vie. Quel beau message d’espérance ! Ouvrir la porte du Sacré. C’est ce que propose le Rite : s’ouvrir à la spiritualité. Je cite pour conclure Angel Fajardo : Notre rite apparaît comme le fleuve ouvrant la porte du sacré, pour faire découvrir l’étincelle première du monde spirituel au profane devenu initié. C'est à des découvertes passionnantes que nous invite Angel Fajardo. 
Jean-François Guerry. Blog : lafrancmaçonnerieaucoeur.

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Publié le par Philippe Dubach
JE, TU, NOUS. Par Philippe Dubach.
Aimons-nous les uns les autres pas seulement en paroles mais aussi en actes. Passons de la pensée à l'action, mettons-nous à l'épreuve de la Fraternité pour qu'elle ne soit pas qu'un moment, mais une pierre de soutien, cette pierre sculptée chaque jour qui fait de l'homme un humain.
Le nous c'est la joie dans nos coeurs...

 

Jean-François Guerry.

 

 

Je, tu, nous 

Les usages des pronoms 'je', 'tu' et 'nous' révèlent quelques secrets bien cachés de nos identités que je vais tenter d’éclairer de mes réflexions. 

 

Je ne peux plus vivre avec moi-même


'JE'
Le 'je' est un point de départ, celui de l’intime regard tourné vers soi, une chambre des réflexions où se créent les goûts, les peurs et les désirs.
Le 'je' est l’identité en murmure, un sujet qui se cherche dans la lumière de ses propres contours.
L’utilisation abusive du 'je' signe certainement un égocentrisme introverti. L’individu est dans ce cas souvent dans le jugement qu’il entreprend entre ses valeurs et celles des autres.
Rares sont ceux qui peuvent légitimement pratiquer ce 'jeu' avec l’autre ; cette légitimité est revendiquée par les dictateurs, les investis de pouvoir, mais également par les enfants de moins de 3 ans...
On pardonne aisément le 'jeu' de l’ego de l’enfant, mais chez l’adulte, le 'je' devient autoritaire et égocentrique. 

'Nous voulons, nous pensons, nous sommes...'. 
Passer du 'je' au 'nous' est un acte d’ouverture, au minimum une tentative, un souhait d’inclure l’autre dans ses valeurs.
L’usage du 'nous' suppose un préalable : utiliser le 'tu', c’est-à-dire reconnaître l’autre comme entité indépendante de soi.
Pour les francs-maçons, le 'je' représente la pierre brute, l’individu, conscient de ses limites, qui entreprend le travail de connaissance de soi dans l’objectif ambitieux de s’améliorer.
Le 'je' est le sujet muet en devenir, celui qui, dans le silence du cabinet de réflexion, découvre que son 'je' n’est pas une fin mais un point de départ d’un long chemin. 

 


'TU'
Le 'tu' est déjà un miroir : il fracture l’ego, appelle la réponse, introduit l’altérité.
Il est l’invitation à sortir de soi, il devient l’espace où le regard de l’autre modèle le nôtre.
Toutefois, le 'tu' peut mettre à distance puisqu’il est non inclusif, et se révèle être accusateur ou juge, et devient à ce titre le 'tu' qui tue en plaçant l’autre au pilori.
Le 'je' qui parle au 'tu' a le mérite de prendre ses responsabilités puisqu’il se positionne par rapport à l’autre.
C’est souvent dans ce couple 'je'-'tu' qu’apparaissent les extrêmes souvent binaires : haine ou passion.
Le passage symbolique du 'je' devant le miroir du 'tu' permet de regarder l’autre comme semblable à soi-même, et, par suite, de convertir le 'je' en 'tu' pour permettre la conversion introspective de notre regard. Rappelons-nous la célèbre devise 'Connais-toi toi-même...'
Cela suppose donc de se parler à soi-même comme à un 'tu'.
Dans la tradition maçonnique, le 'tu' est de rigueur, symbole de fraternité et de proximité dans la démarche.
Le 'tu', c’est l’autre, le frère ou la sœur rencontré dans le temple.
Malheureusement, le 'tu' maçonnique devient identitaire, séparant au lieu de rassembler.
Le 'tu' maçonnique signe la reconnaissance de l’autre 'pour tel' et non 'comme tel', car c’est par les valeurs d’une sœur ou d’un frère qu’on le reconnaît, et non par son appartenance à un quelconque modèle identitaire.
Le 'tu' n’est pas seulement le miroir, il est l’outil, le levier qui, par la confrontation bienveillante, permet à la pierre de prendre forme et de se dégrossir.
Dans le dialogue entre 'je' et 'tu', se révèle une tension féconde, celle du travail partagé, du respect mutuel, du dépassement de l’ego. 

 

Nous devons êtres les briques du pont qui s'appelle Liberté, Égalité, Fraternité


'NOUS'
La réunion du 'je' et du 'tu' fait naître le 'nous' qui offre un espace pour rassembler ces deux parties éparses.
Le 'nous' fait apparaître une autre forme d’intégration de l’autre dans une construction collective et collaborative.
Le 'nous' naît d’une tension à la confluence du 'je' et du 'tu', une tentative de synthèse.
Mais le 'nous' n’est pas simplement une addition, c’est un nouveau lieu d’être, un tiers lieu, une conscience partagée qui transcende le particulier sans l’effacer.
Avec le 'nous', le sujet devient relation, et l’existence prend la forme du lien.
Malheureusement, l’usage du 'nous' masque parfois une volonté presque manipulatrice pour associer l’autre à notre pensée.
Le 'nous' dé-responsabilise aisément, il permet d’inclure l’autre dans notre discours par une tentative de généralisation : 'Nous pouvons en conclure que...', 'Nous avons une âme...'.
Le 'nous' a tout de même le mérite de ne pas être un 'on', qui, pour le coup, ajoutant le flou de ce pronom indéterminé, n’étant ni 'je' ni 'nous', semble vouloir désigner un eux tout en laissant supposer qu’il inclut le je... : 'On me l’a dit...', 'On le sait bien...'.
La pratique régulière de cette transition du 'je' vers le 'nous' amène petit à petit le roi 'je' à s’incliner, un (je)nou à terre, tourné vers l’autre dont il reconnaît l’identité semblable à la sienne.
Le 'nous' est souvent celui du couple, de moins en moins celui de la famille.
Il reflète malheureusement souvent plus la fusion que l’amour, qui devrait respecter le 'tu' au lieu de le dissoudre dans un 'nous' identitaire.
Accompagné avec fraternité, le 'nous' se transforme en un lien à l’image d’une corde nouée de tous les nœuds passés, présents et bientôt futurs qui s’y inscrivent.
Le 'nous' est une arche d’alliance qui sauve les âmes esseulées qui étaient en train de se noyer dans le vortex de leur 'je'.
Pour le franc-maçon, le 'nous' incarne la loge, l’espace sacré de la construction collective.
Ce n’est plus l’addition des individualités, mais leur fusion dans un dessein plus grand, celui de l’édification du Temple de la Fraternité universelle ouvert à l’Occident.
Le 'nous' maçonnique est à la fois opératif et symbolique, il est le ciment qui unit les pierres, une conscience d’unité dans la diversité.
Car c’est dans cette diversité soigneusement défendue qu'une liberté de pensée s’exprime dans le respect mutuel.
C’est là que la parole circule, que le rite fait sens, et que la lumière peut être reçue.
La transformation du 'je' en 'nous' est le début d’un long chemin vers l’universel.
Toutes nos traditions, qui traversent le temps, n’existent que par ce petit passage entretenu du 'je' au 'nous'.
Maintenons précieusement sur ce chemin ouvert du 'nous', maintenons cette porte  ouverte, pour garder un lien avec une part de nous-mêmes qui remonte aux origines.

Philippe Dubach. 

Le phare est une lumière de la Fraternité.

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Publié le par Philippe Dubach
Ces quatre nombres qui, réunis par l'addition, produisent le nombre dix, constituent l'Etre, tant universel que particulier - Fabre d'Olivet.

Ces quatre nombres qui, réunis par l'addition, produisent le nombre dix, constituent l'Etre, tant universel que particulier - Fabre d'Olivet.

La lumière des mathématiques, une symphonie pythagoricienne ? Les reflets du principe d'ordre ? Autant de questions créatrices ? Autant de nombres qui jalonnent la voie initiatique symbolisés par les coups de maillets les battements de mains réalisateurs qui résonnent dans les esprits et les coeurs.

Jean-François Guerry.

"Les mathématiques et la question ultime "

 


"Les yeux ne voient que ce que l’esprit est prêt à comprendre". Henri Bergson 

Les mathématiques semblent constituées d'une matière qui prend son origine dans l'une des seules vérités accessibles à l'homme qui s'interroge : la logique.  En exprimant l’infinité des facettes de leur origine, les mathématiques, indépendantes du temps et de l'espace, se laissent découvrir par l'esprit humain à la manière d'une chaine universelle de causes et de conséquences enfantées d'une première étincelle.

 

Tétragramme



Si l'on découvre les mathématiques plus qu'on ne les invente, comme les Amériques découvertes sans être inventées, il y a tout de même lieu de considérer les mathématiques comme une matière avec laquelle l’esprit humain compose. En effet, à l'image des notes de musiques dont les fréquences pré-existent dans l'univers, qui assemblées dans un ordre spécifique et jouées avec harmonie et beauté se transforment en musique, les mathématiques constituent également un matériau dont la mise en œuvre peut être considérée comme une création. 

De même, une toile peinte n’est que la réorganisation singulière de pigments de couleurs. L’artiste ne crée pas à partir de rien : il révèle, assemble, transforme. Le mathématicien, en ce sens, est un artiste, il crée et assemble à partir d’un substrat épars qui le précède. 

Le lien indéfectible entre les mathématiques et l’univers observable ne relève pas de la magie, mais d’une cohérence fondamentale, de liens de causalité qui comme toute partie de l'univers respectent la Loi de cohérence globale. L'univers ne peut pas être mis en défaut de cohérence puisqu'il est le résultat d'une création engendrée. Derrière la beauté immense de l'univers se cachent les lois qui l'ont engendré. Notre émerveillement devrait revenir à ces lois et non à leur structuration gravée dans la matière. 

Ainsi, les mathématiques n'apparaissent pas séparées de notre réalité matérielle, car elles n'en sont que l’un des visages les plus fondamentaux. 

 

Valeur numérique


Mais derrière toute œuvre se cache un créateur... Quelle que soit la nature du système évolutif considéré, s'interroger sur son origine revient à rechercher la singularité qui l'a engendré. L'univers et sa mécanique évolutive n'échappent pas aux lois de l'évolution, tout comme les mathématiques qui s'étendent par un mouvement créatif infini depuis une singularité originelle. 

Si l'origine des mathématiques est la logique, on peut légitimement se poser la question de l'origine de la logique. Cette quête nous conduit à la question ultime : « Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ? » Il faut ici comprendre le « rien » comme l’absence de toute création, et non comme un vide cosmique, lequel est déjà un état organisé, un espace-temps chargé d’énergie. 

Le sens de cette question, plus encore que sa réponse, ouvre la voie à une interrogation secondaire mais essentielle : « Pour…quoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ? », pour quoi ? en deux mots. 

Face à cette question, deux postures s’opposent : soit la question possède une réponse, soit elle est absurde. Et cette absurdité éventuelle naît du lieu depuis lequel la question est posée. Peut-on imaginer se demander : « Pourquoi n’existe-t-il rien ? » Car il est évident que se poser cette question est absurde...tout comme la précédente peut-être... 

L’art de questionner porte un nom : la maïeutique. Et l’absurde, loin d’être un échec du raisonnement, peut en constituer une réponse légitime. Le scientifique lui-même utilise l’impossible pour cerner les limites de la logique : lorsqu’un résultat dépasse 10 exposants 80, soit 10 suivit de 80 zéros, il comprend que la question doit être révisée, le résultat dépassant le nombre quasi infini de particules élémentaires composant notre univers connu : 10 exp 80. Les scientifiques utilisent la limite de 10 exp 100, nommée 'googol' qui sera détournée pour le célèbre 'Google'. Un résultat qui conclut sur ce signal d’erreur appelle à repenser la question, car elle n'a pas de sens. 

Le questionnement de l'origine est l'apanage des spirituels et des Cherchants qui se posent la question que les croyants et les religieux ne se posent pas. Il existe peut-être une autre manière de se questionner, en considérant notre monde exprimé, c'est-à-dire tout ce qui existe, y compris chaque pensée de ce monde, comme le résultat tangible d'actes de création. L'homme crée, comme lui-même a été créé. L'homme est une étincelle de son créateur, et l’homme fait aussi ses étincelles ! 

En considérant tout ce qui existe comme crée, alors ce qui n'est pas créé constitue le seul vrai espace de liberté, seul substrat autorisant une création libre de tous liens de causalité. Ainsi le chaos n'est pas l'obscur espace opposé à l'ordre d'un monde civilisé. Le chaos, loin d'être le lieu des ténèbres ou du hasard, est le seul endroit de tous les possibles non encore exprimés, le seul lieu autorisant une véritable création ex-nihilo. 

Pour le scientifique, le chaos, ou plus généralement tout système chaotique, est imprévisible par définition. Le système chaotique est un système dont l'évolution est d'une extrême sensibilité par rapport à ses paramètres d'origine. C'est ce que l'on appelle également parfois’l'effet papillon'.
Ce type de système dépend tant sensiblement des paramètres d'origine que les possibilités de divergences sont infinies. 
Le monde regorge de ces types de systèmes chaotiques. 

Se pourrait-il que ces systèmes chaotiques soient des tuners capables d'exprimer l'image originelle ? Notre conscience serait-elle de nature chaotique ? Capable d'exprimer l'origine de toutes choses... 

Prenons un exemple fascinant : le nombre π (pi), 3,1415926… Un nombre irrationnel, c'est-à-dire, dont les décimales s’étendent à l’infini sans aucun motif répétitif ni prévisible. En théorie, toutes les suites possibles y sont contenues. De A à Z, chaque lettre étant codée par sa place de 1 à 26 dans l'alphabet, votre vie y est codée, lettre après lettre, traduite dans toutes les langues possibles, de votre naissance à votre mort. 

 


Ce nombre mystérieux, qui symbolise le cercle parfait, incarne l’unité : l’unité d’un Tout que nous cherchons à comprendre, à rejoindre, peut-être même à retrouver. 

Le simple fait qu’un même nombre régisse la courbure d’un cercle, le comportement des pendules, la propagation des ondes et la structure des atomes suggère une harmonie profonde dans la nature, une dimension numérique à l’ordre caché de notre univers. 

En cela le nombre π est bien plus qu’une constante mathématique ; il est un archétype qui relie la forme parfaite du cercle au chaos des décimales infinies. Il unit la matière et la conscience, l’observable et l’invisible. À travers lui, le monde réel et le monde céleste se répondent, comme deux dimensions d’une même vérité.
π relie la partie au Tout par un lien aux décimales infinies le carré et le cercle, l'un symbole de la matière et l'autre symbole du céleste et de l’absolu. Par la quadrature résolue π devient un pont numérique, situé entre le 3 et le 4, entre le divin et le terrestre. 

Ainsi, les mathématiques, au-delà d’un simple langage, apparaissent comme un pont entre le visible et l’invisible, entre le réel et le possible, entre le créé et le chaos. 

Les mathématiques nous parlent de l’architecture profonde de notre univers autant qu’elles révèlent la puissance créatrice de l’esprit humain. Elles sont à la fois le miroir de l’univers et le reflet de notre conscience, révélant un ordre à l’intérieur du chaos. En cherchant, explorant ce qui nous dépasse nous participons à une dynamique infinie de création. 

En ce sens, les mathématiques sont l'une des expressions silencieuses d’un ordre plus vaste, qui ne demande qu’à être lu, compris, et peut-être, un jour, pleinement ressenti.

 

Philippe Dubach 

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MELCHISÉDEC - PART VI  FIN. Par THIERRY DIDIER
Pas d'Ordo sans Justice et pas de Justice sans Amour et Miséricorde.

L

a titulature, au 31ème degré du REAA, d’Inspecteur Inquisiteur est particulièrement cohérente avec la posture de Melchisédech, de par son étymologie latine inspector, équivalent du grec épiskopos, « celui qui veille » sorte de vigilance douce mais supérieure. Le terme de veiller apporte une connotation transcendante, holistique, qui juge, c’est-à-dire qui évalue la trajectoire d’un frère à l’aune des moyens qui lui sont fournis et qui lui seront fournis plus tard. Le Roi de Justice instille l’idée d’une maitrise, par Melchisédech, du mode de fonctionnement de l’existence : en effet, Il s’agira alors d’ajouter une dimension à celle de l’initié-acteur, sous forme d’un regard holistique qui verra l’initié non seulement acteur de sa propre évolution, mais également spectateur de cette dernière : on parlera alors de jugement.

Cette double prérogative , objectivée donc par la notion de jugement  doit être entendue ici dans son sens hébraïque de Tsedakah, c’est-à-dire d’une justice miséricordieuse, qui à la fois embrasse le justiciable dans une forme d’empathie existentielle et en même temps , lui est transcendante par la volonté de créer les règles d’un ordonnancement plus général, partagé entre le  pôle immanent, charnel , matériel et individuel de son objet : ce sera l’équité ; et par son pôle transcendant, métempirique et collectif ce sera la justice .Sa très brève saillie dans le narratif de l’Ancien Testament viendra renforcer le mystère, comme si son temps différait du temps classique, linéaire, inspirant l’idée d’une veille. Cette notion de veille ne peut s’appliquer qu’à des entités qui transcendent le milieu dans lequel ils évoluent.

Il faut donc qu’ils possèdent une nature, des aptitudes et un statut qui les distinguent des personnages noyés dans le déroulé linéaire de la Bible. Cette distinction s’affirme chez Melchisédech par son absence d’ascendance signalée. Cette caractéristique ne signifie évidemment pas qu’il n’a pas de racines, mais simplement que celles-ci sont invisibles au vulgus. Au cours de son périple, Abraham reçut de Dieu l'ordre de quitter Harran pour le pays de Canaan, qu'il parcourut du nord au sud. Il construisit chaque fois un autel en l'honneur du Seigneur c’est-à-dire qu’il installa, qu’il prépara l’avènement du monothéisme. Cette transformation ontologique ne put se faire spontanément : il convint d’apporter un « précurseur », comme en chimie, en l’occurrence Abram, puis de transformer celui-ci en puissance active, en l’occurrence Abraham, père de la multitude, et, à cet égard, patriarche affirmé d’une future longue lignée qui n’aura alors plus besoin d’un « tiers exclus », exclus car transcendant, tel que Melchisédech.

Le terme de très haut (latin trans, au-delà, par-dessus n’est pas ici à proprement parler un superlatif, car il se manifeste dans une autre sphère que celle du spatiotemporel : cela nous renvoie à la sephirah Kether, la « couronne », qui coiffe, c’est-à-dire qui dirige sans se compromettre, les autres Séphiroth, et à l’Ein Sof, sorte de « Nec Plus Ultra » kabbalistique. Suite au partage du pain et du vin, Genèse 14, 20 « Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout. »  Ou Hébreux 7,2 : « Abraham donna la dîme de tout, à Melchisédech, qui est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix ». Cette dîme est la dixième partie de l’offrande faite à un roi ou à un prêtre. Pourquoi un 10ème et pas plus ou pas moins ? Tout simplement parce que cette fraction numérique requiert l’usage des nombres 1 et 10. Le « 10 » est en arithmosophie l’expression de la trace de l’esprit créateur dans la matière : il peut fort bien s’appliquer à Abram, futur patriarche, et à ce titre germe du monde hébreux, dont l’existence même sera régie par ce nombre. 

Puis en Gen.18,32-33 « Abraham dit : Que le Seigneur ne s'irrite point, et je ne parlerai plus que cette fois. Peut-être s'y trouvera-t-il dix justes. Et l'Eternel dit : Je ne la détruirai point, à cause de ces dix justes. L'Eternel s'en alla lorsqu'il eut achevé de parler à Abraham. Et Abraham retourna dans sa demeure ».

La justice est l’aménagement de la loi sous forme d’épreuves, qui en sont les occurrences : « justice-épreuve-loi » constitue un tryptique immanent dont l’objet choisi sera Abraham. Ce tryptique correspondra à l’intégration progressive en Abraham le matériel, de l’esprit incisif porté par Melchisédech. Cette approche évolutive sera rendue nécessaire par le caractère fragile et grossier du matériel, par rapport au spirituel, plus subtil, plus fin. L’acte de fécondation de Saraï par Abram (Isaac) sera l’objectivation et la conséquence matérielle du pouvoir incisif de Melchisédech sur Abram. Abraham subira aussi victorieusement dix épreuves ; la dernière et la plus dramatique sera l’ordre qu'il reçoit de Dieu de se rendre sur le mont Moriah et de sacrifier son fils Isaac. Plus tard les 10 lois du décalogue remis à Moïse par Yahvé concluront cette approche structurée du divin inscrit dans la matière, décliné en 10 principes gravés sur les 2 Tables de la Loi, cette dernière exprimant l’influence de Dieu sur l’ordonnancement de la matière.

THIERRY DIDIER.

FIN. 

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LA FM le chemin vers la Lumière

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MELCHISÉDEC - PART V Un seul Temple, mais plusieurs synagogues.... Melchisédech sans père , sans mère. Par THIERRY DIDIER

C

e doublement d’un nom théophore qualifierait en alchimie ce qu’on appelle la distillation, fraction purifiée de l’élément de départ. Elle explique également le superlatif de « Très haut » qualifiant l’égide sous lequel opère Melchisédech, qui en fait en quelque sorte la parèdre d’Abram. De plus, L’étymologie du mot (melek, « roi », et sedeq, « justice ») invite à le traduire : « Mon roi est justice ». Roi de Justice indique en fait une maitrise assurée de la Tsedakah, gravée sur le 1er montant septentrional de l’Échelle Mystérieuse, qui est objectivée par la notion de jugement, et qui doit être entendue ici dans son sens hébraïque, c’est-à-dire celui d’une justice miséricordieuse, qui à la fois embrasse le justiciable dans une forme d’empathie existentielle et en même temps, lui est transcendante par la volonté de créer les règles d’un ordonnancement plus général. C’est en fait plus la prémisse qui est à considérer ici que la nature de l’acte lui-même, qui prendra vraiment sa signification dans l’univers viscéral et incarné du Nouveau Testament.

Cet acte paraît dans l’Ancien Testament presque décalé ; en tout cas, c’est plus la prégnance de Melchisédech sur Abram qui est à considérer ici, comme s’il voulait l’alléger de ce fardeau ontologique que constitue d’être LE patriarche. Ces « rectifications » constellent le texte biblique, parfois trop enclin à une forme d’orthodoxie préjudiciable à l’épanouissement d’une pensée spirituelle. Je citerai l’exemple discret de « Ruth la moabite », convertie ensuite au judaïsme, aïeul de l’emblématique David, établissant par-là une filiation pas exclusivement hébreuse de ce roi. Tout comme Lilah, la sœur d’Esdras épousera un babylonien, en désaccord avec les thèses extrêmement restrictives de son frère Esdras « scribe versé dans la loi de Dieu », qui tenta de restaurer, de retour d’Exil les phares d’un judaïsme par trop orthodoxe (« un seul dieu dans un seul temple dans une seule ville »), et l’interdiction drastique imposée aux juifs de se marier à des non juifs. Tout ceci pour dire que Melchisédech, en caractérisant Abram, lui ôtera quelque peu cette « domination ontologique » qui aurait pu le conduire à une vision trop radicale, trop exclusive de sa descendance. Nous savons bien, en effet, que « plus l’on sait, moins l’on sait » et que le Bien réclame toujours l’abandon de certaines prérogatives, abandon douloureux pour l’égo, mais profitable aux descendants. « Tuer le père » reviendra ici à rendre Abram fertile en Abraham, sa descendance le rendant nécessairement plus tolérant, plus souple. L'épître aux Hébreux, au chapitre 7, a donné une grande importance à Melchisédech, « qui est sans père, sans mère, sans généalogie, dont les jours n'ont pas de commencement et dont la vie n'a pas de fin ». Ces forces peuvent être objectivées sous un vocable général qui sera celui du jugement, entendu non dans son sens moral, qui tendrait à qualifier les attitudes, mais dans un sens holistique permettant de déterminer la prise en main par lui-même de l’initié.

THIERRY DIDIER.

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MELCHISÉDEC - PART IV Celui qui ne cesse de vivre... Par THIERRY DIDIER

E

lles représentent une « trinité vétérotestamentaire », et sont donc une forme de prémisses, porteuses et donc annonciatrices de l’arrivée de Jésus. Jésus-Christ représente cette « finalité complète », homogène, conclusive, produite et incarnée à partir de cette triade initiale et transcendante de Hénoch, Élie et Melchisédech. Melchisédech préfigure l’eucharistie. Elie préfigure l’advenue de miracles (7 en l’occurrence, et 2x7 pour son successeur Élisée), et Hénoch préfigure la descente sur terre, c’est-à-dire l’incarnation. Dans ce mode de l’Ancien Testament, où c’est la transcendance divine qui prédomine, ces 3 personnages illustrent à leur façon la future descente incarnée de Dieu en Jésus- Christ. Le caractère miséricordieux, embrassant, empathique dirions-nous aujourd’hui, du Nouveau Testament autorisera alors une « concrétion » des qualités transcendantes des 3 acteurs en une forme incarnée plénipotentiaire, Jésus-Christ.

Sur le plan purement initiatique, ils opèrent comme des intercesseurs, à l’image de ces 2 anges qui rencontrèrent Elie. Ainsi nous pourrions voir dans ces 3 personnages une forme de psychopompes, dont le substrat ne serait pas, comme pour Hermès, des âmes, mais des « corridors de spiritualité » discrets mais pas secrets, accessibles au plus évolués. La Bible est un reflet de la vie. Et donc l’occurrence de Melchisédech, arrivé de « nulle part », existe aussi en biologie, où l’on appelle cela un « phénomène de convergence ». Un exemple : les céphalopodes, relativement éloignés dans l’échelle évolutive de l’humain, possèdent néanmoins des caractéristiques physiologiques et structurelles qui devancent celles d’espèces plus évoluées, et qui recoupent celles de l’humain : je citerai la structure de l’œil, comparable, par ses milieux internes constitutifs et la présence d’une cornée, mais aussi un cerveau particulièrement développé.

Ces phénomènes de « convergence », qui semblent « traverser » l’évolution n’existent en fait que lorsqu’on utilise le prisme parcellaire d’une relation de cause à effet.  Si nous possédions en fait tous les paramètres, la convergence disparaîtrait, car tout s’assemblerait dans un ensemble devenu pour le coup complètement transparent. En fait, toutes les « anicroches » ontologiques sont le résultat d’une compréhension fragmentée des choses : je citerai aussi ici l’incompatibilité doctrinaire des physiques quantique et relativiste, qui se substitueront sans doute un jour en un seul postulat lorsqu’on aura réussi à dépasser ce clivage. La particularité de Melchisédech, Hénoch et Élie est qu’ils contreviennent, chacun à leur façon, à cette constante à laquelle obéissent tous les autres personnages de la Bible, à savoir naître et mourir. Peut-être Adam, comme les patriarches antédiluviens se situent-ils en position intermédiaire entre naissance et mort, du fait de leur longévité importante : reculer l’âge de la mort constituera alors une forme de relativisme face à celle-ci. Non seulement les personnages de la Bible naissent, vivent et meurent, mais ils sont de plus profondément intriqués dans la trame existentielle de la Bible de par leur lignage, qu’il soit ascendant ou descendant. Ce lignage les enracine dans le texte, les rendant prédominants longtemps avant et après leur vie matérielle : le meilleur exemple est celui du lignage Adam-Seth-Noé-Sem-Abraham-Isaac-Jacob-Juda-Caleb-David-Salomon-Jésus-christ. Cet axe, dont les maillons sont très connus, mais pas forcément leurs articulations, est très important, car si l’on réfléchit la Bible à partir de cette colonne vertébrale, cette dernière n’apparaît plus comme une compilation hétéroclite de textes linéaires, mais comme une arborescence, centrée sur l’axe adamique précité, dont partent à tout moment des branches latérales ayant leur vie propre. Pour bien comprendre, il ne faut pas voir l’arborescence de façon linéaire, mais concentrique :

 

MELCHISÉDEC - PART IV Celui qui ne cesse de vivre... Par THIERRY DIDIER
MELCHISÉDEC - PART IV Celui qui ne cesse de vivre... Par THIERRY DIDIER

Toute la finesse de cette prémisse supposée de l’eucharistie établit en fait le caractère relatif du temps qui passe, et qui voudrait que cette scène soit l’expression antérieure de la transsubstantiation. En fait, si l’on conçoit la Bible non comme un ouvrage dont les textes sont soumis à la flèche du temps, mais comme une arborescence à partir de l’axe adamique, on peut voir ces 2 « transsubstantiations », comme placées sur une même circonférence, mais dans un secteur différent de ladite circonférence. Pour que le jugement à ce degré apparaisse holistique et universel, il se devra d’embrasser ses 2 versants incontournables que sont le sacrificiel (Ancien Testament) et le miséricordieux (Nouveau Testament), qui en sont les bras armés. Tout portera alors à cette dualité constitutionnelle, celle du pain et celle du vin. L’arborescence suprême prendra géométriquement la forme d’une circonférence où les lignes brisées de chaque destinée finiront par se réunir en une rotondité d’autant plus homogène que le nombre de descendants sera important. L’épure géométrique de l’ensemble se résumera alors, si l’on fait fi des intermédiaires, en un point central, expression de l’axe adamique et christique, et une circonférence qualifiant l’ensemble des descendances. Dit autrement, l’arborescence suprême apparaitre géométriquement comme un cercle pointé.  Ce sera tout l’objet de l’instruction du 5ème degré, du REAA, Maître Parfait, dont la situation le place entre « la volonté de Dieu et l’action donnée au premier corps mouvant ». Cette nouvelle distribution de la vie en 2 pôles, qu’on retrouve dans d’autres expressions symboliques du grade, telle, « La pureté de nos mœurs (principiel) et la rectitude de l’intention (matériel) » vont permettre de replacer l’initié au sein d’un concert plus idéel. L’instruction du 12e degré du REAA, Grand Maître Architecte reprendra ce principe : ne nous dira-t-elle pas que « le centre du cercle représente l’esprit humain là où la circonférence représente le champ des connaissances humaines » ?

Cette organisation concentrique transformera alors notre perception des faits et gestes qui ne se succèdent pas forcément dans le temps, mais qui peuvent devenir concomitants, « synchronistiques », pour utiliser un néologisme jungien. Cette vision plus souple que celle d’une simple linéarité spatio-temporelle a 2 conséquences majeures : 1) d’introduire des personnages, comme Elie ou Hénoch, qui ne « cessent pas de vivre », ou Melchisédech, qui n’ont ni ascendance, ni descendance, et dont l’acte majeur sera une apparente prémisse du partage du pain et du vin du Nouveau Testament. Le nom de Melchisédech apparaît dans Gen.14, 18 : « Melchisédech roi de Salem apporta du pain et du vin ; il était prêtre de El Elyon, ces deux éléments, El et Elyon réunis pour désigner le dieu suprême. En hébreu, ce prénom אֵלִיָּהו (ēliyahū) signifie « Mon Dieu est YHWH ».

THIERRY DIDIER.

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MELCHISÉDEC - Part III- La transcendance Par THIERRY DIDIER.

I

l y a plusieurs façons d’établir une transcendance par rapport à un récit : c’est ou bien « détourner » des principes liés au tangible, à savoir, naissance, mort ou généalogie inconnue quant à la nature de l’entité elle-même ; ou bien que cette entité exerce une action dont le périmètre l’éloigne d’une forme de rationalité. Á cet égard, d’autres personnages de la Bible seront susceptibles d’exercer une action qui ira à l’encontre de la flèche du temps, par exemple le combat avec un être putatif pour Jacob : (Gn 32, 27) :"laisse-moi aller, car déjà l’aurore se lève."[Jacob] répondit : "Je ne te laisserai pas sans que tu m’aies béni. » La scène se passe « en pleine nuit », dans un temps relatif sans point de référence claire. Je citerai aussi l’exemple parlant de Josué 10,12-13 : « Alors Josué parla à l'Eternel, le jour où l'Eternel livra les Amoréens aux enfants d'Israël, et il dit en présence d’Israël : Soleil, arrête-toi sur Gabaon, Et toi, lune, sur la vallée d'Ajalon ! Et le soleil s'arrêta, et la lune suspendit sa course, jusqu'à ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis ».

Dans cet énoncé, ce sera non la nature même de Josué qui sera transcendante, mais son action sur un temps brièvement suspendu. Dans ce cas, c’est l’arrêt, ou la négativation du spatiotemporel qui manifestera une approche du divin. Ces exemples parsèment le récit ordinaire d’incursions pour le moins transcendantes, car échappant au déroulé narratif linéaire ordinaire. Autre exemple, celui du temps sacré défini par Eliade, comme « anhistorique », tentant d’expliquer, par la négativation d’une valeur, ce qui est échappe à l’entendement humain. Ce sera aussi tout le propos de la théologie négative, qui repose sur une forme particulière de Dieu et de ses créatures, en insistant plus sur ce que Dieu n'est pas que sur ce que Dieu est. La transcendance conçue en termes de théologie négative marquera l'histoire de la philosophie juive. Ce sera également le cas des miracles produits par Jésus-Christ, que l’on peut percevoir comme une disruption entre une cause déterminée, et un effet apparemment décalé de ladite cause : un temps ou un espace se met à manquer, témoignant d’une ellipse au sein de la manifestation. Dans le mécanisme du miracle, un événement survient et est perçu dans son caractère substantiel, la Lettre, mais dont l’essence, à savoir la prononciation et donc la manifestation, échappe à l'entendement dudit témoin. C’est ce que nous invite discrètement à considérer le rituel du 13ème degré du REAA : Q.- : « Connaissez-vous la prononciation du Grand Nom ? », R.- : « C'est un nom sacré, j'en connais les lettres, mais j'en ignore la prononciation ». Le 3ème larron, Melchisédech,  viendra se greffer sur cette dynamique particulière, où il est considéré soit comme sans ascendance et descendance déclarées, ce qui est la position du Canon ; soit, si l’on en croît certains écrits apocryphes, comme un neveu de Noé : Melchisédech obéit là à cette « stratégie de l’écart » , chère à la psychologue Anne Bourgain, qui nous dit « L’écart est ce pas de côté que propose la pensée quand elle ne se soumet pas à la facilité, au prêt-à-penser, et qu’elle prend le temps de faire les détours nécessaires ».

L’écart, c’est donc la marque de ce qui ne se laisse pas réduire, de ce qui demeure intraduisible et qui est donc dangereux pour le médiocre, c’est-à-dire étymologiquement celui qui reste « au milieu du passage ». Ce « danger » supposé sera la force de l’énergie que mettra en œuvre, nous le verrons plus tard, Melchisédech, afin d’objectiver la transformation d’Abram, « le père-potentialité » en Abraham, « le père de la multitude ». Cette ascendance noachite de Melchisédech le légitimera à la fois comme un personnage « décalé » par rapport à la lignée sémitique, mais aussi ancien par rapport à Abraham. Car Abraham est intimement lié, nous le verrons, à Melchisédech, et vice versa. Melchisédech va, d’une certaine façon, libérer Abram du poids écrasant de sa posture, celle d’être finalement le patriarche premier du peuple hébreu, devenant alors Abraham, le « père des Nations », fécondant Saraï en Sarah en lui donnant Isaac. La patriarchie, c’est-à-dire la gouvernance par le père précèdera ainsi dans la chronologie biblique la hiérarchie, ou gouvernance du sacré qui, elle ne peut s’appliquer que sur le peuple proprement dit, c’est-à-dire, bibliquement parlant, à partir de la « Table des nations ». Ce virage de la hiérarchie est confirmé par l’apparition de prêtres et de Grands Prêtres, qui succèderont aux rois d’Israël et de Juda, défaits respectivement par les assyriens et les babyloniens.

Même si c’est Dieu l’artisan de la transformation d’Abram en Abraham, Melchisédech peut être considéré comme en étant ici le bras armé du divin, sans qui Abram ne serait pas devenu le patriarche premier du peuple hébreu. Tout premier qu’il soit, Abram aura en effet besoin de ce « catalyseur », tel qu’apparaîtra le personnage de Melchisédech. Abram se devra d’obtenir une victoire significative sur ses adversaires avant d’être reconnu par Melchisédech. Melchisédech objectivera ensuite cette transformation par une transsubstantiation qui précédera celle de l’eucharistie du Nouveau Testament par Jésus.  Je le redis, la force d’Abram est sa posture initiale de patriarche premier, potentialité écrasante susceptible d’étouffer dans l’œuf ses prérogatives de différenciation. Cette différenciation passera d’abord par l’entérinement d’une victoire martiale sur ses ennemis, puis par la reconnaissance d’une entité à la mesure de son statut, j’ai nommé Melchisédech. Ce schéma général de mise en avant d’un acteur rappelle le 15ème degré du REAA, où Zorobabel, la « semence de Babel » sera assimilable à Abram, « semence d’Abraham », comme lui un temps victorieux, sur le Starbuzanaï, de ses ennemis du moment. Ces changements de noms sont tout sauf anodins car, en nommant, la Bible crée, c’est-à-dire qu’elle « stoppe » temporairement, à la façon dont un barrage retient l’eau pour en faire un usage concret. La Bible observe le flux de la vie, ontologiquement vertical, dynamique et quelque part insaisissable, pour l’interrompre en en agrégeant toutes les forces en un point donné qui constituera, temporairement, une confluence matérialisée par le Nom. Cet agrégat, ce condensat, c’est-à-dire ce héros possèdera alors dans sa chair même à la fois tout le passé signifiant de son ascendance, mais aussi toute la spécificité née de ce qu’il sera en mesure d’exprimer dans l’espace-temps figé de sa création. En fait, les 3 entités concernées représentent, selon moi, des « portions » de l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ.

THIERRY DIDIER.

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