Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
Vu sur le Blog Littéraire de l'imaginaire maçonnique.
Vous le savez peut-être mais Masonica Bruxelles revient ! Masonica Bruxelles revient … enfin ! Après 5 ans d’absence, le salon bruxellois a été remis sur pied après de nombreux efforts. En 2019, notre quatrième édition a été un succès moyen, peut-être un peu trop de maçonnologie et moins emprunt à être ouvert au grand public. Il existe différents facteurs qui peuvent expliquer ce demi-succès. En 2020, c’est Lille qui devait reprendre le flambeau mais faut-il vous rappeler qu’un certain petit virus a joué les trouble-fêtes. Donc nous avons cédé notre place aux amis lillois.
L’alternance entre Bruxelles et Lille a été perturbée et au lieu de faire les années impairs, nous avions annoncé un retour en 2022. D’autres déboires ont plombé notre organisation, notre libraire n’a pas continué son activité. Un autre était pressenti mais là, idem même chose, nous n’avons réussi à transformer l’essai. Fin de l’été 2023, nous avons remis sur pied, l’organisation et relancé la machine. Aujourd’hui, ce sont les éditions F. Deville qui vont joué le rôle de libraire et pour notre retour, près de 40 auteurs viennent présenter leurs ouvrages et participer à des conférences. C’est la grande fête du livre maçonnique.
Il y en aura pour tout le monde. Profanes et initiés trouveront des idées lectures surtout qu’il y aura de nombreuses nouveautés. On pourra compter sur le nouveau Giacometti Ravenne, « Le livre des merveilles » ou sur « Stalag 33 », tome 11 de « L’Épopée de la franc-maçonnerie ». Pour notre retour aux affaires, nous avons décidé de revenir à l’essence même de Masonica Bruxelles, c’est-à-dire proposer large choix de livres et des conférences ouvertes à tous sans que ce soit un étalage de connaissances maçonniques. Un salon du livre doit rester une expérience unique pour un large public. Nous ne sommes pas en loge, n’en déplaise à certains. Au menu des conférences, nous aurons : …
9h30 – Mot d’introduction des Présidents de Masonica Bruxelles et de Masonica Lille, Jean Rebuffat et Alain-Noël Dubart
9h45-10h15 – Le Musée belge de la franc-maçonnerie
10h30-11h15 – Franc-maçonnerie entre la discrétion, les médias et les réseaux sociaux
11h30-12h15 – Phénomènes & mouvement sociaux du 21ème siècle, où restent les francs-maçons ?
12h30 – Interview du Grand Maître du Grand Orient de Belgique, Patrick Cauwert par le Président de Masonica Bruxelles, Jean Rebuffat
13h30-14h15 – Franc-maçonnerie & mythologies contemporaines (Harry Potter, Star Wars, Super-héros, Le Seigneur des anneaux, etc.)
14h30-15h15 – Le roman ésotérique est-il forcément un roman maçonnique ? (genre ? lecteur ? pourquoi ?)
15h30-16h15 – La vérité maçonnique face à l’intelligence artificielle et la paresse intellectuelle
16h30-17h15 – Speed-dating maçonnique : Vos questions, leurs réponses !
Personnellement, je vais animer les conférences de 13h30 et de 14h30.
Masonica Bruxelles se déroule le dimanche 20 octobre 2024 dans les locaux du 79 rue de Laeken à 1000 Bruxelles. Les locaux se trouvent à proximité de la place de Brouckère, de sa station de métro et de ses nombreux bus ainsi que du parking Alhambra, aisément accessible à partir de la Petite Ceinture. La gare de Bruxelles-Centrale se trouve à une petite centaine de mètre. C’est l’occasion unique pour passer un dimanche en famille ou avec des amis. Donc vous n’avez aucune excuse pour venir.
Vous retrouverez toutes les infos sur salonmasonica.wordpress.com et surtout sur les réseaux sociaux : Facebook, X (ex-Twitter), Instagram et Threads. N’hésitez pas à nous suivre et à partager les hashtags #masonicabxl et #masonicabxl2024.
Rendez-vous le 20 octobre 2024 !
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ans le bestiaire maçonnique l’aigle a une place élevée. C’est logique, il est considéré comme le roi des oiseaux en correspondance donc avec l’Art Royal.
C’est le seul animal capable de regarder le feu céleste, la lumière du soleil. Dans la mythologie grecque, il est le messager d’Ouranos et l’attribut de Zeus, il est dit qu’il dort sur le sceptre de Zeus. Il remplit le rôle de gardien de la porte des dieux, il est au zénith le cinquième point cardinal le plus élevé en opposition au Nadir, je dirais au sommet du fil à plomb. À l’axe du monde à l’Omphalos des grecs au temple de Delphes.
Il accomplit son rôle de psychopompe en transportant les âmes des morts ver le ciel, en quelques lieux où se trouvent des cadavres nous voyons des aigles. Ce n’est pas par hasard qu’il est l’emblème de Saint-Jean l’évangéliste, celui qui annonce la venue de la Lumière de la Jérusalem céleste. Sous la couronne, il est bicéphale emblème du Saint-Empire royal et spirituel.Au plus haut sommet, à la porte des dieux l’Aigle possède la plus haute vision, il a donc la plus haute Connaissance celle de l’Amour. C’est pourquoi sans doute la huppe du Roi Salomon avec plus de trente oiseaux cherchent la Simorgh l’oiseau mystérieux. « Ils virent que Simorgh n’était autre qu’eux-mêmes »[1]
Jean-François Guerry.
[1] Farîd od-dîn ‘Attâr – Le Cantique des Oiseaux distique 4260 Page 331- Éditeur Diane de Selliers Collection Textes – Traduction du persan par Leili Anvar. Octobre 2012.
Pour les amoureux des mystères....et du fantastique voyage en terre bretonne avec Dominique Besançon. Dès lecture complète de l'ouvrage je vous ferais une recension.
Dominique BESANÇON, La Bretagne fantastique,
Nouvelles, Editions Terre de Brume, septembre 2024, 194 p. 19 e
Née à Versailles de mère finistérienne, Dominique Besançon se passionne dès l'enfance pour les traditions populaires bretonnes et ne tarde pas à dévorer des récits fantastiques. Adolescente, je racontais et mimais des nouvelles de Claude Seignolle devant un groupe de copines terrorisées, s'amuse-t-elle. Elle est en licence de Lettres Modernes à Paris III quand une enseignante lui propose comme sujet de maîtrise : « Anatole Le Braz et La Légende de la mort ». Ce fut une véritable révélation : je reconnaissais les façons d'être et de penser observés dans ma propre famille, mais à un siècle d'intervalle ! Après avoir soutenu un mémoire de maîtrise, un DEA et une thèse (1985), elle dirige la publication de ses œuvres aux Editions Terre de Brume où elle crée de nouvelles collections.
Réunissant ses deux domaines de prédilection, La Bretagne fantastique présente dix auteurs et quinze textes déployés sur un siècle. A ma connaissance, aucune anthologie de ce type n'a encore été réalisée. J' ai voulu souligner en quoi ce fantastique est spécifiquement breton tout en offrant au lecteur un vaste panorama de lieux, de tons et de styles. La préface, les biographies et la présentation des nouvelles le guideront dans un univers qu'il ne connaît peut-être pas et, sans doute, sera-t-il étonné de découvrir à quel point l'oeuvre de Le Braz eut une influence profonde et durable.
A ce jour, Dominique Besançon a contribué à une bonne soixantaine d'ouvrages, donné de multiples conférences et publié de nombreux articles. Elle demeure dans le Trégor costarmoricain où la conduisirent les pas de son auteur préféré.
Quelques-unes de ses contributions
. Bretagne: Anatole Le Braz et La Légende de la mort. Traditions populaires et création littéraire (essai, Ed. Terre de Brume, 1996), Gens de Bretagne T. 2 (Omnibus, 1998, anthologie). Balades en Bretagne nord(Alexandrine, 2011, collectif). Sorcelleries et Diableries de Bretagne (Ed. Terre de Brume, 2004). La Bretagne et les procès de sorcellerie. Les raisons d’une exception(L’Encyclopédie de Bretagne, 2018, article).
. Fantastique : Claude Seignolle et sa vision de la mort(article, revue Otrante N° 10, 1998.Le surnaturel, hier et aujourd'hui, du récit de croyance au conte fantastique (conférence, Loudéac,1999). Claude Seignolle : une vision de la mort (article, colloque de Cerisy-la-Salle, août 2001). Croyances populaires et Création littéraire : Claude Seignolle, un nouveau passeur de mémoire(conférence, Chatenay-Malabry, 2002).
4e de COUVERTURE
Déployées sur un siècle, ces quinze histoires d'amour, de haine et de mort offrent une large mosaïque de tons, de styles et de lieux. De Villiers de l'Isle-Adam à Seignolle et de Ouessant aux Monts d'Arrée, le fantastique breton se nourrit au riche réservoir des croyances mortuaires traditionnelles pour nous mener aux confins de l'inconcevable. … je n'y crois pas, j'ai battu tous les sentiers du monde et, pourtant... déclare le narrateur dans la nouvelle d'ouverture. Croire ou ne pas croire, avoir peur ou jouer à avoir peur ? Le doute s'installe et le jeu tacite auteurs-lecteur peut commencer. Les dix auteurs invités ici ne s'en privent pas. Non sans une pointe de dérision, parfois, ces maîtres de la mystification ténébreuse bousculent l'entendement, rappellent les vieux démons et flattent les fantasmes inavoués. Et le lecteur ? C'est si tentant, la mystification, quand elle est consentie !
Dominique Besançon est spécialiste des traditions populaires en Bretagne et plus précisément de l'oeuvre d'Anatole Le Braz dont elle a dirigé la publication aux Editions Terre de Brume.
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE
LE FANTASTIQUE BRETON, par Dominique BESANÇON..............
La Fraternité ou la Mort - Sculpture de Bizot Musée du nouveau Monde - Ville de La Rochelle
FRATERNITÉ ? FRATERNITÉ ?? FRATERNITÉ ???
Nous ne sommes pas tous frères de sang, nous ne sommes pas de la même famille. Ceux qui sont sœurs ou frères sont ceux qui sont nés du même père et de la même mère, nous pouvons aussi avoir des demies sœurs et des demi frères quand nous avons un géniteur en commun. Pourtant le mot Frère ou Sœur est aussi un mot d’alliance, de reliance. Un mot qui qualifie la force d’une relation humaine, d’une foi commune qui nous relie dans le sens premier de religion religere qui n'est pas religion particulière.
L’amour, l’amitié, l’affrèrement grec l’adelphos et son adelphité est un mot polysémique qui qualifie à la fois un lien de parenté qui unit les enfants, mais aussi un lien d’amitié de solidarité. On remarque que ce mot est un mot épicène c’est-à-dire pouvant être employé au masculin et au féminin. Cet adelphos grec est donc un ancêtre de la Fraternité et de la Sororité. La Fraternité chrétienne trouve ses racines dans le Miracle Grec, l’adelphos ouvre la porte au frater et à la fraternitas.
« Sa mère et ses frères arrivent et, se tenant dehors, ils le firent appeler. Il y avait une foule assise autour de lui et on lui dit : « Voilà que ta mère et tes frères et tes sœurs sont là dehors qui te cherchent. » Il leur répond : « Qui est ma mère ? Et mes frères ? Et promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère. » [1] Il est question ici de la vraie parenté de Jésus, fils du père et frère des hommes. Par ces paroles le prophète Jésus signe l’acte de naissance du mot Fraternité, qui évoluera dans le temps. Si la Fraternité est un lien entre les hommes, qui sont dès lors considérés comme égaux, un homme vaut un autre homme la Fraternité devient universelle, elle permet aux hommes de se parler entre eux, de se respecter. Ainsi une de mes citations préférées est : « Celui qui ne parle pas à un homme, ne parle pas à l’homme et celui qui ne parle à l’homme ne parle à personne. » [2]
La Fraternité qui unit tous les hommes est souvent qualifiée d’horizontale, de terrestre. La Franc-maçonnerie Ordre initiatique a pour fondement la Fraternité, elle place donc la Fraternité à un haut niveau, qui dépasse une forme de sociabilité ou de solidarité sans exclure ses deux caractéristiques. Cependant, selon moi la Franc-maçonnerie par sa méthode et ses travaux donne à la Fraternité un caractère spirituel. La Fraternité maçonnique est au-delà d’une Fraternité de chair, elle va jusqu’à l’os jusqu’à la moelle, elle soutient la colonne vertébrale de l’homme, elle l’empêche de tomber. Elle est donc un besoin vital, dans ce monde trop enclin au séparatisme, elle est un avenir pour l’homme. Sans aucun doute seul un sursaut, un surplus de Fraternité permettra de construire un monde un peu meilleur avec des hommes de bonne volonté.
Les Francs-maçons l’ont appris, en prenant la défense des plus faibles sans distinction de classe sociale, de couleur de peau, de croyance religieuse, en respectant la dignité de l’homme. Avec une naturelle bienveillance qui n’est pas une naïveté coupable. Pour construire ce nouveau monde ‘où tous les hommes seront un jour des frères et où il n’y aura plus de misère’, il faut associer la balance et l’épée de la justice, la truelle et l’épée. Il ne faut pas prendre les mots pour des idées et toujours chercher les idées sous les symboles, c’est un exercice spirituel de formation d’application, c’est penser et agir le plus souvent en silence sans ostentation mais avec détermination. La Fraternité ou la mort,[3] la Fraternité c’est la vie.
Jean-François Guerry.
[1] Marc III- 31 à 35. Bible de Jérusalem. Voir également Luc VIII 19 à 21 et Matthieu XII 46 à 50 (La Vraie parenté de Jésus.)
[2] Antonio Machado (Séville 1875- Collioure 1939- Poète espagnol sa poésie exprime les sentiments collectifs d’une nation en crise il devrait être une source d’inspiration pour nous. Il s’est caractérisé par son aspiration à la justice, son esprit de missionnaire universel et sa défense de la dignité humaine, ses pensées nourrissent la Fraternité.
[3] Jean-Nicolas Pache maire de Paris en 1793 voulait que cette devise soit inscrite sur les frontons de toutes les mairies. Il avait le sens du devoir et s’opposa presque au péril de sa vie à la radicalité de Robespierre.
Ce livre fait référence à la genèse de la Fraternité, à son histoire, à ses épreuves, ses échecs, ses réussites et ses joies. Il plaide pour la renaissance et l'essor de la Fraternité qui est possible si tous les hommes ont le désir d'être des frères et qu'ils s'engagent par leur pensée et leur action.
On parlait peu de la Fraternité, l'actualité a fait revenir sur le devant de la scène politique et médiatique cette belle oubliée de notre devise républicaine. Paul Eluard a chanté la Liberté, accessible grâce l'égalité. Il est temps de mettre au premier rang de notre devise cette Fraternité qui seule peut faire tenir debout les hommes ensemble au-delà de leurs différences, de la densité de leurs différences en faire des humains.
Cette Fraternité qui n'est pas corporatiste, mais universelle. Cette Fraternité qui est une épreuve, qui éprouve les hommes dans leur désir de faire le bien, le bon et le vrai pour atteindre le beau de l'harmonie. La Franc-maçonnerie née il y a plus de trois siècles à pour fondement la Fraternité. Elle ambitionne d'améliorer le monde en améliorant ses membres. Elle veut faire entrer l'esprit dans la matière, la lumière de l'esprit qui illumine l'individu et le rend plus fraternel. La spiritualité maçonnique est sans adjectif, elle est fraternelle, au-delà des dogmes, elle reconnait tous les hommes libres.
Disponible dans toutes les Librairies - Les droits de l'auteur sont versés à la Fondation de la GLDF. Fraternité et Humanisme.
Éditions le Compas dans L'Oeil
La notion de fraternité est familière aux Français puisqu’elle figure dans la devise républicaine, au fronton de tous les édifices publics. Malgré tout, on ne sait pas grand-chose sur ses sources, ses développements, l’évolution de ses usages, à la différence de la liberté et de l’égalité, ses compagnes. C’est cette lacune que l’ouvrage se propose de combler en retraçant l’histoire de la métaphore fraternelle dans la culture française depuis la Révolution. Un parcours à la fois historique et littéraire, des socialistes utopiques à Romain Gary, en passant par Baudelaire (auquel il emprunte son titre), Hugo, Péguy et quelques autres. Il sera possible, grâce à cette somme, de plaider sur des bases solides, faisant une place aux ambiguïtés et aux contradictions, une cause qui est au cœur des sensibilités actuelles.
"Quand les hommes vivront d'amour" est une chanson québécoise composée par Raymond Lévesque en 1956 alors qu'il vivait à Paris. Elle a d'abord été enregistrée par Eddie Constantine avant qu...
Bien souvent par affection, quelquefois par peur nous voulons protéger nos enfants. C’est empêcher leur éveil à la Connaissance, leur fermer la « Porte des hommes » c’est-à-dire leur entrée dans l’humanité. Notre peur, musèle leur être intérieur, les cantonnent dans la banalité de nos préjugés et de nos croyances, en fait nous refusons toutes leurs différences. Nous voulons les soumettre à une ou des écoles de pensée. Alors, que nous devrions leur apprendre à penser par eux-mêmes. L’éveil et l’essor de l’adolescent, de l’apprenti, du compagnon passe par le développement de ses propres facultés, de la prise de conscience de ses capacités propres. Il doit apprendre à naître vraiment, à vivre et à mourir. C’est découvrir le sens de la vie, ouvrir ses yeux et savoir diriger son regard vers la voie la plus juste. « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous pour connaître le bien et le mal ![1]Les fruits de l’arbre sont le résultat de l’union des hommes et des femmes, c’est là beauté de la vie, le miracle de la vie, la découverte par l’adolescent, de la gestation intérieure de son corps et de son esprit. « Lorsque les hommes commencèrent à être nombreux sur la face de la terre et que des filles leur furent nées. Les fils de Dieu trouvèrent que les filles des hommes leur convenaient et ils prirent pour femmes toutes celles qui leur plut (…) » [2] Ainsi, l’adolescent progresse vers la porte de Connaissance (qui est amour), cette porte étroite est celle de la vraie vie. Il s’agit là, du développement de son énergie et non pas d’une puissance ou d’une domination quelconque, mais plutôt des premiers pas faits sur l’échelle mystérieuse de Jacob, d’une montée corporelle et spirituelle, résultat de son murissement.
L’adolescent mute, se transforme en homme véritable il dépasse les énergies que sont jouissance, possession et puissance sur les autres. Conscient que la vraie compétition est avec lui-même, c’est passer de la fougue de l’avoir à la Sagesse de l’être, c’est sa sortie de la nuit, de la gestation intérieure, le moment où il apparait plus radieux.
lus l’on progresse vers les hautes sphères de la Connaissance spirituelle, plus il se produit en nous un changement d’état de conscience. Notre conscience se modifie, change de plan elle augmente.
Nous passons dans un monde nouveau dont nous n’avions pas jusqu’alors conscience, nous passons du monde ordinaire à un monde extraordinaire, un monde rêve ! Ce monde qui commence au-delà de la porte des ténèbres, sous laquelle passe un rayon de lumière. Ce passage de la conscience à la supraconscience nous as tous laissés un jour muet, incapable même de lire ou d’écrire épelant à peine, sans voix et pourtant avec l’intuition de l’existence d’un autre monde.
Les hébreux qualifient ce passage de retournement des lumières, faut-il voir dans ce retournement une analogie avec la pratique maçonnique, d’ouverture et de fermeture des travaux, le processus d’allumage et d’extinction des lumières ? Faut-il y voir le passage du profane au sacré ?
Ces pratiques de de dévoilement des lumières, se poursuivent tout au long des rituels maçonniques, Cérémonie des lumières, partage du pur et de l’impur, Cérémonie des voiles, Dévoilements…
Ce retournement des lumières interroge, il est écrit que Dieu à fait l’homme à son image, par ce retournement du miroir, par cette traversée du miroir, l’homme entre-t-il dans le monde divin ? Vanité ?
Si l’homme entre dans le divin il en est tout retourné ! L’intérieur devient l’extérieur, quel changement ! Le visage, la face devient le reflet de l’intérieur, toute correspondance avec la pensée d’Emmanuel Levinas sur l’extériorité développée dans Totalité et infini devient pertinente.
Il est écrit encore : « Aspirez aux dons supérieurs. Et je vais encore vous montrer une voie qui les dépasse toutes. » [1]
Quand j’ai été initié, je suis passé de l’enfance à l’adolescence, puis de l’adolescence à la maturité, à chaque passage ma conscience du monde et des autres s’est modifiée.
« Lorsque j’étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant. Car nous voyons à présent dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. À présent je connais d’une manière partielle ; mais alors je connaîtrai comme je suis connu. » [2]
Maintenant donc, après ce face à face dans la Voûte Sacrée, nous sommes conscients que nous avons encore à chercher en nous la Lumière, la Parole de Vérité, conscients que nous avons encore à nous perfectionner.
« Maintenant donc, demeurent foi, espérance, charité ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la… » [3]
Là est la source du véritable mystère.
Jean-François Guerry.
[1] Paul 1ère Épitre aux Corinthiens XII- 31. Bible de Jérusalem.
[2] Paul 1ère Épitre aux Corinthiens XIII- 10,12. Bible de Jérusalem.
[3] Paul 1ère Épitre aux Corinthiens XIII- 13 Bible de Jérusalem.
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J'ai le plaisir de vous annoncer plusieurs rendez-vous au mois d'octobre en Bretagne :
Vendredi 4 octobre, conférence « Les Bretons et la mort », 18 heures, chapelle Saint-Eutrope de l’Hôpital Frémeur, rue de l’Hôpital-Frémeur, à Quimperlé (29)
Mercredi 9 octobre, conférence « Les portes du sacré », 18 heures, amphithéâtre Narcejac, rue Loukianoff à Pornic (44), Association Pornic Histoire
Vendredi 18 octobre, conférence « Les portes du sacré », 19 heures, Ar Ruskenn, rue de Belle-Ile, za de Bisconte, Plouhinec (56)
Dimanche 27 octobre, 10h-18 h, salon du livre de Carhaix (29), stand Ar Gedour
Je vous souhaite une belle journée
Bien à vous
Bernard Rio
Samedi 5 octobre 2024 Château Saint-Antoine
Marseille
10 heures - 17 heures
XIIes Rencontres
Académie Maçonnique Provence
De l'Orient à
l'Occident...
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,
Nous espérons avoir le plaisir de t'accueillir à l'occasion des XIIes Rencontres de l'Académie Maçonnique Provence qui se dérouleront le samedi 5 octobre 2024 au Château Saint-Antoine à Marseille, pour la suite des conférences sur la thématique
De l'Orient à l'Occident..
Nous accueillerons, suivant la nouvelle formule, trois conférenciers afin de leur donner plus de temps d'expression et d'échanges avec les participants.
Je vous rappelle que la nouvelle formule avec trois conférenciers nous permet d'avoir également un temps d'échanges lors des dédicaces des auteurs qui ont lieu dans la salle humide avec boissons et "petit goûter de départ ".
Le programme de la journée est donc le suivant :
- 9h00: Accueil des participants ;
- 10h00 : Mot d'accueil et de présentation de la journée ;
- 10h15 : 1ʳᵉ conférence et échanges avec les participants ;
- 11h30 : 2ᵉ conférence et échanges avec les participants ;
- 13h00 : Agapes fraternelles
- 14h30 : 3e conférence et échanges avec les participants ;
- 15h45 : Conclusions et Chaîne d'Union ;
- 16h00 : Rencontre et dédicaces avec les auteurs et pot de départ.
À l'occasion de ces XIIes Rencontres, nous aurons l'honneur d'accueillir
Christian ROBLIN Président du Collège Maçonnique GLDF
Au croisement des chemins de l'Orient à l'Occident :
voie maçonnique, voie initiatique,
autres voies traditionnelles.
Florence QUENTIN Égyptologue
L'Égypte, mère du monde :
notre héritage égyptien
Abdennour BIDAR Philosophe, Essayiste
Les cinq piliers de l'islam
et leur sens initiatique
La participation aux frais pour la journée et de 25€ pour les non-abonnés et les frais de restauration comprenant le café d'accueil, le repas (entrée, plat, fromage, dessert, boissons, café) ainsi que le pot de départ sont de 25€.
À l’issue des conférences, nous vous enverrons les textes des conférenciers de même que l'enregistrement intégral des conférences et des échanges qui suivront.
Toujours disponibles : Christophe Richard : Initiations, tantriques, initiations bouddhiques David Taillades : Aperçus sur les origines médiévales de la Franc-maçonnerie Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ? Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie. Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?
Liber Hermetis Trismegisti. L’astrologie des anciens hermétistes par Hermès Trismégiste. Sesheta Publications, 6 Place du Canton 24300 Nontron, France. www.sesheta-publications.com Le Liber Hermetis Trismegisti, indique l’éditeur, est un manuscrit écrit en grec puis en latin, ce dernier conservé à la British Library. Il est composé de 5 traités d’astrologie dont celui proposé pour
a Connaissance est la porte, ainsi la lettre hébraïque Daleth selon certains auteurs contient à la fois les mots Porte et Connaissance, comment dès lors Connaître sans franchir la Porte. En étudiant d’autres lettres hébraïques comme Ayin, qui signifie source et chemin. Celui qui ouvre l’œil, le bon celui du cœur trace son chemin vers la Connaissance.
La Connaissance véritable universelle, celle qui permet de structurer les lois morales reconnues par tous les hommes, qui font des hommes des humains dignes de ce nom. Ceux qui prennent les mauvais chemins ceux qui sont plats et larges et évitent la montagne, ne peuvent atteindre le sommet de la Connaissance, ils sont dans l’ignorance qui génère la violence, le fanatisme et l’ambition malsaine pour leur corps et leur esprit.
Celui qui veut être initié connaître les mystères, n’est pas qu’un intellectuel il est aussi un homme de cœur. L’initiation est une expérience du vécu, elle se construit pas à pas après avoir subi les épreuves du réel. Être initié permet de sortir de son sommeil de s’éveiller à la spiritualité, de prendre son élan et son essor sur le chemin de la Connaissance. Celui qui un soir a pris notre main parce que nous étions dans les ténèbres, savait que nous ne voyions pas, quelques années plus tard malgré nos efforts nous ne voyions encore qu’imparfaitement, puis la grande Lumière a commencée à paraître au point du jour.
C’est le moment secret où dans le cartouche situé au-dessus du trône du Trois Fois Puissant se mêle le carré de la Terre l’étoile flamboyante de l’homme et le cercle du ciel. Un éclair de la Connaissance resplendit alors dans la nuit, l’ascension vers les hautes sphères de la Connaissance Spirituelle commence. Une ascension silencieuse, les lèvres closes par le sceau du secret, nous sommes sous le laurier et l’olivier et nous pleurons à chaudes larmes en contemplant le cœur percé au sommet du mausolée. La mort initiatique symbolique, génère le début de la Connaissance. Quand l’homme plus radieux aura chassé hors de lui tout esprit de vengeance, toutes les violences, les haines. Il sera capable de tracer les plans de l’endroit le plus saint de son temple intérieur. Grand Maître Architecte, grand constructeur capable comme Hercule de réaliser les douze travaux, de franchir les douze portes de la Jérusalem sainte, il fait partie des douze tribus, des douze apôtres. Il frappe à la porte de la Connaissance des dieux, il avait entendu la septième trompette celle qui réveille l’homme nouveau, la mystérieuse naissance, le moment où la Connaissance et l’Amour se rejoignent et ne forment qu’un puisque la Connaissance c’est l’Amour.
Jean-François Guerry.
« Pour ce qui est des dons spirituels frères, je ne veux pas vous voir dans l’ignorance. Quand vous étiez païens, vous le savez vous étiez entrainés irrésistiblement vers les idoles muettes (…)
Il y a, certes, diversités de dons spirituels, mais c’est le même esprit (…)
Aspirez aux dons supérieurs. Et je vais encore vous montrer une voie qui les dépasse toutes (…) si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien (…) »
Paul Première Épitre aux Corinthiens XII 1à 3 – 4 à 31.
LES TRAVAUX ONT REPRIS ....
Vous avez repris le chemin du Temple plein d'espérance et de soif de Connaissance. Qui n'a pas éprouvé le regret de n'avoir pu noter une citation, une réflexion, pendant les travaux ?
Il y a une solution ! L'AGENDA 6025 DE MIDI À MINUIT. Une idée originale des Éditions le Compas dans l'Oeil. Un agenda papier qui commence en septembre vous pourrez y noter vos dates de tenues régulières sur page et en miroir sur l'autre page le thème des planches, sur cette même page noter en quelques lignes ce que vous souhaiter retenir sur les planches ainsi que vos notes personnelles.
L'introduction de l'agenda est signée de Patrick Lelong. Il parle à propos de cet agenda "d'un lieu de rencontre...j'écris, je décris, je m'écris, je me crie dans tous les cas je me rencontre, je me rends compte au travers de citations et de dessins essentiels dans lesquels je me réfugie pour me découvrir."
Patrick Lelong nous donne également 4 planches:
1- Trois points, ce n'est pas tout pour faire la planche... sans couler.
2- Une réflexion personnelle sur Jonathan le Goéland un conte initiatique.
3- Peut-on faire confiance à Dieu ?
4-Si je ne suis rien d'autre que ce que je crois que je suis supposé être, qui suis-je ? Erich Fromm.
L'agenda contient de nombreuses illustrations originales de Mauve enrichies par des citations de Maçons ou de Maçons sans tablier ....
Plus qu'un agenda, il devient un outil de travail.
L'agenda 6025 De midi à minuit Éditions le Compas dans l'Oeil - 157 Pages Prix 15€
Disponible : https://www.lecompasdansloeil.org
Vous l'avez rêvé, le Compas dans l'œil l'a réalisé ! Un agenda de bonne(s) tenue(s), autrement dit parfaitement adapté à la vie maçonnique rythmée par le dedans et le dehors, le sacré et le profane, de midi à minuit pour se retrouver dans les convocations de toute une année. Mais aussi un véritable confident pour y noter nos réflexions, nos projets de planches, nos rencontres (quand le soleil a rendez-vous avec la lune), nos inspirations, nos transpirations. Et, je vous le donne en 3, une méthodologie pour plancher du plafond avec des conseils éprouvés par 40 ans de pratique maçonnique, quelques planches pour flotter et non couler, agrémentées de 25 citations de maçons, parfois inattendues, toujours stimulantes, illustrées par le trait délicat de Mauve (Jolie Mauve). Pour ceux qui veulent plus que jamais mériter leur salaire.
ÉDITIONS LE COMPAS DANS L'ŒIL
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es enfants des Lumières, les enfants de la veuve sont invités à oser par eux-mêmes suivant la devise Kantienne pour sortir de leur immaturité, gagner leur liberté spirituelle sortir de la servitude. Qui pourrait prétendre que notre libre arbitre est inné ? Nous sommes influencés par notre ascendance nos parents, notre éducation, notre milieu social, on ne naît pas égaux dans le 7ème arrondissement parisien où sur les trottoirs de Manille comme le dit si bien le chanteur.
Penser par soi-même est déjà une victoire sur la pensée unique que l’on veut trop souvent nous imposer. Penser contre soi-même est-ce possible ? L’initiation maçonnique est une voie pour y parvenir. Les phrases clés pour penser contre soi-même :
Envisager d’emblée de ne pas toujours avoir raison, ce qui suppose de s’obliger à écouter l’autre en silence par respect de sa dignité d’homme, de proche.
Pratiquer le vrai dialogue, et soumettre toujours ses pensées à sa conscience. Penser contre son propre intérêt, c’est un acte d’altérité et de fraternité.
Pratiquer le doute constructif cartésien. Accepter le débat intérieur avec soi-même, quitter ses préjugés et ses certitudes passer du « Je Sais, Je Sais. » au je ne sais pas, je cherche.
Avoir la foi, une Foi qui accepte aussi la Raison parce que ce sont les deux ailes de l’espérance.
L’initiation maçonnique est une véritable metanoia c’est à-dire un changement de pensée, une conversion du regard, c’est la base de toute démarche spirituelle. Elle ne peut se réaliser que par la pratique d’exercices spirituels que l’on peut aussi nommer travaux maçonniques.
Penser contre soi-même, ce n’est pas renier ses convictions, c’est savoir écouter l’autre, l’étrange étranger qui diffère de moi et faire ensuite mon propre jugement en respectant sa pensée pourvu qu’elle ne soit pas contraire la morale et la doctrine d’Amour ; ma pensée ne pourra être alors qu’augmentée.
Thierry Didier contributeur actif du Blog à été interpellé par la lecture du livre de Nathan Devers : Penser contre soi-même. Ce qui a suscité de sa part une belle réflexion qu’il nous donne ci-après bonne lecture.
Jean-François Guerry.
Livre Thierry Didier
DE LA PENSÉE
PENSER CONTRE SOI-MÊME
L
a franc-maçonnerie est une discipline initiatique, c’est-à-dire que son objet est d’approcher l’homme et de le faire travailler suivant quelques principes simples en apparence que sont l’analogie, le principe de parcimonie, la symbolique et la morale. La franc-maçonnerie n’est donc pas là pour expliciter des axiomes ou des théories appartenant à tous domaines proprement humains tels que la religion, la science ou la métaphysique. Elle doit se contenter de positionner l’homme par rapport à ce qu’il fabrique et ce qu’il découvre. Elle doit à cet égard toujours se référer à un début, un commencement, tel que l’explicite étymologiquement le terme d’initiation. C’est toute la difficulté de la franc-maçonnerie, à savoir que plus elle façonne l’initié, plus elle lui demande de s’émanciper, de s’affranchir de ce qu’il lui aura été communiqué, c’est-à-dire de quelque part penser, en tout temps et en tout lieu, contre soi-même.
« Penser contre soi-même ». Le jeune normalien Nathan Devers nous livre, dans son ouvrage intitulé comme tel, son tiraillement entre un futur promis à l’exercice du rabinât, dans une confession hautement ordonnancée, et son goût pour la philosophie, qu’il choisira finalement, estimant que les dogmes y sont moins présents, et que la philosophie est l’exercice de la vie ordinaire, louable s’il en est. Ce qu’il y a de singulier et de prometteur avec cet auteur est qu’il est à la fois sensible et brillant, mais qu’il n’en demeure pas moins un homme profane. Cette singularité m’a poussé à voir comment, en tant qu’initié, se définir par rapport à lui, et donc en quoi religion et philosophie peuvent présenter non des oppositions factuelles, mais des similarités, mériter une attention commune, et établir des ponts entre elles deux. Car le monde initiatique a pour objet non de dissembler les choses, mais d’y trouver une forme de continuum qui puisse accompagner le franc-maçon dans sa quête d’absolu.
Á
cet égard, j’entendrais la philosophie en lien avec cette sentence que nous retrouvons dans un rituel maçonnique : « La philosophie est la lumière jetée par l’Intelligence sur les choses de la vie ».L’intelligence est à considérer ici comme dans l’expression « en bonne intelligence », c’est-à-dire comme un flux, fait de liens, de plasticité et d’adaptation auxdites choses de la vie. Ce lien signifiant créant une mobilité intellectuelle dont l’intensité et la célérité vont conditionner notre capacité à comprendre le monde. Il n’y a donc pas des philosophies, mais une seule philosophie, qui emprunte des chemins infiniment variés. Ce qui différencie ensuite Sénèque ou Platon d'un maçon est la façon d’aborder le sens et les réalités de l’existence, mais aucune voie n’a de préséance sur une autre. Ainsi, si le candidat au Baccalauréat devra disserter sur un support philosophique qui lui est soumis, au travers de ce qu’il aura pu comprendre des grandes doctrines qu’on lui aura enseignées, comme une sorte de produit fini, le maçon aura lui à nous dire ce qu’il pense du sens de la vie à partir de matériaux tirés de sa propre expérience. Nathan Devers pose, lui, son interrogation liminaire à partir, d’un côté, d’une confession très normée, très formalisée, très exigeante et donc quelque part plutôt confidentielle, aussi bien dans ses dogmes que dans sa pratique, et la philosophie générale, qu’on peut donc percevoir comme un exercice de la vie ordinaire, avec ses multiples courants qui en sanctionnent l’universalité. Pourtant la philosophie est toute autant empreinte de dogmes que la confession hébraïque : il n’est par exemple qu’à voir comment les philosophes dits « des lumières » se sont arrogé une pensée qu’ils qualifièrent d’universaliste, allégation sanctionnant leur incroyable hubris et leur propension à jouer les censeurs et les donneurs de leçons. Ainsi comment Voltaire se gaussa, à travers Candide, de l’optimisme supposée de Leibniz, qu’il ne fallait pourtant voir que comme une louable tentative d’optimisation de la pensée et de l’action.
Le dogme, de toute façon, possède un sens qui est bien plus profond que son acception habituelle.Le dogme représente, dans une doctrine, un point précis de celle-ci, point défini comme fondamental, certain et unilatéral. L’aspect incontestable que revêt le dogme le rend a priori hautement indigeste pour un franc- maçon : le dogme peut donc être ressenti, surtout dans son acception moderne, comme quelque chose d’asséné, à l’image d’un violent coup de poing ou d’une privation inacceptable de liberté. Pourtant le mot « dogme » porte aussi souvent l’idée d’une valeur fondatrice ou d’une vérité première, à l’image du premier précepte de la Table d’Émeraude, ouvrage majeur de l’Alchimie, qui nous dit, je cite : « Il est vrai, sans mensonge, certain et véritable ». Cette affirmation peut paraître péremptoire, mais nous rend libres ensuite d’en tirer les enseignements qui nous conviennent le mieux, les préceptes suivants de cette Table étant empreints d’une liberté rendue possible justement par le « dogme » initial qui a été posé, comme si un cadre avait été défini, et qu’ensuite la liberté régnait à l’intérieur de ce cadre : « la plus grande liberté naît de la plus grande rigueur » nous dit Paul Valery. Nous pourrions également qualifier de dogmatiques les premiers versets de la Genèse, qualifiés de suscription, c’est-à-dire d’un propos général qui va coiffer, tout en les accompagnant, les versets subsidiaires.
L
a liberté initiatique est telle que la formulation même d’un dogme pourra être ressentie aussi bien comme une contrainte que comme une ouverture. Un exemple : l’Immaculée Conception est un dogme, constitué par l’association de deux termes apparemment antinomiques : si l’on se place sur le plan de la pure logique, on ne peut qu’ou bien l’accepter tel quel, ce sera l’attitude adoptée par le dévot, ou bien le rejeter tel quel : ce sera l’attitude adoptée par l’athée. Pour l’initié, qui cherche plus loin, cette antinomie deviendra un outil d’approfondissement, car elle mettra en lumière l’aspect paradoxal de ce dogme, permettant d’accepter d’aller au-delà des apparences fixées par les 2 colonnes extrêmes de l’immaculée et de la conception, et d’y ajouter un nouveau terme qui sera constitué par le ternaire de sa propre opinion. On parlera alors, s’agissant de l’initié, d’un « tiers inclus ». Ce sera le principe même de la méthode symbolique maçonnique, dans laquelle l’ambivalence est à la source du ternaire,c'est-à-dire de la vraie liberté, de celle que l’on se donne. Face à une aporie telle que celle de l’Immaculée Conception, le profane restera coi, là où l’initié y verra l’occurrence d’un élan supplémentaire. Le R.E.A.A. a documenté cette posture dans le contenu rituel du, Maître Parfait, qui est celui de la réalisation d’un deuil. Ce deuil est narrativement celui d’un héros, mais il est intellectuellement celui de la consommation de la réalité d’un gouffre existant entre les deux pôles de l’entendement binaire de l’être humain. Ces 2 pôles inconciliables prennent vie parune aporie qui est celle, du degré de Maître Parfait, de la quadrature du cercle, équation géométrique qu’il est impossible de résoudre avec la seule aide de l’équerre et du compas, c’est-à-dire des outils majeurs de l’initié. Citer une aporie revient exotériquement à se placer devant un mur incontournable car la logique et la raison, mises en défaut ici, sont les seuls leviers de l’évidence. Par contre, dans le cadre ésotérique, cette confrontation est assimilable à la détermination d’une position particulière.
Il est donc possible de se rendre libre aussi bien dans l’exercice d’une confession, que dans celle de la philosophie. Cette distribution de la vie en 2 pôles servira de tremplin à une vision plus partagée, à un entre-soi symbolique qu’on retrouve dans d’autres expressions du grade. Par exemple entre, comme il est dit dans une instruction, « entre la volonté de Dieu et l’action donnée au premier corps mouvant », intercession permettant de replacer l’initié au sein d’un concert plus conjonctif. Si Nathan Devers était maçon, il saurait donc que la religion ne s’oppose pas à la philosophie, et qu’un parcours initiatique bien compris permet à ces 2 univers de se rejoindre. Ce ne sont pas, en fait, les univers qui se rejoignent, mais l’intéressé qui en sera le pontife, c’est-à-dire le faiseur de ponts, lui ouvrant des horizons insoupçonnés. Ces valeurs nouvelles nous aideront à dépasser les clivages par une sorte de miséricorde universelle, afin de déplacer le combat du domaine de l’affrontement, tel celui vécu par le Chevalier d’Orient et d’Occident, à celui du ralliement, vécu par le Grand Pontife.Car si le Grand Pontife est le faiseur de pont, il est surtout le pont lui-même, et celui qui peut réunir, par le biais de son corps, les parties.
Le Temple est d’ailleurs, selon le rituel du Chevalier du Soleil, notre corps, à la fois subsidiaire et indispensable, dont il faut prendre grand soin (« habile, fort et éclairé », depuis le degré du Chevalier du Serpent d’Airain). Le Temple fut un temps le lieu de la Shékinah, ou présence divine, puis fut incarné en l’homme, avant de se révéler au Grand Commandeurdu Temple, comme le point de jonction des différents liens tissés avec l’Univers. Ce corps n’a ici rien de simplement profane : il est au contraire le signe d’une évolution avérée, en substitution au Temple matériel, comme le précisera plus avant le R.E.A.A. Le combat mené par le Grand Pontife le mènera ainsi à la Foi, en tant qu’amour de la vérité, une, immédiate et indivisible, comme le laisse supposer la dénomination de fidèles et véritables frère dévolue aux possesseurs d’un certain degré. Devers se pose la question de la perte de sa foi, comme si cette foi ne pouvait être que le produit personnel d’une transcendance. En fait, la foi se définit en franc-maçonnerie comme « une tension naissant dans le cœur de l’Homme ». Le simple terme de tension renvoie à l’existence de 2 pôles ontologiques générant une force tierce. Cette simple allégation fait de cette foi la possibilité non d’une île, mais d’un isthme entre 2 mondes, indépendamment de la nature desdits mondes considérés. Il conviendra ensuite de définir les 2 mondes à l’origine de notre quête. La franc-maçonnerie, plus qu’une doctrine, est aussi une méthode, dont les éléments reposent toujours sur notre humanité et sur ces 2 mondes précités, qui ne sont que l’éclairage binaire d’une réalité pour le coup absolue. La franc-maçonnerie a choisi, dans ses plus hautes approches de considérer comme tenants de cette réflexion binaire le monde des arts et le monde des vertus.
L’ÉCHELLE MYSTÉRIEUSE
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enser contre soi-même ne génère pas de destruction bilatérale, puisque le produit de cette réflexion est immédiatement rangé dans cette archive métaphysique qu’est le soi-même ; il faut au contraire y voir un appui front à front. Penser contre soi-même est une forme de mimétisme antagoniste dans lequel les 2 mondes qui forment à nos yeux l’univers se regardent l’un l’autre. Penser contre soi-même est aussi une façon de pouvoir regarder l’analogie de l’extérieur sans y sombrer, à la façon d’une Échelle mystérieuse. Penser semble lié au conjoncturel : on pense en fonction d’une situation qui nous pousse à mettre en œuvre ce processus ; on pense aussi parce qu’il semble impossible de ne pas penser, comme il est impossible de ne pas respirer : penser est un viatique, un instrument et un salut. Un certain degré nous donne à voir une échelle qui n’est rien moins que la pensée analogique vue de l’extérieure : ses pendants, si différents soient-ils, finissent par se rejoindre en un endroit non défini, mais néanmoins définitif : c’est toute la subtilité du « Nec plus Ultra », c’est à dire « rien au-delà », ce qui implique aussi « tout en deçà ». C’est une façon de décrire une totalité sans s’y plonger. Paul Naudon disait que « le progrès moral doit s’unir au progrès intellectuel, permettant de faire avancer l’instruction générale ». L’Échelle mystérieuse matérialise cette réflexion, le progrès moral étant l’assimilation des vertus, et le progrès intellectuel l’assimilation des arts libéraux. L’Échelle mystérieuse, symbole ultime, voit ses 2 volées porter respectivement ces vertus pour l’une, et ces arts libéraux pour l’autre. Les vertus peuvent apparaître comme l’expression incarnée de la divinité, à laquelle elles auraient emprunter son aura. Les 9 vertus inscrites sur les échelons septentrionaux de l’Échelle mystérieuse font d’ailleurs penser aux neuf noms de Dieu évoqués lors d’une cérémonie d’initiation du R.E.A.A. Ces noms nous interrogent sur la place et la fonction de l'homme à un moment donné de notre évolution, dans son rapport à « un principe plus grand que nous », comme disait le regretté Claude Guérillot. Ces inscriptions septentrionales sont l'amalgame entre des valeurs attachées au principe créateur, mais aussi à l’homme qui va en faire usage. En effet, en maçonnerie, l’évolution ne conduit pas, comme dans le monde profane, à un sommet qui vous distingue de l’autre, mais conduit plutôt à faire fi de ce que cette action a construite, pour se centrer sur celui qui l’a construite : initiatiquement, l’action révèle l’individu dans sa profonde simplicité : c’est cette dynamique que j’appellerais la vertu. Ainsi les vertus d’un homme ne se manifestent pas uniquement par les qualités intrinsèques qu’il est censé posséder, mais aussi par la possibilité qu’il aura de les exprimer, de les développer : les arts libéraux, gravés sur les montants méridionaux de l’échelle, sortes d'articulations chevillées au statut de l'homme, en seront les outils, les agents, les leviers. Selon le sens étymologique commun, le terme vertu provient de vir, l’homme : la vertu est donc intimement attachée au statut de celui-ci, en tant que source, qu'origine. La vertu a cette spécificité de définir ce que l’individu est, au-delà de sa naissance, de son éducation et de sa culture, ce que j’appellerais sa potentialité. On pourrait appliquer aux arts libéraux les 2 mêmes qualificatifs.Les arts et les vertus étant cette capacité à aller chercher ce qui est d’une possible réalisation à partir d’une potentialité existante.Car les vertus ne sont opératives que par le biais des arts libéraux, sinon elles ne restent que potentialités. Et les arts libéraux sont exaltés par les vertus, sans quoi ne sont-ils que des leviers dépourvus de charge. C’est pourquoi l’Échelle mystérieuse doit être comprise non comme une montée et une descente successive, mais comme une progression en miroir, débarrassée des contraintes de la sériation.
LA MER D’AIRAIN
Cette progression en miroir nécessite, contrairement à la sériation, la capacité à mêler à tout instant telle vertu avec telle art libéral. Cette capacité est conditionnée d’abord et avant tout par une maîtrise individuelle qui n’a rien de statique, appelant à ne pas se déliter devant les circonstances. En effet, « penser contre soi-même » peut devenir hautement inflammable car le fait de penser aménage toujours un territoire nouveau qui se devra de colleter à l’orthodoxie en place, c’est-à-dire à tous les éléments préexistants qui sont restés sur les bas-côtés de notre réflexion. Cette orthodoxie, c’est donc le « soi-même », c’est-à-dire le reste de ce que nous sommes à un moment déterminé, modelé en temps réel par les circonstances, et dont la pensée est un agitateur particulièrement efficace. C’est toute la symbolique de la Mer d’Airain, présente dans l’Ancien Testament, devant le Temple de Salomon, et au REAA, devant la Voûte Sacrée. S’y confronter dénotera de cette difficulté que nous rencontrons toujours à faire face à ce qui nous a généré, car l'évolution et la construction passent justement par une émancipation permanente. Cette capacité va dépendre des contraintes personnelles à surmonter, contraintes auxquelles nous confronte, en maçonnerie, par analogie, la Mer d’Airain du R.E.A.A.La Mer d'Airain sera alors dispensatrice d’une épreuve, évoquant quelque chose de vivant, de tumultueux, de difficilement contrôlable, car elle ne sera mue que par les remous subsistant chez le récipiendaire. Il conviendra de ne pas se laisser emporter dans cette masse confuse, de ne pas s'y laisser entraîner car là est le piège : la Mer d'Airain saura se modeler aux affects qui y seront trempés, c'est à dire qu'elle saura nous éprouver.L’instruction du grade qualifie, en citant la Mer d'Airain, de « symbole des résistances à surmonter en nous-même » : nous retrouvons là cet antagonisme fondateur porté par le « penser contre soi-même ».
Ainsi avec la Mer d’Airain, on se heurtera ou on se mesurera aux confins de soi-même, tout comme arts libéraux et vertus se collettent de part et d’autre de l’Échelle mystérieuse. Le substantif Mer apportera une connotation symbolique qui sera de l'ordre de la génération, de l'organique et du vivant, autant de concepts qui nous renvoient inévitablement à nos origines. C’est peut-être ce qui travaille Devers au travers de la religion, une forme de source collective, dont la morale nous dirait qu’il serait malséant de la négliger. Mais la philosophie porte tout autant l’empreinte d’un terreau que d’une attitude choisie.
« Penser contre soi-même », au-delà de l’opposition qu’elle peut signifier, crée, par la confrontation, un contact qui, loin d’isoler cette pensée, la corrèle en permanence à soi-même, c’est-à-dire à une forme indicible de totalité. Je parle bien de totalité, car la perception de notre individualité passe aussi par celle de notre environnement général. La confrontation, tout comme la séparation sont des ponts, des unions particulières, forgées par le fer et par le feu de l’exercice de la vie. « Penser contre soi-même » est donc une sorte de viatique, dont l’apparente opposition structurelle mène à se sublimer. On pourrait estimer que « Penser contre soi-même » ne signifie rien, si on considère que la pensée est le seul viatique de l’existence et de l’identité, et que cette pensée génère tout notre entendement, comme si elle créait de toute pièce l’intelligibilité que l’on a de l’Univers. Mais le philosophe comme le croyant ont pour vertu de tenter de dépasser leur condition, représentée respectivement par ces 2 leviers que sont l’Amour du Prochain et par l’Amour de Dieu. L’Échelle mystérieuse est, outre ses 2 volées, charpentée par 2 montants verticaux qui transcendent en les réunissant vertus et arts libéraux, montants portant les inscriptions « Oheb Kerobo » l'Amour du Prochain, inhérent aux arts libéraux, et « Oheb Eloa » l'Amour du Divin, inhérent aux vertus. Ce qui définit au mieux l’amour est dit dès la première cérémonie d’initiation :« N’oubliez pas que l’amour est le témoin permanent de la réelle fraternité… ». L'amour est la colonne vertébrale et la condition sine qua none à la perception de l’Échelle mystérieuse, il la cristallise, la rend intelligible. Ce que l’amour veut peut-être aussi signifier est que les parties qui nous constituent doivent avancer de concert, quel que soit leur nature, et que pour cela, il leur faut un combat. D’ailleurs un rituel maçonnique de 1907 nous dit : « Q- Quelle est la synthèse de la profession de foi d’un …, ? » « R- Je combats à outrance en aimant et en haïssant, en respectant et en méprisant sans bornes » : le « penser contre soi-même » pourra rejoindre ce combat métaphysique, presque mystique. Cette antinomie apparente valide cette dualité fondatrice.
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a sagesse de l’initié parvenu au Nec plus Ultra ne connaît pas la morale, qui a besoin pour se développer et se prouver, d’un terrain suffisamment « meuble », autorisant les digressions les plus variées. La morale, tout comme la sagesse, se nourrit de cette dualité, mais différemment : la morale considère successivement et en opposition les 2 volets de l’existence, là où la sagesse tente de les concilier. « Penser contre soi-même » est, je le répète, une progression en miroir, une mise en abyme dont l’image, le reflet ne s’affaiblira pas avec le temps, car l’un n’obèrera pas le suivant. Cette mise en abyme pourrait ainsi indéfiniment se poursuivre, sans cette entropie qui caractérise le monde de la chair et du tangible. La sagesse doit s’entendre, elle, comme la gestion personnelle d’un évènement quelconque, mais pris en miroir, afin d’en atténuer la puissance, d’immédiatement la confronter à notre personnalité et donc de pouvoir nous l’approprier. Nous trouvons là la signification première de la seconde Sephirah, Hochmah, qui consiste à appréhender la transcendance de Kether, la 1ère Sephirah, dénommée « couronne », en la formalisant en miroir, un peu comme la lune nous délivre la lumière létale et aveuglante du soleil par son albedo, la modérant et la rendant donc bénéfique pour tout un chacun. Le qualificatif « contre » n’explicite donc pas une volonté d’opposition frontale, mais une façon de s’accaparer à moindre frais de bribes de cette identité personnelle, ontologique à toute action, la première de toutes ces actions étant celle de penser. « Penser contre », ou, pourrait-on dire « contre-penser » sera alors une façon subtile de ne pas interrompre nos cogitations en les étalonnant uniquement sur soi-même, c’est-à-dire sur un être fragile, changeant et subjectif. « Contre- penser » délivrerait un mouvement d’esprit dégagé, décorrélé de cette matière qui nous alourdit en permanence, avec le risque d’y perdre notre âme. « Penser contre soi-même » nous forge donc une sorte d’adversaire métaphysique contre lequel nous n’aurions de toute façon rien à perdre.
« Penser contre soi-même » crée non pas une césure, un clivage ou une scission, mais une séparation. La séparation reflète un statut dans lequel est mesuré en permanence ce à quoi nous sommes confrontés. La séparation se vit donc comme une sorte de lessivage des fondements, lessivage qui ne signifie en rien l’abandon de valeurs, mais simplement un nouveau mode de déclinaison de celles-ci, débarrassé des adhérences du passé. « Penser contre soi-même » c’est évaluer en soi ce qui s’écarte : cet écart n’est pas un écartèlement, auquel cas serait-il vécu comme une dissociation. « Penser contre soi-même » appelle d’abord à une prise de conscience de ce qui s’éloigne de nous lorsque nous évoluons. À cet égard, elle est une apothéose, entendue suivant son étymologie, qui relève, qui s’apparente à Dieu, ou à un contexte divin.
Mais le préfixe apo, signifiant à la fois « loin de », et « relatif à » colle parfaitement à l’ambiguïté du terme de « séparé », terme au combien important, qui distingue tout en le reliant l’initié à l’ensemble de l’Univers. La nature même du philosophe est d’être séparé, à la façon d’un nouveau-né, son combat est sa nature, et sa nature est son combat, car il n’existe que par la séparation du milieu qui l’a amené là où il est. « Penser contre soi-même », c’est donc quelque part devenir « complet », dans la mesure où ces 2 termes définissent une forme de totalité, échappant ainsi au diktat du quantifiable, ou à l’oukase de l’éternité et de l’infini. « Son nom fut autre et le même pourtant », phrase d’ordre, manifeste parfaitement cette occurrence, en soulignant l’indistinction spatiale et temporelle, modalité d’un Univers perçu d’emblée dans sa totalité.
Alors « penser contre soi-même », en parlant de philosopher, peut signifier plusieurs choses : tout d’abord, philosopher est une façon d’accueillir des cheminements de pensée, de définir des postures d’existence, et donc de valider des parcours variés. L’être que nous sommes au moment où l’on parle est le produit à la fois instantané et cumulatif de tout ce qui nous a marqué depuis notre naissance, et de ce que nous avons compris du monde dans lequel nous vivons. « Penser contre soi-même » peut vouloir dire créer des pistes de réflexion en essayant au maximum de faire abstraction de ce qui nous a amené là où nous sommes.
« Penser contre soi-même » est une façon de se donner de l’élan, que ce dernier fut mis au service de la philosophie, c’est-à-dire d’un narratif personnel, ou bien de la spiritualité, c’est-à-dire de l’induction seconde de ce narratif.
Á partir de là, il va être possible d’établir des ponts entre le formalisme d’une discipline scientifique par exemple, et les cheminements personnels nés de l’abord de ladite discipline. Quand je parle de cheminements nés d’une pratique, je ne me cantonne pas au savoir accumulé, mais à une nouvelle conformation de l’individu C’est-à-dire comment réagit l’humain face, non pas à la résolution d’un problème, mais face au problème lui-même. « Penser contre soi-même » dépend d’une plus haute juridiction métaphysique que celle de la simple confrontation, celle d’une véritable conformation de la pensée à ce qui l’a généré. Je pourrais dire que face à un problème, la question n’est pas de le résoudre, c’est-à-dire de l‘amener dans ma sphère de compréhension, mais de mesurer mon attitude, mes espoirs, mon étonnement, ma résilience face à ce problème. « Penser contre soi-même », c’est en fait d’abord évaluer la portée et la signification d’une idée qui nous vient, et de constater combien cette idée, par essence fulgurante, fugace et labile, n’est qu’une saillie parmi le continuum et la totalité des expressions possibles. Cette approche n’est pas réductrice, elle a juste la vertu de poser les fondements de ce que l’on appelle la progressivité de l’évolution. A partir de là, on peut ou bien se cantonner à cette idée, ou bien tenter d’approcher tout l’inexprimé qui s’est trouvé repoussé par l’ostensibilité de cette pensée. Cette vision holistique des choses n’est pas si compliquée à mettre en œuvre ; simplement suffit-il d’y adjoindre une méthode qui nous permette d’éclairer tout l’informulé généré par cette pensée sélective. Cette méthode est la symbolique.
Thierry Didier.
Nathan devers
Résumé : Penser contre soi-même Nathan Devers.
Pourquoi la philosophie ?
Qu'apporte-t-elle à l'existence ?
Que change-t-elle à nos vies ?
Nathan Devers a voulu répondre à ces questions de manière personnelle : pourquoi, alors qu'il avait choisi de devenir rabbin au terme d'une adolescence très croyante, a-t-il perdu la foi ? Comment a-t-il pu abandonner une vocation profonde au profit d'un univers sans dogme ?
Intense et puissant, avec sa poésie mais aussi sa violence, ce récit est une vibrante invitation à philosopher, c'est-à-dire à penser contre soi-même. Une quête universelle et pourtant difficile : le désir d'échapper à ses préjugés, de bouleverser ses certitudes, d'aller au-delà de l'identité déterminée par sa naissance.
C'est l'histoire d'une rupture vécue comme une aurore. Ou comment donner du sens à un monde qui en manque.
Pour aller plus loin dans la connaissance de Nathan Devers voir Wikipédia.
ARTICLE JOURNAL LA CROIX
Penser contre soi-même, une expérience spirituelle Article du Journal La Croix.
«Penser, c’est dire non », écrivait le philosophe Alain. Penser contre soi-même, est-ce se contredire ? Est-ce douter de soi ? Serait-ce être en désaccord avec ses convictions ? La question philosophique contient aussi une dimension spirituelle.
Après quatre-vingts jours de navigation en solitaire, Charlie Dalin est le premier à franchir la ligne d’arrivée du Vendée Globe, mercredi 27 janvier. Pourtant, par le jeu des bonifications accordées à Yannick Bestaven qui s’est dérouté pour venir en aide à Kevin Escoffier, naufragé, Dalin se fait « voler » la victoire. Pensant contre son propre intérêt, il se confie à l’arrivée : « C’est normal que les skippeurs qui se sont déroutés aient des bonifications. » Penser contre soi-même, c’est accepter de se décentrer pour tenter de comprendre le point de vue de l’autre.
Mais avant même d’entrer en discussion avec l’autre, penser contre soi-même provoque une sorte de débat intérieur. « C’est un des premiers jalons de la pratique philosophique, explique Adèle Van Reeth, philosophe et animatrice sur France Culture (1). Il y a plusieurs moi en moi, nous sommes sans doute plusieurs. » Ainsi, des pensées contradictoires peuvent surgir en nous, nous provoquer à choisir le « moi » qui nous correspond vraiment. Empruntant un soir le tramway, Vaclav Havel se trouve seul dans le compartiment. À Prague, dans les années 1990, on paie en jetant une couronne dans un appareil. « Faut-il ou ne faut-il pas jeter la pièce ? Si je ne la mets pas, personne ne le verra », pense le futur président de la République tchèque : « Voici le dialogue de mon moi en tant que sujet de ma liberté. Il y a quelque chose hors de mon moi, qui en est séparé, et ne lui est pas identique. Je ne peux ni le voir, ni lui échapper. C’est la voix de ma conscience. »
Penser contre soi-même, c’est déjà accepter ce débat intérieur entre « moi et moi-même », d’une certaine manière. C’est quitter mes propres certitudes. Et ce n’est pas confortable : « Cette altérité en nous-même est source d’intranquillité, explique Adèle Van Reeth. On peut ressentir une certaine fatigue, à l’image de l’effort de l’athlète, mais l’intranquillité nous propulse, c’est un aiguillon qui fait avancer. »
Penser, c’est être dans ce mouvement qui reprend en permanence les choses établies pour les questionner, les éprouver à l’aune du présent. « Il y a un certain inconfort dans l’exercice de la pensée, conçoit François Huguenin, essayiste (2), mais c’est plus stimulant que de faire du surplace. » Penser ne peut se faire sans être perméable à l’actualité politique, sociale ou ecclésiale : « Ce que vit l’Église aujourd’hui m’oblige à penser aussi bien la crise des abus sexuels que la place des femmes », insiste François Huguenin, qui note une capacité nouvelle à échanger entre personnes de sensibilités différentes, prêtes à penser ensemble l’avenir de l’Église, et éventuellement « contre » ce que l’un ou l’autre croyait établi…
« Penser contre soi-même, c’est d’abord penser le vide, martèle Laurence Devillairs, philosophe et enseignante à l’Institut catholique de Paris (3). C’est accepter de faire de la place, d’écarter les préjugés, les idées toutes faites. Notre opinion est une pensée morte, mais nous avons horreur du vide, alors nous cherchons des explications faciles jusqu’à prêter, par exemple, des intentions au coronavirus alors que ce qui nous arrive est absurde : quand nous cherchons la vérité, celle-ci est souvent plus aride, plus simple, et elle nous désarme la plupart du temps. »
Et si penser contre soi-même, c’était tout simplement s’interroger, c’est-à-dire remettre en question ce à quoi on croyait ? « Y a-t-il une autre manière de penser ?, interroge François Huguenin. C’est accepter de quitter les postures idéologiques qui ne sont pas pensées. » Ce que je croyais certain ne l’est peut-être pas : ce questionnement est largement accepté dans le domaine scientifique, économique, mais qu’en est-il des convictions philosophiques ou religieuses ? Pourquoi échapperaient-elles à l’interpellation ? « Si nous avons la vérité, nous ne pensons plus,poursuit François Huguenin. Il ne s’agit pas de remettre en question la foi, mais laisser la foi en dialogue avec la raison pour permettre le processus dynamique de la pensée qui oblige à la reformulation et l’approfondissement. Ce sont les pharisiens et les docteurs de la loi qui croient détenir la vérité et restent figés. »
Dès lors, faudrait-il aussi croire contre soi-même ? « L’ennemi de la foi, ce n’est pas le doute, explique Laurence Devillairs, ce qui empêche de penser, c’est le fidéisme. » Une foi qui n’accepte pas d’être interrogée par l’intelligence perd de sa vitalité. « Cela va jusqu’à questionner le rituel, poursuit la philosophe. Je me mets à genoux, pourquoi ? Je chante le Kyrie plutôt en grec, pourquoi ? » Pas par habitude. Cette ouverture à l’intelligence est inscrite au cœur du christianisme. « Transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu », dit saint Paul (Rm 12, 2). « L’Apôtre nous invite à ne jamais nous satisfaire de notre propre position, mais à chercher à l’accorder à l’Évangile, explique le pasteur Antoine Nouis. C’est la conversion, metanoia, c’est-à-dire “changement de pensée”, et c’est la base de la démarche spirituelle. »
C’est aller jusqu’à être en mesure de nous mettre dans la perspective de celui qui ne pense pas comme moi : « Ayant toujours eu une sorte de fascination pour la contradiction, je me sens tout à fait à l’aise avec les pensées adverses, car je me dis alors : “Quelles questions cela me pose ? Qu’est-ce que ça me force à changer ?” », confiait le philosophe Paul Ricœur. Un exercice de dépossession – je n’ai pas forcément la vérité –, qui va jusqu’à reconnaître ce qui peut être juste chez l’autre. « Tout bon chrétien doit être plus enclin à sauver la proposition du prochain qu’à la condamner », écrivait saint Ignace dans les Exercices.
« Penser contre soi-même ne doit pas nous conduire à se renier, prévient le père Sébastien Antoni, prêtre assomptionniste. Il s’agit de convertir nos premiers réflexes, d’évangéliser nos instincts. C’est confronter notre humanité à l’Évangile. » Plus qu’un « combat », il s’agit d’un abandon dans la confiance. Être « contre » soi-même, ce n’est pas se déconsidérer, c’est au contraire faire place à plus grand que soi : « Il y a en nous quelque chose à convertir, à évangéliser. On ne se suffit pas à soi-même. »
Martin Desrosiers
L’ART DE NE PAS TOUJOURS AVOIR RAISON OU PENSER CONTRE SOI-MÊME AVEC MONTAIGNE
Essai québécois
RÉSUMÉ
Martin Desrosiers se demande comment retrouver les conditions d’un dialogue sain et constructif dans un contexte de forte polarisation et de guerre culturelle, où les médias sociaux servent davantage à conforter ses propres opinions qu’à les confronter à des idées autres, adverses. Il part du constat que la promesse annoncée par les réseaux sociaux au moment de leur lancement – servir la démocratie, encourager les échanges – s’avère jusqu’ici un échec.
Le titre de cet essai prend le contrepied du célèbre traité de Schopenhauer, L’art d’avoir toujours raison, et l’auteur y démontre qu’une grande partie de la philosophie moderne (et de son enseignement) sert malgré elle à former des rhéteurs habiles, capables de triompher de leur adversaire, bref de gagner une joute oratoire, sans égard pour la recherche de la vérité elle-même, qui se trouve pourtant au cœur de l’aventure philosophique. Si nous sommes bien formés dans l’art de persuader l’autre, si nous maîtrisons la logique de l’argumentation, nous sommes étrangement démunis quand vient le temps de nous laisser persuader par l’autre. Car le vrai dialogue, rappelle Desrosiers, renferme aussi la possibilité que nous ayons tort et que l’autre ait raison.
Pour retrouver le sens perdu du dialogue, l’auteur propose de revenir à la figure de Montaigne, le saint patron des essayistes. Il montre que le doute, l’humilité, l’écoute et le silence sont des vertus que Montaigne place au centre de sa recherche, et que nous aurions tout intérêt, à l’échelle individuelle aussi bien que collective, à cultiver.
À l’aide d’une écriture précise, cet essai éclaire le présent par le prisme du passé et enrichit notre compréhension du monde actuel par l’entremise d’une culture humaniste toujours pertinente. Ce livre intéressera toute personne soucieuse de comprendre pourquoi le dialogue est aujourd’hui si difficile, et qui voudrait apprendre à se disputer de manière plus productive.
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otre société a perdu le goût, l’envie, du risque, de la transgression. Les seules transgressions sont celles aux lois votées démocratiquement et rarement appliquées. Ce sont des transgressions sans risque, sans conséquence, non formatives, de fausses transgressions sans responsabilité réelle, qui n’apportent que des souffrances, pour quelques instants d’une ‘célébrité dérisoire’ octroyée à tort à des hommes qui essayent d’exister.
C’est le résultat de la recherche de l’improbable risque zéro associé au principe de sécurité auquel nous vendons peu à peu notre liberté. La recherche d’un monde paisible, n’est pas la recherche de la paix. Qui peut croire que ‘la vie est un long fleuve tranquille’ et se satisfaire de cette pensée ? Une vie sans saines passions et sans désirs a-t-elle un sens ? Nos voyages de découvertes nous les confions à des spécialistes du tourisme, pas trop de risques ?
Les parents vivent dans la peur, la crainte qu’il arrive quelque chose à leurs enfants : pourvu qu’ils ne leurs arrive rien ! Ils surprotègent leurs enfants, en craignant qu’ils leurs arrive quelque chose. Ils maintiennent ainsi leurs progénitures dans un état d’infériorité, un état inférieur, en leur offrant sans cesse des béquilles pour se tenir debout leur colonne vertébrale en devient atrophiée. Ces jeunes hommes sur sécurisés peinent à quitter le cocon de leur foyer. Parfois certains brisent leurs barrières, sortent d’entre leurs murs, ils deviennent même des héros ! Ce sont ceux qui interviennent quand les situations deviennent anormales, quand des gens sont attaqués, humiliés, le premier réflexe de ces héros est de sortir leur téléphone portable de filmer, quel courage ! Tant et si bien que les agresseurs étonnés, augmentent leurs violences et n’hésitent plus à aller jusqu’à l’assassinat pour trois fois rien, c’est ainsi paraît-il le sentiment d’insécurité qui se renforce ! Certains semblent pourtant vouloir accéder à un état supérieur, ils veulent préserver les apparences, ils portent les masques du paraître. Ils se cramponnent à des statuts sociaux ou des idéologies normées toutes faites, fabriquées pour eux et inculquées ils s’achètent à pas cher une bonne conscience. Ils sont dans un jeu de rôles, dans une forme de banalisation. Ils ne cherchent pas leur Lumière intérieure, mais les lumières extérieures et leurs pâles reflets, ils sont terre à terre, raisonnables et matérialistes. Ils ne cherchent pas la porte, le passage vers l’étage supérieur celui de l’être qui remplace l’avoir.
Le chercheur de la Lumière, l’initié lui, c’est mis en marche il est sorti de ses certitudes, il s’est mis en état d’être. Il pénètre dans le carré du Temple se son Temple intérieur où naît la spiritualité. Dans les angles de ce carré, il y a dans un angle Hod-Netsah Gloire et Majesté- Victoire et Puissance, Din-Hesed Justice et Miséricorde. C’est ce qualifie l’être véritable, son niveau intermédiaire. Il est, il s’est construit, sa colonne vertébrale est droite elle repose sur le Sacrum Sacré. En effet si au premier niveau l’être existe, au deuxième niveau au carré il existe et il est en capacité de passer vers les hautes sphères de la Connaissance Spirituelle, au-delà de lui-même. Pourquoi, parce qu’il s’est libéré, a vécu les épreuves et a vaincu. Dans le carré du Temple il était en quarantaine, dans cette quarantaine présente dans toutes les traditions : les 40 jours dans le désert, le jeûne de la quarantaine, la quarantaine accomplie le midi de la vie, il faut sept quarantaines pour faire une femme ou un homme. Le nombre 4 représente parait-il la porte pour les hébreux. Dans le Temple maçonnique, la femme et l’homme se construisent debout, la colonne vertébrale bien droite, libres à l’Ordre et en Ordre entre le carré du Temple entre la Terre et le Ciel. Ils montent et descendent sans cesse le long du fil à plomb libres de leur choix fermes sur le compas de leur deux jambes, responsables de leurs choix, à la recherche de leur équilibre et leur harmonie face aux hommes mais surtout face à eux-mêmes, maître d’eux-mêmes, mûrs.
Jean-François Guerry.
Source d’inspiration : Annick de Souzenelle – Le Symbolisme du Corps Humain- Éditions Espaces Libres Page 82 à 87.
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