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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
Hannah Arendt

Hannah Arendt

"L’action, la seule activité qui mette directement en rapport les hommes, sans l’intermédiaire des objets ni de la matière, correspond à la condition humaine de la pluralité, au fait que ce sont des hommes et non pas l’homme qui vivent sur terre et habitent le monde". Hannah Arendt

LA QUESTION DE LA BANALITÉ DU MAL. Part I.

 

 

Où il sera question de Adolf Eichmann, de Hannah Arendt, de Eichmann à Jérusalem, de l’éthique maçonnique, du mal de la bureaucratie selon Emmanuel Levinas.

 

 

A

dolf Eichmann adhéra au Parti National Socialiste Autrichien et à la SS en avril 1932. Il sera un « bureaucrate zélé » toute sa carrière. Chef de bureau il se dévoua à la coordination et au massacre des millions de juifs à travers l’Europe jusqu’en mai 1944 où il se déplace personnellement à Budapest pour mettre en œuvre la déportation et le meurtre de 440 000 juifs hongrois à Auschwitz-Birkenau. Il s’enfuit en 1945 en Italie puis en Argentine. En 1960 repéré par les services secrets israéliens, il est enlevé et jugé à Jérusalem en décembre 1961, condamné à mort et exécuté le 31 mai 1962.  

AUSCHWITZ

H

annah Arendt est née le 14 octobre 1906 à Hanovre Allemagne, elle est décédée à 69 ans à New-York États-Unis. Politologue, philosophe, elle fuit le nazisme. Exilée d’abord à Paris elle milite pour un état Judéo-arabe en Palestine considérant que l’exiguïté de ce pays ne permettrait pas l’instauration de deux états. Fuyant encore la France occupée elle passe par Lisbonne au Portugal et finit par rejoindre New-York aux États-Unis. Érudite elle fera une carrière universitaire, elle est reconnue pour ses travaux, elle publie : Origines du totalitarisme, La condition de l’homme moderne… Elle se reconnaît plus comme politologue que philosophe, néanmoins elle s’inspira de Platon et surtout d’Aristote elle associa les fondements théoriques aux moyens pratiques dans ses ouvrages. Comme Cicéron, je dirais quelle n’eut pas d’école de pensée, mais s’inspira de toutes les écoles des antiques, elle était donc profondément humaniste. Ses mentors ont été successivement Martin Heidegger, Edmund Husserl, et surtout Karl Jaspers. En 1961 elle écrit dans le journal le New-Yorker qui la charge de couvrir le procès de Adolf Eichmann à Jérusalem, elle publie ses articles accompagnés de ses réflexions : Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal. Naît alors une polémique sur cette pensée interprétée comme une excuse ou une atténuation de la culpabilité d’Eichmann, coresponsable de la Shoah. Elle subira même les plus vives critiques de ses amis dont Gershom Scholem qui lui écrira dans une lettre personnelle : De l’amour pour les juifs on ne perçoit rien chez vous, chère Hannah.[1] Elle répond à son ami : La question que j’ai soulevée est celle de la coopération des fonctionnaires juifs… Il n’existait pas de possibilité de résister, mais une possibilité de ne rien faire. Et, pour ne rien faire, il n’était pas nécessaire d’être un saint, il suffisait de dire : je suis un juif (un simple juif) et je ne veux pas être davantage.[2]

Plus loin dans cette lettre elle précise sa pensée : J’estime effectivement aujourd’hui que seul le mal est extrême, mais jamais radical, qu’il n’a pas de profondeur, et pas de caractère démoniaque. S’il peut ravager le monde entier, c’est précisément parce que, tel un champignon, il se propage à sa surface. Ce qui est profond en revanche et radical c’est le bien et lui seul. Si vous lisez ce que Kant écrit du mal radical, vous verrez qu’il ne désigne pas beaucoup plus que la malignité ordinaire. Or il s’agit d’un concept psychologique, pas métaphysique…[3]

La pensée de Hannah Arendt résulte d’un constat du réel quelle fait en regardant Eichmann, elle voit un clown, nous pourrions dire une marionnette dans les mains d’un dictateur, d’un despote obscur. Pour Arendt donc le mal n’est pas banal, mais peut être commis banalement, par une obéissance aveugle, une soumission, une absence de pensée autonome, de libre arbitre.

PAVÉ MOSAÏQUE CHEMIN SPIRITUEL image 450 FM

L

éthique maçonnique, nous fait prendre conscience du concept de dualité qui est en l’homme. De la difficulté de bien penser et bien agir, de penser par soi-même, et de combattre ses viles passions. De sortir de ce que Kant appelait « notre état de minorité », de s’initié pour élever sa conscience et être dans un état de maturité. Conscient de la difficulté de reconnaître ses ténèbres intérieures et de passer vers la lumière avec l’aide de la foi et de la raison. C’est ce combat contre la banalité du mal que nous propose l’initiation maçonnique et définie son éthique. Dès le premier degré, le postulant à l’initiation est mis en contact avec cette banalité du mal en posant ses pieds sur le pavé mosaïque noir et blanc. Cette dualité se prolongera jusqu’au Nec Plus Ultra de son initiation, l’initié sera poursuivi par deux Chevaliers un Blanc et un Noir et invité à choisir sa monture seul en conscience.

Hannah Arendt précisera encore sa pensée : Je n’ai absolument pas voulu dire : il y a un Eichmann en chacun de nous.[4]

 

 

C

onclusion provisoire : Concernant Eichmann nous pouvons me semble-t-il penser qu’il fut à la fois ignoble meurtrier et un zélé bureaucrate, Hannah Arendt aurait-elle été abusée par la ligne de défense de Eichmann comme le prétendent certains auteurs ? Il n’en demeure pas moins que nous devons porter notre attention sur les méfaits et les conséquences de la bureaucratie. De cette bureaucratie dont Emmanuel Levinas disait à peu près ceci : Elle est un des plus grands dangers pour la démocratie. Cette bureaucratie qui tisse des chaines pour enfermer nos libertés. Levinas encore nous mettait en garde de la bureaucratie en temps de guerre, de cette guerre : qui suspend toute morale.Alors, si l’on associe les horreurs de la guerre et la bureaucratie nous pouvons parler de banalisation du mal. Levinas pour finir parlait de mal élémental à propos de la philosophie de l’hitlérisme qui consiste à regarder les hommes comme des choses. Toutes ces choses méritent de poursuivre la réflexion avec Hannah Arendt.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

Conseil de lecture : L’Éthique Maçonnique de Josselin Morand. Éditions Numérilivre.

 

 

 

[1] Gershom Scholem Lettre à Hannah Arendt du 23 juin 1963.

[2] Hannah Arendt Lettre réponse à Gershom Scholem 20 juillet 1963.

[3] Ibid lettre de Hannah Arendt.

[4] Entretiens et Lettres Hannah Arendt et Joachim Fest Éditions Fayard 2013.

LA QUESTION DE LA BANALITÉ DU MAL - PART I

L’Éthique Maçonnique – Josselin Morand.

À l’heure des crises sociales et environnementales, trois questions fondamentales se posent : qu’est-ce qu’une vie bonne, qu’est-ce qu’une société bonne et qu’est-ce qu’une action bonne ? L’éthique, qui est au cœur de ces questions, peut y apporter des réponses de fond. Elle peut également proposer des outils pour que chacun puisse agir à son niveau, en résonance avec ses valeurs. Mais le questionnement d’éthique ne pourrait être complet sans une réflexion sur le mal et sa nature. Si Hannah Arendt a mis en lumière la banalisation du mal dans la société industrielle par la perte de responsabilité, la légende maçonnique nous rappelle que le mal est bien présent en chacun de nous. L’initiation maçonnique, par les outils et l’éclairage qu’elle offre au récipiendaire, permet alors à chaque Frère ou Sœur d’agir en toute connaissance de cause et ainsi d’orienter son action en toute liberté et responsabilité.

Destiné aux Francs-maçons comme aux profanes intéressés par la pensée maçonnique, cet ouvrage se propose, dans un langage clair, de lever le voile sur l’éthique de la Franc-maçonnerie ainsi que sa construction non seulement à partir de ses mythes fondateurs mais aussi des apports de différentes pensées. Il déconstruit les idées fausses sur l’éthique en redonnant aux mots et valeurs leurs sens précis. Il met également la lumière sur le mal inhérent à chacun d’entre nous, qui peut nous pousser à choisir le pire. Mais il propose aussi, pour le meilleur, un viatique maçonnique pour aider chacun, profane ou Initié, à agir avec éthique, discernement et fraternité.


Josselin Morand est fonctionnaire territorial, et spécialiste d’éthique. Il est également pratiquant expérimenté d’arts martiaux. Entré en Franc-maçonnerie en 2010 à la Grande Loge de France. Très impliqué dans la vie maçonnique, il est membre de la Loge de Recherche Jean Scot Érigène et membre fondateur de l’université populaire.

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Hannah Arendt

Hannah Arendt

DES LUMIÈRES DE MONTESQUIEU À L’AMOUR DU MONDE DE HANNAH ARENDT.

 

 

C

harles Louis de Secondat, Baron de la Brède et de Montesquieu, le Franc-maçon bordelais le plus célèbre est né à quelques encablures des quais de Bordeaux en 1689 et est décédé à Paris en 1755. Il a été initié à Londres à la loge Horn (Le Cor) en 1730 ; deux ans plus tard les feux de la loge L’Anglaise étaient allumés à Bordeaux. Une loge fondée par un triangle de trois anglais ayant des activités maritimes, le VM le capitaine Martin Kelly et les deux surveillants Nicolas Staimton et Jonathan Robinson.

Montesquieu est resté célèbre grâce à son ouvrage critique L’esprit des Lois, qui fut publié anonymement, cette satire humoristique de la société française a été une source d’inspiration pour de nombreux philosophes, politologues, sociologues jusqu’à Hannah Arendt.

Montesquieu

Montesquieu fut d’abord un homme de sciences, ce n’est que tardivement qu’il s’intéresse à la politique, avec son Esprit des Lois la doxa le considère comme un libéral, ce ne fut pas le cas de Arendt. Qui déclarât que comme lui elle n’était pas une libérale : Je n’ai pas de philosophie politique que l’on pourrait résumer à un isme quelconque.

À propos de Montesquieu il a été dit : Qu’il s’efforça de fonder une science politique sans droits naturels attachés à la personne humaine. C’est-à-dire universelle.[1]

La méthode de Montesquieu lui interdisait de concevoir une déclaration des droits de l’homme et du citoyen pas assez universelle selon lui. Hannah Arendt est proche de ce raisonnement quand elle publie en 1949 (Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée à Paris le 10 décembre 1948 par les Nations Unies) un article dont l’idée fondamentale est qu’il n’y a qu’un seul droit : Un droit aux droits.

Montesquieu et Arendt étaient conscients de la possibilité de la dégradation, de la détérioration voir de la destruction des structures politiques comme ce fut le cas sous la Révolution Française trente-cinq ans après la mort de Montesquieu ou avec l’éclosion du nazisme vécu par Arendt. La perte de crédit des lois et des institutions sont les prémisses de l’arrivée des despotismes. Seule l’exigence constante du respect d’un droit aux droitspermet de préserver cette dégradation et cette chute. Si l’on suit le raisonnement de Arendt seul le pouvoir arrête le pouvoir.

Montesquieu en Franc-maçon attaché à la pratique des vertus, aura l’intuition que la vertu même doit comporter des limites, la terreur de la révolution lui donnera raison, il faut se méfier dans les périodes troubles des parangons de vertu aux idées simplistes, des parangons qui surgissent de tous côtés. L’ignorer c’est vendre notre liberté en général et notre liberté de penser en particulier. Montesquieu voulait associer liberté et pouvoir. Ce que confirma Arendt quand elle disait : Que la révolution ne réside pas dans le je veux mais dans le je peux et, par conséquent (…) le domaine politique doit être interprété et constitué de telle sorte que pouvoir et liberté puissent se combiner.

Dans un moment où l’on se pose des questions sur la qualité de notre démocratie, de nos institutions, de la possibilité d’application de nos lois, dans un moment où la tentation est grande de succomber à la tentation de la réduction de nos libertés, de notre liberté au profit du droit à la sécurité. Sans jamais se poser la question de la force du pouvoir. Notre liberté fondamentale d’un droit aux droits doit être conserver, sacraliser. Nous devons aussi faire en sorte comme le pensait Montesquieu que règne parmi les citoyens l’amour des lois et de l’égalité pour que la liberté soit réelle.

 

                                                     Jean-François Guerry.

 

 

Sources : Recherches sur la pensée de Montesquieu.

Hannah Arendt L’amour du monde. Hors-série du Monde. Une vie, une œuvre. Octobre et Novembre 2024 N°08392.

 

[1] Jean Goldzink – La solitude de Montesquieu Éditions Fayard 2011.

DES LUMIÈRES DE MONTESQUIEU À L’AMOUR DU MONDE DE HANNAH ARENDT.
Photo de pbernardon sur Unsplash

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Le Madison Square Garden le 27 octobre 2024

Le Madison Square Garden le 27 octobre 2024

J’AI DIT

 

Le ventre de la bête immonde est toujours fécond.

                                         Bertolt Brecht.[1]

Madison Square Garden Parade Nazi 1939

N’oublions pas le Madison Square-Garden en 1939. Comparaison n’est pas raison, mais cherchons toujours l’idée sous le symbole. Et hélas certaines idées ne meurent pas, elles sont des souffrances permanentes. Les symboles de ces idées ne manquent les 11 et 12 août 2017 à Charlottesville États-Unis des suprémacistes et nationalistes embrasent la Virginie suite au déboulonnage de la statue de Robert Lee. Les drapeaux des états confédérés se mêlent aux drapeaux nazis. La tiédeur de la condamnation du Président D. Trump face à ces émeutes et ses manifestations interroge : À Charlottesville, il n’y avait pas seulement des néonazis, mais aussi des gens bien venus protester contre l’enlèvement de la statue de Robert. E Lee.

Défilé Néonazi Charlottesville 2017 E U

Les lumières du passé nous guident dans le labyrinthe de l’avenir. On ne peut pas baisser les yeux, regarder ailleurs ou alors mes enfants, mes petits-enfants diront de moi :

Quand ils sont venus chercher les communistes

Il n’a rien dit, il n’était pas communiste.

 

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes

Il n’a rien dit, il n’était pas syndicaliste.

 

Quand ils sont venus chercher les juifs

Il n’a rien dit, il n’était pas juif.

 

Quand ils sont venus chercher les catholiques

Il n’a rien dit, il n’était pas catholique.

 

Puis ils sont venus le chercher

Et il ne restait plus personne pour dire quelque chose.

 

                                                                          Pasteur Martin Niemöeller. [2]

Madison Square Garden 1939

Tous les témoignages même modestes en ces temps de chaos doivent venir en aide à nos amis américains qui sont venus nous sortir des ténèbres en 1944, aidons au moins moralement nos Sœurs et nos Frères du nouveau monde, afin qu’ils sachent que nous sommes-là, que nous les attendons à la sortie des ténèbres.

 

                                                     Jean-François Guerry.

 

[1] Bertolt Brecht. La Résistible Ascension d’Arturo Li  1941.

[2] Pasteur Martin Niemöeller. Président des Églises Réformées de Hesse-Wassau. Partisan de l’arrivée d’Hitler, puis résistant, déporté à Dachau de 1938 à 1945.

 

J'AI DIT
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Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse 26 juin 1785. Tableau de Nicols André Monseau . Musée National du Château de Versailles.

Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse 26 juin 1785. Tableau de Nicols André Monseau . Musée National du Château de Versailles.

LA FRATERNITÉ EST LE LIEN QUI FAIT LA SOCIABILITÉ

 

N

ous ne pouvons pas faire société sans la fraternité encore moins prétendre à l’universalité. Quand la Franc-Maçonnerie est devenue « spéculative » c’est-à-dire quand les loges ont reçu des hommes qui n’étaient pas des œuvriers des bâtiments, des cathédrales, des hommes du métier de la construction au sens propre, même s’ils étaient dans une forme de transcendance quand ils accomplissaient leurs œuvres. Le cœur et l’esprit, guident ensemble la main qui tient le maillet. Mais ils étaient avant tout regroupés en corporations de métiers. Des intellectuels, des scientifiques, des nobles, des militaires, des bourgeois ont transformé, ont fait évoluer la Franc-maçonnerie lui ont donné une dimension supplémentaire sans renier la tradition de la construction en gardant la force évocatrice de son symbolisme. La Franc-maçonnerie en s’ouvrant à tous les hommes, puis à toutes les femmes est devenue un véritable centre d’union fraternelle, elle ne pouvait dès lors qu’être universelle.

La Pérouse Frère de l'Heureuse Rencontre quitte Brest pour une expédition le 01/08/1785

Comme le vent du large souffle dans la tête des aventuriers, il a soufflé aussi dans la Franc-maçonnerie. Les gens de mer ont contribué à l’expansion des Lumières de l’Occident. Dans de nombreux ports de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée des loges sont nées. Etienne Morin considéré comme le fondateur du Rite Écossais Ancien et Accepté a pris la mer à Bordeaux pour les Antilles, la Franc-maçonnerie concrétisait son caractère universel. Les maillets résonnaient aux abords des quais et sur les bateaux. Des tenues maçonniques en temps de guerre eurent lieu à bord de navires entre geôliers et prisonniers, c’est dire que rien ne peut faire obstacle à la volonté de fraternité, pas même la guerre qui détruit toute forme de morale. Ces tenues maçonniques particulières devaient être de véritables ancres de miséricorde et d’espérance pour leurs participants. La fraternité des gens de mer est sans doute l’une des plus grandes expressions de la fraternité humaine elle existe encore de nos jours. La Loge maritime La Pérouse crée à Bordeaux et qui a essaimé réuni au moins 19 obédiences de 9 pays elle accueille également les femmes ce qui concrétise son caractère universel. Cette loge pratique le rituel noachite qui est antérieur à celui d’Hiram, la référence au constructeur de l’Arche est beau symbole. La Marque, les Nautoniers de l’Arche Royale doivent leurs fondations à Thomas Dunckeley un Maître canonnier de la Royal Navy, sa fondation remonte à la guerre de sept ans (1756-1763). Les outils des chantiers maritimes associés aux instruments de navigation, les références à l’Arc en Ciel, à la Colombe du patriarche Noé donnent un haut niveau à la fraternité des maçons et des gens de mer. Puissions-nous tous tourner notre regard vers l’horizon de la Fraternité.

 

                                            Jean-François Guerry.

LA FRATERNITÉ EST LE LIEN QUI FAIT LA SOCIABILITÉ
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TOUT EST-IL SI SIMPLE ?

TOUT EST-IL SI SIMPLE ?

 

S

e transformer, se changer, suffit-il à changer le monde ? S’engager personnellement en modifiant ses codes de vie, ses habitudes, ses consommations, en séparant des autres et du monde dans un entre-soi réducteur, est-il la méthode pour sauver la planète ou n’est-ce que le début d’un possible changement ? Comment sauver la planète ?

Faut-il radicalement rompre avec les autres avec la société, avec la démocratie représentative se retirer dans une ZAD, occuper l’espace pour le défendre ? C’est faire peu de cas de l’espérance de réunir les hommes, c’est renoncer à cette grande idée des Lumières, à cette espérance de la création d’un centre d’union fraternel où toutes les femmes et les hommes ont leur place sans aucune distinction, avec toutes leurs différences. Un centre d’union porté depuis son origine par la Franc-maçonnerie et qui perdure encore aujourd’hui.

Ceux qui ne voient là qu’une utopie, sont comme tristes comme ceux qui ont renoncés à leurs rêves.

À une époque où la facilité est de jeter de cancéliser tout, la politique et les hommes politiques en général.  C’est oublier que nos élus locaux, donnent de leur compétence et de leur temps pour faire exister ensemble soin des humains et la Terre, justice sociale et justice environnementale. [1] Nos élus locaux sont contraints d’agir comme des pompiers pour traiter les conséquences des crises écologiques sans avoir les moyens, ni avoir la possibilité globalement de s’attaquer aux causes.

Travailler seul à être soi, à se mettre en accord avec la nature, être dans « le bien-être », est insuffisant et même égoïste, c’est se présenter comme un sage, avoir l’apparence d’un sage.

Les Sœurs et les Frères l’ont compris ils ne veulent pas s’enfermer dans le secret de leurs loges, mais porter au-dehors leurs travaux, leurs idées, leurs réflexions, être dans la pensée et l’action.

Il ne s’agit donc pas simplement de s’adapter ou de réparer les conséquences. Il faut rénover le monde, le reconstruire. C’est un long chemin, c’est d’abord une prise de conscience puis un travail scalaire bien connu des Sœurs et de Frères. Cela nécessite une solidarité entre les générations, la culture d’un enthousiasme fraternel vital pour les hommes et notre planète.

 

                                            Jean-François Guerry.

Bruno Panas

 

Il a été dit de Bruno Panas.[2]

 

Union harmonieuse d’une spiritualité solaire, humaniste et d’un amour charnel de la nature. Bruno Panas est un sculpteur des fulgurances et du ressenti de la pensée et de la matière, du ciel et de la terre intimement mêlés.

Sa sculpture se rêve et se caresse. Ferveur et révolte s’effleurent, se rejoignent, images du sacré et de l’humain.

 

[1] Jean-Philippe Pierron. Philosophe Université de Bourgogne directeur de la chaire Valeur du soin. Chronique Revue Études Mai 2022 N°4293 Page 63.

[2] Bruno Panas Sculpteur de la Vallée des Saints à Carnoët Côtes d’Armor. Il demeure à l’Hôpital-Camfrout Finistère. Il a sculpté Saint Telo et Saint Herbot.

Saint Herbot et Saint Telo. Sculptures de Bruno Panas Vallée des Saints à Carnoët
Saint Herbot et Saint Telo. Sculptures de Bruno Panas Vallée des Saints à Carnoët

Saint Herbot et Saint Telo. Sculptures de Bruno Panas Vallée des Saints à Carnoët

LIVRE DISPONIBLE : DANS TOUTES LES LIBRAIRIES ET À LA BOUTIQUE MAÇONNIQUE 

 

 

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La Fayette et Washington Statue de Barholdi Place des États-Unis Paris

La Fayette et Washington Statue de Barholdi Place des États-Unis Paris

MES FRÈRES TOURNEZ VOTRE REGARD VERS L’OCCIDENT

 

Je plains quiconque n’aurait pas cinquante pour cent de fayettisme dans son cœur.

    Joseph Delteil.[1]

 

L

e moment est crucial pour nos Frères américains, mais pour nous aussi. Les échos des propos invraisemblables proférés par les politiques du nouveau monde doivent nous interroger sur l’état de nos démocraties. En même temps notre Assemblée Nationale ressemble à un champ de foire où dans les temps anciens s’affrontaient les maquignons.

Plus que jamais il nous faut nous référer aux lumières du passé, celles de la raison mais aussi celles de la foi en l’homme, ces lumières qui permettent d’affronter le présent et d’envisager l’avenir.

La Frégate de la Liberté L'Hermione

Dans ce moment fétide, j’ai besoin de respirer l’air du large, l’air que l’on respire sur les quais de nos ports celui qui donne l’envie de voyages. De ces voyages qui sont toujours commencement, découvertes, initiations, recherches d’autres mondes.

Les souvenirs des Frères conquérants me reviennent, du bon Monsieur de la Pérouse[2] et surtout du Frère La Fayette, ce petit marquis auvergnat : Au siècle des Lumières La Fayette incarnait ce qu’il y a de mieux : l’esprit de perfection quand il s’allie à l’esprit de progrès, un vrai courage communiant avec une vraie passion et un désir de faire avancer les choses autant sur le plan politique que philosophique. Alors, de part et d’autre de l’océan, nous vivions la version la plus belle de notre échange; du côté des « insurgents », la bravoure des pionniers et la construction d’un nouveau monde, du côté du royaume de France, l’audace incarnée et la fougue d’un jeune marquis libertaire remarquable par son absence d’esprit de caste qui était pressé d’aller combattre pour cet idéal commun bientôt baptisé Philadelphie c’est-à-dire son « amour fraternel ». [3] Nous manquons de tels hommes prêts à se battre même contre leur propre intérêt, conscients que le plus grand mal peut provenir d’eux-mêmes. La Fayette ce « héros des deux mondes » nommé général à 19 ans par son Frère George Washington vainqueur à Yorktown bataille décisive pour la libération de l’Amérique, fait partie des huit citoyens d’honneur des États-Unis depuis 2002.

Ces deux Frères Washington et La Fayette ont écrit les plus belles pages de l’histoire du nouveau monde. Sans oublier le Frère Benjamin Franklin qui a convaincu le Roi de France Louis XVI d’aider les insurgents.

Nous devons, avec La Fayette rêver du meilleur pour les Etats-Unis, en espérant que le choix des américains ne leur fasse pas oublier la venue chez eux de l’Hermione avec La Fayette, en espérant qu’ils regardent toujours la statue de la Liberté en se souvenant que le Frère Auguste Bartholdi l’a réalisé pour la veuve d’Abraham Lincoln un autre Frère qui a abolit l’esclavage.

La Fayette

Nous ne pouvons être indifférents aux élections aux Etats-Unis, dans un moment où nos démocraties sont malades faute de soins préventifs. Car comme le disait le président Barack Obama le 15 avril 2015 : La France est le plus vieil allié des Etats-Unis. Ainsi, nous pouvons voir les deux Frères Washington et La Fayette réunis à Paris Place des Etats-Unis grâce à la statue du Frère Bartholdi.

 

                                            Jean-François Guerry.

 

[1] Joseph Delteil. 1894-1978. Écrivain, poète, ami de : A. Breton, L. Aragon, G Brassens, P Soulages… Extrait de La Fayette 1928.

[2] Jean-François de la Pérouse. Capitaine de Marine initié à Loge brestoise L’heureuse rencontre en 1764. Louis XVI parait-il, en montant à l’échafaud demanda de ses nouvelles alors qu’il était en expédition autour du monde. La Pérouse aurait péri en mer aux Îles Salomon.

[3] Gonzague Saint Brice. La Fayette. Avant-propos Pages 11 et 12 Éditions Folio Gallimard Nouvelle Édition 2006.

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Publié le par Jean-François Guerry
Colline Vallée des Saints à Carnoët Côtes-d'Armor

Colline Vallée des Saints à Carnoët Côtes-d'Armor

REGARDER AU-DELÀ, REGARDER PLUS HAUT.

 

C’est que les saints, avant d’accéder à l’immortalité en récompense de leurs vertus, ont d’abord vécu des vies d’hommes. Ils ont connu toutes les faiblesses de l’humaine nature.

Pierre Jakez Hélias.

I

l y avait 683 habitants à Carnoët en 2015, quelques paysans attachés à leurs racines, un café sur la place, un village endormi dans le centre de la Bretagne. Rien ne laissait prévoir que ce lieu déserté allait de devenir un centre spirituel fréquenté quelques années plus tard par 400 000 pèlerins. En 2008 au pied d’une colline allait naître la Vallée des Saints. Les premiers coups des maillets et des ciseaux percutaient le silence et les granits, les géants de pierre commençaient à s’élever vers le ciel, à Carnoët on voyait plus loin, plus haut, on dépassait ses limites. Les premiers visiteurs de cette île de Pâques bretonne répandait la rumeur, à Carnoët c’est comme le chantier d’une cathédrale !

Aujourd’hui 180 géants de pierre, 180 témoignages de la grandeur de l’homme sont sur la colline les pieds dans la terre et la tête dans les étoiles. Ces géants racontent à ceux qui savent les écouter l’histoire du pays d’Armorique. Ces 180 cathédrales de sueurs et de pierres sont des cœurs ouverts en plein vent, en pleine lumière, résistants sous le tonnerre et la pluie.

Dans ce lieu séparé, les énergies telluriques et célestes circulent dans ces grands corps de pierre, elles irradient la nature et les pèlerins. Dans la Vallée des Saints devant vos yeux passent quinze siècles de récits et de mythes.

                                                     Jean-François Guerry.

 

PAROLES DE SCULPTEURS DE SAINTS.

 

Quand la poussière retombe, l’œuvre est là, monolithe inutile, dans une personnalité d’échos qui nous renvoient au plus profond de nos interrogations.

                                                                                          C. Bechade.

 

Sculpter.

Faire du granit le support d’une idée, d’une impression première épurée. Demeurer vrai en chaque courbe, en chaque approche de l’outil dans la matière se laisser surprendre au gré de ses imperfections. Le choc de deux forces brutes. La puissance d’un échange quasi-instinctif. L’écho d’une volonté silencieuse.

                                                                                           Bruno Guyader.

 

Note d’humour : entendu dans un café près de la Vallée des Saints.

Le client : Je voudrais un Coca Cola s’il vous plaît.

L’aubergiste : Désolé Monsieur ici, il n’y a que de l’authentique du Breizh- Cola !

REGARDER AU-DELÀ, REGARDER PLUS HAUT.

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Publié le par Thierry Didier
Thierry Didier : Identité, Altérité, Solitude Part VII et fin
Au début on est seul, on commence seul, puis à la fin on est seul, et pourtant plus le chemin est parcouru plus on est différent et le même à la fois...
Cette réflexion sur l'identité, l'altérité, la solitude proposée par Thierry Didier arrive à son terme, à sa fin, au moment de la plénitude ? 

 

La lueur du cabinet de réflexion, cette étincelle allumée un soir, a finit par embraser notre être en entier, elle a finit par lui permettre d'entrevoir la grande lumière de la Connaissance à la porte de l'Orient, à l'endroit où l'on renaît plus radieux.

 

Merci à Thierry Didier de nous avoir un peu plus éclairé sur notre chemin.

 

Jean-François Guerry

 

Thierry Didier : Identité, Altérité, Solitude Part VII et fin

I

nitiation signifie commencement, ce statut ne peut jamais être vécu que seul, dans la mesure où on ne débute, comme d’ailleurs on ne termine que tout seul.  Aussi bien nous naissons seul et nous mourront seul, la phase entre ces 2 extrémités conserve ce fil rouge, ce sentiment ontologique de l’unité, qu’on peut transcrire physiquement comme métaphysiquement comme la solitude. On peut aussi se dire que cette solitude qui accompagne souvent le futur initié viendra se résoudre, se formaliser lorsqu’il sera devenu maître, non pas parce que cette solitude cessera, mais parce qu’en la verbalisant, elle passera du domaine de l’affect à celui de la simple constatation, ce qui permettra de la vider de son poison

L’initiation au 3ème degré signe quelque part la solitude ontologique du candidat, elle l’épouse en lui conférant une légitimité à vivre des situations distinctes de la vie profane. On parlera alors d’une expérience symbolique, suivant les 2 acceptions qui recoupent ce terme : 1) symbolique, dans le langage courant, signifie modéré, subsidiaire, léger ; il permet ici de ne pas attenter violemment à un être plus habitué au  doux écoulement de la vie profane, que des violences, fussent-elles cérémonielles  2) pris dans son sens initiatique, c’est un terme didactique, où la symbolique nous montre la voie d’exploitation possible d’un fait ou d’un objet, par le biais d’une méthode originale.

Dans cette situation, on comprend très bien en quoi la solitude est un sentiment dont la nature est profondément personnelle, mais dont l’intensité dépend de ce que donne à voir l’environnement extérieur.  Mais la prise de conscience dudit centre permet aussi de s’y arrimer, d’y voir une sorte de fondement, de « prochain » qui modère cette déréliction Il est singulier , c’est le cas de le dire, pour le futur maître , de ne jamais quitter cet axe, et qu’autour de celui-ci s’organisent d’incessants remaniements: marcher à reculons, se voir arraché brutalement son tablier de compagnon, devoir enjamber un cadavre, être frappé de façon létale par le maillet, être fiché sur le sol , cerné de 7 maîtres cherchants , puis relevé par les 5 points parfaits de la maîtrise, sorte de chevilles ouvrières axant l’arrimage du  nouveau maître au VM.

 

La notion même de substitution conserve géométriquement l’unité axiale de l’exaltation, et  obéit à celle de ce fil initiatique dont ne s’éloigne à aucun moment le récipiendaire : substitution du corps, substitutions des mots : ce mot a étymologiquement une double acception, celle issue du latin substituere «  mettre à la place de » qui signifie qu’il n’y a , à aucun moment une dualité de personnages, mais une succession parfaite d’un seul intervenant ; c’est ce en quoi l’enjambement symbolique du cadavre est signifiant : il représente une ambivalence physique qui contribue à souligner un passage de flambeau et 2) ce verbe est composé aussi de sub, « en dessous » , et statuere, « établir, poser , placer », précisant finalement que cette substitution conserve une forme de subordination , qu’on retrouve dans la position spatiale de l’enjambement et dans le relèvement du nouveau maître. Ce principe de substitution est fondamental, car il va venir corroborer et appuyer un principe qui va ensuite guider le perfectionnement du nouveau maître, en le plaquant sur le principe d’analogie confrontant l’édification du maître accompli, à celle, narrative du Temple de Salomon.

Thierry Didier.

Il est possible d'obtenir l'intégralité de la réflexion de Thierry Didier en écrivant à l'adresse mail suivante:

 

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Aller plus loin avec le livre de Thierry Didier

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Publié le par Thierry Didier
Thierry Didier : Identité, Altérité, solitude Part VI.
L'errance un chemin vers la Connaissance à la recherche d'un altérité verticale jusqu'à la solitude....

JF GUERRY.

Thierry Didier : Identité, Altérité, solitude Part VI.

L

'errance initiatique n’est pas un échec ou une faiblesse : elle qualifie paradoxalement la prise en compte, la considération d'un certain vécu. L’errance, c’est s’approprier le fait d’errer, c'est vivre et habiter cet état si particulier où nous semblons un temps soumis à la vacuité, à la perte de repères. L'errance est la gouvernance de l'erreur : gouverner l’erreur n’est pas la passer sous silence, ou l’amoindrir ; elle est au contraire, comme toute gouvernance, une façon de la garder contre soi afin de la gérer : ce dernier point est une explication  plausible du signe de protection qu'impose Yahvé sur Caïn , pour qu'il puisse errer longtemps sans que l'on n'attente à sa vie: du point de vue moral c'est pour qu'il souffre au maximum , du point de vue initiatique, c'est pour qu'il puisse vivre longtemps au plus près de l'erreur afin de la vider de son poison. En tuant Abel, Caïn s’appropriera une identité nouvelle, malmené qu’il était par le jugement de son père, et en même temps s’attribuera une altérité verticale à travers sa descendance. Par ce biais, Caïn transformera la maltraitance psychologique, conduisant à forme dévoyée d’identité, en maltraitance physique, forme d’altérité guerrière qu’il infligera à Abel. Par cet acte hautement symbolique, Caïn sera condamné à errer dans le pays de Nod, sorte de désert métaphysique caractérisant cet entre-soi symbolique et psychologique. On peut bien sûr interpréter exotériquement la condamnation qu’il subit comme une forme de réparation morale de sa faute. Même le signe de Dieu sur Caïn, le rendant intouchable, pourrait être traduit par le fait de le faire souffrir dans la durée, mais exotériquement lui laisser le temps de vivre sa solitude, prémisse à l’établissement de sa postérité.  

Si l'errance se manifeste, c’est donc que le milieu extérieur a été réduit au silence. C'est pourquoi le théâtre d'une errance est toujours si aride, si stérile, tout est capté par l'errant, qui, de ce fait se retrouve seul dans le mode. La vision classique de l'errance est donc ce moment où l'initié semble perdre le contact, où il y modification de l'équilibre existant entre lui et son environnement. À ce moment-là, plusieurs possibilités : ou bien cet équilibre est stable, auquel cas les échanges sont possibles : c'est ce que l'on appelle l'évolution progressive, qui est celle que nous vivons communément. Ou bien cet équilibre est instable, et le contact se perd : dans ce dernier cas, 2 possibilités : 1°) si l'environnement prend le pas sur l’individu, on parlera de contexte profane, de paganisme, et de ce que bibliquement on appelle la chute. 2éme cas : l'être prend le pas sur le milieu qui l'entoure : ce milieu va alors se réduire comme une peau de chagrin, et l'on parlera d’errance. L'errance initiatique qualifie paradoxalement la prise en compte, la considération d'un certain vécu.

L'errance, c'est s’approprier le fait d’errer, c'est vivre et habiter cet état si particulier où nous semblons un temps soumis à la vacuité, à la perte de repères. L'errance est la gouvernance, par le maître,  de l'erreur : gouverner l’erreur n’est pas la passer sous silence, ou l’amoindrir ; elle est au contraire, comme toute gouvernance, une façon de la garder contre soi afin de la gérer : ce dernier point est l'explication du signe de protection qu'impose Yahvé sur Caïn , pour qu'il puisse errer longtemps sans que l'on n'attente à sa vie: du point de vue moral c'est pour qu'il souffre au maximum , du point de vue initiatique, c'est pour qu'il puisse vivre longtemps au plus près de l'erreur afin de la vider de son poison.

L’homme n’est pas fait pour vivre une altérité ou une identité exclusive, car il s’agit là de statuts plus que de postures. Ces 2 termes collent parfaitement avec le statut d’apprenti et de compagnon, qui sont plus des objets didactiques que de véritables natures. De ce fait, les concepts-limite d’identité et d’altérité ne sont pas faits pour incarner l’initiation, mais pour établir des bornes par essence inatteignables. Face à cette aporie, et comme nous l’enseigne le rituel du 3ème degré, l’homme se retournera, c’est classique, sur lui-même, afin de vivre un état intermédiaire amplifié aussi, ce sera celui de la solitude, C’est cette inaccessibilité qui conditionnera une sidération, une torpeur ontologique, qu’on appellera solitude.

Thierry Didier.

Thierry Didier : Identité, Altérité, solitude Part VI.

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Publié le par Thierry Didier
Thierry Didier : Identité, altérité, solitude Part V
Où le Maître est souverain et indépendant, seul est-ce une épreuve ? ...

C

’est le caractère didactique, nécessairement « hémiplégique » de l’initiation, qui oblige à considérer d’abord singulièrement chacune des 3 valeurs, de la même façon qu’il expose de façon étagée les 4 éléments alchimiques lors de la cérémonie d’initiation au 1er degré. La solitude existentielle baigne en fait l’être humain car nous naissons et nous mourrons seuls, et ce fil rouge, ce « bruit de fond » n’est que sporadiquement coloré de valeurs propres à nous aider à supporter cet isolement ontologique. Lorsque l’on dit « le maître est seul », il ne s’agit pas que de ce grade, mais simplement de celui à partir duquel ce sentiment peut alors être perçu dans toute sa dimension, sans crainte de s’y perdre. Car ce point-là est fondamental : au grade de maître, nous nous situons entre l’équerre et le compas ; et ce sentiment de solitude est donc toujours borné entre 2 limites, qu’elles soient symboliques ou existentielles. Il est dit que le maître est seul pleinement détenteur des droits maçonniques. En effet, on qualifie souvent la vertu essentielle du maître d’être souverain, comme le sont les loges du même nom.

Le jugement du Roi Salomon

Cette position implique des caractéristiques subsidiaires mais incontournables, à savoir pouvoir agir ou réfléchir en totale indépendance, sans références directes à une sorte de directeur de conscience, même si l’exemplarité est un incontournable viatique. La solitude caractérise en fait un état intermédiaire, situé entre identité et altérité et qui du seul fait de cette position, se voit renvoyé dans les cordes de sa singularité : le solitaire fait souvent peur, et ceci pour 2 raisons : d’abord l’incompréhension que l’autre lui fait subir, et ensuite la peur, pour son prochain, d’être contaminé du même sentiment. La solitude est un entre-deux quelquefois salvateur, quelquefois condamnateur. On peut en jouer, s’y complaire, le révoquer de toutes ses forces. La solitude est quelquefois teintée d’un sentiment de honte, comme s’il fallait absolument participer au mouvement de la vie. Sauf lorsqu’elle est choisie (et encore), la solitude nous renvoie immanquablement à des sentiments mêlés de déréliction, de misanthropie, de tristesse, d’incapacité cognitive, de handicap social et sociétal.

Le Rite Écossais Ancien et Accepté n’a pas, comme le Rite Français, et c’est heureux, cette échappatoire vers une forme de sociétal qui confine parfois à une fuite en avant, à un positivisme auquel on s’accroche afin d’éviter toute dilution dans le néant. Le tangible est rassurant, et l’exigence du Rite Écossais Ancien et Accepté apparaît alors à dessein comme un « supplice existentiel » salutaire. Alors, bien sûr, nous sommes ici sur un plan symbolique, rien ne nous empêche de cultiver la vie par d’autres biais. Ces biais viennent s’ajouter à l’exercice initiatique, car le franc-maçon n’est pas un ascète, un anachorète ou un saint. Simplement cette existence d’un à-côté différent, d’un soubassement introspectif peut à la fois nous rendre plus isolé dans la vie quotidienne, mais aussi nous apprendre à marcher, tel l’ange de l’Apocalypse, un pied dans le sol, un autre dans l’eau. Il faut apprendre à vivre avec cette solitude existentielle, voire à l’apprécier, comme une compagne indéfectible et de toute façon incontournable. La solitude tient étymologiquement de la sole, c’est-à-dire le point le plus bas et donc le plus stable de l’individu : pour percevoir la solitude, il faut donc être campé et sustenté, vivre l’aplomb comme un corollaire et une situation préalable à cette solitude.

LA MÉDITATION DE L'ARCHITECTE

C’est pourquoi toute spiritualité fumeuse ou sectaire semble résoudre la solitude des êtres vulnérables : on pense pour eux, on leur dénie tout fondement d’autonomie, et par là même on les empêche de se raccrocher à une identité solide en flouant leur altérité. Dans la langue française, l’adverbe « seul » nous conduit à 2 états de perception différents, la solitude et l’isolement. La solitude est un état, un statut, souvent choisi là où l’isolement consiste en quelque chose de subi. Si la solitude se rapproche de l’individualité, elle est pourtant vécue et souvent exacerbée par rapport à un collectif : j’y vois l’exode biblique du peuple hébreu, exode signifiant « voyage hors de… », où l’accent est mis sur le périple lui-même. L’isolement se voit, lui, référé à une terre d’origine, toujours référencée : j’y vois l’Exil biblique, dans lequel l’accent est mis sur le retrait individuel.

La solitude signera alors l’à-côté, l’inévitable bruit de fond de cet acte de création par la voie symbolique qui toujours nous isole par la violence de son apparition : c’est pourquoi les actes présents dans les cérémonies d’initiation maçonnique distillent une certaine violence, ressentie comme tel lorsque l’énergie nécessaire à leur manifestation prédomine sur la nature du candidat : c’est pourquoi le feu nous brulera, tant qu’il ne sera pas transmué en un amour ardent: « Le feu te brûle car tu n’es pas encore le feu ».  On parlera alors d’épreuves qu’il conviendra de surmonter. Surmonter ne se rattachera pas ici à une quelconque valeur viriliste ou martiale, mais simplement à démontrer la capacité du candidat à dépasser sa condition, quelles que soient les abords par lesquels sera abordée cette condition (abord moral : serment et parjure ; abord existentiel : éléments alchimiques ; abord philosophique : testament ; abord rationaliste : outils ; abord cosmologique : voûte étoilée, luminaires, etc…) La naissance et la mort sont des moments solennels. Cela signifie qu’ils ne peuvent se vivre que seul. Le souci est qu’ils désignent aussi des bascules, des jalons qui nous font à chaque fois passer d’un monde dans un autre, de l’inconnu vers le connu, avec la naissance, puis du connu vers l’inconnu, avec la mort. Grace au génie du rite, il est néanmoins possible de reproduire cette solennité de notre vivant, et ceci grâce à la substitution. Cet acte désigne également un passage, mais il a aussi la vertu de nous faire exister de part et d’autre de ce sas, ayant un temps devant nous l’image du maître assassiné, donc déchu, et puis celle du récipiendaire qui va lui succéder. La substitution est un acte majeur car elle permettra aussi au maçon de continuer à se construire par-delà le 3ème degré, et jusqu’au 16ème degré, par un phénomène -miroir dénommé analogie, qui est un rapport de similarité entre 2 phases successives, mais différentes. Le trait de fraction de ce rapport est justement la substitution. Le maçon n’oubliera plus jamais ensuite ce viatique qui lui permettra de se construire en regard de l’édification du Temple de Salomon.

Cette épithète « seul » renvoie aussi étymologiquement à des valeurs telles l’entièreté (racine latine sollus), mais aussi à solidus, solide et salvus, sauf. Entier, solide et sauf, voilà l’état d’esprit dans lequel doit se trouver l’initié qui s’ouvre à la vie tangible. Au moment précis de la substitution, nous sommes nécessairement seuls, tout comme nous le serons de nouveau à l’instant précis de notre mort. Seule change finalement l’appréciation de cette solitude durant le laps de temps de notre vécu. Nous cesserons alors d’être entier, car nous appartiendrons à un collectif qui est celui de la vie. Nous cesserons d’être solide, car une partie de nous-même sera toujours encline, ou bien à se dissoudre dans le commun, le séculaire, ou bien à s’élever vers une spiritualité qui n’en demeure pas moins un élan proprement humain, Enfin nous cesserons d’être saufs, car soumis au glaive de la chute adamique. C’est cette raison majeure qui s’oppose chez certains à une élévation, non pas par peur du regard de l’autre, mais par peur de quitter le monde tranquille du tangible et d’une réalité à la fois crue et rassurante.

Ce fil rouge et métaphysique d’une solitude consubstantielle est symbolisé, lors de la cérémonie d’exaltation à la maîtrise par cet axe qui ne quitte jamais le récipiendaire au cours de sa pérégrination, depuis l’Occident vers l’Orient : qu’il déambule en arrière, puis en avant en se retournant, puis qu’il enjambe, qu’il se couche et se relève, il ne quitte pas cette véritable colonne vertébrale empreinte d’une solitude qui ne sied qu’à ceux qui sont capables d’en supporter la présence. La solitude sommitale me semble atteinte lorsque le récipiendaire est littéralement planté au sol après le coup létal, observant alors sans pouvoir y participer, le périple circulaire de 7 maîtres le cherchant. La mort répond, par sa solennité, à la naissance, avec une dynamique qui, en valeur absolue lui est comparable. Ainsi existe-t-il un véritable fil rouge, et pour paraphraser Nietzsche «   une corde tendue au-dessus d’une abime ». Ce fil est le reliquat, la trace fossile d’une solitude consubstantielle à l’humain. Le maître maçon, pleinement détenteur des droits maçonniques, est simplement celui qui sera apte à capter, à ressentir cette solitude, fréquemment noyée durant l’existence par le brouhaha de la vie et la prégnance du collectif. L’instruction du 3ème degré dit bien : « le maître est seul » et non pas « le maître se sent seul. », car le constat qui est fait est une véritable déclaration métaphysique et non l’expression d’un pathos ou d’un sentiment moral ou cognitif qui plomberait alors la pensée et l’action. Le sentiment de solitude est sans doute, pour l’être humain, un des plus compliqué à appréhender, parce qu’il conditionne tout un imaginaire teinté à la fois de morale et d’une lucidité pas forcément facile à vivre. Il est important de parler d’un sentiment plus que d’un élément factuel, car la solitude se vit toujours nécessairement par rapport à un environnement, qu’il soit intime ou extérieur. Il est très compliqué de parler de ce sentiment, comme s’il était entaché de faute, si on le ramène à l’errance de Caïn. On pourrait même parler de « contagion idéologique » à son égard, comme si le seul fait de l’évoquer risquait de nous emmener dans le tourbillon moral sans fin de la honte et de l’erreur. Cette solitude, qui est un état, se double, au niveau du vécu, de l'errance, qui est ce moment où l'initié semble perdre le contact, où il y modification de l'équilibre existant entre lui et son environnement.

À ce moment-là, plusieurs possibilités : ou bien cet équilibre est stable, auquel cas les échanges sont possibles : c'est ce que l'on appelle l'évolution progressive, qui est celle que nous vivons communément. Ou bien cet équilibre est instable, et le contact se perd : dans ce dernier cas, 2 possibilités : 1°) si l'environnement prend le pas sur l’individu, on parlera de contexte profane, de paganisme, et de ce que bibliquement on appelle la Chute adamique. Dans ce cas, nous avons à faire à une véritable déréliction, où peuvent apparaître des sentiments variés, abandonisme, humiliation, voire opprobre ou déshonneur. Dans un second cas, l'être prend le pas sur le milieu qui l'entoure : ce milieu va alors se réduire comme une peau de chagrin, et l'on parlera d’errance. Adam et Eve, en engendrant Abel et Caïn, prolongent dans le monde tangible, celui d’après la chute, une forme de totalité et de complémentarité par ces deux frères pourtant opposés quant à leurs prérogatives et leurs caractères. Mais cette solitude initiatique est prometteuse, Caïn finira par fonder une dynastie d’où descendront, entre autres, Jabal, Jubal et Tubalcaïn. Dans la même veine, l’Exode et l’Exil produiront un sentiment et une volonté de s’affirmer face à un joug. JC réfléchira 40 jours dans le désert.

Thierry Didier.

Thierry Didier : Identité, altérité, solitude Part V

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