LES FORCES SPIRITUELLES CHANGENT NOTRE VIE
J’ai eu dans ma vie professionnelle et personnelle l’opportunité de faire plusieurs voyages, en France et dans le monde. Il est des lieux où l’on passe sans rien ressentir, d’autres qui restent profondément ancrer en nous.
J’ai touché très jeune les pierres levées de Carnac et leurs légendes, j’ai bu l’eau de la rivière d’argent, du Fao, de Huelgoat au sortir de la grotte du diable, je suis monté jusqu’au sommet de Saint-Michel de Braspart dans les monts d’Arrée, lieu bien connu des Druides.
Puis il y a eu les voyages lointains si près de moi, le chemin Memphis en basse Egypte, le passage sur le Nil dans la barque vers la vallée des rois, plus tard encore ou avant je ne sais plus, je me suis assis au bord du Jourdain près de Qumrân, après avoir médité sur les bords du lac de Tibériade, il y avait beaucoup de monde, mais j’étais seul.
J’ai visité les sites Mayas de Copàn et Tikal, et puis j’ai parcouru les Indes, tous ces lieux respirent en moi maintenant chaque fois que le soleil se lève, marcher vers ces lieux n’est au fond aller qu’a une seule destination vers moi-même.
A la découverte de mon être intérieur là ou règnent les fameuses forces de l’esprit dont la sève coule de l’esprit jusqu’au cœur.
Etait-il nécessaire de faire tous ces voyages, pour connaître l’éveil spirituel, l’essor du cœur, ou simplement de prendre la main de mon frère en sortant du cabinet de réflexion.
Finalement tous les mois depuis longtemps, je voyage entre la Lune et le Soleil, autour des colonnettes de ma loge le cœur plein de joie, sur le chemin de la sagesse pour pouvoir contempler la beauté dans les yeux de mes frères ou j’aperçois leur âme et la mienne. Là sont les forces de l’esprit, la véritable liberté de l’homme, après ce voyage on aperçoit derrière le voile des apparences la Lumière qui éclaire le monde.
JF.
Il suffit de presque rien parfois, ce rien est souvent l’essentiel. Philippe nous offre cette fleur.
JF.
Ce jardin-là !
Les ronces dévoraient chaque mètre carré,
Ils l’appelaient « jardin » mais je voyais un pré,
Sauvage et tourmenté où j’aimais m’allonger
Pour contempler les cieux, à l’abri du danger.
J’y séjournais parfois du levant au couchant
Rêveur impénitent, j’y composais des odes,
J’y fredonnais des notes, qui devenaient des chants,
J’y déclamais mes vers dans les temps de l’exode.
Un jour cet été – là, j’y découvris la fleur
Elle resplendissait de pétales jolis,
Une Rose peu banale, au jardin de mon cœur,
Etait née cette nuit, se glissant sur mon lit.
Cette Rose sauvage que je n’osais cueillir,
Voulait s’épanouir au chagrin de mes jours
Sur cette terre ingrate aux biens pâles atours,
Elle ne craignait pas le risque de vieillir.
Je l’observais penaud, interrompant mes vers
Elle cristallisait mes envies, mes amours,
Elle réinventait sans fard et sans tambour,
L’exquise volupté d’embrasser l’univers.
Ma rose en peu de temps avait conquis le pré,
Et mon cœur à la fois, je voulus respirer
Ses pétales rosés, la prendre au creux des mains
Et humer son effluve jusqu’au petit matin.
J’abandonnais le lieu à l’hôtesse splendide
De ce jardin hideux, abandonné, sordide,
Mais où comparaissait pour la première fois,
La fleur ensorceleuse qui raviva ma foi.
Philippe Jouvert.
Avec l’aimable autorisation de l’auteur.