CONSTRUIRE, RECONSTRUIRE
Poser la première pierre, puis mettre un instant les outils à terre, se retourner et chercher le secours de ses frères, pour poser la seconde pierre, comme pour écrire un mot, une histoire, son histoire. En ces temps de mémoire où les hommes s’arrêtent pour regarder en arrière, la terre rougie du sang de leurs pères. Ils sont interdits, figés par l’horreur d’une guerre qualifiée de première, de mondiale, de grande comment une guerre peut-elle être grande ?
Les hommes cherchent dans les ténèbres de cette nuit, la lumière, la force qui a permis de reconstruire une cité débarrassée de la barbarie. Ils recherchent cette force qui a fait renaître la foi et l’espérance, cette lumière est en eux. Ils ont le devoir faire alliance entre eux pour combattre la folie de cette destruction et ses germes que sont le fanatisme, l’ignorance et l’intolérance.
Regarder un instant en arrière pour comprendre pourquoi le fléau de la balance a penché vers le mal, faire vivre cette mémoire pour pouvoir dire plus jamais ça !
Le franc-maçon par son passage de l’état de profane à l’état d’initié entre dans la voie du sacré, il place l’esprit au-dessus de la matière. Il commence sa course dans l’univers entier, pose les pierres une à une d’une humanité fraternelle, universelle. Il s’inspire des enseignements transmis par ses frères qui ont tracé le chemin de la vie véritable, celle de l’homme intérieur, la vie de l’esprit. Les outils en main il aborde l’avenir, il sait qu’il pourra dépasser avec humilité sa condition d’homme.
Faire alliance avec tous les hommes de bonne volonté ses frères, pour construire, reconstruire une terre plus belle, rouge d’amour quand le soleil se lève à l’aube, cette planète bleue sur l’horizon.
C’est bien avec la mémoire, cet art royal qu’il peut poser les pierres, construire chaque jour sans faiblesse son avenir. Les obus de la haine, de la peur ne sont pas son viatique. Il écoute sa conscience et son cœur en toutes circonstances, pour bâtir cette cité rayonnante de lumière et de vérité. C’est au pied de la colonne Boaz, qu’il trouve la force de se reconstruire.
JF.
En forme de modeste dédicace à tous les inconnus qui se sont sacrifiés à Verdun et ailleurs, ils avaient des noms, des pays, mais ils étaient d’abord des hommes à l’œuvre « pour que la paix règne sur la terre. »