MES ROUTES SECONDAIRES
On ne prend plus les routes secondaires, sauf au hasard d’une déviation. Jean Yanne un célèbre humoriste disparu, dans un de ses sketches parlait avec mépris de ces routes : « je hais les routes départementales. »
J’ai longtemps ignoré moi-même ces routes trop secondaires. Trop pressé, trop pressuré sans doute, leurs courbes, retardait mon chemin vers l’inutile, le secondaire.
C’est pourtant au détour de ces routes secondaires que l’on voit surgir la vie, attention passage de…., attention carrefour dangereux, stop laissez passer.

Lassé sans doute de suivre en cortège des routes directes, les gens affairés, qui ont des objectifs précis et dérisoires, j’ai fait un pas, puis deux pas de côté.
Sur ma route, mes routes secondaires, j’ai découvert tant de choses, d’abord ce temple de pierre ou j’ai frappé un jour. Puis j’ai découvert sur ma route secondaire, un autre moi-même perdu, ignorant, une lanterne à la main.
Ma route secondaire, elle va jusqu’au bout de l’allée forestière, jusqu’à la lumière du soleil qui explose et vient ouvrir mes yeux, recouvrir mon visage.

Sur les routes secondaires, les arbres se penchent pour faire une voûte de fraicheur quand le soleil brûle nos ailes, un abri pour les jours, de pluie, de pleurs, de peurs.
Sur mes routes secondaires, j’ai fait d’heureuses rencontres, j’ai connu des sœurs, des frères le cœur toujours ouvert, les mains toujours tendues.
Sur mes routes secondaires, j’ai contemplé la beauté de l’univers, sans plus, sans rien d’autre, il n’y a rien d’autre.
Sur mes routes secondaires, j’ai croisé des chevaliers errants, fiers gardiens du partage et de l’amour.
Sur ces routes secondaires, il y a tant de chercheurs de lumière qu’elles brillent sous leurs pas. Il y a des poètes comme Yvon Le Men « Aux Marches De Bretagne. »aux marches de l’humanité.
« Mais tu vas nulle part
me dit cet homme
nulle part n’existe pas
je lui dis
il ne voit que par le centre
n’importe quel centre
pourvu qu’il y soit
jamais par la périphérie
où je vis
où je vais
C’est dans cette périphérie que Yvon Le Men à :
Partager longtemps
avec les petites gens
tels que les appellent
ceux qui s’appellent
les grands de ce monde
qui ignorent le quart monde
ils avaient besoin de parler
d’être écoutés
j’avais besoin de leur humanité
pour grandir en humanité
toute une humanité
de cinquante quatre nationalités

Sur les routes secondaires vous trouverez des pierres dressées, regardez bien, elles tremblent, écoutez bien elles parlent, elles vivent depuis toujours profondément enchâssées dans la terre, elles en reçoivent l’énergie, elles regardent sans cesse le ciel, elles interrogent les étoiles.
Et vous qu’y a-t-il sur vos routes secondaires ?
Jean-François.
Tendre l'oreille. sur KuB:
par Yvon Le Men Le poème écoute aux portes, aux portes de Rennes, à Maurepas, aux portes de Bretagne, en Coglais, en ville, à la campagne. Partout où la parole des gens n’est pas entendue, trop éloignée des centres qui nous gouvernent. J'ai tendu l’oreille, longtemps, hier dans un quartier dit difficile, les rumeurs de cette Babel où vivent ensemble tant bien que mal 54 nationalités différentes. J'ai tendu l’oreille dans l’autre périphérie, celle que les quatre voies traversent sans s’arrêter. J'ai écouté mais aussi regardé le paysage où travaillent et que travaillent les paysans, les gens des abattoirs, où travaillaient les granitiers qui ont tant marqué le pays de leurs mains dures comme la pierre. Les gens m'ont parlé en toute confiance de leurs vies rudes et riches, riches de vivre tant bien que mal ensemble, malgré leurs solitudes et leurs mystères. Comme pour Les Rumeurs de Babel, le long poème Aux Marches de Bretagne avance tel un train à travers une histoire. Réduire Et d’un wagon l’autre, d’un vers l’autre, d’une vie l’autre on entend des voix qui, ensemble, font le récit ce pays où sont passés hier Chateaubriand, Hugo, Balzac, Paul Féval et aujourd’hui, le dessinateur Emmanuel Lepage qui, après avoir éclairé Les Rumeurs de Babel enchante, par son regard et avec ses images si sensibles, ces Marches de Bretagne où commence notre pays. Dans un premier livre, la ville ; dans le second, la campagne. Toujours le poème, le chant des hommes et des femmes qui ont tant de choses à nous dire avant qu’il ne soit trop tard..
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Yvon Le Men poète.
À Lannion, où il vit, il crée en 1992, avec Le Carré magique, les soirées « Il fait un temps de poème », où il se fait le passeur des poètes et des écrivains du monde entier. Programmateur aux côtés de Michel Le Bris, il instaure dès 1997 un espace dédié à la poésie au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo. Dans une chronique hebdomadaire publiée dans Ouest-France de 2006 à 2008, il fait le tour du monde en 80 poèmes. Il est lui-même l’auteur d’une œuvre poétique importante à laquelle viennent s’ajouter dix récits, deux romans et un recueil de nouvelles. Ses poèmes, livres ou anthologies, sont traduits dans une vingtaine de langues. Ses textes ont été interprétés par Robin Renucci, Jacques Gamblin, Bernard-Pierre Donnadieu, Denis Podalydès, Jacques Bonnaffé, Ariane Ascaride et Simon Abkarian. Il a écrit pour les compositeurs Jean-Yves Bosseur, Pierre-Yves Level, Patrick Otto, Louis Dumontier, Melaine Favennec et Kristen Noguès ; les chanteurs et conteurs Patrick Ewen, Gérard Delahaye, Anne Vanderlove. Certains de ses livres ont été illustrés par les dessinateurs Edmond Baudoin, Pef, Emmanuel Lepage… ou les photographes Georges Dussaud, Patrick Le Bescont, Yvon Le Marlec, Yvon Boëlle et Chantal Connan. Par ailleurs, Yvon Le Men est président du prix Louis-Guilloux et membre du jury du prix de poésie Robert-Ganzo. Il est lauréat de nombreux prix dont, en 1979, le Mandat des poètes et le prix Angèle-Vannier ; en 1984, le prix Georges-Brassens ; en 1989, le prix de la Création régionale Bretagne, en 2005, le prix du Beau Livre maritime ; en 2010, le prix de poésie de l’Académie de Bretagne et des Pays de la Loire et, en 2012, le prix de poésie Théophile-Gautier de l’Académie française. Derniers titres parus : Une île en terre, Les continents sont des radeaux perdu N°1, Éditions Bruno Doucey, 2016 Tirer la langue, Éditions La passe du vent, 2016 Les Rumeurs de Babel, illustrations d’Emmanuel Lepage, Éditions Dialogues, 2016 Le poids d'un nuage, Les continents sont des radeaux perdu N°2, Éditions Bruno Doucey, 2017 Un cri fendu en mille, Les continents sont des radeaux perdu N°3, Éditions Bruno Doucey, 2018 Aux marches de Bretagne, illustrations d’Emmanuel Lepage, Éditions Dialogues, 2018 Retrouvez le poète sur KuB sur les pages Des mots contre le chaos, Les rumeurs de Babel, Le grand BaZH.art #6, Maurepas mon amour et Aux Marches de Bretagne.. Lire la suite sur KuB : https://www.kubweb.media/fiche/yvon-le-men-poete/
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Georges Brassens - La mauvaise réputation -
Au village, sans prétention J'ai mauvaise réputation Qu'je m'démène ou qu'je reste coi Je pass' pour un je-ne-sais-quoi Je ne fait pourtant de tort à personne En suivant mon chemin de petit bo...