Joyeux Noël. Joie, joie, joie…
La joie comme le feu. Quand la tristesse abat, la joie irradie. Quand la tristesse isole et enferme, la joie se partage. Oui, il n’est de joie que partagée. La joie est toujours reçue, un don si on veut bien la reconnaître pour tel. Quelle réception ferons-nous à cette joie ? À la joie débordante, ardente comme un feu qui embrase tout ? À la joie sereine, ronronnant comme l’âtre familière ? Cette joie vécue comme un don, il ne tient qu’à nous de l’entretenir, de la développer. Feu de joie à tenir vivant. Viens ami, soufflons sur la joie toujours à ranimer. Joie dans les cœurs, si bien cachée au cœur de l’intime. Centrale d’énergie, cœur d’un réacteur qui a pour nom amour. La joie comme l’eau. Peut-on être joyeux tout seul ? Oui, mais c’est toujours en se reliant aux autres, dans une joie qu’on voudrait répandre comme une eau bienfaisante. Comme l’eau, la joie ne se retient pas, elle coule. À nous de la répandre comme une libation à la plénitude de vie. Débordons de joie ! Abreuvons-nous à l’étape des oasis de joie et faisons reculer l’aridité de tous les déserts sans joie. La joie comme l’air. Quel est le contraire de la joie, la tristesse ou la peine ? Non, connaître la joie n’est pas méconnaître la tristesse. Joie et tristesse constituent une unique respiration, le même air de vie. Dans texte magnifique, le sage Hermann Hesse parle de la « tristesse sans désespoir », il évoque aussi une longue amitié au cours de laquelle « nous ne recherchions pas le bonheur ». Oui, l’amour nous fait accueillir la joie, cette joie qui est au plaisir ce que la poésie est à la prose, et le sacré au profane. Car là est le secret de la joie : elle est sacrée parce qu’elle est simple. La joie ne connaît pas la complexité et encore moins la duplicité. Joie éphémère, forte et fragile dans sa simplicité, nostalgie de la beauté entrevue. Joie, ce mot qui se chante et se répète, si léger et si nécessaire, avant-goût de la plénitude oubliée. Souviens-toi des jours de joie et aime. |