La Franc-maçonnerie à Quimper au siècle des Lumières
La Franc-maçonnerie, origines anciennes d'une fraternité moderne
La Franc-maçonnerie a longtemps été entourée d'une ombre halotée de mystères ésotériques à l'origine de nombreux mythes et fantasmes.
Certains ont tenté de rattacher l'histoire de la franc-maçonnerie moderne à l'Egypte et à la Grèce antique ou bien encore aux croisades et aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
D'autres auteurs avancent, notamment en raison des nombreux symboles communs, que la maçonnerie est fille du compagnonnage unissant autrefois en confréries des artisans itinérants qui maniaient la truelle, l'équerre, le fil à plomb et le compas. Les francs-maçons seraient les lointains héritiers des bâtisseurs de cathédrales.
Ces maîtres artisans se réunissent à l'époque médiévale dans des loges près des chantiers de constructions. Ils s'y transmettent les secrets de leur technique sous la haute autorité d'un maître artisan, maître maçon.
Les jeunes artisans ou apprentis connaissent un apprentissage de plusieurs années avant d'être reconnu comme compagnon par leurs pairs. Ils se doivent respect et loyauté entre eux mais aussi d'être fidèle à la foi chrétienne et au roi.
Des indices plaident sans grand doute favorablement pour la théorie d'une filiation continue mais les preuves, les archives manquent pour établir définitivement ce lien très probable avec la franc-maçonnerie moderne.
La Franc-maçonnerie moderne, une société de pensée philanthropique
D'Angleterre et d'Ecosse, de nouvelles formes de loges apparaissent au 17ème siècle.
La Grande Loge de Londres est fondée en 1717. Désormais, les loges ne rassemblent plus de simples artisans mais admettent des penseurs, des juristes, des hommes de sciences, des ingénieurs, des aristocrates et des ecclésiastiques progressistes à la recherche de débats d'idées qui ne peuvent se faire jour dans la société civile ou politique du temps.
Les Anglais exportent les premières loges en France vers 1725. La Grande Loge de France naît en 1738. C'est la première obédience française.
En 1773, une seconde obédience quelque peu rivale apparaît : Le Grand Orient de France.
Pour les maçons français du siècle des Lumières qui évoluent dans un univers aux fondements chrétiens, Dieu est le Grand Architecte de l'Univers qui a créé le monde. Les loges d'inspiration anglaise et protestante prônent un esprit de tolérance, rejettent le dogme de l'Eglise papale et le fanatisme.
Quimper à la fin de l'Ancien Régime
A la veille de la Révolution, la ville de Quimper est à la fois le siège d'un fief épiscopal, celui du Présidial (cour de justice royale de 1er niveau), de l'Amirauté de Cornouaille mais aussi une ville de négoce, d'hommes de loi, de clercs, de communautés religieuses.
C'est aussi un Conseil de ville qui regroupe autour du maire, un lieutenant, un procureur du roi, quatre échevins, quatre assesseurs, une quinzaine de conseillers délibérants. Ville de résidence pour la noblesse du pays, la vie mondaine conserve à Quimper comme à Rennes ou à Paris une place importante dans l'existence des classes aisées.
La société de la fin d'Ancien Régime est néanmoins marquée par deux grands courants de pensée : l'esprit philosophique d'une part et l'esprit religieux et conservateur d'autre part. Ces courants divisent les familles de la noblesse comme celles de la bourgeoisie aisée. Le peuple, quant à lui, peine à subvenir à des besoins plus élémentaires et bien plus urgents.
A Quimper, à la vieille de la Révolution, une petite société choisie composée de francs-maçons nobles et de bourgeois aisés débat de la Franc-maçonnerie, de la religion, des progrès des sciences, de la philosophie et plus généralement du progrès humain sous l'œil du Grand Architecte de l'Univers.
La création des loges quimpéroises
Fréron premier francs-maçon Quimpérois ?
Des Quimpérois sont initiés à la Franc-maçonnerie bien avant la fondation d'une loge dans la ville. Citons seulement l'un de ces enfants terribles de la littérature antiphilosophique du 18ème siècle : Elie Catherine Fréron.
Né à Quimper d'un père orfèvre, Elie Fréron devient enseignant puis critique littéraire. L'imprudence de ses propos souvent critiques lui vaut de connaître les prisons de Vincennes et les cachots de la Bastille. En 1754, il crée son journal L'année littéraire, fer de lance de son combat contre Voltaire et les philosophes.
Elie Fréron est reçu apprenti maçon en décembre 1743 puis maître le 26 février 1744 à la loge de Procope, célèbre café parisien des Fossés-Saint-Germain où se réunit un grand nombre de Francs-maçons du monde des Lettres. En avril 1745, Fréron est orateur de la Grande Loge de France.
Les débuts chaotiques de la Consolante Maçonne et de L'Heureuse Maçonne
Une première loge existe brièvement à partir de 1765 sous le nom de La Consolante maçonne de Quimper.
Cette loge est, semble t'il, affiliée à la loge de l'Orient de Granville. Placée sous la conduite d'un maître chirurgien de la Marine, elle attire vers elle des maçons de différentes obédiences (rites écossais, anglais) et se réunit tantôt dans la maison de son Vénérable tantôt dans des auberges. Pour des raisons mal connues mais certainement liées à la faiblesse de son organisation interne et à son manque d'unité, cette première loge périclite rapidement.
Peu avant sa dispersion en 1768, un mémoire certifié par une douzaine de frères, rapporte que la loge eut à subir les indélicatesses de deux frères indignes : «Un serpent se trouvait parmi nous [un certain Coroller du Moustoir est nommément accusé du vol] la nuit prête son ombre pour couvrir leur forfait. L'un s'empare des meubles et bijoux, l'autre emporte notre coffre (c'était le lieu précieux qui renfermait les constitutions que nous avions reçues de l'Orient de Granville). »
Faute d'atelier constitué dans la capitale cornouaillaise, un grand nombre de maçons quimpérois est néanmoins initié dans différentes loges bretonnes (Brest, Lorient, etc..).
Les maçons quimpérois se jugeant assez nombreux sollicitent en 1768 des lettres de constitution sous le nom de la loge l'Heureuse Maçonne, après avoir envisagé le nom d'Heureuse Rencontre finalement abandonné. On ignore précisément où se trouve à cette époque le temple de la Loge mais il occupe semble t'il un appartement.
Les Francs-maçons quimpérois obtiennent des lettres de constitution de leur loge en date du 12 avril 1768 signées du Grand Maître de la Grande loge de France, le prince Louis de Bourbon-Condé. Le vénérable maître de la nouvelle loge quimpéroise est alors un officier garde-côte du bataillon de Pont-Croix dénommé Mathurin Carré de Regnières.
En mai 1768, celui-ci commande à un orfèvre parisien un sceau en cuivre et un timbre pour l'usage de la Loge.
Le 18 mars 1772, la Grande Loge de France confirme les constitutions de l'Heureuse maçonne. En 1774, la loge compte encore 17 initiés. La moyenne d'âge de ces Frères en maçonnerie est de 35 ans. Le plus jeune initié a 23 ans, le plus âgé compte 55 printemps.
La naissance de La Parfaite Union et la disparition de l'Heureuse Maçonne
Si les Francs-Maçons comptent dans leurs rangs certaines des personnalités les plus brillantes de leur époque, ils attirent aussi, comme toute association humaine faillible, quelques lys moins éclatants.
En 1768, la conduite de quelques maçons prête flanc à la critique et bientôt au scandale. Des oppositions apparaissent ouvertement au sein de la loge L'Heureuse maçonne et un groupe de sept maçons entre en conflit avec leur Vénérable.
Ces révoltés désertent leur loge avant mai 1769. Il s'agit des Frères Duchesnay, de Lannegrie, de La Hubaudière, Furcy, Moro, Bérardier et Le Gorgeu. Ils sont les membres fondateurs de la seconde loge quimpéroise La Parfaite Union. Par ailleurs, ils rédigent force mémoires et suppliques diverses qu'ils adressent à la Grande loge pour se plaindre de leurs anciens Frères.
Le 25 mars 1772, la nouvelle Loge La Parfaite Union obtient confirmation de nouvelles lettres de constitution de la Grande Loge de France. Puis, elle s'affilie semble t'il au Grand Orient qui lui décerne sa patente le 10 février 1774.
La loge L'Heureuse Rencontre doit à son tour solliciter de nouvelles lettres de constitution le 16 mars 1774 et nomme le frère Buisson de Basseville pour député auprès de la Chambre des Provinces alors qu'une nouvelle tempête ébranle l'édifice maçonnique quimpérois jusque dans ses fondations.
Alors que la Chambre des Provinces demande à cette époque à L'Heureuse Maçonne de faire certifier ses tableaux d'effectifs par ses voisins de la Loge La Parfaite Union la loge refuse.Le conflit entre alors dans une phase aiguë.
Les Frères de L'Heureuse Maçonne déclarent le 15 juillet 1774 dans leur mémoire de défense adressé à Alexandre Pingre, second surveillant à la Chambre des Provinces les raisons de leur opposition. : « Ne nous blâmez pas sur les motifs de notre délicatesse à l'égard de la Parfaite Union. Cette délicatesse existe et existera toujours entre nous. Elle n'est fondée que sur les moyens de nous soustraire à une soumission que nous ne nous sommes jamais persuadés de devoir lui faire... ».
La loge L'Heureuse Rencontre de Brest sollicitée par La Parfaite Union pour rendre un avis juge quant à elle le 27 juin 1774 que :
« 1er la ville de Quimper est trop petite pour que deux loges bien composées puissent y subsister en même temps : à peine y trouve t'on quarante citoyens d'un état libre et décent et la R.L La Parfaite union de Quimper en compte parmi ses membres une vingtaine, le surplus se croirait déplacé dans la société de ceux qui composent l'Heureuse maçonne. Cette dernière ne peut donc subsister qu'en recevant des hommes auxquels le caractère et les mœurs ôtent, l'espoir d'être admis dans la première.
2ème : L'Heureuse maçonne a dans tous les temps donné au public les scènes les plus scandaleuses et telles qu'elles forcèrent en 1769 plusieurs membres honnêtes qui s'y étaient engagés sans en connaître l'esprit et le régime à s'en séparer avec éclat et à demander au G. O. des constitutions particulières qu'ils obtinrent et qui furent l'époque de la formation de la R.D La Parfaite Union
[...]
5ème L'examen seul du tableau que vous nous avez fait passer présente des raisons d'exclusions et vous en conviendrez lorsque vous saurez que les De Renières dont l'un après une banqueroute frauduleuse a été obligé de quitter la garde côte dont on allait le chasser et dont le cadet qui se dit caissier de la recette des Fouages n'est qu'un commis de Gazon à 200 livres par a, et que cette famille déshonorée à plus d'un titre ne peut jamais prétendre à se voir associée à d'honnêtes gens ; que les mêmes observations sont fondées sur les Cornu et que l'on voit dans ce tableau un avocat que les mœurs ont décrié malgré des talents reconnus, quatre maître en chirurgie dont un n'a aucune connaissance et les autres ni vertus ni confiance, un procureur ci-devant échevin que l'inconduite à réduit à être scribe à tant par rôle... ».
Pour achever ce curieux procès introduit devant la Chambre provinciale, les maçons de La Parfaite Union concluent le 26 novembre 1775 à propos de L'Heureuse maçonne : elle ne mérite aucunement votre attention, elle est composée de membres perdus, banqueroutiers et autre qui se trouve aujourd'hui sous le coup de la procédure criminelle et qui ne saurait éviter une peine afflictive et diffamante »
Désormais deux loges ennemies qui ne se reconnaissaient plus voisinaient dans la ville.
La Chambre de Province ne peut laisser cette pomme de discorde désunir les Frères maçons. Une enquête est diligentée.
Après réception d'un rapport détaillé du Frère abbé Jardin, la Chambre des Provinces rend sa décision le 16 juillet 1776 :
« Le temple de l'Heureuse maçonne sera et demeurera démoli irrévocablement ». Seule subsiste à Quimper la Loge La Parfaite Union. Le 22 août 1776, trois maçons de la défunte loge, les frères Duval de la Poterie, Philippe et Duhard sollicitent et obtiennent leur affiliation à La Parfaite Union « offrant de remettre les sceaux, timbre, registres, titres, papiers et archives dont ils se trouvaient saisis par la dispersion des membres de la loge ».
La loge maçonnique : une société dérangeante ?
Les Francs-maçons, malgré la respectabilité de leurs membres, comptent néanmoins de nombreux adversaires.Entouré de rituels secrets, ils inquiètent certains pouvoirs.
Ainsi, dans un monde breton et catholique romain, qui utilise exclusivement le calendrier grégorien, les Frères quimpérois emploient dans leurs travaux un calendrier particulier établi à partir de l'an 0 de la Grande Lumière, c'est à dire depuis la date supposée selon la tradition biblique, de la création du monde.
Les Francs-maçons ajoutent donc 4 000 ans à l'année grégorienne. En 1773, les Francs-maçons de Quimper datent tous leurs écrits de l'an de la grande lumière 5773.
L'Eglise catholique est leur principal adversaire. Les Francs-maçons sont excommuniés par le pape dès 1738.
Le Parlement de Paris qui compte un certain nombre d'initiés dans ses rangs refuse de manière constante d'enregistrer les bulles pontificales pour qu'elles aient force de lois en France. Un grand nombre de catholiques mais aussi des membres du clergé en profite pour intégrer les loges, au grand dam de la hiérarchie catholique.
Le secret qui entoure les réunions, l'indépendance et l'esprit critique des affiliés inquiètent les autorités religieuses et notamment certains évêques conservateurs qui craignent la contagion d'idées nouvelles dans leur clergé et souhaitent continuer à diriger avec poigne la vie quotidienne de leurs fidèles. Le haut clergé catholique et en particulier l'évêque de Quimper, Conen de Saint Luc figurent parmi leurs détracteurs acharnés.
En juin 1776, alors que le scandale frappe aux portes de la Loge L'Heureuse maçonne de Quimper, le secrétaire de La Parfaite Union écrit à un officier du Grand Orient parisien à propos du scandale [...] Ce fripon [il s'agit d'un maçon de l'autre loge] n'est pas encore tranquille car notre prélat l'ayant dénoncé dans la Chaire de Vérité pour trouver occasion de diffamer et de vomir des horreurs contre les maçons[...] Le trop zélé prélat nous a désigné sous le nom d'une association abominable, de gens sans foi, sans religion et sans mœurs et qui ne se cachaient pas.
L'évêque vient en effet de prononcer à deux reprises, les 8 et 9 juin, deux instructions sur les dangers de la Franc-Maçonnerie.
La réponse de Le Goazre de Kervélégan, Vénérable de la loge et sénéchal du Présidial est aussi virulente que maladroite. Il cite à comparaître, devant le Présidial, le prélat quimpérois qui décline l'invitation ne croyant pas devoir comparaître devant un juge qui est l'un des principaux Francs-Maçons de la ville. L'affaire remonte jusqu'au Conseil du Roi.
Jusqu'à la Révolution l'opposition violente qui oppose les loges à l'évêque de Quimper ne faiblit pas. La Révolution met assez brutalement tout le monde d'accord. Victimes des troubles révolutionnaires, les Francs-maçons de Quimper suspendent après 1791 leurs activités tandis que leur vieil adversaire, l'évêque Conen de Saint Luc s'éteint en 1790 dans son palais épiscopal.
Il est difficile d'affirmer quelle fut l'influence réelle de la franc-maçonnerie dans la Révolution en Bretagne.
Certains maçons ont joué localement un rôle d'importance dans le mouvement révolutionnaire, notamment à ses débuts. Le Goazre de Kervélégan, Corentin Vinoc devinrent tous deux maires de Quimper.
L'Abbé De Rémonds joua un rôle certain rôle lors des assemblées préparatoires du clergé cornouaillais convoquées en vue de la réunion des Etats Généraux de 1789. D'autres maçons basculèrent dans le camp contre-révolutionnaire. Beaucoup restèrent dans une prudente obscurité.
S'il est possible de parler du poids des destins individuels de maçons qui se lancèrent ardemment dans la Révolution, il semble néanmoins difficile de prétendre que l'activité de loge quimpéroise eut un impact décisif sur un phénomène aussi complexe et qui mobilisa un si vaste éventail d'acteurs.
Les Loges ne se reconstituent qu'après le Concordat
A Quimper, il semble que La Parfaite Union reprend, peut-être sur l'initiative du frère de La Hubaudière, une certaine activité à partir de 1803 avant de suspendre ses travaux en décembre 1813, peut-être faute de membres suffisamment nombreux.
On ignore le destin des archives de la Loge.
Effectifs et organisation de la Franc-maçonnerie à Quimper
Seuls 26 initiés participent régulièrement aux travaux de la loge La Parfaite Union en 1783.
A ceux-ci viennent s'ajouter onze autres maçons qui, bien qu'affiliés à la loge de Quimper, demeurent à des lieues de la cité du roi Gradlon ou fréquentent très rarement les tenues de la loge.
En 1784, on compte 29 affiliés assidus et 5 dilettantes ou membres honoraires. En 1785, les voilà 32, plus 6 affiliés rarement présents. L'année suivante, les Frères peuvent se compter au nombre de 36. En 1787, la loge compte 56 membres, un record !
En 1789, on recense encore 43 membres. Pas moins de 11 militaires dont 3 officiers de la Royale, quatre médecins et chirurgiens et deux étudiants en médecine figurent dans leur rang. Des juristes, quelques négociants complètent leur rang.
Les frères affiliés mais éloignés géographiquement et ne pouvant assister aux tenues de la loge sont qualifiés de frères honoraires. Les francs-maçons quimpérois n'ont jamais été que quelques dizaines d'affiliés parmi une population d'environ 6 000 habitants à l'extrême fin du XVIIIème siècle.
On ignore très précisément où se trouve le Temple maçonnique.
Le ventail d'une porte d'un hôtel particulier du 18ème siècle de la rue René Madec décoré d'emblèmes maçonniques est muni jusqu'aux années trente d'un marteau figurant une tête de dauphin et fixée par un triangle maçonnique très caractérisé avec les trois points et le compas.
Peut-être s'agissait-il de l'ancienne entrée de la loge La Parfaite Union ?
Le temple de L'Heureuse Maçonne ayant été officiellement démentelé on imagine assez mal que l'ancienne porte ait pu subsister avec ses ornements maçonniques.
Il est aussi intéressant de constater que les maçons choissent d'établir leur loge hors les murs de la cité épiscopale, dans une rue dépendant de la Terre au Duc. C'est à dire dans un lieu dépendant de la cour royale et non de la cour épiscopale liée au fief des Réguaires. Les maçons de Quimper se libèrent ainsi de la justice temporelle de l'évêque.
Beaucoup de maçons quimpérois circulent et sont reçus dans d'autres Orients. Pour ce faire, ils doivent produire des certificats constatant qu'ils sont de bons et légitimes Frères.
Certains Francs-maçons quimpérois exercent au sein de leur loge des charges particulières et électives.
La Loge est présidée par un Vénérable maître généralement élu pour une année à la St Jean. On remarque à ses côtés deux surveillants, un orateur, un vice-orateur, un secrétaire correspondant, un maître des cérémonies, un grand expert, un économe ou trésorier, un Frère Terrible (à la fonction obscure mais généralement chargé de la mise en scène c'est à dire du décorum des ateliers) et un Frère hospitalier chargé des œuvres d'assistances (notamment pour le financement des obsèques de Frères décédés).
Il existe aussi des Frères servants. Il s'agit de deux compagnons, tous deux employés de la manufacture de faïence de Locmaria, probablement introduits par Caussy ou La Hubaudière. Ils sont les gardiens du Temple.
Les travaux des réunions maçonniques (appelées tenues) sont retranscrits dans des cahiers d'architecture.
La loge maçonnique étonne par la complexité des rituels, des codes, du vocabulaire utilisé. Ces symboles et ces codes doivent inciter l'initié à l'étude et nourrir la réflexion que doit mener tout au long de sa vie chaque maçon sur la complexité de la société humaine et le monde qui l'entoure.
© Archives municipales de Quimper
Des FF et des S de QUIMPER ne manqueront pas d'enrichir ce récit historique issu des archives de la Ville.
JFG