C'est la rentrée des classes, nous avons une pensée pour nos enfants et pour leurs enseignants. Leurs problèmes (importants) emploi du temps, réformes diverses et variées, cantines etc....
Enseignement civique, Laïcité, quelques lignes intéressantes sur le Frère Jules FERRY.
Mais surtout une pensée mes Frères, mes amis pour cet enfant, notre enfant sur la plage au delà de l'émotion, espérons que la vague de nos indifférences ne recouvrira pas cet être innocent.
Gémissons.......Espérons........
JFG
LE FRERE JULES FERRY
Extraits :
Jules Ferry est initié en juillet 1875, au sein de la loge La Clémente amitié dont le Vénérable est Charles Cousin, vice-président du Conseil de l’Ordre. L’initiation lors de la même cérémonie de Littré, ancien disciple de Comte (jusqu’en 1851), et de Jules Ferry, tous deux membres de l’Assemblée nationale, en compagnie du professeur de linguistique Honoré Chavée, produit un très grand effet dans et hors de la franc-maçonnerie. Cette initiation est organisée en présence de très nombreux responsables républicains, mais en l’absence de Jules Simon qui avait envoyé une lettre d’excuse66. Cet épisode marquant de l’histoire de la franc-maçonnerie a déjà été étudié par Louis Legrand67 et par Pierre Chevallier68, et par conséquent nous n’en retiendrons que les enseignements qui permettent d’éclairer cet article.
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Tout d’abord, ces initiations sont interprétées comme une aide mutuelle que s’apportent les francs-maçons et les positivistes dans leur lutte contre le cléricalisme. Il s’agit, de notre point de vue, d’une association que l’on peut qualifier d’équilibrée dans la mesure où les positivistes apportent la base philosophique qui manquait aux francs-maçons pour mener leur combat, et où le Grand Orient, en lui ouvrant ses loges, met à la disposition de la doctrine positiviste le réseau dont avait besoin cette dernière pour mieux se faire connaître.
69 Le vote de cette loi « permet au parti catholique de remporter sa dernière grande victoire juridiq (...)
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Mais en organisant ces initiations en plein ordre moral, et quelques jours avant le vote de la loi sur la liberté de l’enseignement supérieur69, le Grand Orient de France contribue également à fédérer les républicains de diverses tendances (Littré et Ferry appartiennent à la droite du parti républicain) et apporte ainsi une contribution essentielle à la préparation de la bataille politique à venir.
70 Lettre du 19 janvier 1869, cité par Pierre Chevallier, op. cit., p. 84.
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S’il est permis de penser que Jules Ferry a d’autant plus songé entrer dans la franc-maçonnerie que les idées positivistes se répandaient largement dans les loges, on ne peut non plus exclure un calcul plus politique du futur ministre. Notons qu’avant 1870, Jules Ferry était encore pour le moins réservé et souvent critique à l’égard de la franc-maçonnerie et des francs-maçons. Ainsi, au moment des élections de 1869, Ferry a été en contact avec des francs-maçons parisiens. Dans une lettre à Edgar Quinet, il porte cette appréciation : « Le haut du pavé est à l’heure qu’il est à un jacobinisme ombrageux, qui se croit maître du monde, qui lance l’anathème à ceux qu’il appelle – il faut voir de quel ton méprisant – les libéraux girondins. Vous connaissez, du reste, cette faction de mon parti, vous savez combien leur cervelle est étroite, si leur cœur est bon. Ce qui les caractérise, c’est une sorte d’illuminisme et de mauvaise humeur, qui leur fait voir les choses autrement qu’elles ne sont, et persuade qu’il n’y a qu’à faire certains signes maçonniques, à prononcer certaines formules vagues et à crier Vive la République ! pour que la République se fasse !… »70.
71 In Pierre Chevallier, op. cit., p. 84.
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Autre exemple du jugement plutôt sévère de Ferry en 1869 sur ceux qui seront bientôt ses frères, c’est la lettre écrite à Gambetta cette fois, et où il fait mention d’un dignitaire du Grand Orient en accusant ce dernier, avec les mêmes mots que dans la lettre à Quinet, de se contenter de pratiquer « une sorte d’illuminisme », de faire « certains signes maçonniques », et espérer ainsi « renverser l’Empire et instaurer la République »71.
72 La Chaîne d’union, op. cit., p. 545.
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On peut donc comprendre pourquoi, se présentant à l’initiation à quarante-trois ans, Jules Ferry n’a pas été dispensé, lors de la cérémonie, d’un interrogatoire auquel ont voulu le soumettre des francs-maçons qui savaient très probablement à quoi s’en tenir sur les propos tenus par Ferry sur la franc-maçonnerie et qui avaient de la mémoire. La Chaîne d’union précise, en effet, que « seul M. Ferry a dû subir un interrogatoire auquel il a répondu à la satisfaction de tous ». Nous ne connaissons pas les réponses de Jules Ferry mais nous savons quelles questions lui ont été posées par quelques frères méfiants : « Quel but il se proposait en entrant dans la Maçonnerie? Pourquoi il avait attendu jusqu’ici pour entrer dans la Maçonnerie ? »72.
73 Pierre Chevallier, op. cit., p. 85.
74 Maurice Reclus : Jules Ferry, 1832-1893, Paris, Flammarion, 1947, p. 118.
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Pierre Chevallier peut donc avancer avec quelque raison que l’entrée en franc-maçonnerie de Jules Ferry s’effectue « plus peut-être en raison d’une nécessité politique que d’un attrait vraiment sincère pour l’institution ; donner son nom à la maçonnerie, en suivant l’exemple de Littré, émule à soixante-quinze ans, de Voltaire, c’était avant tout défier le parti conservateur et clérical, et se ranger derrière un drapeau hautement affiché »73. Il rejoint en cela l’avis de Maurice Reclus qui considère que Jules Ferry a « été sollicité d’adhérer » non sans avoir résisté « par souci d’indépendance naturelle (ne vous mettez jamais derrière personne était un conseil qu’il donnait volontiers à la jeunesse), par crainte d’avoir à abdiquer ses idées personnelles, par répugnance du légiste à faire partie d’un groupement à caractère « secret ». L’insistance de certains hauts dirigeants des loges qui tenaient à s’assurer cette recrue sensationnelle finit par avoir raison de ses hésitations »74. Ajoutons qu’on ne peut pas non plus oublier que Jules Ferry est initié dans la loge Alsace-Lorraine, loge où la famille Risler est influente, à quelques semaines justement de son mariage avec Eugénie Risler.
75 Lettre du 4 juin 1889, citée par Jérôme Grévy : La République des opportunistes, 1870-1885, Paris, (...)
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Par ailleurs, l’appartenance au réseau maçonnique peut être utile à qui veut s’implanter électoralement. Dans une lettre à son épouse, datée de 1889, Ferry dira d’ailleurs le soin particulier qu’il apporte au contact avec la loge d’Épinal, même si l’on sent dans son propos qu’il le fait sans enthousiasme : « La douce monotonie du Conseil général est recommencée. Déjeuner chez le préfet, dîner chez Diener ou Mangin. Visiter la loge maçonnique – ce qui ne m’arrive qu’à Épinal – y discuter des mérites comparatifs de la Constitution de 1875 et de celle des États-Unis, pour la plus grande joie des frères… »75
Pour tous ceux que cela intéresse au-delà de cet extrait :
- Référence papier
Jean-Paul Delahaye, « Les francs-maçons et la laïcisation de l’école. Mythe et réalités », Histoire de l’éducation, 109 | 2006, 33-73.
Référence électronique
Jean-Paul Delahaye, « Les francs-maçons et la laïcisation de l’école. Mythe et réalités », Histoire de l’éducation [En ligne], 109 | 2006, mis en ligne le 01 janvier 2011, consulté le 03 septembre 2015. URL : http://histoire-education.revues.org/1328 ; DOI : 10.4000/histoire-education.1328.
BONUS POUR RIRE QUAND MÊME:
Bons Vivants ! Gourmets ! Amis de la Bonne Chère !
Méfiez-vous des hostelleries, restaurants et bouchons qui pour attirer le chaland qui passe, annoncent : "Ici, on mange comme chez soi."
Parce que si c'est pour manger comme chez soi, ce n'est pas la peine d'aller ailleurs.
D'autant que, dans ces conditions, en cassant la graine chez vous, vous mangerez comme au restaurant.
Pierre DAC